Benoît XVI aux USA : la foi, la raison, et le Proche-Orient

Le voyage épiscopal de Benoît XVI aux États-Unis du 15 au 21 avril a été confirmé par le Vatican. Six jours de déplacements apostoliques au cours desquels le souverain pontife célèbrera cinq messes, prononcera plus de sept discours, et rencontrera les plus hauts dignitaires américains de l’Église catholique. C’est la première fois que le successeur de Jean-Paul II traverse l’Atlantique pour se rendre successivement à Washington et à New York.

S’il est à noter que le chef de l’Église sera au siège des Nations Unies le 18 avril prochain, le pape s’entretiendra également à plusieurs reprises avec l’ancien gouverneur du Texas, George Bush. D’après l’annonce officielle de la Maison Blanche, l’entretien entre le pape et le président des États-Unis, le 16 avril prochain, sera l’occasion d’évoquer leur engagement concernant « l’importance de la foi et de la raison pour atteindre des objectifs partagés », c’est-à-dire, « la progression de la paix au Proche-Orient et ailleurs, la promotion de la compréhension entre les religions et le renforcement des droits de l’homme et de la liberté à travers le monde, en particulier de la liberté religieuse ».
« La foi et la raison », le thème même du discours prononcé par Benoît XVI lors de son intervention à l’université de Ratisbonne, en septembre 2006.

            Discours de Benoît XVI à Ratisbonne le 12 septembre 2006

Après avoir expliqué en quoi « Il demeure nécessaire et raisonnable de s’interroger sur Dieu avec la raison », le successeur de Saint-Pierre avait cité les propos de l’empereur byzantin Manuel II Paléologue à un savant persan, en se référant à la traduction de Théodore Khoury des Entretiens avec un musulman : « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de neuf, et alors tu ne trouveras sans doute rien que de mauvais et d’inhumain, par exemple, le fait qu’il a prescrit que la foi qu’il prêchait, il fallait la répandre par le glaive. » Ces propos sont qualifiés de « dispositions inscrites dans le Coran -d’une époque plus tardive- au sujet de la guerre sainte. »* Comment le nouveau pape pourra t-il donc contribuer à « la progression de la paix au Proche-Orient » après ce discours qui a suscité de violentes réactions?

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Si Benoît XVI a déjà rencontré le président américain lors de la visite de ce dernier à Rome, le 9 juin 2007, ce sera la première visite officielle du pape aux États-Unis, et sûrement la seule du dernier mandat de George Bush. Tous deux opposés à l’avortement ou encore à l’union homosexuelle, les deux hommes se rencontreront à plusieurs reprises. Il faudra patienter jusqu’au 16 avril pour savoir ce qu’il faut entendre par « importance de la foi et de la raison pour atteindre des objectifs partagés », avancée par la note officielle de la Maison Blanche. Le pape sera accueilli par le couple Bush le mardi 15 avril, quelques semaines après le Fitna du parlementaire néerlandais d’extrême droite, Geert Wilders, ainsi que le documentaire d’Amy Berg retraçant le scandale du prêtre pédophile Oliver O’Grady : Délivrez-nous du mal.

Un guide d’alphabétisation numérique pour journalistes est lancé en Amérique Latine

Le quotidien colombien El Tiempo a récemment publié en ligne un article à propos d’un « guide du journalisme numérique», élaboré par l’université du Texas. Supposé aider les journalistes du « Sud » à repenser leur profession et à entrer dans l’ère de l’informatique, d’Internet et du numérique, ce guide a été traduit en espagnol et en portugais pour l’Amérique Latine…

« Sous le titre « Journalisme 2.0, un guide d’alphabétisation numérique pour survivre et prosperer à l’ère de l’information », le document résulte d’un effort du Centre Knight pour le Journalisme des Amériques. Rédigé par l’Université du Texas à Austin, la version espagnole est la traduction d’une première version américaine, ‘Journalism 2.0: How to Survive and Thrive, A digital literacy guide for the information age’, signée par l’auteur américain Mark Briggs.

Le guide, initiative du J-Lab et du Knight Citizen News Network, a pu voir le jour grâce à l’Institut du Journalisme Interactif de l’Université du Maryland. Il est présenté par son auteur comme un « manuel pratique qui offre suffisamment d’éléments théoriques pour rentrer dans l’ère du journalisme numérique ». Il commence de ce fait par expliquer les caractéristiques du Web et des principes de base de cette technologie, le concept du web 2.0, les nouveaux dispositifs (iPod, MP3, USB, téléphones portables) et leur impact sur le journalisme.

La suite du guide présente des thèmes comme les nouvelles méthodes de reportage, comment tenir un blog, comment transmettre une information sur le web, comment faire des enregistrements audio et des podcasts, comment prendre et retoucher des photos numériques ou faire des reportages videos avec des voix off incrustées.

« Si vous souhaitez réellement apprendre comme faire du journalisme numérique, vous y arriverez. Ce manuel vous guidera tout au long de votre apprentissage, décomposant chaque possibilité, chaque technologie en différentes leçons, afin que vous puissiez utiliser cela directement dans votre travail. C’est un manuel pratique, non conceptuel. Vous pourrez aussitôt mettre en pratique ce que vous apprenez dans le guide » explique l’auteur, Briggs, dans son introduction du guide.

Le journaliste d’investigation Phil Meyer, auteur de la préface de la version anglaise, insiste aussi sur le caractère pratique de l’œuvre. « Vous pouvez l’utiliser comme un livre de recettes de cuisine. Il y a des recettes actualisées pour tout type d’action numérique. Quand vous le lirez, vous voudrez constamment mettre en pratique ce que vous lisez. Par exemple, configurer un flux RSS, convertir des vieilles cassettes audio en MP3 ou encore changer son navigateur internet prédéfini par Mozilla Firefox » s’enthousiasme-t-il.

Guillermo Franco, le traducteur et auteur de la préface de la version espagnole, assure que le livre peut guider des organes de presse, en pleine redéfinition de leur rôle comme générateurs de contenus et qui ne souhaitent pas rester de « simples fabricants de journaux ». Pour les journalistes qui ne s’inscrivent pas dans les médias traditionnels ou qui travaillent seuls, cela les guidera pas à pas pour apprendre sans nécessiter de tuteur. Le guide peut également permettre aux universités de trouver les idées préalables à la réorientation des programmes académiques.

« Le vieil adage selon lequel un bon reporter est bon dans n’importe quelle condition n’est plus convaincant. Nous avons besoins de bons reporters qui auront les outils appropriés pour survivre dans des situations extrêmement changeantes. Dans cet environnement, les journalistes plurimédias seront les plus demandés. Un bon reporter sera redéfini comme celui qui est bon sur plusieurs médias » précise Meyer.
Cette version en espagnol doit contribuer à fermer la « brèche numérique », le fossé entre le journalisme du monde développé et celui des pays en voie de développement. Ainsi, il contribuera à réduire l’écart de la langue, qui empêche l’accès aux oeuvres en anglais, produites aux Etats-Unis sur le journalisme numérique. Car c’est aux Etats-Unis que se situe le pôle central de développement et de référence du journalisme de l’ère numérique.

Alves, fondateur du Centre Knight pour le Journalisme à l’école de Journalisme de l’Université du Texas en août 2002, explique : « Cela n’est que le début d’un nouveau début pour le Centre Knight. Grâce à une généreuse donation, nous lancerons dans les prochaines années d’autres initiatives pour aider les journalistes de l’hémisphère sud dans leurs efforts d’adaptation aux changements apportés par la Révolution Numérique. »

Où en est-on en Afghanistan ?

Le sommet de l’Otan réuni à Riga en novembre 2007 avait approuvé une directive d’après laquelle « contribuer à la paix et à la stabilité de l’Afghanistan est sa priorité essentielle ». A l’heure où les Etats-unis demandent aux nations engagées d’accroître leur contribution en troupes, l’Otan semble s’enliser dans une irakisation afghane.

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Les Etats-Unis demandent depuis plusieurs mois à leurs alliés engagés en Afghanistan dans le cadre de l’Otan d’augmenter le nombre de leurs soldats, notamment dans le sud du pays, la zone la plus violente. Le gouvernement polonais a donc annoncé l’envoi de 400 militaires de plus, portant ainsi leurs troupes à 1600 hommes. Une condition est pourtant ajoutée, à savoir que la totalité des troupes soit basée au même endroit. La chambre des communes canadienne a donné son feu vert la semaine dernière à la prolongation de la mission de ses 2500 soldats jusqu’en 2011 au sud de l’Afghanistan. Elle demande en échange l’envoi de 1000 soldats en renfort dans la zone.

La France réfléchit à accroître son effort militaire hors de Kaboul et à la réintégration des commandos des forces spéciales, retirées en majorité en 2007 par Jacques Chirac. Nicolas Sarkozy a aussi envoyé le mois dernier trois avions Rafale pour compléter les Mirage déjà présents. Il explique vouloir garantir « l’avenir de nos valeurs et celui de l’aliance atlantique ». « La France restera engagée en Afghanistan aussi longtemps qu’il le faudra ». Mais les réflexions ne suffisent plus, les Etats-Unis et le Canada font pression sur Paris pour savoir où exactement ils comptent envoyer leurs renforts. Cela pourrait se faire à l’est du pays, permettant à des unités américaines de rejoindre les canadiens au sud.

La France au sein de deux missions multinationales

Deux coalitons internationales se déroulent en Afghanistan et la population locale s’y perd. La première est l’Opération Enduring Freedom (OEF) appelée aussi liberté immuable, menée par les Etats-Unis contre le terrorisme islamiste. Elle a débuté en 2001 à la suite de l’intervention américaine après les attentats du 11 septembre. La deuxième est la Force internationale d’assistance à la stabilité (Fias), crée en 2001 lors des accords de Bonn. Elle est commandée par l’Otan depuis 2003 qui pour la première fois se déploie en dehors de sa sphère atlantique. Depuis 2006 la Fias tend à remplacer l’OEF. Rassemblant 39 Etats et comptant 43 250 soldats (les soviétiques à l’époque avaient déployé jusqu’à 115 000 hommes), son but est « d’aider les autorités afghanes à exercer leur pouvoir sur l’ensemble du pays afin de créer les conditions propices à la stabilisation et à la reconstruction ».

La France est engagée sur ces deux fronts. Elle n’y a pas beaucoup d’intérêts stratégiques, à part la lutte contre le terrorisme, la drogue et manifester sa solidarité transatlantique. Toutefois surmonter les clivages existants entre les 25 nations européennes engagées peut donner un aperçu de l’avenir de l’Europe de la Défense, un projet que Nicolas Sarkozy aimerai relancer. L’Hexagone met ainsi à disposition pour l’OEF et la Fias 1900 hommes en comptant ceux basés dans des pays limitrophes et assure un commandement tournant de la région autour de Kaboul. Les troupes françaises ont plusieurs missions. Certains sont chargés du contrôle de Zone, d’autres forment des officiers afghans et des forces spéciales (kandaks) ou sont intégrés dans des unités de l’armée nationale afghane. De plus un contrôle de l’espace aéro-maritime du nord de l’océan indien est en place.

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Un contexte historique turbulent

La situation actuelle ne peut se comprendre sans un retour dans le passé. L’Afghanistan est un pays qui comporte plusieurs ethnies (Patchouns, Tadjiks, Turkmènes…) et influences islamiques. En 1979, mais après déjà des siècles de turbulences en tout genre, l’Afghanistan est envahit par les troupes soviétiques qui y ont des intérêts stratégiques. La résistance du djihad afghan commence, avec l’aide entre autre des Etats-Unis et du pakistan. La guérilla attire de nombreux moudjahidines qui profite de la situation pour s’entrainer. Un certain Oussama Ben Laden crée alors le mouvement Al-Quaeda (la base). L’extrémisme religieux augmente et le pays devient le symbole de la guerre sainte contre l’Occident.

En 1989 les troupes soviétiques se retirent et laissent place à une guerre civile entre afghans et talibans (étudiants en religion). Le régime communiste de Kaboul fini par tomber et les talibans instaurent un régime répressif en 1996.

Le 11 septembre 2001 ont lieu les attentats du World trade center. Le régime des Taliban refuse d’extrader Ben Laden, accusé d’en être l’organisateur. Les américains lancent donc contre l’Afghanistan l’opération Enduring Freedom. Ils sont rejoins notamment par les français et les britanniques. Après trois mois les talibans capitulent et un gouvernement sous l’autorité d’Hamid Karzaï est mis en place. Les complications continuent. Les forces de l’Otan sont souvent considérées par la population locale comme des occupants et non des libérateurs.

L’insécurité actuelle du théâtre afghan

Il y a eu plus de 8000 victimes du conflit en 2007, dont plus de 1500 civils. Ces chiffres sont en augmentation par rapport à ceux de 2006 et les violences sur le terrain continuent. Les humanitaires sont aussi touchés et ont de plus en plus de mal à travailler. Actuellement les insurgés talibans sont 15 000 en moyenne et sont soutenus par un tiers de la population afghane. Ils essaient de retourner contre ceux qui sont pour eux des troupes d’occupation le maximum de personnes. Effectuant au début une guerre classique qui leur faisait subir des pertes, ils sont passé à une guerre asymétrique d’embûches et de raids éclairs, avantagés grâce aux montagnes et aux profondes vallées. Ils récupèrent aussi les techniques utilisées par la guérilla irakienne, soit les engins explosifs et les attentat-suicides.

Les talibans trouvent leurs ressources financières grâce à la drogue. L’Afghanistan est le premier pays producteur d’opium et l’argent de la drogue corrompt toute la société. Or la lutte à ce sujet n’est pas vraiment active. Pour le Colonel à la retraite René Cagnat, titulalire d’un doctorat consacré à l’Asie centrale, rien ne peut se gagner sans une guerre préalable contre le narco-trafic. « un véritable combat contre la drogue, à sa source afghane, donnerait la meilleure de justifications à l’action de la Fias », explique-t-il dans la revue Défense Nationale.

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Un échec militaire

N’en déplaise aux Etats-Unis qui aimeraient des résultats positifs avant la prochaine élection présidentielle afin de pallier au bourbier irakien, l’afghanistan semble être un échec militaire. Après déjà six ans de guerre, la pacification du pays ne se fait pas. Les alliés ne viennent pas à bout de la guérilla. « L’insurection est plus tenace que prévu » a constaté Jean-Marie Guéhenno, chef des opérations de maintien de la paix, lors d’un réçent débat au conseil de sécurité de l’Onu. Politiquement, il est impossible de reconstruire un pays avec autant d’insécurité. Le président afghan Hamid Karzaï pense que la victoire est tout de même possible. La Fias a a contrario des réussites dans les activités civiles, comme la scolarisation des jeunes et la construction d’infrastructures.

En avril aura lieu le prochain sommet de l’Otan à Bucarest, et en juin la conférence internationale sur l’Afghanistan à Paris. Des réflexions plus nettes sur de nouvelles stratégies à adopter vont peut être enfin pouvoir se faire.

Où en est-on en Afghanistan ?

Le sommet de l’Otan réuni à Riga en novembre 2007 avait approuvé une directive d’après laquelle « contribuer à la paix et à la stabilité de l’Afghanistan est sa priorité essentielle ». A l’heure où les Etats-unis demandent aux nations engagées d’accroître leur contribution en troupes, l’Otan semble s’enliser dans une irakisation afghane.

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Les Etats-Unis demandent depuis plusieurs mois à leurs alliés engagés en Afghanistan dans le cadre de l’Otan d’augmenter le nombre de leurs soldats, notamment dans le sud du pays, la zone la plus violente. Le gouvernement polonais a donc annoncé l’envoi de 400 militaires de plus, portant ainsi leurs troupes à 1600 hommes. Une condition est pourtant ajoutée, à savoir que la totalité des troupes soit basée au même endroit. La chambre des communes canadienne a donné son feu vert la semaine dernière à la prolongation de la mission de ses 2500 soldats jusqu’en 2011 au sud de l’Afghanistan. Elle demande en échange l’envoi de 1000 soldats en renfort dans la zone.

La France réfléchit à accroître son effort militaire hors de Kaboul et à la réintégration des commandos des forces spéciales, retirées en majorité en 2007 par Jacques Chirac. Nicolas Sarkozy a aussi envoyé le mois dernier trois avions Rafale pour compléter les Mirage déjà présents. Il explique vouloir garantir « l’avenir de nos valeurs et celui de l’aliance atlantique ». « La France restera engagée en Afghanistan aussi longtemps qu’il le faudra ». Mais les réflexions ne suffisent plus, les Etats-Unis et le Canada font pression sur Paris pour savoir où exactement ils comptent envoyer leurs renforts. Cela pourrait se faire à l’est du pays, permettant à des unités américaines de rejoindre les canadiens au sud.

La France au sein de deux missions multinationales

Deux coalitons internationales se déroulent en Afghanistan et la population locale s’y perd. La première est l’Opération Enduring Freedom (OEF) appelée aussi liberté immuable, menée par les Etats-Unis contre le terrorisme islamiste. Elle a débuté en 2001 à la suite de l’intervention américaine après les attentats du 11 septembre. La deuxième est la Force internationale d’assistance à la stabilité (Fias), crée en 2001 lors des accords de Bonn. Elle est commandée par l’Otan depuis 2003 qui pour la première fois se déploie en dehors de sa sphère atlantique. Depuis 2006 la Fias tend à remplacer l’OEF. Rassemblant 39 Etats et comptant 43 250 soldats (les soviétiques à l’époque avaient déployé jusqu’à 115 000 hommes), son but est « d’aider les autorités afghanes à exercer leur pouvoir sur l’ensemble du pays afin de créer les conditions propices à la stabilisation et à la reconstruction ».

La France est engagée sur ces deux fronts. Elle n’y a pas beaucoup d’intérêts stratégiques, à part la lutte contre le terrorisme, la drogue et manifester sa solidarité transatlantique. Toutefois surmonter les clivages existants entre les 25 nations européennes engagées peut donner un aperçu de l’avenir de l’Europe de la Défense, un projet que Nicolas Sarkozy aimerai relancer. L’Hexagone met ainsi à disposition pour l’OEF et la Fias 1900 hommes en comptant ceux basés dans des pays limitrophes et assure un commandement tournant de la région autour de Kaboul. Les troupes françaises ont plusieurs missions. Certains sont chargés du contrôle de Zone, d’autres forment des officiers afghans et des forces spéciales (kandaks) ou sont intégrés dans des unités de l’armée nationale afghane. De plus un contrôle de l’espace aéro-maritime du nord de l’océan indien est en place.

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Un contexte historique turbulent

La situation actuelle ne peut se comprendre sans un retour dans le passé. L’Afghanistan est un pays qui comporte plusieurs ethnies (Patchouns, Tadjiks, Turkmènes…) et influences islamiques. En 1979, mais après déjà des siècles de turbulences en tout genre, l’Afghanistan est envahit par les troupes soviétiques qui y ont des intérêts stratégiques. La résistance du djihad afghan commence, avec l’aide entre autre des Etats-Unis et du pakistan. La guérilla attire de nombreux moudjahidines qui profite de la situation pour s’entrainer. Un certain Oussama Ben Laden crée alors le mouvement Al-Quaeda (la base). L’extrémisme religieux augmente et le pays devient le symbole de la guerre sainte contre l’Occident.

En 1989 les troupes soviétiques se retirent et laissent place à une guerre civile entre afghans et talibans (étudiants en religion). Le régime communiste de Kaboul fini par tomber et les talibans instaurent un régime répressif en 1996.

Le 11 septembre 2001 ont lieu les attentats du World trade center. Le régime des Taliban refuse d’extrader Ben Laden, accusé d’en être l’organisateur. Les américains lancent donc contre l’Afghanistan l’opération Enduring Freedom. Ils sont rejoins notamment par les français et les britanniques. Après trois mois les talibans capitulent et un gouvernement sous l’autorité d’Hamid Karzaï est mis en place. Les complications continuent. Les forces de l’Otan sont souvent considérées par la population locale comme des occupants et non des libérateurs.

L’insécurité actuelle du théâtre afghan

Il y a eu plus de 8000 victimes du conflit en 2007, dont plus de 1500 civils. Ces chiffres sont en augmentation par rapport à ceux de 2006 et les violences sur le terrain continuent. Les humanitaires sont aussi touchés et ont de plus en plus de mal à travailler. Actuellement les insurgés talibans sont 15 000 en moyenne et sont soutenus par un tiers de la population afghane. Ils essaient de retourner contre ceux qui sont pour eux des troupes d’occupation le maximum de personnes. Effectuant au début une guerre classique qui leur faisait subir des pertes, ils sont passé à une guerre asymétrique d’embûches et de raids éclairs, avantagés grâce aux montagnes et aux profondes vallées. Ils récupèrent aussi les techniques utilisées par la guérilla irakienne, soit les engins explosifs et les attentat-suicides.

Les talibans trouvent leurs ressources financières grâce à la drogue. L’Afghanistan est le premier pays producteur d’opium et l’argent de la drogue corrompt toute la société. Or la lutte à ce sujet n’est pas vraiment active. Pour le Colonel à la retraite René Cagnat, titulalire d’un doctorat consacré à l’Asie centrale, rien ne peut se gagner sans une guerre préalable contre le narco-trafic. « un véritable combat contre la drogue, à sa source afghane, donnerait la meilleure de justifications à l’action de la Fias », explique-t-il dans la revue Défense Nationale.

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Un échec militaire

N’en déplaise aux Etats-Unis qui aimeraient des résultats positifs avant la prochaine élection présidentielle afin de pallier au bourbier irakien, l’afghanistan semble être un échec militaire. Après déjà six ans de guerre, la pacification du pays ne se fait pas. Les alliés ne viennent pas à bout de la guérilla. « L’insurection est plus tenace que prévu » a constaté Jean-Marie Guéhenno, chef des opérations de maintien de la paix, lors d’un réçent débat au conseil de sécurité de l’Onu. Politiquement, il est impossible de reconstruire un pays avec autant d’insécurité. Le président afghan Hamid Karzaï pense que la victoire est tout de même possible. La Fias a a contrario des réussites dans les activités civiles, comme la scolarisation des jeunes et la construction d’infrastructures.

En avril aura lieu le prochain sommet de l’Otan à Bucarest, et en juin la conférence internationale sur l’Afghanistan à Paris. Des réflexions plus nettes sur de nouvelles stratégies à adopter vont peut être enfin pouvoir se faire.

Hollywood s’offre un happy ending

Sans coup de théâtre, la grève suivie par la Writers Guild of America (WGA) s’est achevée mardi 12 février sur le vote des 10500 membres du syndicat. De Los Angeles à New York, la consultation s’est soldée par un plébiscite de 92.5% des voix en faveur de la levée des piquets. Elle entérine l’accord passé avec les grands studios, représentés par l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP). Après les scénaristes hier, producteurs, acteurs et équipes s’apprêtent à reprendre du service.

Quatorze semaines de grèves ont eu raison des sept principaux conglomérats de l’industrie hollywoodienne. D’abord réfractaires aux négociations, ils ont dêpéché l’AMPTP pour mener les discussions. L’aboutissement de ce bras de fer qui durait depuis le 5 novembre dernier met fin à une période de paralysie des divertissements audiovisuels. Le nouveau contrat des scénaristes aura coûté la suspension de toutes les productions télévisuelles, et des tournages de films à gros budget, dont « Anges & Démons« .

L’accord valable jusqu’au 1er mai 2011 prévoit une augmentation de 3.5% sur le tarif des scénarios, ainsi que sur les droits perçus par les auteurs lors des rediffusions de films ou de séries. Mais c’est un autre point qui crée l’évènement. Principale revendication des grèvistes, la diffusion des contenus sur l’Internet et les téléphones mobiles leur sera également rémunérée, d ‘abord sur un forfait de 1200€ annuels, puis sur 2% des recettes de la troisième année. Ils obtiennent ainsi une meilleure rémunération des droits d’auteur sur les nouveaux médias, proportionnelle au chiffre d’affaires réalisé par les producteurs.

Le président de la WGA Ouest, Patric Verrone a laissé éclater son enthousiasme : «Il s’agit du meilleur accord négocié par la Guilde ces trente dernières années !». Se montrant très optimiste quant à l’issue du vote, il a tenu à remercier les téléspectateurs, «qui ont toléré trois mois de rediffusions et de télé-réalité.»
Les scénaristes doivent aussi leur succès aux renforts venus de la Guilde des Acteurs. En refusant de passer le piquet de grève, les stars de George Clooney à Glenn Close ont précipité l’annulation des Golden Globes, accentuant ainsi la pression imposée aux studios.

Leslie Moonves, directeur exécutif du réseau CBS a conseillé aux cadres des grands studios hollywoodiens de rester en contact avec les représentants des Guildes dans les mois à venir. Pour installer durablement un climat pacifique. « S’il y a une leçon à tirer de cette expérience, a t’il confié, c’est bien qu’il ne faut pas nous complaire d’une rencontre tous les trois ans. »

Un miliard de dollars de pertes

L’échéance la plus probante reste celle des Oscars le 24 février. Les menaces de boycott ont contribué à la reprise des négociations avec l’AMPTP, soucieux de sauver l’évènement le plus prestigieux du cinéma. La cérémonie prendra place, malgré une organisation réduite par manque de préparation.
L’optique d’une reprise du travail ne déplait pas aux scénaristes. «Je viens de me reposer pendant trois mois, je peux bien me coucher tard !» affirme d’ailleurs Marc Cherry, créateur de Desperate Housewives. Outre le gouffre financier, estimé par la WGA à près de 285 millions de dollars, creusé par l’absence de revenus les grévistes s’exposaient au terme de leur couverture santé ainsi qu’à une extension du mouvement jusqu’à l’automne. Après des mois d’inactivité, certains programmes prévoient déjà une accélération de leur agenda. David E. Kelley, célèbre pour Ally MacBeal, constate qu’«il semble que tout le monde fonctionne à l’adrénaline ! Ils sont prêts à y aller.»

La catastrophe pécuniaire ne se limite pas aux membres de la WGA. Ce chômage forcé a privé de salaire les cadreurs, décorateurs et maquilleurs. L’agence pour le développement économique de Los Angeles estime à 650 millions de dollars les pertes en salaires de l’industrie du cinéma et de la télévision. L’effet domino s’est déployé sur l’ensemble de l’économie locale, affectant tout le monde, des restaurateurs aux dentistes. Les pertes se chiffrent à plus d’1 milliard de dollars de manque à gagner dans la région.

Relancer la machine à divertissement

Une fois l’accord validé, les scénaristes s’empareront de leurs ordinateurs, 100 jours après les avoir éteints. Outre l’urgence des Oscars, la priorité concerne la production télévisée. Le secteur emploie 254 000 personnes, et demeure l’un des plus rentables sur les recettes publicitaires. La reprise du travail permettra aux talk-shows et séries les plus populaires de réapparaître sur les écrans dans un délai de quatre à six semaines. Le retour de Grey’s Anatomy, Desperate Housewives et Lost, bloquées en cours de saison a reçu la confirmation du réseau ABC qui prévoit quatre à sept épisodes d’intrigue « accélérée ».

Ellen Pompeo et Sandra Oh, stars de la série

Les réseaux télévisés se voient confrontés à un autre problème. Une partie du public s’est érodée, lassée par l’attente et les rediffusions incessantes. Pour la reconquérir, certains prévoient des tournages intensifs jusqu’en juin, voire d’emmagasiner des épisodes pour l’été. Ils pensent ainsi anticiper l’expiration prochaine des contrats de la Guilde des Acteurs qui les expose à une autre grève potentielle. Une autre tendance, celle du développement des émissions de téléréalité, risque de s’accentuer.

L’avenir reste incertain. Forcées de racheter à la dernière minute des programmes canadiens, les grandes chaînes ne peuvent plus lancer la production de nouveautés pour septembre. La très populaire « Heroes », littéralement achevée en catastrophe à mi parcours attendra septembre en compagnie d’autres à l’audience plus réduite. Enfin, seize épisodes de 24 entreront en production au printemps, mais Jack Bauer ne reviendra pas sur les écrans avant janvier 2009, faute de pouvoir trouver 24 créneaux-chrono disponibles.

Mexique-EU : le plus grand couloir migratoire du monde

Selon un rapport de la Banque Mondiale, le Mexique apparaît comme le pays avec le plus d’émigrants économiques au monde. De plus en plus de mexicains diplômés, principalement en médecine, quittent le pays. Traduction d’un article du quotidien mexicain La Jornada signé Roberto Gonzalez Amador.

« Le Mexique a consolidé sa première position comme pays d’émigration économique au monde. Un flux migratoire qui a converti la frontière avec les Etats-Unis comme le principal point de transit de personnes qui émigrent à la recherche d’un emploi, selon les révélations d’un nouveau rapport de la Banque Mondiale.

Le rapport, rendu public il y a moins de deux semaines, rend compte de l’importance des transferts d’argent familiaux dans l’économie nationale. Le Mexique est le principal récepteur des transferts venus de l’étranger dans la région. Un flux monétaire estimé par la Banque Mondiale à 25 mille millions de dollars en 2007, un pourcent de plus qu’en 2006.

5% des médecins mexicains émigrent

L’organisme international rapporte également une augmentation de la migration de mexicains diplômés d’université. Selon les chiffres les plus récents, 5% des médecins formés à Mexico partent travailler dans un autre pays. Un pourcentage deux fois plus élevé que la moyenne latino-américaine.

Cette information de la Banque Mondiale a été révélée au moment où croît la peur sur la crise du système financier aux Etats-Unis. La crainte est grande de voir cette crise se déporter sur le secteur productif de l’économie. L’activité économique mexicaine est grandement dépendante des Etats-Unis, principalement dans le secteur industriel, sur les flux de marchandises et les investissements.
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Le rapport Migration and remittances factbook indique que 11,5 millions de citoyens mexicains ont quitté le pays pour l’étranger, et bien que ce ne soit pas spécifié, principalement pour les Etats-Unis. Cette quantité d’émigrants est équivalente à celle de la Russie, pays de 140 millions d’habitants, soit 35 millions de plus que le Mexique. L’Inde arrive en troisième position avec 10 millions de personnes qui ont quitté leur patrie sur une population de plus d’un milliard.

Un flux migratoire supérieur à celui de l’Europe de l’Est ou de l’Inde

La migration de mexicains, mais aussi de citoyens d’Amérique Centrale depuis le territoire mexicain, a transformé les trois mille kilomètres de frontière commune avec les Etats-Unis en « plus grand couloir de migration » (Banque Mondiale) de la planète. Ce flux de personnes est supérieur à celui enregistré aux frontières de l’Europe de l’Est ou de certains points fortement peuplés du Bengladesh ou de l’Inde.
Ainsi, 10,3 millions de migrants sont passés par ce « couloir » Mexique-EU, sur les cinq dernières années. Le double du lieu de transit classé en deuxième position, entre la Russie et l’Ukraine (4,8 millions de personnes sur la même période).

Se plaçant comme le plus grand expulseur de migrants, le Mexique se positionne, en contrepartie, comme le troisième bénéficiaire de transferts d’argent venu de l’étranger, avec 25 milliards de dollars selon la Banque Mondiale (chiffre qui diffère des projections officielles qui situent ces ressources à 23,5 milliards de dollars. En tête arrive l’Inde avec 27 milliards, devant la Chine qui reçoit près de 25,7 milliards de dollars. »

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