Cancer du sein : ils se mobilisent en rose !

Courses en kayak, chaînes humaines géantes, parapluies suspendus au dessus d’une rue, rallyes, écharpes interminables… Chaque année pour Octobre Rose, des dizaines d’initiatives originales et surprenantes sont menées pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein. Est-ce efficace ? Quelles sont les plus originales ?

Des rangées de parapluies. A Montpellier, 500 parapluies roses sont suspendus au-dessus de la rue de la Loge tout le mois d’octobre, pour la deuxième année consécutive. Cette initiative a été reprise dans d’autres villes comme Pau (Pyrénées-Atlantiques) ou Rodez (Aveyron). 
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Un éclairage inédit. Le rose est également à l’honneur pour illuminer de nombreux monuments comme la Tour Eiffel ou la Maison Blanche.
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Un bus de stars. L’association « Tout le monde contre le cancer » et les laboratoires dermatologiques Avène ont mis en place un salon de bien-être itinérant. Le bus de l’« Echappée rose » ira à la rencontre de femmes atteintes de cancers et à leurs accompagnantes dans 18 villes. 
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Du sport solidaire. Pendant le mois d’octobre, certains rendez-vous mobilisent très largement pour Octobre rose. Différentes marches et courses comme la Strasbourgeoise (plusieurs épreuves sportives : course, marche, kayak…), la Colombia (une course à pied de deux kilomètres à Rennes) et la Rose des Sables (un rallye exclusivement féminin au Maroc) rencontrent un large succès.  
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Des culottes engagées. La marque de lingerie Ma P’tite culotte lance une collection de tee-shirts sur lesquels des fruits (fraises, bananes, etc.) représentent les différentes formes de poitrine. 100% des bénéfices sont reversés à l’association « Le cancer du sein parlons-en ». Ce sont des personnalités masculines (le cuisiner Thierry Marc, l’humoriste Artus, le joueur de rugby Vincent Clerc) qui défendent cette initiative.
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Un challenge de tricot. Plus de 200 associations ont tricoté 40 000 carrés de laine rose pour former une immense écharpe pour orner les hôpitaux de l’Institut Curie à Paris. 
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Quand les sportifs jouent en rose. De nombreux sportifs professionnels s’engagent aussi pour Octobre Rose en portant des maillots ou des crampons roses. Même les rugbymen du stade français qui jouent en rose toute l’année rappellent leur soutien à Octobre Rose. 
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Une bénévole : « ces mobilisations interpellent la population »

Les mobilisations d’Octobre Rose ont-elles un impact sur le dépistage du cancer du sein ? Blandine, vous êtes bénévole depuis 3 ans à l’association Etincelle de Montpellier (une structure d’accompagnement pour les femmes atteintes d’un cancer), ces différentes mobilisations qui rivalisent d’originalité servent-elles vraiment la cause ? 
 
Depuis l’an dernier, tous les acteurs qui œuvrent pour le dépistage et la prise en charge du cancer du sein se sont alliés pour Octobre Rose. De plus en plus de villes se mobilisent chaque année. L’originalité des mobilisations interpelle la population. Tout cela a fortement amélioré l’information.

Essayez-vous de varier les mobilisations d’Octobre Rose chaque année ? Quelles sont les formes de mobilisation qui fonctionnent le mieux ? 
 
Le collectif d’Octobre Rose varie chaque année ses mobilisations pour interpeller et sensibiliser le public. Les différentes courses organisées séduisent chaque année un large public. L’action des sportifs, comme les équipes du MHSC qui ont joué en maillot rose mi-octobre, a été largement relayée, notamment par les télévisions.

Pour vous, quelle est la mobilisation la plus originale ?

L’initiative de l’Institut Marie Curie pour former des écharpes roses immenses qui décorent ses hôpitaux est très originale. Le rendu est vraiment très beau.

SANTÉ – Montpellier s’engage contre le cancer du sein

Le Collectif Octobre rose a inauguré ce mercredi à 17h30 rue de la Loge, le mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein.

Cette campagne de communication organisée par les pouvoirs publics de la ville vise à informer sur les modalités de dépistage, mais également le suivi du cancer du sein.

Une représentation a été donnée par la chorégraphe Pamela Bouthillier pour l’inauguration. Et un ciel de parapluies roses y a été installé. Plusieurs évènements sont à prévoir, dont un concours de photographie qui récompensera la meilleure photo postée sur les réseaux sociaux avec le hashtag #montpellierenrose
À vous de jouer !

Betty Mercier : «  Même avec un cancer, ce sont des femmes avant tout »

Betty Mercier, Maître de Conférence à l’Université de Montpellier~1, a créé l’Association Étincelle Languedoc-Roussillon, en 2008. Un espace d’accueil, d’accompagnement et de bien-être pour les femmes atteintes d’un cancer, qui regroupe aujourd’hui une trentaine de bénévoles et plus de 600 « étincelles ». « Ici, les femmes ne sont pas des patientes mais des étincelles. », explique Betty Mercier qui a accepté de raconter à Haut courant son histoire, son projet et ses rêves.

Haut Courant : Quelle est votre histoire au sein d’Étincelle ?

Betty Mercier : Ma mère. J’ai perdu mon papa d’un cancer. Puis quand ma mère a eu un cancer à son tour ça a été un véritable choc. Je ne connaissais rien en ce qui concernait le cancer et quand elle m’appelait pour demander des conseils pour les problèmes de cheveux et d’ongles, je ne savais pas quoi lui dire. J’ai essayé de me renseigner sur Internet. Quand j’ai vu qu’il n’y avait rien, je me suis demandée comme cela était possible ! Il n’y a rien pour s’occuper de toutes ces femmes qui sont malades et qui ont pleins de questions. Aucune question n’est futile, par contre face au médecin qui s’occupe du traitement de la maladie on n’ose pas. Le cancer engendre pourtant des tonnes de problème.

Un matin devant la télé j’ai découvert une femme venue présenter son association à une émission, qu’elle avait appelé Étincelle et qui accueillaient les femmes atteintes d’un cancer. Je suis allée à Paris rencontrer cette femme. Je lui ai demandé des conseils pour créer le même type d’association, ici à Montpellier. Comme le nom Étincelle était jolie je lui ai demandé si je pouvais créer un comité local. Au départ ça n’a pas été facile, mais comme j’étais déjà dans le milieu hospitalier, je suis allée voir les gens, des anciens collègues dans la recherche, la Mairie, j’ai fait mon chemin et j’ai réussi à récolter de l’argent grâce aux dons. Ce projet est un bel hommage à la mémoire de ma mère.

H.C : Quelle aide apporte Étincelle aux femmes atteintes d’un cancer ?

B.M : Les femmes qui viennent ici recherche une écoute, elle veulent sentir qu’elles ne sont pas seules et qu’elles peuvent parler librement. Ici il n’y a aucun regard de jugement. D’accord elles ont un cancer mais ce sont des femmes avant tout. La maison Étincelle est un endroit où elles peuvent se lâcher. On les écoute et on leur apprend aussi à s’occuper d’elles. Elles adorent ça ! Il y a tout ce côté esthétique et féminin très important. Elles peuvent également parler avec les psychologues bénévoles de tous les problèmes psychologiques qu’engendre la maladie. Un cancer ça met à rude épreuve un couple, la famille, les enfants, l’argent, le travail, etc. Il y a tellement de dommages collatéraux liés au cancer. En général, ces femmes ont un arrêt de travail de 6 mois au moins, donc le salaire n’est plus le même. Il faut gérer les conjoints qui ont souvent du mal à supporter la maladie et qui s’en vont. Plus de cheveux, parfois ablation du sein, c’est une véritable spirale. Une femme jeune, de 38 ans par exemple, à qui ont annonce un cancer, elle perd son mec mais elle est encore jeune elle a envie de plaire. Puis on lui annonce qu’elle ne pourra plus avoir d’enfant. Elle est opérée, elle a un sein en moins donc elle est mutilée, elle doit rester avec une cicatrice le temps que ce soit refait et encore ce n’est jamais extraordinaire. C’est très lourd.

H.C : Étincelle a créé l’année dernière son propre magasine L&Vie. Comment est née cette idée ?

B.M : En 2010, une jeune femme qui avait créé un magazine gratuit, Décor&Sens, est venue faire un reportage sur la maison Étincelle. Cette personne avait elle-même eu un cancer. J’étais très motivée par cette idée de magazine pour les étincelles et par les étincelles. J’ai demandé à cette journaliste de nous aider à créer ce magazine et elle a acceptée. Une première maquette a été lancée mais il nous manquait une commerciale, car comme pour tout magazine gratuit il nous fallait des annonceurs. La vie est bien faite, une jeune étincelle assiste à une discussion sur le magazine et nous révèle être commerciale ! Quatre nanas et on s’est lancées dans cette aventure.

On en est au troisième numéro d’L&Vie. Il sort tous les deux mois. Tous les bénévoles d’Étincelle y participent : Jennifer De Calheiros la socio-esthéticienne de l’association, Marie-Morgane Le Berre la responsable du Pôle Activités Physiques Adaptés et Nutrition, Alain Andreu le responsable du Pôle Psychologie, Maître Hicham El Malih l’avocat d’Étincelle. On a des retours extraordinaires, parce que les gens disent que ce magazine il a une âme et on s’éclate en plus. Enfin, c’est un formidable outil de communication. On le distribue nous même. Là, où il y a des salles d’attentes. On a un public qui attend beaucoup et qui a besoin de lire, d’où une édition papier disponible dans des lieux spécifiques. On raconte des histoires de femmes qui avec leur cancer ont réussi à faire des choses merveilleuses, réaliser leur rêve. Pour le numéro de février-mars, nous avons fait un spécial couple, avec toujours nos propres histoires. Le prochain sera un spécial mère-fille. On a une rubrique mode, avec des photographes professionnels, tous bénévoles.

H.C : Quelle est votre plus grande satisfaction aujourd’hui ?

B.M : Que tous les jours, les femmes me disent qu’Étincelle leur a sauvé la vie. Quand elles arrivent elles sont au plus bas, quand elles repartent elles sont belles et elles ont le sourire. On s’attache beaucoup, mais il faut garder une attitude très professionnelle. Quand on accompagne des personnes atteintes d’un cancer il faut être fort et avoir de l’énergie. C’est pour cela qu’il faut savoir parfois mettre l’affectif de côté. Si je m’effondre, comment va faire la femme atteinte d’un cancer ? Grâce à ça j’ai réussi à toujours accompagner ma mère. Et c’est elle aujourd’hui qui m’accompagne. Même si elle n’est plus là, elle est toujours présente.

H.C: Quels sont les projets que vous aimeriez aujourd’hui réaliser ?

B.M: Mon rêve serait de créer une maison Étincelle pour les hommes. Un espace mixte ne peut pas fonctionner. Ici c’est trop féminin, il faut un endroit adapté aux hommes : sport, cuisine, esthétique car les hommes prennent aussi soin d’eux mais dans une ambiance mec ! Un bar à café, la télé pour le foot, faire un truc qui rassemble car les hommes ne parlent pas de la maladie entre eux, contrairement aux femmes. Il leur faut un endroit où ils puissent se sentir bien et se lâcher.

J’aimerais également faire un espace d’accueil et de recherche. En forme d’étoile avec des psychologues, un parcours santé, de l’esthétique et un lieu pour évaluer. Faire des tests à l’arrivée des Étincelles et un an après analyser l’évolution sur leur bien-être, la qualité de vie. C’est évident qu’avec un bien-être, il y a moins de récidive et de meilleurs guérisons. Donnez-moi 500 m2 et je fais ce projet. J’y crois.

Quand l’art burlesque s’acoquine avec le sein…

Ce week-end se tenait à Montpellier la première édition du festival burlesque. Organisé par l’association « Les Boudeuses », ce festival proposait en ce début d’automne, une initiation à l’effeuillage burlesque à travers différents ateliers et shows professionnels. En soutien à « Octobre Rose », manifestation nationale de la lutte contre le cancer du sein, une partie des bénéfices a été reversée au profit de cette cause. Une conférence sur « la représentation des femmes et de leur corps dans l’art et les médias actuels » était également proposée au public montpelliérain qui s’est montré timide.

Difficile en cette époque où le diktat de la mode féminine nous incite toutes à désespérer de nos propres corps, de nous imaginer sur scène dévoilant aux yeux de tous nos petites rondeurs ou autres « disgrâces corporelles ». C’est pourtant le pari osé qu’ont voulu relever Justine Maillard, artiste photographe, et ses « Boudeuses » qui ont choisi d’afficher leur distance avec « l’image dominante de la femme-objet véhiculée par l’art et les médias actuels en préférant bouder dans leur boudoir ». Parce que l’art burlesque apporte une dimension supplémentaire à leur message, elles ont proposé, tout au long de ce week-end au public montpelliérain, de partir à la découverte des multiples facettes de cette culture, dont la connaissance se limite bien souvent à sa sublime ambassadrice : Dita Von Teese.

L’origine du Burlesque

Le mot burlesque, d’origine française, s’est exporté aux États-Unis dans les années 50. Il qualifiait alors des spectacles fantaisistes mettant en scène des danseuses coquines, telles que Betty Page, qui, tout en se dénudant, jouaient leur propre comédie sexy et drôle. Dans les années 90, ce courant artistique reparaît aux Etats-Unis d’abord, sous le nom de New Burlesque puis en France à partir de 2010. Le mouvement intègre la mode des tatouages et des pin-up et revisite les années oubliées du Moulin rouge et du Chat noir. Selon Justine Maillard, le burlesque, c’est avant tout « mettre à nu son soi intérieur d’une manière théâtrale, inspirée des années cabaret ».

L’effeuillage au fil du week-end

Pour s’immerger en douceur dans cet univers fait de plumes et de rêves, le public a pu découvrir lors d’un vernissage d’ouverture au Tralala, le travail photographique de Justine Maillard intitulé « Paris ma jolie ». Une mise en scène sensuelle et décalée des plus grandes effeuilleuses parisiennes, portée par une réflexion sur l’identité féminine.
Les ateliers animés par des professionnelles à l’hôtel Mercure ont permis aux pin-up en herbe de partir en quête de leur personnage burlesque : maîtrise de l’espace et maintien du corps, confection de pasties (caches-tétons) originaux, bases de l’effeuillage…. Et parce que rien ne vaut une belle démonstration, les Boudeuses ont offert aux Montpelliérains deux soirées magistrales où les icônes burlesques de renommée internationale telles que Lada Redstar, Miss Anne Thropy, Brian Scott Bagley (chorégraphe de Dita Von Teese, rien de moins…) se sont partagées la scène avec d’autres artistes, toutes aussi sublimes bien que moins connues, parmi lesquelles Lou on the rock’s, Lady Kitty, Sherry BB notre pin-up locale, et bien sûr la magnifique Palombe , maîtresse de cérémonie de ce festival. Le public, peu nombreux, composé essentiellement d’hommes et de femmes déjà familiers du burlesque, bien souvent venus entre amis ou en couple, a pu savourer la pétillante subversion de ces femmes qui, bien conscientes du poids de l’Eternel Féminin, détournent les codes et les transgressent pour mieux en rire.

L’art burlesque : féministe ?

Sans se considérer comme féministe, le mouvement burlesque revendique néanmoins une certaine conception de la liberté féminine. Liberté que l’on ne dévoile pas à tout le monde, pas tous les jours. Liberté saisie lors de moments intimes : la danseuse avec son public, la femme avec son amant. Liberté de s’épanouir, de rire, de jouir comme le souligne Julia Palombe, danseuse burlesque professionnelle, « l’enjeu est d’inviter les femmes à une prise de confiance et de conscience, à être à l’aise face aux regards des autres, hommes ou femmes, à prendre le temps de se donner, de s’affirmer. Nous avons testé le modèle working-girl, femme toujours pressée et débordée mais ça ne marche pas, ce n’est pas le chemin pour s’aimer.»
Pour Justine Mallard qui a tenu, à cette occasion, à mettre à l’honneur la lutte contre le cancer du sein, le burlesque est pour toutes ces raisons « l’art qui s’acoquine le mieux avec le sein, il permet aux femmes de construire leur propre estime d’elles-mêmes, de se redéfinir à leur façon », une affirmation partagée par le sexologue Yves-Philippe Francqueville, animateur de la conférence pour qui « le combat contre la maladie s’articule autour de la ré-harmonisation du corps, il faut aimer son corps ». Alors dans un contexte de crise, crise identitaire, crise du sens, crise du genre pourquoi ne pas faire adopter la devise de la Palombe : « On n’est pas obligé de faire la gueule, en temps de crise on fait tourner les pasties ! »

Les soutiens-gorges affichent leur couleur sur Facebook

Jeudi 7 janvier, une palette de couleurs a égaillé la page du réseau social Facebook. Les filles étaient invitées à poster sur le statut la couleur de leur soutien-gorge. Un étrange jeu viral a contaminé tout le reseau et rendu fou un bon nombre de garçons.