Ciné débat sur les prisons au Kalaj

Reportage sur le ciné débat organisé samedi dernier au Kalaj. A l’initiative du Genepi, la soirée s’est découpée en deux parties : la diffusion du film « enfermés Vivants » (http://cine2000.org/enfermesvivants.html) réalisé par Felix Gonzalez et un débat sur les prisons en France.

Soirée ciné-débat au Kalaj by Hautcourant on Mixcloud

La réunion au sommet de « l’engagement chrétien en politique »

Publié le 7 janvier par le site internet antifa-net.fr, un document établit la liste des invités à un séminaire peu ordinaire : la réunion des « têtes de réseaux de l’engagement chrétien en politique » opposées au mariage pour tous qui a eu lieu en novembre 2012 dans une commune de Saône-et-Loire.

Pour s’organiser face au projet de loi en faveur du mariage homosexuel, 150 personnalités ont été conviées à un concile polémique les 2, 3 et 4 novembre. A l’initiative de Jean-François Debiol – militant chrétien engagé en politique depuis 2002 aux côtés de Christine Boutin notamment – , cette réunion s’est déroulée à Paray-le-monial, en Saône-et-Loire, avec la bénédiction de son maire, Jean-Marc Nesme. La commune est connue pour sa basilique et ses retraites spirituelles qui attirent chaque année des milliers de pèlerins. Une quarantaine de personnes a répondu favorablement à l’invitation. Contacté par téléphone, Jean-François Debiol atteste de l’authenticité du document publié sur internet « Il s’agit d’un document de travail, je ne sais pas comment il est arrivé entre les mains du site ». Il confirme le démenti de Bernard Poignant, maire socialiste de Quimper et proche de François Hollande, qui s’est fendu d’un communiqué dès lors qu’il a vu son nom associé à cette réunion. « Comme je vous le disais, il s’agit d’un document de travail produit antérieurement à la réunion. Certaines personnes dans la liste ne sont pas venues. Il s’agit des invités qu’on m’avait suggérés, certains ont décliné l’invitation » précise l’organisateur de l’événement.

Pourquoi une telle réunion ?

Dans ce document, Jean-François Debiol déplore la faiblesse de l’engagement chrétien en politique :

« Ainsi, des 5% de Philippe de Villiers aux élections présidentielles de 1995, nous sommes passés au 1% de Christine Boutin en 2002 tandis que, dix ans plus tard, il est devenu quasiment impossible aux candidats désireux de défendre nos valeurs de recueillir les 500 signatures fatidiques ».

Dès les premières lignes, il pose le cadre politique du rassemblement. Il s’agissait de redonner un élan aux combats des militants chrétiens en réunissant les principales figures des organisations opposées au mariage pour tous. Jean-François Debiol explique : « Devant l’incohérence et la dispersion des chrétiens engagés en politique, il m’a semblé pertinent de se réunir pour discuter des grandes problématiques de notre temps et plus particulièrement du mariage gay». Au programme de ce séminaire : conférences, débats, présentation des organisations. A l’issue de la rencontre un document de travail a été produit afin de proposer un argumentaire contre le projet de loi, invoquant, entre autres choses une étude très controversée de Mark Regenerus sur l’homoparentalité.

Un (d)étonnant mélange des genres

Mêlant tous azimuts mariage pour tous, homoparentalité, avortement et euthanasie, le document d’invitation se positionne clairement dans la tradition de la droite catholique traditionaliste, celle qui s’est élevée contre le droit à l’avortement, le PACS et pour l’école libre. Celle qui, dans ses composantes les plus radicales, s’époumone toujours devant les centres d’Interruption Volontaire de Grossesse. Civitas, qui était présent à cette réunion, n’hésite d’ailleurs pas à qualifier l’IVG de « génocide infantile » ou de « meurtre de masse ». On trouve donc dans la liste définitive (ci-jointe) de ces étonnants séminaristes des organisations identitaires ou royalistes aussi bien que des élus, des hauts fonctionnaires et des membres, plus ou moins influents, de partis (du Parti socialiste au Front national en passant par le Modem et l’UMP). Ainsi, Marc Lebret est venu représenter les poissons roses, courant socialiste opposé au mariage pour tous, au côté de Bruno Gollnish qui a fait une apparition de quelques heures au séminaire. Un recteur et un inspecteur d’académie, pourtant tenus au devoir de réserve, ont également participé à cet étrange rassemblement. Il semble gênant pour eux de voir apposer leur nom aux côtés de ceux de Jean-Claude Phillipot (de l’organisation Civitas) et Cyrille Henrys (de l’alliance royale).

Si le cabinet de Bernard Poignant ne croit pas à un complot dans la diffusion de cette liste, un de ses membres estime que ce document est une maladresse préjudiciable: «Il y a peut-être un peu de manipulation dans le fait d’établir une liste qui mentionne tout le spectre politique. C’est un peu particulier comme méthode de travail ». Plus particulier encore, la présence de Frigide Barjot qui se défendait encore le 11 janvier au micro de BFMtv de l’amalgame fait avec Civitas, « ces gens qui refusent d’enlever leurs signes distinctifs identitaires ». Mais au pays des vaches charolaises, amalgames et fréquentations douteuses auraient dû être tenus secret.

La justice pénale internationale : un défi pour l’avenir

Jeudi 28 octobre, l’amphithéâtre B de la faculté de droit de Montpellier a accueilli une projection-débat sur le thème de la justice pénale internationale. Le point de départ de cette soirée était la diffusion du film de Christophe Gargot, « D’Arusha à Arusha », qui présente le fonctionnement du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR). Cette projection a ensuite permis d’ouvrir le débat sur les défis que doit relever la justice pénale internationale.

D’Arusha à Arusha : parole à la défense

Du procès de Nuremberg à la mise en place du Tribunal Pénal International pour le Rwanda, des efforts ont été faits en matière de jugement des crimes de génocide.
Le 6 avril 1994, l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, cible d’un attentat, explose en plein vol. Quelques heures plus tard, c’est le début du génocide des Tutsis par les Hutus. Dans le documentaire « D’Arusha à Arusha », réalisé par Christophe Gargot, le génocide n’est pas traité dans ses faits mais il témoigne de la complexité de juger un tel événement par la communauté internationale.
Arusha est une ville de Tanzanie où siège le TPIR, créé par les Nations-Unies pour juger les responsables du génocide rwandais.

Pour réaliser son documentaire, Christophe Gargot a pioché des extraits dans les 30 000 heures d’enregistrements effectués par le Tribunal.
Parmi les 79 personnes poursuivies, Georges Ruggiu, ancien animateur belgo-italien de la radio Mille Collines et seul étranger à comparaître devant le TPIR, semble d’un sang-froid saisissant malgré les nombreuses incitations au crime exprimées à travers ce média. D’ailleurs, durant le film, des extraits radiophoniques sont utilisés pour témoigner de l’influence de ce support médiatique sur les auteurs du génocide.
L’autre principal inculpé est Théoneste Bagosora, un colonel retraité des Forces armées rwandaises. Présenté comme le cerveau du génocide, il nie avoir planifié les massacres, préférant parler de « préparation ».

Pour juger ces criminels, l’ONU a mis en place des salles d’audience ultra équipées.
Mais le réalisateur a également insisté sur l’existence, moins connue, de tribunaux populaires implantés dans les collines du Rwanda, là où les crimes ont été perpétrés. Le silence des images montrant les tribunaux de plein air, appelés les Gacaca, contraste avec le témoignage de Jean de Dieu.
Ce dernier, hutu, s’est dit contraint de commettre des crimes pour que sa compagne tutsie soit épargnée.
Un paradoxe qui illustre l’ambiguïté entre responsabilité et culpabilité. Des cas comme celui-là sont difficiles à résoudre pour la justice pénale internationale, confrontée à des « bourreaux malgré eux » révélant une part d’humanité lors des audiences.

Les défis de la justice pénale internationale en débat

Avant même la diffusion du documentaire « D’Arusha à Arusha » et le débat qui suivit, François Roux, avocat et chef du bureau de la défense du Tribunal Spécial pour le Liban, avait préparé l’auditoire. « La justice pénale internationale est complexe » avait-t-il annoncé.

D’un côté, il y a le sentiment général qu’il faut lutter contre l’impunité des crimes commis au Rwanda, au Cambodge ou en ex-Yougoslavie. De l’autre, il y a la justice qui, selon François Roux, « ne doit ni lutter contre l’impunité ni œuvrer pour la réconciliation ». Il cite les propos qu’il adresse aux juges devant les tribunaux : « Oubliez qui vous a nommés et pourquoi vous avez été nommés », autrement dit oublier la pression onusienne et l’atrocité des crimes. Seule l’application du droit compte, la réconciliation devant logiquement découler d’un verdict juste.

François Roux a travaillé à la défense d’accusés présentés devant les tribunaux internationaux, à l’image de Douch au Cambodge. Pour l’avocat, « il ne peut y avoir de justice sans défense. Avant de juger il faut comprendre ».
Le système de la justice pénale internationale est accusatoire. Dans les tribunaux, l’absence de juge d’instruction, sauf au Cambodge, contraint l’accusation et la défense à procéder à leurs propres enquêtes. Ce mode de fonctionnement basé sur le Common Law choque les juristes issus du droit romano-germanique.
Les tribunaux sont alors perçus comme des théâtres où l’on fait défiler des témoins et où les victimes n’ont pas le droit de faire valoir leurs intérêts.

Cette justice des symboles condamne lourdement les donneurs d’ordre, tels que les chefs d’État ou hauts gradés de l’armée, pour en faire des exemples.
Quant aux exécutants, leurs peines sont moindres, ils ne peuvent être condamnés comme des criminels de droit commun en raison du contexte particulier et politique dans lequel on les a poussés à agir.
Dans l’incapacité de juger tous les criminels, la justice pénale internationale délègue son pouvoir aux tribunaux populaires où la procédure est loin d’être tout à fait respectée. A l’image des « Gacaca » rwandais où les victimes sont devenues juges, les avocats absents, et les témoignages de personnes emprisonnées considérés comme irrecevables.

Une justice internationale imparfaite, de par sa jeunesse -quinze ans aujourd’hui-, mais aussi en raison des difficultés posées par la non-adhésion de certains pays concernés.
De la légitimité d’un tribunal dépend l’efficacité de la justice. Or, les tribunaux spéciaux internationaux sont parfois perçus comme des outils d’ingérence des Nations-Unies dans les affaires internes des Etats.

Ainsi au Rwanda, le tribunal n’a jamais connu l’adhésion du pays. Cela a compliqué les enquêtes et la recherche de preuves, rendues déjà difficiles par les délais séparant la commission des crimes et la mise en place du tribunal.
Le Liban n’a pas ratifié la charte de création du tribunal spécial, alors même qu’il était à l’origine de la demande de sa création.

Des pays s’insurgent contre ce qu’ils considèrent comme une ingérence dans leurs affaires. D’autres pensent que l’ONU doit veiller à ce que des criminels ne se cachent pas derrière le « paravent de la souveraineté » pour échapper à la justice.
Faudrait-il alors préférer aux tribunaux spéciaux les  »commissions vérité et réconciliation » ? Leur travail est important mais leur bilan est mitigé car elles suscitent autant d’espoirs que de frustrations. Le désir de voir des têtes tomber étant souvent perçu comme un préalable à toute réconciliation.
« Il n’y a pas de réponse parfaite, nous sommes condamnés à faire parce que ne rien faire serait condamnable », conclut François Roux.

Les étudiants de la clinique de droit international, qui sera mise en place au second semestre 2011 à la faculté de Droit de Montpellier, seront peut être ceux qui contribueront aux améliorations de la justice pénale internationale.
Olivier de Frouville et François Roux ont mené conjointement cette initiative. Après avoir pris contact avec le bureau des co-procureurs du Cambodge il y a trois ans, le premier, professeur de Droit public à l’Université de Montpellier propose son projet de coopération au second.
François Roux a déjà participé à la création de cliniques de droit international, notamment aux Etats-Unis et au Liban. L’objectif est de faire travailler les étudiants de master 2 sur des questions pratiques posées par des professionnels. Grâce aux liens établis, les étudiants pourront postuler pour des stages dans les institutions internationales, et, à plus grande échéance, travailler en leur sein.

Une semaine avec Europe Ecologie

Pendant une semaine, Haut Courant a suivi Europe Écologie dans la dernière ligne droite de la campagne des régionales : réunions, meetings, débats participatifs, rencontres avec les différents candidats. Haut Courant vous donne ainsi un aperçu du programme d’Europe Écologie ainsi que de ses différentes figures.

Martine Aubry : « quand on est socialiste, on est féministe »

Lundi 8 Mars, la première secrétaire du parti Socialiste, Martine Aubry, et quelques compagnons socialistes débâtaient sur la Journée de la femme, salle Pétrarque à Montpellier.

Tandis que la ville se couvrait de son manteau blanc, les socialistes se sont réunis pour mettre à nue les discriminations rencontrées par les femmes. Des personnalités politiques tant nationales que locales étaient présentes dont, Elizabeth Guigou, députée de la Seine-Saint-Denis, Martine Aubry ou encore André Vézinhet, Président du département de l’Hérault.

Face à un auditoire d’une centaine de personnes Hélène Mandroux, maire de Montpellier, lance le débat. Sur fond d’élections régionales, elle rappelle l’importance de son programme et son engagement pour les femmes dans les familles mono-parentales. Sous le regard maternel de Martine Aubry, elle propose une prise en charge de la contraception chez les adolescentes avec une prise de sang gratuite en amont.

La prévention est au cœur du débat. Josette Sainte-Marie, présidente du planning familial de l’Hérault et colistière d’Hélène Mandroux, souligne l’investissement insuffisant des politiques pour la prévention dans les collèges : « La loi 2001 sur l’IVG et l’information sur la sexualité est de moins en moins appliquée ». D’après elle, il s’agit d’une des conséquences de « la restriction du personnel de la fonction publique notamment les infirmiers et médecins» effectuées par le gouvernement actuel.

Sous le slogan « Retrouvons nos valeurs », Hélène Mandroux revient sur le danger de la réforme des collectivités territoriales concernant la parité. Le mode d’élection uninominal mettrait à mal l’égalité entre les sexes dans les postes décisionnels. Toujours sur le thème du travail, Patricia Martin, responsable de la mission des jeunes à Thau, souligne les problèmes de parité dans l’accès à l’emploi pour les femmes et la promotion du C.V. anonyme.

Malgré l’aspect pragmatique et solennel de cette réunion, l’écrivaine d’origine algérienne Malika Mokeddem se démarque par sa sensibilité. Colistière d’Hélène Mandroux, mais encartée dans aucun parti politique, l’écrivaine tient à revenir sur l’Histoire de deux pays : la France et l’Algérie. En revenant sur la guerre d’Algérie, elle souligne les problèmes liés à une forme d’archaïsme qui était conservé dans son pays d’origine : « j’ai été discriminée dans ma propre famille. Les filles n’avaient pas les mêmes droits que les hommes ».

Le ministère de l’immigration est aussi dans sa ligne de mire : « le gouvernement français expulse des femmes et des enfants qui subissent des violences dans leur pays d’origine, alors qu’il devrait les aider ». Elle n’hésite pas au passage, à demander à la première secrétaire du parti socialiste de supprimer ce ministère « honteux », une fois que la gauche sera au pouvoir.

Martine Aubry conclue le débat sur l’espoir qu’a le PS de gagner les élections régionales. Elle propose ainsi une mission régionale de lutte contre les discriminations qui reprendrait des compétences de la HALDE, notamment sur les inégalités salariales entre les hommes et les femmes.

Retour au dossier spécial Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

Le silencieux lendemain du « Grand débat sur l’identité nationale »

Presque un mois après sa suspension, qu’en est-il du « grand débat sur l’identité nationale » mis en place par Éric Besson au mois de novembre dernier ? Hautcourant revient sur les suites de ce débat controversé, longtemps au cœur de la tempête médiatique.

C’est un fait qui ne se dément pas. Le « grand débat sur l’identité nationale » lancé par Éric Besson a fait pschitt. Enterrée en grande pompe par le Premier ministre, François Fillon, le 8 février dernier, l’œuvre du ministre de l’intégration et de l’identité nationale semble bel et bien avoir disparue des écrans radars du débat politique français.

Pour s’en persuader, il suffit de se rendre sur le site du « grand débat sur l’identité nationale », sorte de vestige, témoin des controverses et dérapages des derniers mois.

Car il faut bien le dire, depuis le gel du débat sur l’identité nationale début février, le site ne connaît plus la même vitalité qui l’animait lors de son lancement retentissant. Il est en quasi-inertie.

Dès la page d’accueil, c’est non sans amertume que le zélé contributeur cliquant sur l’onglet « grand débat » constate que la page est « introuvable ». Pire, « la page que vous demandez n’existe plus » !

Le constat n’est guère plus réjouissant au sein de la rubrique « actualité ». La dernière contribution éclairée au « grand débat » remonte au 10 février, deux jours après son interruption. C’est également à la date du 10 février que cesse l’actualisation de l’espace presse. La dernière publication concerne ainsi les « Décisions issues des trois premiers mois du grand débat sur l’identité nationale ».

Parmi les mesures phares : « Créer un carnet du jeune citoyen », « Donner à tous les enfants de France l’occasion de chanter au moins une fois par an la Marseillaise », « Rendre obligatoire la présence du drapeau français dans chaque école et la présence de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen dans chaque classe », ou encore, « Rendre plus solennelle l’accession à la nationalité française ».

Mais, pour les plus fervents défenseurs du débat qui ne sauraient se satisfaire de telles mesures, les contributions les plus érudites peuvent toujours être publiées sur le site. Et certains ne s’en privent pas. Si les dérapages et autres écarts de langage aux relents xénophobes se font plus rares, ils n’ont pas complètements disparus de la circulation.

« Depuis la fin de la colonisation, la France assiste à une nouvelle vague de migration venue d’Afrique. Dans l’immense majorité des cas, ces peuples ne sont pas intégrés. Pourquoi ? » s’interroge ainsi Sérésin. La réponse pour ce gardien de l’identité nationale est simple : il faut chercher « les racines communes entre la France et les sociétés polonaise, portugaise, … et vous aurez la réponse. Français de souche et peuples immigrés se croisaient sur le parvis de l’église. L’échange était possible. Ceci est impossible avec les peuples musulmans qui vivent à l’écart de la civilisation occidentale et qu’on ne peut croiser ni dans la rue ni dans les églises » …

Dans la même veine, un dénommé Cosinus s’en prend à « tous les gouvernements [qui] ont bradé la nationalité Française en la donnant comme un timbre poste à n’importe quel immigré tout en lui conservant sa nationalité d’origine. L’immigration musulmane massive est une MENACE pour l’Identité Nationale qu’elle détruit de plus en plus« . Et de poursuivre son discours d’ouverture : « les immigrés d’Afrique ne veulent pas s’intégrer mais nous imposer leurs mœurs : polygamie, burqa […]. Où est l’Identité Nationale dans les villes des émeutes ethniques de 2005 ? Ce n’est pas à la France de s’adapter aux musulmans mais l’inverse ! Il faut en finir avec le laxisme, la capitulation, la lâcheté gouvernementale face aux agressions des musulmans. Réagissez! Le laxisme gouvernemental nous exaspère On veut des actes dignes d’un gouvernement ! AGISSEZ !!! ».

Un certain Charles De Herstal se pose quant à lui en historien averti de l’identité nationale : « 1500 ans de combats, de souffrances pour en arriver à donner les clés de notre pays aux musulmans et à terme, s’en faire chasser. Si vous connaissez l’Histoire vous verrez que depuis le 7ème siècle tous les peuples d’Afrique du Nord ont été soit arabisés soit éradiqués et quelquefois les deux (Kabyles). Nous deviendrons des esclaves comme ces millions de noirs africains envoyés dans les pays arabes, les hommes étant systématiquement castrés pour éviter que ne se forment des communautés noires dans les pays arabes, opération réussie. […] Vous vous rendrez vite compte que plus la proportion de musulmans, pratiquants et non pratiquants, va aller croissante plus les choses vont se compliquer, ça s’est toujours passé ainsi partout dans le monde, pourquoi cela se passerait-il autrement chez nous ».

Mais pourtant, en dépit de ces derniers barouds d’honneur nauséabonds, les contributions de ce genre semblent s’être éclipsées. Le cœur n’y est plus.

Même chez ses plus fervents défenseurs au sein des sphères médiatiques, ces « soldats perdus de l’identité nationale », qui voyaient dans cette suspension du débat une victoire du « Parti des Médias », le triomphe des « prêtres anti-racistes », la cause ne semble plus guère rassembler.

Reste le très radical Riposte laïque pour s’inquiéter des dangers de mettre un terme au débat. A l’image de l’article d’Yves Rectenwald dans son numéro de mars : « demain, la France sera musulmane sans qu’aujourd’hui quelqu’un puisse s’en offusquer. […] Car demain, nos femmes seront voilées, la loi musulmane, la charia, aura primauté sur les lois de la république, le ramadan sera obligatoire, les viandes de porc bannies, … on pourra battre sa femme et la répudier en toute impunité, on pourra être polygame sans être poursuivi… seul Allah dirigera nos actes et nos consciences. […] Demain, les églises seront transformées en mosquées, les catholiques en dhimmis, sujets soumis à la loi coranique… Nous serons tous enturbannés, en babouches, prêts à céder St Jacques de Compostelle pour la Mecque… Nous serons en marche pour une parfaite assimilation, la Gaule sera l’Arabia, le français deviendra un sabir déjà usité dans nos banlieues » …

Mais au-delà de ces derniers assauts, la presse, dans son ensemble, ne fait plus écho au débat sur l’identité nationale. A l’image du silence du site en ligne Mediapart, qui, avec son « appel« , s’était voulu le porte drapeau des opposants au débat.

Les médias délaissent même son instigateur, Éric Besson, qui, longtemps au cœur de la tempête médiatique, apparaît aujourd’hui isolé, en panne de médiatisation. Même son agenda, semble désespérément vide.

Le ministre pourrait pourtant vite revenir sur les devants de la scène. Son projet de loi portant sur le durcissement des règles de renouvellement des cartes de séjour, tenant compte des « efforts d’intégration du migrant », ne devrait pas manquer de faire réagir.

Il reste qu’en définitive, si le « grand débat sur l’identité nationale » semble avoir été définitivement enterré, la xénophobie rampante et la stigmatisation systématique continuent de se manifester de manière toujours plus patente, à l’image de la délétère « affaire » Ali Soumaré. A la question « Que signifie être français ? « , les réponses des responsables politiques du pays n’ont sûrement pas fini de nous surprendre.

Internet: la porte ouverte à un nouveau modèle économique de l’information

Mardi 2 février, de 17 à 19h, à la Maison des étudiants de Richter, le Master 2 management des médias de l’université Montpellier 1 recevait un colloque intitulé « Internet, quel modèle économique pour l’information ? » Elie Cohen, économiste et directeur de recherche au CNRS, et Pierre Haski, co-fondateur du site d’informations en ligne Rue89, étaient invité pour participer au débat animé et organisé par Jean Kouchner, directeur de ce même master. Compte-rendu d’un débat haut en couleur, qui a rassemblé plus d’une centaine de personnes.

Vincent Peillon découvre les vertus de la politique-spectacle

Après sa décision de ne pas participer à un débat sur l’identité nationale sur France 2, Vincent Peillon, député européen, est sous le feu des critiques. Hommes politiques et journalistes lui reprochent d’avoir fait un « coup médiatique ». Retour sur la polémique de ce week-end.

Le coup médiatique de Vincent Peillon n’en finit pas de faire des remous au sein des sphères politique et médiatique. En faisant le choix de ne pas participer à l’émission « A vous de juger » sur France 2, jeudi 14 janvier, consacrée au débat sur l’identité nationale, le député européen aura réussi à créer la polémique.

« Un coup d’éclat tout à fait regrettable »

Tout au long du week-end, nombre de personnalités politiques ainsi que des journalistes sont revenus sur cette défection du membre du Parti socialiste. A commencer, par la principale intéressée, Arlette Chabot, présentatrice de l’émission « A vous de juger ». En direct, sur le plateau, la journaliste a regretté la décision de Vincent Peillon, fustigeant un « coup d’éclat tout à fait regrettable ». Le lendemain, sur Europe 1, la même Arlette Chabot ne jugeait « pas acceptable » ce refus du député européen de participer au débat. Dans l’émission « Pop Com’ » dimanche sur Canal +, la directrice générale adjointe de la chaîne publique a réitéré sa vindicte contre le socialiste qui a, à ses yeux, « privé les spectateurs du débat ». C’est « scandaleux et pas bien » poursuit Arlette Chabot. (Voir la vidéo)

Face à l’ampleur de la polémique, Patrick de Carolis, le PDG de France Télévisions a été contraint de réagir. Il a fait parvenir une lettre à Martine Aubry, première secrétaire du PS, dans laquelle il s’en prend à un « boycott volontaire des antennes de France Télévisions » qui « menace le fonctionnement même du débat démocratique dans les médias audiovisuels ».

A droite, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre a fustigé « la fuite de M. Peillon ». Dans un communiqué repris par Le Figaro, il profite de la défection de Vincent Peillon pour se livrer à une attaque en règle contre le PS qui, selon lui, « est devenu un parti extrémiste qui pour exister n’hésite pas à utiliser les plus basses méthodes et désigne un ennemi, le président de la République« . Et de s’en prendre à un « parti aux abois, sans idées et sans projet, […] qui fuit le débat d’idées et la confrontation de projets« .

L’embarras du PS

Au Parti socialiste justement, la défection de Vincent Peillon ne fait pas l’unanimité. Elle l’embarrasse. La première secrétaire, Martine Aubry, soutient mollement le député européen. Si elle affirmait, lors de ses vœux à la presse vendredi qu’elle le soutenait « pleinement », elle s’est ensuite quelque peu rétractée. Ainsi affirmait-elle, dimanche lors du grand jury RTL-Le Figaro-LCI, que « si effectivement Vincent Peillon savait depuis quelques jours que l’organisation [du débat] était celle qui avait lieu […] et si, il a organisé cela, à l’évidence, c’est non seulement incorrect mais ce n’est pas bien ». Et la première secrétaire de se désolidariser de la demande de démission d’Arlette Chabot formulée par M. Peillon.

Manuel Valls, député-maire (PS) d’Evry s’est voulu quant à lui plus sévère. Interrogé sur France inter samedi, l’élu de l’Essonne a estimé « qu’on a toujours intérêt à débattre, à présenter ses idées ». Manuel Valls a surtout dénoncé « la méthode » : « Dire qu’on y va pour ne pas y aller après, ça pose forcément toujours un problème de crédibilité ». Le socialiste Pierre Moscovici n’est pas plus tendre à l’égard de son camarade. Dans un entretien au Parisien, le député du Doubs regrette cette « politique de la chaise vide », indiquant que pour sa part, il n’était « pas un amateur de coup d’éclat ».

Mais M. Peillon compte aussi plusieurs soutiens, tels Claude Bartolone, David Assouline, Patrick Mennucci ou encore … Georges Frêche. Sur Europe 1 samedi, le Président de l’agglomération de Montpellier admet que Vincent peillon a « fait un coup médiatique ». « Je n’aime pas trop la forme …] mais il a raison […] c’est finalement pas mal joué. La seule chose qui me gêne c’est qu’il demande la démission d’Arlette Chabot » a-t-il ajouté ([écouter l’interview).

De son côté, la presse, ce week-end n’a pas été en reste. Le Figaro éditorialisait ainsi samedi sur « La dérive de M. Peillon ». Le député européen y est présenté comme un « Saint-Just aux petits pieds …] qui a empêché le débat ». Tout aussi sévère, le quotidien régional [Ouest-France qui dénonce une désertion qui donne « de lui-même [Vincent Peillon] et du PS une image poltronne et, à ses détracteurs, une merveilleuse occasion de l’affaiblir ». Et l’éditorial d’ajouter « En faisant un coup, il réitère ce qu’il reproche à Ségolène Royal dont il fut l’allié ».

Dans les pas de Ségolène Royal

Il est sûr que le refus calculé de Vincent Peillon de participer au débat n’est pas sans rappeler les « coups médiatiques » de Ségolène Royal, dont il fut le lieutenant pendant deux ans. Car en se décommandant ainsi auprès de la chaîne publique, le député européen fait preuve de son appétence pour le « blitzkrieg » médiatique, cher à son ex-associée. Une « méthode » contestable mais efficace. Il s’agit pour ces anciens alliés de faire le plus de bruit possible (quitte à être critiqué) afin d’acquérir une plus grande visibilité médiatique.

En quête de reconnaissance, le député européen n’a donc pas agit autrement que Ségolène Royal qui, au mois de novembre, s’était « invitée » au rassemblement «social, écologique et démocrate», organisé par … Vincent Peillon. A la seule différence peut être que, comme le notent plusieurs responsables socialistes, « Ségolène Royal va là où elle n’est pas invitée alors que Vincent Peillon, au contraire, ne va pas là où il est invité ».

Dans les pas de Ségolène Royale, le député européen aura découvert ce jeudi 14 janvier les vertus de la « politique spectacle ».

Identité nationale : le FN cherche à tirer profit d’un débat controversé

Jeudi 14 janvier, Marine Le Pen, numéro deux du Front national, était l’invitée de l’émission « A vous de juger» sur France 2. La députée européenne s’est livrée à un face à face houleux avec Eric Besson sur la question de l’identité nationale.

Enfin ! La confrontation sur la question de « l’identité nationale » entre Eric Besson et Marine Le Pen a eu lieu. Et c’est une petite victoire pour la fille du leader frontiste. Il faut se rappeler en effet que le ministre de l’immigration et de l’identité nationale avait annulé sa participation à un débat à Liévin (Pas-de-Calais), prévu initialement le 13 janvier, après avoir appris la venue de Mme Le Pen. Annulation qui avait provoqué les foudres de la numéro deux du FN, dénonçant « une reculade puérile et ridicule » qui témoignait de la « couardise et de la piètre idée de la démocratie » du ministre. (Voir la vidéo). Marine Le Pen tenait donc là sa revanche.

« Un débat lancé comme un thème de campagne »

Sur le fond, la confrontation s’est avérée largement stérile, entre bataille de chiffres approximatifs et attaques personnelles. Eric Besson a tenté de retrouver des accents républicains, qui lui échappaient quelque peu ces derniers temps, face à une Marine Le Pen offensive et fidèle aux positions frontistes. Le ministre de l’identité nationale et de l’immigration continue de se féliciter de la tenue de ce débat, le voyant comme le « signe de la fin d’un monopole que s’est octroyé le FN pendant un certain nombre d’années ». La députée européenne s’en est prit quant à elle à «un débat lancé comme un thème de campagne » qui ne répondait pas aux vraies questions.

Et de reprocher à Eric Besson un manque d’honnêteté quant à l’intitulé du débat. Selon elle, celui-ci aurait dû d’entrée se placer sur la question de l’immigration. L’occasion pour la numéro deux du FN d’appeler, une nouvelle fois, à un « débat sur l’immigration ». « Peut-on continuer à accueillir dans notre pays l’équivalent de la population de la ville de Lille ? » s’est elle interrogée.

Un débat finalement sans vraie conséquence, duquel l’auditoire retiendra sans doute la surprenante conclusion de Mme Le Pen. Surprenante question d’abord : «Combien pèse le fait d’être français ? ». Et réponse à la mesure de la question : « Être français pèse un gramme, le poids d’un bulletin de vote, le seul privilège que les français ont encore ». Pour le reste, la fille du leader frontiste est restée sur les positions tenues pas le Front National sur le débat depuis son lancement, début novembre.

« Une escroquerie électorale »

Déjà invitée de France 2, le 1er novembre, alors que le « grand débat sur l’identité nationale » venait d’être lancé par Eric Besson, Marine Le Pen fustigeait une « escroquerie électoraliste » qui n’avait comme seul but de « ressouder une majorité qui part en lambeaux ». (Voir la vidéo).

Derrière cette admonestation, la numéro deux du FN s’inquiétait surtout d’une opération politique et médiatique de la majorité visant à conserver l’électorat frontiste qui s’était rallié à la candidature de Nicolas Sarkozy en 2007. C’est en substance ce qu’elle déclarait dans une tribune au Monde, du 22 décembre, s’en prenant à un président de la République qui souhaite « retenter le « coup » de la campagne de 2007 : apparaître comme le protecteur de notre pays, de ses valeurs et de son identité face à toutes les agressions ».

Refusant que ce débat ne soit l’apanage du gouvernement, le Front national n’avait pas tardé à réagir en lançant dès le 4 novembre « son » site consacré au « débat » sur l’identité nationale : identitenationale.net. Un espace, peut on lire sur ce site, qui constitue une réponse au gouvernement qui a « fait le choix d’un débat fermé, ficelé, dont les conditions d’organisation dans les sous-préfectures […] ne sont pas à la hauteur de l’enjeu ». Le site n’omet toutefois pas de préciser que ce débat « est essentiel, fondamental, car il conditionne notre vie de tous les jours mais aussi l’existence même de notre Nation ».

Un contexte favorable

Le Front national tentait ainsi de ne pas laisser le débat lui échapper. Sans doute le contexte dans lequel il se déroule depuis le mois de novembre l’a-t-il aidé. Entre la votation suisse sur les minarets, les nombreux dérapages du débat et sa dérive vers des questions liées à l’immigration, le parti frontiste est apparut en capacité de redevenir audible.

A commencer par Jean-Marie Le Pen et sa fille. En réaction à la tribune de Nicolas Sarkozy dans Le Monde, le 9 décembre, la députée européenne se félicitait, sur le site du Front national, « que Nicolas Sarkozy soit obligé sous la pression populaire de reconnaître la validité du référendum suisse et à appeler à une pratique religieuse non ostensible dans la sphère publique ». Et d’ajouter, « C’est là une victoire idéologique du Front National qui a été le premier à se féliciter du vote helvétique ». Et la numéro deux du FN renchérissait sur France 5, le 8 janvier, en estimant que « le débat leur échappe l’UMP] car ils ne l’ont jamais maitrisé » ([voir la vidéo).

Son père, Jean-Marie Le Pen n’a lui non plus pas été en reste. Ainsi ironisait-il, lors de ses vœux à la presse, le 6 janvier, en remerciant le président de la République de lui avoir rendu un fier service en lançant ce débat dans l’espoir de « siphonner » les voix d’extrême droite, comme à la présidentielle de 2007. Pour le leader frontiste, « en lançant en pleine campagne électorale un débat truqué sur l’identité nationale, aux bons soins du ministre socialiste et immigrationniste de l’Immigration, Nicolas Sarkozy a involontairement réveillé les Français ».

« un risque de remontée du Front national »

Autant de prises de positions qui inquiètent, à droite comme à gauche, en vue des élections régionales de mars prochain. Car dans ce contexte, Jean-Marie Le Pen estime son parti en capacité de se maintenir au second tour dans « dix à douze régions« . A droite, François Baroin, député (UMP) de l’Aube et maire de Troyes a été le premier à s’en inquiéter. Dans un entretien au Monde, il évoquait « un risque de remontée du Front national favorisé par la crise, d’une part, et par ce débat qui, au fond, ne peut que le servir ». Dans la même veine, Azouz Begag, ancien ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances dénonçait, dans les colonnes de Sud-ouest, un débat « indigne de la République française » qui va « profiter » au Front National.

Il reste qu’en dépit d’un Front national apparemment de nouveau galvanisé par ce débat, rien n’indique son retour en force sur le plan électoral. Un sondage TNS Sofres/Logica (lire ici) réalisé les 4 et 5 janvier indique que les français sont de plus en plus nombreux à se démarquer des idées frontistes. Seuls 18% des sondés adhéreraient toujours aux thématiques du parti de Jean-Marie Le Pen.