José Bové : « L’exploitation du gaz de schiste n’a plus aucun avenir »

Il y a de l’eau dans le gaz pour José Bové. L’eurodéputé exprime les raisons de son opposition à l’exploitation de ce gaz non-conventionnel, qui fait déjà des dégâts aux États-Unis et au Canada.

Annick, une étudiante québécoise représente la francophonie à Vancouver

Aux Jeux Olympiques de Vancouver, la jeunesse francophone est bien représentée. Annick, étudiante québécoise à l’université Laval, en Études Internationales et Langues Modernes, spécialité Développement du Tiers-Monde, est très impliquée dans le monde associatif et la vie universitaire. Elle a dernièrement participé aux Jeux du Québec et aux Jeux de la francophonie canadienne. C’est tout naturellement qu’elle a rejoint le Conseil Jeunesse Francophone de la Colombie-Britannique pour vivre la fièvre des Jeux Olympiques. Elle témoigne pour Hautcourant.

Dans quel cadre se déroule ta participation aux Jeux Olympiques de Vancouver ?

Je travaille pour le Conseil Jeunesse Francophone de la Colombie-Britannique en tant qu’agente de projets pour les Olympiques. Notre association avait deux projets pour les Olympiques.

Le premier était d’accueillir une délégation pan-canadienne de jeunes francophones provenant des différentes provinces et territoires du Canada. Pendant une semaine, cette délégation, composée d’une vingtaine de jeunes, a fait du bénévolat pour la Place de la Francophonie sur Granville Island. Ces jeunes étaient chargés de l’accueil des visiteurs, de l’accueil des artistes, de la logistique, de la circulation, etc… Ils ont également visité le quartier du Downtown Eastside, connu pour être le quartier des sans-abris, ici, à Vancouver. Ils ont aussi assisté à plusieurs spectacles offerts à travers la ville dans le cadre des Olympiques. Leur séjour était de huit jours. L’expérience semble avoir été inoubliable. Des amitiés se sont créées et ils rapportent de nombreux souvenirs de cette aventure…

Le second projet, mon projet, est l’organisation et la participation à une parade costumée. Elle se déroule chaque soir, sur Granville Island, juste avant les spectacles sur la scène principale de la Place de la Francophonie. La parade est dirigée par une compagnie de Rhode Island (USA) qui se nomme Big Nazo. Ils sont ici avec six de leurs membres et une soixantaine de costumes d’extraterrestres pour envahir Granville Island et inviter les touristes à venir assister aux spectacles francophones.

Peux-tu m’en dire un peu plus sur cette parade ?

Une quinzaine de jeunes provenant des quatre écoles francophones de la grande région de Vancouver fait partie chaque soir de la Parade Big Nazo. D’autres jeunes d’écoles d’immersion française, des bénévoles et beaucoup d’autres personnes prennent aussi part à cette parade monstrueuse ! Elle est accompagnée d’une fanfare, toute vêtue de bleu et de blanc, les couleurs de la francophonie.

C’est une parade complètement folle, avec des personnages drôles, colorés, amusants. Les enfants y assistant ont toutes sortes de réactions : ils sourient, ils rigolent, ils pleurent ou sont quelques fois effrayés. La parade rend les gens heureux, ils dansent avec nous. Chaque soir, c’est vraiment un moment magique.

Quel est le rôle du Conseil Francophonie Jeunesse de la Colombie-Britannique ?

Représenter la jeunesse francophone de la Colombie-Britannique dont Vancouver est la principale métropole. Cette jeunesse francophone représente une minorité dans toutes les provinces canadiennes. Même si beaucoup de gens parlent le français, peu de jeunes l’utilisent à l’extérieur des cours ou de la maison. Peu d’activités sont offertes en français. La vie se passe majoritairement en anglais. Les langues parlées ici sont davantage le mandarin, l’indien… Le français est souvent loin derrière. Les jeunes ne sont pas incités à parler le français et ne s’identifient pas particulièrement à la culture francophone. Cette dernière n’est pas vraiment mise en évidence à Vancouver.

As-tu rencontré des Français à Vancouver ?

Ah oui ! Il y a beaucoup de Français composant la population francophone ici. Où je travaille, 50% au moins sont français. Mais, dans mon association, nous sommes tous québécois. J’avais déjà des amis québécois ici, mais je me suis aussi fait quelques amis mexicains et j’ai un super coloc français ! Je lui ai fait découvrir la culture québécoise qu’il n’a pas « kiffé » à la base. Il a eu des difficultés à comprendre notre accent (rires) ! Mais j’ai un peu réussi à le lui faire aimer et il rencontre de plus en plus de québécois. Au final, je ne crois pas qu’il nous déteste (rires) !

Pourquoi as-tu souhaité participer à ce projet ?

Vivre les Olympiques dans son pays est une expérience unique ! Vancouver est une ville qui m’a toujours intriguée. J’ai souvent entendu parler de la ville et de la mentalité des gens d’ici. J’avais envie de vivre à Vancouver, en plus de vivre des Olympiques. J’avais également envie d’acquérir une expérience concrète. Prendre une pause dans mes études pour mettre en application ce que j’ai appris et voir ce que je peux apporter à la jeunesse francophone ici. C’est un peu comme un stage rémunéré. Cela me permettra de voir si je suis vraiment faite pour travailler avec des jeunes. Je souhaite pratiquer un métier en rapport avec les adolescents qui tend vers l’enseignement, mais hors du milieu scolaire traditionnel. Cet emploi est l’occasion parfaite pour moi de me tester !

Quelles sont tes impressions sur les Jeux Olympiques ?

Les Jeux sont définitivement rassembleurs. Je n’ai jamais vu autant de drapeaux canadiens portés par autant de gens en même temps. Ils font la queue pour acheter des articles made in Canada pour afficher leur fierté nationale. Ce phénomène est surprenant pour moi qui vient du Québec, et qui voit rarement le Canada autant « affiché ». Dans les bars et restaurants du centre ville, on chante constamment le « Oh Canada » et les gens lèvent leur verre au pays et à l’équipe canadienne. Puis, Vancouver est juste une trop belle ville !

En arrivant, j’étais complètement contre cet esprit olympique. J’ai suivi de près les mouvements anti-olympiques. Voici quelques liens qui en disent long sur la résistance aux Jeux ici à Vancouver :

 http://vancouver.mediacoop.ca/

 http://contrelesolympiquesde2010.anarkhia.org/?p=452

 http://www.thefiveringcircus.com/ (c’est un film gratuit et super intéressant pour connaître les raisons anti-olympiques)

Comment sont vécus les Jeux Olympiques par la population locale ?

La population locale semble divisée. D’un côté, les gens sont fiers de pouvoir montrer au monde entier leur ville. Vancouver est magnifique, la température est incroyable, une ville où il fait bon vivre. Les gens sont fier que les Jeux se déroulent dans leur ville, ils sont impliqués comme bénévoles pour accueillir le monde. On voit des drapeaux de tous les pays partout dans les vitrines, les blocs appartements, dans les commerces, etc.

De l’autre côté, ils considèrent les Jeux comme une nuisance au fonctionnement de la ville. Des routes et des ponts ont été bloqués, certains trajets des transports en commun ont été modifiés. Ils sont toujours pleins. Les gens font la fête constamment. Certains consomment trop et font des conneries en public.

Les plus opposés aux Jeux sont les communautés autochtones du Canada, les sans-abris, les anticapitalistes…

Toi qui t’intéresse aux Premières Nations, sais-tu comment elles sont représentées ? Comment vivent-elles les Jeux ? Est-ce que cela leur pose un problème ?

Les Jeux prétendent donner toute la place aux Premières Nations. Les mascottes sont inspirées de légendes autochtones, le symbole des Olympiques est l’Inukshuk (ndlr, un inukshuk est une construction de pierres adoptant une forme humaine élaborée par les peuples inuit et yupik dans les régions arctiques d’Amérique du Nord), il y a un Pavillon des Autochtones, une organisation des Quatre Nations Hôtes et leur représentation lors de la Cérémonie d’ouverture était importante.

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Mais, selon moi, c’est de la poudre aux yeux. Car même si l’on parle d’une meilleure situation des Premières Nations dans l’ouest du pays, comparativement à l’est, les problèmes des communautés autochtones sont existants et alarmants. J’ai assisté à une discussion sur la jeunesse avec la gouverneure générale du Canada Michaelle Jean et plus de la moitié des 500 jeunes présents étaient des jeunes des Premières Nations. Leurs problèmes sont encore plus que graves, importants et aucunement pris en considération. L’image donnée des Premières Nations aux Olympiques tente de montrer un respect extrême envers les peuples autochtones alors que l’on sait très bien que le Canada est loin derrière concernant les droits humains envers ces populations.

Julie DERACHE

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En février 2009, le gouvernement canadien a annoncé son désir de fermer les « prison farms », ces établissements pénitentiaires dans lesquels les prisonniers produisent eux-mêmes leur nourriture. Le dernier établissement de ce type sera mis hors-service d’ici la fin 2010. Retour sur un système pénal longtemps très répandu en Amérique du nord mais peu connu en Europe.