Injures racistes et agression : condamnation du patron d’un bureau de tabac de Balaruc-les-bains

Le patron d’un bureau de tabac de Balaruc-les-bains était entendu jeudi 20 décembre pour une agression sur un contrôleur du travail en juillet dernier. Il a écopé de quatre mois de prison avec sursis.

Après-midi ordinaire au tribunal correctionnel de Montpellier : la présidente Laporte étudie les dossiers du jour, s’offusquant une fois du nombre de témoins à citer, une autre fois des plaintes redondantes. La surcharge des tribunaux est là, devant la salle bruyante. Ce jeudi 20 décembre, sur la quinzaine de dossiers empilés, seuls trois ne sont pas renvoyés au 14 mars. Le Tribunal retiendra notamment une affaire d’injure et d’agression d’un contrôleur du travail.

Sursis et obligation de soin pour injure raciste et délit d’entrave

Ce 20 décembre, le tribunal correctionnel condamne le gérant d’un bureau de tabac, à quatre mois de prison avec sursis ainsi que deux ans de mise à l’épreuve, avec une obligation de soins pour son alcoolisme. L’homme, qui avait insulté et tenté d’agresser un inspecteur du travail il y a six mois, est aussi contraint à verser 3 300 € à la victime de ses injures racistes, puis, respectivement 300 €, à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et aux quatre syndicats professionnels représentés au civil. Le défendeur était poursuivi pour  injure publique en raison de la race, de la religion ou de l’origine  ainsi que pour  outrage et obstacle à l’exercice des fonctions d’un contrôleur du travail.

Rappel des faits : du contrôle du travail à l’agression

Balaruc-les-Bains, le 31 juillet 2012. Un inspecteur du travail contrôle Le Mescladis, suspecté de travail dissimulé. Ayant déjà inspecté l’établissement auparavant et connaissant le tempérament du commerçant, il se fait accompagner par trois gendarmes. Le patron du commerce s’emporte face au contrôle dont il est l’objet. Tandis que le fonctionnaire d’État lui réclame le registre du commerce, le patron du bureau de tabac s’en prend à lui. Verbalement d’abord : « Si tu veux contrôler, fais-le dans ton pays, au Maroc ! » avant de tenter de chasser le contrôleur d’un coup de pied. En plus d’une série d’injures prononcée. L’épisode remontera alors jusqu’au ministère du travail et la victime déposera plainte.

Face à la barre

Devant la juge, le gérant évoque les difficultés de son commerce et le suicide récent de son épouse dont il était séparé. La présidente ne cache pas son agacement. Elle le coupe à répétition, avant de lui faire la morale et n’oublie pas de pointer du doigt son alcoolisme. La partie civile elle, pèse lourd face au gérant. Elle fait état d’une profession fragile qui se sent de plus en plus agressée et qui souffre d’effectifs insuffisants. Le procureur requiert quant à lui sept mois avec sursis : « une peine expiatoire mais qui n’accable pas» le prévenu.
La défense déplore, quant à elle, le zèle du fonctionnaire : « C’est un justicier, une espèce de Zorro » et regrette « le symbole fait de ce dossier ». Selon lui, son client est victime d’un acharnement. Il demande une excuse de provocation pour son client, qui serait accablé psychologiquement. Invoquant la « charité », il plaide également pour que le dédommagement soit réduit à un euro symbolique, contre les 1 000 € réclamés par les syndicats. Argument que ne retiendra finalement pas le Tribunal.

Du rififi à la Tam

Ce vendredi 19 mars, la ville de Montpellier était complètement paralysée par un mouvement de grève de la Tam, suite à l’agression d’un conducteur de bus. Aucun tramway ni aucun bus n’ont circulé. Conséquences : des embouteillages monstres partout dans la ville ou débrouille totale pour se déplacer.

Un chauffeur de bus a été agressé hier aux alentours de la gare. Quatres individus semaient le désordre dans un bus, chahutaient et décompressaient les portes. Lorsque le conducteur du bus est descendu pour refermer la porte, un des jeunes lui a donné un coup de pied à la tête, le blessant gravement.

Selon Marie Christine Dumur, responsable de la communication externe de la Tam : « la brigade des transports, mise en place depuis plus d’un an, est immédiatement intervenue sur place ». Les deux individus sont toujours recherchés.

Suite à cette agression, l’ensemble des conducteurs de la Tam ont fait appel à leur droit de retrait, en décrétant un mouvement de grève sans préavis. Le mouvement a largement semé la pagaille dans la ville de Montpellier où aucun tram, aucun bus n’a circulé.

Les usagers se sont retrouvés dépourvus de transports. Dans les établissements scolaires, les salles de classe étaient vides : certains professeurs se sont retrouvés avec seulement deux ou trois élèves. En effet, seulement quelques parents ont pu déposer par les moyens du bord leur enfant. Mais, ils étaient contrariés et déboussolés. Surtout concernant le retour des enfants, aussi bien pour le matin que pour le soir, au cas où il n’y aurait pas de cours.

Parallèlement, la Tam poursuit également un mouvement de grève pour l’obtention de prime de ses salariés. Tous les samedis après-midi, les usagers ne disposent que d’un service restreint à partir de 14 heures.