En ce 7 janvier 2010, cela fait 374 jours qu’Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier sont otages en Afghanistan. Un enlèvement largement médiatisé au point de se demander s’il n’y a que ces deux journalistes, ces deux Français, qui soient détenus dans le monde.

Le Club de la Presse de Montpellier se mobilise

Alors que deux journalistes de France 3 sont détenus depuis 80 jours en Afghanistan, le Club de la Presse de Montpellier organise un rassemblement de soutien le vendredi 19 mars à Montpellier, en présence de Florence Aubenas, dans le cadre d’une mobilisation nationale des Clubs de la Presse.

Depuis le 29 décembre 2009, Stéphane et Hervé, deux journalistes de France 3 sont retenus en otage en Afghanistan. Journalistes spécialistes des missions en zones de conflit, ils effectuaient un reportage dans le pays.

« Malgré certaines déclarations révoltantes de la part des autorités, les Clubs de la Presse tiennent à rappeler que ces journalistes ont été kidnappés alors qu’ils exerçaient leur mission d’information du grand public », précisent les Clubs de la Presse dans leur appel à la mobilisation. En effet, Nicolas Sarkozy a jugé que leur travail était d’une « imprudence vraiment coupable », et Claude Guéant, secrétaire général de l’Élysée, de surenchérir, le 17 janvier, sur Europe 1 que « le scoop ne doit pas être recherché à tout prix » et que les deux journalistes ont fait « courir des risques aussi à beaucoup de nos forces armées qui, du reste, sont détournées de leurs missions principales ».

Ces propos avaient soulevé la colère des gens du métier, du Syndicat National des Journalistes et de Reporters sans Frontières. « A la question de savoir s’ils ont pris des risques, la réponse est oui, bien évidemment. Tous les journalistes qui posent le pied en Afghanistan prennent un risque. Tous les jours, des centaines de journalistes prennent des risques. Les deux reporters de France 3 menaient un travail d’intérêt général. Exactement comme ceux qui sont au milieu des gravats de Port-au-Prince » rappelle Reporters sans Frontières dans un communiqué.

Chose qu’Alain Genestar a fait également valoir dans le Monde du 27 février : « l’époque – celle des jours actuels – est désormais à la comptabilité de la générosité, à la réprimande, à la discorde, à la désignation des présumés coupables. On dénonce leur comportement en public, au mépris de la discrétion qu’imposent ces circonstances. On les montre du doigt. On les expose à la vindicte populaire, les accusant de gaspiller l’argent des contribuables et de jouer avec la vie de nos fiers soldats. Jamais les journalistes et les photographes n’ont demandé à être traités avec une considération particulière. Ils n’exigent aucun régime de faveur – surtout pas -, mais seulement le respect dû à leur métier qui, dans certaines circonstances exceptionnelles – et la guerre, bien sûr, en est une -, s’exerce dangereusement, exige un courage et une audace qui échappent aux règles normales de la vie ordinaire ». Et de conclure : « sans l’audace et le courage de Robert Capa, sans l’audace et le courage des reporters, les lecteurs, les auditeurs, les téléspectateurs, le public, les citoyens ne seraient pas informés de la réalité de la guerre. De la « vraie » réalité, celle qui ne s’écrit pas ni ne se photographie, à l’abri du danger. Alors, « imprudents coupables », Capa et les autres ? Oui, nous sommes tous, par profession, journalistes et photographes, des « imprudents coupables ». »

Ainsi, engagés au quotidien pour la liberté d’exercer des journalistes, les Clubs de la Presse ont décidé de se mobiliser. Un rassemblement public est organisé le vendredi 19 mars, à partir de 10h, sur le parvis de l’Opéra-Comédie, à Montpellier, à l’occasion des 80 jours de détention des deux journalistes.

La journaliste Florence Aubenas, ancienne otage en Irak, prendra la parole pour apporter son soutien aux deux journalistes en captivité. Elle sera accompagnée de Claude Sérillon, qui a exercé pendant de longues années sur les antennes de France Télévision. De même, des représentants du Club de la Presse, de Reporters Sans Frontières et de plusieurs médias régionaux, seront également présents pour témoigner de leur solidarité envers leurs confrères.

Il est à savoir également que Reporters Sans Frontières a lancé un « Appel de soutien à nos confrères de France 3 enlevés en Afghanistan ». Il est consultable ici.

Alors, toutes les personnes sensibles à la question sont invitées, par le Club de la Presse de Montpellier, à rejoindre la place de la Comédie, « pour que
Stéphane et Hervé ne tombent pas dans l’oubli
».

 Pour plus d’informations n’hésitez pas contacter le Club de la Presse de Montpellier au : 06 07 64 86 03.

Julie DERACHE & Ibra Khady NDIAYE

Faut-il boycotter la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin ?

Cette semaine, la rédaction d’Haut Courant s’interroge sur le boycott des J.O de Pékin. Nous vous invitons à poursuivre le débat par la voix de vos commentaires.

Des entorses aux droits de l’Homme jusqu’à l’ignorance des promesses faites au CIO, la liste des reproches adressés à la Chine s’allonge de jour en jour. Pour contrer le manque d’actions par la diffusion médiatique , l’organisation Reporters Sans Frontières a appelé les représentants et chefs d’États au boycott de la cérémonie d’ouverture, le 8 août prochain. Trois membres de RSF, parmi lesquels Robert Ménard ont d’ailleurs perturbé le rite d’allumage de la flamme. En Europe, les avis se partagent sur l’utilité et la portée d’un tel acte. Boycott symbolique, nécessaire ou aggravant ? La décision de laisser un fauteuil vide se prend-t-elle comme un avis politique ?

Boycottage ? Sûrement mieux à faire, par Audrey Montilly

Le Dalaï Lama lui-même s’est prononcé contre le boycottage des Jeux Olympiques de Pékin. Il sait que l’impact serait mineur. Le boycottage des J.O en Russie en 1980 n’a rien changé en ce qui concerne les droits de l’homme dans ce pays.
Cette solution ne serait pas efficace durablement. Et « snober » seulement la cérémonie d’ouverture d’autant plus inutile. Si l’on va plus loin, pourquoi s’arrêter aux J.O de Pékin ? D’autres pays auraient mérité la punition. Les États-Unis ne représentent pas l’exemple de morale humaine. Ceux-là même qui ont lancé le boycottage des J.O en Russie pour protester contre l’intervention militaire soviétique en Afghanistan, transgressent les règles élémentaires du droit international depuis 5 ans en Irak.

Alors peut-on moralement aller à Pékin ? Oui, mais pas en ne restant à rien faire. Organisons là-bas des actions qui révéleraient au monde le rejet du comportement de la Chine à l’égard du Tibet et des droits de l’homme. Que nos sportifs battent tous les records et montent sur le podium portant sur eux des messages. Mais également pendant toute la durée des Jeux. Tout comme les politiques depuis les tribunes. Les télévisions chinoises ne pourront pas tout filtrer.

Deux athlètes américains, militants des Blacks Panthers, ont brandi des gants noirs aux J.O de Mexico en 1968 pour protester contre la ségrégation raciale aux États-Unis. Radiés des Jeux Olympiques, ils l’ont payé cher. Ils ont enfreint la règle de la charte olympique qui interdit d’exprimer toute opinion politique. Cette fois, Romain Mesnil, président du syndicat des athlètes français, propose aux sportifs de porter des rubans verts aux J.O de Pékin, pour montrer leur attachement aux droits de l’homme. Au-delà d’une position politique, il s’agit là d’une position par rapport à des valeurs. Alors un peu de tolérance. Citoyens comme les autres, les athlètes ont le droit de s’exprimer. Cependant il ne peut être question d’initiatives isolées, mais bien d’une incitation collective de la part des instances nationales. Ce n’est pas gagné, mais utilisons ces J.O. La politique de la chaise vide n’a jamais rien apporté.

Face aux Jeux de la discorde, par Ellen Guinéheux

Elle n’a pas tenu ses promesses. A l’heure où les Jeux Olympiques de Pékin doivent consacrer la puissance de la Chine dans le monde, les associations de défense des droits de l’Homme appellent la communauté internationale au boycottage. Face aux violations grandissantes des libertés publiques, le boycott devient plus qu’une plus une simple menace destinée à faire réagir le gouvernement chinois. Il symbolise la volonté de dénoncer un régime d’oppression et de censure banalisés par l’image d’une Chine prospère et florissante. Arme politique régulièrement brandie, le refus collectif de participer au plus grand rassemblement sportif du monde envoie un puissant signal de protestation. Ce moyen de pression a été utilisé de nombreuses fois pour dénoncer le silence volontaire de certains États face à l’étouffement des droits fondamentaux, contre l’apartheid en Afrique du Sud notamment.

L’attribution des Jeux olympiques à Pékin en 2001 impliquait une contrepartie : améliorer la situation des droits de l’Homme et garantir la liberté de l’information. Or, la question actuelle du Tibet témoigne d’une réalité occultée de 60 ans de répression et de sinisation forcée du peuple tibétain. La lutte contre l’occupation chinoise a déjà fait de nombreuses victimes et prisonniers d’opinion. À l’écrasement de la dissidence pacifique des Tibétains s’ajoute une improbable manipulation médiatique : après avoir censurée l’image de la flamme olympique au moment de l’intervention de trois manifestants à Athènes, Pékin demande la retransmission en différé des J.O afin de pouvoir supprimer toute contestation. À partir du moment où la communauté internationale et le comité olympique ont accordé les J.O à Pékin, il faut envisager les options les plus radicales pour permettre une remise en cause du régime communiste chinois. À moins que les intérêts économiques entre l’occident, la Chine et sponsors des J.O soient d’autres freins pour briser le silence des dirigeants mondiaux face à l’opacité chinoise.

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Cette solution ne serait pas efficace durablement. Et « snober » seulement la cérémonie d’ouverture d’autant plus inutile. Si l’on va plus loin, pourquoi s’arrêter aux J.O de Pékin ? D’autres pays auraient mérité la punition. Les États-Unis ne représentent pas l’exemple de morale humaine. Ceux-là même qui ont lancé le boycottage des J.O en Russie pour protester contre l’intervention militaire soviétique en Afghanistan, transgressent les règles élémentaires du droit international depuis 5 ans en Irak.

Alors peut-on moralement aller à Pékin ? Oui, mais pas en ne restant à rien faire. Organisons là-bas des actions qui révéleraient au monde le rejet du comportement de la Chine à l’égard du Tibet et des droits de l’homme. Que nos sportifs battent tous les records et montent sur le podium portant sur eux des messages. Mais également pendant toute la durée des Jeux. Tout comme les politiques depuis les tribunes. Les télévisions chinoises ne pourront pas tout filtrer.

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Face aux Jeux de la discorde, par Ellen Guinéheux

Elle n’a pas tenu ses promesses. A l’heure où les Jeux Olympiques de Pékin doivent consacrer la puissance de la Chine dans le monde, les associations de défense des droits de l’Homme appellent la communauté internationale au boycottage. Face aux violations grandissantes des libertés publiques, le boycott devient plus qu’une plus une simple menace destinée à faire réagir le gouvernement chinois. Il symbolise la volonté de dénoncer un régime d’oppression et de censure banalisés par l’image d’une Chine prospère et florissante. Arme politique régulièrement brandie, le refus collectif de participer au plus grand rassemblement sportif du monde envoie un puissant signal de protestation. Ce moyen de pression a été utilisé de nombreuses fois pour dénoncer le silence volontaire de certains États face à l’étouffement des droits fondamentaux, contre l’apartheid en Afrique du Sud notamment.

L’attribution des Jeux olympiques à Pékin en 2001 impliquait une contrepartie : améliorer la situation des droits de l’Homme et garantir la liberté de l’information. Or, la question actuelle du Tibet témoigne d’une réalité occultée de 60 ans de répression et de sinisation forcée du peuple tibétain. La lutte contre l’occupation chinoise a déjà fait de nombreuses victimes et prisonniers d’opinion. À l’écrasement de la dissidence pacifique des Tibétains s’ajoute une improbable manipulation médiatique : après avoir censurée l’image de la flamme olympique au moment de l’intervention de trois manifestants à Athènes, Pékin demande la retransmission en différé des J.O afin de pouvoir supprimer toute contestation. À partir du moment où la communauté internationale et le comité olympique ont accordé les J.O à Pékin, il faut envisager les options les plus radicales pour permettre une remise en cause du régime communiste chinois. À moins que les intérêts économiques entre l’occident, la Chine et sponsors des J.O soient d’autres freins pour briser le silence des dirigeants mondiaux face à l’opacité chinoise.

Faut-il boycotter la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin ?

Cette semaine, la rédaction d’Haut Courant s’interroge sur le boycott des J.O de Pékin. Nous vous invitons à poursuivre le débat par la voix de vos commentaires.

Des entorses aux droits de l’Homme jusqu’à l’ignorance des promesses faites au CIO, la liste des reproches adressés à la Chine s’allonge de jour en jour. Pour contrer le manque d’actions par la diffusion médiatique , l’organisation Reporters Sans Frontières a appelé les représentants et chefs d’États au boycott de la cérémonie d’ouverture, le 8 août prochain. Trois membres de RSF, parmi lesquels Robert Ménard ont d’ailleurs perturbé le rite d’allumage de la flamme. En Europe, les avis se partagent sur l’utilité et la portée d’un tel acte. Boycott symbolique, nécessaire ou aggravant ? La décision de laisser un fauteuil vide se prend-t-elle comme un avis politique ?

Boycottage ? Sûrement mieux à faire, par Audrey Montilly

Le Dalaï Lama lui-même s’est prononcé contre le boycottage des Jeux Olympiques de Pékin. Il sait que l’impact serait mineur. Le boycottage des J.O en Russie en 1980 n’a rien changé en ce qui concerne les droits de l’homme dans ce pays.
Cette solution ne serait pas efficace durablement. Et « snober » seulement la cérémonie d’ouverture d’autant plus inutile. Si l’on va plus loin, pourquoi s’arrêter aux J.O de Pékin ? D’autres pays auraient mérité la punition. Les États-Unis ne représentent pas l’exemple de morale humaine. Ceux-là même qui ont lancé le boycottage des J.O en Russie pour protester contre l’intervention militaire soviétique en Afghanistan, transgressent les règles élémentaires du droit international depuis 5 ans en Irak.

Alors peut-on moralement aller à Pékin ? Oui, mais pas en ne restant à rien faire. Organisons là-bas des actions qui révéleraient au monde le rejet du comportement de la Chine à l’égard du Tibet et des droits de l’homme. Que nos sportifs battent tous les records et montent sur le podium portant sur eux des messages. Mais également pendant toute la durée des Jeux. Tout comme les politiques depuis les tribunes. Les télévisions chinoises ne pourront pas tout filtrer.

Deux athlètes américains, militants des Blacks Panthers, ont brandi des gants noirs aux J.O de Mexico en 1968 pour protester contre la ségrégation raciale aux États-Unis. Radiés des Jeux Olympiques, ils l’ont payé cher. Ils ont enfreint la règle de la charte olympique qui interdit d’exprimer toute opinion politique. Cette fois, Romain Mesnil, président du syndicat des athlètes français, propose aux sportifs de porter des rubans verts aux J.O de Pékin, pour montrer leur attachement aux droits de l’homme. Au-delà d’une position politique, il s’agit là d’une position par rapport à des valeurs. Alors un peu de tolérance. Citoyens comme les autres, les athlètes ont le droit de s’exprimer. Cependant il ne peut être question d’initiatives isolées, mais bien d’une incitation collective de la part des instances nationales. Ce n’est pas gagné, mais utilisons ces J.O. La politique de la chaise vide n’a jamais rien apporté.

Face aux Jeux de la discorde, par Ellen Guinéheux

Elle n’a pas tenu ses promesses. A l’heure où les Jeux Olympiques de Pékin doivent consacrer la puissance de la Chine dans le monde, les associations de défense des droits de l’Homme appellent la communauté internationale au boycottage. Face aux violations grandissantes des libertés publiques, le boycott devient plus qu’une plus une simple menace destinée à faire réagir le gouvernement chinois. Il symbolise la volonté de dénoncer un régime d’oppression et de censure banalisés par l’image d’une Chine prospère et florissante. Arme politique régulièrement brandie, le refus collectif de participer au plus grand rassemblement sportif du monde envoie un puissant signal de protestation. Ce moyen de pression a été utilisé de nombreuses fois pour dénoncer le silence volontaire de certains États face à l’étouffement des droits fondamentaux, contre l’apartheid en Afrique du Sud notamment.

L’attribution des Jeux olympiques à Pékin en 2001 impliquait une contrepartie : améliorer la situation des droits de l’Homme et garantir la liberté de l’information. Or, la question actuelle du Tibet témoigne d’une réalité occultée de 60 ans de répression et de sinisation forcée du peuple tibétain. La lutte contre l’occupation chinoise a déjà fait de nombreuses victimes et prisonniers d’opinion. À l’écrasement de la dissidence pacifique des Tibétains s’ajoute une improbable manipulation médiatique : après avoir censurée l’image de la flamme olympique au moment de l’intervention de trois manifestants à Athènes, Pékin demande la retransmission en différé des J.O afin de pouvoir supprimer toute contestation. À partir du moment où la communauté internationale et le comité olympique ont accordé les J.O à Pékin, il faut envisager les options les plus radicales pour permettre une remise en cause du régime communiste chinois. À moins que les intérêts économiques entre l’occident, la Chine et sponsors des J.O soient d’autres freins pour briser le silence des dirigeants mondiaux face à l’opacité chinoise.