Culotte Gate: Débarquement de culottes à l’Assemblée Nationale

Pour protester contre la taxe tampon, ou plus exactement le refus de l’Assemblée Nationale de faire des produits hygiéniques un produit de première nécessité (pour baisser la taxe à 5%), des femmes ont créé le Collectif Culotte Gate. Le principe est simple, il consiste à envoyer ce lundi des culottes tâchées de faux sang (vernis, tomates, etc…) à l’Assemblée Nationale. Une action choc pour lever le tabou sur les règles et faire réagir aussi bien les femmes et les hommes que les politiques et les médias.

Non ceci n’est pas une mauvaise blague post-halloween, c’est très sérieux. Le Culotte Gate réagit contre le refus de l’Assemblée nationale de baisser la TVA sur les protections hygiéniques à 5,5% au lieu de 20% en les reconnaissant comme des produits de première nécessité. Comme le coca soit dit en passant] Catherine Coutelle, députée de la Vienne et présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée en avait fait la demande, en soutien à la pétition du collectif [Georgette Sand qui avait réuni près de 17 000 signatures.

Avoir ses règles c’est comme se raser le matin, pas nécessaire

Dans la nuit du 14 au 15 octobre dernier, Christian Eckert, secrétaire d’Etat au Budget a refusé de baisser cette taxe, estimant qu’un tampon ou une serviette hygiénique n’était « pas exactement un produit de première nécessité », allant jusqu’à comparer le produit à de la mousse à raser. Pour justifier son refus il a comparé cette demande à d’autres comme « des taux réduit chez Mickey », « sur les zoos » ou encore « des parcs d’attraction et l’entrée des grottes. » Des propos qui ont suscité une vive polémique et ont fait réagir des femmes sur un forum de Madmoizelle, qui ont décidé de se mobiliser.

Le Collectif Culotte Gate passe à l’action

Lola Maestracci, l’une des initiatrices de l’action choc de ce matin, revient sur la naissance du Collectif Culotte Gate et de son objectif:

.gifComment est né Culotte Gate ?

« Après l’annonce de la décision de l’Assemblée Nationale, on était beaucoup à être choquées, en colère. Donc on a décidé d’agir pour protester. L’argument selon lequel les protections hygiéniques n’étaient pas des produits de première nécessité nous a vraiment énervé, on s’est donc dit qu’on allait montrer aux députés ce que SONT des produits de première nécessité en envoyant par voie postale des culottes tachées aux députés. »

Qui se cache derrière ce collectif?

« Le collectif culotte n’a pas de statut associatif officiel, c’est juste une vingtaine de personnes (des femmes pour la majorité) sur un forum internet qui ont décidé de se bouger pour faire entendre leur voix. »

Quel est le but de l’opération de ce lundi ?

« Le but est d’envoyer par la poste des culottes tachées (le vrai sang est interdit, ce sera de la peinture, de l’encre, etc.) directement à l’Assemblée, pour que les protections hygiéniques soient reconnues comme produits de première nécessité. Nous avons aussi prévu d’envoyer des culottes à différentes radios et journaux pour que notre action soit relayée et qu’elle ait plus de poids ».

Qu’espérez-vous d’une telle action ?

« Je pense que ce type d’action est nécessaire. Notre action est un moyen de s’adresser à eux directement, pour leur dire notre déception et notre colère face à leur décision, et leurs justifications sexistes: comparaison avec la mousse à raser, Christian Eckert qui dit qu’il « s’y connait » en menstruations parce qu’il achète des tampons pour ses filles (alors qu’aux dernières nouvelles, il ne possède toujours pas d’utérus). J’espère que le Culotte Gate permettra de changer les choses. Il y a déjà pas mal de femmes qui vont participer, même si elles ne sont pas féministes à la base. Je pense que ce genre d’action peut permettre à certaines personnes de s’engager, de découvrir le féminisme. Donc oui on veut faire changer les choses ! »


Pour celles et ceux qui veulent participer, le Culotte Gate vous invite à joindre le Manifeste à votre courrier, accompagné ou non d’une petite culotte tâchée au rouge à lèvres, vernis, confiture de fraise ou autre liquide couleur « sang menstruel » (laisser libre court à votre imagination) au « 33 Quai d’Orsay 75007 Paris ». Peut-être que cette action permettra à Christian Eckert de se rendre compte qu’un tampon, c’est pas du luxe !

V-Day : flashmob réussi à Montpellier

À Montpellier, le V-Day a rassemblé une centaine de personnes le temps d’un flashmob dansant pour dénoncer les violences faites aux femmes le jour de la saint-valentin.

V comme Vagin, Victoire et Valentin. Hier, vers midi, une centaine de personnes se sont rassemblées sur la place de la comédie à l’occasion du V-Day journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, pour une opération flashmob plutôt réussie. Lancé par la campagne « One Billion Rising » de l’association V-day, le flashmob consistait à effectuer une chorégraphie sur la chanson « break the chain » (« brisons les chaînes »), créée spécialement pour l’occasion. Le public, à grande majorité féminin, s’est donc prêté au jeu en répétant plus ou moins bien les pas de danse. Trois bénévoles des associations partenaires de l’événement, dont Osez le Féminisme, Collectif contre l’Homophobie ou le planning familial étaient là pour assurer la chorégraphie.

Trois bénévoles d'associations assuraient la chorégraphie sur scène

L’idée d’un flashmob est récente puisque habituellement ce sont des représentations théâtrales ou des conférences qui animent cette journée. Le public, autant que les organisatrices, sont satisfaits du résultat : « On est venu pour une lutte importante et c’est encore mieux de le faire en s’amusant » expliquent Claire et Aurélie, étudiantes, venues pour la manifestation. Danser, c’est aussi une manière de s’exprimer et de transmettre un message : « l’intérêt est de se réapproprier son corps, de dire « levez-vous », « battez-vous! » » précise Marie de l’association Osez le féminisme. « Par la danse, on peut aussi toucher un public plus large » indique-t-elle. En effet, tous les âges se mélangent et la chorégraphie n’effraie pas les plus âgées. Au loin, les passants intrigués s’approchent : « On a entendu de la musique puis on a vu des gens danser alors on est venu » , affirment Pauline et Julie. « C’est une très bonne initiative et ça change de l’ordinaire.» concluent-elles. La visibilité de l’événement attire du monde et nombreux sont ceux qui s’osent à quelques pas. La bonne humeur est au rendez-vous malgré des chiffres alarmants cités au micro : « En France, une femme meurt tous les 3 jours à la suite des coups de son conjoint », « Un milliard de femme sont battues ou violées durant leur vie, soit 1 femme sur 3 ». Les réactions du public ne se font pas attendre : « Ces chiffres sont désespérants, il faut absolument agir ! », s’attriste une danseuse. Le flashmob, bien que divertissant, ne perd donc pas de vue sa mission première : dénoncer une triste réalité et renforcer la mobilisation de lutte contre ces violences.

Silence, ça frappe !

L’actualité met les femmes à l’honneur ces derniers temps. Mais pas forcément de la meilleure façon : à travers leurs souffrances et dans leur silence meurtri. La lutte contre les violences faites aux femmes est la grande cause nationale de l’année. La Journée Internationale pour les droits des femmes fête ses 100 ans. 2010 verra aussi le MLF (Mouvement de Libération des Femmes] souffler ses 40 bougies… Un bien bel anniversaire pour une cause qui a encore de beaux jours devant elle. En effet, le bilan est plutôt noir, et les médias le rappellent tous les jours. Pour briser le silence, Hautcourant met en lumière ce phénomène de société encore très tabou.

«Ne restons pas muets face aux violences conjugales ». Tel est le titre du petit film de 2 minutes 30 réalisé par Olivier Dahan, en 2008, à la demande d’Amnesty International. Joués par Clotilde Courau et Didier Bourdon, les personnages évoluent sur une petite musique d’époque, dans un effrayant silence. En détournant les codes du cinéma muet, cette scénette illustre et amplifie le silence qui entoure souvent les violences domestiques et souligne l’importance d’oser dire « stop ». La conclusion est : « en France, 1 femme décède tous les 3 jours suite aux violences conjugales ».

Autres spots, même réalité. Les Films du Poisson ont lancé, en 2006, une campagne de dix courts-métrages à visée préventive et pédagogique, d’une durée maximale de trois minutes. Ce, pour la journée internationale de lutte contre les violences. Le thème : en France, une femme sur dix est victime de violences conjugales. Zabou Breitman y a réalisé un court-métrage. Choc.

La violence à l’encontre des femmes : définitions et chiffres

Définitions

Les violences faites aux femmes, physiques et morales, sont diverses. Les Nations Unies les définissent ainsi : « tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), elle peut revêtir différentes formes : « sévices sexuels, corporels ou psychologiques infligés par un partenaire intime ; sévices corporels ou sexuels infligés par des membres de la famille ou autres ; harcèlement sexuel et sévices sexuels exercés par des personnes incarnant l’autorité (enseignants, représentants des forces de l’ordre ou employeurs) ; trafic pour travail forcé ou prostitution forcée ; et pratiques traditionnelles telles que mariages forcés ou mariages d’enfants, violence liée à la dote ; crimes d’honneur commis contre les femmes pour laver l’honneur de la famille. En situations de conflits, le viol systématique est une autre forme de violence exercée à l’égard des femmes ». Ainsi, « la violence à l’encontre des femmes n’est autre qu’une violation des droits de la personne humaine ». La plus commune serait celle exercée par un partenaire intime.

Chiffres

Une étude menée par l’OMS, dans dix pays, portant sur la santé des femmes et la violence domestique, montre notamment que :

 15 à 71% des personnes interrogées ont dit avoir subi des violences corporelles ou sexuelles de la part d’un mari ou d’un partenaire,

 De nombreuses femmes ont indiqué que leur première expérience sexuelle leur avait été imposée,

 Chaque année dans le monde, quelques 5000 femmes sont assassinées par des membres de leur famille au nom de l’honneur,

 À l’échelon mondial, jusqu’à une femme sur cinq, et un homme sur dix, déclarent avoir subi des violences sexuelles pendant leur enfance.

En 2007, l’INSEE a fait une enquête sur les violences faites aux femmes. Il en ressort quelques données : « sans compter les agressions subies dans leur cadre familial actuel, 6 % des femmes ayant entre 18 et 59 ans ont été l’objet d’injures sexistes en 2005 ou 2006, 2,5 % ont été agressées physiquement et 1,5 % a déclaré avoir subi un viol ou une tentative de viol. Dans ce dernier cas, un sur cinq est perpétré par l’ex-conjoint et la moitié des victimes connaissaient leur agresseur. Les violences sexuelles sont moins fréquentes au sein du ménage, mais c’est l’inverse pour les violences physiques ». Les violences intra conjugales sont très mal rapportées : « un cinquième des victimes de violences physiques et le tiers des victimes de violences sexuelles n’ont pas porté plainte, ni enregistré de main courante, ni parlé à qui que ce soit (ami, médecin ou association). Et, quand la victime se confie, c’est rarement à la police ; celle-ci ne reçoit que 12 % des victimes (plainte et main courante) pour les violences physiques, 8 % pour les violences sexuelles soit, globalement, à peine une sur dix ».

Un article du Monde, datant du 25 février, nous informe que «675 000 femmes ont été victimes de violences lors des deux dernières années», et que «pour l’année 2007, les violences conjugales se chiffrent à plus de 47 500 faits constatés par les services de police et de gendarmerie, selon l’Observatoire national de la délinquance». Ainsi, en moyenne, une femme meurt tous les deux jours et demi des violences exercées par son partenaire.

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La violence à l’égard des femmes : sous le feu des projecteurs

Le vendredi 26 février 2010, l’Assemblée Nationale a voté une loi accentuant la protection des personnes victimes de violences conjugales, et notamment celle à l’encontre des femmes. Partant d’un constat : « loin du fait divers qui appellerait une réponse simpliste et sécuritaire, les violences faites aux femmes sont un problème social et sociétal, auquel il convient d’apporter une réponse globale, coordonnée et accompagnée des moyens humains et financiers » de Danielle Bousquet, députée socialiste, cette loi prévoit notamment la création d’un délit de violences psychologiques. Le texte est soutenu par de nombreuses associations, dont la Fédération nationale solidarité femmes, qui regroupe soixante-cinq associations accueillant des femmes victimes de violences dans le couple et leurs enfants.

Ce vote intervient au moment même où un fait divers, le meurtre de la mère du petit Ibrahima par son ancien compagnon, souligne l’importance d’une telle loi. En effet, Tanja Pozgaj a été poignardée par son ex-compagnon, mardi 16 février, sous les yeux de son enfant. Alors qu’elle avait alerté sans cesse, la police, la justice, le maire de sa commune depuis plusieurs mois, être harcelée par cet homme connu pour des violences répétées contre des femmes. La tragédie aurait-elle été évitée, si les autorités l’avaient mieux protégée ?

Pour sortir du silence, les femmes à l’action

La lutte contre les violences faites aux femmes est la Grande Cause nationale de 2010. Ainsi, les associations féministes et autres organisations de défense des droits des femmes ont toute la lumière pour agir. Voici quelques évènements à venir.

Les États Généraux de la femme

40 ans après, Elle a décidé de lancer une nouvelle édition des États Généraux de la femme, sous la présidence d’honneur de Simone Veil. Le concept est le même qu’en 1970 : donner la parole aux Françaises à travers des rencontres et des débats organisés à travers le pays, et sur le site Elle.fr. L’objectif étant de dresser un état des lieux de la vie des Françaises. L’ensemble des résultats sera révélé en mai prochain à Paris.

La Journée de la Femme : « un siècle de féminisme »

Le 8 mars est depuis 100 ans la Journée internationale pour les droits des femmes. Le 8 mars 1910, à Copenhague, une confédération internationale de femmes socialistes de tous les pays a créé cette journée en vue de servir à la propagande du vote des femmes. Mais ce n’est qu’en 1977 qu’elle sera officialisée par les Nations Unies qui invitent tous les pays à célébrer une journée pour les droits des femmes. Souvent, elle est l’occasion de rappeler que les droits des femmes et l’égalité entre les genres sont loin d’être une réalité. D’ailleurs, cette année le thème est : « Droits égaux, Opportunités égales : Progrès pour tous ».

kake_expo_femmes.jpg Cette journée donnera lieu à de nombreuses manifestations en France, et à travers le monde. Par exemple, le Bureau d’Information pour la France du Parlement européen présentera, du 8 au 19 mars prochains, l’exposition « Violence contre les femmes : le Parlement européen s’engage ».

Autre exemple : la chaîne Téva diffusera une programmation spéciale « Journée de la femme le 8 mars 2010 ». Seront notamment diffusés les films : Fashion Maman avec Kate Hudson, Working Girl avec Melanie Griffith, Et Dieu créa la femme avec Brigitte Bardot ou Lady Chatterley avec Marina Hands.

Julie DERACHE

Conseil de lecture : Le Livre noir de la condition des femmes de Christine Ockrent et Sandrine Treiner

A consulter également : Qu’est-ce que la violence envers une femme ?

Contacts utiles

 Violence conjugale : 01.40.33.80.60 / www.sosfemmes.com

 Violence au travail : 01.45.84.24.24

 Allo enfance maltraitée : 119 / www.allo119.gouv.fr

 Sos femmes battues : 01.40.02.02.33

 Viol : 0800 05 95 95 / www.cfcv.asso.fr

Citoyen de seconde zone, une oeuvre de Buchi Emecheta

Buchi Emecheta est sans doute l’une des romancières africaines les plus traduites en français. Née à Lagos en 1944, elle vit en Grande-Bretagne depuis l’âge de 22 ans où elle a, peu à peu, par ses œuvres, conquis le public. Adah, l’héroïne de « Citoyen de seconde zone », le premier de ses romans, publié en 1975, emprunte les traces de sa créatrice et offre une intéressante observation sur l’exil nigérian en Grande Bretagne.

C’est une démarche militante posant un regard féminin sur l’émigration africaine, la condition féminine et le partage entre deux cultures, qui rythme ce roman, véritable invitation au voyage. En lisant Citoyen de seconde zone, je me suis mis dans la peau de l’auteur, je me suis identifié à elle et j’ai vécu toutes sortes de sensations depuis son Nigeria natal jusqu’à son pays d’accueil.

L’oeuvre place Adah, personnage principal et, vraisemblablement, double de l’auteur, comme le porte parole des femmes et des immigrés. L’auteur adopte son point de vue par une focalisation interne et donne un ton personnel même si la narratrice parle d’elle à la troisième personne.
Grâce à ces techniques, j’ai vécu le combat de cette héroïne, orpheline de père à neuf ans, dans une culture machiste où la femme n’est réservée qu’aux tâches ménagères. Ce livre est porteur de messages essentiels, dans un contexte hostile où l’auteur nous montre comment cette femme battante, va renverser son destin grâce à sa motivation, son désir d’aller à l’école et d’apprendre. Son parcours est intéressant et mérite d’être un cas d’étude dans un monde où beaucoup de jeunes n’ont pas envie d’aller à l’école et ce, malgré leurs conditions sociales favorables. L’œuvre est instructive. Elle offre aux lecteurs la découverte de deux mondes différents (africain et européen) et transporte ainsi le lecteur dans un voyage de découvertes culturelles sans précédent.

Ce qui frappe surtout, c’est le récit d’une libération, d’une autonomisation : la conquête de la légitimité de la femme dans les années soixante, au sein d’une Afrique traditionnelle. Son regard est remarquable mais véhicule plusieurs stéréotypes qui ne sont pas toujours positifs. Par exemple, l’image de son mari Francis, paresseux, fainéant, jaloux, machiste. Elle dénonce cette société patriarcale. Ce point de vue me déplait car il a tendance à caricaturer l’homme africain.

Pourtant, j’ai aimé voir cette femme qui se libère en prenant la parole, en souhaitant écrire un livre dans une culture africaine de tradition orale. Elle nous offre un portrait de la femme africaine comme un modèle, un pilier fondamental de la société. Une femme à la fois mère, agent économique, éducatrice. Ce qui n’est pas négligeable. Le titre du livre Second class citizen renvoie à une personne considérée comme inférieure en statut et en droit comparé aux autres. Dans cette vision, l’auteur joue sur le sens de cette expression en l’attribuant à Adah en tant que femme mais aussi en tant que personne de couleur.

Même trente ans après la parution de cette œuvre, derrière une dimension historique intéressante, transparait une immédiate actualité. Ce livre présente de manière intemporelle la problématique de l’immigration à notre époque où ce sujet fait encore débat. L’héroïne, à travers ses mésaventures à Londres en tant qu’immigrée, est confrontée aux problèmes de logements, de discrimination, de racisme, de chômage. Le choc des cultures montre des visages qui pourraient faire comprendre à beaucoup de jeunes africains candidats à l’immigration vers l’Europe, que l’Occident est loin d’être un paradis.

En somme, ce livre est bénéfique aux Occidentaux : il permet de voir d’une part la condition féminine de l’auteur, les croyances machistes, les difficultés économiques de sa société et sa bravoure exemplaire pour dompter ses contraintes. D’autre part, elle est porteuse d’espoir pour certaines personnes en leur permettant de relativiser leur situation et de se rendre compte de toutes les chances qu’elles ont par rapport à la vie d’Adah, orpheline et pauvre, reléguée au second rang de la société.

Personnellement, la lecture de Citoyen de seconde classe m’a permis de voyager, de m’instruire encore plus sur la culture de l’auteur, sur les conditions féminines, sur les combats des femmes… Choses que je ne pourrais partager entièrement avec vous, car rien ne vaut une réelle expérience par soi-même en se plongeant au cœur du livre. A vous donc de vivre l’aventure.