Diane 35 : comment un traitement antiacnéique devient-il un contraceptif ?

Depuis une semaine, Diane 35 est suspendu des ventes à cause des risques qu’il génère pour la santé de ses utilisatrices. Le médicament du laboratoire Bayer, prescrit comme pilule contraceptive pour plus de 300 000 patientes est pourtant défini comme un antiacnéique. Cette utilisation est scientifiquement possible car les hormones qui le composent ont pour conséquence de bloquer le cycle menstruel de la femme.

« Indication : acné », le résumé des caractéristiques du produit Diane 35 est clair et ce, depuis son autorisation à la mise sur le marché, donnée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM ex-AFSSAPS), en 1982. A l’origine, il s’agit d’un traitement hormonal antiacnéique à destination de la gente féminine. Administré quotidiennement par voie orale, il a pour effet de réduire la production de sébum- le gras de la peau- qui, en trop grande quantité, obstrue les pores et est à l’origine de l’acné. Pour ce faire, Diane 35 est composé, en partie, d’antiandrogènes, des molécules qui bloquent l’action d’hormones mâles (naturellement présentes dans l’organisme) censées mettre en marche les glandes génératrices de sébum. L’explication s’arrêterait là si les antiandrogènes utilisés n’avaient aucun autre impact physiologique.

Hormones et cycle menstruel

Si Diane 35 a pu être utilisé et prescrit comme pilule, c’est parce que les antiandrogènes en question sont du même type que les hormones à la base du cycle menstruel : l’œstrogène et la progestérone. De la présence régulée de ces hormones résulte, entre autres, la non-production des hormones féminines à l’origine de l’ovulation. Si aucun ovule n’est libéré par l’ovaire, il n’y a aucune chance de fécondation et donc de grossesse. Ainsi, le traitement antiacnéique Diane 35 peut jouer un rôle contraceptif du même genre que les pilules oestro-progestatives (composées d’oestrogènes et de progestérones ou de leurs dérivés). Il est d’autant plus efficace qu’il produit un épaississement des muqueuses (qui forment alors une barrière naturelle contre les spermatozoïdes) et qu’il lisse les parois de l’utérus. Si, d’aventure, un ovule avait pu être libéré et fécondé, il serait ainsi rejeté hors de l’organisme, faute de pouvoir s’y nicher.

Une ANSM impuissante ?

Cependant, dans le cadre de Diane 35, le chamboulement du cycle menstruel n’est qu’un effet secondaire du traitement antiacnéique. Interrogé par RTL, Dominique Maraninchi, président de l’ANSM a lancé un appel le 28 janvier : « Il faut arrêter d’utiliser (Diane 35) comme contraceptif. Cette situation a assez duré (…) Ça fait 25 ans que ça dure en France alors que (Diane 35) n’est pas autorisé comme contraceptif. »

Pour autant, un médecin n’est pas tenu de suivre les directives de l’ANSM, il est « libre de ses prescriptions qui seront celles qu’il estime les plus appropriées en la circonstance », ainsi que le stipule l’article 8 du code de déontologie médicale. Ainsi, comme Diane 35 et avant lui, le Mediator, de nombreux médicaments sont utilisés dans un cadre non réglementé. La suppression ou la suspension de l’autorisation de mise sur le marché reste alors le seul recours de l’Agence de santé.

Pour aller plus loin :

Diane 35 : comment un anti-acnéique a été prescrit comme pilule contraceptive
Pour mieux soigner : des médicaments à écarter

« Le problème c’est pas la pilule, c’est le manque d’écoute ! »

Si la contraception est au cœur de l’actualité ces dernières semaines, suite au scandale des pilules de 3e et 4e génération, les femmes n’ont pas attendu ce débat pour se poser des questions. En 2010, le rapport FECOND, faisant suite à une enquête dirigée par Nathalie Bajos, directrice de recherche pour l’institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), révélait déjà une baisse inédite de l’utilisation de la pilule.

La pilule. Elle reste aujourd’hui encore la méthode de contraception la plus utilisée en France : une femme de 15-49 ans sur deux l’utilise. Pourtant le rapport FECOND révèle une baisse globale d’utilisation de – 4,6%. Cette baisse est en partie compensée par l’adoption des nouvelles méthodes hormonales : implant, anneau vaginal ou patch. Ces méthodes se sont diffusées au cours de la dernière décennie au point d’être utilisées par 4 % des femmes en 2010. Le recours à la pilule a diminué de façon différente selon l’âge des femmes. Chez les jeunes de 18-19 ans, la baisse (– 4,4 %) s’accompagne d’un recours plus fréquent au préservatif et aux nouvelles méthodes hormonales. Chez les femmes de 20-24 ans, la baisse (– 10,4 %) n’est qu’en partie compensée par le recours aux nouvelles méthodes hormonales (+ 5,1 %). Chez celles de 25-29 ans (– 5,8 %), elle est en revanche plus que compensée par ce recours (+ 6,9 %).

Comment expliquer ce qui pourrait ressembler à un désaveu de la pilule chez les plus jeunes ? Il est vrai que les effets secondaires peuvent être légions : prise de poids, baisse de la libido, angoisse de l’oubli, pathologies mammaires. Pour Anna 31 ans, le phénomène s’explique aussi par une plus grande exigence des femmes : « Je suis tout à fait consciente que la pilule est un fantastique vecteur de libération pour les femmes mais 40 ans après, il est normal que nous soyons de plus en plus exigeantes Je ne veux pas avoir à choisir entre ma contraception et ma santé ou ma libido.» Des réserves relativisées par Gemma Durand, gynécologue à Montpellier : « Il ne faut pas se tromper, il n’y a pas de mauvaises pilules seulement de mauvais gynécologues. Une pilule bien adaptée passe totalement inaperçue chez celle qui la consomme et n’entraîne ni perte de poids, ni changement de comportements.» Pour Manon 27 ans, la contraception s’est apparenté à un véritable parcours du combattant : « La pilule ne m’a jamais convenu, l’idée d’avaler ce truc tous les jours pendant 35 ans me déplaisait beaucoup. Je suis passée au stérilet, une catastrophe ! Peu de gynécologues savent les poser chez les femmes n’ayant pas eu d’enfant, résultat : des douleurs atroces pendant 6 mois. Au final, découragée par tous ces gynécos qui ne me comprenaient pas et me reprochaient en gros de me plaindre pour rien, nous avons décidé, un peu naïvement, avec mon compagnon de nous en tenir au préservatif et…voilà le résultat : j’accouche dans un mois ! » Si l’histoire se termine bien pour ce couple qui a souhaité poursuivre cette grossesse imprévue, les conséquences d’une remise en cause générale de la pilule pourraient être plus graves selon Gemma Durand. « L’arrêt de la pilule risque d’entraîner des grossesses indésirables et donc une forte augmentation des IVG ; or il faut savoir que pendant le début de la grossesse, les risques d’accidents cardio-vasculaires sont multipliés par 6. Il est donc plus conseillé de continuer à prendre une pilule qui reste tout de même le moyen de contraception le plus satisfaisant pour une grande majorité de femmes
Le débat actuel, quoi que l’on en pense, aura peut-être le mérite de mettre en lumière le désintérêt de la société pour des questions féminines trop souvent cantonnées au cabinet de gynécologie. Comme le souligne Anna : « On parle de la pilule aujourd’hui parce qu’il y a eu des accidents graves, mais ça fait combien de temps qu’on galère ? Le problème c’est pas la pilule, c’est le manque d’écoute dès qu’on souligne un problème. Certains disent que l’on devrait s’estimer heureuse d’avoir accès à la contraception et ne pas trop se plaindre des petits désagréments qui l’accompagnent ? Faux, si les hommes la prenaient il y a longtemps que ces problèmes seraient réglés

Scandale des pilules de 3e et 4e génération : retour sur la déferlante médiatique

Depuis le début du mois de décembre, les médias se sont faits l’écho des victimes des pilules de troisième et quatrième génération. En cause : les risques d’embolies pulmonaires de ces pilules.

Un emballement médiatique…

« Alerte sur la pilule » titre le Monde, « Faut-il avoir peur de la pilule ? » s’interroge Europe1.fr, « La pilule troisième génération en accusation » répond l’Express. Les termes sont effrayants et les articles parfois alarmistes. Des récits poignants aux actions en justice, les victimes des pilules de troisième et quatrième génération sortent du silence suite à la médiatisation de l’affaire. Trente femmes devraient déposer plainte contre les laboratoires Bayer, Merck et Pfizer dans les jours qui viennent. Sur le site internet de l’Association des Victimes d’Embolie Pulmonaire (AVEP), on dénombre onze témoignages déposés entre mai et novembre 2012. Depuis le 14 décembre – date du dépôt de la plainte de Marion Larat, victime d’un AVC, contre le laboratoire Bayer – 31 témoignages sont venus s’y ajouter. Séverine Oriol, médecin au planning familial du Rhône, note une véritable inquiétude de ses patientes : « Au quotidien, ce que cet emballement médiatique change pour moi, c’est le nombre d’appels de patientes paniquées ». Même constat du service AlloContraception – numéro d’information sur la contraception, basé dans l’Hérault – « que ce soit lors des interventions ou au centre d’appel, les femmes nous posent énormément de questions ».

… qui suscite l’inquiétude des praticiens

De nombreux professionnels soulignent le danger d’une telle campagne médiatique. Dans un communiqué, le planning familial invite les patientes à ne pas céder à la panique et à poursuivre leur contraception. L’association s’inquiète : d’abord parce qu’il s’agit d’un moyen de contraception peu contraignant, essentiel à la liberté des femmes mais aussi pour le risque qu’une telle diabolisation représente. Déjà en 1995 en Angleterre, les effets indésirables des pilules de troisième génération avaient créé un émoi collectif, conduisant à l’arrêt brutal de la contraception de centaines de femmes. Cette pill scare [[Littéralement: peur de la pilule. Terme apparu à la suite du scandale de 1995 en Angleterre pour désigner l’affolement autour du contraceptif]] avait vu augmenter de 11 % les IVG en moins d’un an.
Le 2 janvier, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, appelait au calme : « Il faut éviter de donner le sentiment que la pilule serait un danger. ». Bernard Hédon, président du collège national des gynécologues obstétriciens français, rappelle que le risque de thrombose veineuse est plus élevé lors de la grossesse (0,06 %) et davantage encore lors de l’accouchement (0,1 %). Pour lui, il est essentiel d’éviter les réactions émotionnelles et « les interruptions brutales de contraception qui seraient pire que tout. ». Si la pilule comporte des risques qu’il ne faut pas négliger lors de la prescription, la balance bénéfice/risque du contraceptif invite à la plus grande mesure dans le traitement qui est fait de l’affaire.

« On a commencé à prescrire ces pilules en pensant que c’était bénéfique pour les patientes » Bernard Hédon

Le débat autour de la pilule troisième et quatrième génération s’amplifie, les médias s’emballent. De leur côté, les autorités publiques et sanitaires temporisent la polémique, craignant une diabolisation de la pilule.
Bernard Hédon, président du Collège National des gynécologues-obstétriciens français, explique…

Haut Courant : La polémique autour des pilules de troisième et quatrième génération ne cesse d’enfler depuis la plainte de Marion Larat à l’encontre du Laboratoire Bayer. Que pensez-vous de ce débat ?

Bernard Hédon : C’est un débat qui est justifié. Il est important qu’il y ait une réflexion sur le fait que tout médicament, quel qu’il soit, est susceptible d’avoir des effets secondaires dangereux.
Quand il s’agit de contraceptif, c’est d’autant plus important que la patiente n’est pas malade et que c’est une médication qui est censée apporter un plus dans la vie quotidienne. Il faut faire une recherche toujours plus importante vers le plus faible nombre d’effets secondaires.
Il est maintenant clairement montré qu’il y a un peu plus de thrombose[[ Un caillot de sang dans la jambe, pouvant migrer vers le poumon et donc potentiellement dangereux]] avec les pilules troisième et quatrième génération par rapport à celle de deuxième génération. On ne s’attendait pas à ce type de résultat.

H.C : Quels sont les avantages de ces pilules et, si leur prescription est nécessaire, dans quel cadre faut-il les prescrire ?

B.H : Il faut rappeler d’où vient la contraception hormonale. Elle vient des premières pilules qui étaient fortement dosées. Aujourd’hui, plus personne n’accepterait d’utiliser une pilule avec un tel dosage hormonal.
Rapidement, on s’est aperçu que ces pilules entraînaient un important risque de thrombose.
L’histoire de la contraception n’a eu de cesse de chercher à réduire le dosage hormonal mis dans les pilules. Et d’ailleurs avec un grand succès, au moins initialement, puisqu’il y a eu une très forte diminution des risques.
Lorsqu’on est passé des pilules dites de deuxième génération aux pilules de troisième génération, il était tout à fait légitime de penser que ça allait apporter une diminution supplémentaire du risque de thrombose. Pour diverses raisons : réduction du dosage d’œstrogène[[Hormone sécrétée par l’ovaire et dont le taux sanguin, en augmentant, joue un rôle dans l’ovulation. Présents naturellement dans l’organisme, les œstrogènes sont aussi synthétisés et utilisés comme médicaments]] et amélioration de la partie progestative[[Substance naturelle ou synthétique qui produit sur l’organisme des effets comparables à ceux de la progestérone, l’hormone féminine sécrétée pendant la seconde phase du cycle menstruel et la grossesse. Les progestatifs, naturellement présents chez la femme sous forme de progestérone, sont également utilisés comme médicaments, naturels ou de synthèse]] avec moins d’effets secondaires de type androgéniques[[Hormones stéroïdes mâles sécrétées par les testicules, les ovaires et les glandes surrénales]].
C’est, donc, légitimement qu’on s’est mis à prescrire ces pilules en pensant que c’était bénéfique pour les patientes. Et maintenant, aux vues des statistiques, il faut se rendre à l’évidence. Ces pilules ont un effet inverse, elles augmentent la fréquence de thrombose. Ce qui nous oblige à réviser les habitudes de prescriptions.

H.C : Les effets anti-androgènes[[Les anti-androgènes sont des molécules diminuant l’activité des hormones androgènes. Ils aident à lutter contre l’acné, la pousse de poil, etc]] de ces pilules ont-ils amené une demande des patientes ?

B.H : Oui, les patientes continuent à avoir la même demande : bénéficier d’une contraception efficace, bien tolérée et sans effets secondaires. Si la contraception peut améliorer la qualité de la peau, elles ne demandent pas mieux.
Tous ces effets autres que contraceptifs et potentiellement bénéfiques, il s’avère que toutes les pilules l’ont peu ou prou. On n’a pas pu démontrer que les pilules de nouvelles générations avaient une efficacité supérieure à celle de deuxième génération sur ces aspects là.
Maintenant qu’on a les données, on peut faire l’analyse du service médical. Les effets bénéfiques similaires et le risque supérieur de thrombose fait que le service médical rendu est plutôt négatif. D’où la décision gouvernementale d’aller vers le déremboursement de ces contraceptifs.

H.C : Que pensez-vous de cette proposition d’avancer le déremboursement ?

B.H : En tant que professionnel, on attire toujours l’attention sur le fait que la contraception doit rester accessible de manière facile. Je rajouterais, volontiers, gratuite, de façon à ce que ça puisse concerner le plus grand nombre.
Sur la foi d’un service médical rendu insuffisant, le gouvernement a pris la décision d’un déremboursement, annoncé initialement pour septembre, puis avancé à avril.

Pour en savoir plus sur la polémique

Le 14 décembre dernier, Marion Larat, 25 ans, dépose une plainte à l’encontre du groupe pharmaceutique Bayer. Elle l’accuse d’être à l’origine de son accident vasculaire cérébral du 13 juin 2006, qui l’a laissée lourdement handicapée. À l’époque, la jeune fille prenait la pilule troisième génération, Méliane, depuis quatre mois.
Depuis, une trentaine de femmes a entrepris des démarches auprès de la justice, contre plusieurs laboratoires délivrant des pilules troisième et quatrième génération.
La polémique faisant rage durant les fêtes de fin d’année, le gouvernement s’est emparé de l’affaire. Ainsi, le 2 janvier, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, annonçait la fin du déremboursement de la pilule troisième génération dès le 31 mars 2013. Déremboursement initialement prévu pour septembre.
Enfin, le 11 janvier, la ministre a ajouté, sur les conseils de l’Agence nationale de sécurité du médicament, la mise en place d’un dispositif visant à limiter la prescription des pilules troisième génération. Grâce à ces mesures, le gouvernement veut avoir un discours rassurant et éviter la diabolisation de la pilule.

Le centre de dépistage de Montpellier lève le doute

Anonyme et gratuit, le centre de dépistage de l’hôpital Saint-Éloi accueille quotidiennement plusieurs dizaines d’hommes et de femmes. En une heure, les médecins et les infirmières du centre aident, conseillent et, surtout, permettent à leurs patients de se soulager d’un doute.

« Le numéro 12 s’il vous-plait ! ». Dans la salle d’attente du centre de dépistage de l’hôpital Saint-Éloi, à Montpellier, il faut savoir s’armer de patience tout en essayant de ne pas trop angoisser. Sur les murs, les affiches de prévention mettent un peu de couleurs. Sida, Hépatites B et C, Chlamydiae et autres IST entourent les nombreux jeunes venus aujourd’hui passer les tests. « Positiver c’est ma force », des messages optimistes pour détendre les nerveux et quelques magasines pour faire passer le temps à ceux qui ont déjà rempli le questionnaire, obligatoire pour tous.

Date de naissance, tests déjà effectués, raison de la visite, nombre de partenaires, fréquences des rapports sexuels, utilisation du préservatif, drogue, tatouage, voyage à l’étranger, hospitalisation, etc, les questions sont précises. Trois amies remplissent assidûment leur feuille, commentant certaines de leurs réponses. Dans la salle, une majorité de jeunes, garçons et filles, occupent les sièges auprès des rares quadragénaires présents. Seul, en couple ou entre amis, le dépistage se fait sans tabou. « C’est la première fois que je viens dans ce centre. Je suis là parce qu’une de mes amies m’a encouragé à le faire. Ça faisait longtemps que j’y pensais, mais je n’osais pas. », confie Sarah, 22 ans, étudiante en Science politique. « Je ne stresse pas trop, ça va. C’est juste une vérification, je ne pense pas avoir pris de risque. Enfin j’attends de voir comment ça va se dérouler. ». Pour son amie, Julie, ce n’est pas une première : « Moi, j’essaye de le faire une fois par an. Je suis arrivée cette année sur Montpellier et j’ai trouvé facilement l’adresse de ce centre sur Internet. ».

« Ici, nous avons un gros centre de dépistage, c’est une ville étudiante et il y a également une importante communauté gay. », explique Michelle, une des infirmières du CDAG (Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit). « Nous accueillons 15 000 personnes par an en moyenne. La majorité sont des jeunes, dont certains sont envoyés par la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Nous faisons aussi de la prévention dans les collèges de la région, auprès des classes de 3ième. », ajoute-elle avant d’accueillir son prochain visiteur.

« Pour vivre plus sereinement »

Après un entretien rapide avec un médecin du centre, qui offre également conseils et préservatifs, la prise de sang est effectuée par une infirmière. Sarah ressort du centre avec le sourire : « Je suis contente, ça s’est très bien passé. Le médecin ne te juge pas, il t’explique bien tous les tests et pourquoi il les fait. Je vais revenir plus souvent, parce que j’ai compris que même avec les préservatifs on pouvait attraper pleins de maladies, comme la chlamydiae. »

Une fois dehors, l’attente n’est pas terminée. Les résultats des tests ne seront disponibles que dans quelques jours et chacun devra revenir en personne pour savoir si, oui ou non, il pourra reprendre normalement le cours de sa vie. Le dépistage est « un passage obligé pour vivre plus sereinement », commente Jérôme, 31 ans, chauffeur, pour qui c’était la seconde visite. « On a toujours un peu peur, mais vivre dans le doute c’est ce qu’il y a de pire ».

Les questionnaires du centre de dépistage de Montpellier sont necessaires  pour savoir exactement quels tests doit passer le patient.

Les affiches de la salle d'attente se veulent originales, informatives et avant tout convaincantes.

Matinale du jeudi 10 janvier

Tous les jeudis, les membres de l’équipe d’Haut Courant animent la matinale sur Radio Campus Montpellier.

Au programme du 10 janvier :

 Les titres de l’actualité internationale et nationale – Clothilde Dorieux

 Reportage sur la pilule – Jordane Burnot / Alix Moréteau
Avec les interviews de Bernard Hédon, président du Collège national des gynécologues-obstétriciens français et Séverine Oriol, médecin au planning familial du Rhône.

 Chronique : Les doigts fripés – Simon Robert

 Journal d’informations locales – Météo – Pauline Chabanis

 Interview d’Elodie Malbeck, stagiaire en communication à la Ligue contre le cancer – Coralie Pierre

Animation : Alix Moréteau