Semaine de lutte contre l’homophobie : l’Université s’engage

Engagement et créativité. Voilà les maîtres-mots de cette deuxième édition de la semaine de lutte contre l’homophobie. Organisée par l’Université de Montpellier, elle réunit étudiants, personnels et grand public autour d’évènements du 27 novembre au 1er décembre.

Film, conférence / débat, concours et ateliers rythment cette semaine afin de sensibiliser aux actions contre les discriminations LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Intersexes) mais aussi à valoriser l’engagement des jeunes pour déconstruire les préjugés.

Mardi 28 novembre :

17h30 : Projection du film 120 battements par minute (2017) de Robin Campillo, Grand Prix du Festival de Cannes de cette année. Suivi d’un débat avec Emmanuelle Cosse, présidente d’Act Up-Paris, de 1999 à 2001, secrétaire nationale Europe écologie les Verts de 2013 à 2016 et Ministre du logement de 2016 à 2017.
– Maison des Étudiants Aimé Schoenig

20h45 : à l’occasion de la soirée de lancement du concours UM de GIF animé contre les discriminations LGBTI, venez partager un moment de convivialité avec DJ Piñata. Ce concours aura lieu du 1er décembre au 1er mars 2018, quatre prix sont à gagner de 400€ à 600€. À vocation nationale, il est soutenu par la DILCRAH (Délégation Interministérielle de Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et l’Homophobie), des associations LGBTI et collabore avec des artistes.
– Maison des Étudiants Aimé Schoenig

Jeudi 30 novembre :

De 12h15 à 13h30 : atelier-débat sur le thème « Faire vivre la diversité à l’université ». Animée par l’Autre Cercle – association de professionnels LGBT – cette rencontre propose un état des lieux sur les manières de lutter contre les discriminations LGBTI, dans le monde universitaire comme dans le monde du travail, en promouvant la diversité.
– Campus Triolet, bât.13, RDC, grande salle de réunion

Inscription obligatoire ici

La fusion des universités montpelliéraines reportée !

Quand en novembre dernier, la présidente de l’Université Montpellier 3 avait renoncé à poursuivre le dossier de candidature pour l’initiative d’excellence (idEx), on avait compris la difficulté à faire travailler ensemble les trois universités montpelliéraines. Si l’échéance de ce dossier est retardée jusqu’à mi janvier, il y a en revanche une conséquence certaine : le planning de fusion des établissements ne sera pas tenu. C’est ce qu’a confié Philippe Augé, président de l’UM1, le 14 décembre au site Hautcourant.

Haut courant : On parle aujourd’hui de plan campus et d’initiative d’excellence (idEx). Quelles sont les difficultés ?

Philippe Augé : Sur le fond, s’il y a des blocages sur la fusion, c’est parce qu’il y a deux grandes conceptions. Une fusion autour d’un grand établissement, qui est une forme juridique particulière et dérogatoire. Et d’autre part, la fusion dans un modèle d’université unique comme nous le connaissons aujourd’hui, régit par la loi LRU avec toutes les garanties d’accès au diplôme. La structure de gouvernance est un problème majeur. Mais il y a peut-être aussi aujourd’hui une crainte de certaines disciplines, notamment des lettres et sciences humaines, que la fusion ne les relègue au second plan ou soit synonyme de pertes de postes.

Qu’en est-il de la fusion ?

Le problème, c’est que le débat sur la mise en place de l’idEx est venu interférer dans le processus de fusion. Nous avions déjà des difficultés à trouver une structure de gouvernance commune. Il faut en plus créer une structure pour l’idEx. La ministre (Valérie Pécresse) nous a conseillé de différer dans le temps cette logique de fusion. C’est en effet un travail complexe, difficile à mettre en œuvre. Les sites qui s’y sont engagés en témoignent : à Strasbourg, le processus amenant à la fusion a duré sept ans, plus de quatre ans pour Aix-Marseille.

La date annoncée du 1er janvier 2012 pour la fusion est donc reportée ?

Cette date du 1er janvier 2012 officiellement reste comme telle. Simplement, lors des récents entretiens, la ministre a elle-même reconnu qu’il valait mieux la différer. C’est un travail relativement long. La fusion doit rester un idéal. Je pense qu’aujourd’hui il faut que nous déposions le projet d’idEx. Nous reprendrons le travail de fusion à compter de 2011. Le 1er janvier 2012 c’est peut-être effectivement une date trop proche pour y arriver. Mais néanmoins l’objectif de fusion pour fin 2012 ou début 2013 doit rester d’actualité.

Malgré les difficultés, vous voulez continuer à porter ce projet ?

Pour Montpellier I, l’idée est très claire. La fusion est un objectif sur la base duquel mon équipe a été élue. Nous n’allons pas abandonner. Pour d’autres universités qui sont arrivées après l’engagement de fusion cela peut-être différent. Mais pour Montpellier I c’est un objectif à tenir. C’est fondamental en terme de lisibilité du site et de rationalité des moyens. Aujourd’hui, au niveau des établissements de l’enseignement supérieur il n’y a plus de création d’emplois, il faut donc rationaliser nos ressources humaines.

Quelle forme devrait prendre cette fusion selon vous ?

Pour nous, Montpellier I, ça ne peut être que la fusion selon le modèle universitaire tel que nous le connaissons en France. C’est-à-dire l’université qui garantie le libre accès, les diplômes nationaux et la gratuité de l’enseignement supérieur. C’est un modèle qui est stabilisé aujourd’hui avec 83 universités. Il a été sensiblement modifié avec la loi LRU, qui a introduit de la souplesse notamment pour le recrutement du personnel ou pour la gestion financière. Ce modèle a fait ses preuves. En revanche, la forme de grand établissement est trop dérogatoire, pas stabilisée. Elle ne peut pas entraîner notre adhésion.

Anne Fraïsse : « Je ne voulais pas signer un chèque en blanc »

Mi-novembre 2010, Anne Fraïsse, présidente de l’UM3, a annoncé qu’elle se retirait du projet d’initiative d’excellence (idEx). Deux mois plus tard, l’UM3 a finalement signé le dossier remis au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Haut Courant : Pour quelles raisons vous êtes-vous retirée du projet d’idEx mi novembre ?

Anne Fraise : Pour trois raisons. Tout d’abord, le manque de représentation des Sciences Humaines et Sociales (SHS) dans le projet scientifique. Ensuite, la répartition de l’argent demandée aux universités. Car avec le projet idEx, l’État donne de l’argent aux universités mais il leur en est aussi demandé. Au départ, c’est une répartition financière à égalité qui avait été retenue alors que le budget des trois universités est différent. Enfin du point de vue de la gouvernance, je ne voulais pas comme pour le plan campus signer un chèque en blanc, ne pas savoir à quoi on s’engageait. J’avais besoin de clarté.

Un accord a finalement été trouvé. Considérez-vous que vos souhaits aient été respectés ?

Les lettres et science humaines ont finalement été intégrées dans le projet scientifique. De façon discutable, mais un pas a été fait. Concernant l’argent, les universités s’engageront finalement de manière proportionnelle en fonction de leur participation aux Laboratoires d’Excellences (LabEx). Enfin, un compromis a été trouvé sur la gouvernance entre ce que proposait l’UM1 et ce que souhaitait l’UM2. C’est une bonne solution qui correspond à la structure du site de Montpellier.

La fusion des universités montpelliéraines est finalement abandonnée. Quelle est votre position sur cette question ?

La fusion était voulue par le gouvernement. Mais elle était difficile à mettre en place. D’autant que ce projet est apparu alors que deux présidents venaient de débuter leurs mandats. Lorsque j’ai été élue, ce n’était pas un de mes objectifs, contrairement au président de l’UM1, M. Augé. Elle doit être mûrement réfléchie. L’UM2 et l’UM1 n’étant pas d’accord sur la forme que devait prendre la fusion, il est vite apparu qu’elle ne se ferait pas. Les premiers voulaient constituer un grand établissement, les seconds une université type LRU. Personnellement je n’y étais pas opposée. L’UM3 aurait signé la fusion mais la décision qui a été prise me convient.

Pensez-vous que sans la fusion, Montpellier puisse avoir une véritable visibilité à l’international ?

Montpellier peut avoir une vraie visibilité à l’international sans la fusion, comme tous les sites qui ont choisi les PRES ou les universités fédératives. L’idEx est un beau projet. Il permet de franchir une étape importante avec la signature unique sous le label « Université Montpellier Sud de France ». Avec cela et tous les diplômes regroupés sous cette même formulation, il sera difficile de faire plus lisible !

Que pensez-vous de la possible éviction de Mme Deville de Périère, actuelle présidente du Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES) ?

Mme Deville de Périère avait été élue à la tête du PRES pour deux ans non renouvelable. Elle quittera donc ce poste fin 2011. Concernant l’idEx, la gouvernance retenue est la création d’un Sénat académique regroupant deux entités au périmètre différent. D’une part, une fondation qui gérera les crédits idEx. Des élections auront lieu pour désigner la personne qui sera à sa tête. D’autre part, un PRES avec de nouveaux statuts. Il se chargera des mutualisations entre universités ainsi que de l’opération campus. La présidence du PRES sera tournante, les trois présidents d’université le dirigeront à tour de rôle.