Touchés mais pas coulés dans le Golfe de Gascogne

Quelles sont les probabilités pour que deux sous-marins nucléaires ultra-perfectionnés se rentrent tout simplement dedans dans les eaux profondes du Golfe de Gascogne? Très faibles sans aucun doute. Mais c’est ce qui est arrivé dans la nuit du 3 au 4 février 2009 entre Le Triomphant et le HMS-Vanguard, un bâtiment britannique. A l’horizon, pas de constat à l’amiable mais une marée de questions…

Gloire et Déboires de la marine française. Cette semaine, c’est la collision entre deux sous marin nucléaires français et britannique qui nous a bien fait marrer. Révélé le 16 février, l’Express n’hésite pas à pointer du doigt « le lourd silence qui a entouré pendant deux longues semaines cet événement survenu dans le golfe de Gascogne, dans la nuit du 3 au 4 février ».

Lourd silence ou plutôt beau foutage de gueule ? En effet, France Info rappelle que « le ministère de la Défense français expliquait que Le Triomphant avait heurté un « objet immergé » alors qu’il était en plongée, mais qu’il avait pu regagner la base de l’Ile-Longue (Finistère) par ses propres moyens ». Par objet immergé, le ministère sous entendait alors un container qui, par on ne sait quel hasard, ce serait retrouvé à flotter dans l’océan atlantique. C’est vrai que c’est bien connu, l’océan est une grande poubelle : on y trouve n’importe quoi, y compris des containers en profondeurs…

Bref, soucieux de balayé l’accusation de « flagrant délit de mensonge » dont parle le Point, « Hervé Morin a démenti, mardi, toute tentative de dissimulation ». Et c’est là que le ministre de la défense dévoile sur Canal Plus les rouages complexes de la diplomatie étrangère : Suite à l’annonce de la marine française faisant état d’un choc avec un objet immergé, « les Britanniques (…) nous ont dit, ah dites-donc nous aussi on a un problème ». Et voilà comment fonctionne la communication internationale…

Théorie du chaos, crevette et espace tridimensionnel

Que le citoyen français se rassure. L’incident du Golfe de Gascogne n’est pas dû à un déficit de technologies mais à un perfectionnement de celles-ci. Ouf, on est sauvé ! Explication d’Hervé Morin : « Ces sous-marins sont indétectables, ils font moins de bruit qu’une crevette et ne peuvent pas émettre, parce que s’ils émettent, ils deviennent détectables ». Elémentaire mon cher Watson… Le Guardian préfère ironiser devant le loufoque de la situation : « La bonne nouvelle, c’est que nous tenons la preuve que la présence des sous-marins nucléaires britanniques est presque indétectable. La mauvaise, c’est que le HMS Vanguard l’était sans doute un peu trop ». Le Canard Enchainé lui, relativise : « Ca aurait pu être pire. Imaginez le ridicule si on avait heurté le Clemenceau ». Pragmatique, le Daily Mail insiste sur le caractère exceptionnel de cette collision: «seuls les sous-marins britanniques, américains et français sont indétectables à ce point. Et comme la marine française n’a généralement jamais deux appareils de ce type en patrouille en même temps… c’est une incroyable malchance pour la marine britannique d’être tombée sur le seul vaisseau du monde qu’elle est incapable de détecter et dont elle ne sait rien»!

Mais quelle est la probabilité pour que deux sous-marins se retrouvent au même endroit, au même moment, dans l’espace immense qu’est un océan, en trois dimensions, et sans réglementation de circulation qui plus est ? Jean-Dominique Merchet, journaliste à Libération, nous éclaire de sa lanterne : « Il y a une chance sur quelques millions qu’un tel accident se produise. Sauf si on nous ment -ce que je ne crois pas- cela s’est produit. La semaine dernière deux satellites se sont percutés à 800 km/heure au dessus de nos têtes. Cela dit, il se peut que les sous-marins empruntaient une route que les sous-mariniers connaissent bien, dans des couches d’eau où ils sont plus discrets».

De toute façon, c’est surement la faute aux anglais. S’ils ne voguaient pas à gauche, ça ne serait jamais arrivé…

Ni Dieu, ni Messi

Hier soir jeudi 12 février, l’Argentine a «humilié» l’équipe de France (2-0) dans un stade vélodrome qui a fini par siffler les bleus…et ovationner les hommes de Maradona.

«Il est où ? Il est où ?». Il est 20h45 à l’horloge du stade Vélodrome quand joueurs et staffs techniques des deux équipes rentrent sur la pelouse. Les spectateurs ont les yeux rivés sur la bande de pelouse qui mène aux bancs de touche. A la recherche de l’idole. «Il est là ! Il est là ! Il passe derrière le drapeau argentin». Mission accomplie, on a trouvé Diego Maradona. Une fois la première curiosité de la soirée satisfaite et la Marseillaise chantée à tue-tête, les équipes se mettent en place pour donner lieu à un deuxième moment d’excitation. «Génial, Messi va jouer la première mi-temps de notre côté» se réjouit un gamin, un bonnet de l’OM enfoncé jusqu’au yeux. Il est 21h, le match peut commencer.

La première demi-heure est aussi ennuyante que le froid est glacial. Le public entame un «qui saute pas n’est pas marseillais» pour se réchauffer. Pas vraiment de circonstances certes, mais difficile d’encourager des bleus totalement amorphes. Les argentins se montrent supérieurs tactiquement et surtout techniquement. Sans forcer. 21h40 : Gutierrez ouvre le score. Les supporters argentins explosent, les français désespèrent. La seconde mi-temps tourne à la leçon de football. Messi et Agüero, attaquants de poche, donnent l’impression de jouer contre des moins de 18. Abidal est à la rue, Ribéry transparent, Gourcuff à bout de souffle. Domenech sort Anelka pour Benzema qui rentre sous la bronca du Vélodrome. Ce sera l’unique changement effectué par le sélectionneur des bleus qui n’a apparemment toujours pas compris à quoi servent les matchs amicaux. Maradona fait, quant à lui, rentrer Tevez qui joue les déménageurs aussitôt entré en jeu. Son premier ballon touché, il donne la balle à Messi qui se charge du reste. 82ème minute : 2-0.

«C’est l’humiliation» lance un supporter français. Les «olés» du public français accompagnent désormais chaque passe des joueurs argentins. Ils baladent des bleus qui ne courent même plus. Les premiers «Domenech démission» se font entendre. Difficile pourtant d’imputer une défaite à un entraîneur quand tous ses joueurs, à l’exception peut-être de Diarra, ont été mauvais. Et Domenech n’a ni l’aura de Maradona, ni le talent de Messi dans son effectif. Mais le contraste entre les deux formations était tel hier soir, au niveau de l’engagement comme de la maîtrise technique, que le besoin de donner un nouveau souffle à l’équipe de France relève aujourd’hui de l’évidence.

De plus en plus de pauvres glanent pour se nourrir

Un nombre croissant d’individus ont recours au glanage pour se nourrir. Faire les fins de marché ou récupérer des produits dans les poubelles de grandes surfaces deviennent des comportements de plus en plus répandus en France. Un rapport rendu public le 9 janvier 2009 se penche sur le profil de ces glaneurs. Conséquence de l’appauvrissement de la société, le glanage donne une image de soi douloureuse mais moins négative qu’il n’y paraît.

Autrefois cantonné aux campagnes, le glanage s’étend désormais aux villes. Les glaneurs récupèrent leur nourriture non plus parmi les restes de récoltes dans les champs, mais à la fin des marchés, dans les poubelles ou dans les containers des grandes surfaces. Dans le rapport remis le 9 janvier 2009 au Haut Commissariat aux Solidarités Actives contre la Pauvreté, des chercheurs du Centre d’Etude et de Recherche sur la Philanthropie (CerPhi) se sont penchés sur ce phénomène qui prend de l’ampleur.

Le glanage, une activité contraignante

Réalisée en octobre 2008, cette étude révèle le profil des glaneurs. Sur la quarantaine de personnes rencontrées à Paris, Dijon et Amiens, la majorité a entre 26 et 50 ans. Près du tiers ne perçoit aucun revenu fixe. Les travailleurs pauvres ou bénéficiaires des minima sociaux constituent le reste de l’échantillon.

La plupart des individus possède un logement, condition essentielle pour la pratique du glanage. Rarement consommés sur place, les produits récupérés sont souvent triés, lavés puis cuisinés au domicile. Autre contrainte : avoir du temps. Connaître les lieux et les horaires, se déplacer puis préparer les aliments, autant d’activités coûteuses en temps et énergie. En témoigne cette femme de 44 ans, à Paris : « Maintenant que je suis un peu plus âgée et que je suis fatiguée, j’essaye d’y aller quand il fait beau parce que ça reste pénible quand même, que je ne revienne pas en me disant, qu’est ce qu’il faut pas faire pour avoir trois légumes ». Difficile aussi pour les mères célibataires qui occupent un emploi, de dégager un créneau dans la journée.

Un stigmate de la pauvreté

Chômage, petite retraite, bourse d’étude insuffisante, coût de la vie de plus en plus onéreux, les problèmes d’argent sont pour quasiment tous à l’origine de la pratique du glanage. « Avant mon mari travaillait, maintenant il est au chômage, c’est pour cela que je ramasse à la fin du marché », raconte cette parisienne de 48 ans. Au-delà des discours « antigaspillage » et « décroissance » que tiennent certains jeunes, beaucoup avouent avoir commencé à glaner pour des raisons budgétaires.

Vivre avec peu et sous le poids du regard des autres. Cette pratique est vécue comme stigmatisante si ce n’est humiliante, pour les personnes âgées et nombre des 26-50 ans. Surtout quand il s’agit de faire les poubelles. Ils préfèrent l’effectuer anonymement, loin du domicile et en toute hâte. Néanmoins, les SDF et certains jeunes assument voire revendiquent le glanage comme un moyen d’optimiser les restes dans un contexte où la débrouille reste la règle.

Rester autonome, garder une image de soi moins négative

Même si le glanage renvoie une image dépréciée à ceux qui la pratiquent, elle apparaît comme positive comparée à celle de l’aide alimentaire gratuite, source d’approvisionnement qu’ils désertent souvent.

Contrairement à cette dernière, le glanage permet de recouvrer une certaine autonomie, facteur d’estime de soi. A 21 ans, cet homme habitant Amiens déclare ainsi préférer les poubelles, « parce que je vais chercher moi-même à manger, je fais ce que je veux comme j’ai envie, j’ai personne qui dose ce que je dois prendre, j’ai personne derrière pour dire prends ci, prends ça, je choisis ». Faire appel à l’aide alimentaire renvoie au contraire à « un schéma de dépendance infantile », selon les chercheurs. Le bénéficiaire se voit distribuer une nourriture imposée en quantité et variété, par des individus extérieurs vus comme « tout puissants ».

En outre, la qualité des produits distribués est souvent décriée :
« C’est pour le minimum vital. C’est le bas de gamme, ça permet d’avoir quelque chose dans l’estomac, mais tu aimes bien avoir aussi autre chose, tu aimes bien la variété, c’est pas parce que tu es dehors, au contraire », déclare cette femme de 33 ans à Paris. La nourriture glanée décrite comme composée de fruits et légumes, plats variés est souvent positivée. Elle devient même une source de plaisir. Par ailleurs, les repas proposés ne prennent pas en compte les habitudes et préférences alimentaires de chacun, ce qui revient symboliquement à nier une partie de leur individualité.

Les glaneurs échappent ainsi à l’image désastreuse que leur renvoient les bénéficiaires de l’aide alimentaire. Pour preuve, ce jeune homme d’Amiens tenant à se démarquer de ces derniers : « J’y suis déjà allé, mais pour moi, c’est des gens qui ne savent pas se démerder, qui sont assistés, qui veulent que tout leur tombe tout cru dans la main ».

Même si glanage et aide alimentaire peuvent se combiner sous l’effet de l’appauvrissement de la société, une nouvelle façon de penser cette dernière devient nécessaire. En effet, les sources d’approvisionnement des glaneurs se raréfiant (afflux de nouveaux pauvres et médiatisation), le recours à l’aide alimentaire gratuite en sera probablement accru.

De plus en plus de pauvres glanent pour se nourrir

Un nombre croissant d’individus ont recours au glanage pour se nourrir. Faire les fins de marché ou récupérer des produits dans les poubelles de grandes surfaces deviennent des comportements de plus en plus répandus en France. Un rapport rendu public le 9 janvier 2009 se penche sur le profil de ces glaneurs. Conséquence de l’appauvrissement de la société, le glanage donne une image de soi douloureuse mais moins négative qu’il n’y paraît.

Autrefois cantonné aux campagnes, le glanage s’étend désormais aux villes. Les glaneurs récupèrent leur nourriture non plus parmi les restes de récoltes dans les champs, mais à la fin des marchés, dans les poubelles ou dans les containers des grandes surfaces. Dans le rapport remis le 9 janvier 2009 au Haut Commissariat aux Solidarités Actives contre la Pauvreté, des chercheurs du Centre d’Etude et de Recherche sur la Philanthropie (CerPhi) se sont penchés sur ce phénomène qui prend de l’ampleur.

Le glanage, une activité contraignante

Réalisée en octobre 2008, cette étude révèle le profil des glaneurs. Sur la quarantaine de personnes rencontrées à Paris, Dijon et Amiens, la majorité a entre 26 et 50 ans. Près du tiers ne perçoit aucun revenu fixe. Les travailleurs pauvres ou bénéficiaires des minima sociaux constituent le reste de l’échantillon.

La plupart des individus possède un logement, condition essentielle pour la pratique du glanage. Rarement consommés sur place, les produits récupérés sont souvent triés, lavés puis cuisinés au domicile. Autre contrainte : avoir du temps. Connaître les lieux et les horaires, se déplacer puis préparer les aliments, autant d’activités coûteuses en temps et énergie. En témoigne cette femme de 44 ans, à Paris : « Maintenant que je suis un peu plus âgée et que je suis fatiguée, j’essaye d’y aller quand il fait beau parce que ça reste pénible quand même, que je ne revienne pas en me disant, qu’est ce qu’il faut pas faire pour avoir trois légumes ». Difficile aussi pour les mères célibataires qui occupent un emploi, de dégager un créneau dans la journée.

Un stigmate de la pauvreté

Chômage, petite retraite, bourse d’étude insuffisante, coût de la vie de plus en plus onéreux, les problèmes d’argent sont pour quasiment tous à l’origine de la pratique du glanage. « Avant mon mari travaillait, maintenant il est au chômage, c’est pour cela que je ramasse à la fin du marché », raconte cette parisienne de 48 ans. Au-delà des discours « antigaspillage » et « décroissance » que tiennent certains jeunes, beaucoup avouent avoir commencé à glaner pour des raisons budgétaires.

Vivre avec peu et sous le poids du regard des autres. Cette pratique est vécue comme stigmatisante si ce n’est humiliante, pour les personnes âgées et nombre des 26-50 ans. Surtout quand il s’agit de faire les poubelles. Ils préfèrent l’effectuer anonymement, loin du domicile et en toute hâte. Néanmoins, les SDF et certains jeunes assument voire revendiquent le glanage comme un moyen d’optimiser les restes dans un contexte où la débrouille reste la règle.

Rester autonome, garder une image de soi moins négative

Même si le glanage renvoie une image dépréciée à ceux qui la pratiquent, elle apparaît comme positive comparée à celle de l’aide alimentaire gratuite, source d’approvisionnement qu’ils désertent souvent.

Contrairement à cette dernière, le glanage permet de recouvrer une certaine autonomie, facteur d’estime de soi. A 21 ans, cet homme habitant Amiens déclare ainsi préférer les poubelles, « parce que je vais chercher moi-même à manger, je fais ce que je veux comme j’ai envie, j’ai personne qui dose ce que je dois prendre, j’ai personne derrière pour dire prends ci, prends ça, je choisis ». Faire appel à l’aide alimentaire renvoie au contraire à « un schéma de dépendance infantile », selon les chercheurs. Le bénéficiaire se voit distribuer une nourriture imposée en quantité et variété, par des individus extérieurs vus comme « tout puissants ».

En outre, la qualité des produits distribués est souvent décriée :
« C’est pour le minimum vital. C’est le bas de gamme, ça permet d’avoir quelque chose dans l’estomac, mais tu aimes bien avoir aussi autre chose, tu aimes bien la variété, c’est pas parce que tu es dehors, au contraire », déclare cette femme de 33 ans à Paris. La nourriture glanée décrite comme composée de fruits et légumes, plats variés est souvent positivée. Elle devient même une source de plaisir. Par ailleurs, les repas proposés ne prennent pas en compte les habitudes et préférences alimentaires de chacun, ce qui revient symboliquement à nier une partie de leur individualité.

Les glaneurs échappent ainsi à l’image désastreuse que leur renvoient les bénéficiaires de l’aide alimentaire. Pour preuve, ce jeune homme d’Amiens tenant à se démarquer de ces derniers : « J’y suis déjà allé, mais pour moi, c’est des gens qui ne savent pas se démerder, qui sont assistés, qui veulent que tout leur tombe tout cru dans la main ».

Même si glanage et aide alimentaire peuvent se combiner sous l’effet de l’appauvrissement de la société, une nouvelle façon de penser cette dernière devient nécessaire. En effet, les sources d’approvisionnement des glaneurs se raréfiant (afflux de nouveaux pauvres et médiatisation), le recours à l’aide alimentaire gratuite en sera probablement accru.

Après l’Olympe, « Les Experts » conquièrent le Monde

Dimanche 1er février 2009, l’équipe de France de Handball devient Championne du monde à Zagreb en Croatie. Les Bleus de Claude Onesta offrent à la France un doublé historique après le titre Olympique obtenu à Pékin en Août 2008.

Exceptionnel, historique, extraordinaire… Voilà les mots à mettre sur un tel exploit.
Cinq mois après leur sacre à Pékin, les Bleus de Claude Onesta remportent le championnat du monde de handball en Croatie. Ils réalisent un doublé qu’aucune équipe n’a réussi avant eux : devenir champion du monde après avoir obtenu le titre olympique. L’équipe de France, favorite du tournoi, confirme son statut de grande nation du handball, un sport qui ne connait pas dans l’Hexagone le succès commercial du football ou du rugby, mais qui offre un palmarès envié par ces deux derniers. Et pour cause ! Depuis 1995 et le premier titre de champion du monde, les Français ont cumulé les titres : triple champion du monde (1995, 2001, 2009), champion d’Europe (2006) et champion Olympique (2008). Sans oublier un titre de champion du monde pour l’équipe féminine (2003).

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Un parcours parfait

Dès leur entrée dans ce championnat du monde, Les « Experts » ont impressionné de maîtrise. Dans les deux phases de poule précédant les éliminations directes, ils n’ont concédé qu’une défaite et ont remporté tous leurs matches avec une moyenne de cinq buts d’écart. Un seul match perdu de justesse contre des Croates galvanisés par leur public et où les français, déjà qualifiés, ont baissé de régime. On peut d’ailleurs se demander si Claude Onesta n’a pas délibérément demandé à ses joueurs de lever le pied, afin de mettre en confiance des Croates qu’il espérait retrouver en Finale. Une belle affiche réunissant les deux meilleures équipes du tournoi.

Un match haletant

C’est donc un match au sommet qu’ont livré les Bleus lors de cette Finale. Alors que le handball est roi en Croatie, les Français ont fait face à une foule largement hostile aux couleurs tricolores, dans un stade plein à ras-bord. 15 000 spectateurs acquis à la cause Croate qui ont lourdement pesé sur le début de rencontre. En effet, les joueurs de Claude Onesta entrent de façon mitigée dans le match. Bien présents en défense, ils se montrent plutôt fébriles en attaque avec un Luc Abalo en forme, mais pas à son meilleur niveau. L’équipe adverse pour sa part, fait preuve d’une rigueur défensive exceptionnelle et d’une bonne réussite en attaque qui lui permet de virer en tête à la mi-temps (12-11).

9a08d274-ec4f-11dd-8ca2-060132f210ea.jpg Dès la reprise, les Bleus changent de statut pour retrouver celui de meilleure équipe du monde. La défense devient hermétique et gagne en agressivité. Daniel Narcisse, impérial en première mi-temps, continue sur sa lancée dans son style aérien et efficace. Michaël Guigou est impressionnant de précision sur ses jets à 7 mètres (100% de réussite sur ses 7 tentatives). Nikola Karabatic, considéré comme le meilleur joueur du Monde, abat pour sa part un travail défensif digne de son rang. Une défense de fer consolidée par la puissance de Jérôme Fernandez et le sang-froid de Thierry Omeyer dans les cages françaises.

Étouffés en seconde période, les Croates déjouent et montrent leur visage des mauvais jours. Celui de la demi-finale du championnat d’Europe 2008, où ils avaient gagner après avoir donné dans la simulation et le mauvais esprit. Aidés par un arbitrage conciliant en leur faveur, les Croates multiplient ainsi les fautes et les actions d’anti-jeu.

La tension monte sur le terrain mais nos «Experts » font preuve d’expérience et d’assurance pour garder leur calme. Karabatic sera d’ailleurs lucide sur cette fin de match en déclarant au micro de Canal Plus : « On a été champion sur le terrain mais aussi dans la tête ». Dans le Money Time des 15 dernières minutes, les Français prennent deux buts d’avance, puis cinq, pour finir à 24 à 19 au coup de sifflet final.

Après celui de l’Olympe en 2008, l’équipe de France de Handball est aujourd’hui sur le toit du Monde.

Après l’Olympe, « Les Experts » conquièrent le Monde

Dimanche 1er février 2009, l’équipe de France de Handball devient Championne du monde à Zagreb en Croatie. Les Bleus de Claude Onesta offrent à la France un doublé historique après le titre Olympique obtenu à Pékin en Août 2008.

Exceptionnel, historique, extraordinaire… Voilà les mots à mettre sur un tel exploit.
Cinq mois après leur sacre à Pékin, les Bleus de Claude Onesta remportent le championnat du monde de handball en Croatie. Ils réalisent un doublé qu’aucune équipe n’a réussi avant eux : devenir champion du monde après avoir obtenu le titre olympique. L’équipe de France, favorite du tournoi, confirme son statut de grande nation du handball, un sport qui ne connait pas dans l’Hexagone le succès commercial du football ou du rugby, mais qui offre un palmarès envié par ces deux derniers. Et pour cause ! Depuis 1995 et le premier titre de champion du monde, les Français ont cumulé les titres : triple champion du monde (1995, 2001, 2009), champion d’Europe (2006) et champion Olympique (2008). Sans oublier un titre de champion du monde pour l’équipe féminine (2003).

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Un parcours parfait

Dès leur entrée dans ce championnat du monde, Les « Experts » ont impressionné de maîtrise. Dans les deux phases de poule précédant les éliminations directes, ils n’ont concédé qu’une défaite et ont remporté tous leurs matches avec une moyenne de cinq buts d’écart. Un seul match perdu de justesse contre des Croates galvanisés par leur public et où les français, déjà qualifiés, ont baissé de régime. On peut d’ailleurs se demander si Claude Onesta n’a pas délibérément demandé à ses joueurs de lever le pied, afin de mettre en confiance des Croates qu’il espérait retrouver en Finale. Une belle affiche réunissant les deux meilleures équipes du tournoi.

Un match haletant

C’est donc un match au sommet qu’ont livré les Bleus lors de cette Finale. Alors que le handball est roi en Croatie, les Français ont fait face à une foule largement hostile aux couleurs tricolores, dans un stade plein à ras-bord. 15 000 spectateurs acquis à la cause Croate qui ont lourdement pesé sur le début de rencontre. En effet, les joueurs de Claude Onesta entrent de façon mitigée dans le match. Bien présents en défense, ils se montrent plutôt fébriles en attaque avec un Luc Abalo en forme, mais pas à son meilleur niveau. L’équipe adverse pour sa part, fait preuve d’une rigueur défensive exceptionnelle et d’une bonne réussite en attaque qui lui permet de virer en tête à la mi-temps (12-11).

9a08d274-ec4f-11dd-8ca2-060132f210ea.jpg Dès la reprise, les Bleus changent de statut pour retrouver celui de meilleure équipe du monde. La défense devient hermétique et gagne en agressivité. Daniel Narcisse, impérial en première mi-temps, continue sur sa lancée dans son style aérien et efficace. Michaël Guigou est impressionnant de précision sur ses jets à 7 mètres (100% de réussite sur ses 7 tentatives). Nikola Karabatic, considéré comme le meilleur joueur du Monde, abat pour sa part un travail défensif digne de son rang. Une défense de fer consolidée par la puissance de Jérôme Fernandez et le sang-froid de Thierry Omeyer dans les cages françaises.

Étouffés en seconde période, les Croates déjouent et montrent leur visage des mauvais jours. Celui de la demi-finale du championnat d’Europe 2008, où ils avaient gagner après avoir donné dans la simulation et le mauvais esprit. Aidés par un arbitrage conciliant en leur faveur, les Croates multiplient ainsi les fautes et les actions d’anti-jeu.

La tension monte sur le terrain mais nos «Experts » font preuve d’expérience et d’assurance pour garder leur calme. Karabatic sera d’ailleurs lucide sur cette fin de match en déclarant au micro de Canal Plus : « On a été champion sur le terrain mais aussi dans la tête ». Dans le Money Time des 15 dernières minutes, les Français prennent deux buts d’avance, puis cinq, pour finir à 24 à 19 au coup de sifflet final.

Après celui de l’Olympe en 2008, l’équipe de France de Handball est aujourd’hui sur le toit du Monde.

La « françafrique » à l’épreuve de la « chinafrique »

L’Afrique s’affranchirait-elle de la françafrique ? L’émergence de la Chine sur le continent africain place la France dans une position concurrentielle nouvelle. Selon la Lettre du Continent, un rapport du Conseil des Affaires Etrangères, bientôt officialisé, propose une redéfinition « des intérêts économiques français face à l’irruption de nouveaux acteurs en Afrique ».

La France affronte une concurrence nouvelle sur « sa chasse gardée » qu’était l’Afrique : l’empire du Milieu. La publication prochaine du rapport du Conseil des affaires étrangères, qui analyse la pénétration chinoise en Afrique, pose la question des conséquences sur les intérêts économiques français. Ce rapport, placé sous la direction de Michel de Bonnecorse vient compléter une enquête de la mission économique française de Yaoundé (Cameroun) sur la présence chinoise en Afrique centrale.

Troisième partenaire commercial de l’Afrique, la Chine bouscule les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Bientôt la France. L’Elysée et les grandes entreprises françaises, qui lorgnent désormais sur l’Asie et l’Europe de l’Est, ne peuvent que constater l’entrée de plein fouet sur le marché africain de la République Populaire. Le forum sino-africain, organisé à Pékin en novembre dernier, est révélateur de l’ampleur qu’ont pris ces relations.

L’argument du colonialisme contre celui d’absence de conditionnalité politique

Mais la « realpolitik » adoptée par Pékin, celle qui fait fi des problèmes de corruption et de la nature du régime au pouvoir, déplaît fortement aux diplomates français. L’un d’eux s’inquiétait que « les Chinois investissent en Afrique sans tenir compte des exigences de bonne gouvernance ». En accusation ici, les liens tissés avec le Soudan et le Zimbabwe. Le rapport « de Bonnecorse » abonde dans ce sens : « l’aide chinoise est très appréciée des dirigeants africains pour l’absence de conditionnalité politique ». Cette politique de Pékin fait grincer des dents Paris et la Banque Mondiale, inquiets que la Chine s’implique en Afrique sans prendre conseil. Ce à quoi a répondu Zhai Jun, ministre délégué aux Affaires étrangères, dans un entretien au Figaro : « La Chine n’attache aucune condition à sa coopération. Elle n’entend imposer à quiconque, et encore moins à l’Afrique, une idéologie, des valeurs ou un mode de développement. » Le contre-pied est parfait. Car la France, comme ses « alliés » occidentaux, conditionnaient, depuis les années 1980 (Discours de la Baule de François Mitterrand lors du 16ème Sommet des chefs d’Etat de France et d’Afrique), toute aide à des progrès dans la gouvernance démocratique, soutenant pourtant des régimes souvent tout aussi contestables. La recrudescence des conflits ethniques depuis une quinzaine d’années remet en question cette politique.file_214775_54524.jpg

Plus de la moitié des appels d’offre remportés par les Chinois dans les contrats de travaux publics

Si elle nie vouloir « déloger » la France, la Chine veut se poser en alternative aux ex-puissances coloniales qui ont eu la mainmise exclusive sur un continent qu’ils ont trop longtemps dominé. Elle se positionne donc comme le chantre de l’aide aux pays du sud alors que la France semble toujours plus soupçonnée et accusée de néocolonialisme, particulièrement par les anglo-saxons. Néanmoins, cette présence nouvelle oblige à repenser la françafrique. Premier fournisseur de l’Afrique subsaharienne devant la France avec 11% des parts de marché, la Chine et ses entreprises remportent de plus en plus d’appels d’offre face aux Français. Particulièrement en ce qui concerne les infrastructures (routes, ports, immobilier) et les télécommunications : plus de la moitié des appels d’offre remportés dans les contrats de travaux publics. La principale agence de financement en Afrique est désormais chinoise.

« Abandonner le béton pour la technologie »

Cela n’est pas sans impact sur les stratégies économiques françaises. Seules des entreprises comme Total ou Areva restent solidement installées grâce à des bastions bien ancrés, en Afrique de l’Ouest francophone principalement. Le rapport du Conseil des Affaires étrangères recommande « d’abandonner le béton pour la technologie, l’ingénierie et la sophistication »(ce que nombres d’entreprises françaises ont déjà commencé à faire isolément depuis de nombreuses années). Là où la Chine ne peut pas offrir de comparaison avantageuse. Il est également préconisé de nouer des relations sur place avec les Chinois dans des accords de sous-traitance ou d’intermédiation. En clair, la France est distancée dans certains domaines où la Chine utilise des armes faussant la concurrence. Elle ne joue plus sur les mêmes tableaux donc elle cherche à coopérer.

La Chine reproduit en Afrique un schéma longtemps utilisé par la France en Afrique de l’Ouest et qui a réussi aux Anglo-Saxons en Afrique du Sud : exploitation des matières premières et perspectives de nouveaux marchés en échange d’exportations de produits manufacturés et développement des infrastructures. Avec une croissance inégalée et des besoins en matières premières importantes, la Chine tourne, plus que jamais, ses yeux vers le Sud et notamment le continent noir, ancien « terrain de jeu » des Français pour sa partie occidentale. La Chinafrique après la Françafrique : l’Afrique y trouvera-t-elle son compte ?

La « françafrique » à l’épreuve de la « chinafrique »

L’Afrique s’affranchirait-elle de la françafrique ? L’émergence de la Chine sur le continent africain place la France dans une position concurrentielle nouvelle. Selon la Lettre du Continent, un rapport du Conseil des Affaires Etrangères, bientôt officialisé, propose une redéfinition « des intérêts économiques français face à l’irruption de nouveaux acteurs en Afrique ».

La France affronte une concurrence nouvelle sur « sa chasse gardée » qu’était l’Afrique : l’empire du Milieu. La publication prochaine du rapport du Conseil des affaires étrangères, qui analyse la pénétration chinoise en Afrique, pose la question des conséquences sur les intérêts économiques français. Ce rapport, placé sous la direction de Michel de Bonnecorse vient compléter une enquête de la mission économique française de Yaoundé (Cameroun) sur la présence chinoise en Afrique centrale.

Troisième partenaire commercial de l’Afrique, la Chine bouscule les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Bientôt la France. L’Elysée et les grandes entreprises françaises, qui lorgnent désormais sur l’Asie et l’Europe de l’Est, ne peuvent que constater l’entrée de plein fouet sur le marché africain de la République Populaire. Le forum sino-africain, organisé à Pékin en novembre dernier, est révélateur de l’ampleur qu’ont pris ces relations.

L’argument du colonialisme contre celui d’absence de conditionnalité politique

Mais la « realpolitik » adoptée par Pékin, celle qui fait fi des problèmes de corruption et de la nature du régime au pouvoir, déplaît fortement aux diplomates français. L’un d’eux s’inquiétait que « les Chinois investissent en Afrique sans tenir compte des exigences de bonne gouvernance ». En accusation ici, les liens tissés avec le Soudan et le Zimbabwe. Le rapport « de Bonnecorse » abonde dans ce sens : « l’aide chinoise est très appréciée des dirigeants africains pour l’absence de conditionnalité politique ». Cette politique de Pékin fait grincer des dents Paris et la Banque Mondiale, inquiets que la Chine s’implique en Afrique sans prendre conseil. Ce à quoi a répondu Zhai Jun, ministre délégué aux Affaires étrangères, dans un entretien au Figaro : « La Chine n’attache aucune condition à sa coopération. Elle n’entend imposer à quiconque, et encore moins à l’Afrique, une idéologie, des valeurs ou un mode de développement. » Le contre-pied est parfait. Car la France, comme ses « alliés » occidentaux, conditionnaient, depuis les années 1980 (Discours de la Baule de François Mitterrand lors du 16ème Sommet des chefs d’Etat de France et d’Afrique), toute aide à des progrès dans la gouvernance démocratique, soutenant pourtant des régimes souvent tout aussi contestables. La recrudescence des conflits ethniques depuis une quinzaine d’années remet en question cette politique.file_214775_54524.jpg

Plus de la moitié des appels d’offre remportés par les Chinois dans les contrats de travaux publics

Si elle nie vouloir « déloger » la France, la Chine veut se poser en alternative aux ex-puissances coloniales qui ont eu la mainmise exclusive sur un continent qu’ils ont trop longtemps dominé. Elle se positionne donc comme le chantre de l’aide aux pays du sud alors que la France semble toujours plus soupçonnée et accusée de néocolonialisme, particulièrement par les anglo-saxons. Néanmoins, cette présence nouvelle oblige à repenser la françafrique. Premier fournisseur de l’Afrique subsaharienne devant la France avec 11% des parts de marché, la Chine et ses entreprises remportent de plus en plus d’appels d’offre face aux Français. Particulièrement en ce qui concerne les infrastructures (routes, ports, immobilier) et les télécommunications : plus de la moitié des appels d’offre remportés dans les contrats de travaux publics. La principale agence de financement en Afrique est désormais chinoise.

« Abandonner le béton pour la technologie »

Cela n’est pas sans impact sur les stratégies économiques françaises. Seules des entreprises comme Total ou Areva restent solidement installées grâce à des bastions bien ancrés, en Afrique de l’Ouest francophone principalement. Le rapport du Conseil des Affaires étrangères recommande « d’abandonner le béton pour la technologie, l’ingénierie et la sophistication »(ce que nombres d’entreprises françaises ont déjà commencé à faire isolément depuis de nombreuses années). Là où la Chine ne peut pas offrir de comparaison avantageuse. Il est également préconisé de nouer des relations sur place avec les Chinois dans des accords de sous-traitance ou d’intermédiation. En clair, la France est distancée dans certains domaines où la Chine utilise des armes faussant la concurrence. Elle ne joue plus sur les mêmes tableaux donc elle cherche à coopérer.

La Chine reproduit en Afrique un schéma longtemps utilisé par la France en Afrique de l’Ouest et qui a réussi aux Anglo-Saxons en Afrique du Sud : exploitation des matières premières et perspectives de nouveaux marchés en échange d’exportations de produits manufacturés et développement des infrastructures. Avec une croissance inégalée et des besoins en matières premières importantes, la Chine tourne, plus que jamais, ses yeux vers le Sud et notamment le continent noir, ancien « terrain de jeu » des Français pour sa partie occidentale. La Chinafrique après la Françafrique : l’Afrique y trouvera-t-elle son compte ?

La « françafrique » à l’épreuve de la « chinafrique »

L’Afrique s’affranchirait-elle de la françafrique ? L’émergence de la Chine sur le continent africain place la France dans une position concurrentielle nouvelle. Selon la Lettre du Continent, un rapport du Conseil des Affaires Etrangères, bientôt officialisé, propose une redéfinition « des intérêts économiques français face à l’irruption de nouveaux acteurs en Afrique ».

La France affronte une concurrence nouvelle sur « sa chasse gardée » qu’était l’Afrique : l’empire du Milieu. La publication prochaine du rapport du Conseil des affaires étrangères, qui analyse la pénétration chinoise en Afrique, pose la question des conséquences sur les intérêts économiques français. Ce rapport, placé sous la direction de Michel de Bonnecorse vient compléter une enquête de la mission économique française de Yaoundé (Cameroun) sur la présence chinoise en Afrique centrale.

Troisième partenaire commercial de l’Afrique, la Chine bouscule les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Bientôt la France. L’Elysée et les grandes entreprises françaises, qui lorgnent désormais sur l’Asie et l’Europe de l’Est, ne peuvent que constater l’entrée de plein fouet sur le marché africain de la République Populaire. Le forum sino-africain, organisé à Pékin en novembre dernier, est révélateur de l’ampleur qu’ont pris ces relations.

L’argument du colonialisme contre celui d’absence de conditionnalité politique

Mais la « realpolitik » adoptée par Pékin, celle qui fait fi des problèmes de corruption et de la nature du régime au pouvoir, déplaît fortement aux diplomates français. L’un d’eux s’inquiétait que « les Chinois investissent en Afrique sans tenir compte des exigences de bonne gouvernance ». En accusation ici, les liens tissés avec le Soudan et le Zimbabwe. Le rapport « de Bonnecorse » abonde dans ce sens : « l’aide chinoise est très appréciée des dirigeants africains pour l’absence de conditionnalité politique ». Cette politique de Pékin fait grincer des dents Paris et la Banque Mondiale, inquiets que la Chine s’implique en Afrique sans prendre conseil. Ce à quoi a répondu Zhai Jun, ministre délégué aux Affaires étrangères, dans un entretien au Figaro : « La Chine n’attache aucune condition à sa coopération. Elle n’entend imposer à quiconque, et encore moins à l’Afrique, une idéologie, des valeurs ou un mode de développement. » Le contre-pied est parfait. Car la France, comme ses « alliés » occidentaux, conditionnaient, depuis les années 1980 (Discours de la Baule de François Mitterrand lors du 16ème Sommet des chefs d’Etat de France et d’Afrique), toute aide à des progrès dans la gouvernance démocratique, soutenant pourtant des régimes souvent tout aussi contestables. La recrudescence des conflits ethniques depuis une quinzaine d’années remet en question cette politique.file_214775_54524.jpg

Plus de la moitié des appels d’offre remportés par les Chinois dans les contrats de travaux publics

Si elle nie vouloir « déloger » la France, la Chine veut se poser en alternative aux ex-puissances coloniales qui ont eu la mainmise exclusive sur un continent qu’ils ont trop longtemps dominé. Elle se positionne donc comme le chantre de l’aide aux pays du sud alors que la France semble toujours plus soupçonnée et accusée de néocolonialisme, particulièrement par les anglo-saxons. Néanmoins, cette présence nouvelle oblige à repenser la françafrique. Premier fournisseur de l’Afrique subsaharienne devant la France avec 11% des parts de marché, la Chine et ses entreprises remportent de plus en plus d’appels d’offre face aux Français. Particulièrement en ce qui concerne les infrastructures (routes, ports, immobilier) et les télécommunications : plus de la moitié des appels d’offre remportés dans les contrats de travaux publics. La principale agence de financement en Afrique est désormais chinoise.

« Abandonner le béton pour la technologie »

Cela n’est pas sans impact sur les stratégies économiques françaises. Seules des entreprises comme Total ou Areva restent solidement installées grâce à des bastions bien ancrés, en Afrique de l’Ouest francophone principalement. Le rapport du Conseil des Affaires étrangères recommande « d’abandonner le béton pour la technologie, l’ingénierie et la sophistication »(ce que nombres d’entreprises françaises ont déjà commencé à faire isolément depuis de nombreuses années). Là où la Chine ne peut pas offrir de comparaison avantageuse. Il est également préconisé de nouer des relations sur place avec les Chinois dans des accords de sous-traitance ou d’intermédiation. En clair, la France est distancée dans certains domaines où la Chine utilise des armes faussant la concurrence. Elle ne joue plus sur les mêmes tableaux donc elle cherche à coopérer.

La Chine reproduit en Afrique un schéma longtemps utilisé par la France en Afrique de l’Ouest et qui a réussi aux Anglo-Saxons en Afrique du Sud : exploitation des matières premières et perspectives de nouveaux marchés en échange d’exportations de produits manufacturés et développement des infrastructures. Avec une croissance inégalée et des besoins en matières premières importantes, la Chine tourne, plus que jamais, ses yeux vers le Sud et notamment le continent noir, ancien « terrain de jeu » des Français pour sa partie occidentale. La Chinafrique après la Françafrique : l’Afrique y trouvera-t-elle son compte ?

Où en est-on en Afghanistan ?

Le sommet de l’Otan réuni à Riga en novembre 2007 avait approuvé une directive d’après laquelle « contribuer à la paix et à la stabilité de l’Afghanistan est sa priorité essentielle ». A l’heure où les Etats-unis demandent aux nations engagées d’accroître leur contribution en troupes, l’Otan semble s’enliser dans une irakisation afghane.

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Les Etats-Unis demandent depuis plusieurs mois à leurs alliés engagés en Afghanistan dans le cadre de l’Otan d’augmenter le nombre de leurs soldats, notamment dans le sud du pays, la zone la plus violente. Le gouvernement polonais a donc annoncé l’envoi de 400 militaires de plus, portant ainsi leurs troupes à 1600 hommes. Une condition est pourtant ajoutée, à savoir que la totalité des troupes soit basée au même endroit. La chambre des communes canadienne a donné son feu vert la semaine dernière à la prolongation de la mission de ses 2500 soldats jusqu’en 2011 au sud de l’Afghanistan. Elle demande en échange l’envoi de 1000 soldats en renfort dans la zone.

La France réfléchit à accroître son effort militaire hors de Kaboul et à la réintégration des commandos des forces spéciales, retirées en majorité en 2007 par Jacques Chirac. Nicolas Sarkozy a aussi envoyé le mois dernier trois avions Rafale pour compléter les Mirage déjà présents. Il explique vouloir garantir « l’avenir de nos valeurs et celui de l’aliance atlantique ». « La France restera engagée en Afghanistan aussi longtemps qu’il le faudra ». Mais les réflexions ne suffisent plus, les Etats-Unis et le Canada font pression sur Paris pour savoir où exactement ils comptent envoyer leurs renforts. Cela pourrait se faire à l’est du pays, permettant à des unités américaines de rejoindre les canadiens au sud.

La France au sein de deux missions multinationales

Deux coalitons internationales se déroulent en Afghanistan et la population locale s’y perd. La première est l’Opération Enduring Freedom (OEF) appelée aussi liberté immuable, menée par les Etats-Unis contre le terrorisme islamiste. Elle a débuté en 2001 à la suite de l’intervention américaine après les attentats du 11 septembre. La deuxième est la Force internationale d’assistance à la stabilité (Fias), crée en 2001 lors des accords de Bonn. Elle est commandée par l’Otan depuis 2003 qui pour la première fois se déploie en dehors de sa sphère atlantique. Depuis 2006 la Fias tend à remplacer l’OEF. Rassemblant 39 Etats et comptant 43 250 soldats (les soviétiques à l’époque avaient déployé jusqu’à 115 000 hommes), son but est « d’aider les autorités afghanes à exercer leur pouvoir sur l’ensemble du pays afin de créer les conditions propices à la stabilisation et à la reconstruction ».

La France est engagée sur ces deux fronts. Elle n’y a pas beaucoup d’intérêts stratégiques, à part la lutte contre le terrorisme, la drogue et manifester sa solidarité transatlantique. Toutefois surmonter les clivages existants entre les 25 nations européennes engagées peut donner un aperçu de l’avenir de l’Europe de la Défense, un projet que Nicolas Sarkozy aimerai relancer. L’Hexagone met ainsi à disposition pour l’OEF et la Fias 1900 hommes en comptant ceux basés dans des pays limitrophes et assure un commandement tournant de la région autour de Kaboul. Les troupes françaises ont plusieurs missions. Certains sont chargés du contrôle de Zone, d’autres forment des officiers afghans et des forces spéciales (kandaks) ou sont intégrés dans des unités de l’armée nationale afghane. De plus un contrôle de l’espace aéro-maritime du nord de l’océan indien est en place.

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Un contexte historique turbulent

La situation actuelle ne peut se comprendre sans un retour dans le passé. L’Afghanistan est un pays qui comporte plusieurs ethnies (Patchouns, Tadjiks, Turkmènes…) et influences islamiques. En 1979, mais après déjà des siècles de turbulences en tout genre, l’Afghanistan est envahit par les troupes soviétiques qui y ont des intérêts stratégiques. La résistance du djihad afghan commence, avec l’aide entre autre des Etats-Unis et du pakistan. La guérilla attire de nombreux moudjahidines qui profite de la situation pour s’entrainer. Un certain Oussama Ben Laden crée alors le mouvement Al-Quaeda (la base). L’extrémisme religieux augmente et le pays devient le symbole de la guerre sainte contre l’Occident.

En 1989 les troupes soviétiques se retirent et laissent place à une guerre civile entre afghans et talibans (étudiants en religion). Le régime communiste de Kaboul fini par tomber et les talibans instaurent un régime répressif en 1996.

Le 11 septembre 2001 ont lieu les attentats du World trade center. Le régime des Taliban refuse d’extrader Ben Laden, accusé d’en être l’organisateur. Les américains lancent donc contre l’Afghanistan l’opération Enduring Freedom. Ils sont rejoins notamment par les français et les britanniques. Après trois mois les talibans capitulent et un gouvernement sous l’autorité d’Hamid Karzaï est mis en place. Les complications continuent. Les forces de l’Otan sont souvent considérées par la population locale comme des occupants et non des libérateurs.

L’insécurité actuelle du théâtre afghan

Il y a eu plus de 8000 victimes du conflit en 2007, dont plus de 1500 civils. Ces chiffres sont en augmentation par rapport à ceux de 2006 et les violences sur le terrain continuent. Les humanitaires sont aussi touchés et ont de plus en plus de mal à travailler. Actuellement les insurgés talibans sont 15 000 en moyenne et sont soutenus par un tiers de la population afghane. Ils essaient de retourner contre ceux qui sont pour eux des troupes d’occupation le maximum de personnes. Effectuant au début une guerre classique qui leur faisait subir des pertes, ils sont passé à une guerre asymétrique d’embûches et de raids éclairs, avantagés grâce aux montagnes et aux profondes vallées. Ils récupèrent aussi les techniques utilisées par la guérilla irakienne, soit les engins explosifs et les attentat-suicides.

Les talibans trouvent leurs ressources financières grâce à la drogue. L’Afghanistan est le premier pays producteur d’opium et l’argent de la drogue corrompt toute la société. Or la lutte à ce sujet n’est pas vraiment active. Pour le Colonel à la retraite René Cagnat, titulalire d’un doctorat consacré à l’Asie centrale, rien ne peut se gagner sans une guerre préalable contre le narco-trafic. « un véritable combat contre la drogue, à sa source afghane, donnerait la meilleure de justifications à l’action de la Fias », explique-t-il dans la revue Défense Nationale.

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Un échec militaire

N’en déplaise aux Etats-Unis qui aimeraient des résultats positifs avant la prochaine élection présidentielle afin de pallier au bourbier irakien, l’afghanistan semble être un échec militaire. Après déjà six ans de guerre, la pacification du pays ne se fait pas. Les alliés ne viennent pas à bout de la guérilla. « L’insurection est plus tenace que prévu » a constaté Jean-Marie Guéhenno, chef des opérations de maintien de la paix, lors d’un réçent débat au conseil de sécurité de l’Onu. Politiquement, il est impossible de reconstruire un pays avec autant d’insécurité. Le président afghan Hamid Karzaï pense que la victoire est tout de même possible. La Fias a a contrario des réussites dans les activités civiles, comme la scolarisation des jeunes et la construction d’infrastructures.

En avril aura lieu le prochain sommet de l’Otan à Bucarest, et en juin la conférence internationale sur l’Afghanistan à Paris. Des réflexions plus nettes sur de nouvelles stratégies à adopter vont peut être enfin pouvoir se faire.