Beaucoup d’ennui, Peu de certitudes

L’équipe de France a été tenue en échec sur sa pelouse du stade de France face à l’Uruguay (0-0). Un match pauvre en enseignement qui n’a fait que conforter ceux qui doutaient de son utilité.

Une attaque muette.

Les plus optimistes diront que la France n’a pas encaissé de but ce soir. Mais la relative solidité défensive des bleus n’a pas suffit à masquer les carences d’une équipe en panne d’inspiration.
Offensive d’abord, avec un manque criant de créativité et d’automatisme, à l’image de Gourcuff ou Anelka, bien moins inspirés que dans leur club respectif. Même constat pour Thierry Henry transparent sur son côté gauche et Franck Ribéry particulièrement discret avant sa sortie sur blessure en seconde mi-temps. Incapables de se créer de véritables situations de but, les co-équipiers de Patrick Vieira s’en sont remis à des frappes lointaines et à la fraîcheur de Steve Savidan, seul joueur à tirer son épingle du jeu hier soir.

Les « papinades » de Savidan.

Rentré à la mi-temps, le néo-international s’est mis en valeur par sa percussion, sa mobilité et une implication loin d’être évidente chez certains cadres à quelques jours de la 5e journée de la Ligue des Champions. Deux « papinades » du joueur caennais allaient même sortir de la morosité ambiante un public du stade de France qui ne demandait qu’à s’enflammer. Une prestation qui ne nous empêche pas de douter du bien fondée de la sélection d’un attaquant qui n’a jamais connu de grand club et qui aura 32 ans en 2010.

La défense a « fait le boulot »

Concernant la défense, principal chantier du groupe France, difficile de tirer des conclusions tant la soirée a été calme pour Gallas et consorts. L’arrière-garde des bleus a fait le boulot, sans plus, à l’image d’un Lloris qui n’a pas eu l’occasion de se mettre en valeur. Un cran plus haut, Vieira a fait son retour sur la pointe des pieds, pas aidé par un Toulalan qui a multiplié les imprécisions.
Pas plus de certitudes donc, à l’issue d’un match finalement aussi inutile qu’ennuyeux.

Montpellier – Nîmes : L’accent qui déchante

30 octobre 2008. Nîmes, ville antique, carrefour des cultures occitanes et romaines. Au-delà des arènes et des batailles épiques, une réalité contemporaine. Au local des Gladiators, point de Maximus et de Spartacus, l’histoire se montre bien plus chimérique, mais vingt-trois montpelliérains venus mettre à sac la permanence des ultra nîmois. Armés de battes de base-ball, les héraultais blesseront trois nîmois dans cette joute si équitable. Les vingt-six héros d’un soir, se retrouveront en garde à vue quelques heures plus tard, et n’assisteront pas à l’escarmouche du lendemain.

31 octobre 2008. Jour de match à Montpellier. Ce soir, La Mosson ne vibrera pas que pour ses Pailladins. Montpellier accueille Nîmes, son émule gardois. Une rencontre sportive aux allures d’héraut, d’étendard sportif de la région. Deux villes séparées par quelques douzaines de kilomètres qui alimentent ce même goût de la confrontation, de l’antagonisme et de la différence, et pourtant deux villes qui partagent historiquement un même amour du football. De ce Montpellier 1990-1991 qui tutoyait les sommets européens, d’un Laurent Blanc formaté et d’un Carlos Valderrama capillaire à souhait, de ce Nîmes des « sixties », éternel deuxième derrière l’inoubliable Stade de Reims.

20h20. La Mosson accueille son premier derby depuis huit ans. Au cœur de la tribune « Etang de Thau », les fervents, les abonnés : la Butte. Des chants, des clameurs, des applaudissements. Le speaker pailladin barytonne une « mentalité sudiste ». Un tifo, une bannière aérienne de la Butte, se déploie dans toute la largeur de la tribune. Le bleu et le orange, couleurs de la ville et du club, s’immiscent dans le kop héraultais. Une phrase sur la toile, une provocation : « Ce soir à la Mosson rayonne l’unique blason de la région ». Dans la partie haute de la tribune, au sein de la « Petite Camargue », une douceur, un blason entouré de feuilles dorées. En face, tribune Corbières, les Gladiators nîmois tentent la riposte. Un tifo plus modeste dans l’esthétique comme dans la dialectique : « Range ton blason, seul le nôtre illumine la région. Des feuilles dorées pour une mentalité fanée ». L’âme de la Butte s’indigne et siffle. Les insultes fusent. Au milieu, un terrain de football. Les joueurs ne sont pas encore sur la pelouse.

20h30. Coup d’envoi du match. Les Pailladins en rouge, les Crocos gardois en blanc. D’entrée de jeu, une reprise de volée de Lacombe, feu follet montpelliérain, est détournée par Puydebois, gardien de la citadelle nîmoise (4e). Seule véritable action de la première mi-temps. Au cœur de la Butte, les supporters entonnent un « nîmois, nîmois, on t’encule ». En face, les « Gladiators » répliquent. Le ton est enjoué, lyrique, d’une prose à faire rougir Paul Valéry, le natif : « Montpellier, public de merde ». A l’est, sur le terrain, rien de nouveau.

Mi-temps. Score vierge à la pause. La température ne dépasse pas les cinq degrés celsius. Les spectateurs, impotents, transis par le froid, assistent tranquillement à cette rencontre apathique, discutent, parfois commentent, mais rarement s’emportent. Dans les travées, un homme habile, sûrement mandaté par le Loulou local, s’essaye au lancer de chouchous. Il ne manque que rarement son coup. Nuls doutes, le spectacle ce soir, se déroule en dehors du terrain.

21H30. Les joueurs des deux équipes rentrent sur la pelouse pour la seconde période. Le gardien nîmois vient se placer devant la Butte. Les sifflets enflent. Des torches sont allumées. Trois sont lancées sur le terrain. A quelques mètres du portier gardois. Les fumées toxiques s’émancipent. Le match peut reprendre.
A l’heure de jeu, Lacombe toujours lui, est lancé en profondeur et file seul au but, avant d’être bousculé par Sankharé. L’action est litigieuse et il semble y avoir faute, mais M. Duhamel, arbitre de circonstance habitué au plus niveau, en décide autrement. La Butte explose. Un supporter, à la voix fluette, mais avec cet accent du sud qui chante, déchante : « Oh, l’arbitre, tu ne vaux pas une merde ! ».

21H52. Action nîmoise. Malm déborde sur le côté droit avant de centrer au deuxième poteau pour Kébé qui se jette et ouvre la marque (65e). Stupeur à La Mosson. La lanterne rouge, rivale et voisin régional, vient créer la surprise sur les terres pailladines. Dans les tribunes, comme sur le terrain, la tension monte et les esprits s’échauffent. Les tacles glissent, les cartons s’inclinent. Pris par l’euphorie de la victoire, les Gladiators envoient dans leurs chants « Courbis en prison ».

22h08. Egalisation pailladine. Fana centre parfaitement au deuxième poteau et Lacombe, du haut de ses 1.64 mètre, reprend de la tête et ajuste magnifiquement Puydebois (81e). La Butte se lève et exulte. Les supporters s’enlacent et se congratulent. Les chants reprennent : « Allez hey, allez oh, allez Paillade allez, allez faut rien lâcher ! ». S’ensuit rapidement : « Nous sommes l’armée de Montpellier. Rien ne pourra nous arrêter. Les nîmois, c’est des pédés ».

22h22. Fin du match. Le score reste de parité. Sifflets du public. Jamais un match nul n’aura aussi bien porté son nom.

14 avril 1996. Retour à Nîmes, Stade des Costières. Demi-finale de Coupe de France. Nîmes Olympique, alors en National 1, et délaissé dans les méandres du football sans panache, bâtit une nouvelle épopée qui captive les étoiles. Le nîmois Christian Pérez lâche ces mots, après la victoire 1-0 de ses coéquipiers sur le Montpellier Herault SC : « J’ai attendu trente-deux ans pour pleurer pour un match de foot. Ce soir, c’est fou, ils m’ont fait chialer ! ». Pourtant, en cette soirée illustre, les insultes jaillissent et piquent. Des banderoles virevoltent sans pudeur ni valeurs : « Nicollin ne ramasse que la merde. Montpellier en est la preuve », « Nîmes, la honte du Sud ». Mais à l’époque, le terrain, le football, celui qui passionne et soulève, avait endigué la honte, le déshonneur de l’autre football, celui qui abaisse et discrédite sans concessions la beauté de ce sport.

Les rats quittent le navire du PSG

D’aucun puisse en douter, le club du Paris Saint-Germain n’est pas un club comme les autres. Dès sa prise de fonction début juin, le nouveau président du club, Charles Villeneuve, était bien décidé à bâtir véritablement une équipe d’anciens combattants : Vieira (32 ans), Giuly (32), Makelele (35), Thuram (36), ou encore Wiltord (34) étaient sur les tablettes. Malheureusement, le co-fondateur de l’irrévérencieuse émission de TF1, « le Droit de Savoir », a sans doute oublié de consulter le manuel du « parfait négociateur ». Retour sur une pré-saison 2008/2009 aussi chaotique que l’exercice précédent.

Lundi 30 juin. Reprise de l’entraînement du PSG au Camp des Loges et déjà plusieurs banderoles assassines, chères aux supporters parisiens, accueillent les joueurs et pour l’heure, la seule recrue Guillaume Hoarau. Cette fois, les ch’tis sont épargnés. C’est le propriétaire du club qui est visé. « Colony, un grand PSG ou dégagez ! » ou « abonnements exorbitants, recrutement inexistants : vous nous prenez pour des cons ! » Le ton est donné. Paul Le Guen, entraîneur confirmé dans ses Charles Villeneuve prend sa retraite... au PSG!fonctions et coutumier du fait, reste stoïque à la vue des messages. « Je ne les découvre pas, je sais qu’il y a beaucoup d’attentes, mais pour évoquer notre ambition, nos objectifs, on va attendre de voir le recrutement». Visiblement, cette année l’ambition parisienne suivra le modèle « Guy Roux » : l’important, c’est d’obtenir les 45 points nécessaires au maintien.

Un recrutement qui patauge

Le Rennais Jimmy Briand ou le Manceau Stéphane Sessegnon sont toujours espérés mais aucun transfert n’est conclu. Mercredi, Paris a indiqué vouloir poursuivre les négociations sur Briand mais le président breton assure que les discutions sont closes entre les deux clubs sur ce dossier avant d’ajouter que « la proposition financière du PSG est très inférieure à la valeur du joueur ».
Le Guen a également fait du recrutement du milieu de terrain lyonnais Mathieu Bodmer une priorité. Le club parisien à fait une offre de 8,5 millions d’euros mais J.M. Aulas ne semble pas vouloir se séparer de l’ex-Lillois acheté voici un an.
Quand à Claude Makelele, Le Guen l’a « rencontré comme l’an dernier et lui a redit son envie de l’avoir dans son effectif », mais là aussi, ça semble coincer. « On espère pouvoir compléter notre effectif le mieux et le plus rapidement possible, mais il y a des éléments que je ne maîtrise pas, je ne suis pas financier. L’idéal, c’est tout de suite, mais je sais comment ça se passe, c’est comme ça tous les ans ». Apparemment, le sort s’acharne contre la capitale.Paul Le Guen a été reconduit dans ses fonctions d'entraîneur

Entre mise à pied et rappel à l’ordre

La préparation du PSG à des allures de cour d’école. Mercredi, la direction parisienne a décidé de mettre à pied Didier Digard et Amara Diane, à titre conservatoire (et non disciplinaire qui aurait suspendu leur salaire), tandis que Souza a été rappelé à l’ordre.
Digard, qui trouvait que son transfert vers Middlesbrough n’allait pas assez vite, s’était lâché dans L’Equipe : « je suis agacé, ça dure depuis trop longtemps, personne n’ose prendre de décisions, ce sont des incompétents au PSG, j’hallucine, ce club marche sur la tête et je ne veux plus y rester ».
De son coté, Diane a engagé un bras de fer avec les dirigeants pour quitter Paris dans les plus bref délais. Le club qatari d’Al Rayyan a approché le joueur mais le PSG n’entend pas le « brader », dixit Alain Roche, responsable du recrutement. L’attaquant ivoirien avait, lui, dénoncé dans Le Parisien « les choses bizarres » qui selon lui, ont lieu au sein du club : « c’est n’importe quoi. En six mois, ma valeur aurait doublé. »
Enfin, concernant l’absence à l’entraînement de Souza, le club a décidé d’un simple rappel à l’ordre après les explications et les excuses présentées par le joueur brésilien.

Le cas Thuram

Tout juste sorti d’une saison où il a copieusement ciré le banc du FC Barcelone, assorti d’un Euro calamiteux, Lilian Thuram et ses 36 ans bien tassés étaient la cible numéro une des recruteurs parisiens décidément en manque d’inspiration. Vendredi dernier, celui-ci annonce qu’une « malformation cardiaque » détectée lors de la visite médicale traditionnelle l’empêchait de s’engager comme prévu au PSG. D’après le docteur Paclet, le médecin des Bleus, il n’y a pas eu « ni d’électrocardiogramme ni d’échographie » avant l’Euro, seule à même de détecter l’hypertrophie cardiaque dont souffre le joueur. A 36 ans, l'homme le plus capé des des bleus va vraisemblablement mettre un terme à sa carrièreEt de se retrancher derrière le secret médical lorsqu’on lui demande si l’encadrement médical des Bleus était au courant.
Platini, le président de la FIFA, à déclaré que la détection tardive du problème cardiaque de Thuram est « grave et surprenant », avant d’ironiser « Si toutes les équipes où il est passé avant ne l’ont pas détectée, c’est peut-être que le club qui veut l’engager aujourd’hui a changé d’avis et a finalement dit ça ».

Toujours est-il que pour le moment, le Paris Saint-Germain ne compte qu’une seule recrue contre une multitude de joueurs sur le départ ou qui souhaitent fuir la capitale. Si rien ne bouge, cette année encore, les banderoles risquent de pleuvoir.

Le verdict de Raymond la science

Raymond Domenech en avait gros sur le cœur au moment de présenter sa liste des 23 pour l’Euro . Même s’il clamait, à qui voulait bien l’entendre, qu’il avait sa liste en tête avant le match contre l’Equateur. La plus grosse surprise vient de la présence du stéphanois Bafé Gomis, auteur de deux buts au meilleur des moments.

Raymond Domenech a révélé ses 23 pour l’Euro . Les amoureux du foot peuvent respirer, Micka Landreau restera bel et bien à la maison. Auteur d’une saison cataclysmique, le portier parisien voit Steve Mandanda, le meilleur portier de Ligue 1, lui griller la politesse. Pour l’ancien Nantais, la déception doit être énorme tant Raymond la science n’a cessé d’insister sur la nécessité de respecter la hiérarchie, pour ce poste si particulier. Mais, Raymond a fait volte face. La France va quand même à l’Euro pour le gagner, pas pour promener le boulet du PSG.
Si justice a été rendue dans les cages, l’absence de Philippe Mexès reste incompréhensible. Reconnu comme l’un des meilleurs défenseurs du Calcio, le Romain doit légitimement faire la gueule. Voir Jean-Alain Boumsong partir en Suisse à sa place a de quoi laisser perplexe. C’est un euphémisme. Remplaçant à Lyon, après avoir joué les bouche-trous à la Juve, « Boum » réalise le hold-up parfait. Un peu comme François Clerc l’avait déjà fait en prenant la place de Bakary Sagna, meilleur latéral droit de Premier League. À croire qu’il vaut mieux être remplaçant à Lyon que titulaire dans n’importe quel club…

La panthère est dans la place

Au milieu de terrain, pas de surprise particulière. Même si Hatem Ben Arfa, pourtant l’un des rares gauchers du groupe, ne sera pas du voyage. Pétri de talent, le prodige lyonnais paye un certain manque de rigueur tactique. Raymond a tranché et lui a préféré Samir Nasri, le futur ex-meneur de l’OM, plus mature. Si le sélectionneur reconduit son système actuel pendant l’Euro, il faudra donc faire avec Florent Malouda. Ribéry a intérêt à se démultiplier et de ne pas se claquer (c’est un coup à se taper Govou à droite et Malouda à gauche. Ça fout les jetons).Bafé Gomis, invité surprise
En attaque, la présence de Bafé Gomis, 22 ans, crée la sensation. La « panthère » pousse Cissé vers la sortie. Ce dernier manquera donc une nouvelle phase finale d’une compétition internationale (suspendu en 2004, blessé en 2006 et évincé au dernier moment en 2008). Après Ribéry en 2006, Gomis, double buteur face à l’Equateur, apparaît comme le pari de Domenech. Puissant, rapide et technique, « Baby Drogba » a l’avantage d’élargir la palette de Raymond.
Une liste avec quelques surprises, quelques injustices, mais surtout où le pire a été évité. Landreau, fallait quand même pas déconner.

Le Making Of de l’Euro 2008

Le football ne se joue pas uniquement sur les pelouses. L’organisation d’une compétition majeure se prépare des mois à l’avance et le marketing y tient une place de choix. En attendant le 7 juin et le coup d’envoi de la treizième édition du Championnat d’Europe de football conjointement organisé par l’Autriche et la Suisse, Hautcourant vous propose un aperçu des coulisses de cette compétition.

A l’heure du développement durable et de l’économie d’énergie, le sport spectacle n’en a que faire. Rien que pour la ville de Vienne, le coût énergétique sera de 4 millions de Gw/h pour les trois semaines de l’Euro, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 2500 habitants. Ceci pour alimenter la débauche de projecteurs et d’écrans géants au stade et dans les zones publiques de visionnage.
Toujours à Vienne, les moyens pour la sécurité sont avant-gardistes. Pour mesurer le flux de visiteurs dans les endroits où seront retransmis les matchs en centre-ville, le public sera compté par un système laser. Dès que 50 000 des 75 000 places seront occupées, des solutions alternatives seront indiquées aux supporters par haut-parleurs. En cas d’urgence, l’espace de 100 000 m² pourra être évacué en moins de 11 minutes. La Grèce, championne d'Europe en titre avait éliminé la France en quart de finale à l'Euro 2004

Le Guy Roux autrichien

Le sélectionneur autrichien, Josef Hickersberger, aime à s’adonner à la lecture mais ne supporte pas les jeux de cartes. Les joueurs de l’équipe nationale autrichienne qui seront pris après minuit en train de jouer aux cartes pourront faire leurs valises, a-t-il annoncé sans rire. En revanche, les insomniaques qui liront jusqu’au bout de la nuit bénéficieront de sa clémence. Atem Ben Arfa, l’attaquant lyonnais, vient d’avouer récemment sa passion pour Nietzche s’entendrait bien avec l’entraineur autrichien. M. Hickersberger plus intransigeant que Guy Roux ? Si ce dernier tolérait les parties de poker nocturnes lorsqu’il dirigeait Auxerre, il allait cependant chercher ses joueurs jusqu’en boite de nuit pour les ramener de force au centre d’entraînement.

La Suisse aura deux équipes

Salué par le pape Benoît XVI lors d’une récente audience générale à Rome, le dirigeant d’extrême-droite autrichien Jörg Haider a invité dans sa région de Carinthie l’équipe de foot des Gardes suisses pendant l’euro. « Ainsi, le Vatican prendra part pour la première fois à un Euro, au moins indirectement ». Ils ne pourront pas gagner la coupe mais ils ont d’ores et déjà gagné le prix de la tenue la plus flashy.

« Chérie ! Va me chercher une bière ! »

Le foot, la bière et les violences conjugales vont-ils de paire ? C’est en tout cas ce que semblent penser les associations suisses de défense des femmes qui s’attendent à une recrudescence des violences domestiques durant l’Euro. Selon l’association de défense Frauenhaus Zurich, stress et alcool auraient un effet particulièrement négatif, et elle compte diffuser des tracts devant les stades et les zones publiques de visionnage. La police n’a néanmoins pas prévu de dispositif spécifique. Le foot déjà largement entaché par la violence et le racisme dans les stades, doit également gérer les « hooligans de canapé ».

Pato, itinéraire d’un surdoué

Le Milan AC peut s’enorgueillir d’avoir recruté la nouvelle attraction du football mondial. De nombreux observateurs considèrent Alexandre Rodrigues da Silva dit « Pato » comme le dernier joyau brésilien. Tout juste âgé 18 ans, le nouvel attaquant rossoneri connaît une ascension fulgurante.

Né à Pato Branco, le 2 décembre 1989, Pato (canard en portugais), à l’instar de beaucoup de ses compatriotes auriverde, commence par le futsal, dès l’âge de 3 ans. Son talent dépasse rapidement les frontières de l’état de Parana et, à 11 ans, la famille du jeune prodige le laisse rallier le centre de formation de l’Internacional SC, l’un des plus renommés du pays. La légende Pato est en marche. Entre 2001 et 2007, Pato gravit tous les échelons au sein du club de Porto Alegre, des équipes de jeunes à l’équipe fanion, battant tous les records de précocité. La coupe Sendai 2006, organisée au Japon, le révèle au plus haut niveau international chez les jeunes. Bien que benjamin de la Pato_Alexandre.jpgcompétition, il marque le tournoi de son sceau sous les couleurs brésiliennes. Auteur d’un triplé, pour l’entrée en lice de la Seleção contre le Japon, puis de l’unique but du match contre la France, il offre ainsi le titre à son équipe la veille de son dix-septième anniversaire.

« C’est un phénomène »

Cette même année, il fait sa première apparition en équipe première face à Palmeiras à l’occasion de l’avant-dernière journée du championnat Brasileiro 2006. Son club a longtemps pris soin de camoufler sa perle aux médias, interdisant même à ses coéquipiers d’ébruiter son talent, le temps de voir à la hausse sa clause de libération. Ce jour-là, il crève l’écran. Sur son premier ballon, il marque le premier but de sa carrière chez les seniors puis délivre deux passes décisives. Fernando Carvalho, le président de l’Internacional ne tarit pas d’éloge sur le garçon : « C’est un phénomène, il a un bel avenir devant lui. » Pato ne tarde pas à illustrer ces propos. Lors de la coupe du monde des clubs, il ne cesse d’impressionner. Il donne le tournis à des joueurs comme Carles Puyol, le défenseur de Barcelone. Mieux en demi-finale face à Al-Ahly, il se paye le luxe d’effacer le roi Pelé des statistiques en devenant le plus jeune buteur d’une compétition organisée par la FIFA, à 17 ans et 102 jours. Son illustre aîné avait lui marqué contre le Pays de Galles à 17 ans et 239 jours. L’Internacional remporte la compétition aux dépens du club catalan et Pato explose définitivement aux yeux du monde.images-2.jpg
Doté d’un bon jeu de tête, habile des deux pieds et excellent dribbleur, l’adolescent attise la convoitise des plus prestigieux clubs du vieux continent tels que le Real Madrid, Chelsea ou encore l’Inter de Milan. Mais, finalement, c’est le rival honni de l’Inter, le grand Milan AC qui s’adjuge les services de la pépite, le 2 août 2007, pour la somme de 22 millions d’euros, du jamais vu pour un joueur de 17 ans. La présence de Ronaldo, son idole, ainsi que celles de ses compatriotes Cafu, Dida et Kaka dans les rangs milanais pesa lourdement dans la décision du Brésilien.
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Appelé en sélection brésilienne

Encore mineur, Pato doit attendre jusqu’au mois de janvier pour faire sa première apparition officielle sous son nouveau maillot, floqué du numéro 7. Qu’importe, il profite d’un match amical contre le Dynamo Kiev pour se mettre en valeur (un but et deux passes décisives). Abel Braga, son ancien entraîneur à l’Internacional ne doute pas une seconde de la réussite de son protégé au plus haut niveau : « Si vous avez la patience d’attendre 2 ans, alors vous détenez une perle. » Il n’aura pas fallu si longtemps à Pato pour déclencher une véritable « Patomania ». Le 13 janvier 2008, à domicile face à Naples, il marque son premier but en championnat d’Italie tout en faisant un grand match pour sa première titularisation. Après la superbe prestation de son attaquant, l’entraîneur du Milan Carlo Ancelotti se rajoute à la longue liste des fans du joueur : « C’est un garçon très mature pour son âge, il a la tête froide. Il a vécu ses débuts avec une extrême tranquillité. Il a montré tout ce qu´il savait faire, sa vélocité, sa coordination et sa rapidité à frapper. » Toute l’Italie est sous le charme. Claudio Ranieri, l’entraîneur de la Juventus pousse le compliment jusqu’à son paroxysme : « Il y a quelques extraterrestres dans le football et après ce que j’ai vu hier soir à San Siro, Pato fait partie d’eux. Il a joué comme un joueur de 30 ans, avec de la personnalité. »
Ses exploits poussent même Carlos Dunga, le sélectionneur de la Seleção à retenir le prodige en équipe nationale pour affronter l’Irlande en match amical, le 6 février à Dublin. Tout porte à croire que Pato sera l’un des fers de lance de l’équipe brésilienne lors des prochains jeux olympiques de Pékin. La trajectoire de l’enfant de Pato Branco semble incontrôlable. Mais, à seulement 18 ans, Pato a encore beaucoup à montrer au plus haut niveau pour prouver qu’il se pose définitivement en héritier de ses partenaires Ronaldo et Kaka.