GRAND ENTRETIEN – Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti  «Pour comprendre une société, il faut regarder les individus qui sont en marge »

Ils sont inséparables, depuis 2004, le couple franco-turc a réalisé ensemble une dizaine de films. Une complémentarité et un soutien mutuel à l’origine d’une filmographie riche qui s’interesse aux exclus et aux rapports entre les genres.

Pour cette 40 ème édition de Cinemed, vous présentez Sibel en compétition long métrage, quel lien entretenez-vous avec le festival ?

Guillaume Giovanetti : C’est la troisième fois que nous sommes présents à Cinemed. La première fois c’était pour les bourses d’aide au développement avec Nour en 2006 et puis il y a trois ans pour Sibel. C’est le premier festival à nous avoir fait confiance et donné de l’argent pour un long métrage.

Çagla Zencirci : Cinemed nous a offert du soutien concret, financier pour un projet qu’on a pu développer. C’est excellent. On adore le festival parce qu’ils ont compris qu’un réalisateur, il faut qu’il mature. C’est en faisant des films qu’il acquiert de l’expérience. Quand vous recevez ce soutien, vous avez la liberté d’avancer en tant que réalisateur de manière indépendante.

Dans Sibel, vous traitez de l’exclusion d’une jeune femme muette et du manque de solidarité qu’elle subit au sein de son village en Turquie.

CZ : Avec ce personnage féminin rejeté par la société dans son intégralité, on voulait montrer le manque de solidarité entre les femmes, une entraide qui est absente. Il y a une vraie violence qui existe, une forme de compétition entre les femmes. A l’inverse, les deux personnages masculins que nous avons créés, n’interfèrent pas dans les décisions de notre personnage principal. Ils la laissent totalement libre de ses choix, mais la soutiennent dans le chemin qu’elle souhaite entreprendre. C’est ce genre d’homme que l’on veut voir dans la vraie vie.

Est-ce un film politique ?

CZ : Nous ne nous sommes jamais définis en tant que réalisateurs politiques. Notre vie est politique, on ne peut pas s’en débarrasser. Mais on a toujours utilisé la politique comme un décor. On a essayé de voir quels sont les effets des politiques menées sur nos personnages qui ont toujours été des exclus. Nous pensons que pour comprendre une société, il faut regarder les individus qui sont en marge. Là vous avez une idée très très claire de la société en elle même.

Est ce pour cela que vous avez réalisé Ata en 2008, pour montrer les difficultés d’intégration, en France cette fois ?

GG: Nous avions rencontré par hasard un homme de la communauté ouïghoure (turcophone musulmane de l’Ouest de la Chine) il y a une quinzaine d’années en France. Il était sans papiers, dans un processus d’exclusion avec des difficultés pour parler le français. Nous nous sommes inspirés de son histoire. Le film traite de la rencontre entre ce personnage ouïghour, qui n’a par défaut rien à voir avec la société française, et une jeune Turque venue en France pour des raisons amoureuses, pas du tout pour des raisons politiques ou économiques. Son fiancé la laisse au début du film, elle se retrouve seule dans un pays étranger complètement désemparée.

C’est cette marginalité commune qui va rapprocher les deux personnages ?

GG : Oui, c’est la rencontre de deux individus qui n’ont à priori rien en commun. Ils découvrent que leurs deux langues se ressemblent, qu’ils peuvent communiquer. On a cherché à illustrer les difficultés d’intégration d’un certain nombre de personnes qui viennent de l’extérieur de la société française. Cela donne naissance à une resolidarisation de personnes qui sont dans la même situation. On voit des groupes se créer, des manières de fonctionner autres qui n’ont vraiment rien à voir avec la société française. Ce qui va favoriser le communautarisme. C’est un court métrage réalisé il y a dix ans, mais il a encore une actualité énorme. Les choses n’ont pas beaucoup changé.

Votre prochain film sera-t-il de nouveau un projet en commun ?

CZ : Oui, cela fait 15 ans que l’on travaille ensemble. Nous n’avons pas d’oeuvre séparée. On a appris à travailler ensemble. On ne peut pas faire de films seuls, on ne sait pas comment faire.

GG : On a développé nos automatismes, nos façons de faire. C’est un ping pong permanent. Sibel c’est notre dixième film. On a un autre projet en Turquie, toujours avec un personnage féminin au centre, plus urbain, un peu plus âgé cette fois. Le film sera axé sur la question de la famille et du rôle de mère qui est prédestiné pour la femme. C’est un road movie à travers la Turquie, l’histoire d’une femme qui laisse ses enfants à son mari parce qu’elle n’en peut plus. Elle va rencontrer un transexuel qui va lui donner une autre définition de ce que c’est d’être une femme.

Est-ce une manière d’interroger les représentations de genre ?

CZ : Dans notre travail, on essaie de questionner le positionnement de la femme, mais aussi de l’homme, parce que cela va ensemble. Il y a certains critères pour vraiment être considérée comme une femme. Si on ne les respecte pas, soit on n’est pas une femme, soit on est prise pour une folle. Est ce qu’une femme qui dit ouvertement qu’elle ne veut pas avoir d’enfants est totalement acceptée dans n’importe quelle société ? Jamais. Pourquoi elle ne voudrait pas d’enfants ? C’est une femme quand même, elle devrait en vouloir « normalement». Quand vous enlevez tous ces critères la femme évolue d’une tout autre façon, avec beaucoup de courage et sans peur.

GG : Ce sont des problématiques qui reviennent dans beaucoup de nos films. Ca va prendre des formes de questionnement sur l’identité sexuelle comme dans notre film Noor au Pakistan, ou sur le positionnement des femmes comme leader d’un groupe dans Sibel. De façon plus ou moins consciente, on traite aussi beaucoup de l’équilibre au sein du couple. Comment interagir et s’entraider, être solidaires l’un de l’autre ? Quels sont les rôles définis et les rôles à ne pas définir du tout ?

Propos recueillis par Léa Coupau et Camille Bernard

 

VIDÉO CINEMED #5 : Haut Courant à la rencontre de Pierre Salvadori, Pio Marmaï et Damien Bonnard

Entretien avec l’équipe du film En Liberté !, en salle à partir du 31 octobre prochain. Au cours du Festival du cinéma méditerranéen, le site HautCourant vous propose une série de vidéos sur l’évolution du phénomène #metoo. Qu’en est-il un an après ?

VIDÉO CINEMED #4 – Haut Courant à la rencontre d’Ariane Ascaride

Entretien avec Ariane Ascaride, actrice, réalisatrice et scénariste française. Au cours du Festival du cinéma méditerranéen, le site HautCourant vous propose une série de vidéos sur l’évolution du phénomène #metoo. Qu’en est-il un an après ?

SEANCE TENANTE #3 – Samouni Road, une famille sur le chemin de la rédemption

Après Plomb Durci en 2009, le réalisateur italien Stefano Savona revient avec Samouni Road, son nouveau documentaire. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs 2018, ce dernier a reçu l’Œil d’Or, prix du meilleur documentaire du Festival de Cannes. Une immersion dans la famille Samouni, prisonnière de l’antagonisme israélo-palestinien et meurtrie par le massacre de 29 de ses membres. Un récit vivant et poignant.

« C’est l’histoire d’une famille qui a tout perdu. Ses parents, son habitat, ses champs d’oliviers ». Né à Palerme en 1969, Stefano Savona, documentariste depuis 1999 après être passé par l’archéologie et l’anthropologie, revient avec un documentaire coup de poing.

Dans son film, Savona ne cherche pas à restituer de façon sommaire l’ampleur d’un évènement complexe : l’antagonisme israélo-palestinien. Au-delà de la plainte et de la dénonciation, le réalisateur trace le portrait d’une famille de la banlieue rurale de Gaza touchée par un conflit destructeur et meurtrier. Une guerre (2008-2009) qui change leur vie à jamais.

Arrivé à Gaza en 2008 au moment des attaques israéliennes contre la Bande de Gaza, le réalisateur italien rencontre la famille Samouni, une communauté de paysans jusque-là épargnée par soixante ans de conflits et d’occupation.

« Echapper à cette double rhétorique des médias »

Stefano Savona réalise Plomb Durci en 2009, conçu comme une sorte de « blog cinématographique au jour le jour qui voulait rompre l’embargo sur les images imposé par les israéliens pendant leur opération militaire ». A cela, s’ajoute sa colère contre les médias. « Ils racontent la guerre soit de façon aseptisée, de l’extérieur et sans savoir ce qui se passait vraiment dans la Bande, soit de l’intérieur mais de façon pornographique, en ne se concentrant que sur les cadavres, la douleur et la violence. Je voulais échapper à cette double rhétorique, qui ne permettait pas de comprendre ce qu’il se passait réellement pour la population de Gaza », rajoute le réalisateur italien à Cinemed.

Ce qui influence la suite de son travail ? Un message ! « J’ai reçu un message m’annonçant que le mariage d’un jeune couple qui semblait impossible à cause de la tragédie de janvier 2009, et en particulier de la mort des pères des deux futurs mariés, allait finalement avoir lieu ». Un « déclic ». Une évidence surtout. Malgré la difficulté d’y entrer, Stefano Savona retourne à Gaza en 2010, un an après la tragédie pour montrer autre chose que Plomb Durci.

Une réalisation qui dure neuf ans 

Le natif de Palerme prend alors la décision de retracer l’histoire de cette famille, avant, pendant et après la guerre.

Face à la difficulté de montrer des situations qu’ils n’avaient pas filmées (avant la guerre, et pendant l’attaque israélienne), Stefano Savona et sa productrice, Penelope Bortoluzzi, décident de se tourner vers les animations de Simone Massi. « Ses dessins ont un côté onirique mais ils sont visuellement très réalistes, très précis, ce qui permet de les raccorder à des prises de vue réelles », explique le réalisateur. Une reconstitution des souvenirs des protagonistes en animations inspirée des récits et des témoignages des membres de la famille Samouni. Un travail d’architecture et de 3D. Une précision pour reproduire le réel.  Un cheminement qui le mène, neuf années plus tard, à ce nouveau film : Samouni Road.

Un documentaire touchant et bouleversant. « Je voulais redonner aux Samouni une existence longue, cesser de les ensevelir tous, les vivants et les morts, sous le poids de l’évènement fatal » révèle le documentariste. Mais aussi la reconstitution d’une mémoire. Celle du peuple palestinien brisé par la guerre qui ne cesse malgré tout de se reconstruire. Une histoire de résistance et d’espoir. Un éloge au courage, un hymne à la famille.

 

SÉANCE TENANTE #2 – En liberté ! : un ballet de sentiments déjantés

Le dernier film de Pierre Salvadori projeté en avant-première de Cinemed dimanche 21 octobre, sortira en salles le 31 octobre prochain. Retour sur le « mélange de genres » que nous offre la séance tenante.

Deux ans après une intervention qui a mal tourné, le capitaine de police Santi, laisse derrière lui une veuve éplorée et Théo, un enfant attristé mais totalement admiratif de son papa. Décrit comme immense et valeureux, une statue à son égérie, arme au poing, est dressée face à la mer. Pourtant, au cours d’une arrestation et par hasard, sa veuve, Yvonne, lieutenant de police, découvre qu’il était en réalité un ripou et un « salaud ». Antoine, innocent derrière les barreaux depuis 8 ans en est sa plus grosse victime. Décidée à rétablir la justice, elle le retrouve à sa sortie de prison en lui cachant tout de son identité. S’en suivent des aventures toutes plus loufoques les unes que les autres, mêlées à leur vie sentimentale respective et leurs démons des huit dernières années.

Une histoire du soir pour rompre avec le deuil

L’histoire du soir pour endormir le petit Théo est le fil conducteur du film, sous forme de flashbacks dignes de James Bond. La première scène s’ouvre sur le capitaine Santi (Vincent Elbaz), glorieux policier en train d’arrêter des criminels avec une facilité sans nom. « Il était fort papa » se console Théo, admiratif. « Comme un lion », confirme sa maman, conteuse des récits volontairement enjolivés. Mais à mesure qu’Yvonne (Adèle Haenez) apprend la réalité sur son mari, l’histoire du soir se transforme : non, son père n’était pas le parfait justicier fantasmé. Théo ne comprend pas pourquoi sa mère lui conte soudainement un père magouilleur et malhonnête. Celle-ci entreprend alors une mission : rétablir la justice pour que le véritable coupable se retrouve derrière les barreaux, dans l’imaginaire de Théo. S’affranchira-t-il de l’image héroïque du père ?

« La réalité se transmet par la fiction », Pierre Salvadori.

Si Théo doit avancer avec ses yeux d’enfant, le chemin est plus long pour Yvonne. À son deuil s’ajoute l’acceptation. Huit années passées avec lui sans jamais rien savoir de ses agissements et de sa malhonnêteté… Perdue, elle se rend coupable des agissements d’un autre : son défunt mari. Une quête de rédemption dans laquelle elle retrouve l’amour avec Louis (Damien Bonnard), mais a-t-elle le droit d’aimer un autre que l’inconnu avec lequel elle vivait ? La réalité la pousse et l’aide à quitter son deuil marital, en quête de justice.

De la mort au rire : quand la vie rembourse

L’histoire s’annonce triste, dramatique et bouleversante mais à l’écran, rien de cela. Loin du polar et sous couvert d’humour, Pierre Salvadori campe des situations rocambolesques avec des personnages toujours plus fous : un psychopathe qui se promène avec sa tante découpée dans un sac ou encore un meurtrier accueilli très joyeusement au commissariat. Antoine (Pio Marmaï) et Yvonne s’entrechoquent dans une folie partagée croisée de mensonges. Antoine ignore jusqu’au prénom d’Yvonne, qui se fait appeler Louise et qu’il croit être prostituée. Leur planque au cœur d’un ancien bordel sadomasochiste, un braquage en tenue de latex et masques de bondage alimentent ce délire loufoque. Tout semble improbable et pourtant tout s’accorde à merveille.

L’injustice entre le mensonge et l’innocence

Pierre Salvadori se confie : certaines scènes ne sont pas « vraisemblables mais ça n’empêche pas les personnages d’arriver à une vérité ». Et la vérité finit par éclore : « Mieux vaut être un salaud qu’une victime. » Ainsi, le mensonge reste une fois de plus au cœur de l’œuvre du réalisateur. Yvonne ment parce qu’elle refuse la vérité. Elle en a « marre d’être coupable » quand Antoine, frappé par l’injustice en a « marre d’être innocent ». Parce qu’on lui « a volé 8 ans de sa vie, pour rien » il s’adonne à toutes les transgressions pour devenir coupable tandis qu’Yvonne tente de le réparer pour se sentir à nouveau innocente. Mais huit ans d’absence ont laissé une cassure dans le quotidien d’Antoine et sa compagne, Agnès (Audrey Tautou), même si leur amour semble intact. Elle ne le comprend pas, trouve qu’il est revenu avec la « cruauté des victimes » mais le poursuit pendant qu’il s’adonne, perdu, à des folies avec Yvonne sans vouloir perdre sa promise. Tout prête alors à croire qu’Antoine et Yvonne seront prêts à transgresser jusqu’aux règles de la fidélité.

En liberté ! est dédié au directeur de casting, Philippe Elkouby, décédé le 17 mars dernier.

 

 

SÉANCE TENANTE #1 – Avec Il Miracolo, Cinemed parie sur la série

Le Cinemed s’est ouvert vendredi soir sur une projection audacieuse. Le festival a mis à l’honneur Il Miracolo, série télévisée italienne écrite et réalisée par le romancier italien Niccolo Ammaniti. Une expérience inédite depuis la création de Cinemed en 1979.

Dès les premières secondes, le ton est donné. Le corps recroquevillé et couvert de sang d’un chef de la mafia calabraise est retrouvé dans son repaire par la police italienne. Mais ce sang qui macule le sol et les murs de la planque n’est pas le sien. Il vient des larmes de la Vierge, statuette qui pleure sans relâche neuf litres de sang par heure. La piste de la farce est rapidement écartée. Une équipe ultra confidentielle de chercheurs se lance dans le décryptage de cette sombre énigme sous l’oeil perplexe du Premier ministre italien. L’analyse du plasma démontre qu’il s’agit de sang humain masculin. « Nous sommes vraiment en train de parler du sexe d’une statue ! Après quoi ? l’ADN de la Vierge ? » s’emporte le Premier ministre dépassé par un scandale qui risque de dériver « en guerre de religion ». L’étrange statue est dissimulée au grand public dans le contexte d’un référendum pour la sortie de l’Union Européenne.

Le choix d’une série pour ouvrir cette 40 ème édition était un pari ambitieux, voire risqué. Le genre est encore largement négligé par les festivals de cinéma. Mais Cinemed a souhaité mettre en avant la créativité d’un phénomène mondial qui se propage hors petits écrans. Les plus grands cinéastes s’approprient peu à peu l’univers des séries à l’instar de Steven Spielberg, Jane Campion, ou encore le réalisateur français Cédric Klapisch. Il miracolo se veut une « fable politique existentielle sur le chaos du monde », plongeant le spectateur dans une tension constante. Un rythme lent sur un fond sonore qui renforce l’univers oppressant du drame télévisuel. Des mares rouges, un oiseau mort tombant du ciel, l’exposition de la chair animale, quelques gouttes de sang versées dans la soupe d’une femme mourante. L’esthétique est sanguinolente, à l’image du mouvement cannibale dont se réclame Niccolo Ammaniti. Violence exacerbée et vacuité morale tels sont les maitres mots de ce courant qui avait fait scandale en Italie, à sa création en 1990.

Des liens humains fragmentés dans une atmosphère sombre et angoissante

Entre isolement et solitude, un ensemble se succède un ensemble de portraits. On assiste aux écarts de la femme du Premier ministre, dépassée par sa place de « first lady ». Un prêtre décadent utilise son image d’homme pieux pour assouvir ses pulsions sexuelles et pécuniaires. La scientifique mobilisée sur l’enquête cherche par tous les moyens à sauver sa mère de l’agonie. Des liens humains fragmentés dans une atmosphère sombre et angoissante. Les thèmes bibliques se succèdent : la pietà inversée et la fustigation biblique de la chair viennent s’ajouter aux prêches sans foi et représentations mystiques obscures.

Fin de la projection, Lazar prend des allures de vieille dame ressuscitée clôturant le second épisode d’une série qui, personnellement, ne nous a pas transcendée.

VIDÉO CINEMED #3 – Haut Courant à la rencontre d’Aurélie Filippetti

Entretien avec Aurélie Filippetti, présidente de Cinemed.
Au cours du Festival du cinéma méditerranéen, le site HautCourant vous propose une série de vidéos sur l’évolution du phénomène #metoo.
Qu’en est-il un an après ?