Avec « Prest’o », la mairie de Montpellier facilite l’inscription à l’école

La mairie de Montpellier lance ce lundi 11 le projet « Prest’o ». Il a pour objectif d’améliorer le service et l’accueil du public en proposant une nouvelle démarche d’inscription des enfants dans les crèches et les écoles pour la rentrée 2013.

« Nous accompagnons les Montpelliérains de la naissance jusqu’à la mort » déclare Olga Krompaszky, directrice du service de la relation au public à la mairie. Ce service se charge notamment de l’édition des actes de naissance, des actes de mariage et des enterrements, des inscriptions dans les écoles… les citoyens sont donc tous concernés. « Prest’o » doit faciliter les démarches administratives d’inscription des enfants dans les structures municipales de la petite enfance et de l’éducation. Il s’agit de déposer à l’hôtel de ville ou dans une des mairies de proximité, un seul dossier de pré-inscription au lieu des nombreux documents à remplir encore aujourd’hui. Il sera ensuite automatiquement transmis à tous les établissements municipaux concernés, c’est-à-dire l’accueil des jeunes enfants, l’accueil périscolaire, les centres de loisirs, les restaurants scolaires et la délivrance de la Carte Midi.

Cette démarche s’inscrit dans la quête de qualité du service à la mairie, qui a été reconnue en novembre 2010 par « Qualiville ». Élaboré par AFNOR Certification et le CNFPT , « Qualiville » vise à améliorer quotidiennement les relations des habitants de la commune avec les services municipaux. Des certifications sont ainsi délivrées aux mairies répondant à des critères qualitatifs, comme par exemple la création de mairies de proximité ou encore la formation du personnel car « on n’offre pas le même accueil aux personnes venant pour un acte de décès qu’aux personnes venant pour un acte de naissance et c’est là que la formation du personnel est essentielle » explique Olga Kromaszky.

Néanmoins Olga Krompaszky reconnaît l’investissement que l’amélioration du service nécessite et la difficulté de la mise en place de « Prest’o », notamment l’homogénéisation du mode de fonctionnement des différents services concernés tout en conservant leurs particularités. « Il a fallu beaucoup d’énergie et de volonté ! » s’amuse-t-elle.

La mairie se félicite déjà des résultats en s’appuyant sur l’enquête de satisfaction 2013, qui est encourageante. Mais la directrice du service de la relation au public rappelle qu’il reste beaucoup de travail. « C’est un ensemble de petites pierres qui contribue à un climat d’apaisement des usagers dans ce monde où nous avons besoin de sérénité. Et cette sérénité se ressent aussi sur les fonctionnaires ». Pour elle, ce service est la vitrine de la mairie car il est en contact direct avec le public. Il est donc essentiel de l’optimiser.
« Prest’o » est un projet ambitieux qui devra être facilement assimilable par les usagers, ce qui se fera probablement de manière progressive. Un pas incertain mais plein de bonne volonté vers la fin des files d’attentes interminables dans l’administration.

[[Carte midi: Carte nécessaire à la commande des repas et l’inscription aux accueils]]
[[CNFPT: Centre national de la fonction publique territoriale]]

Egypte : l’anniversaire de la révolution du 25 janvier en vidéo

Le 25 janvier 2013, les Égyptiens ont fêté le second anniversaire de la révolution. Cette journée de rassemblement a été l’occasion pour des dizaines de milliers d’opposants de manifester contre le régime des Frères musulmans, sur la place Tahrir.

Le lendemain, après les violences qui ont frappé Port Saïd, les premiers affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité ont débuté sur la Corniche, au Caire.

Le vendredi 1er février, les manifestants envahissent de nouveau la place Tahrir.

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Matinale du jeudi 7 février

Tous les jeudis, les membres de l’équipe d’Haut Courant animent la matinale sur Radio Campus Montpellier.

Au programme du 7 février 2013 :

 Les titres de l’actualité internationale et nationale – Lucie Lecherbonnier

 Interview de Bernard Duffourg, secrétaire académique du SNES de l’Hérault ( Syndicat National de l’Education de Second degré) au sujet du recrutement des professeurs de l’enseignement secondaire – Jordane Burnot / Alix Moréteau

 Journal d’informations locales – Pauline Chabanis

 Chronique : Peut-on rire de tout ? – Simon Robert

 Interview de Nicolas Roubieu, directeur du projet urbanisme de Montpellier 2040 – Clothilde Dorieux

 Animation : Alix Moréteau

La semaine prochaine, l’équipe d’Haut Courant animera une matinale spéciale Saint-Valentin avec la collaboration de la page Spotted : Campus Montpellier. Vous pouvez participer : rédigez votre déclaration d’amour et envoyez-la à l’adresse mail suivante : spotted [point] montpellier [at] gmail.com, avec, pour objet, « Spotted Saint Valentin RCM ». Faites preuve d’imagination, soyez festifs et inspirés ! Les meilleures contributions seront sélectionnées et lues à l’antenne le jeudi 14 février sur 102.2.

« Le problème c’est pas la pilule, c’est le manque d’écoute ! »

Si la contraception est au cœur de l’actualité ces dernières semaines, suite au scandale des pilules de 3e et 4e génération, les femmes n’ont pas attendu ce débat pour se poser des questions. En 2010, le rapport FECOND, faisant suite à une enquête dirigée par Nathalie Bajos, directrice de recherche pour l’institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), révélait déjà une baisse inédite de l’utilisation de la pilule.

La pilule. Elle reste aujourd’hui encore la méthode de contraception la plus utilisée en France : une femme de 15-49 ans sur deux l’utilise. Pourtant le rapport FECOND révèle une baisse globale d’utilisation de – 4,6%. Cette baisse est en partie compensée par l’adoption des nouvelles méthodes hormonales : implant, anneau vaginal ou patch. Ces méthodes se sont diffusées au cours de la dernière décennie au point d’être utilisées par 4 % des femmes en 2010. Le recours à la pilule a diminué de façon différente selon l’âge des femmes. Chez les jeunes de 18-19 ans, la baisse (– 4,4 %) s’accompagne d’un recours plus fréquent au préservatif et aux nouvelles méthodes hormonales. Chez les femmes de 20-24 ans, la baisse (– 10,4 %) n’est qu’en partie compensée par le recours aux nouvelles méthodes hormonales (+ 5,1 %). Chez celles de 25-29 ans (– 5,8 %), elle est en revanche plus que compensée par ce recours (+ 6,9 %).

Comment expliquer ce qui pourrait ressembler à un désaveu de la pilule chez les plus jeunes ? Il est vrai que les effets secondaires peuvent être légions : prise de poids, baisse de la libido, angoisse de l’oubli, pathologies mammaires. Pour Anna 31 ans, le phénomène s’explique aussi par une plus grande exigence des femmes : « Je suis tout à fait consciente que la pilule est un fantastique vecteur de libération pour les femmes mais 40 ans après, il est normal que nous soyons de plus en plus exigeantes Je ne veux pas avoir à choisir entre ma contraception et ma santé ou ma libido.» Des réserves relativisées par Gemma Durand, gynécologue à Montpellier : « Il ne faut pas se tromper, il n’y a pas de mauvaises pilules seulement de mauvais gynécologues. Une pilule bien adaptée passe totalement inaperçue chez celle qui la consomme et n’entraîne ni perte de poids, ni changement de comportements.» Pour Manon 27 ans, la contraception s’est apparenté à un véritable parcours du combattant : « La pilule ne m’a jamais convenu, l’idée d’avaler ce truc tous les jours pendant 35 ans me déplaisait beaucoup. Je suis passée au stérilet, une catastrophe ! Peu de gynécologues savent les poser chez les femmes n’ayant pas eu d’enfant, résultat : des douleurs atroces pendant 6 mois. Au final, découragée par tous ces gynécos qui ne me comprenaient pas et me reprochaient en gros de me plaindre pour rien, nous avons décidé, un peu naïvement, avec mon compagnon de nous en tenir au préservatif et…voilà le résultat : j’accouche dans un mois ! » Si l’histoire se termine bien pour ce couple qui a souhaité poursuivre cette grossesse imprévue, les conséquences d’une remise en cause générale de la pilule pourraient être plus graves selon Gemma Durand. « L’arrêt de la pilule risque d’entraîner des grossesses indésirables et donc une forte augmentation des IVG ; or il faut savoir que pendant le début de la grossesse, les risques d’accidents cardio-vasculaires sont multipliés par 6. Il est donc plus conseillé de continuer à prendre une pilule qui reste tout de même le moyen de contraception le plus satisfaisant pour une grande majorité de femmes
Le débat actuel, quoi que l’on en pense, aura peut-être le mérite de mettre en lumière le désintérêt de la société pour des questions féminines trop souvent cantonnées au cabinet de gynécologie. Comme le souligne Anna : « On parle de la pilule aujourd’hui parce qu’il y a eu des accidents graves, mais ça fait combien de temps qu’on galère ? Le problème c’est pas la pilule, c’est le manque d’écoute dès qu’on souligne un problème. Certains disent que l’on devrait s’estimer heureuse d’avoir accès à la contraception et ne pas trop se plaindre des petits désagréments qui l’accompagnent ? Faux, si les hommes la prenaient il y a longtemps que ces problèmes seraient réglés

Concert du Psychédélick Trio au Jam de Montpellier

A l’occasion de la sortie de son nouvel album « Jazz Ka Philosophie 7 », Franck Nicolas, trompettiste de jazz guadeloupéen se produisait au Jam de Montpellier jeudi 10 janvier. Avec Grégory Privat au piano et Arnaud Dolmen aux percussions, le « Psychédélick Trio » a enflammé un public éclectique le temps d’une soirée. Rencontre avec le Trio.


Concert et interview du Psychedelick Trio par masterjournalisme08

Les jardins partagés de Figuerolles : « le Montpellier que nous voulons »

Le square du Père Bonnet était inauguré jeudi dernier par la mairie. Un petit espace original et convivial à Montpellier, qui insuffle une bouffée d’air dans le quartier Figuerolles. Ses habitants peuvent ainsi bénéficier de leur travail. En plus de profiter du cadre, des carrés potagers y sont cultivés. Un lieu de plaisir et de partage.

Un espace vert inauguré au cœur de Figuerolles

En accord avec sa politique de soutien aux acteurs locaux, la maire de Montpellier, Hélène Mandroux, accompagnée de trois de ses adjoints – Audrey Delagrange, Philippe Thinès et Christian Bouillé – était en visite au quartier Figuerolles, jeudi. Au programme : tour des associations, discussion avec les commerçants, et surtout, inauguration d’un square très original. Le square du Père Bonnet, espace vert de proximité, a été voulu et imaginé par les riverains. «~Ce lieu est à vous, vous l’avez voulu, on vous a aidé. Mais surtout, c’est vous qui l’avez créé. C’est grâce à vous. (…) Continuez dans cette direction pour créer le Montpellier que nous voulons.~» a déclaré à cette occasion Hélène Mandroux. «~Rendre les citoyens responsables de leur quartier », voilà l’un des buts de la mairie et des associations du quartier, comme Figues’n’roll. Yann Decaix, président très investi de l’association, souligne le succès de ce type d’initiative citoyenne~: «~Nous sommes très contents de redynamiser le quartier et d’avoir une oreille attentive.~» Une inauguration qui, calendrier municipal oblige, intervient un an après l’ouverture du square au public.

Du jardin à l’espace de jeu : un bol d’air dans la ville

Il n’aura fallu que quatre mois à la mairie pour détruire l’ancien bâtiment et offrir au quartier cet espace de 326 m². Quelques installations s’y ajoutent~:~jeux pour enfants, bancs, fontaine, pergola, plantations et arbres fruitiers. Livré au printemps 2012, le square est immédiatement investi par les habitants. Uniques à Montpellier, les carrés potagers du square, sont devenus des jardins partagés ou chacun apporte sa graine, sans trop se soucier de savoir qui en récoltera le fruit. Le compost fabriqué avec les gamins du quartier, déborde, victime de son succès. Au quotidien, on y fait une halte pour boire un verre avec les voisins et les amis, écouter un morceau de guitare ou arracher quelques mauvaises herbes au passage. Pour Ahmed, qui habite à deux pas de là, ce type d’espace est essentiel en ville~:~«~On vit toute l’année dans des petits logements, sans jardin, sans espace. Ici on se retrouve après le travail pour se détendre, boire un coup, discuter, c’est plus sympa et moins cher que la terrasse du café.~» Et les dimanches ensoleillés, à l’heure ou l’église de l’Immaculée Conception appelle ses fidèles, les jardiniers du Père Bonnet, eux, se retrouvent pour partager les fruits et légumes du travail collectif. Reste à savoir si la joyeuse équipe du square transposera l’essai, en se saisissant également du square Coursindel, tout proche, squatté puis fermé au public depuis six mois. •

Matinale du jeudi 31 janvier

Tous les jeudis, les membres de l’équipe d’Haut Courant animent la matinale sur Radio Campus Montpellier.

Au programme du 31 janvier :

 Les titres de l’actualité internationale et nationale – Coline Chavaroche

 Interview de Camille Martin, envoyée spéciale de Haut Courant en Egypte – Jordane Burnot / Alix Moréteau

 Journal d’informations locales – Météo – Pauline Chabanis

 Chronique : Les zones humides – Simon Robert

 Reportage sur la première dauphine de Miss Ronde – Mathilde Roux / Coralie Pierre

 Interview de Philippe Lermine, responsable de la sécurité routière à la Direction départementale des territoires et de la mer de l’Hérault – Lucie Lecherbonnier

Animation : Alix Moréteau

Egypte : un anniversaire en images

Pour les deux ans de la révolution égyptienne du 25 janvier 2011, la place Tahrir est devenue une nouvelle fois le centre de la contestation. Commémoration des martyrs et manifestation contre le régime des Frères musulmans, ils étaient plusieurs milliers, vendredi dernier, à rejoindre la fameuse place de la Libération pour exprimer leur mécontentement.

Egypte : deux ans après, la révolution continue

Hier, les Égyptiens ont rejoint une nouvelle fois la place Tahrir, là où tout avait commencé deux ans plus tôt. Sur un fond de tension, les revendications ont été émises haut et fort. Rares ont été les véritables commémorations de la révolution du 25 janvier 2011, l’heure était aux accusations.

Les restes de gaz lacrymogènes de la veille restent en suspend et le nez piquotte. En ce vendredi matin, jour de prière, ils ne sont pas nombreux à se recueillir sur la place Tahrir. Quelques milliers certes, mais on est loin des grands rassemblements euphoriques de l’année précédente, pour le premier anniversaire de la révolution. Sur le terre-plein central, le « Musée de la révolution » a ouvert ses portes. Photos et textes mettent à l’honneur les jeunes martyrs de la révolution. La commémoration s’arrête là.

Les partisans des Frères ne sont pas très nombreux et se font discrets. Aux contraire, les opposants à Mohamed Morsi et aux Frères sont présents en masse et le font savoir. Plusieurs slogans se partagent l’affiche entre les lampadaires : « A bas le guide Suprême », « Non à la Constitution des Frères » et le célèbre « Le peuple veut casser le régime » du 25 janvier 2011. Dans un coin, un portrait géant de Gamal Abdel Nasser sert de point de ralliement aux nasséristes nostalgiques.

Il est 13 h, la prière est terminée, la foule commence à prendre la place Tahrir d’assaut. Les shebab jeunes] de la révolution sont là. « La révolution continue. Je suis là pour manifester contre les Frères. », explique Hisham, « Ils nous ont pris notre révolution. ». Les Ultras Ahlawy avec leur drapeaux sont présents et mènent des cortèges à travers Tahrir. Tous demandent, expressément, le jugement des accusés pour le massacre de Port Saïd, où 72 de leurs amis ont perdu la vie le [1er février 2012.

Des milices civiles surveillent la place pour prévenir les harcèlements sexuels. Les femmes, peu nombreuses, restent en groupe. Dans un coin, une dizaine d’entre elles enchaînent les « Dégage » et autres slogans vindicatifs. Parfois un homme tente de placer un slogan mais c’est peine perdue, les femmes sont plus nombreuses et leur voix portent loin. Il se déclare vaincu le sourire aux lèvres.

« On vous voit »

Dans l’après-midi, les manifestants se font plus nombreux. La nuit tombe et les rues du centre-ville sont noires de monde. Bilal et ses amis affichent fièrement à leur bras un auto-collant « Shayfeenkom » on vous voit], avec un numéro à composer en cas d’urgence et l’adresse d’un site internet pour toute information [(shayfeencom.org). Cette organisation souhaite assurer, avant tout, la sécurité des manifestants. « Je ne suis pas ici aujourd’hui pour manifester contre Morsi. », explique Bilal, 25 ans, employé dans une agence de sécurité. « C’est notre président, il a été élu démocratiquement. Je suis venu demander une remaniement du gouvernement et une séparation claire entre le pouvoir et les Frères. Ils s’impliquent trop dans le nouveau régime, ils doivent rester à leur place, c’est tout. ». « Mais je ne suis pas d’accord avec les gens qui demandent la chute de Morsi. C’est ridicule. Aujourd’hui, on doit reconstruire l’Egypte et une nouvelle révolution n’apportera que des problèmes. », ajoute-il avant e rejoindre ses amis dans un café de Bab El-Louk.

Affrontements mortels

Avec la nuit, les tensions resurgissent. De la place Bab El-Louk à Qasr El Aïni, en passant par Zaad Zaghloul et sharia Falaky, des centaines de policiers sont déployés. Les barrages de fil barbelé empêchent tous les véhicules de circuler dans la zone du Parlement et du ministère de l’Intérieur. En train de dormir dans de vieux bus, des policiers en civils attendent de passer à l’action. Peu à peu, les familles quittent la place Tahrir et les jeunes tentent de s’attaquer aux murs. Les bombes de gaz et les pierres volent à nouveau. A quelques centaines de mètres, les Ultras Ahlawy manifeste près du pont du 6 Octobre. Ils déclarent haut et fort que le jugement du lendemain, pour les responsables du massacre de Port Saïd, devra répondre à leurs attente, sinon leur colère sera fatale. Les affrontements ne se font pas attendre. A Suez, la situation est plus violente. Dans la soirée, tous les gouvernorats connaissent des troubles. A 22 h, le Ministère de la Santé fait état de 5 morts et de plusieurs centaines de blessés.

Comme le 25 janvier 2011, les gaz lacrymogène se répandent dans le centre-ville du Caire et les pierres volent sur la place Tahrir. La révolution continue certes, mais personne ne sait vraiment dans quel direction. Il y a deux ans, les Égyptiens ont découvert le pouvoir de la rue et ils ne sont pas prêts de le lâcher.

Karabatic et les paris truqués, des révélations accablantes pour le joueur

A la veille de son audition devant un juge d’instruction montpelliérain, de nouveaux rebondissements dans l’affaire des soupçons de paris de matchs truqués mettent à mal la défense de Nikola Karabatic.

Trahi par son ordinateur et son téléphone portable.

Alors qu’il avait nié s’intéresser au match Cesson-Montpellier du 12 Mai 2012 qui fait l’objet de suspicion de paris truqués, le téléphone portable du joueur de handball semble prouver le contraire. Selon des récentes révélations du quotidien Midi Libre, le juge d’instruction a pris connaissance d’éléments troublants : la veille du match au soir, l’application « Parions Sport ! » qui permet de miser ou de consulter les cotes des paris sur le site de la Française des Jeux, était téléchargée sur l’iPhone de Nikola Karabatic. Le lendemain c’est-à-dire le jour du match, le même iPhone se connecte sur le site « Parions Sports » et consulte la cote du fameux pari sur le score à la mi-temps du match au coeur de l’affaire. Si aucun pari en ligne n’a été effectué à partir dudit téléphone, trois captures d’écrans découvertes dans l’ordinateur portable du joueur prouvent que ces connexions au site internet de la FDJ ont bien eu lieu.

Le rôle de sa compagne au coeur de l’affaire.

Reste la question du détenteur de l’iPhone au moment des connexions suspicieuses. S’il est avéré que c’est le joueur lui-même qui est l’auteur de celles-ci, sa ligne de défense serait plus difficile à tenir. En effet, Nikola n’a eu de cesse de nier depuis le début de l’affaire avoir jamais parié contre sa propre équipe. En revanche, sa compagne Géraldine Pillet, ainsi que le couple formé par son frère Luka Karabatic et Jennifer Priez ont avoué avoir succombé à la tentation des paris frauduleux. Puisque Géraldine a reconnu avoir parié 1500 euros de son initiative personnelle, elle pourrait aussi avoir été en possession du téléphone personnel de Nikola Karabatic, ce qui justifierait les connexions au site internet de pari sportif et disculperait le joueur de tout soupçon. Souvent désigné comme la tête pensante de l’opération, le trio a été entendu au tribunal de Montpellier le 24 Janvier dernier, mais aucune déclaration n’a laissé filtrer de nouvelles informations quant à l’avancée de l’affaire.

Les paris frauduleux ont-ils été financés par la « caisse du vestiaire » du MAHB ?

C’est la question que se pose désormais les enquêtes de la SRPJ de Montpellier ainsi que les policiers de l’Office central des Courses et des jeux. La « caisse du vestiaire » est une sorte de pot commun entre les joueurs et les membres du staff que l’on retrouve dans des nombreuses équipes de sport tout niveaux confondus. Selon les gains récoltés, elle sert en général à financer des courts séjours de vacances aux joueurs ainsi que leurs épouses. Or l’année dernière, la gestion de celle de l’équipe du MAHB était confié à… Luka Karabatic. Avec l’arrivée des jeux olympiques, aucun départ n’avait été prévu et c’est ce dernier qui a conservé le montant qu’elle contenait, soit une somme approximative de 6000 euros. Pour les enquêteurs se pose la question de savoir si c’est cette cagnotte qui a permis de financer une partie des paris frauduleux, et si tel devait être le cas, si la décision prise faisait suite à une initiative personnelle de Luka Karabatic ou relevait d’une décision collective de l’équipe montpelliéraine.