A la veille de la création du Nouveau Parti Anticapitaliste, rencontre avec une de ses responsables local.
Un samedi de novembre, au Palais des expositions de Montpellier. Les plaques d’immatriculation des voitures qui remplissent le parking le prouvent : les gens sont venus de toute la région Languedoc Roussillon pour débattre du Nouveau Parti Anticapitaliste. Avant le meeting du soir où Olivier Besancenot va s’exprimer, Martine Granier, porte parole de la LCR de l’Hérault et membre du NPA, explique toute la conviction qu’elle a dans ce nouveau projet politique.
Comment la mise en place du NPA est-elle prévue ?
Actuellement c’est un processus qui a déjà démarré avec plusieurs rencontres nationales. Petit à petit, les textes s’élaborent, le programme se construit, y compris les statuts du parti c’est à dire notre façon de travailler ensemble. La prochaine échéance va être le congrès fondateur qui aura lieu fin janvier.
Comment considérez vous le NPA par rapport à la LCR ?
Si nous voulions faire la même chose, nous ne nous serions pas lancé dans cette aventure. Pour nous l’idée principale est que face aux enjeux politiques de l’heure, avec une droite extrêmement dure, il faut rassembler, de façon plus large que nous ne pouvons le faire en tant que LCR. Il y a une possibilité de créer un parti anticapitaliste qui rassemble tous ceux qui veulent résister à la politique Sarkozy mais aussi à cette mondialisation qui fait tant de méfaits partout. Et nous sommes aussi une vraie force de proposition, j’insiste là-dessus parce qu’on nous présente souvent comme des contestataires, des opposants, mais nous faisons des propositions, nous avons des choses à dire.
Quelles vont être les lignes directrices de ce nouveau parti par rapport à ce qu’il se passe aujourd’hui en France et dans le Monde ?
La première chose, c’est le fait d’être clairement anticapitaliste, il ne faut pas en avoir honte. On pouvait penser qu’avant nous n’étions que des doux rêveurs anticapitalistes, ce système qui reste indépassable. Et bien il est dépassé aujourd’hui et la crise financière nous le montre. Je crois que l’idée d’avoir appelé ce nouveau parti le Nouveau Parti Anti-capitaliste était fondamentalement juste parce qu’elle montre que nous attaquons directement ce système. Nous pensons qu’il ne fait que détruire les individus et la planète et nous voulons le renverser. C’est vraiment une opposition très radicale par rapport au système en place.
Aujourd’hui Olivier Besancenot est à Montpellier. Qu’est ce qu’il représente pour vous ?
Nous n’avons pas le culte du chef suprême. Olivier Besancenot porte bien les idées du parti. Nous sommes dans un monde très médiatisé, on le sait, alors le public focalise l’attention sur un individu. Mais il faut se rappeler qu’il y a plusieurs porte-parole à la LCR. Il n’y a pas que Besancenot mais aussi Krivine, qui passe dans certains émissions, et Roselyne Vaquetta. On fonctionne en collectif même si il en faut un pour être candidat aux présidentielles (rires). Ça a été Besancenot et c’est autour de lui que les médias se sont focalisé finalement. Notre idée c’est que va sortir du NPA un collectif de personnes qui représenteront ce parti dans toute la diversité de ce qu’il est aujourd’hui.
D’après vous, qui vont être ceux qui vont rejoindre ?
En fait, aujourd’hui la LCR n’est que très minoritaire dans le NPA. Nous ne représentons même pas un tiers des effectifs de la NPA ici dans l’Hérault. Par exemple au meeting de ce soir, parmi les organisateurs des stands locaux comme celui de Lunel, il n’y a pas un militant de la LCR.
La LCR et le NPA dans l’Hérault, ça représente combien de personnes ?
Nous sommes seulement une cinquantaine mais nous sommes très actifs. Les gens peuvent croire que nous sommes très nombreux car nous sommes très dynamiques. Le NPA à l’heure actuelle, c’est 7 comités dans l’Hérault soit plus du triple que ce que nous sommes au niveau de la LCR.
Propos recueillis par Claire Zuddas