La fédération socialiste de l’Hérault dans la tourmente

Mise sous tutelle controversée et existence d’adhérents fantômes au sein d’une des fédérations les plus puissantes de France, la rupture avec le Frêchisme entraîne un chaos dans le camp de la gauche régionale. Tout cela à l’approche des élections cantonales.

Robert Navarro : « L’après-Frêche a surpris tout le monde »

Premier secrétaire de la fédération socialiste de l’Hérault de 1990 à 2010, Robert Navarro fait partie des 58 exclus du Parti Socialiste. Il a su profiter de la redistribution des cartes de la « Frêchie » en devenant premier vice-président du conseil régional du Languedoc-Roussillon. Directement concerné par la succession de Georges Frêche, il a accordé un entretien à Hautcourant dans lequel il évoque l’héritage du « Président », la fédération de l’Hérault ainsi que son avenir politique.

La question de la succession directe de Georges Frêche semble problématique. Existe-t-il un héritier naturel ? Robert Navarro donne son avis :

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La fédération socialiste de l’Hérault a été mise sous tutelle en septembre 2010. La gestion de l’ancien premier secrétaire est vivement critiquée par ses détracteurs. Robert Navarro est notamment soupçonné d’avoir falsifié le fichier des adhésions et d’avoir créé la XIe section, bras armé au service des Frêchistes. Il répond à ces accusations :

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Georges Frêche se plaçait au-dessus des partis politiques. En plus des votes de gauche, il avait réussi à capter un électorat traditionnellement de droite. Avec sa disparition, la gauche languedocienne est-elle en danger ? Robert Navarro répond et aborde la question de son avenir politique personnel :

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Grande Motte : les socialistes se réunissent autour du sport et de ses enjeux politiques.

Dans le cadre de la rénovation du Parti Socialiste, la fédération de l’Hérault a débattu sur la thématique du « Sport, tourisme et loisir », mercredi 27 Janvier dernier à la Grande Motte. Georges Frêche est resté au centre des discussions avec le développement des projets par la région.

Le débat s’est ouvert avec un clin d’oeil sur les prochaines élections : « Bonne campagne régionale et fêtons notre victoire le 21 mars » s’exclame Jacques Dugaret, chef de section de la Grande Motte face à un auditoire d’une quarantaine de personnes.

Patrick Vignal adjoint délégué à la cohésion sociale et à l’action territoriale de Montpellier, commence la table ronde sur une analyse sociologique du sport : « L’outil sport permet à la société d’évoluer. Les éducateurs spécialisés apportent une cohésion sociale dans les quartiers ». Il ne manque pas de souligner l’aspect touristique et économique en rappelant le succès du Fise [[Festival International des sports extrêmes
]] et le développement du sport chez les seniors (randonnée et cheval).

Sophie Boniface-Pascal déléguée au sport solidaire à Montpellier, évoque une mutation : « nous sommes passés du sport citoyen à la vocation en tant que telle ». Puis, elle met en avant la politique de la ville pour les jeunes : « nous avons développé le stage sportif « la tête et les jambes » qui permet aux enfants de faire du vélo au bord du Lez et leur apprendre le code de la route ». Le parti socialiste donne une vision sentimentaliste du sport en le caractérisant de solidaire et d’épanouissant pour les adolescents en difficulté. Patrick Vignal ne tarde pas à ajouter que le « sport est l’opium du peuple ».

Les deux dirigeants du Fise Hervé et Eric André-Benoit quant à eux, insistent sur l’aide des collectivités territoriales et particulièrement celle de la région. « Le Fise est une vitrine pour le Languedoc-Roussillon » constate Hervé. Ils voudraient organiser « d’ici deux ou trois ans, une coupe du monde de VTT partant du Mont-Aigoual ».

D’après Robert Navarro, sénateur de l’Hérault, le sport favorise le tourisme et le développement de nombreux emplois. Il n’hésite pas à critiquer au passage Nicolas Sarkozy : « Au lieu de faire des gesticulations sur TF1, il vaut mieux penser au pays qui est en faillite ». Nous retrouvons une fois de plus, l’affirmation des collectivités par rapport au gouvernement, ce qui fait la richesse de la décentralisation. Enfin, le sénateur parle à demi-mot de son projet de création d’un stand de Tir à Castrie avec Georges Frêche.

Le bilan de ce débat n’est pas aussi optimiste qu’il en a l’air. La formation d’une élite sportive ou encore le potentiel de la côte méditerranéenne n’ont pas été abordés. Ainsi, Patrick Vignal revient sur la privatisation des plages, ce qui selon lui, empêche le développement de l’événementiel sportif. Robert Navarro préfère étouffer la polémique en recentrant le débat. Une fois, la parole donnée au public, ce dernier réagit sur le champ : « Il existe un trop grand décalage entre le littoral et la ville. Il faut que les maires de la Grande-Motte, Palavas et Carnon communiquent afin que nos côtes deviennent un pôle européen de tourisme » s’exclame Laurent Pradeille chef de section de Mauguio. Tandis que Sébastien Denaja responsable de la section de Sète, fait un douloureux retour à la réalité nationale : « vous oubliez la réforme des collectivités territoriales avec la clause de compétences qui met en péril les financements croisés. Le sport et la culture seront les plus touchés ».

Au final, nous pouvons nous demander si ce débat portera ses fruits au sein de la rénovation du parti.

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