DOUANES – 626 Kg de cannabis saisis sur un Go-fast

On apprend aujourd’hui par la voix de France Languedoc la saisie de 626 kg de résine de cannabis par les forces de renseignement des Douanes (DNRED).

L’opération s’est déroulée la semaine dernière, dans la nuit du 16 au 17 janvier. Suite aux renseignements obtenus par les Douanes, un barrage est mis en place sur l’autoroute A9, à proximité de Montpellier. Banco ! Trois véhicules puissants sont repérés et appréhendés. Si le premier, « l’ouvreuse » dans le jargon du go-fast, tente dans un premier temps de forcer le barrage, ils seront finalement tous trois arrêtés.

Le véhicule porteur contenait 20 valises lestées d’un peu plus de 30 kg de shit chacune. En provenance d’Espagne, la marchandise devait alimenter le trafic francilien. Un manque à gagner de 3,7 millions d’euros pour les commanditaires.

La terrible situation des Aborigènes d’Australie

Un taux de suicide démentiel frappe la population aborigène d’Australie, victime de la discrimination, de la drogue et de l’alcool. Avec un risque, selon Les Malezer, représentant aborigène, de voir ce peuple disparaître purement et simplement.

«Il y a un vrai risque que mon peuple disparaisse». Cri d’alarme lancé dans l’enceinte du World Intellectual Propety Organization (WIPO) à Genève par Les Malezer, Aborigène australien et président du Forum des peuples autochtones.
Révélateur d’un immense mal-être, le taux de suicide au sein de la population aborigène inquiète par son ampleur. Il est quatre fois plus élevé que dans le reste de la population australienne. La majorité des suicides est enregistrée chez les moins de 30 ans, selon la BBC. Ce phénomène s’explique par le fait que les Aborigènes «ne sont pas acceptés, ils sont discriminés et surtout séparés de leur terre et de leur mode de vie, ce qui leur fait perdre tous leurs repères et peut les conduire au suicide», analyse Pierrette Birraux Ziegler, du Centre de documentation, de recherche et d’information des peuples autochtones (DOCIP).

Une véritable crise identitaire

«Dans le domaine de la santé, de l’emploi, de l’éducation, les Aborigènes sont très marginalisés par rapport au reste de la population, alors que seulement un tiers d’entre eux vit dans une partie reculée du territoire. Leur niveau de vie est plus faible que celui des pays du Tiers-Monde alors que l’Australie fait partie des pays riches», déplore Les Malezer.
Et le gouvernement australien, que fait-il ? «Il prend un certain nombre de mesures pour améliorer leur situation mais c’est toujours imposé par le haut. Le gouvernement passe toujours par des intermédiaires» ajoute t-il. La solution, selon lui, consiste à «donner l’autorité aux communautés elles-mêmes pour qu’il y ait une auto-gestion plus efficace. L’Etat devrait seulement intervenir ponctuellement et dans des domaines bien particuliers». Pour Pierrette Birraux Ziegler, «il y a une déclaration des droits des peuples autochtones qui a été élaboré avec ces peuples et qui a été adoptée par l’ONU en 2007 après des années de discussion, il faut simplement la faire respecter» souhaite t-elle. L’Australie avait voté contre dans un premier temps avant de la signer deux ans plus tard.

Un risque de génocide culturel

Toutefois, le problème semble bien plus profond puisque «le gouvernement australien voit les Aborigènes comme des soûlards, des fainéants. Il souhaite les assimiler de force sans considération pour leur identité culturelle, sans parler du racisme dont les Aborigènes sont l’objet» s’insurge Les Malezer. Il souhaite que la culture aborigène soit reconnue, respectée, afin de mettre fin à une assimilation forcée qui finit par détruire son peuple. Car pour survivre, les Aborigènes ont besoin de voir leur mode de vie respectée, avec leur attachement à leur terre et à leurs traditions. D’où sa volonté de faire adopter un traité reconnaissant le droit de propriété intellectuel des peuples autochtones, afin que les dessins, les peintures, et les sculptures ainsi que les dessins et modèles architecturaux aborigènes soient reconnus comme le fruit d’une culture à part entière. Si l’attitude des autorités australiennes ne changent pas, Les Malezer craint un génocide culturel voire une disparition de son peuple à court terme, tant le malaise identitaire est profond. Il poursuit donc son combat pour éviter une telle situation.

 » Il s’agit de traiter toutes les conduites à risque « 

La prévention reste le moyen le plus efficace dans la lutte contre la toxicomanie, mais sa mise en place s’avère complexe.

« Pour lutter contre la drogue, la prévention doit se faire à travers toutes les questions de l’adolescence. » Jean-Marie Ferrari, directeur du centre de soins contre la toxicomanie, est convaincu de l’impact des actions de prévention en milieu scolaire. Cependant, comme tous les acteurs de cette lutte, il considère qu’il vaudrait mieux traiter le mal-être général des jeunes. Pour le Dr Galland, addictologue au centre hospitalier de Béziers, « il s’agit donc de traiter toutes les conduites à risque, en incluant ainsi l’alcool et le tabac. »

Toutefois, le plus difficile demeure l’organisation de la prévention. Il revient à chaque établissement scolaire de mettre en place une politique de lutte contre la toxicomanie. Pour le choix des intervenants, l’éventail est large : associations, établissements publics, gendarmes ou encore policiers. Tous agissent indépendamment, sur sollicitation des équipes pédagogiques. Ce qui entraîne un manque de coordination globale. D’autant que chacun possède ses propres méthodes.
La clé de la réussite, pour Jean-Marie Ferrari, réside dans la motivation des encadrants qui entourent les adolescents. « L’équipe d’adultes
doit être motivée car la prévention du mal-être général passe par le bien-être de l’institution.
» Si les enseignants et les personnels administratifs sont impliqués, c’est la prévention qui devient efficace. Car contrairement aux idées reçues, les adolescents ont encore envie de communiquer avec les adultes.

« Le quotidien des jeunes »

Trois questions au Docteur Stoebner Delabarre, Addictologue, médecin de santé publique.

Quel est l’impact de la drogue chez les jeunes ?

Les effets sont très rapidement néfastes, même s’ils varient d’un individu à l’autre. Un usage régulier de cannabis entraîne des difficultés de concentration ayant des conséquences sur la scolarité et allant parfois jusqu’à une désocialisation. La tolérance au produit oblige à augmenter les doses pour pouvoir toujours atteindre les mêmes résultats. Des signes secondaires négatifs apparaissent en cas de non consommation. La dépendance est donc bien réelle.

La perception de la drogue a-t-elle évolué ?

Le drame actuel, c’est la banalisation de la drogue. Aujourd’hui, elle fait partie du quotidien des jeunes. Mais ce qui est vraiment inquiétant, c’est que le rapport au produit a changé. Ce n’est plus l’esprit festif des années 1960 mais plutôt l’expression d’un mal-être profond.

Quel est le rôle des parents dans l’usage de la drogue ?

Il y a une véritable part de responsabilité des adultes. Ils n’ont pas su informer les jeunes assez tôt des dangers de la drogue et notamment du cannabis. D’ailleurs, ils ne sont souvent pas conscients de la réelle consommation des adolescents. Il y a une méconnaissance totale des us et coutumes des jeunes.

La drogue, véritable fléau des établissements scolaires

En quelques années, les chiffres de la consommation de drogue ont explosé. Lors d’un déplacement houleux au lycée Paul-Bert, à Paris, François Fillon s’est exprimé sur ce fléau en milieu scolaire. Le Premier ministre a même présenté les principaux axes d’un plan d’action, prévu pour fin juin. Pour l’Observatoire français des drogues et toxicomanies, l’établissement scolaire demeure le premier lieu où trouver du cannabis. Recueillis devant un grand lycée montpelliérain, des témoignages confirment cette tendance. Pourtant, dans la région, les actions de prévention se multiplient.

Des résultats au bac (82 %) en adéquation avec la moyenne nationale, une architecture moderne, un encadrement dynamique, des enseignants motivés. Ici, aussi bien qu’ailleurs, on étudie les maths ou la philo, mais aussi le cinéma, le théâtre, les arts plastiques. Jean-Monnet est un lycée qui a plutôt bonne réputation. Et pourtant… Devant l’établissement, la drogue circule au quotidien. En France, en milieu scolaire, c’est partout comme ça.

« Il n’y a jamais de problème pour trouver de l’herbe ou du shit… » Pour Sébastien, élève en première, le lycée montpelliérain ne déroge pas à la tendance nationale. Il affirme même que plusieurs revendeurs y sont scolarisés : « Des jeunes de l’extérieur et même des collégiens des alentours viennent se fournir devant le lycée. » En effet, ils sont nombreux, âgés entre 12 et 16 ans à grouiller sur le parking, à l’heure des sorties. « Les après-midis, on vient se poser à côté du lycée pour fumer », explique Nardre, 16 ans et non scolarisé. Si, selon Sébastien, il s’agit exclusivement de drogues douces, certains sont moins catégoriques. « Trois fois par jour, trois jeunes vendent de la drogue devant le lycée et notamment de la cocaïne », raconte Cyril, 17 ans.

Moins dramatiques ou plus naïfs, certains élèves comme Cédric et Paul nient la circulation de drogue dans leur institution : « Il n’y en a pas vraiment ou sinon, c’est seulement des drogues douces. Après, ça ne nous intéresse pas, donc on ne fait pas trop attention. » Mais si beaucoup consomment des stupéfiants, de nombreux adolescents témoignent avoir reçu la visite de policiers pour leur faire de la prévention.

Une approche des pouvoirs publics mal adaptée

« Tous les ans, le lycée nous fait remplir un QCM pour se rendre compte de notre consommation. L’an dernier, en seconde, un policier est venu nous parler des risques de la drogue », explique Emilie. « C’est une bonne chose. Cela permet de nous faire découvrir certains produits méconnus », se réjouit-elle. « Pour moi, ça ne sert à rien même s’il faut le faire. Il vaudrait mieux trouver des choses qui choquent », réplique Pierre.

Élève en terminale, Icham, 20 ans, pense que l’approche actuelle des pouvoirs publics n’est pas adaptée : « Faire venir un policier, cela ne sert à rien. Un jeune qui apporterait son témoignage d’ancien drogué sensibiliserait davantage les lycéens », estime-t-il.

Attendant sa fille à la sortie du lycée, Didier Valez ne semble pas préoccupé par le sujet : « Avec ma femme, nous ne nous sommes jamais véritablement posé la question. » Pour lui, la prévention dans les lycées apparaît nécessaire. Il avoue ne pas savoir comment aborder un tel problème : « Je touche du bois. Pour l’instant notre fille ne fume pas et ne boit pas. Mais, si elle s’y mettait, je ne sais absolument pas comment je réagirais. » Un témoignage qui illustre à merveille le flou qui règne aujourd’hui autour de la lutte contre la drogue.