Vous êtes président du groupe communiste dans une mairie socialiste alliée au Modem. Comment se porte cette cohabitation ? Prenez- vous les décisions ensemble ?
Aux dernières élections municipales nous n’avons pas du tout apprécié cette alliance. Nous voulions un parti socialiste qui tire à gauche plutôt que tirer au centre. Pourtant aujourd’hui les rapports que nous avons avec le Modem sont bons. Nous n’avons pas eu des gros accrochages sur les orientations de la ville, étant donné qu’on se tient au programme que le maire avait proposé.
Comment va se positionner le PCF dans la campagne aux municipales de 2014 ?
Nous miserons tout sur les valeurs qui sont les nôtres pour qu’un maximum de villes demeurent à gauche ou soient reconquises par la gauche. Parce qu’il y en a besoin. A part deux villes dans l’Aude, une ville dans la Lozère et Montpellier, toutes les villes moyennes de la région sont à droite. Dans l’Hérault : Béziers est à droite, Sète est à droite, Agde est à droite, Castelnau-le-Lez est à droite, Saint Jean de Vedas est à droite. En dehors de Montpellier il y a une nécessité de reconquête importante. La gauche ne va pas jouer les gros bras dans l’Hérault, il faut en avoir conscience.
René Revol sera le candidat du Front de Gauche dans la deuxième circonscription de Montpellier, est-ce que cela aura une influence sur votre décision ? Et vous, pensez-vous candidater aux législatives?
Non, ça ne change rien. Pour l’instant nous n’avons pas encore fini les candidatures du Front de gauche dans toutes les circonscription de l’Hérault. Nous attendions, ça devrait être bouclé cette semaine. En ce qui me concerne, je serai candidat sur la huitième circonscription.
Quels étaient vos engagements lors de votre élection ? Pensez vous les avoir accompli et comment l’avez vous fait ?
Lors des élections, Hélène Mandroux a présenté un programme auquel nous avons adhéré. Donc nous agissons dans le cadre du respect de ce programme. Ceci dit, nous avons essayé de faire avancer un certain nombre de propositions qui concernent l’avenir de la ville. D’abord, nous considérons qu’il faut redonner une sécurité à la jeunesse. C’est important que les jeunes retournent participer à la vie citoyenne. Pour cela nous avons créé un Conseil montpelliérain de la jeunesse et nous sommes en train de mettre en place le projet de la Cité de la jeunesse [qui a coûté 15 millions d’euros –ndlr], avec l’objectif de créer un pôle d’impulsion pour que les jeunes retrouvent une véritable citoyenneté au niveau de la ville dans tous les secteurs. La deuxième chose c’est de relancer l’économie de Montpellier à travers une ouverture plus large sur le bassin méditerranéen. Nous voulons repositionner la ville en tant que pôle de coopération économique, grâce surtout à nos pôles d’excellence dans la recherche.
Les jeunes vivent un moment particulièrement difficile avec la précarité et le chômage qui augmentent. Comment réagit le parti communiste à Montpellier ?
Il y a des mesures spécifiques au niveau local : nous avons un fort potentiel reconnu dans les études et dans la recherche en ce qui concerne le médical. Montpellier est une ville mondialement connue pour ça. Par contre, nous n’avons pas de petites et moyennes entreprises installées à Montpellier. Il faut développer ce secteur et la machine économique du petit. En outre, il faut aider les gens à sortir de la crise, c’est notre politique.
Pourtant les politiques de la ville, par exemple pour ce qui concerne le problème du logement, ont suscité des vives critiques au sein de beaucoup de mouvements de gauche. Je me réfère notamment au projet Grand Cœur, mené par la SERM. On assiste aujourd’hui à une véritable montée des prix des loyers dans les quartiers populaires du centre ville. Beaucoup d’immeubles restent vides et les logements sociaux prévus ne sont pas nombreux. Quelle est votre position par rapport à cette question ?
L’idée générale de reconstruire la ville sur la ville c’est une bonne idée. Les quartiers et la vie dans les quartiers ont besoin de renouvellement profond tous les trente à quarante ans. La vie des gens change. Grand Cœur c’est reconstruire le centre ville de Montpellier petit à petit, donc c’est une bonne chose. Je ne dit pas que tout a été fait parfaitement. Le problème à mon avis est ailleurs. A Montpellier il y a des nouvelles zones en expansion qui font l’objet d’une véritable spéculation. Les prix des terrains montent comme jamais et il y a beaucoup de gens qui s’enrichissent au détriment de la collectivité. Il y a des gérants de société que moi je mettrai en prison !
Quel est l’avenir du parti communiste à Montpellier ?
Nous avons assisté depuis deux ans à une légère augmentation de notre influence. Aux cantonales nous avons dépassé les 10% dans certains cantons. Dans cette ville nous avons une certaine stabilité, nous sommes à la mairie depuis que la gauche est au pouvoir. Personne ne peut dire si dans dix ans le parti communiste existera encore. Ce qui est important c’est les idées, et je pense qu’au niveau des idées nous avons un bel avenir…