Nalaga, nouvel empereur du Top 14

L’ASM Clermont Auvergne possède le nouvel empereur du rugby, il se nomme Napolioni Vonwale Nalaga. Meilleur marqueur d’essais du Top 14, le Fidjien est devenu en quelques semaines et seulement sept matchs, l’homme à abattre pour les défenses adverses. Portrait d’un joueur hors norme.

Chaque saison, la longue coupure du tournoi des six nations est un réel problème pour les grosses cylindrées du championnat qui se voient privées de leurs meilleurs éléments appelés en sélection. Cette année, les équipes françaises les plus représentées lors du tournoi étaient Clermont, Montpellier et Toulouse. Pourtant les Montferrandais n’ont pas semblé faiblir durant l’absence de leurs internationaux, parmi lesquels les ailiers Rougerie et Malzieu. Bien au contraire, le peuple auvergnat a vu éclore une pépite Fidjienne qui marque des essais comme elle enfile des perles.

« C’est le nouveau Lomu! »

En seulement sept matchs, Nalaga a frappé 11 fois, dont quatre rencontres d’affilé marquées par un doublé. Résultat, huit victoires consécutives pour l’ASM, dont sept agrémentées du point de bonus offensif et une première place en championnat. En 2006, la Coupe du Monde des moins de 21 ans est organisée en Auvergne. Les dirigeants clermontois découvrent alors le phénomène Nalaga. Jean-Marc Lhermet, le manageur du club raconte : « Nous l’avions repéré en juin 2006 lors du championnat du monde des moins de 21 ans. Nous l’avons suivi après, et nous lui avons proposé de venir faire un essai chez nous. Dès son premier entraînement, on a vu qu’il était hors-norme. Pour moi, c’est le nouveau Lomu! Son raffut est terrible, il ne donne pas l’impression d’aller vite, mais il est très difficile à prendre. »

Une force de la nature

Les défenses n'ont toujours pas résolu le casse-tête Nalaga

Chez les Nalaga, le rugby est une affaire de famille. Kavekini Nalaga, le père, faisait parti de le l’équipe des Fidji battue par la France en quart de finale de la coupe du monde 1987. « Napo » discute beaucoup avec son père et suivant ses conseils, il débarque en terre auvergnate durant l’hiver 2007. Ayant l’habitude d’évoluer au centre ou même en troisième ligne, le Fidjien est replacé à l’aile par le staff clermontois. « Je préfère tout de même évoluer à l’aile : les coéquipiers me passent le ballon et je n’ai plus qu’à foncer », avoue l’intéressé. Il débute avec les espoirs et très vite intègre l’équipe première. Malheureusement, une blessure au genou lors de son premier match contre Brive en mai 2007 le coupe dans son élan. Qu’importe ! Du haut de son mettre 87 et ses 104 kg, Napolioni est une véritable force de la nature. Les médecins lui prédisaient cinq mois d’arrêt pour son entorse du genou. Il n’en fut rien. « Physiquement, Napo est déjà hors norme. Quant au délai de retour après une telle entorse, je pense que c’est du jamais vu », dixit Jean-Marc Lhermet.

Une intégration « paradisiaque »

Il explose cette saison et permet aux Clermontois de posséder un sacré carré d’as sur les ailes avec Rougerie, Malzieu, Delasau et Nalaga. A gauche, la concurrence est ouverte avec le néo-tricolore Julien Malzieu. Un banc très fourni, c’est sans doute le petit plus qui a manqué aux jaunes et bleus en finale du championnat l’an dernier. Son intégration dans l’équipe s’est opérée d’autant plus facilement que l’équipe comptait déjà deux fidjiens dans ses rangs : Baï et Delasau. Son autre soutient, il va le chercher dans la religion. « Je veux devenir le meilleur. C’est l’un de mes objectifs. Dieu m’y aide. Comme il m’aide dans tout ce que j’entreprends ». Son doigt pointé au ciel à chacune de ses réalisations n’a rien d’un hasard. Le dimanche, il invite les autres Fidjiens qui jouent dans les alentours. « Nous entonnons des chants gospel et nous prions. C’est une façon de nous retrouver ensemble et de vivre notre religion ».
La paire d'ailliers fidjien de Clermont
Le public des jaunars est aux anges et Nalaga pourrait bien devenir l’empereur du Stade Michelin tout comme un certain Merceron en était le président en son temps. Pour l’heure, les Clermontois se déplacent ce weekend chez le dauphin Toulouse pour le match au sommet du Top 14. Une affiche à faire trembler des ailiers Toulousains pourtant très en verve cette saison.

Benoît XVI aux USA : la foi, la raison, et le Proche-Orient

Le voyage épiscopal de Benoît XVI aux États-Unis du 15 au 21 avril a été confirmé par le Vatican. Six jours de déplacements apostoliques au cours desquels le souverain pontife célèbrera cinq messes, prononcera plus de sept discours, et rencontrera les plus hauts dignitaires américains de l’Église catholique. C’est la première fois que le successeur de Jean-Paul II traverse l’Atlantique pour se rendre successivement à Washington et à New York.

S’il est à noter que le chef de l’Église sera au siège des Nations Unies le 18 avril prochain, le pape s’entretiendra également à plusieurs reprises avec l’ancien gouverneur du Texas, George Bush. D’après l’annonce officielle de la Maison Blanche, l’entretien entre le pape et le président des États-Unis, le 16 avril prochain, sera l’occasion d’évoquer leur engagement concernant « l’importance de la foi et de la raison pour atteindre des objectifs partagés », c’est-à-dire, « la progression de la paix au Proche-Orient et ailleurs, la promotion de la compréhension entre les religions et le renforcement des droits de l’homme et de la liberté à travers le monde, en particulier de la liberté religieuse ».
« La foi et la raison », le thème même du discours prononcé par Benoît XVI lors de son intervention à l’université de Ratisbonne, en septembre 2006.

            Discours de Benoît XVI à Ratisbonne le 12 septembre 2006

Après avoir expliqué en quoi « Il demeure nécessaire et raisonnable de s’interroger sur Dieu avec la raison », le successeur de Saint-Pierre avait cité les propos de l’empereur byzantin Manuel II Paléologue à un savant persan, en se référant à la traduction de Théodore Khoury des Entretiens avec un musulman : « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de neuf, et alors tu ne trouveras sans doute rien que de mauvais et d’inhumain, par exemple, le fait qu’il a prescrit que la foi qu’il prêchait, il fallait la répandre par le glaive. » Ces propos sont qualifiés de « dispositions inscrites dans le Coran -d’une époque plus tardive- au sujet de la guerre sainte. »* Comment le nouveau pape pourra t-il donc contribuer à « la progression de la paix au Proche-Orient » après ce discours qui a suscité de violentes réactions?

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Si Benoît XVI a déjà rencontré le président américain lors de la visite de ce dernier à Rome, le 9 juin 2007, ce sera la première visite officielle du pape aux États-Unis, et sûrement la seule du dernier mandat de George Bush. Tous deux opposés à l’avortement ou encore à l’union homosexuelle, les deux hommes se rencontreront à plusieurs reprises. Il faudra patienter jusqu’au 16 avril pour savoir ce qu’il faut entendre par « importance de la foi et de la raison pour atteindre des objectifs partagés », avancée par la note officielle de la Maison Blanche. Le pape sera accueilli par le couple Bush le mardi 15 avril, quelques semaines après le Fitna du parlementaire néerlandais d’extrême droite, Geert Wilders, ainsi que le documentaire d’Amy Berg retraçant le scandale du prêtre pédophile Oliver O’Grady : Délivrez-nous du mal.