Nationalisme corse et catalan : victoire identitaire ou politique de l’identité ?

Y-a-t-il une issue à la crise catalane ? À l’heure de la multiplication des mandats d’arrêt à l’encontre des dirigeants indépendantistes catalans, Haut Courant revient sur leur victoire aux élections et la source de ce nationalisme auprès de trois experts : les chercheurs Juan Moreno et Christophe Roux, et le président de l’amicale des Corses de Montpellier, Christian Castelli. Analyse.

Le 21 décembre 2017, les élections catalanes ont accordé de nouveau une majorité absolue aux partis indépendantistes avec les deux listes « Junts pel Si » (JuntsxCat et ERC-CatSi) et la Candidature d’unité populaire (CUP, extrême gauche). Les indépendantistes catalans ont obtenu 70 des 135 députés régionaux, pour 47,5% des voix. Le Parti populaire s’est effondré, tombant à 3 sièges contre 11 aux élections de 2015. Le président destitué de la région et réfugié à Bruxelles, Carles Puigdemont, s’est satisfait de ce résultat. La tête de liste du parti libéral et anti-indépendance Ciudadanos, Ines Arrimadas, a remporté 1,1 million de voix et 37 sièges au parlement catalan mais elle ne dispose pas d’alliés pour former un gouvernement. Ce parti est né en 2006 afin de se mobiliser contre les politiques nationalistes.

Dimanche 10 décembre, le second tour des élections territoriales en Corse a donné une large victoire à la liste nationaliste « Pè a Corsica » avec plus de 67 000 voix, soit 56,5% des suffrages exprimés, pour une participation de 52,6%. La coalition, menée par l’autonomiste Gilles Simeoni et l’indépendantiste Jean-Guy Talamoni, a ainsi remporté 41 des 63 sièges de l’Assemblée de Corse.

Suite à ces deux victoires, les réactions se sont enchaînées. Du côté des Catalans, le président indépendantiste sortant du gouvernement régional, Artur Mas, a revendiqué la victoire, en lançant : « Nous avons gagné ! » « Le oui l’a emporté, mais c’est aussi la démocratie qui a gagné. Nous avons un mandat démocratique (…), nous avons une énorme légitimité pour aller de l’avant avec notre projet ». Du côté de l’Île de Beauté, Michel Castellani, député nationaliste de la première circonscription de la Haute-Corse, a déclaré : « Le gouvernement doit maintenant prendre en compte la volonté des Corses de vivre démocratiquement leur autonomie. Il doit cesser de mépriser leurs élus et élaborer avec eux le cadre institutionnel de l’île. »

Regards croisés sur « la question catalane »

Si pour la Corse, les revendications d’indépendance ne sont pas d’actualité, elles le sont pour la Catalogne. Christophe Roux dans La Démocratie espagnole évoque cette « question catalane au coeur des tensions qui fragilisent la gouvernabilité de l’Espagne ». Se pose alors le problème de la légalité constitutionnelle. Mariano Rajoy, le Premier ministre espagnol, en appliquant l’article 155 de la constitution de 1978, a défendu « l’intérêt général de l’Espagne », affirmait-il. Cette légalité imposée par Madrid se fonde sur la constitution, votée par le peuple. La légitimité populaire à laquelle s’attachent les indépendantistes n’est donc pas à un seul sens. Le fondement juridique d’une démocratie semble intrinsèque à sa nature.

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Christophe Roux est professeur de science politique à l’Université Nice Sophia Antipolis et chercheur au CEPEL de l’Université de Montpellier. Il est l’auteur de Corse Française et Sardaigne italienne. Fragments périphériques de construction nationale (2014) et de La Démocratie espagnole. Institutions et vie politique (2016), co-dirigé auprès d’Hubert Peres.
Selon lui, l’État espagnol souhaite maintenir l’intégrité de son territoire, dès lors, « il n’a aucun intérêt à l’indépendance de la Catalogne ».
Juan Serrano Moreno, chercheur à l’Université de San Diego au Chili, docteur en science politique à l’Université Paris Sorbonne et avocat membre du barreau de Madrid, rappelle l’illégalité actuelle d’un tel référendum qui nécessiterait une « révision de la constitution, accompagnée de la dissolution du gouvernement ainsi que d’élections générales puis régionales ». De plus, il précise que « leur revendication d’une autonomie fiscale ne pourra être acceptée. Elle existe au Pays Basque mais c’est une anomalie ». La Catalogne a par ailleurs « plus de compétences qu’un état fédéral, comme un lander en Allemagne » souligne-t-il.

Les deux chercheurs s’accordent sur la radicalisation programmée des nationalistes catalans. Selon Juan Moreno « le parti nationaliste catalan, qui a voté l’investiture du premier mandat de Rajoy, s’est reconverti en parti indépendantiste ». Christophe Roux confirme ce conflit ouvert avec Madrid engagé lors de l’organisation du référendum : « On opposait une logique politique à des règles juridiques (…) c’est fait pour entrainer une réaction de l’état espagnol qui servira à fonder la critique catalane qui consiste à dire que l’état espagnol est antidémocratique, en empêchant leur expression, en brimant leur liberté et en niant les droits qu’ils revendiquent ». À cet effet, Juan Moreno rappelle que « l’actualité médiatique n’est pas toujours le reflet de la réalité sociale et politique » et que les catalans connaissaient les conséquences de ce référendum illégal : « L’arrestation de leurs leaders politiques et les violences policières faisaient partie de leur stratégie ». Si l’Union Européenne (UE) n’a pas réagi, c’est d’ailleurs car « il n’y a pas eu de violation des droits fondamentaux car l’Espagne reste un état de droit donc nul besoin d’ingérence internationale » précise-t-il. L’indépendance de la Catalogne aurait par ailleurs engendré sa sortie de l’UE, comme l’expliquait la Commission Européenne dans un communiqué du 2 octobre. Cette potentielle sortie de l’UE faisait partie du mensonge fait à l’opinion publique, selon Juan Moreno, lorsque Carles Puigdemont avait annoncé que l’UE les soutiendrait et que les entreprises ne fuiraient pas de la Catalogne.

Naissance d’une identité propre et nature des revendications nationalistes

Mais alors comment a-t-elle pu naître une telle identité catalane ? Selon Christophe Roux, elle s’est appuyée sur un « climat favorable en Espagne, marqué par une crise économique forte post-2008 et une désaffection des partis traditionnels ». Cette identité catalane, semblable à l’identité corse, repose sur trois dimensions « une dimension culturelle avec une langue régionale et une histoire propre, comme en Corse. Une dimension socio-économique avec une protestation des riches et un sentiment d’injustice, pour la Catalogne, affirmant être la région la plus dynamique d’Espagne, et à l’inverse, en Corse comme en Sardaigne, où la pauvreté de la région est présentée comme un motif de grief et de critique de l’état central. Ils affirment que l’État les néglige de par une situation structurelle défavorable. Enfin, une dimension politique avec une volonté d’autonomie, en terme de pouvoirs institutionnels ».

Christian Castelli, ex-directeur de la filiale de Totale en Corse, est l’actuel président de l’amicale des Corses de Montpellier, créée sous forme de mutuelle avant 1900. Il affirme que l’identité corse est fondée sur « un attachement à sa famille, à son village d’origine, à ses traditions et à sa terre » ; Mais aussi sur une histoire dont ils sont fiers : « on a dénoncé aucun juif à Vichy et on s’est auto-libérés en 1943 ». Mais la nature des revendications diffère de la Catalogne, puisqu’ils ont en commun « la co-officialité de la langue corse voulue » mais réclament aussi « la possibilité de légiférer sur le domaine quotidien, comme pour le logement, en appliquant le principe de subsidiarité, ainsi que de rapprocher les prisonniers politiques corses ». Parmi les 48% de nationalistes corses « seulement 7% sont indépendantistes contre un grand nombre d’autonomistes » précise-t-il. Ils réclament une plus grande autonomie de gestion, en dehors des pouvoirs régaliens. Selon Christian Castelli, entre la victoire aux élections et la création d’une collectivité unique avec 5000 fonctionnaires, « leurs revendications vont devoir être écoutées par le gouvernement car c’est l’expression de la démocratie ». Il rappelle que dans les années 1970, l’Action Régionaliste Corse (ARC) s’est heurtée au pouvoir clanique des partis politiques majoritaires (RPR et PRG à l’époque) qui avaient la main mise sur le territoire. Reste à voir si La République en Marche d’Emmanuel Macron sera favorable à l’ouverture d’un dialogue.

Construction d’une « nation catalane artificielle » et « différenciée de la vie politique de l’Espagne » – Juan Moreno

Juan Moreno dément l’existence d’un processus de construction nationale remontant à cinq siècles, comme l’affirmait Josep Fontana. Selon lui, cette identité nationale date de « la fin de la transition démocratique, dans les années 1980, faisant suite à l’autonomie catalane, obtenue par référendum en 1979. Ainsi commence le processus de construction du nationalisme avec la Catalogne qui obtient une administration régionale et des organes représentatifs propres ». Un fait important à souligner est l’absence de l’État dans ce processus de construction nationale, Juan Moreno l’explique : « avec la forte décentralisation et l’état des autonomies, on a transféré les compétences d’éducation et de contrôle des médias publics du centre vers la périphérie ». On se retrouve ainsi avec « un espace public différencié de la vie politique de l’Espagne où le Parti populaire, premier parti national, se retrouve cinquième en Catalogne ».

Christophe Roux rappelle dans son ouvrage La Démocratie espagnole que « en envisageant l’État-nation comme un idéaltype, il est possible d’appréhender l’Espagne comme (un) État-nation en dépit de la Catalogne ». Cependant, les communautés de l’article 151 ont reçu plus de compétences et de ressources, ainsi le processus de nation building est asymétrique en fonction des 17 communautés autonomes : « l’asymétrie juridique entre territoires (…) a posé les bases d’un système instable par nature », rappelle l’auteur.

Cette instabilité se retrouve également dans la complexité identitaire de la population catalane. En effet, dans une enquête du Centro de Investigaciones Sociologicas (CIS), reprenant le questionnaire de Juan Linz, publiée en septembre 2015, 42,1% des sondés se déclaraient « autant espagnol que catalan » ; 25,1% « plus catalan qu’espagnol  » ; 21,5% « uniquement catalan », 5,3% « uniquement espagnol » et 4,4% « plus espagnol que catalan ». Cependant, le réveil des anti-indépendance ne date pas des dernières élections puisque depuis les années 90 les espagnolistes affirment « que l’Espagne ne peut se concevoir que comme une nation unitaire », rappelle Christophe Roux. Cette thèse a été un temps discréditée par le franquisme, puis « le Parti populaire a eu abondamment recours, entre 1996 et 2004, à la thématique du ‘patriotisme constitutionnel’ » pour y remédier.

Néanmoins, ces nationalistes de Madrid sont souvent discrédités, comme le rappelle Juan Moreno : « Il y a un mythe de supériorité culturelle et économique de la Catalogne face au reste de l’Espagne qui serait plus développée, plus démocratique car les catalans seraient plus travailleurs, plus compétents et plus intelligents ». Cela remonte à leur origine de bourgeoisie industrielle. C’est d’ailleurs un mythe qu’entretient le réseau clientélaire pro-nationaliste de l’élite catalane, constitué de « 3000 personnes activistes-militants financés par la Catalogne » selon Juan Moreno.

Alors que Carles Puigdemont signait le 11 octobre la déclaration d’indépendance de la Catalogne, Artur Mas avait déjà initié ce processus lorsqu’il était président de la Généralité suite à une résolution votée le 9 novembre 2015, par le parlement catalan, qui proclamait le « début du processus de création de l’État catalan indépendant sous la forme d’une république ». D’une déclaration unilatérale à une autre, sur fond de construction nationale protéiforme, l’indépendance de la Catalogne semble être compromise. À tel point que l’indépendance de la Corse, souhaitée « pas avant 15 ans » selon Christian Castelli, se concrétisera peut-être avant.

« Nous sommes là pour apporter un soutien patriotique » à Colonna

Le procès en appel de Yvan Colonna défraie la chronique au quotidien. Le 8 février 2009, veille de la réouverture de l’affaire, la Commission Anti-Répression (C.A.R.) du mouvement Corsica Libera s’est mobilisée devant le tribunal d’Ajaccio. Elle demande la relaxe du berger de Cargèse. Le 1er février 2009, en Corse, le mouvement Corsica Libera voyait officiellement le jour. Ce congrès a regroupé les principaux partis indépendantistes de l’île : Corsica Nazione Independente, Rinnovu Naziunale, ANC-PSI et Strada Diritta. Aujourd’hui, ils se sont réunis autour d’un seul et même mouvement souverainiste. Souhaitant se baser sur des revendications claires, Corsica Libera s’appuie sur des fondamentaux. Le mouvement lutte pour la création d’une citoyenneté territoriale corse, contre la mainmise des multinationales sur les ressources de l’île, pour un véritable projet de développement durable, pour une officialisation de la langue Corse, et enfin, il lutte pour la libération des prisonniers politiques. Dominique Tafani, l’un des responsables et porte parole du C.A.R., lui même ancien maquisard, puis « prisonnier politique », nous éclaire sur ce procès. Opinion d’un nationaliste corse.

Selon vous, Yvan Colonna est-il coupable ?

Nous, en tant que nationalistes corses, nous ne nous posons pas la question de savoir si Colonna est coupable ou non. Nous sommes là pour lui apporter un soutien patriotique.

Lors de l’assassinat du Préfet Erignac, Colonna était-il impliqué dans les milieux nationalistes ?

Non, Yvan ne militait plus depuis le début des années 1990.

C’est pourtant ce qu’avançait la justice pour le mettre en cause…

Au niveau de cette justice d’exception, nous savons que toutes les accusations sont faites à charge. A partir de là, tout est bon pour rendre les gens coupables, lorsqu’il faut trouver des coupables.

Au sein des mouvements nationalistes, y a-t-il un sentiment commun vis à vis de ce procès ?

Chez les nationalistes corses, il y a une solidarité qui se fait tout naturellement, comme dans tout procès où les nationalistes corses sont mis en cause. Mais pour Yvan Colonna, je crois que ça dépasse le mouvement nationaliste. Je pense que tous les corses se sentent impliqués. Parce que l’on sait bien que ce procès est instrumentalisé et que depuis le début, l’instruction s’est faite seulement à charge.

A chaque fois que la défense de Yvan Colonna a essayé de faire avancer les choses… A chaque fois qu’elle a demandé des actes de procédures pour démontrer son innocence, elles ont été refusées. Comme par exemple, la reconstitution ! Il est quand même extraordinaire qu’on ait refusé une reconstitution à une personne inculpée pour meurtre.

Donc c’était le coupable idéal…

Ce n’était peut être pas le coupable idéal… Mais il fallait le mettre dans un schéma comme aux débuts de l’enquête, lorsqu’ils étaient sur ce qu’ils appelaient « la piste agricole ». Des dizaines de personnes se sont retrouvées emprisonnées parce que c’était des profils qu’il fallait intégrer dans « la piste agricole ».

Qui aurait pu avoir un quelconque intérêt à tuer le préfet Erignac ? Vous pensez peut être aussi qu’on a oublié des pistes, comme le croit Didier Vinolas, l’ancien secrétaire général adjoint de la préfecture de Corse…

Je ne veux surtout pas rentrer dans ce genre de débat qui ne nous intéresse pas et qui ne nous concerne pas. Le problème c’est qu’il faut sortir la Corse de l’ornière dans laquelle elle se trouve. Le Préfet Erignac est une victime du conflit qui existe entre la Corse et la France. Et cela ne passera pas par une solution judiciaire. Cela ne pourra passer que par une solution politique et négociée. Sinon je pense que l’on va aller de drame en drame et de victime en victime. Il faut éviter que cela ne se reproduise.

Je pense qu’il faut une prise de conscience de la part de Paris. A un moment donné, il faudra négocier.

Si Colonna est finalement condamné, y aura-t-il des manifestations de soutien ?

Oui naturellement, il y aura des mobilisations. Même lors de la première condamnation il a eu des mobilisations spontanées. Certains lycées étaient en grèves, des jeunes sont descendus dans la rue… Et ce n’était même pas organisé par un quelconque mouvement nationaliste. Il y a un sentiment d’injustice, ressenti pas l’ensemble de la population corse.

Erka : « La peinture, un organe supplémentaire »

Erka est une artiste peintre exubérante, elle vit dans la peinture depuis toute petite. Jamais à court d’inspiration, elle ne pourra jamais s’en passer.

« Pour moi, la peinture est plus qu’un sixième sens. C’est un organe supplémentaire aussi important que le cœur ou les poumons. » Erka peint depuis l’âge de sept ans. Autodidacte, elle avoue dans un sourire : « au début, je gribouillais sur les murs. Maintenant, j’ai changé de support ».

Elle définit son œuvre comme de l’« expressionnisme abstrait ». L’art contemporain dans toute sa splendeur. « Je ne cherche pas forcément à faire une belle technique. Pour moi, l’important est que les gens soient émus par la peinture. »

Toutes les œuvres d’Erka ont un titre. L’un d’eux invite à Chercher la Rose. « Si les visiteurs ne la trouvent pas, ils ont un sentiment de frustration. Mais ils ont envie d’y retourner pour enfin la trouver ! »

« Capable de laisser tomber mon chariot »

Par soucis de perfection sans doute, Erka reconnaît avoir détruit une centaine de ses toiles alors qu’elle en a peint environ deux cents. « Il faut que l’œuvre dépasse l’artiste, qu’elle lui soit au-dessus. En cas de rafistolage ou si le travail est laborieux, ce n’est pas intéressant. » Dès lors, la peinture ne peut procurer aucune émotion et elle termine son existence bien plus vite que prévu.

« Je peins tout le temps dans ma tête. Si j’ai une idée loin de mon atelier, je suis capable de laisser tomber mon chariot et de quitter le supermarché au plus vite pour rentrer chez moi. J’assure que ça m’est déjà arrivé plus d’une fois. »

Une fois pourtant, elle a arrêté de peindre. Elle était dans la tribune qui s’est effondrée à Furiani. Blessée dans le corps comme dans la tête, elle a mis dix ans à s’en remettre. La peinture, son organe supplémentaire, lui a permis de se reconstruire plus facilement.

Son atelier, c’est chez elle, à Biguglia près de Bastia. Une douzaine de mètres carrés, trois fenêtres et vue sur le jardin. « Pour peindre, j’ai besoin d’une ambiance. J’écoute de la musique classique comme Sati ou Mahler. J’aime aussi entendre du théâtre de n’importe quel style. Les voix me mettent sous tension. » Erka se demande même si le Sahara, qu’elle rêve de découvrir, ne pourrait pas lui inspirer ses toiles. « Mes voyages m’inspirent beaucoup. Une a été faite de retour d’Australie où j’ai rencontré des Aborigènes. »

Cela ne l’empêche d’avoir en elle « tous les défauts de l’artiste : passionnée, exubérante, renfermée ». Et certainement d’autres encore. Mais au fond, elle « a bon cœur ». C’est sa mère qui le dit.

Thierry Venturini fait découvrir la digigraphie

Thierry Venturini est un photographe particulier. Avec un matériel spécial, il améliore ses clichés et en fait des digigraphies.

« Je ne prends des photos qu’en Corse, il n’y a qu’ici que je suis inspiré. » Thierry Venturini ne se considère pas comme un artiste, juste comme un photographe. Pourtant, ses images sont un peu particulières : ce sont des digigraphies.

« Il sagit des photos de qualité, explique-t-il. Elles sont prises avec un appareil photo haute définition bien sûr. Puis elles sont retouchées à l’ordinateur, avec un logiciel que tout le monde connaît, mais il faut très bien savoir s’en servir, sourit-il. Ensuite, les images sont imprimées à l’aide d’une imprimante spéciale. L’encre et le papier sont également particuliers. Cette opération ne peut se faire que dans une imprimerie agrée par le constructeur de l’imprimante. »

Important de travailler en groupe

À la sortie, l’œuvre est marquée du sceau de l’imprimerie et elle est numérotée. « Avec mon équipe[[Philippe Lavios, Sylvie Meunier, Gaëlle Ollivier, Cédric Rossini, Rose-Marie Laraga, Gérard Soletti et Gabriel Diana]], on s’est concerté et on a décidé qu’on ne tirerait pas plus de cinq exemplaires de chaque œuvre. S’il y en a trop, alors cela ne veut plus rien dire. » Thierry Venturini ne travaille pas seul. Il estime qu’il est important que des personnes extérieures, celle de son équipe, puissent donner leur avis. Il peut alors arranger les photographies en fonction d’éventuelles critiques.

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Thierry fait parti de l’association culturelle Zénith, présidée par le sculpteur Gabriel Diana. D’ailleurs, il a récemment exposé quelques-unes de ses œuvres, pour accompagner les dix-huit digigraphies. « La sculpture peut s’allier à toute forme d’art, sauf avec un autre type de sculpture. » Avec modestie, le sculpteur précise que son association a « une grande ambition : aider les artistes corses ». Ils ne sont qu’une quinzaine, peintres, dessinateurs, photographes, écrivains et même un verrier à entrer dans ce cercle. Une stricte sélection s’opère à l’entrée.

Preuve de son talent, Thierry Venturini a passé l’examen de passage avec succès.

Thierry Venturini fait découvrir la digigraphie

Thierry Venturini est un photographe particulier. Avec un matériel spécial, il améliore ses clichés et en fait des digigraphies.

« Je ne prends des photos qu’en Corse, il n’y a qu’ici que je suis inspiré. » Thierry Venturini ne se considère pas comme un artiste, juste comme un photographe. Pourtant, ses images sont un peu particulières : ce sont des digigraphies.

« Il sagit des photos de qualité, explique-t-il. Elles sont prises avec un appareil photo haute définition bien sûr. Puis elles sont retouchées à l’ordinateur, avec un logiciel que tout le monde connaît, mais il faut très bien savoir s’en servir, sourit-il. Ensuite, les images sont imprimées à l’aide d’une imprimante spéciale. L’encre et le papier sont également particuliers. Cette opération ne peut se faire que dans une imprimerie agrée par le constructeur de l’imprimante. »

Important de travailler en groupe

À la sortie, l’œuvre est marquée du sceau de l’imprimerie et elle est numérotée. « Avec mon équipe[[Philippe Lavios, Sylvie Meunier, Gaëlle Ollivier, Cédric Rossini, Rose-Marie Laraga, Gérard Soletti et Gabriel Diana]], on s’est concerté et on a décidé qu’on ne tirerait pas plus de cinq exemplaires de chaque œuvre. S’il y en a trop, alors cela ne veut plus rien dire. » Thierry Venturini ne travaille pas seul. Il estime qu’il est important que des personnes extérieures, celle de son équipe, puissent donner leur avis. Il peut alors arranger les photographies en fonction d’éventuelles critiques.

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Thierry fait parti de l’association culturelle Zénith, présidée par le sculpteur Gabriel Diana. D’ailleurs, il a récemment exposé quelques-unes de ses œuvres, pour accompagner les dix-huit digigraphies. « La sculpture peut s’allier à toute forme d’art, sauf avec un autre type de sculpture. » Avec modestie, le sculpteur précise que son association a « une grande ambition : aider les artistes corses ». Ils ne sont qu’une quinzaine, peintres, dessinateurs, photographes, écrivains et même un verrier à entrer dans ce cercle. Une stricte sélection s’opère à l’entrée.

Preuve de son talent, Thierry Venturini a passé l’examen de passage avec succès.

Les vacances de Pâques s’annoncent bonnes sur l’Île de Beauté

Selon Véronique Calendini, directrice de l’office du tourisme de l’agglomération de Bastia, les deux tiers des touristes en Corse arrivent du continent, des régions PACA, Île de France, Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes principalement. Le tiers restant vient surtout d’Italie.

Les Continentaux « ne réalisent pas à quel point avril est beau en Corse ! ». La directrice d’un camping trois étoiles de Biguglia, au sud de Bastia, rappelle ainsi que son établissement est ouvert et regrette le peu de fréquentation d’avant saison. La hausse n’atteindra son maximum qu’à la fin juin. Les campeurs français représentent 60 % de la clientèle, le reste venant d’autres pays européens. En revanche, la part des insulaires est négligeable, quant aux Japonais, « ils vont à Paris » !

Véronique Calendini, directrice de l’office du tourisme de l’agglomération de Bastia, constate une hausse de demandes depuis quelques jours et prévoit un bon mois d’avril. Ainsi 65% des touristes actuels arrivent du continent, des régions PACA, Île de France, Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes principalement. La première clientèle étrangère est italienne. « La plupart des visiteurs que nous accueillons sont des urbains, en couple, plutôt aisés ». Les groupes de retraités prennent également leurs vacances à cette période tandis que les familles avec enfants préfèrent juillet et août. Près d’un cinquième des touristes parcourent la Corse en un séjour fractionné. L’office du tourisme de Macinaggio, dans le cap Corse, atténue ce propos, un grand nombre de vacanciers du Cap restant sur place pour faire le sentier du douanier. Autre constat de Véronique Calendini, les gens s’y prennent de plus en plus tard. Le phénomène de l’« attentisme », dû à l’insécurité économique et géopolitique, grimpe depuis quatre ou cinq ans.

Les bateaux, « vrais indicateurs »

À la veille des vacances, l’hôtel Les Voyageurs de Bastia n’était qu’à moitié plein. Les réservations seront progressives ; les clients d’aujourd’hui se renseignent pour de courts séjours ou pour l’été. La directrice, Marie-Pierre Martini, précise que l’essentiel de la clientèle est italienne mais arrive aussi des Îles Britanniques.

Par ailleurs, elle s’étonne de la venue de quelques touristes québécois. La plupart ont entre 40 et 60 ans et débarquent en couple. Beaucoup restent seulement une nuit à leur arrivée sur Bastia, et une nuit une semaine ou dix jours plus tard avant de reprendre le bateau.
Jean-Marc Salotti, directeur de l’office du tourisme de Saint-Florent, pense que l’avant saison sera bonne, mais se refuse à tout pronostic : « Les compagnies aériennes et maritimes sont les seuls vrais indicateurs de l’arrivée de touristes. »

Vieux_port_de_Bastia.jpgLa Corsica Ferries assure davantage de rotations depuis le 1er avril. Le taux de remplissage, en moyenne de 40 % l’hiver, passe rapidement à 80 % ce mois-ci. Le Bastia-Toulon du samedi 19 avril, retour des congés de la zone B, affiche déjà complet. Enfin, la SNCM et la Méridionale notent un meilleur remplissage dans le sens continent-Corse en début de vacances.

Le décalage entre les fêtes de Pâques et les vacances scolaires reste une inconnue pour les acteurs du tourisme bastiais et des environs.
Après un week-end pascal à oublier – selon Véronique Calendini, les vacanciers avaient encore la tête à la neige – le mois d’avril marque le retour des clients. Le grand pont du 8 mai avec un lundi de Pentecôte qui sera de nouveau férié et « au soleil » – un « super-accident de calendrier » – fera sans doute exploser la fréquentation en Corse, marquant le vrai début de la saison 2008 que les professionnels espèrent bonne.