CINÉMA – Les sorties du Mercredi

Chaque semaine, la rédaction d’Haut Courant vous propose une sélection de films qui sortent le mercredi.

• L’ATELIER – Un film politique et social sur la jeunesse française.

En 2008, son film « Entre les murs » avait reçu la Palme d’or à Cannes. Il revient avec son huitième long métrage : un film social sur la jeunesse française. Le film a été nommé cinq fois au Festival de Cannes. Le casting regroupe, en partie, de jeunes acteurs amateurs que Laurent Cantet a recherché dans les rues de la ville.

Ils sont sept jeunes, âgés de 18 à 25 ans. Issus de la Ciotat, là où les chantiers navals ont fermé depuis 25 ans. Ils cherchent un avenir. Et, c’est dans le cadre d’un atelier qu’ils sont amenés à écrire, ensemble, un roman policier. Leur professeure, Olivia, une célèbre auteure de romans policiers va les aider, et les amener à confronter leurs points de vues. La romancière, interprétée par Marina Foïs, veut les faire réfléchir, notamment sur leur ville. Leur passé. Et c’est Antoine, qui ne s’intéresse pas à cela et attiré par l’extreme droite, qui va violemment s’opposer au groupe.

Ce sont deux mondes qui s’affrontent. D’un coté, une jeunesse perdue, prise de doutes et de découragement face à l’avenir qui lui est promis. De l’autre, le monde intellectuel, le monde des adultes, avec une vision différente.

Cinq fois nommé au Festival de Cannes, le nouveau film de Laurent Cantet nous dépeint une synthèse de la jeunesse française.

• DETROIT – La révolte de 1967 des noirs américains

1967. Des émeutes éclatent à Détroit, dans le Michigan, en réaction à la ségrégation raciale. Des coups de feux sont entendus près de la base de la Garde nationale. La police encercle un motel d’où semble provenir les détonations. Et, ils procèdent à une série d’interrogations, bafouant les procédures. Bilan : 3 hommes abattus et plusieurs blessés. Le nouveau film de Kathryn Bigelow retrace cet évènement, encore très controversé.

• OUVRIR LA VOIX – Le documentaire qui donne la parole aux femmes noires

Amandine Gay donne la paroles aux femmes noires en France, qui sont systématiquement renvoyées à deux choses : leur couleur de peau et leur condition de femme. Ce film comporte une vingtaine de témoignages, retraçant le quotidien de ces femmes. Et les nombreux clichés auxquels elles font face, chaque jour.

• DES LOIS ET DES HOMMES – Un pêcheur irlandais face aux réglementations de l’Union Européenne

C’est l’histoire d’un pêcheur irlandais, John O’Brien, qui se voit contraint dans son mode de vie par les lois restrictives de l’Union Européenne. Va s’en suivre une véritable croisade contre les lobbies industriels, pour prouver qu’une Europe différente est envisageable. Une Europe qui laisserait les autochtones vivre de leurs ressources propres.

Loïc Jourdain a réalisé ici un documentaire qui expose les conséquences directes des règlementations de l’Europe sur le quotidien de simples citoyens.

• L’ÉCOLE BUISSONIÈRE – La nature à l’honneur

Le film de Nicolas Vanier est une adaptation de son roman. Il retrace l’histoire de Paul, un jeune orphelin, vivant dans le Paris des années 1930. Il est confié à Célestine et Borel (joués par Valérie Karsenti et François Cluzet), un couple qui vit à la campagne, en Sologne. Le jeune garçon va découvrir la nature, le monde sauvage, loin de tout ce qu’il connaissait et loin des murs austères de l’orphelinat.

• LA PASSION VAN GOGH – La peinture s’installe au cinéma

C’est le 1er long métrage d’animation fait entièrement de peintures à la main. Au sein de ce film d’animation, 120 peintures de Van Gogh sont présentes et, l’histoire se base sur plus de 800 lettres de l’artiste.

La merditude des choses surprend

Toujours à l’affiche au Diagonal de Montpellier, La Merditude des choses (2009, Felix Van Groeningen) a été adapté d’un récit autobiographique de Dimitri Verhulst intitulé « De Helaasheid der Dingen ». Ce film belge a eu l’Amphore d’Or au Festival Grolandais et figure dans la sélection de Cannes 2009.

« La vie se transmet comme un bâton de relais, elle s’accroche irrémédiablement dans la merditude des choses » Voici la réflexion de Gunther Strobbe à la trentaine, alors qu’il vient d’expérimenter la paternité à son tour.

Elevé dans une famille à problèmes, Günther jongle avec un père alcoolique, une grande mère qui essaie de tenir le coup, et une multitude d’oncles fournisseurs d’un environnement bien particulier. Les beuveries, les plans drague, les chansons politiquement incorrectes sont les éléments du quotidien d’une famille dont le salon se situe dans le bar, où les Strobbe sont connus comme les champions absolus de tous les jeux à boire.

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Gunther passe sa jeunesse entre la compréhension des problèmes, la patience et l’attachement au clan Strobbe et le désir de fuite d’eux, et de son petit village, nommé Trouduc-les-Oyes. L’arrivée d’une assistante sociale à la maison marquera un basculement dans leurs vies.

La Merditude des Choses alterne passé et présent. Dans la narration, le propre Gunther retrace ses expériences : sa jeunesse, et un début de la vie adulte marqué par les évènements passés, vers un dénouement étonnant.

La poésie de la gueule de bois, l’amour paternel d’un père hors de contrôle, la
brutalité et la tendresse se relaient dans un récit simple, où le directeur ne recherche pas les grands effets de style. Il nous ramène au noyau de la vie de Gunther et trace un portrait comique des personnages, sans pousser les traits et sans un gramme de condescendance.
Cette ambiance nous renvoie à la phrase de l’auteur indienne Arundhati Roy « Le vrai mérite c’est de trouver de la beauté là où on n’aurait jamais pensé à chercher. »

« L’année pourrie » du disque cherche un coupable

Les ventes de disques ont continué de chuter en 2007. 17% de moins que l’année précédente, une baisse suffisante pour que le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) qualifie cette année de « pourrie ».

Les ventes de musique en ligne augmentent, de même que la fréquentation des salles de concert. Pourtant, le rapport rendu par l’IFPI [[International Federation of Phonographic Industry]], à l’occasion du Midem [[Le Midem est le Marché international du disque et de l’édition musicale. Il a lieu cette année du 27 au 31 janvier]] à Cannes ce lundi 28 janvier 2008 insiste lourdement sur le piratage.

Malgré les procès, les lois de plus en plus contraignantes, et les nouvelles technologies mises au point pour enrayer le phénomène, le téléchargement illégal de musique sur Internet, s’il diminue, continue d’être une réalité.

Le rapport Olivennes, commandé par le gouvernement et rendu en novembre 2007, proposait des moyens visant à compliquer le pillage, une manière de l’endiguer plus rapidement. Ce rapport, qui faisait suite à l’ouvrage du dirigeant de la Fnac, Denis Olivennes et dont il reprenait en substance la thèse, évoquait néanmoins le problème que posent les DRM [[Digital Right Management. Il s’agit de protection contre la copie appliquée aux chansons téléchargées à partir de serveurs payants. Le problème provient du fait que ces DRM empêchent certains lecteurs de lire les fichiers]] aux utilisateurs. L’IFPI botte en touche, arguant que ce faux problème est lié « au déploiement de systèmes de DRM propriétaires non compatibles par certaines entreprises de technologie ». Un moyen efficace d’oublier les soucis rencontrés par celui qui a téléchargé légalement son morceau, en le payant.

Les FAI coupables, la qualité n’est pas remise en cause

ifpi_logo.gifLe rapport de l’IFPI pointe du doigt les fournisseurs d’accès à Internet, qui détiendraient « la clé pour réduire significativement le piratage ». Il leur suffirait en effet d’interdire l’accès des internautes aux sites de téléchargement [[le FAI Free a mis un pied à l’étriller en fermant certains de ses newsgroups, groupes de partages où s’échangeaient illégalement films et musiques]].

Cette proposition, qui contrevient aux politiques nationales lancées en faveur des technologies haut débit, confirme l’état d’esprit général des industries du disque.

Les téléchargements illégaux restent perçus comme autant de chiffre d’affaire perdu, sans tenir compte du fait évident que tous les morceaux téléchargés n’auraient pas nécessairement été achetés. Le prix d’un album à sa sortie, souvent jugé excessif, semble normal, de même que la qualité des étals présentés depuis quelques années. Enfin, le support virtuel ne possède pas le cachet du disque acheté. Cela justifie les faibles augmentations des ventes en ligne.

En attendant, les véritables questions, notamment celles qui permettraient d’établir le nombre de jeunes artistes produits chaque année en dehors des circuits de télé réalité, ne sont pas soulevées. Et de fait, elles ne font pas débat.