Rencontre avec une grenouille de bénitier

Ce week-end, Haut Courant vous propose une série consacrée aux mystères. Aujourd’hui, direction Narbonne et sa basilique Saint-Paul-Serge à la rencontre d’une grenouille, un animal bien ordinaire qui a trouvé refuge dans un lieu insolite. Découverte de cette curiosité locale qui attire chaque jour bon nombre de curieux.

Mort de Georges Frêche : quel impact pour Narbonne ?

« L’empereur » du Languedoc-Roussillon n’est plus. La mort brutale de Georges Frêche, survenue le dimanche 24 octobre, a touché de nombreux Languedociens. Et Narbonne ne fait pas exception. Le choc passé, questions et inquiétudes émergent sur le devenir de la ville. Décryptage.

Plus d’une semaine après le décès du président de Région, les Audois commencent à se remettre de la funeste nouvelle. Depuis plusieurs jours, partisans et opposants se partagent l’affiche pour exprimer leur ressenti. Personnage parfois apprécié, souvent décrié, Georges Frêche n’a jamais laissé indifférent. Petit tour hors des frontières montpelliéraines, à Narbonne, une ville passée à gauche en 2008.

Émotion dans les rues narbonnaises

Anonymes et personnalités se sont manifestés à l’annonce du décès de Georges Frêche. Certains ont été profondément affectés, comme Martine, 63 ans, Narbonnaise depuis toujours. « Mon mari me l’a appris le lendemain, en lisant le journal. J’ai été stupéfaite, c’était vraiment quelqu’un que j’appréciais beaucoup. »

Sarah, 32 ans, renchérit : « J’ai vraiment été étonnée quand j’ai su la nouvelle. Je ne m’y attendais pas. C’était une grande gueule, sans doute un peu tyrannique, mais un véritable animal politique. »

Laurent Borreill, le secrétaire local du Parti Socialiste (dont Frêche avait été exclu), a également fait part de son émotion. « J’ai eu un gros pincement au cœur lorsque j’ai appris la mort du président de Région. Je l’avais rencontré plusieurs fois. Certains le critiquaient, d’autres mettaient en avant ses points forts. C’est quelqu’un qui m’a toujours paru attachant, malgré ce qui a pu être dit. Ce n’est pas vraiment un Narbonnais que l’on perd, mais par adoption, il faisait partie de Narbonne. »

Les actions dans le Narbonnais

Durant son premier mandat à la tête du Languedoc-Roussillon, Georges Frêche a aidé à concrétiser plusieurs projets dans la ville et ses alentours : prévention des inondations, création d’un IUT génie-chimique ou encore construction d’une maison de la Région.

« Nous pouvons aussi retenir sa politique de rénovation des lycées, rappelle Laurent Borreill. Frêche a également participé à la vie culturelle et associative, en cofinançant des projets comme le festival Charles Trenet. Beaucoup de choses ont été rendues possibles grâce à lui. »

Pourtant, c’est souvent son action montpelliéraine que les Narbonnais retiennent. « Au final, j’ai plutôt l’impression qu’il a beaucoup œuvré à Montpellier et dans les environs. Je ne crois pas qu’il en ait fait autant pour l’Aude », explique Sarah. Cette vision est partagée par l’opposition. Didier Mouly, président de Nouveau Narbonne, a ainsi confié au Midi Libre du mardi 26 octobre que Frêche « n’avait […] pas encore fait grand-chose » pour la ville.

Quid des chantiers en cours ?

« L’empereur » du Languedoc-Roussillon laisse en suspens la concrétisation de projets d’envergure. L’inquiétude de certains Narbonnais peut donc paraître légitime. « Quand j’ai appris sa mort, raconte Martine, je me suis immédiatement dit qu’un grand homme était parti. Mais égoïstement, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Narbonne. Je crains que la ville n’en pâtisse et soit un peu délaissée maintenant. »

Où se situera la future gare TGV ? Trois sites sont en compétition. Georges Frêche souhaitait la construire près de Salles-d’Aude. Marcel Rainaud, président du Conseil général de l’Aude, privilégie les environs de Montredon-Corbières. Raymond Couderc, maire de Béziers, souhaiterait quant à lui un emplacement entre sa ville et Agde. Qu’en sera-t-il ? Pour l’instant, la question est loin d’être tranchée.

Que deviendra la zone d’activités économiques qui devait voir le jour à Salles-d’Aude ? Selon le maire du village, Jean-Luc Rivel, ce projet ne sera pas compromis. « La Région est déjà propriétaire du domaine », a-t-il affirmé dans le Midi Libre du 26 octobre.

Le président du Languedoc-Roussillon devait également doter Narbonne d’un musée de la Romanité. Cette mesure phare du second mandat est-elle aujourd’hui remise en cause ? Non, à en croire Jacques Bascou, député-maire de Narbonne : « [Le chantier] sera peut-être retardé, mais compte tenu de l’attachement de Georges Frêche à ce projet, je ne vois pas son successeur revenir dessus. » (Midi Libre, 26 octobre).

Un Catalan à la tête de la Région

Christian Bourquin, président du Conseil général des Pyrénées-Orientales, a été désigné le jeudi 28 octobre pour succéder au « roi de Septimanie ». Sa tâche risque de ne pas être aisée. « Frêche était quelqu’un hors du commun, explique Laurent Borreill. Lui trouver un remplaçant s’avère forcément difficile. On devait choisir une personne à la hauteur. Il y avait plusieurs successeurs possibles et c’est la démocratie qui a parlé. Il faut la respecter. »

Aucune raison donc de contester cette succession. Mais le Catalan mènera-t-il à bien les projets pour Narbonne ? Les politiques narbonnais n’en doutent pas. Les habitants, eux, sont moins catégoriques. « Frêche est irremplaçable, confie Martine. J’espère que Narbonne sera encore une priorité. Et pour cela, je fais confiance à Didier Codorniou. »

Le maire de Gruissan et vice-président du Grand Narbonne est également conseiller régional. Il était sur la liste des prétendants pour remplacer « le baron » du Languedoc-Roussillon. Les Narbonnais espèrent à présent qu’il saura défendre les intérêts de leur ville.

L’engouement pour le Tour de France fait toujours recette

Les affaires de dopage n’ont pas entaché la foi des supporters languedociens du Tour de France. Les spectateurs devraient répondre présent pour encourager les coureurs lors du passage dans les « villes étapes » de Narbonne et Nîmes. Pour les municipalités, qui ont dû mettre la main à la poche pour accueillir le Tour, l’espoir d’un retour sur investissement est énorme.