Mr. Robot : la série qui a hacké l’amérique

Chaque année, des centaines de « tv shows » envahissent les petits écrans américains et internationaux. Chaque année, une ou plusieurs séries sortent du lot. En 2015, il y a eu Mr. Robot, une œuvre sur la vie d’un hacker dépressif et paranoïaque dont le but est de faire vaciller une puissante compagnie. Dans l’air du temps, la série vaut résolument le coup d’œil.

Mr. Robot : hacke-moi si tu peux ! L’histoire est celle d’Elliot, un jeune programmeur qui travaille pour une société de sécurité informatique. Ce dernier souffre de phobie sociale et de dépression clinique. Il utilise ses talents de hackeur pour donner un sens à sa vie et tisser des relations : espionner la vie de son entourage ou faire chanter des personnes peu recommandables. Cette dernière action lui permet de payer la morphine qui l’aide à se maintenir dans un monde où rien n’est très réel pour lui.

Tout va s’accélérer lorsque Elliot est contacté par un mystérieux anarchiste qui se fait appelé Mr. Robot (interprété par un non moins énigmatique Christian Slater). Ce dernier l’invite à participer à la chute d’E-Corp, une compagnie multinationale, qui brime les libertés individuelles (l’entreprise est à cet effet rebaptisée EvilCorp par le héros paranoïaque). Elliot rejoint alors l’équipe d’hacktivistes de Mr. Robot, identifiée sous le nom de Fsociety, communauté d’internautes qui n’est pas sans rappeler, volontairement, les Anonymous.

Dans la tête d’un hackeur

-149.jpgInterprété par Rami Malek (acteur peu connu, vu notamment dans La Nuit au Musée), Elliot est un personnage qui ne tombe pas dans les clichés du geek. En ce sens, l’acteur a un physique qui sied parfaitement à son rôle de hacker paumé : ses yeux cernés grands et vides hypnotisent, sa voix monocorde envoûte.

Au premier abord, passer 10 fois 45 minutes dans la tête d’un hacker dépressif peut rebuter. C’est pourtant, au-delà des éléments conspirationnistes et paranoïaques, l’un des aspects les plus réussis de la série. Elliot se parle à lui-même, nous parle. La série débute d’ailleurs par un « Hello friend », voix off qui a aussi un rôle, celui d’impliquer le téléspectateur.
Et ça marche, dès le premier épisode, on est immergé dans la tête d’Elliot : on vit à travers lui, on se rappelle qu’il n’est pas sain d’esprit et on devient tout aussi dubitatif sur l’existence du mystérieux Mr. Robot. Au final, on est dans une sorte de folie partagée avec le héros, aliénation qui nous tient en haleine dix épisodes durant.

Un labyrinthe relationnel

Autour d’Elliot gravite une poignée de personnages, tous complexes et jamais prévisibles.C’est le cas de Tyrell Wellick joué par Martin Wallström. D’abord jeune arriviste aux dents longues, il se révélera être, au fil des épisodes, un manipulateur tout aussi intelligent et ambiguë. Un « ennemi » loin du simple faire-valoir censé s’opposer au héros.

Comme le dit Elliot qui se prend à rêver d’une vie « sans bugs », les actions des personnages se justifient pour « protéger » leur « labyrinthe parfait », sous-entendu, leurs secrets inavouables. Au téléspectateur de pénétrer ce dernier, de trouver son chemin et d’en sortir (ou pas) à chaque épisode.

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Une réalisation soignée

Ce qui frappe en premier en regardant Mr. Robot, c’est sa froideur. Les images sont sombres et léchées. Les plans larges dans lesquels apparaissent des acteurs aux corps coupés aux trois quarts contribuent à l’identité visuelle de la série. Ils accentuent aussi la désorientation des personnages face à l’omniprésence d’un monde matériel, invisible et inquiétant à la fois.

Rythmée par une musique doucement techno qui lui confère une atmosphère irréelle, la série joue avec ses propres codes et s’octroie une originalité bienvenue. Sur ce point Sam Esmail son créateur, fait un travail impressionnant.

Composée de dix épisodes, Mr. Robot a été diffusée aux Etats-Unis sur la chaîne câblée USA Network. Avant même la diffusion du pilote, elle fut renouvelée pour une deuxième saison programmée pour le printemps 2016. Preuve que la chaîne croyait beaucoup en la qualité de cette série. Et force est de constatée qu’elle a été très lucide : Mr. Robot est l’une des séries les plus enthousiasmantes de l’année 2015.


Concerts : le marché européen n’a plus la cote

Chargés d’organiser les tournées, les managers de groupes américains font face à la crise de la zone euro et préfèrent se concentrer sur des marchés lucratifs tels l’Australie, l’Asie ou l’Amérique latine, plutôt que de prendre un risque en Europe.

Quel est le point commun entre Metallica, les Red Hot Chili Peppers et Bruce Springsteen ? Ils sont américains, et veulent se faire payer en dollars. La crise affaiblit considérablement la monnaie européenne, malgré les efforts du duo franco-allemand. L’organisation d’une tournée en Europe devient par conséquent de plus en plus risqué pour les managers en termes de rentabilité.

Prévue en 2013, la tournée européenne de Metallica a été avancée en 2012 pour éviter d’être embourbée dans les problèmes économiques de l’Europe. « Vous devez vous demander quel est le meilleur moment de faire quoi, quand et où » explique Cliff Burnstein, manager du groupe, dans le Wall Street Journal. Le déclin de l’euro rend difficile, pour les pays utilisant cette monnaie, de payer les frais demandés.

L’économie du rock’n’roll américain

Depuis le début de la crise en 2008, les managers prennent donc soin de bien regarder des détails relatifs à l’économie, tels les taux de change ou les tendances économiques, avant de conclure un contrat avec des promoteurs de concert.

« Un dollar faible est la meilleure chose pour le rock’n’roll américain » observe William Zysblat, fondateur de RZO Productions qui a géré des tournées de U2, David Bowie, The Police ou les Rolling Stones. Sachant que 75% des revenus des groupes tel que Metallica proviennent des tournées à l’étranger, l’enjeu est crucial. « Dans les prochaines années, le dollar sera plus fort et l’euro plus faible, prévoit M. Burnstein. Je veux profiter de cela en jouant plus de concerts européens maintenant, parce qu’ils seront plus rentables pour nous ».

Le vieux continent connaît une inflation du prix des places de concert. « A cause des taux de change, les prix en Europe sont beaucoup plus élevés, et ce n’est pas une situation soutenable » explique Cliff Burnstein. Pour éviter de faire des tournées à perte, il existe deux solutions. La première est une augmentation pure et simple du prix des billets permettant ainsi de compenser d’éventuelles pertes liées à la monnaie. La seconde est de choisir si le groupe sera payé en dollar, en euro ou en une combinaison des deux, tout en se réservant la possibilité de bloquer les transactions au taux préférentiel.

« On est un produit d’exportation américain au même titre que Coca-Cola » Cliff Burnstein, manager de Metallica

Comme l’Europe ne représente plus un terrain propice, les groupes vont voir ailleurs. « On est un produit d’exportation américain au même titre que Coca-Cola. On va sur les meilleurs marchés » reconnaît le manager de Metallica. En 2013, les groupes de heavy metal dont il s’occupe iront enthousiasmer les foules d’Asie du Sud-Est, d’Amérique latine et d’Australie. Mais pas en Afrique, faute d’infrastructures et de potentiel de rentabilité.

Ayant déjà attiré, entre autres, les Red Hot Chili Peppers (en Amérique du Sud), ou Bob Dylan (en Asie), ces marchés sont donc des nouvelles terres d’accueil pour musiciens prudents.