Les violences faites aux femmes en 6 chiffres

Ce vendredi 25 novembre se tient la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Organisée par les Nations Unies depuis 1999, cette journée a pour objectif de sensibiliser le public aux violences que subissent les femmes. Dans toute la France, des actions auront lieu. L’occasion de rappeler, en chiffres, l’ampleur du phénomène.

Des chiffres effrayants. La 17e journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes rend compte de la première des inégalités : la violence.

Selon l’Agence européenne des droits fondamentaux un peu plus d’une femme sur cinq a subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire dans les 28 États européens. Pour lutter contre ces agressions, une résolution demandant l’adhésion de l’Union Européenne à la Convention d’Istanbul a été votée mercredi 23 novembre par les eurodéputés, à une écrasante majorité. Cette convention a pour but de mieux protéger les femmes victimes de violence, et de mieux combattre les agresseurs.

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En France, 1 femme sur 4 a été victime de violence physique

En moyenne au sein de l’Union Européenne, 22% des femmes sont victimes de violence physique et/ou sexuelle. En France, elles sont 26%. Une femme sur quatre déclare avoir été l’objet de violence physique. Ces chiffres placent l’Hexagone en haut d’un sinistre classement.

Pour lutter contre « toutes » les violences faites aux femmes, Laurence Rossignol a présenté mercredi 23 novembre au Conseil des ministres, un nouveau plan de lutte interministériel. Ce cinquième plan comprend 122 actions qui ont pour objectif de réduire le nombre de victimes « dramatiquement stable », indique la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes.

84 000 femmes sont victimes de viol chaque année

Les femmes sont les premières victimes des homicides au sein du couple. En 2015, 118 sont décédées des suites de violences conjugales, contre 25 hommes.

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En 2015, 223 000 femmes ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle de la part de leur conjoint. Fait alarmant, elles ne sont que 14% à porter plainte. Lorsqu’elles évoquent l’agression subie, elles le font d’avantage avec un ami ou un proche (42%) ou avec un professionnel (19%). Cette journée est donc l’occasion de rappeler les dispositifs d’aide mis en place. Parmi eux, le numéro de Violence femmes (3919). Il permet l’écoute et l’orientation des femmes victimes de tous types de violence.

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Le nombre de femmes violées en 2015 est estimé à 84 000. 90% des agresseurs sont connus des victimes, et 37% sont leur conjoint. En cas de viol, le silence est encore plus grand qu’en cas de violence physique. Seulement 10% se rendent dans un commissariat ou gendarmerie pour porter plainte.

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D’après l’UNICEF, 200 millions de femmes seraient victimes de mutilations génitales dans les monde, dont la moitié vivent en Ethiopie, en Egypte et en Indonésie. Cette pratique aurait fait 70 millions de victime en plus cette année. Une augmentation qui s’explique par des raisons démographiques : si la pratique recule, le nombre de filles, lui, augmente.

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Violence faite aux femmes: Devenez lanceur d’alerte.

Ce 25 novembre 2015, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous sommes tous concernés. Décrétée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1999 elle a pour but de sensibiliser l’opinion face à ce problème. En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon.

Lorsqu’une femme est victime de violence, au sein de son couple, dans son travail ou dans la rue, elle fait souvent face au silence. Au silence des autres, de ceux qui voient mais ne regardent pas. De ceux qui entendent mais n’écoutent pas. Pourtant, chacun peut devenir un lanceur d’alerte et aider ces femmes à faire le premier pas. Il suffit de: Voir. Ecouter. Comprendre. Ne pas juger. Pour sauver.

Chez les femmes en bonne santé, la première cause de mortalité n’est ni la cigarette, ni les accidents, c’est les coups. Selon une étude de la Banque Mondiale, le viol et la violence conjugale sont la première cause de mortalité dans le monde chez les femmes de 15 à 44 ans. La violence faite aux femmes tue plus que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis. Triste constat qui ne touche pas que les pays les plus pauvres. Il en est de même chez les Européennes. Un bilan douloureux où chacun a sa responsabilité. Le 25 novembre 2014, Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU déclarait : « Il nous incombe, à nous tous, de prévenir et de combattre la violence à l’égard des femmes et des filles, en commençant par remettre en question la culture et la discrimination qui la perpétue. »

Selon un bilan publié ce lundi par la Fédération Nationale Solidarité Femmes, le 3919, la ligne téléphonique destinée à aider les femmes victimes de violence, a traité plus de 50 000 appels en 2014, soit deux fois plus que l’année précédente. Une étude qui révèle l’importance des campagnes de communication sur les femmes victimes de violence mais aussi sur chaque citoyen, qui, à tout moment, peut devenir un lanceur d’alerte.

La seule chose à briser, c’est le silence

Aline Faucherre est psychologue clinicienne et juriste au Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) de Montpellier. Le premier constat, c’est l’efficacité du 3919 (numéro gratuit et anonyme, qui n’apparaît pas sur les factures) : « ça a permis à beaucoup de femmes et de témoins de rompre le silence. » Mais le combat n’est pas encore gagné. Encore beaucoup de femmes sont dans un isolement total, en particulier les femmes issues de milieux dits privilégiés, traditionnels où le tabou est encore plus fort. « Les menaces de l’agresseur isolent la victime, ce qui fait qu’elle a du mal à aller vers les associations qui peuvent l’aider ». D’où l’importance du rôle du témoin. Qu’il soit un voisin, un ami, un membre de la famille, un collègue, un médecin, un gendarme. De témoin il peut devenir lanceur d’alerte, et sauver des vies. Mais comment ?



Je suis témoin d’une agression dans un espace public
Même si la situation reste rare, le risque de mort est bien réel. Il faut avertir les forces de police. « Comme tout citoyen, vous intervenez, sinon c’est non-assistance à personne en danger. »

Je suis témoin d’une agression dans le huit-clos conjugal
Si c’est une scène où n’il y a pas d’urgence, « le risque de s’interposer quand vous êtes un citoyen lambda, c’est que les deux se retournent contre vous. » Même si c’est délicat, « si vous entendez la scène, la première chose à faire, c’est appeler le 17. »

J’entends des bruits inquiétants mais j’ai des doutes
Tout d’abord, informez. Donner de l’information peut s’avérer plus efficace qu’il n’y paraît.« Il n’y a pas très longtemps, une étudiante est venue. Dans une cité universitaire elle entendait des bruits suspects. Mais elle ne savait pas qui. Elle est venue ici chercher des affiches avec le 3919 qu’elle a placardé dans tous les halls d’entrée. »

Une amie, une connaissance se confie à moi
Sans doute la situation la plus difficile. « Il ne faut absolument pas parler au conjoint, ça ne ferait qu’affaiblir la victime.» Ouvrir la porte, mais rester en retrait. Il faut avoir « une position d’ouverture mais très respectueuse. Souvent elle n’est prête ni à se séparer de cet homme, ni à demander de l’aide. Elle pense qu’elle maîtrise la situation, qu’elle est capable de s’en sortir toute seule. Il faut faire preuve de prudence. D’abord lui dire que vous avez été témoin, que ça s’appelle de la violence, que ce n’est pas une scène de ménage anodine. Surtout, évitez de porter un jugement sur le conjoint. Ne pas dire « c’est un salaud », etc. Lui dire que c’est défendu par la loi. Ce qui est important, pas dans l’urgence mais dans la rapidité, c’est de travailler avec elle à ce qui pourrait la protéger. Lui demander à elle quels seraient ses points de repli.
-74.jpg Est-ce qu’il pourrait y avoir un code entre elle et vous en cas d’agression. Un mot, un geste qui veut dire qu’il faut appeler la police. Ne surtout pas faire les choses à sa place, ne pas l’obliger à porter plainte et rester disponible.
» Aline Faucherre le sait, « c’est une posture frustrante et difficile». Le lanceur d’alerte doit être patient et rester aux aguets.

La psychologue raconte l’histoire d’une femme qui habitait dans un immeuble à Montpellier. Tous les indices d’un « danger de mort » étaient là. Elle l’a poussé à parler à sa voisine, et à mettre en place un code. Si elle tapait trois fois sur le mur, elle était en danger. Un soir, devant leur bébé, le mari étrangle sa femme. Grâce au code la voisine contacte les gendarmes et les pompiers, qui sauvent in extremis la femme qui ne respirait plus.« C’est clairement l’intervention de la voisine qui a sauvé cette jeune femme.»

Des professionnels formés à donner l’alerte ?

Médecins généralistes, gynécologues, policiers et gendarmes. Des corps de métiers qu’une femme violentée rencontre inévitablement. Mais des professionnels plus ou moins aptes à déceler la violence, alors qu’ils devraient être les premiers lanceurs d’alerte.

Le déficit de formation des professionnels de santé
Aline Faucherre, également formatrice auprès des professionnels de santé, milite pour que les médecins soient formés à repérer et à aider les femmes qui n’osent pas crier au secours. La psychologue déplore l’absence de questions relatives à la violence subie par la patiente lors du questionnaire habituel d’antécédents médicaux des médecins généralistes. Il suffirait de poser la question : « Avez-vous été victime de violence dans votre vie ? » « Une question très simple. », qui pourtant est rarement posée. «Les médecins traitent une sorte de dépression ou de souffrance diffuse sans poser la question de l’origine.»
Il y a 15 ans, une formation spécifique aux urgences existait en lien avec le CIDFF, pour que la victime soit prise en charge par une assistance sociale dès sa venue au service des urgences. Mais cette formation a été supprimée et confiée en interne. Malheureusement, Aline Faucherre constate que souvent, aux femmes qui se présentent aux urgences suite aux coups qu’elles ont reçu, « on ne leur pose pas la question ». Il existe des formations auprès des professionnels, mais qui restent largement insuffisantes. Les violences conjugales ne sont pas enseignées en formation initiale à la faculté de médecine. «C’est quand même très dommage de ne pas former les jeunes professionnels», déplore Aline Faucherre.

Une prise de conscience des forces de l’ordre
La juriste note une importante différence entre les gendarmes et les policiers. « Depuis 10 ans, il y a un énorme effort de formation du côté des gendarmes, avec dans chaque brigade deux référents des Violences Intra-Familiales (VIF). Deux gendarmes volontaires et particulièrement formés aux violences conjugales. Ils disposent d’une grille d’audition qui permet de donner au procureur des éléments importants pour prendre une décision.»
Mais la police, ne dispose que d’une formation en interne, jugée insuffisante par la psychologue, qui a encore des échos de plaintes mal enregistrées.

Il a lancé l’alerte

-5.png Vincent Lagalie, formateur dans un centre de formation pour adulte, est venu en aide à des femmes victimes de violence. C’est dans le cadre d’entretien avec des stagiaires qu’il a repéré les premiers signes qui l’ont alerté. « Souvent il ne s’agit que de quelques mots…. l’expression d’une difficulté familiale ou conjugale qui passe par un problème d’hygiène, de fatigue, d’un stress, d’un mal être. » Les mots finissent par se transformer en maux. Lorsque les langues se délient, Vincent explique à la personne ce qu’est le CIDFF, lui dit qu’il va les contacter et lui propose de la mettre en relation avec la structure, afin de faciliter sa démarche.
Comment réagit la personne ? « Par l’étonnement d’abord que l’on puisse lui proposer un accompagnement, puis un soulagement et des remerciements.» Vincent note l’importance d’agir vite, surtout lorsqu’il y a urgence et assure à la personne concernée la rapidité de la prise en charge. Il se fait alors le relais, souvent nécessaire entre la victime et les professionnels. Il déclenche la prise en charge simplement en écoutant et en informant.

« Tous vulnérables aux violences conjugales »

Pour la Journée des femmes, Hautcourant est allé à la rencontre de Lucie Goderniaux, diplômée en anthropologie de la communication, et auteure d’un mémoire intitulé « La violence conjugale, un apprentissage trans-générationnel ?» qui lui a valu le premier Prix de l’Université des Femmes en 2009.

Ce lundi 8 mars, l’amélioration de la condition des femmes était mise à l’honneur. A cette occasion, Hautcourant a pris particulièrement à cœur son entretien avec Lucie Goderniaux, jeune antropologue belge, à propos d’une pratique sociale et sexuée qui cause rien qu’en France, chaque année, plus d’une centaine de décès (156 en 2008).

Comment avez-vous été amenée à vous interroger sur un phénomène de transmission des violences conjugales à travers les générations ?

Au départ, j’ai été sensibilisée au phénomène par mon entourage et bien sûr, par ma condition de femme. Je suis partie du postulat suivant : tout système de violence est un langage de domination. La violence conjugale est le langage de la domination masculine. Une domination inscrite et véhiculée par et dans l’ensemble de la société à travers des représentations stéréotypées.

Je me suis donc intéressée à la transmission entre femmes de différentes générations de ce qui pourrait s’apparenter à un apprentissage de la domination masculine et, par conséquent, de la violence conjugale.
Autrement dit, j’ai cherché à déterminer comment on apprend, non pas la violence aux hommes, mais l’acceptation ou l’incapacité de réaction à cette même violence, aux femmes.

Quel est la problématique de votre mémoire ?

Les femmes transmettent-elles, entre elles et de générations en générations, des schèmes de pensées et d’actions qui d’une manière ou d’une autre, représentent un apprentissage de la violence conjugale ?

À partir de cette problématique, comment avez-vous mené vos recherches ?

J’ai débuté mes recherches par un stage d’observation au refuge du Collectif contre les violences familiales et l’exclusion (CVFE) à Liège. La particularité de cette structure étant de permettre aux femmes de venir avec leurs enfants, ce fut l’idéal pour étudier sur le terrain, et la transmission d’éléments qui corroborent la domination masculine. J’ai recueilli ainsi des témoignages de plusieurs points de vues : victimes, enfants, professionnels du métier (ndlr, travailleurs sociaux)…

Quelles conclusions en tirez vous ?

C’est par la transmission d’éléments qui corroborent la domination masculine que l’on permet à la violence conjugale de se produire et reproduire. A partir du moment où l’on intègre la logique de domination masculine, et on l’intègre tous, on est vulnérable à la violence conjugale, que ce soit en tant qu’acteur, spectateur ou transmetteur.

Cette transmission a non seulement lieu entre hommes, mais aussi entre femmes, de manière quasi invisible et inconsciente. Voilà l’une des forces premières de la violence conjugale : son fondement. L’infériorité de la femme par rapport à l’homme, est si profondément ancrée dans l’inconscient collectif qu’elle passe pour naturelle.

Quels remèdes donc pour éviter cette transmission et empêcher les violences conjugales de se produire et reproduire ?

D’une façon générale, il faut prendre conscience du fait que nous sommes remplis de stéréotypes et de préjugés. Ce sont toutes ces représentations qui permettent aux violences conjugales de se produire et se reproduire en quasi-impunité.

Mon mémoire met en exergue la manière dont les femmes elles-mêmes participent, inconsciemment, à leur propre domination. Je pense donc qu’il est primordial que les femmes entreprennent un véritable travail d’introspection et de remise en question afin de se libérer au maximum des stéréotypes dont elles sont à la fois victimes et messagères.

Comment les travailleurs sociaux doivent-ils traiter ce problème ?

Il faut qu’ils s’intéressent à la violence conjugale en tant que phénomène social et non plus comme une pathologie individuelle. On se focalise sur la psychologie alors qu’il s’agit d’une pratique sociale et sexuée. Non pas que la psychologie soit inapte à étudier la problématique mais simplement insuffisante, l’approche idéale étant interdisciplinaire.

En outre, je pense que les institutions mêmes qui sont chargées de prendre ce problème à bras le corps et d’y mettre un terme, doivent elles aussi se remettre en question à de multiples niveaux et tenter d’approcher cette réalité à travers les humains qui la composent et non plus seulement à travers les schémas et autres concepts réducteurs dont ils disposent. Ces notions aident, il est vrai, bien des professionnels du milieu mais empêchent souvent certaines victimes d’être prises en compte en raison de la non-adéquation de leur vécu des violences conjugales avec la théorie.

Votre diplôme en poche, qu’avez-vous fait ?

J’occupe actuellement le poste de maître-assistante en sociologie et politique de l’éducation à la Haute École Albert Jacquard de Namur tout en intervenant de diverses manières dans l’information et la prévention des violences conjugales (conférences, colloques, activités, articles).

Propos recueillis par Emeline Devauchelle

Pour la Journée de la femme, Martine Aubry vient au secours de son « amie » Hélène Mandroux

A une semaine du premier tour des élections régionales, Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste est venue apporter son soutien à Hélène Mandroux, candidate PS en Languedoc-Roussillon. Accompagnée par un cénacle de figures féminines du PS, à l’occasion de la journée de la femme, la maire de Lille s’est employée à remettre sur les rails la campagne socialiste dans la région. Retour sur une visite éclair en terre languedocienne.

« Campagne neigeuse, campagne heureuse ! ». La neige tombée abondamment hier sur Montpellier n’a pas manqué d’inspirer Martine Aubry, en visite lundi 8 mars à Montpellier aux côtés d’Hélène Mandroux.

La première secrétaire du Parti socialiste a choisi, non sans habileté, la Journée de la femme, pour venir soutenir son « amie », dont les derniers sondages lui redonnent des raisons d’espérer. La maire de Lille faisait ainsi d’une pierre deux coups : se poser en porte-drapeau d’une parité homme-femme qui doit être « une réalité », et remettre sur les rails la campagne de Mme Mandroux.

Un véritable « pack de femmes »

Pour sa venue dans la capitale languedocienne, Martine Aubry était accompagnée, selon ses propres mots, d’un véritable « pack de femmes ». Se trouvaient notamment à ses côtés, Élisabeth Guigou, députée de la Seine-Saint-Denis, ancienne Garde des Sceaux, Adeline Hazan, maire de Reims, députée européenne, Valérie Fournayron , députée-maire de Rouen, Laurence Dumont, députée du Calvados et secrétaire nationale à la formation, Aurélie Filipetti, députée de la Moselle, porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale, ou encore Farida Boudaoud, conseillère régionale en Rhône-Alpes… Une délégation « avant tout féminine, et non parisienne » prend soin de préciser la première secrétaire.

A leur arrivée dans le centre-ville, salle Pétrarque, première étape de leur visite éclair, la cohorte féministe, Martine Aubry et Hélène Mandroux en tête, a reçu les doléances d’une assemblée exclusivement féminine.

Une première entrevue au cours de laquelle les deux protagonistes de la matinée n’ont pas ménagé leurs efforts pour afficher leur grande proximité. Tutoyant la première secrétaire du PS, la maire de Montpellier n’a eu de cesse, dans son discours liminaire, de remercier « Martine » pour son « courage » et sa volonté de « retrouver les vraies valeurs du PS » en Languedoc-Roussillon.

Martine Aubry, de son côté, n’était pas en reste côté complaisances. « Avec Hélène nous nous connaissons bien, il est vrai que nous sommes amies depuis longtemps et nous nous appelons souvent » a expliqué a plusieurs reprises la maire de Lille. Et de poursuivre, « les femmes, nous ne sommes jamais en concurrence », en oubliant sans doute, l’espace d’un instant, sa rivalité avec Ségolène Royal lors du congrès de Reims de novembre 2008.

Point de querelle avec Hélène donc. Au contraire, les deux femmes poussant même la mise en scène jusqu’à une remise de cadeaux, avec, pour Mme Mandroux, « un foulard fleuri et très coloré ». Échanges qui ne sont pas sans rappeler la réconciliation du meeting de Rezé, entre Martine Aubry et Ségolène Royal, à la veille des élections européennes de juin dernier.

Relancer la dynamique de la campagne

Avec sa « chère Hélène » l’heure est donc à l’entre-aide et à la « solidarité féminine ». Car pour Martine Aubry, « seule une femme pouvait accepter et porter ce lourd combat ». Dès lors, l’issue des élections régionales ne fait guère de doute pour la première secrétaire. Elle l’affirme avec force : « il faut que ça soit une femme, ça sera Hélène ! ». Fermez le ban.

De son côté, la candidate se veut plus prudente. Si elle affirme que « cette bataille », elle va « tout faire pour la gagner », elle le confesse volontiers : « nous sommes partis en retard ». Mais, les derniers sondages semblent la ragaillardir quelque peu. Interrogée par Hautcourant, Mme Mandroux souligne ainsi l’apparition d’une vraie « dynamique ». « Ce qui est important, ajoute la candidate, c’est que cette ligne continue à croître ».

Une dynamique que la venue de Martine Aubry en terre frêchiste devait à l’évidence renforcer un peu plus. La première secrétaire ne s’y est pas trompé. Lors de la deuxième étape matinale, davantage politique, au QG de campagne du maire de Montpellier, Mme Aubry a clairement montré sa volonté de redonner une impulsion à la campagne. Mêlant humour et attaques plus sérieuses, elle a monopolisé la parole devant une Hélène Mandroux visiblement effacée.

La première secrétaire du PS s’en est d’abord prise au candidat UMP, Raymond Couderc et « cette droite qui ici n’a pas hésité à faire alliance avec le FN ». « Quand je regarde ce que présente Couderc, ajoute Mme Aubry, c’est dans le fond le même programme que Jacques Blanc, avec du sarkozysme en plus ». Aux yeux du maire de Lille « il n’y a qu’un seul projet pour l’avenir du Languedoc Roussillon c’est celui porté par Hélène et son équipe, car pour battre la droite, rien de mieux que la gauche ! ».

Fustigeant à plusieurs reprises le débat sur l’identité nationale, elle lui a opposé le « vivre ensemble » de Mme Mandroux : « alors que Sarkozy nous a poussé vers cet ignoble débat sur l’identité nationale et que les français l’ont refusé, le vivre ensemble c’est ce que nous devons défendre quand nous sommes à gauche ; c’est ce vivre ensemble qu’Hélène propose dans son projet ».

Un panier garni pour Georges Frêche

Mais, pour conclure cette matinée, Martine Aubry se devait de terminer par un geste fort, en mesure de capter l’attention des listes adverses. Et la cible était toute trouvée : Georges Frêche !

Il est vrai, qu’en cette Journée de la femme, s’en prendre à un homme qui n’a jamais brillé par son féminisme éclatant, était plutôt aisé et bienvenu. La maire de Lille ne s’est pas fait prier. Ainsi avait-elle emporté dans ses bagages un véritable « panier garni » qui devait être remis dans l’après-midi « à Georges ».

Ce qui est sûr, c’est que son contenu ne devrait pas manquer de faire réagir « l’Empereur de Septimanie » : deux DVD de films avec Brad Pitt, à qui Georges Frêche s’est récemment comparé ; deux ouvrages, « Manuel de la communication non violente au quotidien » et « 211 idées pour devenir un garçon génial » ; deux disques dont le fameux « Femmes je vous aime » de Julien Clerc, ou encore deux magazines : un Têtu et un France Football, pour « les matchs de l’équipe de France qu’il verra pendant qu’Hélène Mandroux s’occupera de la région« .

Enfin et surtout, en conclusion de cette saillie humoristique, Martine Aubry a glissé dans son panier garni une petite touche personnelle pour le président sortant : un livre « sur les oiseaux ». « J’ai peur qu’il soit à cours d’inspiration donc je lui offre ce livre pour qu’il trouve d’autres noms d’oiseaux pour pouvoir me traiter » lance-t-elle, ironique. Il est vrai que depuis l’investiture de Mme Mandroux, Georges Frêche n’est pas tendre avec la première secrétaire, qualifiée, entre autres, « d’élue de la fraude ».

Interrogée par Haut Courant sur ces nombreux assauts frêchistes à son égard, Martine Aubry semble s’en amuser. « Tout ça me fait plutôt sourire » confie-t-elle avant de repartir en direction de l’aéroport.

Au final, si cette « campagne neigeuse » ne promet pas forcément une fin « heureuse », selon l’adage aubryiste du jour, elle reste néanmoins, à une semaine du premier tour, une campagne bien houleuse.

Retour au dossier spécial Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

Martine Aubry : « quand on est socialiste, on est féministe »

Lundi 8 Mars, la première secrétaire du parti Socialiste, Martine Aubry, et quelques compagnons socialistes débâtaient sur la Journée de la femme, salle Pétrarque à Montpellier.

Tandis que la ville se couvrait de son manteau blanc, les socialistes se sont réunis pour mettre à nue les discriminations rencontrées par les femmes. Des personnalités politiques tant nationales que locales étaient présentes dont, Elizabeth Guigou, députée de la Seine-Saint-Denis, Martine Aubry ou encore André Vézinhet, Président du département de l’Hérault.

Face à un auditoire d’une centaine de personnes Hélène Mandroux, maire de Montpellier, lance le débat. Sur fond d’élections régionales, elle rappelle l’importance de son programme et son engagement pour les femmes dans les familles mono-parentales. Sous le regard maternel de Martine Aubry, elle propose une prise en charge de la contraception chez les adolescentes avec une prise de sang gratuite en amont.

La prévention est au cœur du débat. Josette Sainte-Marie, présidente du planning familial de l’Hérault et colistière d’Hélène Mandroux, souligne l’investissement insuffisant des politiques pour la prévention dans les collèges : « La loi 2001 sur l’IVG et l’information sur la sexualité est de moins en moins appliquée ». D’après elle, il s’agit d’une des conséquences de « la restriction du personnel de la fonction publique notamment les infirmiers et médecins» effectuées par le gouvernement actuel.

Sous le slogan « Retrouvons nos valeurs », Hélène Mandroux revient sur le danger de la réforme des collectivités territoriales concernant la parité. Le mode d’élection uninominal mettrait à mal l’égalité entre les sexes dans les postes décisionnels. Toujours sur le thème du travail, Patricia Martin, responsable de la mission des jeunes à Thau, souligne les problèmes de parité dans l’accès à l’emploi pour les femmes et la promotion du C.V. anonyme.

Malgré l’aspect pragmatique et solennel de cette réunion, l’écrivaine d’origine algérienne Malika Mokeddem se démarque par sa sensibilité. Colistière d’Hélène Mandroux, mais encartée dans aucun parti politique, l’écrivaine tient à revenir sur l’Histoire de deux pays : la France et l’Algérie. En revenant sur la guerre d’Algérie, elle souligne les problèmes liés à une forme d’archaïsme qui était conservé dans son pays d’origine : « j’ai été discriminée dans ma propre famille. Les filles n’avaient pas les mêmes droits que les hommes ».

Le ministère de l’immigration est aussi dans sa ligne de mire : « le gouvernement français expulse des femmes et des enfants qui subissent des violences dans leur pays d’origine, alors qu’il devrait les aider ». Elle n’hésite pas au passage, à demander à la première secrétaire du parti socialiste de supprimer ce ministère « honteux », une fois que la gauche sera au pouvoir.

Martine Aubry conclue le débat sur l’espoir qu’a le PS de gagner les élections régionales. Elle propose ainsi une mission régionale de lutte contre les discriminations qui reprendrait des compétences de la HALDE, notamment sur les inégalités salariales entre les hommes et les femmes.

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Mesdames, vous êtes à l’honneur !

« Femmes, c’est vous qui tenez entre vos mains le salut du monde » disait Léon Tolstoï. La Journée internationale des droits de la femme (ou journée internationale des femmes) est célébrée le 8 mars depuis 100 ans. Elle trouve son origine dans les manifestations des femmes, qui au début du XXe siècle, en Europe et aux États-Unis, réclamaient l’égalité, de meilleures conditions de travail et le droit de vote.

Le combat des femmes : un long chemin !

En 1975, la cause internationale de la femme avance d’un pas lorsque les Nations Unies commencent à observer à leur tour la Journée Internationale de la Femme. Mais c’est en 1977 que les Nations Unies instaureront officiellement cette journée, invitant ainsi chaque pays du monde à célébrer une journée pour les droits des femmes. C’est, chaque année, l’occasion de revendiquer l’égalité, de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société, à travers le monde. Traditionnellement, les groupes et associations de femmes militantes préparent des manifestations partout dans le monde, pour faire aboutir leurs revendications, améliorer la condition des femmes, fêter les victoires et les avancées. Autre avancée : en 1979, la communauté internationale décide de remettre en question et d’éliminer la discrimination sexuelle qui s’exerçait contre les femmes en adoptant la CEDEF (Convention pour l’Élimination de toutes formes de Discrimination à l’Égard des Femmes) ou CEDAW, en anglais.

D’autres actions peuvent être citées telle que la Marche mondiale pour les femmes. Partie d’une initiative féministe lancée par la Fédération des femmes du Québec pour organiser une marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence faite aux femmes, celle-ci a suscité la participation de 6 000 groupes de 161 pays différents. Organisée en 2000, cette marche a débuté le 8 mars, journée internationale des Femmes, pour se terminer le 17 octobre, journée internationale pour l’élimination de la pauvreté (décrétée par l’ONU). À New York, le 17 octobre 2000, après la marche finale dans la ville avec des participantes, une délégation a remis les signatures d’une pétition internationale à des représentants de l’ONU ainsi qu’un ensemble de propositions à mettre en œuvre pour aider à supprimer les problèmes de pauvreté et de violence. Depuis, tous les ans, à chaque anniversaire de la Marche, différentes initiatives ont été lancées, comme une Charte mondiale des femmes pour l’humanité finalisée le 10 décembre 2004 à Kigali (Rwanda) lors de la 5e rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes.

Une journée d’égalité et de droit

En France, où les femmes ont obtenu le droit de vote (21 avril 1944) à coup de manifestations suffragettes, le 8 mars devient une date clé pour toutes les militantes françaises réclamant l’égalité des droits. Et c’est notamment l’arrivée au pouvoir du socialiste François Mitterrand qui permettra d’instaurer de façon officielle la Journée de la femme en 1982.

Les années suivantes, de nombreuses manifestations verront le jour à travers le monde sous l’impulsion des mouvements féministes, parfois réprimandées. Par exemple, le 8 mars 1986, au Chili, une manifestation se termine dans un bain de sang, tandis qu’à Washington, les femmes défilent dans les rues pour défendre le droit à l’avortement.

Aujourd’hui, la Journée de la femme est selon les pays plus ou moins suivie, perdant dans certains cas son caractère militant et revendicatif.

A bas le machisme

La première des choses que demandent les femmes, outre l’égalité, est que soit prises en compte les violences qui leur sont faites. Beaucoup de choses sont à l’origine des actes de violence l’égard des femmes dont l’époux est le premier acteur : le fait de désobéir au mari, de répondre à ses observations, de refuser les rapports sexuels, de ne pas servir à manger au moment où il le désire, de négliger les soins portés aux enfants, de négliger les travaux domestiques, de se déplacer sans sa permission, ses soupçons… Cette attitude extrêmement discriminatoire est aussi conditionnée par l’image attendue de ce que doit être un « vrai homme » qui subsiste dans certaines sociétés : un être qui affirme ses désirs, qui ne doit donner aucun signe de faiblesses, qui ne doit pas pleurer, qui a le devoir de rester fort devant toutes les situations, qui pourvoit aux besoins du ménage mais ne doit rendre aucun compte de ses dépenses (contrairement aux femmes). Mais, soyons clair Messieurs, aucune de ces soit-disant raisons ne peuvent justifier une violence, quelque soit sa forme, à l’égard d’une femme.

Vive l’égalité entre hommes et femmes

Il apparaît clairement que l’émancipation des femmes et l’accession à l’égalité face aux hommes, constituent un objectif crucial pour le respect des droits de la personne faisant partie intégrante du développement humain et économique. Afin que ce développement puisse s’assurer un réel avenir, le travail d’information et de sensibilisation consiste à reconnaître les coûts de la discrimination sexuelle et les avantages de l’égalité. Car, en effet, l’inégalité et la discrimination ont une répercussion importante sur la vie sociale et économique des foyers, qui pénalise autant les femmes que les hommes.

Messieurs, soyons galants et respectueux 365j/365

Néanmoins, la Journée des femmes ne doit pas être célébrée que le 8 mars. Nous devons tous fêter, chaque jour de l’année, les femmes. Ce, pour nous avoir porté dans leur ventre, pour nous avoir mis au monde, changer nos couches, nourri, éduqué. C’est grâce à elles que nous sommes tous devenus quelqu’un. Sans elles, nous ne serons même pas au monde. Et, comme dirait l’autre : « derrière chaque homme d’exception, se cache une femme d’exception. »

http://www.bloc.com/article/societe/fetes-et-evenements/journee-de-la-femme-2008-08-15.html

Silence, ça frappe !

L’actualité met les femmes à l’honneur ces derniers temps. Mais pas forcément de la meilleure façon : à travers leurs souffrances et dans leur silence meurtri. La lutte contre les violences faites aux femmes est la grande cause nationale de l’année. La Journée Internationale pour les droits des femmes fête ses 100 ans. 2010 verra aussi le MLF (Mouvement de Libération des Femmes] souffler ses 40 bougies… Un bien bel anniversaire pour une cause qui a encore de beaux jours devant elle. En effet, le bilan est plutôt noir, et les médias le rappellent tous les jours. Pour briser le silence, Hautcourant met en lumière ce phénomène de société encore très tabou.

«Ne restons pas muets face aux violences conjugales ». Tel est le titre du petit film de 2 minutes 30 réalisé par Olivier Dahan, en 2008, à la demande d’Amnesty International. Joués par Clotilde Courau et Didier Bourdon, les personnages évoluent sur une petite musique d’époque, dans un effrayant silence. En détournant les codes du cinéma muet, cette scénette illustre et amplifie le silence qui entoure souvent les violences domestiques et souligne l’importance d’oser dire « stop ». La conclusion est : « en France, 1 femme décède tous les 3 jours suite aux violences conjugales ».

Autres spots, même réalité. Les Films du Poisson ont lancé, en 2006, une campagne de dix courts-métrages à visée préventive et pédagogique, d’une durée maximale de trois minutes. Ce, pour la journée internationale de lutte contre les violences. Le thème : en France, une femme sur dix est victime de violences conjugales. Zabou Breitman y a réalisé un court-métrage. Choc.

La violence à l’encontre des femmes : définitions et chiffres

Définitions

Les violences faites aux femmes, physiques et morales, sont diverses. Les Nations Unies les définissent ainsi : « tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), elle peut revêtir différentes formes : « sévices sexuels, corporels ou psychologiques infligés par un partenaire intime ; sévices corporels ou sexuels infligés par des membres de la famille ou autres ; harcèlement sexuel et sévices sexuels exercés par des personnes incarnant l’autorité (enseignants, représentants des forces de l’ordre ou employeurs) ; trafic pour travail forcé ou prostitution forcée ; et pratiques traditionnelles telles que mariages forcés ou mariages d’enfants, violence liée à la dote ; crimes d’honneur commis contre les femmes pour laver l’honneur de la famille. En situations de conflits, le viol systématique est une autre forme de violence exercée à l’égard des femmes ». Ainsi, « la violence à l’encontre des femmes n’est autre qu’une violation des droits de la personne humaine ». La plus commune serait celle exercée par un partenaire intime.

Chiffres

Une étude menée par l’OMS, dans dix pays, portant sur la santé des femmes et la violence domestique, montre notamment que :

 15 à 71% des personnes interrogées ont dit avoir subi des violences corporelles ou sexuelles de la part d’un mari ou d’un partenaire,

 De nombreuses femmes ont indiqué que leur première expérience sexuelle leur avait été imposée,

 Chaque année dans le monde, quelques 5000 femmes sont assassinées par des membres de leur famille au nom de l’honneur,

 À l’échelon mondial, jusqu’à une femme sur cinq, et un homme sur dix, déclarent avoir subi des violences sexuelles pendant leur enfance.

En 2007, l’INSEE a fait une enquête sur les violences faites aux femmes. Il en ressort quelques données : « sans compter les agressions subies dans leur cadre familial actuel, 6 % des femmes ayant entre 18 et 59 ans ont été l’objet d’injures sexistes en 2005 ou 2006, 2,5 % ont été agressées physiquement et 1,5 % a déclaré avoir subi un viol ou une tentative de viol. Dans ce dernier cas, un sur cinq est perpétré par l’ex-conjoint et la moitié des victimes connaissaient leur agresseur. Les violences sexuelles sont moins fréquentes au sein du ménage, mais c’est l’inverse pour les violences physiques ». Les violences intra conjugales sont très mal rapportées : « un cinquième des victimes de violences physiques et le tiers des victimes de violences sexuelles n’ont pas porté plainte, ni enregistré de main courante, ni parlé à qui que ce soit (ami, médecin ou association). Et, quand la victime se confie, c’est rarement à la police ; celle-ci ne reçoit que 12 % des victimes (plainte et main courante) pour les violences physiques, 8 % pour les violences sexuelles soit, globalement, à peine une sur dix ».

Un article du Monde, datant du 25 février, nous informe que «675 000 femmes ont été victimes de violences lors des deux dernières années», et que «pour l’année 2007, les violences conjugales se chiffrent à plus de 47 500 faits constatés par les services de police et de gendarmerie, selon l’Observatoire national de la délinquance». Ainsi, en moyenne, une femme meurt tous les deux jours et demi des violences exercées par son partenaire.

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La violence à l’égard des femmes : sous le feu des projecteurs

Le vendredi 26 février 2010, l’Assemblée Nationale a voté une loi accentuant la protection des personnes victimes de violences conjugales, et notamment celle à l’encontre des femmes. Partant d’un constat : « loin du fait divers qui appellerait une réponse simpliste et sécuritaire, les violences faites aux femmes sont un problème social et sociétal, auquel il convient d’apporter une réponse globale, coordonnée et accompagnée des moyens humains et financiers » de Danielle Bousquet, députée socialiste, cette loi prévoit notamment la création d’un délit de violences psychologiques. Le texte est soutenu par de nombreuses associations, dont la Fédération nationale solidarité femmes, qui regroupe soixante-cinq associations accueillant des femmes victimes de violences dans le couple et leurs enfants.

Ce vote intervient au moment même où un fait divers, le meurtre de la mère du petit Ibrahima par son ancien compagnon, souligne l’importance d’une telle loi. En effet, Tanja Pozgaj a été poignardée par son ex-compagnon, mardi 16 février, sous les yeux de son enfant. Alors qu’elle avait alerté sans cesse, la police, la justice, le maire de sa commune depuis plusieurs mois, être harcelée par cet homme connu pour des violences répétées contre des femmes. La tragédie aurait-elle été évitée, si les autorités l’avaient mieux protégée ?

Pour sortir du silence, les femmes à l’action

La lutte contre les violences faites aux femmes est la Grande Cause nationale de 2010. Ainsi, les associations féministes et autres organisations de défense des droits des femmes ont toute la lumière pour agir. Voici quelques évènements à venir.

Les États Généraux de la femme

40 ans après, Elle a décidé de lancer une nouvelle édition des États Généraux de la femme, sous la présidence d’honneur de Simone Veil. Le concept est le même qu’en 1970 : donner la parole aux Françaises à travers des rencontres et des débats organisés à travers le pays, et sur le site Elle.fr. L’objectif étant de dresser un état des lieux de la vie des Françaises. L’ensemble des résultats sera révélé en mai prochain à Paris.

La Journée de la Femme : « un siècle de féminisme »

Le 8 mars est depuis 100 ans la Journée internationale pour les droits des femmes. Le 8 mars 1910, à Copenhague, une confédération internationale de femmes socialistes de tous les pays a créé cette journée en vue de servir à la propagande du vote des femmes. Mais ce n’est qu’en 1977 qu’elle sera officialisée par les Nations Unies qui invitent tous les pays à célébrer une journée pour les droits des femmes. Souvent, elle est l’occasion de rappeler que les droits des femmes et l’égalité entre les genres sont loin d’être une réalité. D’ailleurs, cette année le thème est : « Droits égaux, Opportunités égales : Progrès pour tous ».

kake_expo_femmes.jpg Cette journée donnera lieu à de nombreuses manifestations en France, et à travers le monde. Par exemple, le Bureau d’Information pour la France du Parlement européen présentera, du 8 au 19 mars prochains, l’exposition « Violence contre les femmes : le Parlement européen s’engage ».

Autre exemple : la chaîne Téva diffusera une programmation spéciale « Journée de la femme le 8 mars 2010 ». Seront notamment diffusés les films : Fashion Maman avec Kate Hudson, Working Girl avec Melanie Griffith, Et Dieu créa la femme avec Brigitte Bardot ou Lady Chatterley avec Marina Hands.

Julie DERACHE

Conseil de lecture : Le Livre noir de la condition des femmes de Christine Ockrent et Sandrine Treiner

A consulter également : Qu’est-ce que la violence envers une femme ?

Contacts utiles

 Violence conjugale : 01.40.33.80.60 / www.sosfemmes.com

 Violence au travail : 01.45.84.24.24

 Allo enfance maltraitée : 119 / www.allo119.gouv.fr

 Sos femmes battues : 01.40.02.02.33

 Viol : 0800 05 95 95 / www.cfcv.asso.fr