Et si Montpellier devenait à l’image du conte (1), une ville de chats où même le maire se transformerait en félin ? Car à Montpellier, les chats pourraient bien envahir la ville… Le problème est récurrent. Chaque jour, l’association “Pattounes du coeur” reçoit en moyenne dix appels de riverains signalant la présence de nouveaux matous dans leurs quartiers. Sans propriétaire, les chats errants se reproduisent et s’installent partout où ils le peuvent. Un danger pour eux. Et un inconvénient pour les citadins.
Attraper, stériliser, identifier et faire adopter
La solution ? Des bénévoles ont décidé de récupérer les animaux sauvages avant de les stériliser, les identifier et enfin, de les faire adopter. Pour Véronique Reboul, fondatrice et présidente des Pattounes du coeur, malgré l’implication de la Ville, « il faut multiplier les actions. Vous imaginez que malheureusement, on ne peut pas récupérer tous les chats », déplore-t-elle. En 2017, 600 adoptions ont pu être menées. Un chiffre élevé mais qui ne satisfait pas encore l’association, toujours à la recherche de volontaires et de familles d’accueil. Et ce, d’autant que se cachent d’autres problèmes. Le prix exorbitant de l’action. « Quand la mairie nous offre 200 euros par an, les stérilisations et autres soins nous coûtent 6 000 euros par mois », dénonce la présidente. Et les lieux des campagnes de stérilisation. « Il faut regarder plus loin que les quartiers du centre-ville. Les matous n’ont pas de frontière. Ils se déplacent partout aux alentours. Ce qui rend la tâche encore plus importante. »
« On aimerait que les riverains ne les abandonnent pas dès les premières vacances, ou quand la minette a une portée »
Le son de cloche est partout le même. À la Société Protectrice des Animaux (SPA), le refuge croule sous les abandons. Plus de 170 boules de poil se prélassent dans les cages, aux côtés des chiens, lapins et autres rongeurs. C’est moins que l’été dernier où les employés comptaient près de 450 chats, mais c’est toujours trop. « Montpellier fait de gros efforts, cependant ce n’est pas assez. C’est une goutte d’eau dans la mer, pointe Annie Benezech, présidente de la société protectrice des animaux. Il faut que toutes les communes s’y mettent et qu’enfin, les « je m’en foutiste » prennent conscience de l’importance de castrer les matous. » En moyenne, dans les cliniques, il faut compter près de 80 euros pour un mâle, et 140 euros pour une femelle. « On aime les chats. On aimerait simplement que les riverains s’en préoccupent un peu plus que le minimum et ne les abandonnent pas dès les premières vacances, ou quand la minette a une portée », conclut Véronique Reboul.
(1) https://www.bibliopoche.com/livre/La-ville-des-chats/184062.html
Pense-bête : La reproduction des chats Dès l’âge de 6 mois, une minette a trois portées par an, donnant en moyenne naissance à quatre chatons pour chaque. Après rapide calcul, au bout de huit ans, un couple de minous non stérilisés peut être à la tête d’une famille de 8 000 fauves.