L’East Side Gallery peinte par des Français

L’East Side Gallery est le plus grand vestige du Mur de Berlin. Long de 1,3 km, il est situé entre la gare de l’Est et le pont Oberbaumbrücke. Ce pan du Mur est célèbre pour sa centaine de peintures réalisées en 1990, par 118 artistes de 21 nationalités différentes. Rencontre avec deux artistes français, Muriel Raoux, Thiery Noir, qui ont participé à la réalisation de la plus grande galerie d’art en plein air.

« Ce qui était le plus surprenant, se rappelle Muriel Raoux, c’était la présence des gardes-frontières encore en poste en janvier 1990 lorsque nous avons commencé à peindre. Quelques mois auparavant, ils nous auraient tiré dessus. Là, ils nous ont laissé entreposer notre matériel dans les locaux du Checkpoint, et nous ont même prêté une échelle pour peindre en hauteur ! »

Cette jeune Française exilée à Berlin, côtoie à l’époque le milieu artistique berlinois. Elle prend des cours pour entrer aux Beaux Arts, et c’est grâce à l’appui d’un ami artiste berlinois, qu’elle a l’opportunité de laisser sa trace sur le Mur. Sa création appelée Yeux Grands Ouverts évoque, selon elle, l’avenir, l’espoir, tout en gardant en mémoire les évènements du passé, la nécessité de rester vigilant et de garder les yeux ouverts sur le présent.

Cette galerie à ciel ouvert est le symbole de la liberté retrouvée, celle de circuler. Pendant longtemps, cette partie du Mur située à l’Est reste inaccessible et austère, toute tentative pour l’approcher est immédiatement réprimée. Pourtant, dès 1984, deux jeunes artistes français, Thierry Noir et Christophe Bouchet, ressentent le besoin « de faire quelque chose contre ce mur angoissant ». Ils entament donc la création d’une vaste fresque murale qu’ils doivent peindre le plus vite possible pour éviter la répression. Leur but ? « Que les couleurs rongent le béton comme de l’acide, jusqu’à créer des trous énormes et faire tomber le colosse ». Ce phénomène devient rapidement une mode à Berlin-Est, et de nombreux jeunes artistes laissent ainsi leurs empreintes sur le mur.

Après le 9 novembre 1989, un projet spontané émerge et des artistes connus ou moins connus, berlinois ou internationaux, s’expriment sur le mur d’East Side Gallery avec pour seul fil rouge : Berlin divisé et sa réunification. Christine Mac Lean est la première artiste à y peindre en décembre 1989, immédiatement après la chute du Mur. De nombreux tableaux suivront dont le célèbre baiser fraternel entre Brejnev et Honecker du Russe Dimitri Vrubel.

Muriel Raoux se souvient : « les gens s’arrêtaient pour nous interroger, il y avait une ambiance bien particulière, créatrice, en ébullition. Les Berlinois de l’Est étaient ravis de voir le Mur prendre vie et se colorer. Quant à ceux de l’Ouest, ils pouvaient enfin voir l’autre côté du Mur. »

Mais la fresque subit rapidement les intempéries, la pollution et les graffites. C’est pourquoi en 2000, grâce au financement des associations Deutsches Lackinstitut GmbH et East Side Gallery e.V. une partie est restaurée. Neuf ans après, à l’occasion du vingtième anniversaire de la chute du Mur, la Künstlerinitiative East Side Gallery initie le projet de contacter tous les artistes ayant peint le mur en 1990, afin qu’ils reproduisent à l’identique leurs créations sur un mur entièrement vierge et colmaté. Ce projet ambitieux a coûté 2,5 millions d’euros et est financé en partie par l’Union Européenne, l’État allemand et la Fondation Lotto. La plupart des artistes répondent présents à l’appel et s’aident des clichés pris en 1990 pour reproduire leur œuvres.

Muriel elle aussi est revenue même si elle est maintenant traductrice. « J’ai hésité à venir car j’ai abandonné la peinture depuis plusieurs années, avoue-t-elle. Mais je ne regrette pas d’avoir fait le déplacement, tout était bien organisé. J’ai retrouvé des artistes au côté desquels j’avais travaillé sur le mur mais également des proches de Berlin. Par ailleurs, j’ai ressenti de nouveau l’enthousiasme des passants, et des Berlinois ravis de voir les couleurs reprendre vie. » Si c’est l’engagement et l’amour de l’art et de l’Histoire qui semblent avoir guidé le retour de Muriel Raoux à Berlin, ce n’est pas le cas de deux des artistes peintres qui ont refusé l’indemnité de 3 000 euros accordé par l’association. Barbara Greul Aschanta et Bodo Sperling ont demandé 15 000 euros pour reproduire leurs peintures.

Jusque là, les pouvoirs publics ont uniquement financé la restauration prévue pour les commémorations du 9 novembre dernier, et seuls des donneurs privés et l’association East Side Gallery e.V. contribuent à la restauration et la préservation de toutes les peintures depuis 1990. Reste maintenant à trouver un avenir à ce lieu de mémoire artistique pas comme les autres.

Entre espoir et doute, les juifs s’intègrent dans Berlin réunifié

La chute du Mur de Berlin et, plus globalement, l’effondrement du bloc soviétique ont bouleversé la situation des juifs en Europe de l’Est. Et d’abord à Berlin.

Sur les 11 000 juifs que compte aujourd’hui la capitale fédérale allemande, 80 % sont originaires de l’ex-Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). Au côté des États-Unis et d’Israël, l’Allemagne est devenue une terre d’immigration pour les populations juives. En 1990, une loi fédérale a facilité leur arrivée, leur assurant du même coup de meilleures conditions socio-économiques. Et, si vingt ans après, le nouveau Berlin n’a pas retrouvé son quartier juif d’antan, des parcelles de communauté se reforment.

Après la Seconde guerre mondiale, la grande communauté juive de Berlin est dévastée : « En 1945, seul un millier de juifs berlinois ont survécu à l’holocauste » explique Martin Jander, historien au Centre d’étude de la New-York University à Berlin.

Cimetière juif de Berlin

Avant 1933, 160 000 juifs résidaient dans la ville. Ceux qui ont fuit la barbarie nazie n’envisagent plus le retour dans une Allemagne divisée : « Ils ont préféré le rejet de leur origine tant le pays représentait pour eux la souffrance et l’horreur » précise Sigmunt A.Königsberg, représentant de la communauté juive berlinoise. Au début des années 1950, l’antisémitisme, renaissant au sein de l’URSS, amène de nombreux juifs à rejoindre Berlin. Entre 1961 et 1981, le mur les sépare en deux communautés : « En 1989, il n’y avait que 700 juifs en RDA » détaille Martin Jander. « Le gouvernement communiste, critique par rapport à l’Etat d’Israël, se méfiait d’eux, les soupçonnant d’être des espions américains ». A Berlin-Ouest, une population vieillissante de 6 000 personnes y vivait en quasi huis-clos.

9 NOVEMBRE 1989 : LE TEMPS DU RENOUVEAU

À partir de la réunification, des milliers de jeunes juifs arrivent de Saint-Pétersbourg, Kiev ou encore Riga. En doublant la population juive berlinoise, ils lui donnent un second souffle. Leur intégration est facilitée par leur soif d’apprendre la langue germanique. Alors qu’ils s’imprègnent de la culture allemande, leurs ainés peinent à trouver leurs marques : « L’identité des juifs nés avant 1945 est beaucoup plus marquée par le choc de l’holocauste » raconte Martin Jander. « Plus que le problème de langue, c’est l’intégration dans le peuple allemand qui leur est pénible ». La jeune génération entretient encore les traditions juives mais délaisse la pratique religieuse.

Pour M. Jander, les Allemands ont globalement pris conscience de l’impact gravissime du drame de la Shoah dans les années 70. Aujourd’hui, l’antisémitisme ethnique a disparu. Mais le chercheur dénonce l’émergence d’une nouvelle forme d’antisémitisme « déculpabilisant », une perception partagée par Sigmunt A.Königsberg : « Les jeunes Allemands ne veulent plus qu’on leur renvoie constamment la responsabilité de ce qui s’est passé pendant le IIIè Reich ». Une réaction qui peut mener à de nouvelles formes de haine xénophobe.

Les commémorations du 9 novembre accentuent, sans le vouloir, les doutes autour de l’identité juive en Allemagne. En ce jour, les juifs ne sont pas vraiment à la célébration de la chute du Mur. Dans la quiétude des synagogues, le massacre de la nuit du Cristal, perpétré par les nazis le 9 Novembre 1938, garde la primeur du souvenir. Martin Jander rappelle que les autorités n’organisent pas de cérémonie officielle qui entretiennent la mémoire du drame : « Jusqu’à maintenant, l’organisation est laissée aux autorités religieuses juives. Les politiciens n’en parlent pas. Ils préfèrent se focaliser sur la célébration de la chute du Mur ». Les juifs berlinois s’accommodent pourtant de ce malheureux hasard de calendrier, et se souviennent de la chute du Mur comme le début d’un mouvement de renouveau, dont ils n’imaginaient pas le poids avant 1989.

Pour approfondir :

Article de Frank Tétart et Alcidio Martins, Juifs et Allemands d’ex-URSS, des diasporas « russes » en Israël et en Allemagne. Sur le site Cairn.info

Enquête de Virginie Gimbert, Une immigration déqualifiante ? Immigrés juifs soviétiques à Berlin depuis 1989. Sur le site Cairn.info

EHRENFREUND Jacques, Mémoire juive et nationalité allemande. Les juifs berlinois à la Belle Epoque, PUF, Collection Perspectives Germaniques, 2000.

[[Photographie de une : Nouvelle synagogue de la rue Oranienburge située au centre de Berlin datant de la deuxième moitié du 19 ème siècle. Détruite lors de la Nuit du Cristal, elle fut entièrement reconstruite en 1993.

Photographie dans l’article : Cimetière juif de Berlin. Ce lieu de mémoire est situé à l’emplacement de l’ancien cimetière juif. Dans cette même rue, Hambourger Strasse, le premier hospice juif de Berlin de la fin du 19ème. Le bâtiment fut utilisé par les nazis pour regrouper les juifs avant de les envoyer aux camps. En 1943, ce cimetière a été profané par les nazis pour effacer le passé juif. Ces statuts en bronze représentent des adultes et des enfants aux regards vides et sans vie.]]

La Famille de Checkpoint Charlie

Lundi 9 Novembre 2009, 18h00. Alors que le monde a les yeux rivés porte de Brandebourg, la famille Doering, originaire de Berlin-Est, célèbre un anniversaire singulier au Checkpoint Charlie.

Aux abords de l’American sector de Checkpoint Charlie, une jeune fille demande aux passants de la prendre en photo avec sa famille, sous le panneau du plus célèbre poste-frontière berlinois.
A la nuit tombée et malgré la pluie, ils sont, enfants, parents et grands-parents, rassemblés autour du principal poste-frontière symbolisant les tensions entre les deux supergrands. Au-delà de la grande Histoire, ce lieu a été le témoin d’innombrables histoires personnelles, de sagas familiales.

C’est accompagné de deux bouteilles de Champagne, qu’ils sont venus effectuer un pèlerinage bien atypique. Sophie 20 ans, Filip 13 ans, Franck et Birgit 45 ans chacun, et les grands-parents Eva et Günter fêtent 20 ans de « liberté ». En effet, ce lieu leur évoque bien plus de souvenirs que la porte de Brandebourg.

Eva et Günter habitaient en 1961 non loin du Checkpoint. Travaillant à Berlin-Ouest, Eva se souvient de cette nuit d’Août comme si c’était hier. Elle nous raconte : «Je suis rentré chez moi et dehors, la tension était palpable. Quand je me suis réveillée le lendemain, un mur avait été construit. Je suis sortie pour partir travailler, mais on m’a interdit de passer. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait.» Günter explicite quant à lui l’affrontement entre deux mondes antagonistes : «j’ai assisté au face-à-face des Soviétiques et des Américains le 27 Octobre 1961, les Panzers étaient en position mais ils n’ont pas bougé ce jour là.»

La famille est prolixe en anecdotes liées aux difficultés rencontrées au quotidien à cause de cette partition de Berlin. Franck explique ainsi qu’Eva, sa mère, alors atteinte d’un cancer avait obtenu un laissez-passer pour bénéficier des soins à l’Ouest. Exemple éloquent des conditions qu’il fallait remplir pour passer du « bon côté du mur ».
Car, comme le souligne Franck, si : «la thèse communiste était bonne en théorie, elle a échoué dans la pratique. On était brimé: on ne pouvait rien faire, on ne pouvait pas choisir son université, on ne pouvait pas choisir sa destination de vacances…etc»

Vingt ans, ce n’est pas seulement la durée qui s’est écoulé depuis la chute du mur, c’est aussi l’âge de Sophie. En effet, en 1989, Birgit était enceinte de sa fille. Celle-ci n’a donc pas connu Berlin-Est, mais ses parents lui ont transmis ce souvenir comme héritage : «pour moi, c’est quelque chose de lointain, mais à travers mes parents c’est un peu mon histoire qui s’est jouée.»

Son père montre fièrement le sac que sa fille porte en bandoulière: il est aux couleurs de la Freie Universität de Berlin (crée en 1948) et tant convoitée par les jeunes étudiants de l’Est qui ne pouvaient s’y rendre.

C’est donc avec une pointe d’émotion qu’ils trinquent devant cet endroit chargé de souvenirs. C’est sous le célèbre panneau « You are leaving the American sector » que ces trois générations immortalisent un anniversaire trans-générationnel qui entremêle passé et présent.

Un mur symbolique s’écroule

Un mur de dominos, un mur symbolique, s’est écroulé. Clou de la soirée des commémorations pour l’anniversaire de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre, l' »Action domino » était très attendue par la foule. Rétrospective.

Levez les yeux au ciel, un ange vous observe

Des êtres mystérieux se sont posés sur les toits de Berlin. Une commémoration d’un genre nouveau surprend les passants entre la Porte de Brandebourg et Postdamer Platz ce lundi 9 novembre.

A l’occasion du vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, le théâtre Anu et les  » Bartel’s living statues  » ont organisé, sous la direction de Wolfgang Thierse, vice-président du Parlement allemand, le « Berlin Angels ». Représentant les âmes perdues du Mur de la honte, huit anges ont posé leurs ailes sur les toits de la capitale. Ce, à plusieurs heures de la journée.

Au milieu d’une foule en liesse et des festivités, le silence s’impose. Ces êtres gracieux représentent l’histoire personnelle des Berlinois à l’image de cet homme avec son attaché-case, et de cette femme élégante saluant les spectateurs. Ces anges à la fois statiques et mouvants, plongent leurs regards dans une foule encore vivante. Deux générations, deux instants de l’Histoire, se rencontrent. Pour un instant, la division ne tient plus, et l’union fait la force.

Le spectacle n’est pas uniquement dans les airs, mais aussi sur terre. D’un côté, des phonographes diffusent témoignages et contes afin de sensibiliser les passants. Petits et grands découvrent avec plaisir ces voix d’un autre temps. En continuant leur chemin, ils rencontrent une comédienne, vêtue d’un costume d’époque, qui les interpellent par son jeu. Symbolique et poésie étaient donc au rendez-vous pour le vingtième anniversaire de la chute du Mur.

Berlin s’invite à Montpellier

A l’occasion du 20ème anniversaire de la chute du mur de Berlin, la maison Heidelberg a organisé, le 9 novembre dernier, une reconstitution de l’évènement sur l’Esplanade Charles De Gaulle. Depuis plusieurs semaines déjà, les passants ont pu observer un faux mur de Berlin qu‘ils avaient pu transformer en œuvre d‘art. Les Montpelliérains étaient invités à utiliser marteaux et piolets pour abattre ce faux Mur de la honte.

Pour l’occasion les élus municipaux de Montpellier, Madame la maire Hélène Mandroux, l’adjoint à la Culture Michael Delafosse et l’adjoint délégué au Rayonnement international et au co-développement Jacques Touchon se sont exprimés au côté du directeur de la Maison Heidelberg, Kurt Brenner.

En marge de cette manifestation, des membres de l’association France Palestine solidarité ont souhaité exprimer leur opposition au mur israélien qui isole la Palestine.

Hélène Mandroux : « Août 1961, Novembre 1989 des dates qui resteront gravées dans la mémoire des européens que nous sommes ».
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Le président de l’association France Palestine solidarité Hérault, Robert Kissous explique son espoir de voir le mur reliant Israël à la Palestine tomber.
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A Bernauer Strasse, une commémoration placée sous le signe de l’émotion et du souvenir

Le Mémorial du Mur de Berlin ouvre le bal des commémorations en ce matin du lundi 9 novembre. Au 111 de la Bernauer Strasse, un bout de mur encore intact avec son mirador, une chapelle protestante de la réconciliation, un monument du souvenir et un centre de documentation… Quelques centaines de personnes, petites et grandes, sont venues rendre hommage aux victimes du Mur.

Il est des lieux où l’Histoire a laissé ses traces. Bernauer Strasse est de ceux-là. La construction soudaine du Mur, le 13 août 1961, a eu des conséquences particulièrement dramatiques pour les habitants de ce quartier. La rue a été divisée en deux. Ainsi, familles, amis et voisins furent séparés. Soudain, la maison d’en face faisait partie d’un autre système politique. Certains n’ont pas hésité à sauter de leurs fenêtres pour essayer de gagner Berlin Ouest et ont ainsi risqué leur vie. Certaines de ces tentatives de fuite réussirent. La violente séparation de la Bernauer Strasse a laissé derrière elle de profondes cicatrices, encore visibles aujourd’hui : une portion du dispositif de démarcation a été conservée.

C’est sur ce site que se dresse aujourd’hui le Mémorial du Mur de Berlin. Érigé en 1998, il porte l’inscription « À la mémoire de la division de Berlin du 13 août 1961 au 9 novembre 1989 et aux victimes du règne par la violence de la dictature communiste ». Le Mémorial comprend un tronçon du dispositif frontalier long de 60 mètres, conservé dans sa configuration originelle. Y a été ajouté un monument du souvenir, un centre de documentation du Mur de Berlin et la « Kapelle der Versöhnung » (la chapelle de la réconciliation). Ce qui constitue un ensemble de témoignages historiques qui sera transformé en un vaste lieu de mémoire au cours de ces prochaines années.

En ce lundi matin, la chapelle protestante de la réconciliation a accueilli une cérémonie religieuse rendant hommage aux victimes du Mur. Au milieu de la foule, des Berlinois, mais aussi des Autrichiens, des Polonais. Des enfants, des parents, des personnes âgées. L’émotion était palpable au milieu de cette foule disparate. À l’image de cette femme mettant une bougie devant le monument du souvenir. Nombreux furent ceux qui rendirent hommage par le dépôt d’une petite lumière ou d’une fleur. Un des côtés du Mur a effectivement accueilli des centaines de roses en son sein. Rouges, blanches, orangées. Des couleurs contrastant avec le froid et la tristesse que dégage cette paroi grise.

Le monde à Berlin en mémoire de la chute du Mur

Lundi soir, 9 novembre, la fête de la liberté, point d’orgue du vingtième anniversaire de la chute du Mur, a attiré des milliers de personnes. Instants choisis.

Désireuse de faire de cette révolte populaire un espoir pour les opprimés, la ville de Berlin a souhaité faire de cet anniversaire une fête de la liberté, « freiheit » en allemand.

La fête de la Liberté

Le parterre des officiels était à la hauteur de l’évènement : le président français Nicolas Sarkozy, le premier ministre britannique Gordon Brown, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton,le chef d’Etat russe Dmitri Medvedev comptaient parmi les hôtes de la chancelière allemande Angela Merkel. Chacun a rendu hommage, dans son discours, à la volonté des Berlinois. N’oublions pas les invités d’honneur, le dernier maître de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev, et l’ancien président polonais Lech Walesa.

Un ensemble de mille dominos géants décorés par des associations, des artistes, s’est écroulé en plusieurs temps, symbolisant la chute du Mur.

De la fête oui, de l’émotion un peu moins. Envahies par les touristes venant du monde entier, les festivités ont perdu de leur sens historique. Restait la joie d’être là, malgré la pluie battante.

La fête avant tout

Après deux heures et demi de festivités, Berlinois, Allemands et autres visiteurs, se sont quittés dans une explosion de couleurs, quelque peu embrumée

Texte et légendes : Alexis Cuvillier /
Enregistrement son : Laura Flores /
Images et vidéos : Julie Derache

Du Mur de la honte à la liberté

1989-2009, voilà 20 ans que le Mur de Berlin est tombé. Un souvenir marquant que les Berlinois vont commémorer avec liesse ces prochains jours. Hautcourant.com se rend sur place pour couvrir l’évènement et mieux comprendre ce tournant de l’Histoire. Dès dimanche, retrouvez notre dossier spécial anniversaire de la chute du Mur.