L’Assemblée nationale a voté le vendredi 12 décembre, la suppression de la publicité avec 30 voix contre 18. Le tout sur un fond de contestations et de dénonciations de la part de la gauche. La bénédiction sacrée de cette loi sera réservée au Sénat pour une adoption définitive, le 07 janvier prochain. Une adoption partielle et non définitive. La ministre de la Culture, Christine Albanel, n’a pas exclu d’ailleurs, à diverses reprises, que la suppression de la publicité sur les télévisions publiques, se fasse par décret si la réforme n’était pas adoptée à temps. Cette dernière, interrogée sur France5, a déclaré que tout était mis en œuvre pour cette date.
Donc, la saga de l’audiovisuel public touche à sa fin, le gouvernement de François Fillon, a réussi à imposer la fameuse réforme.
En effet, la publicité disparaîtra des écrans entre 20h et 6h à partir du 5 janvier, jusqu’à une suppression définitive en 2011. Désormais, les chaines de télévision essayent de s’adapter tant bien que mal à ce nouveau décalage horaire. Pour France 3, nous noterons un avancement d’une dizaine de minutes de son feuilleton star, en l’occurrence « Plus belle la vie », qui sera diffusé à partir de 20h10 et le prime time commencera à 20h35. La chaine franco-allemande, Arte, de son côté, a avancé son programme de soirée d’un quart d’heure et donc les amateurs de culture avec un grand C, devraient se mettre sur leurs canapés respectifs à partir de 20h45. Par ailleurs, côté chaines privées, on joue la carte de la fidélité puisque M6 et TF1 affirment garder le même planning horaire, et ce pour une raison simple, « les téléspectateurs sont habitués au créneau de 20h55 »
Quand la résistance de la gauche agace la droite
Les manifestations et les grèves n’auront pas suffit pour intimider Copé and co. Mais, depuis le 15 novembre dernier, date du début des discussions, une véritable guérilla s’était engagée pour faire barrage à la droite, afin de bloquer les débats. Résultat : beaucoup de retard mais la loi est passée finalement. La résistance a été menée par les leaders de gauche, comme Noël Mamère , célèbre pour ses déclarations insolites, ce dernier invoquait « un déni de démocratie et des relations incestueuses entre l’audiovisuel public et le gouvernement ». Le Président de groupe des socialistes au parlement a déclaré à l’Assemblée que cette réforme « met en danger la liberté de la télévision et de ses dirigeants, afin de préparer les présidentielle de 2012 ». Au total, la gauche a déposé 872 amendements au projet de réforme de l’audiovisuel public.
Cependant, la droite interprète à son tour ces mouvements comme une stratégie d’obstruction systématique selon la Ministre de la culture. Et même François Fillon s’y est mêlé en invoquant un déni de démocratie de la part de gauche.
Enfin, le manque à gagner pour le service public, estimé à 450 millions d’euros, sera financé par une nouvelle taxe sur le chiffre d’affaires publicitaire des chaînes privées. Fixée initialement à 3 % par Nicolas Sarkozy, cette taxe a été modulée entre 1,5 % et 3 % « en fonction des évolutions conjoncturelles« , grâce à un amendement de Christian Kert, député UMP des Bouches-du-Rhône. L’autre taxe prévue sur les fournisseurs d’accès Internet à 0,9 % de leur chiffre d’affaires n’a pu être votée en raison de la levée du débat au début de la nuit du jeudi au vendredi 12 décembre.
Les chaines privées, la TNT et la presse écrite vont bénéficier de cette suppression de la publicité. Les chaines publiques quant à elles ne subiraient plus le dictat de l’audimat et les chiffres de Médiamétrie dit-on. Mais avec la désignation de leurs président par l’Elysée, cela pourrait leur donner une autre forme de soumission, mais cela est une simple hypothèse… wait and see !