Du vin produit dans des colonies israéliennes à Vinisud

Vinisud accueille un large panel de compagnies viticoles du pourtour méditerranéen. Des producteurs français aux producteurs d’Algérie, en passant par l’Espagne ou la Croatie mais aussi le Golan Heigts Winery, une compagnie israélienne dont les vignobles sont basés sur des territoires syriens occupés. Problème : l’étiquetage de ces vins ne respectent pas la réglementation européenne en vigueur.

Avec l’AFPS, les Montpelliérains se mobilisent pour la Palestine

L’Association France Palestine Solidarité (AFPS) est la principale association française de soutien aux palestiniens. Elle compte une centaine de groupes locaux en France et voit le nombre de ses membres croître depuis 40.ans. Cette augmentation reflète, selon Robert Kissous, le président du groupe montpelliérain, l’évolution de l’opinion des Français, qui seraient favorable à 75.% à la reconnaissance de la Palestine à l’ONU. Pourtant, l’Occident et particulièrement les États-Unis, sont incapables d’après lui, de faire changer le cours des choses. « Ils déplorent, regrettent, mais les mesures concrètes ne viennent qu’à l’appui d’Israël », explique avec déception M. Kissous. En France, François Hollande promettait dans son 59.ème engagement, de soutenir l’adhésion de la Palestine à l’ONU, ce qui ne semble pas si évident maintenant qu’il est élu, déplore Robert Kissous.

La solution ne peut alors, selon lui et son association, venir que de la mobilisation du peuple. A Montpellier, après une première manifestation perturbée par la pluie, celle du mardi 20 novembre a rassemblé presque deux cent personnes, qui sont partis de la place de la Comédie jusqu’à la préfecture et revenir à leur point de départ. Ce rassemblement, mené par de nombreux jeunes, scandait avec détermination: « Israël assassin, Hollande complice ! » et attirait ainsi l’attention de tous les passants. Surplombé de nombreux drapeaux palestiniens, le cortège est aussi accompagné de militants du Front de Gauche, d’Europe Ecologie Les Verts et du Nouveau Parti Anticapitaliste. « Libérez Palestine ». Les jeunes portent des T-shirt avec des slogans pro palestiniens et n’hésitent pas à crier en arabe. Dominé par un drapeau palestinien géant, le groupe s’est arrêté devant le portail de la préfecture, où les attendaient deux camions de police en cas de débordement. Un homme prend la parole au microphone. Il demande d’un ton très calme, qui contraste avec les cris du groupe, de rester mobilisé, de se rendre aux réunions hebdomadaires des associations et de continuer les campagnes de soutien. Car si les bombardements ont cessé pour le moment, les Palestiniens restent « un peuple oppressé, à qui on ne reconnaît aucun droit », rappelle tristement Robert Kissous, pour qui le combat n’est pas terminé.

manifestants rue de la loge

L’AFPS organise donc de nombreuses campagnes de soutien, comme celle du parrainage de prisonniers politique ; des campagnes de sensibilisation, avec les témoignages de palestiniens ; et aussi des actions nationales, comme la campagne de boycott des entreprises en partenariat avec Israël, notamment Orange. Si l’AFPS a contribué à récolter plusieurs millions d’euros de dons, leur objectif est surtout d’aider au développement, en soutenant par exemple la culture des olives. La crise de ces derniers jours au Moyen Orient a accéléré ce rythme.

L’association demande la reconnaissance d’un État réel palestinien, basé sur le droit, avec les frontières de 1967, c’est-à-dire, avec Jérusalem-Est comme capitale. Dans le local de l’AFPS à la Maison du Tiers-État, le président explique avec intensité que la Palestine est un territoire occupé et que les forces entre elle et Israël sont disproportionnées. Un argument qu’il illustre en me rappelant l’écart considérable du nombre de morts ces derniers jours, plus de 120 pour les Palestiniens contre quatre côté Israélien.

Ces militants français qui veulent se rendre à Gaza

Dans les prochains jours, plusieurs bateaux internationaux, dont un bateau français, vont tenter de se rendre à Gaza pour dénoncer le blocus. Parmi les passagers, des citoyens français d’horizons différents.

Visite de la secrétaire d’Etat américaine au Caire

Hillary Clinton est en Egypte pour tenter de raviver les pourparlers de paix israélo-palestiniens. L’émissaire de Barack Obama pour le Proche-Orient, Georges Michell, l’a rejoint pour l’a tenir informée de ses derniers entretiens à Amman et Tel Aviv.

En effet la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton est arrivée ce Mardi 03 novembre 2009 au Caire, la capitale égyptienne. Cette visite témoigne de la volonté de l’administration Obama de renouer le dialogue entre les États-Unis et le monde arabo-musulman. Depuis l’offensive de Tsahal dans la bande de Gaza en décembre dernier, les pourparlers de paix avaient quelque peu stagné entre les pays musulmans et l’État hébreux.

L’Égypte constitue la dernière étape de sa tournée-marathon au Proche-Orient, dans le Golf et au Maghreb au cours de laquelle la secrétaire d’État s’est heurtée à la colère des arabes pour avoir demandé aux Palestiniens de renoncer à leur requête concernant le gel immédiat des colonies juives avant toute reprise des négociations de paix.

La secrétaire d’État américaine a fait le déplacement au Caire en compagnie de l’émissaire américain pour le Proche-Orient, Gorge Mitchell. Son rôle est d’informer Hillary Clinton de ses derniers entretiens en Israël et en Jordanie. Ce dernier a notamment rencontré à Amman le président palestinien Mahmoud Abbas.

Durant son séjour au Caire, la responsable de la diplomatie américaine devait rencontrer le président égyptien Hosni Moubarak, son homologue égyptien aux Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit, et le général Omar Souleymane, chef des services secrets, qui supervise les efforts de réunification inter-palestiniens.

Hillary Clinton avait déjà rencontré à Marrakech pour la première fois depuis son arrivée au département d’État américain, son homologue libyen Moussa Koussa. Les deux ministres ont évoqués les relations bilatérales ainsi que la situation au Darfour.

Selon son porte-parole P.J Crowley, la ministre n’a en revanche pas fait allusion à l’affaire d’Abdel Basset Al Megrahi, l’ex-agent libyen condamné pour l’attentat de Lockerbie, dont la libération anticipée pour raison humanitaire et son retour triomphal à tripoli en août ont choqué certains aux États-Unis.

Il semblerait que de nos jours, les intérêts des états soient si puissants, qu’ils peuvent rétablir les relations entre des pays qui jadis connaissaient des clivages politiques extrêmes.

« Il existe un décalage entre le discours de la Turquie et la réalité de ses relations avec Israël »

Barah Mikaïl, spécialiste du Moyen Orient est chercheur à l’IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques). Il revient sur les récentes critiques émises par la Turquie contre l’offensive de Gaza menée par Israël, son allié dans la région, en décembre 2008. Le Premier Ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a par ailleurs créé l’évènement lors du dernier forum économique de Davos de janvier 2009. Ce dernier avait alors dénoncé l’attitude de l’Etat hébreu en présence de Shimon Peres, Président d’Israël.

Les violentes critiques du Premier Ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, à l’encontre d’Israël marquent-elles un tournant dans les relations israélo-turques, réputées bonnes jusqu’à présent? Barah Mikaïl, chercheur à l'IRIS et spécialiste du Moyen Orient

Concrètement rien n’a changé. Les relations entre les deux pays se maintiennent tant sur un plan économique, politique que militaire. Il existe un décalage entre le discours turc et la réalité de ses relations avec Israël. Ce n’est pas en outre, la première fois qu’un dirigeant turc utilise un ton osé envers Israël. En 2004, alors que l’Etat Hébreu avait engagé une opération musclée contre les Palestiniens, la réaction de la Turquie avait été très violente. La tonalité des récentes déclarations s’inscrit donc dans la continuité du discours des officiels turcs.

Comment expliquez-vous la position d’Erdogan ?

Il paraît évident que le Premier Ministre est en phase avec son opinion publique. De là à affirmer qu’il agit à des fins électoralistes, puisque des élections municipales doivent avoir lieu en mars 2009, je n’en suis pas certain. Il faut comprendre que cette guerre a eu un impact émotionnel très fort en Turquie, comme dans tout le Moyen Orient d’ailleurs. Les images diffusées à la télévision, notamment par Al Jazeera, ont beaucoup choqué. Erdogan peut donc adopter une posture morale avec un discours virulent, car la situation a Gaza est jugée par tous inacceptable.

Le point de vue d’Erdogan est donc partagé en Turquie ?

Il existe un consensus contre l’offensive israélienne parmi l’opinion et dans la classe politique turque. L’attitude du Premier Ministre a ainsi été saluée par l’opposition et parmi elle le MHP, parti d’action nationaliste. Cependant l’armée a son mot à dire en Turquie. Or celle-ci a refusé la levée de la coopération militaire avec Israël comme l’exigeaient certains politiques turcs. Les propos d’Erdogan aussi virulents soient-ils, n’engagent que le pouvoir civil, en aucun cas les militaires.

Comment furent accueillies les déclarations du Premier Ministre turc en Israël ?

Les propos d’Erdogan ont provoqué de violentes réactions. Certains membres du gouvernement n’ont pas hésité à déclarer qu’Israël ne resterait pas les bras croisés. Mais au-delà de la rhétorique, l’Etat hébreu n’a pas intérêt à aller aussi loin. Les relations entretenues avec la Turquie, notamment la coopération militaire, demeurent essentielles. C’est d’ailleurs pour quoi les Israéliens commencent à s’en méfier. Ils se sont ainsi félicités d’avoir refusé un accord avec les Turcs qui aurait pu constituer un moyen de pression contre Israël durant l’offensive. En effet, cet accord aurait permis à la Turquie de pourvoir le pays en conteneurs d’eau douce.

Recep Tayyip Erdogan, Premier Ministre turc (à gauche), quitte avec fracas le débat sur la situation à Gaza lors du forum économique de Davos le 29 janvier 2009. Il a notamment reproché à l'organisateur du débat d'avoir laissé plus de temps de parole à  Shimon Peres, Président d'Israël (à droite).

Les élections israéliennes se sont achevées sans qu’un parti n’ait obtenu la majorité. Les leaders des deux grans partis israéliens, Tzipi Livni pour Kadima (centre), et Benjamin Netanyahu pour le Likoud (droite), ont chacun revendiqué la victoire et cherchent à former une coalition. Existe-il- une différence de vues entre les deux candidats sur l’avenir des relations israélo-turques ?

Ni l’un ni l’autre ne montrent une attitude hostile à la consolidation des relations entre les deux pays. Je ne pense pas qu’un véritable changement interviendra. Quant au conflit israélo-palestinien, les Turcs préféreraient voir arriver au pouvoir Tzipi Livni. De leur point de vue, elle semble plus ouverte aux suggestions turques et moins idéologue que Benjamin Netanyahu. Elle se dit en outre favorable à l’ouverture de négociations avec les Palestiniens, ce qui est positif pour les Turcs.

La sortie du Premier Ministre turc à Davos lors du débat sur la situation de Gaza le 29 janvier 2009

« La seule chose qui intéresse le Hamas, c’est de garder le pouvoir »

Ces derniers mois, l’Égypte a réaffirmé son rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien. En décembre dernier, Gaza était le cœur de violents affrontements entre le Hamas et l’armée israélienne. Hosni Moubarak – le Président égyptien – a mené de front des négociations houleuses. Il est à l’origine d’un plan de paix, notamment soutenu par Nicolas Sarkozy. Le Consul Général d’Égypte en France, Hoda Naguib, a accepté de nous éclairer sur la position de l’Égypte, dans ce conflit vieux de plus de 60 ans.

Pourquoi l’Égypte s’investit-elle autant dans le conflit israélo-palestinien?

Hoda Naguib : Il y a un lien historique entre l’Égypte et la Palestine. Nous avons été en guerre contre Israël à quatre reprises. Plus de 100 000 martyrs y ont laissé leur vie. Et nous avons été le premier pays arabe à signer un Traité de Paix avec cet État[[La Jordanie a emboîté le pas à l’Égypte, en 1994, en signant un Traité de paix avec Israël. A ce jour, ce sont les deux seuls États arabes à l’avoir fait.]], en 1979. Ce conflit n’est pas vraiment israélo-palestinien, mais plutôt israélo-arabe. C’est pourquoi l’Égypte joue ce rôle depuis très longtemps.

Dimanche 25 janvier, les pourparlers organisés au Caire ont conduit à une trêve entre les deux parties. Elle est encore en négociation, mais elle semble déjà fragile. Aujourd’hui, les bombardements continuent. Que penser du cessez-le-feu ?

H. N. : L’Égypte travaille des deux côtés pour les inciter à cesser les bombardements. La situation s’aggrave. Mais il y a des conditions à respecter pour une paix durable. Il faut qu’Israël se retire de Gaza, que les passages frontaliers rouvrent leurs portes, il faut supprimer le blocus, et le Hamas doit également arrêter de tirer ses roquettes… Si l’une de ces conditions n’est pas respectée, le cessez-le-feu se fragilise.

Vous êtes optimiste ?

Oui. Je suis toujours optimiste. Sinon on ne peut plus avancer. Et puis je pense à l’histoire. A l’époque où l’Égypte était en guerre contre Israël, on n’aurait jamais cru que nos pays signeraient un Traité de paix. Il faut maintenir les relations. Ne pas rester dans son coin.

Hosni Moubarak a été accusé d’avoir pris connaissance de l’opération « Plomb durci »[[« Plomb durci » est le nom de l’offensive israélienne qui s’est déroulée du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, dans la bande de Gaza.]], deux jours avant qu’elle ne soit lancée, lors de sa rencontre avec Tzipi Livni, ministre des affaires étrangères israélienne. Qu’en est-il ?

L’Égypte a vu la situation se dégrader à Gaza. On a donc appelé la ministre des affaires étrangères israélienne pour en discuter. Israël a annoncé qu’elle se rendrait au Caire, je crois que c’était pour le jeudi qui suivait… Pendant ce temps, le Hamas s’est mis à tirer toujours plus de roquettes vers Israël. La situation a empiré.

Cette réunion a été organisée pour calmer le jeu. Et pour que les dirigeants israéliens fassent preuve de retenue. En réalité, l’Égypte a simplement assumé son rôle vis à vis des palestiniens. Et Hosni Moubarak n’a jamais été au courant de l’opération qui se tramait. De toute façon, les pays ne dévoilent jamais ce genre de chose, cela ne se fait pas.

Comprenez-vous les suspicions du Hamas ?

Pour moi, ceux qui critiquent cette réunion sont dans la surenchère, et ne font rien pour aider le peuple palestinien. La seule chose qui intéresse le Hamas, c’est de garder le pouvoir, de créer un État avec ses idées et ses principes. Mais ce n’est pas le bien de la population palestinienne.

Lors de l’opération « Plomb durci », l’Égypte a fermé ses frontières pour éviter le passage d’armes de contrebande en Palestine. La population s’est retrouvée bloquée…

Non, l’Égypte n’a pas fermé ses frontières avec Gaza, mais l’aide humanitaire était prioritaire. Il faut savoir que cette frontière ne représente que 14km. Il y a beaucoup d’autres passages. De notre côté, nous avons laissé passer un grand nombre d’ambulances et de voitures de médecins. Je n’ai pas les chiffres en tête, mais tout cela est répertorié… De plus, des centaines de blessés palestiniens sont venus se faire soigner dans des hôpitaux égyptiens. Il y a eu 800 personnes, ou quelque chose comme ça, sans compter les accompagnants.

En marge du Sommet économique arabe, au Koweït, les dirigeants égyptiens et saoudiens ont rencontrés leurs homologues du Qatar et de Syrie. Il était question de réconciliation[[Dans le monde musulman, des divergences politico-religieuses séparent les pays dits « modérés » (Égypte, Jordanie, Arabie Saoudite…), des « radicaux » (Syrie, Qatar, Iran…), plus proches des convictions du Hamas.]]. Quels sont « ces arrangements convenus entre les quatre dirigeants » dont parlait le Premier ministre qatari ?

Effectivement, il y a eu beaucoup de divergences de points de vue entre nous. Le sommet économique a ouvert la porte à une réconciliation entre nos pays. Il a été question de la reconstruction de Gaza. Là bas, toutes les infrastructures sont détruites. D’ailleurs, le Qatar et l’Arabie Saoudite ont déjà débloqué des fonds. Ces questions seront approfondies lors de la Conférence Internationale pour la reconstruction de Gaza, le 2 mars au Caire. Elle regroupera des ministres des affaires étrangères de plusieurs pays et des donateurs.

Le Qatar et la Syrie seront représentés ?

Je ne sais pas. Les participants ne se sont pas encore déclarés. Mais je crois que tous les ministres ont été invités.

Le Hamas a des liens avec les Frères Musulmans, dont se méfie le gouvernement égyptien. Peut-on dire que l’Égypte s’investit autant dans ce conflit car elle craint que ces groupes radicaux ne prennent de l’ampleur ?

Oui il y a de ça, je suis d’accord. Mais ce n’est pas la première des priorités.

L’Égypte n’intervient pas dans une lutte idéologique contre le Hamas. A Gaza, et en Cisjordanie, ce sont des élections qui mettent au pouvoir tel ou tel dirigeant. Nous travaillons seulement pour une réconciliation inter-palestinienne[[Le Fatah, fondé par Yasser Arafat (1929-2004), dirige encore l’Autorité Palestinienne en la personne de Mahmoud Abbas. Mais la victoire du Hamas aux législatives de janvier 2006 a remis en cause son autorité. Après une guerre de leadership, en juin 2007, le Président et son parti se sont retranchés en Cisjordanie. Mahmoud Abbas a alors dissolu le gouvernement d’union nationale. Depuis, le Hamas contrôle Gaza. Et les deux partis ne parviennent toujours pas à se rapprocher. Lundi 12 janvier, Mahmoud Abbas a appelé à reconstruire un gouvernement « d’entente nationale » pour organiser des législatives et des présidentielles simultanées.]].

Dès le départ, l’Égypte s’est prononcée pour la création de deux États ; l’un israélien, l’autre palestinien. Mais aujourd’hui, les palestiniens se battent entre eux. Les rapprocher, c’est l’essentiel.

Les échéances électorales ont une part de responsabilité dans l’intensité des derniers affrontements…

Je pense qu’Israël a très bien profité de cette période. La popularité de Ehud Barak (ndlr: ministre israélien de la Défense) est en hausse, et Ehud Olmert (ndlr: Premier ministre israélien) a voulu quitter son poste en vainqueur aux yeux de la population israélienne.

Du côté palestinien également. Mahmoud Abbas était censé terminer son mandat le 9 janvier 2009. Qu’en sera-t-il ?

Mahmoud Abbas, lui, se trouve dans une situation différente. Selon la Constitution palestinienne les élections présidentielles et législatives doivent se dérouler en même temps[[Mahmoud Abbas a été élu à la présidence de l’Autorité Palestinienne en janvier 2005, pour 4 ans. Son mandat est arrivé à terme. Mais il souhaite des élections législatives et présidentielles simultanées, comme le stipule leur Constitution. Jusqu’à présent, le Hamas les refusait. Les deux dernières élections avaient été décalées d’une année. Étant élus depuis 2006, ses députés peuvent donc siéger jusqu’au mois de janvier 2010. La Constitution le leur permet aussi.]]. Mahmoud Abbas va donc rester à la tête de l’Autorité palestinienne. Il souhaite reformer une Autorité d’Union Nationale. Mais cela reste complexe. La situation n’est pas très favorable.

L’ex-ministre de la défense israélien est poursuivi par l’Espagne pour « crime contre l’humanité »

Le justice espagnole ouvre une enquête sur la présumée responsabilité de l’ancien ministre de la défense israélien, Benjamin Ben-Eliezer, et de six militaires sur le motif de « crime contre l’humanité » pour le bombardement mortel d’un chef du Hamas et de quatorze civils palestiniens en juillet 2002.

L’ex-ministre de la défense israélien est poursuivi par l’Espagne pour « crime contre l’humanité »

Le justice espagnole ouvre une enquête sur la présumée responsabilité de l’ancien ministre de la défense israélien, Benjamin Ben-Eliezer, et de six militaires sur le motif de « crime contre l’humanité » pour le bombardement mortel d’un chef du Hamas et de quatorze civils palestiniens en juillet 2002.

L’Europe piétine sur le dossier Israélo-palestinien

Alors que les combats entre Israël et la bande de Gaza s’intensifient, la communauté internationale monte au créneau pour demander l’arrêt immédiat des hostilités. Dans une période de transition de l’administration américaine, l’Europe tente de reprendre le flambeau dans un des dossier les plus sensibles de l’Histoire du XXème siècle.

Il n’a fallu que quelques jours pour que le Proche-Orient s’embrase. Depuis le 19 décembre 2008 et le refus du Hamas de reconduire la trêve avec Israël, l’escalade de la violence entre l’État hébreu et la bande de Gaza a été fulgurante. La mort de deux fillettes israéliennes touchées samedi 27 décembre par un tir des roquettes du mouvement islamique a mis le feu aux poudres. Ce tragique évènement a provoqué une très vive réaction de l’état major israélien qui a immédiatement lancé une opération militaire sur Gaza.

Cinq jours après le début de l’offensive aérienne, la communauté internationale fait entendre sa voix. Les ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne réunis à Paris mardi 30 décembre 2008 ont appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et permanent pour permettre d’acheminer aux populations palestiniennes médicaments, vivres et carburant. Une demande soutenue par le Quartet (ONU, États-Unis, Russie et UE) qui réclame également que l’arrêt des combats soit « pleinement respecté » par les deux partis.
Le bilan est déjà lourd pour les palestiniens. Les bombardements de l’État hébreux ont tué 380 personnes et ont fait plus d’un millier de blessés. Les cibles visées par Tsahal sont essentiellement des bâtiments du Hamas et des tunnels de contrebande, mais de nombreuses victimes collatérales sont dénombrées. Selon les chiffres de l’ONU, au moins 60 civils ont trouvé la mort dans ces attaques. D’autre part, les besoins des gazaouis grandissent de jour en jour, mais le ravitaillement de Gaza en matériel médical et en nourriture, déjà rendu difficile par le blocus israélien, est aujourd’hui impossible. Malgré les appels au calme, le Hamas reste campé sur ses positions et ne veut pas mettre fin aux combats. Le groupe armé n’est pas satisfait des propositions de l’UE et continue de légitimer les attaques visant les positions israéliennes.

En dépit d’une situation de plus en plus critique, Israël fait également la sourde oreille aux volontés de la communauté internationale. Le premier ministre israélien Ehud Olmert a refusé la « trêve des européens ». Il s’est contenté de proposer une « pause » de 48 heures et précise que l’État hébreu continuera ses opérations militaires tant que l’armée n’aura pas atteint son objectif : l’arrêt total des tirs de roquettes sur le territoire israélien. Par ailleurs, le lancement d’une offensive terrestre sur la bande de Gaza se précise. 2 500 réservistes ont été appelés et les troupes de Tsahal commencent à se masser autour du territoire palestinien. De nombreuses zones sensibles contrôlées par les Israéliens ont également été interdites aux journalistes. Autant de signes qui révèlent la détermination des israéliens à obtenir satisfaction.

Forces et faiblesses de la diplomatie européenne

L’influence de l’Europe dans la résolution du conflit israélo-palestinien est visiblement toute relative. Pourtant, l’UE affiche clairement son ambition de jouer un rôle plus important dans le processus de paix. « Nous voulons que l’UE se montre active et qu’elle devienne une voix politique pour aider à résoudre ce conflit » a confirmé Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères français, à la fin de la réunion du 30 décembre. La diplomatie européenne tente ainsi de reprendre le flambeau d’une administration américaine qui a essuyé de trop nombreux revers et qui laisse vacant le siège du « pompier ». Une première tentative européenne qui se solde également par un échec.
Le président du conseil européen, Nicolas Sarkozy s’est toutefois imposé comme le principal interlocuteur de la communauté internationale avec l’État hébreu. Tzipi Livni, la chef de la diplomatie israélienne se rendra à l’Élysée le 1er janvier 2009 pour s’entretenir avec le chef d’État des possibilités de sortie de crise. Une visite du président français en Terre-Sainte est également prévue début janvier 2009 pour poursuivre les discussions. La France, jusqu’alors peu influente sur ce dossier, joue là un rôle inédit dans la construction de la paix au Proche-Orient. Il s’explique néanmoins par le soutien affiché du président français à l’Etat hébreu qui a ainsi renoué les liens qui existaient entre la France et Israël avant la fin des années 1960.

L’offensive israélienne intervient à une période charnière. La transition de l’administration Bush à celle de Barack Obama a entrainé un moment de flottement dans la diplomatie américaine. En outre, dans les priorités de l’équipe Obama le dossier israélo-palestinien a été relégué derrière ceux de l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan. L’État hébreu a pu profiter de ce relâchement pour resserrer son emprise sur la bande de Gaza et porter un coup dur au Hamas. Pourtant, même si l’Europe montre ses faiblesses diplomatiques au travers de cette nouvelle crise, elle s’affirme de plus en plus comme un acteur à part entière du processus de paix. Un engagement politique qui reflète celui des européens. Ils étaient plusieurs milliers a manifesté dans de nombreuses capitales pour demander l’arrêt des hostilités.