#Agenda culturel du 7 au 10 décembre

Quel programme ! Quatre journées bien remplies en cette fin de semaine avec une pluralité d’évènements en perspective : 1ère édition de la Foire méditerranéenne des arts contemporains à l’Arena, théâtre au Kawa, au Trioletto, au Hth-CDN, à la Vignette et à la Plume, musiques de tous les horizons, des ciné-débats, des soirées à thème. De quoi ravir tous les publics. Encore un week-end bien chargé culturellement sur Montpellier.

CÔTÉ CONCERT ET CINÉ-DÉBAT

Jeudi 7 décembre à 18h30 à l’Agora : Conférence à l’Agora (Salle Béjart) « Ce que la recherche a fait au sida », suivi de la projection du film 120 Battements par minute de Robin Campillo (2017, 2h22). Entrée libre sur inscription (dans la limite des places disponibles). Monsef Benkirane, directeur de recherche au CNRS, et Naomie Taylor, directrice de recherche à l’Inserm, font le point sur les nouvelles avancées à Montpellier dans le domaine de la recherche contre le VIH et le Sida.

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Jeudi 7 décembre à 19h au Nu-Bahia : La soirée Travel’in revient pour sa deuxième édition, direction la Guadeloupe ! Explore le monde et le Nu-Bahia proposent ces soirées pour s’évader et partir à la découverte de ce beau pays dans une ambiance tropicale et 100% Gwada. Au menu caribéen : exposition photo, lectures de textes sur la culture guadeloupéenne, musique du groupe carnavalesque antillais Oukatann et Dj Suga Kan’n.
Entrée gratuite !

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Jeudi 7 décembre à 19h30 : Le Rockstore accueille Rone dans le cadre de son Mirapolis Tour. Le producteur français s’est imposé comme un acteur majeur de la scène électronique française, en même pas dix ans. Révélé par ses albums « Spanish Breakfast » (2009) et « Tohu Bohu » (2012), il a collaboré avec de nombreux artistes pour « Creatures » (2015). Rone c’est aussi un univers visuel riche et singulier pour une expérience complète. Venez découvrir l’univers d’Erwan Castex ce soir dans la salle mythique montpelliéraine !

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Jeudi 7 décembre à 20h à l’Utopia : Le Collectif Roosevelt et le pacte civique organisent une projection/débat autour du documentaire citoyen Des Lois et des Hommes de Loïc Jourdain. Rencontre animée par Virginie Rozière, députée européenne du groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates. Tarif normal : 6,50€

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Vendredi 8 décembre à 18h : Projection en avant-première à Montpellier du film Next stop : Utopia au Diagonal. Suivie d’un débat avec le Collectif montpelliérain de solidarité avec le peuple Grec, Charles Godron de La Cagette (Montpellier), Omar Dahmani de Scop Ti (Géménos), le représentant de l’Union régionale des coopératives. Avec le soutien des Amis du Monde diplomatique.

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Vendredi 8 décembre à 19h30 au Rockstore : Concert de Her, avec une première partie de Holy Two. Her ce n’est plus que Victor Solf, suite à la tragique disparition de Simon Carpentier, mais il continue de nous plonger dans son univers hypnotique, en préservant ainsi l’âme et la signature de leur musique suave et enivrante. L’autre duo, c’est Holy Two, qui termine une tournée de 15 dates dans toute la France. Élodie et Hadrien, les deux architectes sonores, vous plongeront dans leur univers électro-pop.

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Vendredi 8 décembre à 20h : La soirée « Influences », organisée par l’Opéra Orchestre National de Montpellier Occitanie, c’est la rencontre entre le chef d’orchestre Darell Ang et David Kadouch au piano. Ils croiseront le concerto pour piano et orchestre n°2 de Chopin au Mazeppa de Franz Liszt et à la symphonie n°2 « Épique » d’Alexandre Borodine.

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Samedi 9 décembre à 14h : NCNC-Film et L’Atelline vous invitent à la sortie du Ciné-Roman « Akhfa 2027 ». AKHFA 2027, c’est d’abord le nom d’un film d’un genre nouveau, réalisé l’an passé par l’équipe artistique NCNC, à l’invitation de l’Atelline, avec l’aide, la complicité et la participation de plus d’une centaine d’habitants du quartier de Celleneuve, à Montpellier. C’est un témoignage, un souvenir commun à partager sans modération.

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Samedi 9 décembre à 17h30 : Scène ouverte classique à l’Opéra Orchestre National de Montpellier Occitanie. L’occasion pour tous les musiciens amateurs – chanteurs, pianistes, violonistes, violoncellistes, guitaristes – de jouer sur la scène de la Salle Molière. L’entrée est libre alors venez les encourager et les applaudir !

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Samedi 9 décembre à 18h30 : Soirée arabo-andalouse « De Tlemcen à Montpellier » à la Casa Bondels. Repas traditionnel suivi de la présentation de l’école arabe-andalouse de Montpellier suivi d’un concert réalisé par ses élèves. L’occasion de découvrir ces musiques traditionnelles issues d’héritages algériens et andalous du 8 au 12ème siècle. Attention, les places sont limitées !

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CÔTÉ THÉÂTRE, DANSE ET PERFORMANCE

Jeudi 7 à 20h et vendredi 8 décembre à 19h15 :  La beauté du geste est une pièce dont le premier épisode « L’instant décisif » a été accueilli par le Théâtre de la Vignette durant la saison dernière. La Compagnie Du Zieu présente dans ce second épisode « À mains levées », le temps de la représentation pour des CRS, entre deux interventions. La mise en scène est de Nathalie Garraud. Cette pièce constitue un questionnement sur le rapport de force entre forces de l’ordre, entre l’ordre que l’on maintient et celui que l’on reçoit. À noter : rencontres avec le public à l’issue de chaque représentation et workshop avec la compagnie samedi 9 et dimanche 10 décembre de 10h à 16h (gratuit sur inscription : relationspubliques@theatrelavignette.fr).

Plus d’infos [ici->https://www.facebook.com/events/116299842452297/
]

Jeudi 7 et vendredi 8 décembre à 20h : Humain trop humain CDN Montpellier accueille la pièce Jusque dans vos bras, mise en scène par Jean-Christophe Meurisse, et interprétée par la Compagnie des chiens de Navarre. Histoire d’une quête de la fameuse « identité française » qui fait tant débat de nos jours et pourrait conduire à une guerre civile. Le collectif mène ce récit avec une psychanalyse électrochoc de la France mais toujours dans un ton drôle et mordant. Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du jeudi 7 décembre.

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Vendredi 8 et samedi 9 décembre à 19h : Le Kawa Théâtre accueille la comédie Les Hommes sont des Femmes comme les autres , écrite par Manuel Montero et mise en scène par Eric Henon. Un spectacle joué plus de 500 fois à travers toute la France qui continue de ravir le public. Vous pourrez le voir jusqu’au 30 décembre, du mercredi au samedi à 19h.

Plus d’infos [ici->https://www.facebook.com/events/190267748208761/
]

Vendredi 8 et samedi 9 décembre à 20h30 : Le Trioletto reçoit la dernière création de Poplité Mobilis Toujours l’orage. Dix danseurs s’attellent à éprouver un orage, comme métaphore d’une jeunesse

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Du 8 au 23 décembre à 20h30 : Le Théâtre de la Plume, mené par la Compagnie Je Pars à Zart, vous invite à la 2ème Nezdition du Plume impro festival (PIF). Le Master PIF, qui n’est autre que le Nez Tout Puissant, arbitrera chaque soir entre deux troupes d’improvisation du paysage montpelliérain. Insolite : le spectacle se fait en 3Nez et les lunettes sont fournies !

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CÔTÉ EXPO ET INSOLITE

Jeudi 7 décembre à 18h30 à l’Ecole des Beaux-Arts – MoCo : Vernissage de l’exposition collective « de la porosité IV » avec son commissaire, Milan Tutunović . Ce projet s’articule autour d’un échange à l’international entre des acteurs du domaine de l’art contemporain de Montpellier en France et de Belgrade en Serbie. La première série d’expositions a eu lieu à Belgrade en novembre 2016, c’est maintenant au tour de Montpellier d’accueillir dix artistes, enseignants et étudiants en art de Belgrade et de Novi Sad. Entrée libre, du lundi au vendredi, de 14h à 19h.

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Vendredi 8 décembre à 18h : Vernissage à l’Atelier Triptyque de l’exposition solo de Primal Graphic, pour la première fois sur Montpellier. Suite à sa découverte du personnage historique Joshua Slocum, l’artiste s’interroge sur notre rapport à l’inconnu. « Slocum Syndrome » sera visible du 8 décembre 2017 au 9 mars 2018 dans cet atelier rue de l’Université.

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Samedi 9 décembre à 10h au Musée Fabre : Dernier rendez-vous pour visiter l’exposition « L’Art et la matière ».

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Samedi 9 décembre à 10h au Musée Fabre : L’exposition « Le Musée avant le Musée » célèbre la Société des Beaux-Arts de Montpellier (1779-1787). Immergez-vous dans le Montpellier du siècle des Lumières et dans la genèse de l’histoire du premier musée fondé dans la capitale des États du Languedoc, à travers 120 œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles. Ces années ont déterminé la naissance d’une culture artistique à Montpellier.
À découvrir absolument avant le 11 mars !

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Samedi 9 décembre à 14h ou 15h30 : Pour « Sonic Museum », Julien Guillamat vous invite à découvrir la Faculté de Médecine de Montpellier : salle des Actes, salle du Conseil et le fameux conservatoire d’anatomie. Grâce à un casque audio, ce « Soundwalk » vous restituera l’empreinte sonore des lieux que vous traverserez dans une expérience sensorielle unique. L’artiste en résidence à l’Opéra Orchestre Montpellier sera accompagné d’un guide de l’Office de tourisme pour vous faire découvrir la plus ancienne école de médecine du monde occidental n’ayant jamais cessé de fonctionner. Venez découvrir le mouvement fascinant de l’écologie sonore !

Réservation auprès de l’Office de tourisme de Montpellier (groupes de 18 personnes maximum) au 04 67 60 60 60

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Samedi 9 décembre à 15h au Bar à photo : Dans le quartier des Beaux-Arts, venez à la rencontre du photographe Vince J., dans le cadre de l’exposition « Découvertes de l’oubli ». L’occasion d’échanger avec l’artiste sur son activité d’exploration urbaine, ou urbex, consistant à visiter des lieux construits et abandonnés par l’homme.

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Samedi 9 décembre à 16h à La Panacée : Visite guidée et atelier d’écriture vagabond au Centre d’art contemporain. Ces trois expositions nous invitent à (re)explorer nos imaginaires, en miroitant un ailleurs, des possibles. Laissez-vous guider en déambulant librement dès 16h30 afin de vous échauffer, puis s’amorce l’étape de la captation lors de la visite guidée à 17h, et enfin l’atelier d’écriture à 17h30. Trois étapes pour sortir des cadres et laisser libre court à son imagination !

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Samedi 9 et dimanche 10 décembre : Marché de Noël – Vincoeurs et Saveurs d’Hérault fait son cirque au Domaine d’O. Spécialement cette année, deux spectacles de cirque – Sorcières et Borborygmes – sont proposés sur le domaine. Sur ce marché, des artisans passionnés viendront partager leur savoir-faire et leur passion du terroir en présentant les produits 100 % Hérault. Des chefs réputés, dont le club international des Toques Blanches Cévennes, Grands Causses & Méditerranée, et les Maîtres Cuisiniers De France cuisineront en direct pour éveiller les papilles et peut-être, influencer certains réveillons par les ateliers organisés. Concerts gratuits toute la journée.

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Du 7 au 10 décembre : La Sud de France Arena accueille la première édition de Art Montpellier, la Foire Méditerranéenne des Arts Contemporains, organisée par Cédric Fiolet, directeur général de Montpellier Events, et Didier Vesse, créateur de la Foire ArtéNîm et directeur artistique d’« Art Up ! » à Lille. Cette foire s’adresse aux néophytes ainsi qu’aux initiés puisque vous pourrez y voir du Hervé Di Rosa, du Le Chat tout comme des représentants des deux mouvements montpelliérains : le support-surface et la figuration libre. L’occasion d’attirer des visiteurs, potentiels acheteurs et futurs collectionneurs, qui sait !

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Dimanche 10 décembre à 15h : Visite point de vue par Nathalie Auger à la Panacée.
Découvrez l’exposition de Saâdane Afif, Là-bas. avec Nathalie Auger, professeur des universités en sciences du langage à l’Université Paul Valéry – Montpellier III et chercheur au sein du laboratoire CNRS PRAXILING. Gratuit sur inscription : mediation@lapanacee.org

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On a fait un jeu à boire devant le débat de la primaire

« Décisif ». Voilà comment France 2 a vendu le troisième débat de la primaire de la droite et du centre, ultime affrontement entre les 7 candidats avant le premier tour ce dimanche. Dans la rédaction de Haut Courant, on s’est obligés à le regarder. Anticipant la qualité du spectacle proposé, on a décidé de le suivre d’une manière digne des étudiants que nous sommes : en buvant.

Cravate ou pas cravate ? Dès l’introduction du débat, Bruno Le Maire a mis fin au suspense et à notre sobriété. Le « renouveau » portait bien une cravate hier soir, au grand dam de 3 joueurs qui ont parié sur le contraire. Pour le reste de la soirée, les choses sont bien plus sérieuses et les règles sont simples : chaque joueur incarne un candidat tiré au sort par une main presque innocente. Presque, puisque choisie dans un bar. Chaque fois qu’une case est cochée sur le bingo, le joueur boit un coup. Avertissement : cet article va parler autant d’alcool que du débat d’hier.

Les deux premiers débats ayant été soporifiques, on a décidé de se motiver pour le regarder, en faisant ce que les étudiants font de mieux : s’intéresser à la politique. Et boire. Surtout boire. On a donc fait des recherches extensives au comptoir pour écrire ce bingo tout en se préparant physiquement. Oui, Buzzfeed et Libé ont aussi fait des bingos. La Voix du Nord a poussé le vice jusqu’à écrire un bingo par candidat. Nous aussi. De toute façon, il est permis de copier puisque France 2 a clairement pompé notre photo de couverture Facebook pour son générique de début.

Surtout, pas d’originalité

« Bonsoir. » « Bonsoir. » « Bonsoir. » « Bonsoir. » « Bonsoir. » « Bonsoir. » « Bonsoir. » Pas de fantaisies ni de salut aux camarades présents hier soir. Le premier mot des candidats est à l’image de la première heure du débat : chacun dans son couloir et surtout pas d’originalité. David Pujadas attaque d’emblée sur l’élection de Donald Trump et « une poussée des populismes, peut-être aussi en France ? ». Peut-être, qui sait ? Festival de parades des candidats, personne ne voulant se mettre à dos le président-élu des États-Unis, ni froisser un potentiel électorat trumpiste. Juppé répond à la question par une question, NKM rappelle que Clinton a gagné le vote populaire, Bruno Le Maire frise le point Godwin en rapprochant la situation actuelle de l’Europe de 1945. Jusqu’ici, le bingo est un échec, les verres restent désespérément pleins.

Sans transition, Pujadas abandonne le sujet de la défense européenne et demande à l’ancien président Sarkozy si Alain Juppé est le meilleur rempart contre l’extrême-droite. On ne sait pas trop ce que cette question vient faire là. C’est sans importance. En 15 secondes, Nicolas Sarkozy dégaine un gloubi-boulga de propositions sur le Conseil de sécurité de l’ONU, l’agriculture française et un « Buy European Act ». Le rempart contre l’extrême-droite n’a pas tremblé.

Au tour de Jean-François Copé de réaliser le premier combo de la soirée : en une minute, il rappelle qu’il n’a pas été ministre, qu’il est ici seulement pour dézinguer de l’ancien président et qu’il est « décomplexé ». C’est celui qui le dit qui l’est. Alain Juppé rappelle que lui aussi est de droite, mais pas que de droite : « et du centre » ! Il n’a même pas peur du méchant Macron qui vient de se déclarer candidat, le refoulant à gauche. Macron est de gauche, tremblez, peuple de France ! Enfin, les verres commencent à se vider.

Pujadas fait le service minimum. Ouf !

Jusqu’à 21h15, on a eu peur de devoir changer de métier. Si si, regardez en bas à droite du bingo : « pas de questions sur Takieddine dans Mediapart = on finit les bouteilles et on change tous de métier. » On a bien fini les bouteilles, mais on n’a pas changé de métier. « Avez-vous oui ou non reçu de l’argent liquide de Libye pour financer votre campagne de 2007 ? » Dans son coin, Jean-Frédéric Poisson s’exclame « c’est pas vrai ». Les grands chevaux n’ont jamais été autant montés par un Nicolas Sarkozy outragé, un Nicolas Sarkozy brisé, un Nicolas Sarkozy martyrisé ! Mais un Nicolas Sarkozy libéré par « l’indignité » de la question, « une honte pour le service public ». David Pujadas ne relance pas l’ancien président, mais a fait le service minimum. Ouf.

Arrive le premier intervieweur, un jeune journaliste plein d’avenir. Transfuge de l’ORTF où il présentait le journal en noir et blanc au début des années 1970, à l’époque où même Alain Juppé était encore étudiant, Jean-Pierre Elkabbach débarque pour aborder l’international et l’Europe de manière mesurée, réfléchie et pas du tout anxiogène : « La France est en guerre ». Et on s’étonne que la jeunesse se réfugie dans l’alcool.
À ce moment, on regrette de ne pas avoir mis « ton candidat reprend un journaliste de volée » dans le bingo. NKM reprend Jean-Pierre Elkabbach sur la présence des forces spéciales françaises en Syrie. Ça vaut bien un « Taisez-vous Elkabbach ». Et une gorgée de plus. S’en suit une passe d’armes assez désagréable, qui affiche un méprisable mépris pour Monsieur « Renouveau mais avec une cravate quand même ».

L’ennui nous gagne

Sur l’international, il faut le dire, on s’ennuie un peu. Il n’y en a quasiment pas dans le bingo, comme dans les programmes de la plupart des candidats. Jean-Frédéric Poisson est toujours coincé à 1 minute 17 alors qu’Alain Juppé dépasse les 5, et son joueur commence à s’impatienter. Le candidat du PCD est le seul à soutenir Bachar Al-Assad, à qui il a rendu visite à plusieurs reprises. François Fillon affirme qu’Al-Assad a un « soutien populaire ». Malgré ces superbes énormités, on s’ennuie un peu. Jusqu’au moment où Alain Juppé apostrophe Fillon : « t’as fini ? » On avait un peu décroché du débat, mais ce micro clash nous redonne la super-pêche.

Entendu à la rédac : « Ils disent plein de conneries quand même. » On désespère un peu. Après plus d’une heure à s’hydrater en rythme avec les candidats, l’analyse politique de Haut Courant s’émousse et les candidats nous font remonter le temps grâce à leurs propositions. Suppression du collège unique, service militaire (ou « national »), voire salut au drapeau, Marseillaise obligatoire et uniformes dans les écoles pour Jean-François Copé. Pendant que François Fillon veut redresser la France, on lève le coude et on oublie un peu de l’écouter. Des sondages improvisés sont lancés dans la salle : qui vote ? à gauche ? à droite ? Sans surprise, la moitié des joueurs ne vote peu ou pas. À l’image d’une génération. Étonnant quand on voit des candidats à la présidence de la République âgés de 43 à 71 ans.

Vive le débat d’idées, et vive le journalisme de canapé !

23h, on fait les comptes. Copé a déjà coché 5 cases, les bouteilles se vident. Toutes les cinq minutes, on entend « Qui joue Sarkozy ? Il a été pris en flag d’intox par Le Monde, tu bois ! » Rarement un candidat à la présidentielle aura autant dragué l’électorat âgé : rétablissement du service militaire, suppression des allocations pour les parents d’élèves absentéistes… Et rarement un journaliste aura autant bu devant un débat. Il devient difficile de se concentrer et d’écouter les candidats. Sur les notes prises par les joueurs, on lit « manque de réalisme », « propositions creuses », « faiblesse des idées », « Poisson est muet comme une carpe »…

Allez, on a tenu jusque-là, dernier effort de concentration pour les conclusions des candidats. Poisson balance son texte comme on récite du Prévert à l’école primaire. Juppé nous fait regretter d’avoir enlever « rassembler » du bingo. Mention spéciale pour Jean-François Copé, qui termine son allocution de candidat à la présidence de la République en rappelant qu’il est maire de Meaux, 53 000 habitants. Le renouveau répète ad nauseam qu’il faut de l’audace. Danton s’en retourne dans sa tombe. Sarkozy agite tous les épouvantails à sa disposition. Éthyliquement, la rédaction s’anime une dernière fois, tellement qu’on en oublie d’écouter François Fillon (oups). De NKM, on retiendra « moi, moi, moi. » Drôle de débat que ce grand oral où les candidats se parlent sans vraiment se répondre, chacun préférant se différencier de ses adversaires grâce à des détails infimes plutôt que d’entrer dans une joute d’idées. Pour citer David Pujadas, « vive le débat d’idées ». Et vive le journalisme de canapé !

Mariage pour tous : pro et anti se disent NON!

Samedi 17 novembre 2012, les pro et anti mariage et adoption pour tous se sont confrontés dans les rues de Toulouse à l’appel de deux manifestations.

Il est environ 21h, vendredi, quand les militantes du collectif féministe La Licorne Déviante arrivent rue Baronie à Toulouse. Lucie [[les prénoms ont été changés]], co-fondatrice du collectif, a organisé un  « atelier pancarte » chez elle pour se préparer au rassemblement du lendemain. Étudiantes pour la plupart, elles surgissent les mains chargées de cartons, marqueurs, peintures et des idées plein la tête. Quelques tâches sur le sol, on boit, on rit, mais au fond l’appréhension est là. «  J’espère qu’il y’ aura du monde «  confie Lou, co-fondatrice de La Licorne Déviante, brandissant sa pancarte. « La manif pour tous », mouvement qui rassemble différentes associations, personnalités et élus, à lancer un nouvel appel à manifester contre le mariage gay dans diverses villes de France. En réponse, plusieurs associations (Grisélidis, Mixcité, Act UP sud-ouest) et partis politique de gauche (NPA, EELV, JC) ont organisé une contre-manifestation à Toulouse le même jour. « On doit lutter pour nos droits, personne ne le fera à notre place » affirme Marie, féministe engagée. Pour l’adoption, elle ne manque pas de rappeler les chiffres « effarants » de familles divorcées, recomposées ou monoparentales, où les enfants évoluent « sans que cela ne pose problème à quiconque ». « Des familles homoparentales existent déjà et leurs enfants se portent très bien », conclue-t-elle.

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Le lendemain, les militantes se rejoignent à 13h place de la Trinité. Des membres du squat féministe « TDB » (Trou de Balle) sont déjà là. Concertation, échange de numéros à contacter en cas d’urgence, trousse à pharmacie…on ne rigole pas sur la prévention. Une passante interpellée par les affiches s’interroge :  « la manif n’est pas annulée ? ». Le préfet de Toulouse a en effet interdit la contre-manifestation. Une dizaine de CRS surveillent déjà la rue.

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Place Esquirol, point de rendez-vous des deux manifestations, les pro mariage arrivent peu à peu. Vers 14h, quelques 500 personnes se sont réunies. L’ambiance est bon enfant. Des drapeaux gays, de la CNT et du NPA flottent dans les airs. Un petit groupe d’Act Up sud-ouest se débat pour hisser une énorme banderole noire entres deux poteaux « Pour l’égalité des droits Ad vitam aeternam ». Des slogans d’un ton humoristique s’élèvent sur des pancartes colorées. Des militants qui ne manquent pas de créativité pour faire valoir leur droit.

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Devant la foule, des camions de CRS bloquent le passage. En arrière-plan, des ballons bleus, roses et blancs s’agitent au-dessus des képis. Les manifestants contre le mariage et l’adoption pour tous s’amassent de l’autre côté.

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« Ils sont nombreux » s’inquiète un manifestant qui tente de regarder entre deux policiers. Plus nombreux et apparemment mieux équipés : chars, sono, ballons. La manifestation des anti, elle, autorisée, commence sa marche sous les huées de l’autre camp:  » Homophobe dehors! », « Facho, catho, hors de nos rues! ». Beaucoup sont venus en famille. Pères, mères, enfants, comme pour refléter leur éternel slogan « un papa, une maman, on ne ment pas aux enfants ». Alice s’est vêtue de rose pour l’occasion. Elle est venue comme les autres pour dire non au mariage « entre deux personnes ayant des attirances homosexuelles ». Elle n’est pas là « contre les homosexuels » mais pour affirmer que  « naturellement, pour engendrer un enfant, il faut un papa et une maman, sinon c’est aller contre-nature ». La question de l’adoption est donc rédhibitoire et le mariage n’est pas mieux accepté : « Le Pacs existe déjà et reconnaît l’union entre deux personnes de même sexe, ils n’ont pas besoin du mariage, je pense que c’est suffisant ». Ce qui dérange surtout c’est ce qui changera dans le code civil, « parent à la place de mère et père ». « Dans le code civil, il n’y a pas une seule fois le mot amour » répond Alice à l’argument adverse de reconnaître l’union de deux personnes qui s’aiment. Si elle pense que le gouvernement ne reviendra pas sur sa décision elle ne baisse pourtant pas les bras « on espère que nos hommes politiques vont réfléchir en conscience et auront le courage de revenir sur leur décision ».

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Le long cortège, 10 000 personnes selon les organisateurs, 5000 selon la police, se déplace sans encombre vers la place du Capitole, lieu d’arrivée de la manifestation.

Au Capitole, les pro mariage sont déjà là et attendent de pied ferme leurs détracteurs. « On ne les laissera pas passer », s’insurge un militant. Une vingtaine de camions de CRS a été déployée dans les rues adjacentes. Vers 16h45, les anti sont à une rue de la place, les pro s’imposent face à eux devancés par un cordon musclé de CRS.

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On s’observe, on se provoque, quelques regards désapprobateurs et des insultes fusent. La sono des anti devient vite inaudible sous les huées et slogans chantés par les pro. « On baise pour vous, priez pour nous », « c’est au Vatican qu’on viole les enfants » ou encore « ah si Marie avait connu l’avortement, on n’aurait pas tous ces emmerdements ». Les CRS chargent et parfois matraquent les premiers rangs pour repousser les pro. A plusieurs reprises, du gaz lacrymogène est projeté dans leur direction. On tente de se réfugier dans les magasins ou hall d’immeuble les plus proches. Des gouttes de sérum et de l’eau sont distribuées aux plus touchés.

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Après un face à face tendu et des yeux bien rouges, les CRS évincent une ultime fois les pro au milieu de la place du Capitole sous les derniers jets de lacrymogène. Les anti n’auront pu atteindre qu’une petite partie de la place pour se disperser peu après. « C’est une victoire! » se réjouit Marie. « On aura résisté jusqu’au bout! ». Les défenseurs du mariage et de l’adoption pour tous ont montré aujourd’hui qu’ils étaient eux aussi mobilisés pour défendre la loi. Un prochain grand rassemblement est prévu à Paris le 16 décembre. « On y sera » assurent les manifestants.

Ratification du pacte budgétaire européen : braquage à la Hollandaise

« Les actes ne sont-ils pas des témoignages plus dignes de foi que les paroles ? » Xénophon

L’impayable François a finalement réussi, ce mardi 9 octobre, à faire voter par sa majorité parlementaire le fameux Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG).
C’est un soulagement évident pour le dirigeant socialiste car, reconnaissons-le, l’affaire était assez mal engagée.

En effet, pour la majorité des humanoïdes répertoriés, le vote pour A plutôt que pour B indique que l’on est plutôt favorable à A, et que l’on peut ensuite (typiquement) défendre A.
Mais les socialistes échappent à cette banalité étouffante, Elisabeth Guigou, notamment, gratifie le Journal du Dimanche d’une véritable leçon de realpolitik : « Il n’est pas nécessaire d’aimer un traité pour le ratifier ».
Philippe Martin, député du Gers, a dégainé quant à lui un inoubliable « oui raisonnable ».
Enfin, Bruno le Roux et François Rebsamen, respectivement patrons du groupe socialiste à l’Assemblée et au Sénat, ont opté pour un sobre « oui de soutien »[[http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20121009.OBS5092/tscg-la-gauche-s-est-reunie-pour-voter-ce-traite.html]].

Dans un autre registre, il semblerait normal que, pendant la campagne, quand un candidat adopte une position s’opposant de facto à celle de son adversaire principal, il s’y tienne ensuite pour respecter son « mandat du peuple ».
Ou, au moins, qu’il ne renonce pas complètement à sa position pour adopter celle du camp d’en face.
Cette innovation politique socialiste est résumée sur le blog de François Fillon : « En votant à une très large majorité en faveur de ce traité, l’opposition a pris ses responsabilités, par sens du devoir et avec pour seul critère l’intérêt de la France et de l’Europe. Ce traité européen a été adopté, au mot près, tel qu’il a été négocié par Nicolas Sarkozy et François Fillon, en dépit de toutes les promesses de renégociation de François Hollande. »
En effet, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a confirmé sur France 2 que le traité n’avait « pas été renégocié ».

Mais la palette du surréalisme socialiste est inépuisable, et les disciples de la rose entendent nous le prouver.
Car quand on prétend rompre avec la présidence précédente, on n’est, classiquement, pas soutenu par des personnalités représentant la même idéologie, surtout sur les questions économiques.
Sans surprise, cette logique n’est pas applicable à un Hollande qui peut à la fois protester vaguement contre la finance (ou Sarkozy), et être félicité par Arnold Schwarzenegger[[http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/10/12/arnold-schwarzenegger-salue-la-politique-de-rigueur-de-francois-hollande_1774954_823448.html#xtor=RSS-3208]], ex-gouverneur républicain de Californie, pour sa politique d’austérité.
L’ex-culturiste autrichien aurait ensuite déclaré : « Si vous avez une vision et êtes prêts à travailler dur, vous pouvez arriver à n’importe quoi ».

Voilà peut-être le nœud du problème, car d’aucuns étaient persuadés que sortir de la crise était plus urgent qu’apprendre aux gens à « travailler dur », ce qu’Hollande fait d’ailleurs très (trop ?) bien.
Et si l’on parle de sortie de crise, donc de relance, alors l’exemple argentin semble nettement plus pertinent que le grec.
Plongée entre 1999 et 2002 dans une crise économique terrible, confrontée au même type de réformes que savourent actuellement les Hellènes, la république andine prend une décision cruciale fin 2001 : elle fait défaut sur la quasi-totalité de sa dette.

Comme l’Islande pendant la dernière crise, elle explique calmement à ses créanciers et au FMI qu’elle ne payera pas, effaçant une ardoise de 132 milliards de dollars.
Substituant l’industrie locale aux imports, ayant recours à des investissements publics et imprimant de la monnaie, elle va rapidement stabiliser son économie, la variation de son PNB passant de -10% en 2002 à +9%(!) en 2003.
La Grèce devrait-elle alors s’en inspirer ?
Peut-être, si l’on croit Roberto Lavagna, ex-ministre de l’économie et artisan du redressement argentin, qui affirme dans Libération que: « Les sorties de crise se font en dehors des chemins tracés par le FMI ».

Car le « président normal » va devoir frapper encore plus fort…
Refusant tout défaut sur la dette (plafonnée par le traité à 60% du PIB, sous peine de sanctions), et sans emprunter plus (le texte imposant la résorption d’1/20ème de l’excédent de dette par an), le chef de l’Etat ne veut rien de moins que relancer l’économie.
Or comme l’économiste Keynes l’expliquait en 1936, les relances les plus efficaces seraient « contracycliques », c’est-à-dire que quand les caisses sont vides, il ne faudrait pas économiser mais au contraire…dépenser le plus possible !
Une telle politique, notamment au travers d’investissements dans les infrastructures ou d’augmentations de salaire, va (théoriquement) conduire la production à augmenter pour profiter de l’accroissement des marchés et du pouvoir d’achat.
Mais ce type de relance, dite « par la demande », nécessite d’emprunter dans un premier temps, ce qui crée fatalement…de la dette.

Au final, on se retrouve avec un traité signé à reculons, une opposition ravie, des soutiens surprenants et une reprise plafonnée.
Qui expliquera enfin aux socialistes que leur présence à l’Elysée n’est qu’un accident, provoqué par un ras-le-bol du sarkozysme ?

Sur la route des identités gitanes

Le film de Meritxell de la Huerga était projeté lundi 23 janvier à 21h à la salle Claude de Nougaret de Montpellier

Qu’est-ce que l’identité gitane ? Y en a t-il une ? Qu’est-ce qu’être une femme gitane aujourd’hui en Espagne ? Quels rapports entretiennent les gitanes avec la « société » dans laquelle les gens du voyage sont censés être inclus ? Voilà quelques unes des principales questions posées dans ce reportage tourné par Meritxell De la Huerga.
Désireuse d’aborder les problématiques liées aux identités gitanes d’un point de vue féminin, la réalisatrice parvient en moins d’une heure à mettre en relief la complexité de ces cultures trop souvent marginalisées. Au fil des témoignages, le spectateur se confronte à la déconstruction de nombre de préjugés sans pour autant échapper aux contradictions inhérentes à toute réflexion sur les identités.

Gitana Soy from Meritxell de la Huerga on Vimeo.

« On nait gitan, on se fait gitan, on se reconnaît gitan »

« Les arabes, les juifs, les gitans » tout individu a tendance à généraliser et donc à simplifier les spécificités des communautés ou entités qu’il perçoit comme des ensembles homogènes. Généralisations culturelles, cultuelles ou identitaires, souvent maladroites, parfois très réfléchies sont en tout cas rarement positives. On apprécie dans ce documentaire, la volonté de respecter les différents points de vue sans tenter d’imposer une vision uniforme de l’identité, des identités devrait-on dire.

L’Espagne d’aujourd’hui compte environ 700 000 gitans dont la plupart sont sédentarisés. Contrairement à leurs situations en France, les gitans espagnols sont parvenus à s’organiser dès les années 1960 pour revendiquer leurs droits, à la fois en tant qu’individus, mais aussi en tant que communauté. Comme l’explique la réalisatrice Meritxell de la Huerga : « je voulais savoir à quel moment de leur Histoire ces femmes se trouvaient et quelles étaient leurs perceptions de ce moment ». Si chacune des protagonistes donne son avis sur ce que signifie être gitane aujourd’hui, toutes semblent d’accord sur l’impossibilité de parler d’une culture gitane uniforme. On comprend qu’il s’agit d’avantage de cultures plurielles qui se comprennent et se reconnaissent comme faisant partie d’une grande communauté.

« En ce moment il y a plus de gitanes que de gitans à la fac »

A travers la question des identités transparaît celle de l’évolution des droits de ces femmes. Dans l’imaginaire collectif, s’il existe, leur condition rime souvent avec soumission, grossesses précoces et déscolarisation. Or, comme en attestent les témoignages recueillis, les choses ont beaucoup évolué depuis les années 90 et la naissance du féminisme gitan. Scolarisation dans le supérieur, partage des tâches, premier enfant plus tardif, lutte contre le machisme et émancipation individuelle sont des combats qui avancent de plus en plus. Comme en témoigne l’une des protagonistes : «  En ce moment, il y a plus de gitanes que de gitans à la fac et l’accès aux études supérieures permet un enrichissement mutuel énorme entre gitans et non gitans ».
Loin de se rabaisser à une narration idyllique, le reportage aborde aussi des questions polémiques comme celle du «rite du mouchoir* »
. Sans tomber dans le sexisme, on perçoit également dans les discours la prise de conscience des hommes et leur implication dans ce processus d’émancipation collective. C’est grâce à ces différents regards que l’on comprend la complexité de ces questions, trop souvent niée au profit d’un regard simpliste et réducteur.

Le Gitan Noir, lors des internationales de la guitare

Quand intégration rime avec uniformisation

Le troisième grand thème abordé dans ce reportage concerne le rapport des communautés gitanes à la société à laquelle ils sont censés appartenir. On y perçoit le problème préoccupant de l’inclusion dans une société où l’intégration sous-tend trop souvent l’uniformisation culturelle. On assiste également au combat toujours actuel d’une reconnaissance des communautés gitanes comme élément constitutif de la société par l’État et les personnels politiques. Enfin, c’est la volonté de faire en sorte que les médias parlent d’autre chose que de drogue, de vol, de pauvreté ou de saleté lorsqu’ils évoquent les gens du voyage qui transparait ici. Comme l’explique la réalisatrice :  « je voulais montrer des regards divers, valoriser ces cultures en évitant d’avoir un regard trop ethnocentré », dans un contexte de généralisation abusive, voilà un pari réussi.

*Le rite du mouchoir est un rite qui se déroule lorsqu’un mariage est décrété dans une communauté gitane. Lorsque la fille se marie on fait appel à une femme âgée considérée comme digne de respect pour pratiquer le diklo (mouchoir) pour attester de la virginité de la fille.

José Bové : « L’exploitation du gaz de schiste n’a plus aucun avenir »

Il y a de l’eau dans le gaz pour José Bové. L’eurodéputé exprime les raisons de son opposition à l’exploitation de ce gaz non-conventionnel, qui fait déjà des dégâts aux États-Unis et au Canada.

Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

Vendredi, samedi et dimanche. Trois jours par semaine pour le maximum d’infos, enquêtes et reportages sur les élections Régionales qui se préparent en Languedoc-Roussillon. La rédaction de Haut Courant va se plier en quatre pour vous… Nous attendons vos réactions !

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++++Tous nos articles

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===================[Les clefs pour comprendre :]

 15/03 Premier tour des Régionales : Le pouls des QG de campagne

 12/03 Elections Régionales : les tracts en revue

 10/03 Voter : « il y a une application pour ça »

 7/03 Des candidats qui ne croient pas vraiment aux sondages ( sondage du 7 mars, Midi Libre )

 17/02 La Région, un cimetière pour les élites ( par William Genieys )

 10/02 Peut-on croire le sondage vérité ? ( Sondage du 9 février )

 7/02 Jacques Molénat, retour sur « la » phrase qui a fait basculer les régionales

 4/02 Le Conseil régional : mode d’emploi

 31/01 « L’extrême droite est historiquement ancrée dans le Midi »

 30/01 2004-2010 : Quel bilan pour Georges Frêche ?

 24/01 Les règles du jeu

 20/01 Le chômage au cœur des régionales

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========================[Les infos pour réagir :]

 15/03 Georges Frêche à son apogée

 15/03 France Jamet : « Face à Frêche, le Front National doit former une grande opposition »

 15/03 Europe Ecologie : une soirée électorale « aux airs de 21 avril 2002 »

 15/03 Une vidéo personnalisée de Xavier Bertrand, pour mobiliser l’électorat UMP

 12/03 Une semaine avec Europe Ecologie

 12/03 Jean-Claude Martinez : « depuis 35 ans j’élève le peuple. Je leur fais croire qu’ils sont intelligents. »

 12/03 « Mais qu’est-ce qu’il a ce Georges ? »

 9/03 Dominique Voynet : « Il faut choisir sa Gauche »

 8/03 Pour la Journée de la femme, Martine Aubry vient au secours de son « amie » Hélène Mandroux

 8/03 Martine Aubry : « quand on est socialiste, on est féministe »

 6/03 « A Gauche Maintenant » marche contre Agrexco

 19/02 Le Languedoc-Roussillon devient un enjeu national pour Europe Ecologie

 19/02 « A Gauche Maintenant » : Une unité anticapitaliste dans un contexte antisocial

 18/02 Daniel Cohn-Bendit : « Je suis un utopiste réaliste »

 17/02 Mandroux, « maire courage » selon Montebourg
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 15/02 Patrice Drevet : « j’espère bien dépasser les 10% au premier tour »

 15/02 Christian Jeanjean : « Couderc ne tient pas Frêche à distance »

 15/02 Jeanjean roule sur les terres de Frêche

 15/02 Le MoDem jette l’éponge

 14/02 MoDem : Alerte orange en Languedoc Roussillon

 14/02 Le dépôt des listes du MoDem en Languedoc-Roussillon est repoussé à lundi

 14/02 Georges Fandos : « Il faut éviter la concentration sur Montpellier »

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 12/02 Romain Ferrara : « Pour moi, Raymond Couderc est le meilleur »

 12/02 Malgré la polémique, Frêche reste un poids lourd en Languedoc-Roussillon

 10/02 François Liberti : « Pour l’émer­gence d’une gauche de transformation sociale »

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 8/02 Christian Jeanjean 100% gagnant sur Facebook

 7/02 Georges Frêche : l’anti-parisianisme comme thème de campagne

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 6/02 Europe Ecologie au centre de toutes les attentions

 5/02 Emmêlé dans ses contradictions, le MoDem va tenter de se mettre en marche

 5/02 Régionales en Languedoc-Roussillon : Bienvenue chez les fous !
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 4/02 Gauche anti-frêchiste : « coup d’Etat » du PS?

 4/02 Rencontre avec un militant : une autre idée du socialisme

 3/02 L’engagement écolo vu par les militants d’Europe Ecologie

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 1/02 J-L Roumégas : « les socialistes ne peuvent pas se poser en rassembleurs de la Gauche alors qu’ils sont divisés »

 30/01 Christian Jeanjean lance sa campagne au Mas-Drevon

 29/01 Déclaration d’Hélène Mandroux, jeudi 28 janvier

 29/01 Hélène Mandroux appelle au rassemblement de la gauche anti-Frêche

 29/01 Grande Motte : les socialistes se réunissent autour du sport et de ses enjeux politiques.
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 28/01 Georges Frêche a-t-il vraiment dérapé ?

 26/01 Europe Ecologie peaufine sa stratégie

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 24/01 Georges Frêche controversé mais soutenu

 24/01 Julien Sanchez : « Le FN n’a jamais été un parti raciste »

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 Igor Gauquelin

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 http://www.bsi-informatique.fr/lasource/index.php?option=com_content&view=article&id=71&Itemid=72

 http://www.julesguesde.fr/new_site/spip.php?article245

 http://www.midilibre.com/articles/2009/12/18/A-LA-UNE-Dernier-budget-avant-le-reglement-des-comptes-1041442.php5

 http://www.sports-sante.com/index.php/tag/oeuvre-artistique-a-la-maniere-de

 http://emblemes.free.fr/site/index.php?option=com_content&view=article&id=454:armoiries-du-languedoc-roussillon&catid=61:languedoc-roussillon&Itemid=111

Mis à jour le 15 mars à 23h30

Grande Motte : les socialistes se réunissent autour du sport et de ses enjeux politiques.

Dans le cadre de la rénovation du Parti Socialiste, la fédération de l’Hérault a débattu sur la thématique du « Sport, tourisme et loisir », mercredi 27 Janvier dernier à la Grande Motte. Georges Frêche est resté au centre des discussions avec le développement des projets par la région.

Le débat s’est ouvert avec un clin d’oeil sur les prochaines élections : « Bonne campagne régionale et fêtons notre victoire le 21 mars » s’exclame Jacques Dugaret, chef de section de la Grande Motte face à un auditoire d’une quarantaine de personnes.

Patrick Vignal adjoint délégué à la cohésion sociale et à l’action territoriale de Montpellier, commence la table ronde sur une analyse sociologique du sport : « L’outil sport permet à la société d’évoluer. Les éducateurs spécialisés apportent une cohésion sociale dans les quartiers ». Il ne manque pas de souligner l’aspect touristique et économique en rappelant le succès du Fise [[Festival International des sports extrêmes
]] et le développement du sport chez les seniors (randonnée et cheval).

Sophie Boniface-Pascal déléguée au sport solidaire à Montpellier, évoque une mutation : « nous sommes passés du sport citoyen à la vocation en tant que telle ». Puis, elle met en avant la politique de la ville pour les jeunes : « nous avons développé le stage sportif « la tête et les jambes » qui permet aux enfants de faire du vélo au bord du Lez et leur apprendre le code de la route ». Le parti socialiste donne une vision sentimentaliste du sport en le caractérisant de solidaire et d’épanouissant pour les adolescents en difficulté. Patrick Vignal ne tarde pas à ajouter que le « sport est l’opium du peuple ».

Les deux dirigeants du Fise Hervé et Eric André-Benoit quant à eux, insistent sur l’aide des collectivités territoriales et particulièrement celle de la région. « Le Fise est une vitrine pour le Languedoc-Roussillon » constate Hervé. Ils voudraient organiser « d’ici deux ou trois ans, une coupe du monde de VTT partant du Mont-Aigoual ».

D’après Robert Navarro, sénateur de l’Hérault, le sport favorise le tourisme et le développement de nombreux emplois. Il n’hésite pas à critiquer au passage Nicolas Sarkozy : « Au lieu de faire des gesticulations sur TF1, il vaut mieux penser au pays qui est en faillite ». Nous retrouvons une fois de plus, l’affirmation des collectivités par rapport au gouvernement, ce qui fait la richesse de la décentralisation. Enfin, le sénateur parle à demi-mot de son projet de création d’un stand de Tir à Castrie avec Georges Frêche.

Le bilan de ce débat n’est pas aussi optimiste qu’il en a l’air. La formation d’une élite sportive ou encore le potentiel de la côte méditerranéenne n’ont pas été abordés. Ainsi, Patrick Vignal revient sur la privatisation des plages, ce qui selon lui, empêche le développement de l’événementiel sportif. Robert Navarro préfère étouffer la polémique en recentrant le débat. Une fois, la parole donnée au public, ce dernier réagit sur le champ : « Il existe un trop grand décalage entre le littoral et la ville. Il faut que les maires de la Grande-Motte, Palavas et Carnon communiquent afin que nos côtes deviennent un pôle européen de tourisme » s’exclame Laurent Pradeille chef de section de Mauguio. Tandis que Sébastien Denaja responsable de la section de Sète, fait un douloureux retour à la réalité nationale : « vous oubliez la réforme des collectivités territoriales avec la clause de compétences qui met en péril les financements croisés. Le sport et la culture seront les plus touchés ».

Au final, nous pouvons nous demander si ce débat portera ses fruits au sein de la rénovation du parti.

Retour au dossier spécial Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

Juge Bruguière : les mémoires d’un magistrat exemplaire

Mercredi 2 décembre 2009, à la salle Pétrarque de Montpellier, le juge Bruguière était présent pour la dédicace de son livre, «Ce que je n’ai pas pu dire», suivie d’une conférence-débat. Son public était au rendez-vous, avide de révélations et d’en savoir plus sur le premier vice-président de la section d’instruction « lutte anti-terroriste » du tribunal de grande instance de Paris. Tout un programme…

« Moi je n’ai jamais eu peur » commence le juge Bruyère, à l’évocation des risques du métier. Dès le début le ton est donné, l’homme est un héros, un cowboy de la lutte anti-terrorisme, même pas peur. Et pour cause, il est parfois surnommé « Lucky Luke » en raison du Magnum 357 qu’il avait l’habitude de porter sur lui. Et c’est en héros qu’il est accueilli dans la salle majoritairement composée de ses admirateurs. Moyenne d’âge la cinquantaine bien pesée. Chacun a acheté son livre et l’a fait dédicacer. Certains commencent déjà à le dévorer avec avidité.

Le juge Bruguière arrive sur l’estrade. Silence. Petit rappel bibliographique du parcours hors norme de cet homme, par Guillaume Neau, responsable de la communication du Service Départemental de la Sécurité Publique. Il anime le débat secondé par Jean-Marc Aubert, journaliste à La Gazette de Montpellier.

Né en 1943, cet homme est prédestiné à devenir juge. Une évidence plus qu’une vocation. Il l’avoue lui même « rien ne me prédisposait sinon les gènes ». Onze générations de magistrats, c’est dire si les gènes sont profondément juridiques dans la famille. Et la justice, le juge Bruguière en connaît un rayon. Il a instruit des centaines d’affaires, toutes plus médiatiques les unes que les autres. Parfois il passe outre un principe fondamental : la présomption d’innocence. Il accuse dans son livre, le non moins médiatique maître Vergès, d’avoir un statut d’agent au sein du groupe terroriste mené par Carlos alors que l’affaire n’a pas été instruite. Il réplique «Maitre Vergès est étrangement silencieux, il sait que j’ai les sources, j’ai pu avoir accès à plus de 10 000 documents du KGB, après la chute du mur.» Autre adage de Mr le juge : « Qui ne dit mot, consent. »

Du démantèlement d’un réseau de cartes grises illégales, mettant en cause un directeur départemental de la police, en passant par le proxénétisme et notamment l’arrestation de Mme Claude, le juge Bruguière finit par en venir au Terrorisme en 1982, suite à la fusillade de la rue des rosiers. Il ne lâchera plus son thème de prédilection pendant 30 ans, dont 27 sous la protection de gardes du corps. En 1986, à son initiative, la Division nationale anti-terroriste (DNAT) du parquet de Paris est créée. Il travaille en étroite collaboration avec les services de renseignements français et développe une stratégie de pointe pour prévenir les attentats. Il se plaît d’ailleurs à rappeler que sa méthode est enviée par tous les plus grand pays, et qu’il est maintenant mandaté par l’Union Européenne pour poursuivre aux États-Unis une enquête sur les flux par lesquels transite le financement des organisations terroristes. Pour lui, la totalité de l’appareil répressif doit être au soutien de la prévention, pour qu’il n’y ait plus d’antinomie entre ces deux données. Il ajoute « depuis 1996, il n’y a pas eu d’attentats en France. C’est la résultante de cette stratégie que j’ai conduite avec d’autres acteurs… ». Un attentat par an environ aurait été déjoué par la DNAT.

« Les terroristes utilisent la stratégie de la peur, et la menace reste élevée. Il suffit d’écouter les propos de Brice Hortefeux pour se rendre compte qu’elle est toujours présente ». Murmures d’inquiétude dans l’assemblée. La stratégie de la peur semble bien fonctionner. Des groupes salafistes d’Algérie qui ont fusionné avec une branche d’Al Quaida, en passant par la menace iranienne ou pakistanaise, sans oublier un petit tacle au système judiciaire allemand « trop laxiste, chez qui le terrorisme n’existe pas et qui se soucie plus de la protection des droits civils que de la défense de son territoire », on en arrive enfin au 11 septembre 2001, la date clef de l’ouvrage du juge Bruguière.

Car le 11 septembre, le juge Bruguière l’avait pressenti. Deux mois avant l’effondrement des twins towers, il alerte les plus hautes autorités du gouvernement américain, qui préfère le rassurer. « Le 11 septembre n’est pas un accident, mais un phénomène occulté et pas compris par les États-Unis, qui aurait pu être évité. » Dans une interview accordée au Globe and Mail, il admet que « le Canada est le pays occidental où il est le plus facile d’immigrer », et que de nombreux terroristes y trouvent refuge en toute impunité. Les questions fusent dans la salle : « Pensez-vous que Ben-Laden soit toujours vivant ? », « On dit qu’il serait peut-être dans les territoires tribales, du coté des tribus pachtouns, qu’en pensez-vous ? ». « Je pense qu’il est vivant, et se cache dans les zones tribales du Pakistan, sans doute chez les pachtouns, qui ont un sens profond de l’accueil et sont fermement fondamentalistes et anti-occidentalistes.» Il ajoute « Ben Laden ne rêve que d’une chose, le drapeau islamiste au fronton de la Maison Blanche. »

Lorsqu’on lui parle d’affaires dans lesquelles il serait suspecté d’avoir commis quelque bavures, il répond secret d’instruction et procédure en cours. Pour n’en citer que quelques-unes : les moines de Tibérine, dans laquelle il aurait fait obstruction à certains témoignages attestant l’implication de l’armée algérienne dans le massacre. Les attentats de Karachi, dans laquelle il a orienté son enquête vers des réseaux islamistes, Al Quaida en tête, alors que certains rapports remis par la Direction des Constructions Navales auraient pu l’orienter dès 2002 vers une affaire politico-financière. Sans oublier l’instruction contestable et l’ordonnance du 17 novembre qui a suivi, sur les massacres au Rwanda. Ses méthodes jusqu’au-boutistes ont provoqué le courroux du gouvernement rwandais qui dans un communiqué a mis en cause les autorités françaises : « Sous prétexte de l’indépendance judiciaire, le juge Bruguière, en coopération avec d’autres organes de l’État français, a organisé la négation du génocide et le révisionnisme. ». Le porte-parole du Tribunal Pénal International du Rwanda, Everard O’Donnell, aurait même laissé entendre des doutes quant à l’indépendance du juge. Lorsqu’on lui demande s’il a toujours conservé son indépendance, s’il n’a jamais subit de pressions politiques ou médiatiques, il rétorque « l’indépendance, c’est comme le courage, ça se prend ! ».

Et de conclure par une comparaison d’actualité entre la grippe A et le terrorisme en affirmant que le point commun entre les deux phénomènes « c’est le sentiment des gens de quelque chose de diffus, qui n’arrive qu’aux autres. Il est difficile de faire prendre conscience des risques qu’on ne voit pas. C’est la perception globale d’un risque potentiel qu’il faut modifier. Aujourd’hui le virus est mutant… ». Comparaison intéressante pour quelqu’un qui reproche aux terroristes la stratégie de la peur, mais soutient ouvertement le gouvernement Sarkozy, avec son discours sécuritaire pendant la campagne, ou la vaccination massive orchestrée par Mme Bachelot, basée sur une stratégie alarmiste.

Enfin ne vous avisez surtout pas de lui reprocher son étiquette UMP, ou sa candidature illégale et malheureuse aux élections législatives de 2007 qui lui a valu une sanction du Conseil supérieur de la magistrature, le contraignant à démissionner en juin 2007. Il vous répondra avec un aplomb désarmant « Quand c’est à gauche c’est parfait et quand c’est à droite ça va pas ! ». Alors amateurs de la langue de bois, ruez-vous dans les librairies pour acheter un livre qui aurait du s’appeler « Ce que je n’ai pas voulu dire ».