Michel Passet: «Je serai candidat sur la huitième circonscription »

Deuxième adjoint à la jeunesse et à la vie étudiante, président du groupe communiste des élus à la Mairie et à l’Agglomération, Michel Passet est depuis trois ans responsable départemental du groupe communiste de l’Hérault.

Vous êtes président du groupe communiste dans une mairie socialiste alliée au Modem. Comment se porte cette cohabitation ? Prenez- vous les décisions ensemble ?

Aux dernières élections municipales nous n’avons pas du tout apprécié cette alliance. Nous voulions un parti socialiste qui tire à gauche plutôt que tirer au centre. Pourtant aujourd’hui les rapports que nous avons avec le Modem sont bons. Nous n’avons pas eu des gros accrochages sur les orientations de la ville, étant donné qu’on se tient au programme que le maire avait proposé.

Comment va se positionner le PCF dans la campagne aux municipales de 2014 ?

Nous miserons tout sur les valeurs qui sont les nôtres pour qu’un maximum de villes demeurent à gauche ou soient reconquises par la gauche. Parce qu’il y en a besoin. A part deux villes dans l’Aude, une ville dans la Lozère et Montpellier, toutes les villes moyennes de la région sont à droite. Dans l’Hérault : Béziers est à droite, Sète est à droite, Agde est à droite, Castelnau-le-Lez est à droite, Saint Jean de Vedas est à droite. En dehors de Montpellier il y a une nécessité de reconquête importante. La gauche ne va pas jouer les gros bras dans l’Hérault, il faut en avoir conscience.

René Revol sera le candidat du Front de Gauche dans la deuxième circonscription de Montpellier, est-ce que cela aura une influence sur votre décision ? Et vous, pensez-vous candidater aux législatives?

Non, ça ne change rien. Pour l’instant nous n’avons pas encore fini les candidatures du Front de gauche dans toutes les circonscription de l’Hérault. Nous attendions, ça devrait être bouclé cette semaine. En ce qui me concerne, je serai candidat sur la huitième circonscription.

Quels étaient vos engagements lors de votre élection ? Pensez vous les avoir accompli et comment l’avez vous fait ?

Lors des élections, Hélène Mandroux a présenté un programme auquel nous avons adhéré. Donc nous agissons dans le cadre du respect de ce programme. Ceci dit, nous avons essayé de faire avancer un certain nombre de propositions qui concernent l’avenir de la ville. D’abord, nous considérons qu’il faut redonner une sécurité à la jeunesse. C’est important que les jeunes retournent participer à la vie citoyenne. Pour cela nous avons créé un Conseil montpelliérain de la jeunesse et nous sommes en train de mettre en place le projet de la Cité de la jeunesse [qui a coûté 15 millions d’euros –ndlr], avec l’objectif de créer un pôle d’impulsion pour que les jeunes retrouvent une véritable citoyenneté au niveau de la ville dans tous les secteurs. La deuxième chose c’est de relancer l’économie de Montpellier à travers une ouverture plus large sur le bassin méditerranéen. Nous voulons repositionner la ville en tant que pôle de coopération économique, grâce surtout à nos pôles d’excellence dans la recherche.

Les jeunes vivent un moment particulièrement difficile avec la précarité et le chômage qui augmentent. Comment réagit le parti communiste à Montpellier ?

Il y a des mesures spécifiques au niveau local : nous avons un fort potentiel reconnu dans les études et dans la recherche en ce qui concerne le médical. Montpellier est une ville mondialement connue pour ça. Par contre, nous n’avons pas de petites et moyennes entreprises installées à Montpellier. Il faut développer ce secteur et la machine économique du petit. En outre, il faut aider les gens à sortir de la crise, c’est notre politique.

Pourtant les politiques de la ville, par exemple pour ce qui concerne le problème du logement, ont suscité des vives critiques au sein de beaucoup de mouvements de gauche. Je me réfère notamment au projet Grand Cœur, mené par la SERM. On assiste aujourd’hui à une véritable montée des prix des loyers dans les quartiers populaires du centre ville. Beaucoup d’immeubles restent vides et les logements sociaux prévus ne sont pas nombreux. Quelle est votre position par rapport à cette question ?

L’idée générale de reconstruire la ville sur la ville c’est une bonne idée. Les quartiers et la vie dans les quartiers ont besoin de renouvellement profond tous les trente à quarante ans. La vie des gens change. Grand Cœur c’est reconstruire le centre ville de Montpellier petit à petit, donc c’est une bonne chose. Je ne dit pas que tout a été fait parfaitement. Le problème à mon avis est ailleurs. A Montpellier il y a des nouvelles zones en expansion qui font l’objet d’une véritable spéculation. Les prix des terrains montent comme jamais et il y a beaucoup de gens qui s’enrichissent au détriment de la collectivité. Il y a des gérants de société que moi je mettrai en prison !

Quel est l’avenir du parti communiste à Montpellier ?

Nous avons assisté depuis deux ans à une légère augmentation de notre influence. Aux cantonales nous avons dépassé les 10% dans certains cantons. Dans cette ville nous avons une certaine stabilité, nous sommes à la mairie depuis que la gauche est au pouvoir. Personne ne peut dire si dans dix ans le parti communiste existera encore. Ce qui est important c’est les idées, et je pense qu’au niveau des idées nous avons un bel avenir…

Mai 68 : La démocratie déferle sur les bancs de l’université

A l’occasion du quarantième anniversaire de Mai 68, le journal Midi Libre réalise un dossier spécial dans la semaine du 4 au 11 mai. Le dossier se décline en thématiques. Voici la page qui traite du mouvement étudiant.

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Papy fait de la résistance

« Les Françaises et les Français ont majoritairement apporté leurs suffrages sur les candidats de gauche et sur les élu-es et candidat-es communistes qui font de notre Parti la troisième force politique de notre pays ». Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, peut se réjouir de ce 9 mars 2008. Le principal apprentissage de ce premier tour des municipales ne réside pas dans la défaite attendue de la droite ni dans la victoire, moins large qu’espérée, du PS mais dans les bons scores du parti communiste.

Le PCF jouait sa survie dans ce scrutin. Au lendemain du premier tour, il est toujours présent et bien vivant. Troisième formation politique du pays, le parti communiste devance le Modem, sensé être le grand arbitre du scrutin, et démontre une fois de plus l’importance de son assise locale. Des bastions perdus en 2001 sont reconquis (Dieppe par exemple), d’autres, lorgnés par le PS, ont été ou sont en passe d’être conservés.
La secrétaire nationale du PCF s’exprime le soir du premier tour
Ces résultats posent une question fondamentale à la gauche française et notamment au parti socialiste. De quel côté doit il tourner son regard ? Vers le centre et le Modem comme l’a fait Ségolène Royal, réitérant ses appels du pied à François Bayrou ? Ou vers un PCF revigoré par une audience sensiblement accrue par rapport aux scrutins de 2007 ?

La stratégie socialiste était pourtant simple : en finir avec l’assistanat de leur voisin de gauche, en finir avec ce qui leur paraissait être de l’acharnement thérapeutique. Ainsi de nombreuses listes dissidentes PS entraient en concurrence avec des listes PCF dès le premier tour dans 7 des 13 municipalités de Seine Saint Denis, historique « banlieue rouge ». La Courneuve et Bagnolet, villes symboliques tant l’assise et la tradition « rouge » y sont fortes, ont confirmé la résistance communiste. La bataille sera rude pour la présidence du département de Seine-Saint-Denis, communiste depuis sa création en 1967, qu’entend ravir le socialiste Claude Bartolone. Les citoyens ont préféré faire confiance aux équipes communistes sortantes qu’aux nouveaux venus socialistes. Un aveu de confiance et de fidélité au PCF autant qu’un avertissement à un PS « embourgeoisé » (Laurent Joffrin) qui réussit ses meilleurs scores grâce à l’électorat « bobo » des centres-villes.
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Mais la résistance est nationale. A Vénissieux, à Martigues, à Arles, à Vierzon ou à Dieppe …, les équipes communistes sont élues dès le 1er tour ou en ballottage très favorable en vue du second. Fort d’une légitimité démocratique retrouvée, le PCF met en garde le PS : « les alliances avec le Modem sont contre-nature » explique un dirigeant du parti.
Pendant que l’UMP et le PS vont se battre les faveurs de François Bayrou, le « vieillissant » parti communiste français résiste et entend bien démontrer que la gauche française doit encore compter sur lui. Un argument de poids en cas de fondation, à l’italienne, d’un nouveau parti à gauche auquel les communistes pourraient participer.

Le PCF et Sarkozy sur la même longueur d’ondes ?

Le fait est suffisamment rare pour être signalé. Dans la même journée, le 14 janvier 2007, la Parti Communiste Français a salué deux actions du gouvernement de Nicolas Sarkozy : l’adoption d’un moratoire sur la culture d’OGM en France et le retour annoncé à une police de proximité.

Le 14 janvier 2007 pourrait être marqué d’une pierre blanche. Le service de presse du PCF a communiqué deux réactions favorables à des initiatives du gouvernement Sarkozy. Sarko et les communistes d’accords, nul ne l’aurait imaginé tant la politique française repose sur la critique de l’adversaire. Donc lorsque le PCF s’exprime pour approuver l’adoption d’un moratoire sur la culture d’OGM en France et sur le retour de la police de proximité, même si ce n’est plus son appellation, on peut être étonnés. Etonnés par la décision du gouvernement de renouer avec un politique plutôt sociale en matière de police et de sécurité. Etonné encore par le faux-semblant d’un tournant écologique de Nicolas Sarkozy à propos des OGM résultant des négociations et conclusions du Grenelle de l’Environnement.

« Polprox ». Suite à l’annonce de la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie de « renouer avec une police proche des gens, des élus locaux, de la justice, de l’éducation nationale, des associations », le porte-parole du parti communiste Olivier Dartigolles s’est réjoui, comme une grande partie de la gauche, de ce retour à la police de proximité, aux îlotiers. Il appuie néanmoins là où ça fait mal, rappelant que ce terme de « police de proximité » était « décrié et accusé de tous les maux » par l’actuel président de la République et ancien ministre de l’Intérieur. Nicolas Sarkozy avait été le bourreau de la « polprox » lors de son accession à la Place Beauvau en 2002. Ainsi « le PCF se félicite de ce retour à la raison et que l’on satisfasse à la revendication des populations des quartiers populaires qui réclamaient le retour des policiers îlotiers, notamment en Seine-Saint-Denis » déclare cet enseignant de 37 ans. Il ajoute, rendant l’ancienne politique de sécurité du président de la République indirectement responsable des émeutes en banlieue, que « si la raison avait prévalu plus tôt, beaucoup d’évènement aurait certainement été évité. Avoir attendu cinq ans pour reconnaître l’évidence est une faute majeure pour celles et ceux qui se sont autoproclamés « les champions de la lutte contre l’insécurité »».

Cet aveu d’échec du gouvernement peut faire sourire le PCF, ancien membre de la « gauche plurielle » de Lionel Jospin qui avait lancé cette politique de police « proche des gens » dès 1997 sous le feu des critiques de l’ancienne opposition.

« OGM ils n’en veulent pas ». Au nom du principe de précaution, le gouvernement français a annoncé la prochaine adoption d’un moratoire sur les OGM, suspendant l’unique variété OGM cultivée en France (le maïs MON810). Le PCF s’en félicite et espère que cette décision n’est qu’une première étape. « Le PCF se félicite de la décision du gouvernement d’instaurer un moratoire sur la culture d’OGM en France. Au vu de l’importance des risques sur la santé et l’environnement des OGM, au vu de l’absence d’évaluation de ces risques, tant la recherche publique en la matière est pauvre, tout justifiait la nécessité de stopper des productions à l’intérêt agricole plus qu’incertain. Cette avancée devrait évidemment en appeler d’autres » peut on lire sur le site Internet du parti.
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Un parti communiste sur la même longueur d’onde que le président honni ! L’affaire semble surprenante au vu de la réaction de la majorité présidentielle sur le sujet. Elle accuse Nicolas Sarkozy d’avoir « cédé aux lobbyistes anti-OGM », remet en cause la légitimité de la Haute autorité provisoire sur les OGM et commence à se diviser face au Grenelle de l’environnement. Les députés UMP rappellent également les considérations économiques des OGM au dépit des considérations « sanitaires ». « C’est un très mauvais coup porté à notre économie et un formidable cadeau fait aux Américains » selon Marc Laffineur, député UMP de Maine-et-Loire.
Face à ces désaccords au sein de la droite au sujet de cette décision politique, le PCF réclame plus et « rappelle sa position très claire à ce sujet : nous demandons un moratoire sur la culture d’OGM, alors que les recherches en milieu confiné doivent pouvoir se poursuivre dans les meilleurs conditions. Ainsi, l’investissement annoncé en parallèle par le gouvernement dans la recherche en biotechnologies devrait profiter à la seule recherche publique, indépendante des grands groupes comme Monsanto. »

Autant le retour de la police de proximité semble faire consensus dans le paysage politique hexagonal, autant le moratoire sur les OGM semble faire plus d’heureux dans l’opposition que dans la majorité. Alors un PCF qui salue l’action de Sarkozy, et plutôt deux fois qu’une : le fait est suffisamment anecdotique pour être signalé.