« N’allez pas le répéter, mais le nègre vous emmerde ! »

La France est le pays des Droits de l’Homme. Pourtant, tous les jours, des citoyens sont victimes de propos racistes, de discriminations dans l’emploi, dans les logements, dans leurs recherches de stage. Pire, des élus de la République s’illustrent de plus en plus dans ce qu’on considère comme de simples dérapages, mais qui stigmatisent encore plus certaines populations. Et cela dans l’impunité totale.

Quand l’exclusion forme un peuple : les tziganes.

Cinq futurs journalistes de l’équipe de Hautcourant.com se sont intéressés aux tziganes et plus particulièrement aux Roms. Ce travail a donné naissance au dossier qui suit.
De l’histoire de ce peuple méconnu, aux difficultés qu’il rencontre en Europe et dans les villes Française, ces articles dressent le panorama d’une population qui parfois, fait l’objet de discriminations et de rejet ethnique de la part de gouvernements occidentaux.

Nomades, voyageurs, gens du voyage, sont des termes qui évoquent l’itinérance et renvoient aux tziganes. Le voyage n’est cependant pas la seule spécificité de leur identité.
Parler de tziganes sédentaires semble contradictoire dans la mesure où toute leur histoire est celle d’une transhumance sans fin apparente. Pourtant la moitié de la population, évaluée à quelque 300 000 personnes en France, est sédentaire.
De même, le référent ethnique n’est pas non plus suffisant à l’étude des « gens du Voyage », puisque des non-Tziganes sont aussi des voyageurs. C’est dire la complexité du monde des tziganes qui se prête mal à une classification et interdit toute tentative de généralisation.

Et sans surprise, durant la première étape de ce travail qui consistait à raconter l’origine des tziganes, nous avons très vite été confrontés au flou qui accompagne l’histoire de ce peuple. La diversité des récits et des parcours géographiques et culturels nourrit l’impossibilité de définir précisément une histoire commune. Toutefois, ce flou est à lui seul un élément qui fait partie du tout qui compose l’identité tzigane.

Après avoir défini les éléments relatifs à l’histoire et à l’organisation sociale des tziganes, il nous a semblés intéressant de concentrer notre travail sur les problématiques qui touchent les Roms à différentes échelles géographiques.

Quentin Clairembourg a travaillé sur les minorités présentes au Kosovo. « A l’heure où la communauté internationale débat de l’indépendance du Kosovo, les organisations non-gouvernementales spécialisées dans les droits de l’homme alertent l’opinion sur la situation des minorités ethniques présentes dans le pays des Balkans. L’indépendance du Kosovo ne fait pas que des heureux. La communauté Rom fait partie des trois minorités ethniques menacées, selon Human Rights Watch. »

Avec le même intérêt pour les questions européennes, Julien Ginoux a focalisé son enquête sur les conditions d’accueil des nouveaux ressortissants européens. « Depuis le 1er janvier 2007, les Roms de Roumanie et de Bulgarie, sont citoyens européens. Avec une simple carte d’identité, ces nouveaux ressortissants européens bénéficient, au même titre que les autres citoyens de l’Union européenne, de la liberté de circulation sur l’ensemble du territoire des Etats membres. Or, un mois avant leur adhésion, en décembre 2006, deux circulaires sont venues préciser les conditions d’accueil de ces nouveaux ressortissants. »

Au cœur de cette nouvelle législation, les programmes d’aide au retour volontaire ou humanitaire. Sophie Morin-Feyssac a étudié ces dispositifs et propose un éclairage sur les désaccords qui opposent l’Agence Nationale de l’Accueil des Etrangers et des Migrations (ANAEM) et les collectifs de Roms. « Depuis quelques mois, déjà la grogne se ressent au sein de la population des Roms installés en France. En effet la politique d’aide au retour pratiquée par l’ANAEM est l’objet de toutes les controverses. Différents arguments sont avancés de toute part, de sorte qu’il est difficile de comprendre réellement la situation actuelle. L’ANAEM et les collectifs de Roms sont en total désaccord sur les objectifs poursuivis. »

Des situations locales illustrent également les difficultés que rencontrent les Roms. Jean-Philippe Juan a rencontré Jean-Philippe Turpin, directeur de la Cimade de Béziers et Raymond Couderc, maire de cette même ville. Ces deux acteurs connaissent mieux que quiconque la situation des Roms et les difficultés que ces derniers provoquent ou sont supposés provoquer dans le Biterrois. Pourtant le discours et les perceptions ne sont pas identiques notamment sur les questions relatives à l’éducation.
De même, au coin d’une rue, adossé au mur d’une banque ou appuyé à un feu rouge, apparaît parfois un Rom avec son identité et son histoire. Comme Julietta, une femme de trente-six ans qu’ Anne-Lise Dupays a rencontrée. « Cela fait maintenant quatre ans qu’elle a fuit la Roumanie avec son mari et ses trois enfants, leurs conditions de vie étant devenues trop pénibles en raison de la discrimination et des persécutions dont sont victimes les Roms. ». Des discriminations et des rejets systématiques de la part des gouvernements occidentaux qui ont inspiré Jean-Marc Turine dans son ouvrage Le crime d’être roms.

Quand l’exclusion forme un peuple : les tziganes.

Cinq futurs journalistes de l’équipe de Hautcourant.com se sont intéressés aux tziganes et plus particulièrement aux Roms. Ce travail a donné naissance au dossier qui suit.
De l’histoire de ce peuple méconnu, aux difficultés qu’il rencontre en Europe et dans les villes Française, ces articles dressent le panorama d’une population qui parfois, fait l’objet de discriminations et de rejet ethnique de la part de gouvernements occidentaux.

Nomades, voyageurs, gens du voyage, sont des termes qui évoquent l’itinérance et renvoient aux tziganes. Le voyage n’est cependant pas la seule spécificité de leur identité.
Parler de tziganes sédentaires semble contradictoire dans la mesure où toute leur histoire est celle d’une transhumance sans fin apparente. Pourtant la moitié de la population, évaluée à quelque 300 000 personnes en France, est sédentaire.
De même, le référent ethnique n’est pas non plus suffisant à l’étude des « gens du Voyage », puisque des non-Tziganes sont aussi des voyageurs. C’est dire la complexité du monde des tziganes qui se prête mal à une classification et interdit toute tentative de généralisation.

Et sans surprise, durant la première étape de ce travail qui consistait à raconter l’origine des tziganes, nous avons très vite été confrontés au flou qui accompagne l’histoire de ce peuple. La diversité des récits et des parcours géographiques et culturels nourrit l’impossibilité de définir précisément une histoire commune. Toutefois, ce flou est à lui seul un élément qui fait partie du tout qui compose l’identité tzigane.

Après avoir défini les éléments relatifs à l’histoire et à l’organisation sociale des tziganes, il nous a semblés intéressant de concentrer notre travail sur les problématiques qui touchent les Roms à différentes échelles géographiques.

Quentin Clairembourg a travaillé sur les minorités présentes au Kosovo. « A l’heure où la communauté internationale débat de l’indépendance du Kosovo, les organisations non-gouvernementales spécialisées dans les droits de l’homme alertent l’opinion sur la situation des minorités ethniques présentes dans le pays des Balkans. L’indépendance du Kosovo ne fait pas que des heureux. La communauté Rom fait partie des trois minorités ethniques menacées, selon Human Rights Watch. »

Avec le même intérêt pour les questions européennes, Julien Ginoux a focalisé son enquête sur les conditions d’accueil des nouveaux ressortissants européens. « Depuis le 1er janvier 2007, les Roms de Roumanie et de Bulgarie, sont citoyens européens. Avec une simple carte d’identité, ces nouveaux ressortissants européens bénéficient, au même titre que les autres citoyens de l’Union européenne, de la liberté de circulation sur l’ensemble du territoire des Etats membres. Or, un mois avant leur adhésion, en décembre 2006, deux circulaires sont venues préciser les conditions d’accueil de ces nouveaux ressortissants. »

Au cœur de cette nouvelle législation, les programmes d’aide au retour volontaire ou humanitaire. Sophie Morin-Feyssac a étudié ces dispositifs et propose un éclairage sur les désaccords qui opposent l’Agence Nationale de l’Accueil des Etrangers et des Migrations (ANAEM) et les collectifs de Roms. « Depuis quelques mois, déjà la grogne se ressent au sein de la population des Roms installés en France. En effet la politique d’aide au retour pratiquée par l’ANAEM est l’objet de toutes les controverses. Différents arguments sont avancés de toute part, de sorte qu’il est difficile de comprendre réellement la situation actuelle. L’ANAEM et les collectifs de Roms sont en total désaccord sur les objectifs poursuivis. »

Des situations locales illustrent également les difficultés que rencontrent les Roms. Jean-Philippe Juan a rencontré Jean-Philippe Turpin, directeur de la Cimade de Béziers et Raymond Couderc, maire de cette même ville. Ces deux acteurs connaissent mieux que quiconque la situation des Roms et les difficultés que ces derniers provoquent ou sont supposés provoquer dans le Biterrois. Pourtant le discours et les perceptions ne sont pas identiques notamment sur les questions relatives à l’éducation.
De même, au coin d’une rue, adossé au mur d’une banque ou appuyé à un feu rouge, apparaît parfois un Rom avec son identité et son histoire. Comme Julietta, une femme de trente-six ans qu’ Anne-Lise Dupays a rencontrée. « Cela fait maintenant quatre ans qu’elle a fuit la Roumanie avec son mari et ses trois enfants, leurs conditions de vie étant devenues trop pénibles en raison de la discrimination et des persécutions dont sont victimes les Roms. ». Des discriminations et des rejets systématiques de la part des gouvernements occidentaux qui ont inspiré Jean-Marc Turine dans son ouvrage Le crime d’être roms.

Le retour des Rom du Kosovo sous haute surveillance des ONG

A l’heure où la communauté internationale débat de l’indépendance du Kosovo et s’il faut la reconnaître ou non, les organisations non-gouvernementales spécialisées dans les droits de l’homme alertent l’opinion sur la situation des minorités ethniques présentes dans le pays des Balkans.

L’indépendance du Kosovo ne fait pas que des heureux. La communauté Rom fait partie des trois minorités ethniques menacées, selon Human Rights Watch. Le 15 février 2008, l’organisation non-gouvernementale édite un programme en sept points destiné à établir un agenda des droits de l’homme dans un Kosovo indépendant [([http://hrw.org/backgrounder/2008/kosovo0208/kosovo0208web.pdf)]].

Pour Holly Parker, directrice de la division Europe et Asie Centrale de l’ONG : « L’intervention militaire de 1999 au Kosovo était motivée par la nécessité de protéger les droits des Albanais, qui subissaient alors des abus de la part du gouvernement serbe. Il est donc absolument impératif que le nouvel État du Kosovo respecte les droits humains de toutes ses communautés ». Les Ashkali, les Rom et les Egyptiens (des Rom ayant déclaré la nationalité égyptienne lors des recensements yougoslaves) font partie de ces communautés. Leurs conditions de vie ne s’améliorent pas depuis l’intervention militaire de l’OTAN en 1999. Leur présence au sein de la délégation serbe au cours des négociations internationales de Rambouillet (6-23 février 1999), dont l’échec diplomatique déboucha sur cette opération militaire, attise l’hostilité de la population albanaise, majoritaire et opposée à la Serbie.

Selon Human Rights Watch : «Impuissantes sur le plan politique et exclues des affaires économiques, elles (les trois communautés) sont victimes de discriminations et de persécutions. Les communautés Ashkali et égyptienne sont affectées de façon disproportionnée par les retours forcés depuis l’Europe de l’ouest (les Rom serbophones du Kosovo, jugés plus menacés, sont en revanche envoyés en Serbie). La faiblesse de l’aide apportée à ceux qui reviennent engendre une lourde charge pour des communautés déjà marginalisées».

Améliorer la situation des Rom qui vivent encore là avant d’accueillir ceux qui reviennent

Une situation préoccupante pour les minorités déjà présentes et un avenir qui s’annonce mal. Les Rom du Kosovo n’ont pas le statut de victimes de guerre. La communauté Rom se retrouve en diaspora à travers l’Europe et notamment dans les pays de l’Union Européenne. Leurs demandes d’asile et leurs statuts de réfugiés ne sont pas acceptées dans plusieurs pays et les Rom se voient renvoyés de force dans un pays où ils ne sont plus les bienvenus. Face à ce problème, Human Rights Watch recommande : la prise de mesures efficaces pour combattre la discrimination contre les communautés Rom, Ashkali et Egyptiennes dans l’accès au logement, à l’emploi et aux services sociaux ; la création par l’Union Européenne d’un moratoire sur le retour forcé des communautés vivant dans les pays de l’UE et ce avant que la situation du Kosovo se soit stabilisée. Enfin, tout retour devrait être basé sur une évaluation des risques individuels et la prise en compte de la capacité d’absorption de la communauté déjà présente ; des programmes d’assistance efficaces doivent être mis en place avant tout autre retour forcé.

Les retours forcés mettent en danger les minorités persécutées

Ce programme d’Human Rights Watch arrive en écho à l’alerte lancée par Amnesty International en décembre 2007. L’organisation mondiale lutte depuis 2004 contre le retour forcé des minorités au Kosovo alors que l’exode continue : « Amnesty International est cependant très préoccupée par le fait que, avant même l’examen d’une résolution sur le statut futur du Kosovo par le Conseil de sécurité des Nations unies, certains États membres de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe s’apprêtent à forcer au retour des personnes qui, selon Amnesty International, ont toujours besoin d’une protection temporaire, mais aussi des personnes dont la demande de reconnaissance du statut de réfugié doit être examinée. » (17 décembre 2007, [ [http://www.amnesty.fr/index.php/agir/campagnes/refugies_et_migrants/actualites/non_au_retour_force_des_minorites_au_kosovo ]]).

A l’heure où les pays de l’Union Européen débattent de la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo, la communauté Rom accueille avec appréhension cette déclaration. Les procédures de retour forcé et le manque de structures d’accueil soulèvent le plus important chantier du Kosovo : la réconciliation nationale entre les différentes ethnies. Un objectif difficile à atteindre quand un grand nombre de responsables des persécutions envers ces communautés reste à ce jour non poursuivi par la justice kosovar.

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