MUSIQUE – 10e Koa Jazz Festival : une programmation éclectique

« Du jazz partout et pour tous ! ». C’est la devise du Koa Jazz Festival, et pour sa dixième édition du 16 au 26 novembre, il ne déroge pas à la règle.

Au programme : Journal Intime, Susheela Raman, Thomas de Pourquery & Supersonic, David Eskenazy Trio, Mooncat, Kiera Lorelle, La Guiguinche, Gérard Pansanel, Fälk et bien sûr le Grand Ensemble Koa. Mêler des musiciens reconnus et des artistes régionaux participe à la richesse de la programmation et à la renommée du Festival.

Le Collectif Koa, organisateur de l’évènement, nous transporte cette année vers d’autres lieux, en plus de l’éternel JAM et du Dôme, à l’instar du Chai du Terral, La Tendresse, La Vignette, le Musée des Moulages ou encore La Petite Scène. La diversification des lieux permet une multiplication des formats avec en plus des concerts, une sieste musicale, du jazz en gare ou encore un brunch/concert. Une manière de s’adresser au plus grand nombre et de toucher tous les publics.

Car le mot d’ordre du Koa Jazz Festival, c’est la rencontre. Et les actions culturelles en sont l’occasion. Lors d’une résidence au Chai du Terral, du 15 au 17 novembre, le Grand Ensemble Koa a effectué un travail pédagogique sur le territoire de la Métropole, avec une participation des élèves du conservatoire. Le lundi 20 novembre et le jeudi 23 novembre, le « Jazz rencontre les mômes » permettra aux enfants d’aborder la question du rythme, du solo, de l’improvisation et de l’histoire du Jazz à travers un jeu de questions/réponses auprès des musiciens.

La politique tarifaire du Festival reste abordable et de nombreux évènements sont gratuits, alors ne vous privez pas !

Agenda culturel #Octobre2017

Chaque jeudi, Haut Courant vous concoctera un agenda culturel, avec les principaux événements de la semaine à venir. Mais pour ne pas faire les choses à moitié, cette semaine l’agenda recouvrera tout le mois d’octobre, en espérant qu’il saura ravir le plus grand nombre. Une bonne occasion de mettre en valeur notre belle scène culturelle Montpelliéraine et ses principaux acteurs. Alors, faites votre choix !

CÔTÉ CONCERT :

Jeudi 12 octobre de 12h à 14h : Les pauses musicales #1 de l’association GAMME. Déconnectez-vous aux sons d’un jazz onirique le temps d’une pause déjeuner avec les premiers invités de cette édition : Connie and Blyde – Salle Jean Moulin à la Maison des Étudiants de l’Université de Paul Valéry.

[Informations et réservations

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Jeudi 12 octobre de 20h à 22h : Concert étudiant à l’Opéra Berlioz (tarifs préférentiels : pensez au Moon Pass pour les jeunes de 30 ans et moins).

Informations et réservations

Vendredi 13 octobre de 20h à 22h à l’Opéra Berlioz (Corum) : Concert d’ouverture de l’Opéra Orchestre National de Montpellier Occitanie. Au programme : Johannes Brahms « Symphonie n° 3 en fa majeur opus 90 », Claude Debussy « Children’s Corner » (orchestration Hans Abrahamsen) et Zoltán Kodály « Danses de Galánta ».

Informations et réservations

Mercredi 18 octobre : Live Music (Emma Ndobo & Mathieu Kibodi – Blues, Jazz, Soul) et dimanche 22 octobre : Jazzy Sunday (Mo’Times – Jazz) au Willie Carter Sharpe.

[Informations et réservations

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Mercredi 18 octobre à 20h : Canibal Dandies envahira le Nu-Bahia (Beaux Arts) d’un Jazz de la Nouvelle-Orléans, au grand bonheur des amateurs de Swing. Seulement 5€ !

[Informations et réservations

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Derniers concerts de la 22e édition des Internationales de la Guitare qui se terminera le 14 octobre : Inna de Yard au Rockstore le 12 octobre, Lucky Peterson le 13 octobre à la Salle Georges Brassens de Lunel et le 14 octobre : Pigalle à Lunel, Alexis HK à Jacou et Opéra ROM IV – De Django à Piazzolla, la création du festival, à l’Opéra Berlioz de Montpellier.

[Informations et réservations

 >http://www.les-ig.com]

Jeudi 19 octobre de 18h à 20h : Inauguration des nouveaux espaces commerces au Marché du Lez (apéritif de bienvenue suivi d’un live DJ set de Fred Pace, organisé par le Willie Carter Sharpe)

[Informations et réservations

 >https://www.facebook.com/events/1917302471930172/?acontext=%7B%22action_history%22%3A%5B%7B%22surface%22%3A%22dashboard%22%2C%22mechanism%22%3A%22calendar_tab_event%22%2C%22extra_data%22%3A%22%5B%5D%22%7D%5D%2C%22source%22%3A2%7D]

Jeudi 19 octobre à 20h : Mathieu Boogaerts sera en concert au Théâtre municipal Jean Villar.

[Informations et réservations

 >http://theatrejeanvilar.montpellier.fr/agenda/amer
]

Vendredi 20 octobre à 20h30 : Léon et Maïcee proposeront un subtil mélange de notes jazzy et d’influences hip-hop au Trioletto, la salle de spectacles pluridisciplinaires du service culturel du Crous de Montpellier..

[Informations et réservations

 >https://www.facebook.com/events/116556819036473/?acontext=%7B%22action_history%22%3A[%7B%22surface%22%3A%22dashboard%22%2C%22mechanism%22%3A%22calendar_tab_event%22%2C%22extra_data%22%3A%22[]

CÔTÉ THÉÂTRE, DANSE ET PERFORMANCE :

Du 12 au 14 octobre aura lieu la 2ème édition du Mèq Festival, mettant à l’honneur les arts numériques performatifs et la création audiovisuelle contemporaine.

[Informations et réservations

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Jeudi 12 octobre à 20h : « Nos serments » de Julie Duclos et Guy-Patrick Sainderichin (Compagnie l’In-quarto – Paris) au théâtre Jean Villar, très librement inspiré du film La Maman et la Putain de Jean Eustache. 2h40 avec entracte.

[Informations et réservations

 >http://theatrejeanvilar.montpellier.fr/agenda/amer
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Mardi 17 octobre à 20h30 : « L’heureux élu » dans le cadre des Théâtrales qui fait venir le meilleur du théâtre parisien à nous. Venez découvrir cette comédie d’Éric Assous, mise en scène par Jean-Luc Moreau, avec Bruno Solo, Yvan Le Bolloc’h, Yvon Back, Mélanie Page et Mathilde Pénin, à l’Opéra Berlioz du Corum.

[Informations et réservations

 >http://www.les-theatrales.com/ville?ville=montpellier
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Du 17 au 19 octobre à 20h : « Les carnets du sous-sol » au théâtre JC Carrière du Domaine d’O. Mais aussi « La forêt du miroir » du 25 au 27 octobre à 11h, une représentation de théâtre optique, sans paroles, à la croisée des chemins entre les arts plastiques, la chorégraphie et la vidéo. Toujours au Domaine d’O, plongez dans l’univers énigmatique de Magritte du 25 au 27 octobre à 16h30 avec le théâtre d’images « Le bleu du ciel ».

[Informations et réservations

 >http://www.domaine-do-34.eu/spectacles/tous-les-spectacles
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CÔTÉ EXPO ET INSOLITE :

Jeudi 12 octobre à 18h : Soirée Agnès b. street (musique par Boozig). Afin de célébrer l’arrivée du thème « street » dans la boutique, Agnès b. exposera des toiles de l’artiste L’Atlas (prêtées par la Galerie At Down).

[Informations et réservations

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Vendredi 13 octobre de 9h à 16h15 : Séminaire de l’association Carbone 14 (gérée par les étudiants du Master Conservation, Gestion et diffusion des oeuvres d’art du XXe et XXIe siècle de l’université Paul Valéry Montpellier 3) autour du centenaire du ballet « Parade ». Une riche programmation autour de conférences, de performances de danse et de projections.

[Informations et réservations

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Vendredi 13 octobre de 14h à 15h : Venez tenter de répondre à l’interrogation universelle « comment parler d’art aux enfants ? » au Musée Fabre.

[Informations et réservations

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Vendredi 13 octobre de 18h30 à 22h : Vernissage des nouvelles expositions Jacques Charlier, Une rétrospective, Saâdane Afif, « Là-bas » et «  Plurivers. Quatre études d’ethnologie imaginaire » à La Panacée.

[Informations et réservations

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Vendredi 13 octobre à 18h30 à l’Espace Saint Ravy : Vernissage de l’exposition « Radiographie de la nuit – mise en abyme de paradigmes » de Sandrine YGRIE (Montpellier). En présence de Rabii YOUSSOUS, Adjoint au Maire, délégué au quartier Centre.

[Informations et réservations

 >http://www.montpellier.fr/1893-espace-saint-ravy.htm
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Samedi 14 octobre à 14h30 : Le Zoo de Lunaret propose une visite guidée et une exposition qui sera alors inaugurée «  F. Hallé, 30 ans d’exploration des canopées forestières tropicales » à l’occasion de la Fête de la Science 2017 (du 7 au 15 octobre).

[Informations et réservations

 >https://fetedelascience.fr/pid35201/fiche-evenement.html?identifiant=12429191
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Jusqu’au 16 octobre : La 69e Foire Internationale, sous le thème de San Francisco, au Parc Expo (Pérols), accueille plus de 500 exposants.

[Informations et réservations

 >http://www.foire-montpellier.com
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Du 18 octobre 2017 au 7 janvier 2018 (inauguration le mardi 17 octobre à 18h30) : Nouvelle exposition au Pavillon Populaire « Ralph Gibson. La Trilogie, 1970-1974 », troisième exposition consacrée à la photographie américaine.

[Informations et réservations

 >http://www.montpellier.fr/506-les-expos-du-pavillon-populaire.htm
]

Samedi 28 octobre à 10h : Expo-vente de Nath Sakura au Studio B 612. L’occasion de découvrir à la fois un lieu de création singulier et une artiste locale de renom.

[Informations et réservations

 >https://www.facebook.com/events/895715497258132/?acontext=%7B%22action_history%22%3A%5B%7B%22surface%22%3A%22dashboard%22%2C%22mechanism%22%3A%22calendar_tab_event%22%2C%22extra_data%22%3A%22%7B%5C%22dashboard_filter%5C%22%3A%5C%22upcoming%5C%22%7D%22%7D%5D%2C%22ref%22%3A2%2C%22source%22%3A2%7D
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Jusqu’au 5 novembre 2017 : Exposition « Francis Bacon / Bruce Nauman, Face à face » au Musée Fabre de Montpellier.

[Informations et réservations->http://museefabre.montpellier3m.fr/EXPOSITIONS/Francis_Bacon_Bruce_Nauman._Face_a_face
]

Jusqu’au 15 décembre : L’oeuvre vidéo d’art contemporain d’Alex McLeod, tirée de l’exposition Simulation(s), est projetée sur le grand écran de la piscine olympique d’Antigone.

[Informations et réservations

 >http://www.mecenesdusud.fr/article/thunder-come,-oeuvre-video-dalex-mcleod-a-la-piscine-olympiqu-331.html
]

CÔTÉ CINÉMA :

Jeudi 12 octobre de 18h30 à 20h : Présentation du 39e Cinemed à la Gazette Café.

[Informations et réservations

 >https://www.facebook.com/events/276162089541016/?acontext=%7B%22action_history%22%3A%5B%7B%22surface%22%3A%22dashboard%22%2C%22mechanism%22%3A%22calendar_tab_event%22%2C%22extra_data%22%3A%22%5B%5D%22%7D%5D%2C%22source%22%3A2%7D
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Jeudi 19 octobre à 21h : Projection de Drive In : Twin Peaks (Fire walk with me) by D. Lynch à Victoire 2. L’occasion de voir ou revoir ce grand classique du cinéma lynchéen dans un contexte original et convivial.

[Informations et réservations

 >https://www.facebook.com/events/1709529645758147/?acontext=%7B%22action_history%22%3A%5B%7B%22surface%22%3A%22dashboard%22%2C%22mechanism%22%3A%22calendar_tab_event%22%2C%22extra_data%22%3A%22%7B%5C%22dashboard_filter%5C%22%3A%5C%22upcoming%5C%22%7D%22%7D%5D%2C%22ref%22%3A2%2C%22source%22%3A2%7D
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Vendredi 20 octobre à 20h30 : Soirée d’ouverture du CINEMED avec le film « Razzia » de Nabil Ayouch à l’Opéra Berlioz.

[Informations et réservations

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Lundi 23 octobre à 18h : Cocktail Cinemed chez Agnès b.

[Informations et réservations

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CULTURE – Le Cinemed s’expose

Mardi 3 octobre, dès 19h, l’hôtel Mercure de la Comédie accueillait le vernissage de l’exposition photo d’Éric Catarina. Réalisée dans le cadre de la 39e édition du Cinemed. Le photographe Sétois est devenu incontournable dans la région, en outre du Festival Jazz à Sète, dont il est bien entendu un habitué.

On a pu observer son travail singulier lors de l’exposition rétrospective des 30 ans du Rockstore, les Rockstories, fin 2016. Ces portraits d’artistes capturaient bien l’émotion et l’intensité des concerts. Ici, le photographe officiel du Cinemed s’attache à immortaliser le monde cinématographique, symbolisé par la bobine de film. Les acteurs posent et se mettent en scène, souvent seuls, mais parfois dans la complicité d’un duo.

Les visages qui défilent ne sont pas ceux des comédiens mais des personnes derrière le masque. Ces protagonistes qui participent à la richesse et à l’authenticité du cinéma méditerranéen. Retrouvez le programme du Festival dès ce soir en intégralité sur le site. Il sera présenté demain à 18h30 à la Panacée. Alors, tenez-vous prêts et action !

H.F. Diané : « Si l’écriture ne prenait pas une telle place dans ma vie, j’aurais été jazzman »

« Le Jazzman du Misanthrope » est un livre que vous ne trouverez dans aucune librairie. Pourquoi ? Car son auteur, H.F. Diané, a choisi le format numérique pour être publié. Ce jeune écrivain de 26 ans, originaire du Congo, a sorti son deuxième ouvrage au mois de janvier. Avec plus d’une « centaine d’histoires en stock », l’écriture est pour lui plus qu’un métier : une raison d’être.

Haut Courant : Tout d’abord, résume-nous l’histoire du « Jazzman »
En 1941, Egmond Parker, un pianiste de jazz noir américain, rêve de faire fortune. Il a une liaison avec une fille blanche, Fiona-Amaryllis, ce qui à l’époque était interdit par les lois ségrégationnistes. Qui plus est, cette fille est déjà fiancée. Tiraillée entre les deux hommes, elle choisit de s’enfuir en Suède, pays dont elle est originaire. Egmond, fou amoureux de Fiona-Amaryllis, décide de tout plaquer pour la suivre. Son bateau arrive en France, à Bordeaux, où il rate de peu la correspondance pour Göteborg. Il rencontre Aleksandre qui l’invite à rejoindre une ville prospère du Sud de la France qui ne connaît pas la guerre, Jefferson. Il accepte et découvre une ville riche, dirigée par le fortuné Lewis D. Whalbourg, qui vit reclus dans sa folie. Egmond devient son pianiste et découvre petit à petit son histoire…

Comment t’est venue l’idée de ce livre ?

Tout a commencé en 2005-2006 après avoir vu le film Aviator avec Leonardo Di Caprio. Ce film retraçait l’histoire d’Howard Hughes, un milliardaire américain, cinéaste, aviateur, homme à femmes… Au milieu de sa vie, il a sombré dans une espèce de folie. Il a commencé à vivre reclus dans son immense château avec ses majordomes, et cela jusqu’à la fin de sa vie. Il est passé du stade d’homme le plus adulé d’Amérique dans les années 40-50 à celui d’un vieillard mort seul dans sa demeure. Au moment où les brancardiers arrivent, on retrouve un vieil homme avec des longs cheveux, des ongles longs, avec vingt kilos en moins, tout rabougri. Et ça, ça a été ma premier source d’inspiration.
Par la suite, « Gatsby le magnifique », le livre de mon auteur préféré Francis Scott Fitzgerald, m’a beaucoup marqué. J’ai été frappé par l’histoire, son aspect romantique et je n’ai pas pu m’empêcher de faire le lien entre le personnage de Gatsby et Howard Hughes.
Mon livre est un hommage à « Gatsby le magnifique », il adopte le même schéma : un personnage de l’extérieur qui rencontre un homme immensément riche et qui raconte son histoire. Il traite de l’enrichissement, de l’Amérique toute puissante, de l’homme qui se perd dans sa vie à cause d’un amour perdu.

Ton livre recouvre plusieurs thèmes. Le jazz est notamment très présent. On pourrait même en ressortir une bande-son ! Que représente pour toi cette musique ?

Depuis tout petit, j’ai toujours eu une relation particulière avec le jazz. Quand j’étais au Congo, j’étais sensible à certaines mélodies, à certains instruments de musique et je n’arrivais pas à poser un nom dessus. Avec l’âge, j’ai fini par comprendre que c’était du jazz. Plus le temps passait, plus j’imprimais cette musique et j’ai fini par l’adopter. Au point que cela devienne aujourd’hui une véritable religion pour moi ! Au réveil, j’écoute du jazz et pareil quand je vais me coucher. Si l’écriture ne prenait pas une telle place dans ma vie, je pense que j’aurais été jazzman.

Le héros principal, Egmond Parker, fait souvent mention de sa couleur de peau. En quoi était-ce important d’appuyer sur ce trait ?

Avant j’avais une vision un peu utopiste de cette époque, des premières heures du jazz. Avec le temps, j’ai fini par réaliser, en lisant les biographies des grands jazzmen, qu’eux-mêmes n’étaient pas à l’abri du racisme. Par exemple, lorsqu’ils partaient en tournée, ils devaient aller dans les motels malfamés, réservés aux Noirs. A Las Vegas, ils chantaient dans des 5 étoiles, des hôtels huppés mais ils n’avaient même pas le droit d’y rester après leur représentation. C’est terrible.
Et plus je progressais dans l’écriture du livre, plus j’ai réalisé que j’avais tendance à m’éloigner un peu de cet aspect racial des choses à l’époque. Puis je me suis dit qu’il fallait que le lecteur baigne dans cette époque sans idéalisme. Je voulais qu’il soit vraiment confronté à ça, ce qu’était la vie d’Egmond Parker, la vie de dix millions de Noirs à ce moment-là.

De qui t’es-tu inspiré pour le personnage d’Egmond Parker ?

Nat King Cole, mon chanteur de jazz préféré. Et, curieusement, il y a beaucoup de gens qui m’ont dit en lisant l’histoire qu’Egmond Parker, c’était moi.

Qu’en penses-tu ?

Avec le recul, je me dis qu’il y a beaucoup de similitudes ! L’amour du jazz, les chapeaux… Je m’arrêterai là ! (rires)

Pourquoi avoir choisi cette époque ?

L’époque du jazz, c’est la Belle Epoque ! Les poids lourds du jazz comme Art Tatum, Lester Young sont au sommet de leur art. Une nouvelle génération est aussi en train d’émerger.
D’autre part, parce que l’histoire parle de la guerre aussi. On est en 1941, deux ans après le début du conflit, à un moment charnière où l’on va voir les Etats-Unis s’engager après l’attaque de Pearl Harbor.

Justement, la réalité et la fiction se mélangent souvent dans le récit. On y croise même des personnages réels comme Orson Welles ou Henry Ford…

Je pense que le roman historique a cette particularité de s’imprégner de la réalité, de la tourner de telle manière que le lecteur, qui ne connaît pas forcément l’Histoire, vient à douter. A ne plus distinguer le vrai du faux. Je trouvais ça beau aussi. Un roman comme « Ragtime » de E.L. Doctorow m’a inspiré, ça a été comme une révélation. Le but, c’est également que le lecteur fasse cet effort de recherche. De plus, cela renforce l’authenticité du roman.

Les personnages principaux sont tous attirés par des femmes qui leur échappent. Comment voulais-tu retranscrire les relations amoureuses ?

Avant tout, de manière romantique. C’est-à-dire qu’il y ait une espèce d’amour inaccessible. On est en 1941 et l’amour n’est pas du tout pareil que celui de nos jours. Il y avait un aspect beaucoup plus fusionnel, plus fort. On aimait une personne, on s’engageait avec elle pour toute la vie. Ce n’est plus trop le cas aujourd’hui.
Je voulais aussi mettre en avant le côté amour impossible. Aimer une personne sans forcément l’avoir. Les trois personnages principaux se démènent pour acquérir leur amour. Plus ils s’en rapprochent, plus ils s’en éloignent.

Ils ont aussi cette obsession de la richesse, cette quête d’un rang social plus élevé. Cela relate-t-il pour toi cet esprit « American dream » de l’époque ?

Oui. A l’époque et aujourd’hui aussi. Ce concept d’enrichissement rapide se retrouve moins aux États-Unis et plus dans les pays émergents. Ce que je voulais faire passer comme message, c’est cet aspect enrichissement à tout prix au point de renoncer aux valeurs morales. C’est encore d’actualité. On trouve des gens qui rêvent à tout prix de s’enrichir et qui négligent certaines choses.

Notamment leurs origines…

On trouve beaucoup de personnes qui, au lendemain de la guerre, se sont enrichies – les « nouveaux riches » – et qui étaient méprisées par la haute société. Et le seul moyen d’être adopté par cette classe sociale était de cacher un peu ses origines.

Pourquoi avoir fait le choix du livre numérique ?

J’avais essayé de faire publier mon premier roman, « Le Palais des Songes », en 2011. Mais ça n’avait pas pris auprès des éditeurs. Du coup, je me suis inspiré du modèle japonais qui consiste à publier les mangas dans des fanzines qui paraissent chaque mois. Ça a bien pris et j’ai réussi à être présent dans les librairies de Montpellier et notamment Sauramps. Mais il se trouve que je n’ai pas réussi à rentabiliser le fanzine étant donné que c’était moi qui l’imprimais. Je perdais même de l’argent.
Je me suis dit que j’allais basculer vers une version numérique. J’ai vu qu’avec Amazon, ça marchait très bien aux États-Unis et que ça commence à prendre en France grâce aux smartphones et aux tablettes.

Est-ce qu’Amazon t’impose des conditions comme le prix du livre ?

Non, c’est moi qui fixe le prix. Toutefois, il y a une règle non dite qui consiste à fixer le prix du livre d’un auteur débutant à 3€. On touche 70% des ventes et Amazon le reste.

Est-ce un modèle viable pour les auteurs ?

On trouve des auteurs qui vivent de ça. Il suffit d’être présent dans le top 100 d’Amazon pour commencer un peu à rentabiliser son livre. Des auteurs qui lancent leurs livres avec des éditeurs puissants comme Gallimard, Flammarion etc. n’arrivent pas forcément à vivre de ça dans le sens où ils sont obligés d’avoir un travail alimentaire à côté… Grâce à Amazon, ça a un peu changé. Je le conseille aux auteurs débutants car aujourd’hui, certains éditeurs de renom ont tendance à aller fouiner dans le top 100 d’Amazon voir les livres qui marchent bien et leur font signer des contrats.

Tu espères suivre ce chemin-là ?

C’est en réflexion. J’ai eu quelques contacts avec une grande maison d’édition. Ça aurait pu se faire, mais certaines choses ne me satisfaisaient pas : ils pouvaient m’imposer un changement de couverture, de titre, voire une partie de l’histoire ! Au final, on pond une histoire qui ne nous plaît pas forcément.

Comment vois-tu l’avenir ?

Tout dépendra du « Jazzman ». S’il marche, j’aimerais investir mes revenus dans le « Palais des songes » que je voudrais sortir en papier. Être publié en format papier reste mon rêve. Je suis très attaché à ce format.

Propos recueillis par Steve Rivière

Ray Everitt a bien failli être célèbre

A Gabian, petit village héraultais, tout le monde connait Ray, un anglais de 71 ans, artiste touche à tout, à la fois cascadeur, rugbyman, chanteur de jazz et cavalier.

C’est au milieu de la garrigue, au bout d’un chemin de terre, que se trouve la maison de Ray. Sa petite bicoque, il l’a construit de ses mains. Sa chambre est une caravane, le reste : des cloisons faites avec du bois de récupération. Le tout est chauffé avec un petit poêle à bois d’un autre âge. Son mode de vie est plutôt rustique pour un homme de 71 ans. Ray Everitt a une longue barbe blanche, façon ZZ Top. Bien portant et avec un fort accent anglais, il semble tout droit sortir d’un roman britannique. Il est arrivé en France en 1973. Comme beaucoup de ses potes londoniens, il a choisi de s’installer à Gabian à la fin des années 60 – début 70. « On était une bande de poètes. Les premiers sont partis à 14 en 1968, ils ont fait Jersey – Gabian en Vélo ! » raconte Ray. C’est un ami à lui, journaliste à la BBC, qui lui a donné envie de s’installer dans le coin. En aventurier touche à tout, Ray Everitt fonce au sud.

Fils de prolo londonien, il vivait dans l’ouest de Londres. Dès 14 ans, il chante dans un groupe de jazz et se passionne pour la musique, véritable fil rouge de sa vie. A l’âge de 16 ans, Ray écume les pubs de Londres, « je me battais quand on me cherchait » explique-t-il en montrant les poings. Une fois, il se bagarre avec deux flics «qui l’emmerdaient » c’est ce qui l’envoie en taule. Il fait 2 ans. C’est là qu’il apprend à jouer au rugby. Il est plutôt bon. Tant et si bien qu’il se retrouve à jouer à Twickenham et frôle la sélection en équipe nationale. Il arrête le rugby et continue d’avancer.

On est dans les années 50 – 60 Ray Everitt est jeune, fort et a une belle gueule. Avec les filles, ça marche. Il rencontre une « nana » de chez Putch Up, une boite de production de film. Il devient cascadeur. Dans ces années-là pas d’effets spéciaux. Dans le film le « Saint » avec Roger Moore il se défenestre du 4ème étage. Au sol, quelques matelas et cagettes d’oranges vides. Ray est un casse-cou mais ne sera jamais acteur, contrairement à son frère.

A Gabian, si tout le monde connait Ray c’est pour la musique. Peu après son arrivée en France, il se marie avec la fille de Boby Lapointe originaire de Pézenas un village juste à côté. Dans sa piaule, on peut apercevoir le portrait du chansonnier un peu partout. Même sur une bouteille de vin. Avec Roland Godard, le pianiste de Boby, il entame un duo. Ça marche. Il joue à travers toute la France et même en Suisse, où il a une petite de notoriété : « à Berne tout le monde me connaissait, je chantais, je faisais le con, on m’aimait bien » dit-il sans prétention. Pour lui c’est presque un jeu.

En 2002, Ray Everitt accomplit l’un de ses rêves. A l’âge de 60 ans, il part seul avec son cheval et sa guitare dans un périple de 1000 kilomètres jusqu’à Berne. Un voyage qu’il fait au profit d’enfants autistes, l’idée lui ait venue au détour d’une rencontre avec le psychologue, écrivain et clown Howard Buten. Quand on lui demande quel est son prochain projet, il lève ses yeux bleus vers le ciel avant de dire d’un air pensif « je ne sais pas, refaire mon périple à cheval mais avec une femme » en lâchant un sourire, sorte de clin d’œil à sa solitude.

Dernièrement, un reportage sur Eel Pie Island, a fait témoigner Ray, car il était là lorsque ce petit bout de terre au milieu de la Tamise est devenu un lieu incontournable de la scène blues-rock anglaise. Dans les années 50-60, Ray y a rencontré les plus grands : Mick Jagger, David Bowie, Charly Watson, Cyril Davis, Alexis Corner et bien d’autres. Etonnant que Ray Everitt ne fasse pas partie du lot. Mais il l’assure « je n’ai jamais voulu être célèbre. Ça ne m’intéresse pas. J’ai un fond de mégalomanie parce que j’aime monter sur scène. Car quand tu montes sur les planches tu te prends pour quelqu’un que le public ne pense pas pouvoir être. » Avant de quitter sa piaule un dernier coup d’œil sur les murs ornés de photos, articles et autres dédicaces parlant de lui ou de ses amis artistes, comme une sorte de chronologie anarchique de sa vie, posée là sur des murs qu’il a construit. Un ultime tour du propriétaire, et puis un au revoir sur le pas de sa porte.

Concert du Psychédélick Trio au Jam de Montpellier

A l’occasion de la sortie de son nouvel album « Jazz Ka Philosophie 7 », Franck Nicolas, trompettiste de jazz guadeloupéen se produisait au Jam de Montpellier jeudi 10 janvier. Avec Grégory Privat au piano et Arnaud Dolmen aux percussions, le « Psychédélick Trio » a enflammé un public éclectique le temps d’une soirée. Rencontre avec le Trio.


Concert et interview du Psychedelick Trio par masterjournalisme08

Nu jazzman à Montpellier: rencontre avec Vittorio Silvestri

Guitariste confirmé, qui combine l’interprétation et la composition, avec les cours à l’école Jam de Montpellier, le jazzman italien, qui a partagé la scène avec de grands noms comme Monty Alexander, Art Ensemble of Chicago ou Eliane Elias, nous reçoit pour dévoiler le parcours d’une vie marquée par ce style.

Le swing manouche nous fait battre des pieds lorsque Vittorio joue en rejoignant Gipsy Jazz Sessions qui joue tous les dimanche à la Pleine Lune. Avec le guitariste Claudio Della Corte, ils enchaînent des dialogues de thèmes, des rythmiques à vitesse d’enfer, et même des jeux insolites de percussions avec les guitares. Loin des apparences et malgré l’aisance dans le swing, comme dans le rag, ou la musique classique, c’est le jazz moderne que ce musicien cultive avec soin.

photopress.jpgHaut Courant : Vous jouez à présent dans plusieurs formations différentes : Florence Fourcade Quartet. Harpiswing , Jan van Nailtwijick Trio(formations à base de violon, harpe et trompette respectivement) et vous avez déjà une dense discographie. A quel moment avez-vous été attiré par le jazz ?

Vittorio Silvestri : Avec un père contrebassiste, j’ai été lié à la musique depuis mon plus jeune âge. J’aimais bien le rock, surtout celui des années 70 mais j’ai toujours été plus attaché au travail jazz à la guitare. J’ai découvert aussi avec Claudio (Della Torre). Il y a 27 ans, à l’adolescence nous avions que la voiture, les guitares et une grande envie de tourner. On a créé un groupe, un duo de guitare-jazz. On a nommé le groupe « Duodeno ». C’était une musique très viscérale…

Le Nu Jazz c’est donc votre genre de prédilection pour l’écriture? Pourriez-vous nous décrire le style en quelques mots ?

On l’appelle comme ça, c’est le jazz moderne, donc « new », un peu « intello » (rires). Oui, c’est dans ce style que je fais mes compositions. Il a une influence new-yorkaise. D’ailleurs, le jazz italien est bien plus marqué par le style américain que le jazz français. Cela date déjà dès l’arrivé des américains à la fin de la seconde Guerre Mondiale. Ensuite, en France, il y a eu des standards comme Django Reinhardt, Michel Legrain ou Sydney Bechet, qui ont eu une importante influence. En Italie, on s’inspire directement des États-Unis. Il faut dire que le niveau du jazz italien est très élevé et concurrentiel.

Il y a des nombreux jazzmen italiens installés en France, l’un des plus connus, Paolo Conte

Oui, parce qu’il y a beaucoup de « Paolos Conte » en Italie compte tenu du niveau. Il est difficile de se distinguer. Cependant, lorsqu’ils sont connus en France, ils sont souvent connus partout à l’étranger. Il y a également une avantage pratique pour venir en France, le statut du musicien est quand même moins précaire.

Comment trouvez-vous la scène musicale montpelliéraine ?

Pour une ville de cette taille, il y a une offre largement suffisante en termes générales. À ceci s’ajoute les écoles de musique et les stages disponibles. Par contre, comme dans toute ville étudiante, le jazz n’a pas une place très importante : un peu la dernière roue du carrosse. C’est dommage. Il est très difficile pour les élèves de trouver une salle pour faire des concerts. Même le Jam ne peut pas se permettre de passer que du jazz. Par contre, Montpellier est un peu le carrefour du Sud pour les rencontres musicales des musiciens confirmés, entre Nîmes, Toulouse, Nice…

De nous jours, on note quand même un certain engouement pour le manouche. De bons moments à venir pour le jazz ?

Le jazz manouche connait aujourd’hui une montée comme d’autres musiques « du monde ». Le jazz de façon générale est néanmoins dans une logique particulière : il est toujours resté parallèle à la musique commerciale. Dans le commerce, le rayon jazz est presque aussi important que tous les autres genres réunis, et il a toujours autant ou plus de succès. Ses amateurs sont aussi des nostalgiques du support, surtout de la pochette du vinyle. C’est un genre qui résiste, et fait de bonnes ventes.

Lorsque l’on écoute ce type de musique on dirait que l’inspiration, la créativité, est à la base. Or une maîtrise technique, de nature donc disciplinaire est évidente. Y a-t-il un conflit entre ces deux éléments ?

C’est la passion qui compte, même si ça fait cliché de le dire, il faut que cela vienne d’une introspection : D’abord se passionner, avoir un rapport à l’instrument, au style, en écoutant les autres, et ensuite faire interagir cet esprit créatif avec les connaissances théoriques qui sont aussi très importantes. Ceci dit, je préfère écouter un mauvais guitariste, avec de grandes qualités musicales, donc un bon sens de la mélodie, de l’esthétique, qu’écouter quelqu’un qui maîtrise la technique mais qui n’a pas ces qualités.

Quels projets avez-vous pour l’avenir ?

Nous préparons une nouvelle formation, Silvestri Nu Jazz Quartet, ça va être un jazz dépouillé ! Avec Claudio nous travaillerons sur des compos sérieuses, mais sans sombrer dans l’intellectualisme. Ça nous est déjà arrivé de finir des concerts à jouer tous les deux sur la même guitare…

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