La soirée électorale de Hautcourant

Dimanche 9 mars, la France votait pour les élections municipales et cantonales. A Montpellier, la socialiste Hélène Mandroux recueille 47,11 % des suffrages contre 26,13 % à son concurrent direct, l’UMP Jacques Domergue. Les Verts se placent en troisième position grâce à la liste menée par Jean-Louis Roumegas et obtiennent 11,12 %.

Des journalistes d’Hautcourant, en partenariat avec le journal Montpellier Plus, ont participé à cette soirée riche en émotions et en suspense avec un dépouillement des plus tardifs.

Les articles suivants sont parus dans l’édition du lundi 10 mars du Montpellier Plus.

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Papy fait de la résistance

« Les Françaises et les Français ont majoritairement apporté leurs suffrages sur les candidats de gauche et sur les élu-es et candidat-es communistes qui font de notre Parti la troisième force politique de notre pays ». Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, peut se réjouir de ce 9 mars 2008. Le principal apprentissage de ce premier tour des municipales ne réside pas dans la défaite attendue de la droite ni dans la victoire, moins large qu’espérée, du PS mais dans les bons scores du parti communiste.

Le PCF jouait sa survie dans ce scrutin. Au lendemain du premier tour, il est toujours présent et bien vivant. Troisième formation politique du pays, le parti communiste devance le Modem, sensé être le grand arbitre du scrutin, et démontre une fois de plus l’importance de son assise locale. Des bastions perdus en 2001 sont reconquis (Dieppe par exemple), d’autres, lorgnés par le PS, ont été ou sont en passe d’être conservés.
La secrétaire nationale du PCF s’exprime le soir du premier tour
Ces résultats posent une question fondamentale à la gauche française et notamment au parti socialiste. De quel côté doit il tourner son regard ? Vers le centre et le Modem comme l’a fait Ségolène Royal, réitérant ses appels du pied à François Bayrou ? Ou vers un PCF revigoré par une audience sensiblement accrue par rapport aux scrutins de 2007 ?

La stratégie socialiste était pourtant simple : en finir avec l’assistanat de leur voisin de gauche, en finir avec ce qui leur paraissait être de l’acharnement thérapeutique. Ainsi de nombreuses listes dissidentes PS entraient en concurrence avec des listes PCF dès le premier tour dans 7 des 13 municipalités de Seine Saint Denis, historique « banlieue rouge ». La Courneuve et Bagnolet, villes symboliques tant l’assise et la tradition « rouge » y sont fortes, ont confirmé la résistance communiste. La bataille sera rude pour la présidence du département de Seine-Saint-Denis, communiste depuis sa création en 1967, qu’entend ravir le socialiste Claude Bartolone. Les citoyens ont préféré faire confiance aux équipes communistes sortantes qu’aux nouveaux venus socialistes. Un aveu de confiance et de fidélité au PCF autant qu’un avertissement à un PS « embourgeoisé » (Laurent Joffrin) qui réussit ses meilleurs scores grâce à l’électorat « bobo » des centres-villes.
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Mais la résistance est nationale. A Vénissieux, à Martigues, à Arles, à Vierzon ou à Dieppe …, les équipes communistes sont élues dès le 1er tour ou en ballottage très favorable en vue du second. Fort d’une légitimité démocratique retrouvée, le PCF met en garde le PS : « les alliances avec le Modem sont contre-nature » explique un dirigeant du parti.
Pendant que l’UMP et le PS vont se battre les faveurs de François Bayrou, le « vieillissant » parti communiste français résiste et entend bien démontrer que la gauche française doit encore compter sur lui. Un argument de poids en cas de fondation, à l’italienne, d’un nouveau parti à gauche auquel les communistes pourraient participer.

Les municipales doivent-elles être un enjeu national?

Chaque semaine, la rédaction d’Hautcourant ouvre et prolonge un débat sur un sujet qui fait l’actualité. Grâce à vos commentaires, vous pouvez aussi participer. Ce premier débat concerne la problématique des municipales : enjeu local ou national?

Comme lors des régionales 2004 remportées par la gauche, la question de la politisation nationale d’un scrutin local se pose. Deconfite après les échéances nationales de 2007, la gauche appelle de nouveau au vote sanction à l’encontre du président Sarkozy. La droite de son coté, troublée par la baisse dans les sondages du chef de l’Etat, veut relativiser et faire de ce scrutin, un vote uniquement local. Sa position était différente lorsque l’exécutif connaissait une cote de popularité plus élevée et que Nicolas Sarkozy lançait lui-même la campagne.

Un vote local avant tout, par Nicolas Chapelle

« Le vote municipal doit être local. Considérer qu’il s’agît d’un vote national équivaut à ramener la politique locale au rang de la gestion. C’est absurde, que l’on vive dans une grande ville, ou dans un village reculé. C’est nier l’existence de particularités locales. Évidemment, la construction stato-nationale française s’est faite sur le schéma d’un centre annexant une périphérie, et la république s’est construite avec pour seul mot d’ordre l’universalisme. Mais qui est dupe aujourd’hui?

Faire de ce vote une sanction nationale, c’est se dispenser du débat sur les enjeux locaux. Or, C’est en premier lieu au niveau local que se posent les questions du logement, de l’emploi, de la formation, de l’environnement, des transports, et au-delà : du cadre de vie.

Si l’enjeu de ce vote est national, alors, on considère que les instances locales sont strictement techniciennes. C’est à la fois irréaliste et dangereux. Irréaliste parce que c’est omettre les marges de manoeuvre des humains et groupe d’humains. Dangereux parce que les seuls états qui nient ces marges de manoeuvres sont les états totalitaires.

Nous avons dans un passé proche, constaté un vote local sanction de la politique nationale. En 2004, toutes les régions à l’exception de l’Alsace étaient passées à gauche. Que s’était-il passé ensuite? Une démission du premier ministre? Non. Une dissolution de l’Assemblée Nationale? Non plus. Un simple remaniement ministériel. Penser que l’on peut infléchir une politique nationale par un vote local c’est se perdre dans les méandres du système politico-administratif français. Le gouvernement n’est responsable ni devant les maires, ni devant les présidents de régions. Il l’est devant le parlement. Jusqu’à nouvel ordre, les deux se situent actuellement plutôt dans le même camp.

Enfin, jouer la carte du vote nationale dimanche, c’est nier la dynamique européenne. Les partenariats entre l’Europe, les régions, et les villes (ou intercommunalités) se multiplient, et se passent le plus souvent de l’échelon national. C’est d’ailleurs le poids de l’Etat en France qui freine ces partenariats par rapport à ce qui peut se passer en Espagne ou en Allemagne. »

Un enjeu national, par Julien Ginoux

 » Je m’engagerai parce que le concept même d’élections dépolitisées est absurde  » affirmait Nicolas Sarkozy lors de sa conférence de presse, le mardi 8 janvier. Deux semaines plus tard, le 22 janvier en déplacement à Pau, face à la mauvaise tournure prise par les sondages et l’effritement de sa cote de popularité, le président déclarait  » je ne veux pas me mêler du détail des municipales « . Ce recul tactique a été approuvé par des maires UMP sortants, inquiets de voir que l’impopularité naissante du président allait polluer leur propre campagne.

Un an après la victoire de Nicolas Sarkozy et de la droite aux élections présidentielles et législatives, et comme il en a toujours été dans le passé, ces élections seront le premier grand test électoral. Souvenons-nous des trophées de la gauche aux municipales de 1977 préfigurant la victoire de François Mitterrand en 1981 ou de la déconvenue de cette même gauche en 1983.
Stratége politique oblige, on perçoit, depuis plusieurs semaines, la volonté du gouvernement et du président de ne pas donner une dimension nationale à ce scrutin local avant d’avoir connaissance des résultats. Elles seront politisées si la droite obtient une large majorité des maries. En revanche, en cas de revers, elles seront purement locales.

Le président de la République souhaite bénéficier sur le plan local de la même domination que sur la scène nationale. Ainsi, considérer les élections municipales comme un enjeu national, c’est aussi considérer l’importance des exécutifs locaux et de leur fonction de contre-pouvoir.

Certes, les élections de dimanche célèbrent les particularismes locaux et honorent les 36 782 communes de France. Elles permettent notamment dans les villages, l’instauration de débats contradictoires sur des thèmes qui font le quotidien des habitants. Mais les élections municipales ne peuvent être déconnectées des enjeux nationaux. Il est difficile de concevoir qu’une commune puisse être en mesure d’établir des politiques relatives au logement ou à l’emploi indépendamment des instances politiques nationales.

Et la constitution rappelle ce fait. La majorité des grands électeurs qui élisent les sénateurs sont des élus municipaux, ainsi le mode de scrutin de cette assemblée parlementaire donne une dimension nationale au scrutin municipal.

La gauche à Montpellier : Hélène Mandroux en favorite, Les Verts et l’extrême gauche en embuscade

La gauche et Montpellier, c’est une histoire d’amour qui dure. Georges Frêche, après avoir remporté cinq mandats successifs, a passé la main en 2004 à sa dauphine, Hélène Mandroux. Cette dernière affronte pour la première fois la vérité des urnes. Elle peut cependant s’appuyer sur un bilan solide. Un bilan que les Verts ont aidé à construire, les mêmes qui se retrouvent à faire cavalier seul en 2008. L’extrême-gauche plaît sur Montpellier mais propose plusieurs listes, ne sachant plus sur quel pied danser avec un PS flirtant avec le MoDem.

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Ce qui se cache derrière les élections municipales : enjeux dangereux

Une ville entière peut-elle régler un complexe oedipien d’un (ou deux) tours d’élection ? Réveillée en sursaut voilà trente ans, Montpellier « la surdouée » ne se remettra pas aisément des impulsions de Georges Frêche. Cette élection municipale en incarne la preuve. Les frontières brouillées, entre compétences de ville et d’agglo, rappellent aussi que le scrutin ne distingue plus le Montpelliérain natif de l’Européen adopté. De l’ombre locale du Président Frêche à l’influence nationale du Président Sarkozy, tour d’horizon.

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La droite montpelliéraine s’ouvre, le centre se disperse

Bastion de la gauche depuis des années, la ville de Montpellier fait de la résistance dans une région où Nicolas Sarkozy a réalisé de bons scores, sauf à…Montpellier. La droite relève donc ses manches et Jacques Domergues se lance à l’assaut de l’hôtel de ville en ouvrant grands ses bras à ceux qui voudraient le rejoindre. Concerant les centristes, ils n’ont jamais été aussi nombreux…à choisir des directions opposées. Le MoDem Marc Dufour rallie la liste de la candidate socialiste Hélène Mandroux. Le Cap 21 George Fandos décide de faire cavalier seul tandis que les hommes du Nouveau Centre rejoignent Jacques Domergue.
Le FN, esseulé, se fait discret mais attend avec impatience les résultats du scrutin.

Pour conquérir Montpellier, l’opposition doit être solidement armée mais semble avoir renoncé à l’adage « l’union fait la force ».

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8 listes pour une seule place : qui sera le nouveau maire?

Si la socialiste Hélène Mandroux est annoncée comme la grande favorite de cette édition 2008, sept autres candidats postulent au fauteuil de maire de Montpellier. Tous ont leur idée de ce que serait « leur Montpellier ». Un trombinoscope et les grands points des différents programmes pour faire connaissances avec les concurrents.

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Municipales 2008 à Montpellier : le dossier de la rédaction

Les élections municipales auront lieu le 9 et 16 mars. A quelques jours de cette nouvelle échéance pour Montpellier, l’équipe de Haut Courant publie un dossier intitulé Politique Plus, en partenariat avec Montpellier Plus, le quotidien gratuit de Montpellier.

Seule grande ville du Sud de la France toujours à gauche, Montpellier connaitra dimanche, quel que soit le nom du candidat arrivé en tête du premier tour des élections municipales, un bouleversement sans précédent avec la fin de l’ère Frêche, chaotique et charismatique maire de la Ville jusqu’en 2004. Son héritière devra prouver que derrière son style plus feutré se cache une vraie volonté politique, les Verts partis seuls ont l’obligation de faire un bon score pour tenter de survivre politiquement. L’électorat centriste, disputé par plusieurs listes, sera probablement la clé de ce scrutin. Quant au candidat de droite, il verra si sa stratégie anti-frêchiste peut payer.

Un cahier spécial réalisé par l’équipe de www.hautcourant.com, étudiants du Master « Métiers du Journalisme » de Montpellier.

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