Les républicains s’emparent de la Chambre, les Démocrates conservent le Sénat

Les républicains enregistrent une nette victoire, mardi 2 novembre, dans cette élection de mi-mandat face au parti du président Obama. Perdant la majorité de la Chambre des Représentants, les démocrates conservent néanmoins le Sénat.

La Chambre des Représentants se teinte de rouge. Avec selon les dernières estimations, plus de 60 sièges raflés aux démocrates, le parti de John McCain et de Sarah Pallin s’offre la majorité. Un joli pied de nez au groupe politique du président Obama.

Sur les 435 sièges, plus de 239 reviendraient au parti républicain, conséquences des fortes pertes enregistrées notamment dans les États d’Ohio, de Virginie ou encore d’Indiana.
John Boehner devrait donc présider la Chambre et remplacer la démocrate Nancy Pelosi, en poste depuis quatre ans.

Le Sénat de son côté résiste avec une faible majorité démocrate, selon le « New York Times » : 51 sièges contre 46 républicains. Un maintien possible grâce aux victoires en Californie, en Oregon ou encore au Nevada. État où le démocrate Harry Reid conserve son siège face à la candidate ultra conservatrice du Tea Party, Sharron Angle.

Le mouvement des « Mama grizzlies » voit néanmoins l’arrivée au Sénat de deux de ses représentants, Rand Paul, élu dans le Kentucky et Marco Rubio pour la Floride.

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YES WE CAN…. But

Plus qu’un désaveu, il s’agit plutôt d’un vote sanction qu’adressent les américains au 44e président des États-Unis.
Après deux ans de présidence, le chômage avoisine les 10%, les saisies immobilières persistent et l’économie peine toujours à se relever. Les réformes comme celle du système de santé n’ont pas toujours été bien perçues, les républicains scandant au sur-interventionnisme de l’État, voire au socialisme.
Un rejet des dépenses publiques qui a servi la campagne des républicains, relayé en grande partie par son aile la plus conservatrice : le Tea Party.

Blocage législatif

Le résultat laisse Barack Obama dans une situation délicate. Malgré la volonté affichée du président de composer avec le parti républicain- il se dit même « impatient de travailler avec eux »– il reste que la percée conservatrice devrait freiner, voire bloquer les réformes entreprises par celui-ci. Régulation financière, assurance maladie, environnement ou encore fiscalité, les dossiers commencés par le président devront faire face au « changement de cap » invoqué par John Boehner.

La situation s’annonce délicate pour Obama, qui devra faire preuve de conciliation dans la deuxième partie de son mandat afin d’assurer le prochain scrutin : la présidentielle de 2012.

Le sommet de l’ASEAN face à la Chine

Le sommet de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) se déroule du 28 au 30 octobre à Hanoï. La conférence accueille les États-Unis et la Russie. Le principal sujet de discussion sera la montée en puissance de la Chine dans la région. De quoi inquiéter les voisins asiatiques.

Le problème d’expansion de la Chine

Selon le journal quotidien japonais « Yomiuri Shimbun », le 17e sommet de l’ASEAN traitera principalement des conflits de souveraineté en mer de Chine.
Le premier oppose Pékin a des États de l’ASEAN au sujet de l’occupation des archipels des Paracel et des Spratly en mer de Chine méridionale. L’enjeu est double: Le contrôle de l’axe de navigation le plus important d’Asie de l’Est et l’exploitation de gisements de pétrole et de minerais encore vierges.
Le second conflit est consécutif à la détention par le Japon d’un chalutier chinois qui avait été surpris près d’îlots revendiqués par Tokyo et Pékin. Une crise diplomatique qui perdure encore entre les deux pays .
Cela a des répercussions économiques puisque le marché des ressources premières entre les deux pays est depuis perturbé. Les premiers ministres chinois et japonais doivent donc faire face à d’importants enjeux pendant cette conférence.

Le mécontentement des Chinois

La Chine semble vouloir se concentrer sur ces problèmes de souveraineté et de conflits diplomatiques pour mieux détourner l’attention de sa population.
Le mécontentement monte en effet depuis quelques temps dans les foyers chinois. Les raisons sont nombreuses :

Selon Nobuyuki Higashi, étudiant japonais dans une université proche de Pékin, « La Chine s’est développée économiquement, mais les ouvriers à la campagne touchent de très petits salaires ».
En raison du rapide développement économique du pays, l’écart entre les riches et les pauvres s’est creusé davantage. 86 millions de personnes toucheraient moins de 90 euros par an selon le journal « People China ».
« Le peuple ressent une insatisfaction vis-à-vis du gouvernement et un sentiment d’infériorité par rapport aux autres pays. L’État semble vouloir orienter cette hostilité populaire vers les autres pays en mettant en avant les conflits auxquels il doit faire face», analyse l’expatrié nippon .

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Deux grandes puissances invitées au sommet

L’ASEAN a invité les États-Unis et la Russie. La présence d’ Hillary Clinton, Secrétaire d’État américaine, permet d’avertir la tentative d’expansion chinoise et de rassurer ainsi ses voisins régionaux. Selon le journal « Mainichi Shimbun », Dmitri Medvedev, le Président russe, se rend à Hanoï pour tenter de « calmer » la Chine.

Le défi de ce sommet sera donc de faire coïncider la présence des États-Unis et de la Russie avec le règlement des conflits en mer de Chine. Les membres de l’ASEAN souhaitant éviter une aggravation des crispations avec le géant chinois qui placerait la région dans une situation hors de contrôle.
Le sommet sera également l’occasion de discuter de la démocratisation de la Birmanie, toujours dirigée par la junte militaire et de traiter des conflits récurrents entre la Corée du Nord et du Sud.

Frédéric Sautereau, une autre vision du 11 septembre

Dans le cadre de l’année des Etats-Unis à Montpellier, le Pavillon Populaire accueille, du 15 juillet au 3 octobre 2010, l’exposition photographique « Un rêve américain ». A travers les travaux de photographes européens et américains, le collectif Transit propose au public d’aller à la rencontre de l’Amérique d’aujourd’hui et de s’interroger sur la manière dont on la montre et dont on la regarde. L’exposition convie notamment à découvrir le hors champ de certains des évènements les plus médiatisés de la planète. C’est le cas du travail de Frédéric Sautereau : il a photographié le visage d’un New York post-attentat qui découvre ses propres ruines… Hautcourant est allé à sa rencontre.

Photographe indépendant, Frédéric Sautereau mène des projets en marge de l’actualité, ou la prend à contre-pied. De New York à la Nouvelle-Orléans en passant par Haïti, il a toujours pris du recul avec l’histoire en marche et essayé de la montrer… autrement.

Pouvez-vous décrire votre démarche à New York ?

Je me suis rendu à New York une dizaine de jours après les attentats, vers le 19/20, dès que les aéroports ont été rouverts. Je n’avais pas réfléchi à mon angle avant de partir, mon idée était de faire un travail sur la zone de sécurité autour des tours, une zone interdite, de non-droits.

A mon arrivée, à Grand Zero, de nombreux New-Yorkais venaient contempler l’amas de ruines pour la première fois. J’ai donc fait le portrait de ces personnes, très silencieuses, en position de se recueillir devant un espace vide. Personne ne parlait, les échanges étaient rares, il n’y avait pas de circulation, tout était très silencieux, contrairement à d’habitude. C’est ce qui m’a touché. Je fonctionne comme cela, à l’instinct. Je m’imprègne de ce qui se passe. J’effectue mon travail en réaction à ce que je vois.

Comment ce travail a été reçu ?

Cette série a été plutôt bien accueillie et bien publiée à mon retour car elle répondait au besoin d’un regard décalé sur l’évènement. Une vingtaine de jours après le drame, les journaux voulaient autre chose que les photos d’avions impactant dans les tours… A ce moment-là, apparaissaient des questionnements, des papiers plus approfondis.

Avez-vous souvent cette démarche ?

J’ai eu la même démarche en allant à la Nouvelle-Orléans un mois après Katrina. Je voulais également travailler sur l’aspect zone interdite, mais sans idée réellement déterminée. Une zone interdite avait été en effet créée au centre de la Nouvelle Orléans, les maisons étaient interdites d’accès par les policiers pour raisons de sécurité et pour éviter les pillages.

A mon arrivée, ce qui m’a marqué était les inscriptions. Chaque maison portait une inscription laissée par les secouristes avec la date de passage, le type de secours apporté et le nombre éventuel des morts trouvés. Je trouvais cela très intéressant, cela répondait à la polémique sur l’arrivée plus ou moins rapide des secours. J’y ai donc fait le portrait des maisons qui avaient été noyées sous l’eau, très dégradées ou complètement détruites.

C’est une manière de réfléchir en essayant de trouver quelque chose d’un peu différent pour montrer l’évènement.

Avec la concurrence des agences filaires, un photographe indépendant est-il là pour amener plus de réflexion ?

Quand on ne fait pas d’actu, on est obligé de se positionner autrement. C’est aussi ce qui m’intéresse : travailler différemment. Personnellement, j’ai toujours privilégié les travaux sur le long terme, même si c’est souvent lié d’une façon ou d’une autre à l’actualité. Et, je ne m’interdis pas non plus de travailler sur l’actualité. Je l’ai fait en Haïti par exemple pour Libération. Ma démarche est plus de construire une histoire, sur quelques jours, sur le thème de l’actualité en question. Je réfléchis à montrer ce qui est important dans cette actualité.

Un photographe indépendant n’a pas de contraintes. Je suis libre de mon propos, de prendre du recul. Cela me permet de dire ce que j’ai envie de dire. Par exemple, si j’avais été en commande pour Katrina, je n’aurai pas pu faire uniquement le portrait des maisons. La presse aurait voulu des visages.

Sur le terrain comment comment transmettez-vous vos photographies ?

En Haïti, par exemple, c’était très compliqué. C’est une question d’organisation. Certes cela peut paraître déplacé par rapport à l’évènement, mais le premier problème qui se pose est un problème de logistique : où va-t-on se loger, où va-t-on mettre ses affaires en sécurité et où va-t-on transmettre ? Petit à petit, j’ai pu être logé dans des hôtels qui n’ont pas été touchés, et où il y avait une connexion Internet. A l’attention des journalistes, un réseau Internet a été rapidement mis à disposition gratuitement.

Comment travaillez-vous avec la presse ?

Je suis photojournaliste depuis une quinzaine d’années. Et, depuis le début, la presse n’a jamais été partenaire de mon travail personnel. J’ai toujours eu peu de commandes, et aucune sur mon travail personnel et sur les projets que je souhaitais monter. Donc, j’ai toujours eu la démarche de produire moi-même mon travail.

Et avec les ONG ?

Par nécessité, je me suis tourné vers des partenaires hors presse. Et, naturellement, sur les terrains sur lesquels je travaillais, je croisais souvent des ONG. Soit, j’essayais qu’elles me commandent des travaux, soit, qu’elles m’apportent une aide logistique, sur la base d’un échange. Par exemple, l’ONG met à ma disposition un véhicule, avec un chauffeur qui me sert d’interprète pendant quinze jours. Et, en échange, je lui laisse les photographies que j’ai réalisé pour ses besoins de communication. Sachant qu’un véhicule avec un chauffeur, pendant quinze jours, vaut facilement 3 à 4 000 euros. Ce n’est donc pas négligeable. S’allier avec les ONG, c’est aussi la possibilité d’un hébergement sur des territoires où il n’y en a pas forcément. Ce n’est pas quelque chose que je systématise mais c’est l’une des choses que je privilégie.

Des projets en cours ?

Je travaille depuis plus d’un an sur le Hamas, suite à l’intervention terrestre d’Israël en janvier 2009 dans la Bande de Gaza. Il n’est pas terminé mais il sera normalement projeté à Visa en septembre.

Recueilli par Julie DERACHE

 En préambule à l’exposition, vous pouvez voir quelques clichés de ce reportage ici et venir ensuite les découvrir au Pavillon Populaire dès le 15 juillet.

 Hautcourant vous invite également à découvrir le travail de Frédéric Sautereau sur Katrina : «New Orleans : Forbidden zone»

D’une marée noire à l’autre

Aujourd’hui, les États-Unis font face à leur plus grande catastrophe écologique, tandis que l’Italie, ayant récemment subit une marée noire, met en place un système de protection contre.

«La plus grande catastrophe écologique qu’ont connu les Etats-Unis»

«Marée noire aux États-Unis : L’équivalent d’un Erika toutes les 48 heures» ; «Un nouveau 11 Septembre pour les Américains» ; «Obama et le 11-septembre écologique» ; «Marée noire : retour sur une catastrophe écologique hors norme»… Une légère revue de presse aux titres évocateurs sur la marée noire qui touche depuis trois mois les côtes du golfe du Mexique, soit 800 km au total, en Louisiane, dans le Mississippi, en Alabama, en Floride et maintenant au Texas.

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La catastrophe écologique a commencé le 20 avril, jour de l’explosion de la plate-forme Deepwater Horizon. Voilà maintenant trois mois qu’elle s’aggrave. Ses conséquences écologiques sont difficilement mesurables bien que le patron de BP, Tony Hayward, ait assuré que «l’impact du désastre sur l’environnement sera sans doute très, très modeste».
Mais qui, sinon le responsable de la catastrophe, se risquerait à dresser un bilan définitif quand bayous, mangroves et marais continuent à être pollués ?

Certes, des progrès sont annoncés. Mais, les chiffres montrent que l’on est encore loin du compte : 25 000 barils de brut sont pompés chaque jour contre les 35 000 à 60 000 déversés. Autres chiffres donnés, ceux des victimes de la marée noire. Croisant les bilans fournis par les services de secours et les diverses autorités américaines de protection de la nature, le site « Daily Dead Birds » tient le décompte morbide des oiseaux, tortues de mer et mammifères mazoutés par la marée noire de BP. Aujourd’hui, les compteurs affichaient 1 505 oiseaux, 447 tortues de mer et 54 mammifères marins morts, entre autres. Autres chiffres encore : près de 7000 bateaux, 100 avions et 50000 personnes sont engagés dans le combat pour limiter les dégâts de la fuite, nous informe le Figaro.fr.

De plus, l’avancée du nettoyage des rivages a été rendu plus compliqué par le passage récent de la tempête Alex. Aujourd’hui, il s’agit donc de la pire marée noire aux États-Unis, renvoyant «l’Exxon Valdez et ses 42 millions de litres déversés sur les côtes de l’Alaska en 1989, à une quasi-anecdote», indique le Parlement européen dans sa dernière session plénière.

Un système satellitaire italien pour lutter contre les marées noires en Méditerranée

La gravité de la marée noire américaine semble en avoir éclipsée une autre, toute aussi grave, à une autre échelle : le plus grand fleuve d’Italie, le Pô, a été victime mardi 23 février 2010 d’une importante marée noire suite à un sabotage dans une ancienne raffinerie près de Monza (Lombardie).

Ainsi, l’Agence Spatiale Italienne (ASI) vient de lancer, cette semaine, un projet pilote visant à identifier et assurer le suivi des déversements d’hydrocarbures, accidentels ou illégaux, en Méditerranée : le Projet Pilote Pollution Marine liée aux Hydrocarbures (PRIMI).

La Méditerranée borde, en effet, 23 pays continentaux, dont 5 pays d’Afrique, et 8 îles. Onze millions de navires par an fréquentent «ce réservoir majeur de biodiversité qui concentre à lui seul 25 % du trafic planétaire et 30 % du trafic pétrolier». Ainsi, «plus de 2 000 navires sont en permanence à la mer avec, parmi eux, 200 à 300 pétroliers selon la préfecture maritime de la Méditerranée», indique le site bioaddict.fr. Et, selon la Préfecture maritime, «250 pollutions orphelines dont 180 d’hydrocarbures ont été dénombrées en 2008 en Méditerranée. Pour 2009, le décompte révèle 190 pollutions dont 100 d’hydrocarbures».

Ainsi, l’ASI met en place la phase d’étalonnage du PRIMI, une de ses grandes initiatives pour la gestion du risque environnemental, qui doit identifier et assurer le suivi des déversements d’hydrocarbures en Méditerranée. La mer pourrait ainsi être contrôlée de jour comme de nuit et quelles que soient les conditions météorologiques.

Espérons que PRIMI incite les embarcations à ne plus déballaster des hydrocarbures ou autres matières toxiques en Méditerranée. Et, que ce modèle se développe partout dans le monde.

Tété : « Les Etats-Unis, c’était un rêve d’enfant »

Tété est de retour avec un nouvel opus : «Le premier clair de l’aube». Album plus poétique, clair, blues, que le public montpelliérain pourra découvrir ce soir sur la scène du Rockstore.

Décrivez-nous votre Premier clair de l’aube

Cet album est dans la continuité des précédents. D’abord par les mélodies. Je les ai toujours aimées : j’ai été élevé aux Beatles, cela laisse des traces… Mais, dans ma manière d’approcher les choses, il marque un tournant : il est à la fois plus aéré et plus punchy. C’est aussi le premier que j’enregistre à l’étranger.

Enregistrer aux Etats-Unis, était un besoin ?

C’était un rêve d’enfant. Toute ma vie a été bercée par la musique noire-américaine : blues, folk, funk-rock, soul… C’est tout un tas de musiques apparentées qui m’ont donné envie d’en faire.

Vous faites la part belle au blues…

Le blues a toujours été présent dans mes disques. Il était suggéré, en filigrane. Il est aujourd’hui plus affirmé. J’aime ses sonorités : c’est une texture, quelque chose de vraiment chaleureux.

Un peu de country ?

C’est un album sur lequel il y a des sons nouveaux mais ils ne se rapprochent pas de la country. Le patrimoine musical américain est plus large que ce que l’on a l’habitude d’entendre ici : rock, folk, jazz et country. Les sons qui peuvent rappeler la country dans mon album appartiennent, en fait, au patrimoine noir-américain mais sans en être.

Que vous a apporté cette expérience américaine ?

Une distance. De cette musique noire-américaine, je mélangeais un peu tout. Je n’arrivais pas à la mettre en contexte. Là-bas, en rencontrant des musiciens, je me suis rendu compte que chaque style musical est rattaché à un territoire, à des personnes, à une époque… C’est bien de se faire les oreilles auprès des gens dont c’est la culture.

Quelle y a été votre plus belle rencontre ?

Jeff Lang. Un guitariste australien qui m’a ouvert de grandes portes, m’a fait découvrir des musiques, m’a donné confiance en moi. Il transmet la passion qu’il a pour son instrument et pour sa musique. C’est une très belle personne.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Dans les rencontres, les chemins de vie… Le premier clair de l’aube, c’est l’histoire d’un cycle qui se termine et d’un autre qui commence. Quand j’écrivais, je lisais pas mal de poésie impressionniste. Ces poésies m’ont donné des images et des émotions.

Recueilli par Julie DERACHE

Fermetures des prisons agricoles au Canada : la fin d’une époque

En février 2009, le gouvernement canadien a annoncé son désir de fermer les « prison farms », ces établissements pénitentiaires dans lesquels les prisonniers produisent eux-mêmes leur nourriture. Le dernier établissement de ce type sera mis hors-service d’ici la fin 2010. Retour sur un système pénal longtemps très répandu en Amérique du nord mais peu connu en Europe.

Happy Birthday Mister President Obama…

Mardi 19 janvier 2010, Barack Obama célébrait sa première année d’investiture à la Maison Blanche, le voici qui perd également la majorité qualifiée au Sénat. Drôle de cadeau d’anniversaire pour le plus populaire des présidents de cette dernière décennie.

New-York : Son coeur battait pour Barack Obama

Michel Pieyre, reporter-photographe du quotidien Midi-Libre et sa compagne Valérie Marco, journaliste à DirectMontpellier Plus, nous présentent les coulisses du livre « Huit jours avant Obama » sorti début Octobre 2009 aux Editions FLAM. Il le dédicacera ce mardi 3 Novembre à 17h30 à l’Auditorium Sauramps de l’Odyssée.

Hautcourant: Comment vous est venue l’idée de faire un livre sur les Huit Jours avant Obama?

Michel Pieyre : J’ai toujours été attiré par les grands hommes et les grandes femmes de ce monde. C’était une occasion de vivre un événement historique : le premier Président noir des Etats-Unis. A partir de 2007, je me suis intéressé à Barack Obama lorsqu’il commençait à percer. Puis, j’ai suivi son parcours jusqu’aux primaires. C’est à ce moment-là que j’ai décidé avec Valérie Marco de partir aux Etats-Unis. Nous avions la possiblilité de partir à Chicago ou New-York. Nous avons choisi New-York car j’avais envie d’y retourner et Valérie tenait absolument à découvrir cette ville. Nous avions pleins d’histoires à raconter sur les quartiers notamment Celle des noirs.

Vous aviez organisé ce voyage longtemps à l’avance?

Valérie Marco : Non, depuis le mois d’Août 2008.

M.P : L’été 2008, Obama remportait des tranches de primaires. Il allait donc être le candidat démocrate.
J’avais pris mon appareil photo comme je le fais à chacun de mes voyages. Au fur et à mesure de mes clichés, un espèce de scénario s’élaborait.

Les New-Yorkais se laissaient-ils facilement prendre en photo?

M.P : Je n’ai pas eu de problèmes. Je m’approche des gens parce que j’ai une focale très courte. A plus de deux mètres, la photo n’est pas intéressante car elle n’a pas de force. Il y a cette espèce de chose merveilleuse qui se passe : vous êtes face à quelqu’un et au bout de deux minutes c’est comme si vous disparaissiez. Les gens sont très naturels, ils ne posent pas dans ces moments-là.

La campagne d’Obama était-elle plus visible que celle de McCain?

M.P : En arrivant, nous avons été surpris de ne pas voir de campagne électorale au niveau des affiches.
La campagne d’Obama était ultra-participative : il y avait plein de stands dans les rues notamment à Union Square le soir où la jeunesse New-Yorkaise se regroupait pour parler d’espoir et d’avenir. La campagne d’Obama se faisait dans la rue et c’est là où il a gagné. Tandis que McCain, on ne le voyait nulle part.

Avez-vous rencontré des pro-McCain?

V.M : Non. Par contre, j’avais un badge d’Obama et un noir de Harlem m’a dit que je risquais d’avoir des problèmes si j’allais à Central Park avec ça. Sinon, je pense que les pro-McCain se planquaient. ça me rappelait l’effet Sarkozy : Les militants étaient presque inexistants et il a pourtant pris 53%.
Alors, soit ils n’assumaient pas soit c’était une forme de discrétion. Ils ne voulaient peut-être pas être populaire à la manière d’Obama.

Avez-vous vu des gens qui ne se sentaient pas concernés par les élections?

M.P: Il y a eu un vote massif ce mardi 4 Novembre 2008 alors que les américains ne vont pas souvent voter. D’habitude c’est 50% des votants, là il s’agissait d’environ 66%. Ce qui était marrant, c’était de les voir voter dans les églises. Là, ce n’est pas la séparation de l’église et de l’Etat!

Valérie Marco, vous parlez d’espoir dans votre texte…L’élection d’Obama vous en a-t’elle donné pour la France?

V.M : Pendant un moment oui. Je me suis mise à y croire. Moi qui traîne toujours la patte pour aller voter, ça m’a donnée vraiment envie d’accomplir cet acte citoyen. Obama n’est pas charismatique seulement dans l’image mais aussi dans l’idéologie. Chez nous, on dit que Nicolas Sarkozy est charismatique alors que pour moi c’est une statue creuse.

Les images et les textes du livre donnent l’impression d’une certaine distance sur la société américaine. Est-ce culturel ou plutôt un constat?

M.P : Je pense que l’on a une image déformée des Etats-Unis et encore plus de New-York. Quand, on se balade dans les rues de New-York, la misère est beaucoup plus visible qu’en France. Dans notre pays, il y a une certaine base comme par exemple le RMI. Là-bas, il n’y a rien.

Avez-vous rencontré des français de New-York?

V.M: J’avais l’idée de faire un reportage sur les montpelliérains qui vivent à New-York. Un collègue m’a transmis les coordonnées d’un chef cuisinier qui lui-même m’a donnée le contact d’une traductrice française de l’ONU. En tout cas, ni l’un ni l’autre n’aimerait revenir.

Pourquoi?

V.M : Parce qu’ils s’épanouissent plus aux États-Unis. Ils construisent leur propre fortune. Il y a de la place pour tout le monde mais c’est à chacun de faire son chemin. La société américaine est paradoxale car elle est à la fois démocratique et individualiste.

Enfin, pouvez-vous nous expliquer comment a été conçu ce livre?

M.P : Quand nous sommes revenus, nous devions développer les photos. D’un point de vue technique, elles ont été faites sur une pellicule argentique et développées sur du papier baryté.
Au départ, il s’agissait seulement d’une exposition photo que j’ai faite à l’Atelier, au Rebuffy et à Pézenas. J’ai rencontré mon éditeur lors du vernissage et il m’a proposé d’en faire un livre.
Tout l’été 2009, nous avons travaillé sur les textes, Valérie a écrit celui qui se trouve vers la fin du livre. Je me suis basé sur mes légendes-photos que j’ai gonflées pour en faire des textes. Ensuite, nous avons rajouté un extrait du discours d’Obama pour chacun des textes.

La préface a été faite par Romain Huret. Comment l’avez-vous rencontré?

M.P : On a cherché un préfacier pendant deux mois. Fin Août, j’écoutais France Info dans ma voiture et je suis tombé sur une émission spéciale sur Obama dans laquelle Romain Huret intervenait. J’ai beaucoup aimé. Aussitôt arrivé à la rédaction, je lui ai envoyé un mail pour lui proposer d’être le préfacier et il a accepté. Puis, nous avons travaillé ensemble par Internet. Je vais le rencontrer pour la première fois, ce mardi 3 Novembre à l’occasion de la dédicace du livre.

Mardi 3 Novembre 2009, Michel Pieyre dédicacera son livre à 17h30.
Une rencontre animée par Romain Huret spécialiste des Etats-Unis, Maître de conférence à Lyon 2 et l’Institut d’Etudes Politiques à Paris, aura lieu à 18H30 à l’Auditorium Sauramps de l’Odyssée (en partenariat avec la Club de la Presse).

Exposition photographique du 26 Octobre au 7 Novembre 2009 dans l’auditorium de Sauramps Odyssée.