Un mur symbolique s’écroule

Un mur de dominos, un mur symbolique, s’est écroulé. Clou de la soirée des commémorations pour l’anniversaire de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre, l' »Action domino » était très attendue par la foule. Rétrospective.

Levez les yeux au ciel, un ange vous observe

Des êtres mystérieux se sont posés sur les toits de Berlin. Une commémoration d’un genre nouveau surprend les passants entre la Porte de Brandebourg et Postdamer Platz ce lundi 9 novembre.

A l’occasion du vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, le théâtre Anu et les  » Bartel’s living statues  » ont organisé, sous la direction de Wolfgang Thierse, vice-président du Parlement allemand, le « Berlin Angels ». Représentant les âmes perdues du Mur de la honte, huit anges ont posé leurs ailes sur les toits de la capitale. Ce, à plusieurs heures de la journée.

Au milieu d’une foule en liesse et des festivités, le silence s’impose. Ces êtres gracieux représentent l’histoire personnelle des Berlinois à l’image de cet homme avec son attaché-case, et de cette femme élégante saluant les spectateurs. Ces anges à la fois statiques et mouvants, plongent leurs regards dans une foule encore vivante. Deux générations, deux instants de l’Histoire, se rencontrent. Pour un instant, la division ne tient plus, et l’union fait la force.

Le spectacle n’est pas uniquement dans les airs, mais aussi sur terre. D’un côté, des phonographes diffusent témoignages et contes afin de sensibiliser les passants. Petits et grands découvrent avec plaisir ces voix d’un autre temps. En continuant leur chemin, ils rencontrent une comédienne, vêtue d’un costume d’époque, qui les interpellent par son jeu. Symbolique et poésie étaient donc au rendez-vous pour le vingtième anniversaire de la chute du Mur.

Berlin s’invite à Montpellier

A l’occasion du 20ème anniversaire de la chute du mur de Berlin, la maison Heidelberg a organisé, le 9 novembre dernier, une reconstitution de l’évènement sur l’Esplanade Charles De Gaulle. Depuis plusieurs semaines déjà, les passants ont pu observer un faux mur de Berlin qu‘ils avaient pu transformer en œuvre d‘art. Les Montpelliérains étaient invités à utiliser marteaux et piolets pour abattre ce faux Mur de la honte.

Pour l’occasion les élus municipaux de Montpellier, Madame la maire Hélène Mandroux, l’adjoint à la Culture Michael Delafosse et l’adjoint délégué au Rayonnement international et au co-développement Jacques Touchon se sont exprimés au côté du directeur de la Maison Heidelberg, Kurt Brenner.

En marge de cette manifestation, des membres de l’association France Palestine solidarité ont souhaité exprimer leur opposition au mur israélien qui isole la Palestine.

Hélène Mandroux : « Août 1961, Novembre 1989 des dates qui resteront gravées dans la mémoire des européens que nous sommes ».
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Le président de l’association France Palestine solidarité Hérault, Robert Kissous explique son espoir de voir le mur reliant Israël à la Palestine tomber.
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A Bernauer Strasse, une commémoration placée sous le signe de l’émotion et du souvenir

Le Mémorial du Mur de Berlin ouvre le bal des commémorations en ce matin du lundi 9 novembre. Au 111 de la Bernauer Strasse, un bout de mur encore intact avec son mirador, une chapelle protestante de la réconciliation, un monument du souvenir et un centre de documentation… Quelques centaines de personnes, petites et grandes, sont venues rendre hommage aux victimes du Mur.

Il est des lieux où l’Histoire a laissé ses traces. Bernauer Strasse est de ceux-là. La construction soudaine du Mur, le 13 août 1961, a eu des conséquences particulièrement dramatiques pour les habitants de ce quartier. La rue a été divisée en deux. Ainsi, familles, amis et voisins furent séparés. Soudain, la maison d’en face faisait partie d’un autre système politique. Certains n’ont pas hésité à sauter de leurs fenêtres pour essayer de gagner Berlin Ouest et ont ainsi risqué leur vie. Certaines de ces tentatives de fuite réussirent. La violente séparation de la Bernauer Strasse a laissé derrière elle de profondes cicatrices, encore visibles aujourd’hui : une portion du dispositif de démarcation a été conservée.

C’est sur ce site que se dresse aujourd’hui le Mémorial du Mur de Berlin. Érigé en 1998, il porte l’inscription « À la mémoire de la division de Berlin du 13 août 1961 au 9 novembre 1989 et aux victimes du règne par la violence de la dictature communiste ». Le Mémorial comprend un tronçon du dispositif frontalier long de 60 mètres, conservé dans sa configuration originelle. Y a été ajouté un monument du souvenir, un centre de documentation du Mur de Berlin et la « Kapelle der Versöhnung » (la chapelle de la réconciliation). Ce qui constitue un ensemble de témoignages historiques qui sera transformé en un vaste lieu de mémoire au cours de ces prochaines années.

En ce lundi matin, la chapelle protestante de la réconciliation a accueilli une cérémonie religieuse rendant hommage aux victimes du Mur. Au milieu de la foule, des Berlinois, mais aussi des Autrichiens, des Polonais. Des enfants, des parents, des personnes âgées. L’émotion était palpable au milieu de cette foule disparate. À l’image de cette femme mettant une bougie devant le monument du souvenir. Nombreux furent ceux qui rendirent hommage par le dépôt d’une petite lumière ou d’une fleur. Un des côtés du Mur a effectivement accueilli des centaines de roses en son sein. Rouges, blanches, orangées. Des couleurs contrastant avec le froid et la tristesse que dégage cette paroi grise.

Le monde à Berlin en mémoire de la chute du Mur

Lundi soir, 9 novembre, la fête de la liberté, point d’orgue du vingtième anniversaire de la chute du Mur, a attiré des milliers de personnes. Instants choisis.

Désireuse de faire de cette révolte populaire un espoir pour les opprimés, la ville de Berlin a souhaité faire de cet anniversaire une fête de la liberté, « freiheit » en allemand.

La fête de la Liberté

Le parterre des officiels était à la hauteur de l’évènement : le président français Nicolas Sarkozy, le premier ministre britannique Gordon Brown, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton,le chef d’Etat russe Dmitri Medvedev comptaient parmi les hôtes de la chancelière allemande Angela Merkel. Chacun a rendu hommage, dans son discours, à la volonté des Berlinois. N’oublions pas les invités d’honneur, le dernier maître de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev, et l’ancien président polonais Lech Walesa.

Un ensemble de mille dominos géants décorés par des associations, des artistes, s’est écroulé en plusieurs temps, symbolisant la chute du Mur.

De la fête oui, de l’émotion un peu moins. Envahies par les touristes venant du monde entier, les festivités ont perdu de leur sens historique. Restait la joie d’être là, malgré la pluie battante.

La fête avant tout

Après deux heures et demi de festivités, Berlinois, Allemands et autres visiteurs, se sont quittés dans une explosion de couleurs, quelque peu embrumée

Texte et légendes : Alexis Cuvillier /
Enregistrement son : Laura Flores /
Images et vidéos : Julie Derache

Vingt-et-un photographes au pied du Mur

L’endroit ne pouvait être mieux choisi. A quelques mètres de la porte de Brandebourg, ultime symbole de la réunification, les photographies du Mur rencontrent celles des Berlinois qui l’ont fait tomber. Jusqu’au 6 décembre 2009, « Scènes et traces d’un mur » présente des regards croisés sur cette grande page de l’Histoire.

Du Mur de la honte à la liberté

1989-2009, voilà 20 ans que le Mur de Berlin est tombé. Un souvenir marquant que les Berlinois vont commémorer avec liesse ces prochains jours. Hautcourant.com se rend sur place pour couvrir l’évènement et mieux comprendre ce tournant de l’Histoire. Dès dimanche, retrouvez notre dossier spécial anniversaire de la chute du Mur.