Francis Balle : « Ne nous laissons pas fasciner par les prouesses du numérique »

A l’occasion du XIe congrès de la presse française à Lyon du 19 au 21 novembre 2008, Françis Balle revient sur les causes de la crise qui touche actuellement le secteur. Invité incontournable du congrès, il participait en tant qu’expert au grand débat de clôture sur « La Presse au Futur ». L’ex directeur de l’Institut français de presse et ex membre du CSA, Françis Balle est aujourd’hui directeur de l’Institut de recherche et d’études sur la communication et les médias.

Pourquoi cette crise de la presse en France ?

Je partirais d’un constat : j’ai l’impression que nous nous trouvons aujourd’hui et depuis quelques années dans la même situation où la presse se trouvait dans les années 60. C’est-à-dire que la presse imprimée d’information générale est aujourd’hui defiée par un séisme et se sent agressée par celui-ci parce qu’elle voit arriver de nouveaux médias. J’ai un peu le sentiment qu’elle vit cette incursion comme une agression, comme un sacrilège, comme une concurrence d’autant plus redoutable que l’on ne cesse d’en vanter les mérites.
Si on se rappelle ce qui s’est passé dans les années 60, on a vu arriver tour à tour la radio puis la télévision. Il y a eu des évènements symboliques qui ont marqué cette arrivée : l’utilisation que le général De Gaulle en a faite pour s’adresser directement aux Français, court-circuitant ainsi ceux qui avaient pris le pouvoir ; c’est l’élection de Kennedy en Novembre 1960 dont tout le monde a cru qu’elle était due à la télévision. Par conséquent la presse s’est senti véritablement défiée sur son propre terrain puisqu’elle voyait arriver deux nouveaux venus et qu’elle ne savait pas très bien comment réagir à cette double arrivée.

La crise aujourd’hui est donc causée par l’arrivée de nouveaux médias…

Si la presse imprimée se trouve dans la même situation où elle était il y a un demi-siècle, c’est qu’elle a un peu tendance à idéaliser le passé. Elle prête une oreille un peu trop complaisante à tous les gourous qui vantent aujourd’hui les mérites de la révolution numérique comme une information en continu, une information enrichie, une information personnalisée, une information qui est capable d’un grand écart entre l’infiniment petit et l’infiniment grand. Une information dont on sait qu’elle est accessible partout avec des terminaux qui sont de plus en plus divers. L’imprimé en a rêvé, Internet est en train de le faire.

Quelles pourraient être les solutions ?

Il y a deux scénarios : le premier c’est le pessimisme pour la presse imprimée, un scénario catastrophe. Elle prêterait une oreille trop complaisante à tous les férus d’Internet. Par exemple, le livre de Philip Meyer The Vanishing Newspaper il y a 2 ans annonçait clairement l’année de disparition définitive de la presse imprimée toutes catégories confondues pour 2040. Inutile de dire qu’un livre comme celui-ci a produit un effet catastrophique, a conduit certains journaux à plier bagage, c’est-à-dire à se rapatrier complètement sur Internet.
Le deuxième scénario c’est celui de la convergence entre l’information imprimée et l’information numérique, chacune pouvant cultiver ses atouts et ses handicaps respectifs. Ce scénario de la complémentarité a pour lui les enseignements de l’Histoire car dans l’univers des médias, c’est presque une loi que le nouveau ne remplace jamais l’ancien. La télévision n’a pas tué le cinéma au contraire, mais l’a plutôt sauvé. On sait très bien aussi que la radio n’a pas vidé les salles de concert, elle contribue plutôt à les remplir. Par conséquent pourquoi le numérique devrait-il remplacer définitivement l’imprimé ?
Aucun de ces deux scénarios ne se réalisera pour autant. Ce n’est ni le Titanic, ni la solution-miracle pour la presse. J’ai beaucoup plus envie de parier qu’entre les deux il y aura une palette de solutions, une palette de formules parce qu’aujourd’hui il y a une multiplicité de modes de distribution et celui-ci entraîne inévitablement une multiplicité de modes de consommation et de production mais aussi de modèles économiques.

Que prévoyez vous pour l’avenir ?

C’est le public, le lecteur qui en dernier ressort va trancher entre l’imprimé, le numérique ou la combinaison des deux. Le secret de l’avenir est dans les attentes, les valeurs et la curiosité de ceux auxquels on s’adresse et non du côté des ingénieurs, ceux qui forgent les outils parce qu’ils sont fascinés par leurs dernières inventions et ne peuvent donc qu’en vanter les mérites. Les recettes qui marcheront à Montpellier ne seront pas les recettes qui marcheront à Lyon ou a Paris. Ce qui marche pour Libération ne marchera peut-être pas pour le Figaro ou le Monde. Ne nous laissons pas impressionner par des scénarios qui ne se réaliseront pas, ne nous laissons pas fasciner par les prouesses du numérique .

Les éditeurs de presse se mobilisent

À l’initiative de la Fédération Nationale de la Presse Française, éditeurs, chercheurs et représentants des pouvoirs publics se sont réunis mi-novembre pour discuter des dernières évolutions du milieu et proposer des solutions. Ce congrès national est organisé tous les deux ans mais cette 16e édition est importante car ponctuée par les débats des Etats Généraux de la Presse.

Un mois et demi après leur lancement par le gouvernement et à mi-étape des travaux, les premières conclusions de ces États Généraux et plusieurs contributions sont révélées. Dans cette période de crise, les patrons de presse semblent faire preuve d’une vraie volonté de trouver des solutions à leur niveau. Ce congrès a pour titre « La Presse à l’Offensive ».

Le premier jour, mercredi 19 novembre, une séance publique est organisée pour entendre les doléances des lecteurs qui souhaitent donner leur avis. À cette occasion, les présidents de deux des quatre pôles de réflexion des États Généraux ont pu présenter les premiers résultats des concertations menées et répondre aux questions de la salle (les problématiques des autres pôles des États Généraux seront présentées lors d’une autre journée de débat public le 1er décembre). Les lycéens de la région Rhône Alpes ont aussi participé aux travaux lors d’une séance de travail autour des thèmes de contenus, d’accessibilité et de presse à l’école. Leur message est simple : « Faites nous des journaux qui nous apportent ce que nous attendons d’eux ». Au même moment se déroulent plusieurs ateliers de réflexions autour des différents aspects du métier d’éditeur de presse animé par les différents sponsors du Congrès.

Les préoccupations de tous sont bien sur à propos de la crise qui touche actuellement la presse dans notre pays. De l’avis général, c’est grandement du coté de l’arrivée des technologies numériques et de l’inadaptation du modèle économique actuel qu’il faut chercher les responsables. Alors que les chiffres des ventes de journaux continuent à diminuer et que le lectorat migre petit à petit vers le Web, les entreprises de presse doit trouver un moyen de survivre alors que, comme le fait remarquer Bruno Patino, président du groupe de travail sur l’internet aux Etats Généraux et patron de France Culture, un lecteur en ligne rapporte dix fois moins qu’un lecteur papier.

« Une mutation sans précédent »

A l’issue de ces 3 jours de débats, le président de la Fédération nationale de la presse française Alain Metternich a présenté ses doléances et propositions à la Ministre de la culture et de la communication, invitée d’honneur du Congrès. Même si les avis recueillis lors du congrès divergent parfois, il a précisé parler au nom des syndicats de la presse quotidienne nationale, de la presse quotidienne régionale, de la presse professionnelle, de la presse spécialisée et de la presse périodique régionale. Tous se mettent d’accord sur la nécessité d’un changement du modèle économique des entreprises de presse tout en se battant pour garder à l’esprit la qualité éditoriale globale. L’arrivée du numérique est certes une « mutation sans précédent » selon lui mais pour autant il faut se battre pour continuer à offrir aux lecteurs une information de qualité mais surtout « accessible sur tous les supports d’information ». Alain Metternich indique aussi que les autres menaces qui pèsent sur la presse actuellement sont l’augmentation continue des coûts couplés à une baisse accélérée des recettes publicitaires.

Dans le cadre des États Généraux nationaux, le président de la Fédération tient à préciser qu’il pense que c’est une bonne initiative de la part du gouvernement qui intervient au bon moment. Dans son discours de clôture, il fait part au nom de l’ensemble des Éditeurs de certaines propositions qu’il souhaiterait voir étudiées dans ce cadre. Par exemple, il souligne que « toutes ces entreprises partagent le point de vue exprimé par le Président de la République sur l’absolue nécessité de réduire les coûts de production, en conduisant une restructuration industrielle de grande ampleur ». Metternich soutient également l’idée d’un re-fondement des aides pour la presse afin d’accompagner les entreprises de presse dans leur ouverture au multimédia et d’une ré-appréciation des taxes auxquelles sont assujettis les sites internet d’information. En effet, dans ce qu’il appelle une « discrimination fiscale », alors que la presse écrite bénéficie d’un régime spécifique avec un TVA au taux super réduit de 2,1%, les sites internet d’information qui proposent les mêmes contenus sont eux assujettis au taux classique de 15,6%. Il demande à ce que la presse dans son ensemble bénéficie d’un régime fiscal uniforme.

Le casse-tête des droits d’auteurs

Alors que ces réformes mettent la majorité d’accord dans le secteur, c’est une dernière proposition qui provoque à elle seule beaucoup de réactions. C’est du coté des journalistes, grands absents de ce congrès, que la colère gronde quand Alain Metternich demande au gouvernement de réformer le régime applicable à la presse écrite. Pour lui, les journalistes devraient contribuer « de plein droit » à tous les supports d’un même titre dans le cadre d’une collaboration multi-support. De la même manière, il souhaite que la clause de conscience qui peut permettre à un journaliste de quitter son journal lors d’un changement notable dans son caractère ou son orientation soit mieux respectée.

En réaction à ces doléances de la Fédération de la presse française, le Syndicat national des journalistes CGT notamment a indiqué dès le lendemain que cette demande de réforme des droits d’auteurs est une agression, « une insulte au travailleur intellectuel qu’est le journaliste ». Après les représentants de Médiapart en octobre, le SNJ-CGT quittera les débats des États Généraux le 28 novembre en disant que « Force est de constater que les journalistes ne sont pas entendus et que toutes les préconisations qui s’annoncent vont uniquement favoriser les intérêts des éditeurs, et se traduiront concrètement par une casse du statut des journalistes et un amoindrissement notable de droits qui leur sont nécessaires pour mener à bien leur travail d’informateurs »[[http://www.journalisme.com/content/view/747/88/]]. La plupart des journalistes ne semblent effectivement pas dupes de tous ces débats qui se mènent entre les directions des entreprises de presse et où ils ne semblent pas avoir la place de donner leur avis. À Lyon, Clément, 23 ans et étudiant en communication, est venu assisté aux ateliers de réflexion par curiosité. Pour lui, « il est quand même dommage que les débats sur l’avenir de la presse se tiennent sans la présence des journalistes ».

Lecteurs : persona non grata !

Écartés de la participation et de l’organisation des États Généraux, les différentes associations de lecteurs de presse écrite ont réagi dernièrement via à une pétition adressée aux organisateurs et ce à l’initiative de la société des lecteurs de Libération.


Incompréhension des uns…

Après les journalistes, c’est au tour des lecteurs de monter au créneau et contester la façon dont se déroulent ces fameux États Généraux de la presse, absents de l’organisation et des débats, les lecteurs se sentent écartés de ce rendez-vous controversé.
Ces associations représentent environ 40 000 lecteurs attachés à leur journal ou amis, soutenant la liberté et la pluralité de la presse en général comme la Société des lecteurs de Libération (5 000 membres), la Société des lectrices et lecteurs de l’Humanité (14 400), la Société des Amis de l’Humanité (1050), l’Association des lecteurs d’Alternatives économiques, la Société des lecteurs du Monde (12 000), l’association pour Politis, les Amis de la Vie ou les Amis du Monde diplomatique.
Pour les organisateurs, la raison de l’absence des représentants des lecteurs et des associations de consommateurs réside dans « la difficulté de trouver des personnes susceptibles de les représenter… ». Sociétés de lecteurs et associations de consommateurs n’existeraient-elles donc pas ? Cependant, ils sont invités à s’exprimer sur Internet… Mais la question se pose d’elle-même : les éventuelles propositions des internautes seront-elles prises en compte?

Face à cette « négligence » des organisateurs, les lecteurs ont poussé un « coup de gueule » ayant pour thème « sans lectrice ni lecteur, il n’y a pas de presse ». En effet, dans une pétition adressée aux rédactions et dont nous pouvons lire l’intégralité sur Rue89, les différentes sociétés de lecteurs ont dit tout le mal qu’ils pensaient des États Généraux. Ces derniers ont compris qu’ils étaient « persona non grata » en s’inquiétant d’un tel choix : « l’absence d’une représentation la plus large possible du lectorat « tiers-état » à ces « états généraux » constituerait un signal inquiétant pour son développement à venir et celui de la démocratie qu’elle fait vivre »
Soutenue par la majorité des rédactions, cette démarche a fait réagir la majorité des journalistes qui s’interrogent sur la volonté d’écarter les lecteurs, comme le témoigne Pierre Haski, sur Rue 89, le 23 octobre dernier « Nous entendons bien défendre le point de vue de ceux, journalistes et citoyens, qui veulent une information pluraliste, indépendante aussi bien vis-à-vis des politiques que des groupes industriels qui ont fait main basse sur l’information. » De son côté Libération, par la plume de son directeur Laurent Joffrin, appellent le 1er octobre dans les colonnes de son quotidien à « un examen de conscience collectif », qui ne peut se faire qu’en présence des lecteurs de la presse écrite, en affirmant que « la profession ne peut pas se contenter de réclamer de nouvelles idées. »

Par ailleurs, et dans le même esprit que Laurent Joffrin, selon une enquête publiée dernièrement sur le site de 20 minutes, « 82% des Français pensent qu’il est important de pouvoir réagir à des articles ou de dialoguer avec les journalistes. De plus, 61% des français estiment que la télévision est le média qui informe le mieux. Et en moyenne 68% des lecteurs ont davantage jugé l’information claire, impartiale et instructive pour ce premier semestre 2008« . A bon entendeur…

Et déception des autres

Colère, déception et interrogations, ce sont les sentiments qui accompagnent les déclarations de certains lecteurs interrogés sur le sujet.
« Je lis le canard enchainé et Le Monde très régulièrement. Je vis et je ressens la crise de la presse comme tous les lecteurs français. Je pense qu’ils ont vu les pages de journaux consacrées traditionnellement au débats démocratiques remplacées par la publicité, donc s’ils ne demandent pas l’avis des lecteurs, qui sont rappelons le, les clients de la presse écrite, à qui vont-ils le demander ? Aux agences de pub qui veulent plus d’espaces ou les patrons de presse qui sont des hommes d’affaires loin de toute déontologie » nous confie François Huppert, architecte à la retraite, vivant à Béziers.

Le même point de vue est partagée par Christine Fortuno, assistante sociale d’une cinquantaine d’années qui s’indigne de cette « absence voulue, programmée ». Faisant partie de l’association des lecteurs de Libération et militante politique, Christine dénonce « le monopole du pouvoir sur les médias ». Ahmed Guasmi, enseignant à Paris, pense que les organisateurs ont déjà une idée en tête sur les conclusions des rapports et ne voudraient pas avoir des personne gênantes, en l’occurrence les lecteurs.

En attendant, les lecteurs fidèles à la presse écrite continuent à acheter leurs quotidiens en espérant un dénouement favorable à la crise en général, en dépit de leur absence de ces États Généraux de « leur presse ».

Blogosphère : Un peu de résistance, beaucoup de lassitude

Organisés à l’initiative du pouvoir depuis le 2 octobre 2008, les États Généraux de la Presse alimentent la polémique en tentant de trouver les clés qui permettraient de sauver le secteur. En première ligne des suspects incriminés: Internet. Pure players et blogueurs constitueraient une menace envers la vitalité de la presse.
Entre organisation de la résistance et lassitude assumée, prise de température au sein de la blogosphère.

Apprentis journalistes, que dîtes-vous ?

Avec la tenue des États Généraux de la presse écrite, les journalistes en herbe sont amenés à songer à leur avenir. Leurs engagements ne sont pas tous égaux : certains ont assisté aux débats, d’autres les commentent et livrent des résumés au public à l’aide de blog ou sur des sites écoles, d’autres enfin ne font rien et s’en défendent.

Des formations variées

Entre les prépas, les grandes écoles, les Universités, les IUT et les IUP, on recense environ 150 formations de journalisme en France . L’offre est certes considérable mais elle répond à une demande extrêmement forte chez les étudiants . Eu égard aux débouchés [[Quelques chiffres sur la presse : En 2007, 1119 candidats pour 135 places au concours commun ESJ, CFJ, IPJ.
2000 nouveaux journalistes reçoivent une carte de presse chaque année. Seul un tiers d’entre eux ont une formation de journaliste. Sur les 5 dernières promotions du CFJ, 25% des élèves ont connu le chômage. 16% d’entre eux déclarent gagner moins de 1200 euros.]] , qui risquent de s’affaiblir un peu plus avec la crise, la réflexion sur la formation menée à l’occasion des états généraux de la presse semblait indispensable. [[Deux formations, souvent très sélectives, sont dites reconnues par la profession : post-bac comme l’IUT de Tours, ou à bac+2 voire bac+3 pour les écoles de journalisme de Lille, Toulouse ou Marseille, le CFJ (Centre de Formation des Journalisme) ou encore le Celsa (Paris). Quatre des douze cursus sont privés. Les formations universitaires sont également nombreuses : quasiment tous les IEP proposent des Masters, tout comme les Universités Paris III ou Montpellier I. Quelques écoles privées non reconnues et souvent onéreuses, viennent compléter le tableau.]]

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Ceux qui y vont…

Deux étudiantes du CFJ participent aux Etats généraux de la Presse. « Nous sommes toutes les deux dans le pôle industrie qui est composé de plusieurs sous-commissions comme « vente au numéro », « fabrication », « publicité »« . Leurs engagements restent limités, elles reconnaissent ne pas apprendre grand-chose sur le métier : « il y a surtout des patrons de presse et des actionnaires, les débats sont très techniques. Il y a beaucoup de blabla… En finalité, la démarche est personnelle. « Nous nous sommes proposées. Il est vrai que c’est surtout une bonne opportunité pour se faire des contacts. »

Ceux qui en parlent…

En tant qu’école partenaire du pôle 1, l’école de journalisme de Science Po Paris s’est engagé depuis le 2 octobre à rendre public et lisibles les débats des Etats généraux. François Mazet et Quentin Girard affectés au groupe de réflexion témoignent : « Nous n’étions donc pas volontaires pour suivre les débats, mais cela s’est révélé très intéressant. Les perspectives d’évolution sont extrêmement pessimistes pour la presse écrite« . En complément de leur site école, ils ont ouverts un blog « pour pouvoir dire « plus », notamment grâce à des participations extérieures. […]Nous, en créant un petit blog, on voulait garder un peu notre travail et tenter, j’écris bien tenter, d’élargir le débat. En interrogeant des blogueurs, des journalistes… » Constatant que le lecteur reste le grand absent des débats des États généraux, ils leur donnent la possibilité de s’exprimer sur leurs blogs. « Ca aurait été moi, j’aurais saupoudré d’un ou deux lecteurs par groupe, histoire de, mais je peux comprendre l’absence. Surtout que chaque lecteur n’est représentatif que de lui-même« . Une forme contestable pour un fond qui ne vaut guère mieux. « Après est-ce que ça va donner des résultats concrets ? On verra. C’est peut-être déjà pas si mal d’avoir mis autour d’une table des interlocuteurs qui se regardent en chiens de faïence. » [[http://sciencespole3.wordpress.com/les-debats/]]

Ceux qui les suivent…

Christophe Ponzio, étudiant en première année à l’IPJ, regrette l’« absence d’une approche plurimédia » et espère que les Etats généraux feront évoluer la presse dans le bon sens: « changement de distribution, davantage d’éthique, etc. Je ne suis pas un pessimiste ! »

Enfin, Elisa Perrigueur, étudiante en première année à l’EJT, dénonce la connivence entre les journalistes et les politiques: « Au sein des Etats généraux, le gouvernement s’est trop impliqué, alors que c’est surtout l’affaire des journalistes, des rédactions, des éditeurs, des diffuseurs. Et puis, ces Etats généraux piétinent, personne n’en parle, et tous les protagonistes du monde de la presse ne sont pas présents (RSF, Mediapart…). »

Elle conclut et s’attaque à l’avenir de la presse : » Pour perdurer, la presse doit d’abord s’attaquer à son lectorat et surtout fidéliser les jeunes, avec qui il y a de réels problèmes de valeur de l’information, surtout avec l’arrivée des gratuits. »

Ah ben web mais bon

Le pôle 3 des Etats généraux de la presse reprend la réflexion sur le web et les modèles de journalisme qu’il importe. Seulement rien de concret n’en est sorti pour l’instant. Conscients du vide à occuper, les sites web d’information ont pris les devants. Exemples.

« Internet et les nouveaux modèles », s’il est un intitulé qui laisse espérer un vent de renouveau sur la presse française c’est bien celui du pôle 3 des Etats Généraux de la Presse Ecrite. Or, pour l’instant, c’est plutôt calme plat sur la mer numérique. Pas même une légère brise à l’horizon du .com. Certes, la révolution web vient tout juste d’entamer sa marche et les susnommés Etats Généraux ont à charge d’y répondre de la manière la plus adéquate possible, mais à l’heure numérique rien de concret, pas même un remous théorique n’émane du « think tank » présidé par Bruno Patino, l’ex patron du Monde-Interactif. De « visionnaire et reconnue » [Voir son discours inaugural du 2 Octobre]] , la réflexion plébiscitée par Nicolas Sarkozy se cantonne pour le coup à l’invisible et l’indiscernable. Même constat sur la toile, où le roulis règne en maître : quand [Rue 89 se prête au jeu, « sans illusion », MediaPart organise ses propres états généraux. Et, tant craints qu’isolés du débat, les blogueurs tanguent entre l’incrédulité et l’incompréhension la plus totale. Le triste naufrage d’une idée au départ pas si mauvaise : des Etats généraux de la presse pour sauver la presse.

Après plus d’un mois de concertations alambiquées aux aboutissements encore incertains, l’on pourrait penser qu’Internet et ses plumes ne sont pas vraiment les bienvenus aux Etats Généraux de la presse, et l’on aurait presque tort de se priver.

Comme à son habitude, Nicolas Sarkozy n’a pas tourné sept fois son curseur dans sa fenêtre avant « de lâcher son com’ » au discours inaugural du 2 Octobre. Selon le président, « pour le moment en tout cas, la presse numérique ne constitue pas un modèle alternatif rentable ». L’instigateur des Etats Généraux critique par ailleurs, comme l’avait fait Danièle Giazzi l’auteure du rapport éponyme avant lui, « le respect incertain de la propriété intellectuelle ainsi que le risque de relâchement de la qualité de l’information », supposés symptômes d’un world wide web fourre tout. Entre autre chose, le fait que les éditions électroniques de journaux proposent sans frais les archives du support papier n’est pas pour aider au constat déjà bien terne de l’Elysée. Des sites officiels qui participent à « leur propre concurrence pour rien » et une gratuité qui « aggravent les problèmes», bien loin d’enfoncer les portes le bilan présidentiel ferme les fenêtres.

C’est un fait, Nicolas Sarkozy ne croit pas, et ses amitiés propriétaires de la presse française non plus, au média Internet. Minoritaire, jugé impropre à une information de qualité et surtout inadapté aux logiques de rentabilité d’une entreprise de presse, le média numérique représenterait aux yeux du président « un espoir (…) mais aussi beaucoup de menaces ».

Alors, la réflexion sur le net n’est-elle pas à chercher du côté du banc des accusés, le net lui-même ? Car, sauf en de rares exceptions (Télérama, plus récemment Marianne et Le Parisien), la presse papier apparaît bien incapable de réfléchir posément aux Etats Généraux ainsi qu’à l’avenir de la presse qu’ils dessinent. Ce n’est un secret pour personne, les sites d’information n’en sont encore qu’à leurs balbutiements. Ses égéries, à l’instar du Monde Numérique, seraient bien en mal de survivre sans le support alimentaire des médias papiers, audiovisuels en plus de l’aide « substantielle » des agences de presse. A cet égard, Rue 89 et MediaPart ont pour ainsi dire un clic d’avance. Information gratuite, payée par la publicité et la conception de sites web d’une part, journal numérique pour abonné de l’autre, les deux sites d’information exclusivement webienne incarnent deux alternatives économiques créatrices. Partis de rien si ce n’est leur nom, leur savoir faire et l’envie de réussir là où les médias traditionnels (qui les ont formés) ont échoué, Rue 89 et Mediapart : deux médias professionnels, deux exemples à la rentabilité encore à prouver d’un possible autre choix que celui proposé par Nicolas Sarkozy. Celui des grands groupes appuyés sur les agences de presse [[Recommandation 9 du Rapport Giazzi : Doter l’Agence France Presse d’un statut et d’une
direction pérennes, soutenir son projet numérique. Danièle Giazzi estime en outre qu’il « il est indispensable de renforcer le rôle de l’AFP (…), cette institution joue un rôle central et prééminent dans la qualité de l’information diffusée par les médias français.»]] et la notion de « marque » exportable d’un média à l’autre. Car dans les rédactions de ces tout jeunes médias, tous les rédacteurs ou presque accusent d’une certaine expérience dans les médias traditionnels. Un milieu formateur, qui, semble-t-il, ne répond plus à leurs attentes fondatrices, celles que l’on se forge sur le terrain et que l’on inculque normalement dans les écoles sans jamais s’en défaire : l’objectivité d’abord, l’anticonformisme ensuite, l’information avant tout.

Ces médias uniquement internet, comparables à Bakchich et Arrêt sur Images, le Rapport Giazzi déposé en septembre dernier sur le bureau du président de la république compte bien leur apporter une aide financière méritée. Celle dont jouissent les médias traditionnels et leurs sites web depuis plusieurs années déjà [[Recommandation n°5 du rapport Giazzi : Élargir les aides de la commission paritaire aux nouveaux supports d’information, extension du régime de TVA réduite aux publications uniquement Internet.]] . Un juste retour des choses voire un rééquilibrage dira-t-on. Car, si l’est des journaux qui informent, qui ont du moins tenté de le faire durant la tenue des Etats Généraux de la Presse, ce sont bien les médias Internet (nous vous invitons à ce titre à découvrir le site norovision.fr qui développe une analyse des médias des plus pertinentes). Au risque, comme ce fut le cas pour Arrêt sur Images, de s’en voir exclu.

Ce qu’il en ressort pour l’internaute lambda? Pas grand-chose de gratuit en tout cas. Débourser quelques euros pour connaître le futur de la presse, c’est parfois cher payé mais actuellement la seule option possible devant l’insuffisance du milieu en matière d’autocritique.

 » Sans lectrice ni lecteur, il n’y a pas de presse « 

Au moment où se tiennent les États généraux de la presse, un acteur pourtant incontournable est encore laissé pour compte : le lecteur. Interpelé par un communiqué publié fin octobre, l’Élysée n’a pas donné suite aux attentes des associations et sociétés de lecteurs qui demandaient à y être représentées. A l’occasion de la soirée « Presse libre ! » organisée par RSF et Mediapart le 24 novembre 2008, associations, intellectuels et journalistes ont pris la défense des lecteurs.

La question a déjà été posée plusieurs fois, notamment par les journalistes de Mediapart ou de Rue89 : qu’en est-il de la place des lecteurs dans ces États généraux de la presse ? En effet, si il y a UN absent de ces discussions, et non des moindres, c’est bien le lecteur ! Pourtant, comme le rappelle si simplement le communiqué publié à ce sujet par plusieurs associations et sociétés de lecteurs le 27 octobre dernier : « sans lectrice ni lecteur, il n’y a pas de presse ». Une évidence qui repousse le « grand chantier » de Nicolas Sarkozy dans ses propres contradictions : comment moderniser la presse française sans prendre en compte l’avis de celles et ceux à qui elle est destinée ? Pire encore, comment réduire le lecteur à un simple consommateur, quand il doit être un acteur du jeu démocratique ? Pour que la presse ne soit pas réduite à « vendre les « minutes disponibles de nos cerveaux » », privilégiant la rentabilité à la qualité de l’information.

Un mois après cet appel, le constat est toujours le même : les lecteurs ne sont pas invités à prendre part aux débats. Zina Rouabah, coprésidente de la société des lecteurs de Libération, le rappelait lors de la soirée « Presse libre ! » organisée par Mediapart et RSF (Reporters Sans Frontières) le 24 novembre dernier. « Il faut croire que le lectorat « Tiers-État » n’a pas été entendu » ironisait-elle à la tribune du théâtre de la Colline. Et ce n’est pas faute d’avoir essayer de s’investir. Depuis août, ils n’ont cessé d’interpeller Emmanuelle Mignon, conseillère du président de la République en charge du dossier des États généraux, mais leurs revendications sont restées sans réponse.

« Fédérer journalistes et lecteurs »


Intellectuels et journalistes, présents aux cotés d’Edwy Plenel (directeur de publication de Mediapart) et Jean-François Julliard (secrétaire général de RSF) ont voulu apporter un soutien nécessaire à ce « public » mis à l’écart des discussions sur « sa » propre presse. Pour Bernard Stiegler, docteur à l’École des hautes études en sciences sociales, « le lecteur n’est pas un consommateur, mais un individu qui désire développer son esprit par l’information ». Il alerte sur « la menace d’une aliénation de l’esprit public » au profit d’une poignée de privilégiés. François Malye, grand reporter au Point et membre du forum permanent des sociétés de journalistes, estime pour sa part qu’« il faut fédérer les journalistes et les lecteurs ». Sans ce préalable, il n’y aura « que des revendications de patrons en phase avec les attentes de la présidence de la République », au détriment de celles des citoyens.

Une enquête[[Enquête réalisée pour le compte du quotidien 20 minutes par SSI (Survey Sampling International)]] révèle que plus de 40 % des lecteurs de presse quotidienne (payante et gratuite) considèrent celle-ci comme garante de la liberté démocratique. Pour défendre cette liberté, il est indispensable que le lectorat « Tiers-États » puisse faire entendre sa voix, avant d’être laissé pour compte dans l’indifférence générale. Selon cette même étude, 17,6% des Français ont entendu parler des États Généraux de la presse et seulement 11,6 % se sentent concernés par les problèmes de la presse. Un manque d’intérêt qui masque la menace réelle qui plane sur le pluralisme et la qualité de l’information en France.

« La presse est totalement dépendante ! »

Depuis les dernières élections présidentielles, les rapports incestueux entre médias, politiques et industriels ne cessent de défrayer la chronique. Au quotidien, ces problèmes sont gérés par des Sociétés de journalistes (SDJ), internes aux rédactions. Ce sont les seuls organes de surveillance
déontologique, mais ils souffrent
toujours d’un manque de
reconnaissance. Depuis 2003, date de
la création du Forum permanent des
SDJ, elles ont enfin la possibilité de se
fédérer. Vingt-sept SDJ y ont adhéré,
soit une moyenne de 3000 journalistes.
Après avoir été le président de ce forum
de 2003 à 2007, François Malye, Grand
reporter au Point, en est aujourd’hui le
secrétaire général. Observateur
privilégié de ces rapports complexes, il
confirme : « L’ambiance des rédactions
est excessivement délétère ».

P.B. : En quelques mots, comment est
né le Forum permanent des SDJ ?

François Malye : Jusqu’à la fin des
années 1990, le secteur n’était pas encore
trop sinistré. A partir des années 2000, la
concentration a augmenté. Des
entrepreneurs, dont les médias n’étaient
pas le cœur de cible, ont racheté des
journaux. Il devenait de plus en plus
difficile de faire face aux problèmes
internes liés à la déontologie et à la
censure… Et il devenait indispensable de
remettre de l’ordre dans tout ça. Nous
avons alors décidé de nous fédérer. Et en
cinq ans, nous avons doublé nos
adhérents… C’est bien la preuve qu’il y a
un problème !

Quel est son rôle ?

F.M. : Aujourd’hui, nous répondons à des
attaques multiples. Il existe des attaques
économiques, comme les pressions liées
à la publicité… Il existe aussi des attaques
politiques, comme lorsque Sarkozy souffle
le renvoi de Genestar, l’ancien patron de
Paris Match. Il y a une mainmise évidente.
Mais concrètement, la seule chose que
l’on peut opposer à ça, c’est une
« sanctuarisation » de l’indépendance des
rédactions. La loi doit reconnaître une existence juridique des Sociétés de
journalistes.
Nous revendiquons également un droit
de veto. Cela nous permettrait de refuser
un directeur de rédaction s’il ne respecte
pas la ligne du journal, ou si son projet
éditorial n’est pas bon. Aujourd’hui, il fait
ce qu’il veut.

En tant qu’observateur privilégié, quel
combat exemplaire de SDJ a pu vous
conforter dans votre mission ?

F.M. : Il y en a plusieurs. Le combat des
Échos est un combat exemplaire… Celui
du Monde l’est également. A la Tribune,
les journalistes ont négocié une vraie
charte avec Alain Weill, le nouveau
propriétaire, ce qui est exemplaire pour
bien des rédactions… Or ce n’était pas
simple ! Ce fut un vrai combat technique et
juridique. Weill a signé un accord
contraignant. Ce n’est pas forcément un
grand philanthrope… mais il a compris que
c’était nécessaire. Et d’autant plus dans
l’information économique.
Nous devons garantir au lecteur que
nous produisons une information de
qualité. Aujourd’hui, il n’y a pas de
garantie.

Avez-vous rencontré ce genre de
problèmes au Point ? Avez vous le
souvenir d’un conflit avec la famille
Pinault, qui possède votre journal ?

F.M. : Vous ne verrez jamais de conflit
avec la famille Pinault… Le conflit se joue
avec le directeur de la rédaction. En
réalité, c’est plus un problème
d’autocensure que de censure. Prenez
l’exemple des suicides chez Renault. Il
résume bien l’ambiance. Il y a eu très peu
d’enquêtes. Les journalistes n’ont pas
cherché à en savoir plus que ça… Il faut
surtout avoir en tête que Renault est l’un
des premiers annonceurs dans tous les
journaux…
Pour ma part, j’avais écrit un article sur
des insecticides. BASF [[BASF est un groupe allemand, comptant parmi les leaders de l’industrie chimique.]] a annulé un an de
publicité. Croyez moi, ce n’est pas rien…

Vous parlez souvent en termes
« guerriers ». Il est question de combats,
de rapports de force. Alors quel est
l’adversaire principal des SDJ ?

F.M. : A un moment c’était les syndicats.
Ils estimaient qu’on empiétait sur leur
travail. Aujourd’hui, nous avons quasiment
fait alliance avec eux. C’est vraiment que
la profession va mal.
Le problème, c’est que le pouvoir
politique croit que les journalistes doivent
être à la botte. Dans leur logique, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) est un système imparfait, alors ils vont atténuer ses fonctions, et c’est le président qui
décidera… Idem pour la direction de
France Télévision [[La réforme de l’audiovisuel a ôté au CSA le pouvoir de nommer le président de France Télévision. Cette charge revient à présent au pouvoir exécutif, autrement dit à Nicolas Sarkozy.]]. C’est un recul
extraordinaire. Je crois qu’au fond, c’est un
problème de société. La population n’a pas
forcément conscience que certaines
valeurs doivent être préservées.
Lorsqu’on observe l’histoire des médias,
on s’aperçoit que la lutte pour la liberté de
la presse a pu provoquer des révolutions.
Mais aujourd’hui, nous vivons dans une
société consumériste et égocentrique.
Cependant, je ne désespère pas.

Le Forum permanent des SDJ a fait
des propositions de loi pour garantir
l’indépendance de la presse. Avez-vous
eu un retour du côté du
gouvernement ?

F.M. : Non. Les États Généraux
débutaient juste après… Mais je ne dis pas
que sans ça, ils nous auraient répondu.
Pour ces gens, nos demandes paraissent
outrancières. Ils ne comprennent rien à la
vie dans une rédaction.

Que pensez-vous des États Généraux
de la presse ?

F.M. : Le problème de ces États
Généraux, c’est qu’ils ne se préoccupent
pas non plus de la qualité du produit.
Depuis 93, le journal la Croix publie un baromètre de
la confiance des lecteurs. Et depuis 93, ça
s’aggrave. La défiance s’accroît. S’ils ne
nous ont pas vraiment voulus aux États
Généraux, c’est qu’ils ne voulaient pas de
ce débat. Ils auraient dû financer un
sondage sur le sujet. Les lecteurs aussi
ont leur mot à dire…
Aux États Généraux, ils nous ont fait
passer un Quiz : « Citez un pays où le
pluralisme est meilleur qu’en France ». La
question était mal posée… Ils auraient dû
nous demander : « Y a-t-il d’autres pays qui
ressemblent à la France ? » J’aurais
répondu non. En France, la presse est
totalement dépendante du pouvoir.

Et le fait que ce débat soit orchestré
par le gouvernement…

F.M. : Effectivement, c’est la profession
qui aurait dû le faire. Si la profession
n’avait pas été si divisée entre la base et
le sommet, elle l’aurait fait. L’initiative n’est
pas mauvaise en soi, mais elle aurait été
efficace si elle avait mobilisé tous les
acteurs. Sur les cent quarante personnes
conviées, le Forum Permanent des SDJ ne disposait que de
deux strapontins…
En fait, ceux qui organisent les États
Généraux sont les mêmes personnes qui
ont construit ce système. Et ils restent
entre eux. Ils ne proposent aucune
autocritique. Ils vont gratter un peu
d’oxygène et d’argent sur le dos des
journalistes, mais pas pour des
changements de qualité… Néanmoins, je
pense que nous finirons bien par avoir des
échanges constructifs avec les éditeurs…
Je reste optimiste.