De la semoule et des lentilles pour les étudiants

Depuis septembre 2017, le campus de Paul Valéry accueille une antenne du secours populaire grâce au projet Solidaribus.

C’est l’effervescence devant le drôle de bus. Bravant le froid, les bénévoles  installent le matériel de l’après-midi entre le bâtiment C et D de l’Université Paul Valéry à Montpellier. Ils sont une dizaine à s’affairer entre les cartons de fruits et les boîtes de conserve. Deux d’entre eux déplacent une table, puis quelques bancs. Nicolas, un autre bénévole trie les aliments dans les placards de la camionnette. Il faut placer les produits récupérés sur les étagères. Pommes, citrons, oranges, betteraves, tomates sont étiquetés et répartis dans des cagettes bien en évidence sur une table. Le Solidaribus n’est pas un bus comme les autres, depuis un an et demi, il s’improvise épicerie solidaire pour proposer aux étudiants en difficultés financières des paniers alimentaires à prix réduits. Thibaut, bénévole depuis quatre ans au secours populaire, a suivi le projet dès son commencement : « la plupart des étudiants que l’on approvisionne viennent de Paul Valéry, mais il y en a aussi quelques-uns d’autres universités. Nos paniers sont constitués de dons faits par l’Europe ou les grandes surfaces au secours populaire. »

Avec les grosses lettres bleues qui peignent son nom, et le slogan « tout ce qui est humain est nôtre », le Solidaribus se repère de loin.  Les bénévoles sont prêts à accueillir les premiers arrivants.  Un groupe de jeunes se regroupe à l’arrière de la camionnette pour récupérer un panier. Ils attendent patiemment leur tour. « C’est la première fois que vous venez. Il faut aller voir Angèle avant ». Angèle et Kader, qui sont en service civique, gèrent l’organisation de l’épicerie solidaire et encadrent les bénévoles. La jeune femme fait passer des entretiens aux personnes souhaitant bénéficier des produits du Solidaribus. Pour y avoir accès, il faut pouvoir justifier que l’on dispose de moins de 7 euros pour manger par jour. Angèle examine les revenus et les aides sociales perçues. Une fois le questionnaire rempli, l’étudiant reçoit le fameux sésame, une carte valable un an pour un panier toutes les deux semaines. Le garçon s’empresse de rejoindre la file.

Les bénévoles emmitouflés ont le sourire

« Vous avez le droit à 16 produits, annonce une bénévole, ceux qui viennent de l’Europe sont gratuits. Pour les autres on demande une participation de quelques dizaines de centimes pour gérer les frais de logistique». Sur les étagères en bois construites à l’intérieur de la camionnette, on peut distinguer des conserves de tous types. Haricots verts, petits pois, carottes, sachets de pates, riz, semoule se mêlent aux bouteilles d’huile, pots de lentilles et sardines en boîte. Une jeune fille monte à l’arrière de la camionnette pour désigner à Nicolas ce qu’elle souhaite emporter. Le sac chargé d’une bouteille de lait, de céréales, et de quelques fruits, elle repart en cours. Ainsi défile tout l’après-midi les étudiants. En plus des paniers de nourriture, l’antenne du secours populaire propose des livres et vêtements à prix libre.

Le vent est glacial, mais les bénévoles emmitouflés ont le sourire. Tous les mercredis de 14h à 17 h, ils sont là. Au bout d’une heure et demie de permanence, ils n’y a déjà plus de café, quelques pains au chocolat trônent encore sur une table. « Aujourd’hui, c’est la rentrée à Paul Valéry pour la plupart des licences, c’est une grosse journée, commente Angèle. Souvent on a un rush à 14h et puis à chaque fin de cours, toutes les heures et quart. Ça se tasse un peu entre 14h30-16h ». La file a effectivement bien diminué, il n’y a désormais plus qu’une personne à l’arrière de la camionnette.

« N’importe qui peut venir filer un coup de main »

Victorine est bénévole depuis septembre. Elle avait entendu parler du projet par une amie qui y participait l’an dernier. « J ‘ai toujours voulu faire du volontariat. J’ai la chance de bien m’en sortir, mais ce n’est pas le cas de tous les étudiants. C’est difficile de se consacrer pleinement à ses études quand on doit se préoccuper de soucis financiers ». La plupart des bénévoles comme Nicolas et Victorine sont des étudiants, mais on trouve aussi des personnes au chômage, ou des salariés qui choisissent d’offrir un peu de leur temps.« N’importe qui peut venir filer un coup de main, rappelle Kader. On a un noyau de quelques gens réguliers qui connaissent le fonctionnement. Il y en a d’autres qui viennent plus occasionnellement. Certains étudiants passent parfois quelques minutes  et repartent en cours. Chacun s’investit à sa manière. L’essentiel c’est qu’il y aient des bras quand on monte et démonte les stands. »

Un peu plus loin dans l’allée de l’Université, au rythme de la musique, deux bénévoles brandissent le drapeau du secours populaire, une boîte de don à la main « C’est pour le Solidaribus, pour aider les étudiants en difficulté à acheter à manger » répètent-elles. « On fait de la sensibilisation sur le campus. Les dons recueillis vont servir à financer un nouveau camion. On en voudrait un avec un réfrigérateur pour proposer des aliments froids. » L’Union Européenne a en effet envoyé des steaks surgelés et du poisson pané mais pour le moment, sans frigo impossible de les offrir. « On espère avoir notre remorque réfrigérée à la fin de l’année».

La Cimade : 75 ans de solidarités

D’ici & d’ailleurs : ensemble. Du 18 novembre au 10 décembre, La Cimade ouvre l’édition 2017 du Festival Migrant’Scène dans plus de 60 villes en France métropolitaine et outre-mer. Montpellier en faisant partie, des évènements et rencontres sont organisés pour croiser les regards sur les migrations et ce, dès le 15 novembre. Entretien avec une militante de La Cimade, Nicole Chastanier.

Être bénévole à La Cimade : un engagement à temps plein

Nicole Chastanier, ancienne journaliste et bénévole à La Cimade (Comité inter mouvements auprès des évacués) depuis deux ans est engagée au service juridique de la locale à Montpellier. Car La Cimade est organisée en groupes, recevant tour à tour les migrants et demandeurs d’asile. Un groupe s’occupe des demandeurs d’asile, l’organisation de RESF (réseau éducation sans frontières) conseille les mineurs dont les parents ont été expulsés, Les amoureux du banc s’occupent des couples mixtes et Psymade leur apporte un accompagnement psychologique. Tous sont bénévoles et presque tous retraités, car « l’engagement demande du temps », souligne-t-elle. La Cimade collabore également beaucoup avec d’autres associations comme Médecins du Monde, le Secours Populaire ou le Secours Catholique afin de lier leurs forces et de « travailler ensemble dans la même direction ».

Tous les jeudis matin, plus de 50 personnes sont reçues par le service juridique. Il les conseille, monte des dossiers et accompagne les migrants dans toutes les étapes. Cependant, Nicole Chastanier déplore le surréalisme du discours des institutions : « Certains vivent ici depuis plus de dix ans et lors de la constitution de leur dossier, ils doivent trouver des preuves de leur présence et de l’argent qu’ils ont gagné alors qu’ils n’avaient pas le droit d’être là ou de travailler ».

L’application de l’État de droit se confronte également à la politique générale du gouvernement et selon Rafael Flichman du service communication : « Depuis l’élection d’Emmanuel Macron et la nomination de Gérard Collomb au ministère de l’intérieur, tout s’est empiré avec des répressions, des expulsions en masse, les demandeurs d’asile à la rue, la restriction de leurs droits et l’allongement de la durée de l’enfermement… voilà les perspectives des projets de loi à venir ».

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Communication et sensibilisation : du national au local

Les solutions sont donc d’informer et de communiquer sur leurs actions de plaidoyer et d’aide individuelle mais aussi de sensibiliser. Rafael Flichman indique que cela passe par « des actions partout en France et toute l’année » avec des évènements comme les 10 ans du Centre de Rétention Administrative de Rennes (octobre 2017), le soutien à l’exposition « Du bidonville à la ville » au Centre d’art La Fenêtre de Montpellier (du 26 octobre au 23 décembre) ou précédemment, l’exposition « Attention, Travail d’Arabe », créée par l’association Remembeur, pour démonter les stéréotypes sur l’immigration. Les supports pédagogiques, les interventions en milieu scolaire et les projections de films participent également à ce processus de sensibilisation.

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Migrant’scène intervient donc dans ce cycle d’évènements. Nicole Chastanier revient sur les différents temps de ce festival. Vendredi 24 novembre, Christine Lazerges, présidente de la Commission Nationale Consultative des droits de l’homme, animera une conférence-débat sur « L’accueil des étrangers en France ». Nicole souligne l’importance des débats : « il y a toujours beaucoup de monde, les gens ont vraiment envie de savoir et de dialoguer ».

Jeudi 30 novembre, le documentaire « Welcome chez nous » revient sur un village des Pyrénées-Orientales qui a accueilli des afghans, lors du démantèlement de la « Jungle » de Calais. Il rend compte d’une « intégration non violente et faite progressivement au fur et à mesure que les gens apprennent à se connaitre et que les liens se forment », dont la bénévole s’enchante.

Le Play Back théâtre du vendredi 1er décembre, par son aspect participatif, permet de « prendre une parole individuelle, par le récit d’une histoire sur le thème du passage d’une frontière, et la rendre collective pour la dédramatiser, et même en rire ».

Enfin, le Festival se termine jeudi 7 décembre, à Montpellier, par la projection du web-documentaire « Waynak, où êtes-vous ? ». La bénévole s’indigne de cette « mondialisation qui a fait des oubliés et d’une implication de gens à travers des expériences solidaires ». Les initiatives locales seront alors exposées par des acteurs engagés de différentes manières pour « rendre leurs utopies concrètes ».

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La Cimade, une histoire de solidarités

Selon l’article premier des statuts : « La Cimade a pour but de manifester une solidarité active avec ceux qui souffrent, qui sont opprimés et exploités et d’assurer leur défense, quelle que soit leur nationalité, leur position politique ou religieuse ». La Cimade affirme que « il n’y a pas d’étrangers sur cette Terre » et que plutôt que de construire un mur entre nous, il faut construire des ponts car « L’humanité passe par l’autre ».

La Cimade c’est plus de 75 ans d’engagement, 87 groupes locaux en France, 2000 bénévoles actifs, près de 200 points d’accueil et permanences, 106 salariés et plus de 100 000 personnes conseillées, accompagnées et / ou hébergées chaque année. Au départ, engagée auprès de l’Église confessante allemande, elle soutiendra les évacués d’Alsace et Moselle puis les étrangers des camps d’internement durant la Seconde Guerre Mondiale. Elle est aujourd’hui oecuménique et la plupart de ses membres se définissent comme « laïcs ».
L’accueil des immigrés se poursuivra des années 50 à 70, puis La Cimade viendra en aide aux algériens lors de la Guerre et s’engagera politiquement pendant la décolonisation. Aujourd’hui, en plus d’une action concrète auprès des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile, La Cimade s’engage à sensibiliser l’opinion publique pour changer les perspectives de la politique d’immigration. En dénonçant la politique du chiffre qui accroit les expulsions et méprise les vies humaines, elle participe à promouvoir la tolérance et le respect des droits de l’homme.

En septembre dernier, une campagne de communication « Vivre est une victoire » a été lancée pour comparer le parcours des réfugiés aux épreuves des athlètes des JO pour 2024. La Cimade frappe donc fort et les réactions sont virulentes, pari réussi.

SOLIDARITÉ – 28e Quinzaine des Solidarités Internationales

Du 18 novembre au 2 décembre se tiendra la 28ème Quinzaine des Solidarités Internationales organisée par l’Association « La Maison des Tiers-Mondes et de la Solidarité Internationale » à Montpellier.

« Face aux inégalités : les mobilisations citoyennes ». Le lancement de la Quinzaine s’est effectué dans le cadre du 6e Festival Solid’Airs (du 17 novembre au 3 décembre) Place de la Comédie ce samedi 18 novembre. Une inauguration festive où élus et artistes se sont côtoyés dans un esprit convivial et ouvert.

Le vernissage de l’exposition de la Quinzaine, intitulée « Tout un art », se tiendra le lundi 20 novembre, à 18h, à la Maison des Relations Internationales Nelson Mandela. Du lundi 20 novembre au 1er décembre, Arnaud Labarge (sculpture), Débit de Beau (photos), Elaine Mery (sculpture), Mahi (peinture, dessin, sculpture), Sadik Farabi (peintre) et Suzanne Hamoul (peinture) y exposeront des oeuvres engagées abordant les questions de solidarités et d’inégalités.

Lors de la Quinzaine des Solidarités Internationales (QSI), une dizaine de conférences et rencontres permettront d’engager le dialogue sur les problématiques de logement, d’éducation, de migration, de malnutrition, d’inégalités et des nouvelles technologies. L’Espace Martin Luther King, l’Espace Jacques 1er d’Aragon, la Salle Rabelais, le Gazette Café, Pierres Vives, le Cinéma Diagonal et la Maison des Relations Internationales seront les théâtres de ces évènements.

Des mobilisations citoyennes, des intervenants de qualité, des thématiques d’actualité et des artistes engagés… autant de raisons d’aller à cette 28e Quinzaine des Tiers-Mondes.

SOCIAL – Une journée placée sous le signe de la solidarité

La ville de Montpellier organise samedi, de 10 h à 18 h, la 9e Journée de la Solidarité. L’objectif : faire découvrir les aides proposées pour combattre la précarité et convier chacun à l’engagement solidaire.

Pour accompagner les personnes précaires, de nombreuses associations se mobilisent au quotidien sur l’ensemble du territoire. Voilà neuf années que la ville de Montpellier leur rend hommage le temps d’une journée : celle de la solidarité.

Collecte de vêtements, ateliers manuels, repas, concerts, stands d’informations… une myriade d’animations, chapeautées par différentes associations, se déroulera samedi, entre 10 h et 18 h, sur l’esplanade Charles-de-Gaulle.

Vous pouvez retrouver le détail du programme de la 9e édition de la Journée de la Solidarité sur le site de la ville : http://www.montpellier.fr/4052-la-journee-de-la-solidarite.htm
 
Samedi, de 10 h à 18 h, sur l’esplanade Charles-de-Gaulle.

Montpellier en lutte contre l’exclusion

Les Journées de la solidarité se sont tenues les 15, 16 et 17 octobre, sous la devise : « Dites non à l’exclusion ». Une 4ème édition pour Montpellier, qui se classe dans le top 20 des villes les plus pauvres de l’hexagone, selon une étude du Compas dévoilée par~Rue~89.

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~Les~Journées~de~la~solidarité~:~qu’es~aquò~?

En lien avec la journée mondiale du refus de la misère, cette manifestation, menée sur seulement trois villes de France, rassemble une quinzaine d’associations, qui avec la municipalité, mettent en place divers évènements de sensibilisation à la lutte contre l’exclusion. Un combat qui veut couvrir tous les fronts : l’homophobie, la pauvreté, la lutte contre la faim et tous les types de détresse psychologique (solitude, suicide…).

Trois jours pour sensibiliser

Dès lundi soir, le cinéma Utopia ouvre le bal. En prologue : un appel à la tolérance envers les LGBT [Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres]] à travers le [regroupement de témoignages recueillis par le CMJ [[Conseil Montpelliérain de la Jeunesse]]. Court-métrage suivi du documentaire de Marine Place, Les choix de Valentin, sur l’engagement associatif, ou plutôt – pour reprendre les mots de sa réalisatrice – sur «~la naissance d’un bénévole et d’un militant~». Près de 80 individus assistent à la projection-débat.

Mardi, une soixantaine de spectateurs profitent d’une représentation théâtrale à la salle Rabelais. La pièce intitulée A qui la France ? est jouée par un collectif de jeunes comédiens issus du Petit-Bard, quartier montpelliérain peu favorisé. Une dizaine d’acteurs en herbe se succèdent sur la scène avec pour thème de faire rire des clichés entre «~Français~» et «~Arabes~». Opération rire réussie.
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Le mercredi se clôture par une conférence au Corum, sur la violence faite aux pauvres. La journée, les associations présentent leur travail sur l’Esplanade Charles-de-Gaulle. Nouveauté de cette année~: l’organisation en stands individuels laisse place à seuls quatre chapiteaux, aménagés par thématique : «~être écouté~» ; «~quitter la rue~» ; «~accéder aux soins~» ; «~trouver à manger~». Jean-Louis Granger, responsable communication de la Banque alimentaire, met en avant l’échange inter-associatif : «~ça permet d’échanger avec des métiers proches des nôtres~».
A cela s’ajoute une expo photo, signée Isabel Garrido, intitulée Ils sont comme nous, traitant des SDF. Un concert a également été donné par un groupe aux «~parcours extrêmement chaotiques~», d’après les mots de l’adjointe au maire déléguée à l’exclusion, Annie Benezech. Le midi~: un déjeuner est servi aux plus démunis.

« Mettre à l’honneur le travail associatif »

Si l’objectif est de changer le regard des montpelliérains sur l’exclusion, Annie Benezech, insiste sur l’hommage rendu aux associations au cours de ces trois journées. Partenaire de l’évènement, le directeur de l’Utopia, Arnaud Clapier, met en lumière lui aussi le «~besoin vital qu’on parle d’eux~». Eux, ce sont les bénévoles, «~des gens d’un genre surhumain~», ajoute-t-il.
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De fait, si dans Les choix de Valentin, l’adolescent confie un sentiment d’impuissance parfois, «~Je me sens comme une petite fourmi~». Le travail est pourtant de taille. Les Restos du cœur ont ainsi servi 2 millions de repas à Montpellier l’an passé ; des enfants pauvres et des personnes âgées ont pu partir en vacances l’été, grâce à Saint-Vincent-Paul. Et la liste est longue.

Quelques exemples qui ne peuvent taire les difficultés que rencontrent des associations comme S.O.S amitié, dont 75~% des appels restent sans réponse, faute de bénévoles. Il en faudrait 6~000~; ils sont 40~! Ainsi, la manifestation a aussi été l’occasion pour les bénévoles, lors de discussions-débats, d’exprimer leurs doutes, leurs limites et leur besoin de reconnaissance. Si la Mairie a su donner un coup de projecteur aux différentes thématiques de la solidarité, l’évènement n’a cependant pas recueilli la sensibilité d’un très large public.

Montpellier à l’heure de la SELidarité

Pour lutter contre les effets de la crise économique, les Montpelliérains choisissent de plus en plus
les réseaux d’échanges comme remède. Les SEL (Systèmes d’échange locaux) représentent un
moyen d’entraide reposant sur la solidarité entre ses membres.

Selon un sondage IFOP du 5 novembre 2011, 68% des Français déclarent être affectés par la crise économique dans leur vie personnelle. Les Montpelliérains n’échappent pas à ce constat. Pour faire face à la crise, un système à le vent en poupe : le système d’échange local, communément appelé SEL.

Les SEL sont apparus dans les années 1980 outre-Atlantique, puis en France, en 1995. Il y en a maintenant un peu partout dans le monde, dont 451 référencés en France (12 dans l’Hérault, dont 2 à Montpellier : SEL de Montpellier et SELriz).

Qu’est-ce qu’un SEL ?

Un SEL est un circuit économique alternatif, utilisant une monnaie virtuelle afin d’échanger des biens et des services. Classé généralement dans l’économie sociale et solidaire, le SEL est aussi une idéologie. Adhérente du SEL de Montpellier, Sabine Lopez est d’avis que « d’avantage d’échanges et de solidarité entre les gens est un moyen de contrebalancer une consommation qui devient destructrice pour notre planète ».

797_6388dd51e59e7f8ce32d18115ede7d0a.jpgMais concrètement, comment cela marche-t-il ? « Nous échangeons des services sur la base d’une unité de temps appelé Grain de Sel (un grain de sel égal une minute) » explique Mme Lopez, avant de compléter : « Chacun dispose d’une feuille de richesse dans laquelle sont marqués les grains de Sels accumulés ou débités. Par exemple : Paul aide au déménagement de Pierre pendant 1 heure. Il devra donc marquer 60 grains de Sels qui seront débités sur la feuille de Pierre et crédités sur la sienne ».

Un système en expansion

« De plus en plus de monde est en recherche de système alternatif pour économiser et réduire sa consommation » souligne Sabine Lopez. Depuis 2008 et le début de la crise économique, le SEL de Montpellier a constaté qu’il y avait « de plus en plus d’adhérents ». Surtout, tous les âges sont représentés.
Le SEL, une bonne alternative pour réaliser des économies ? « Oui, bien sûr, c’est évident » répond Mme Lopez, « d’autant plus que nous pouvons également échanger des objets sous forme de bourse locale d’échange (BLE). Donc, avant d’acheter, nous passons une annonce à notre SEL pour savoir si quelqu’un a l’objet en question ».

Sans faire de bruit, le SEL de Montpellier arrive à conquérir un nombre croissant de personnes. Si quelques adhérents sont arrivés par l’intermédiaire des médias (télévision et presse), beaucoup ont connu ce système grâce au bouche à oreille.
Pour plus de convivialité, des réunions sont fréquemment organisées. Ainsi, grâce à l’aide de toute une communauté, un lien social se crée, en plus des économies réalisées.

En temps de crise, il y a ceux qui se retranchent dans leur coin à se priver, et les autres, qui préfèrent faire jouer la solidarité pour économiser au mieux.

Des fêtes de fin d’année solidaires

Jean-François n’a pas hésité à donner de son temps le jour de Noël pour aider une famille de demandeurs d’asile.

Les fêtes de fin d’année sont l’occasion pour nombre d’entre nous de se retrouver en famille. Durant une période où les plus démunis peuvent se sentir isolés, certains ne font pas de trêve dans leur engagement. C’est le cas de Jean-François, 53 ans, secrétaire du Comité de parrainage de familles demandeurs d’asile du canton de Firminy créé le 20 décembre dernier. Dans le cadre de son engagement au sein de l’association, cet habitant de Firminy (Loire) a aidé une famille kosovare demandeur d’asile à déménager dans un nouveau logement le jour de Noël.

Tout est parti d’un comité de soutien monté en novembre autour de deux familles demandeurs d’asile menacées d’expulsion. « A la rentrée de la Toussaint, cette famille, résidant en France depuis mars 2010, s’est présentée à l’assistante sociale du collège de Firminy, où est scolarisé un de leurs enfants avec une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Elle a alors été mise en contact avec le Réseau Éducation Sans Frontière (RESF) de la Loire, auquel la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE) est adhérente » explique Jean-François.

En tant qu’administrateur départemental de la FCPE locale, il est donc allé rencontrer cette famille lors de la permanence hebdomadaire du RESF à Saint-Étienne. « Ce jour là, une famille tchétchène de Firminy était aussi présente. Elle réside en France depuis trois ans, mais déboutés de leur demande d’asile, les sept membres de sa famille devaient quitter leur logement du Centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) avant un mois» ajoute Jean-François.

Soutien aux familles demandeurs d’asile

Ces deux familles comptent huit enfants scolarisés dans divers établissements de la ville. Un comité de soutien est ainsi né le 17 novembre sur la base de la scolarisation des enfants à Firminy. L’une de ses premières actions a été de lancer une pétition pour demander au préfet de la Loire de ne pas expulser ces familles. Après un rassemblement le samedi 20 novembre, l’initiative a obtenu plus de 2 000 signatures. À ce jour, le préfet n’a pas répondu aux sollicitations de ce comité de soutien.

Pour le suivi des familles, une association a été constituée : le Comité de parrainage de familles demandeurs d’asile du Canton de Firminy. Les statuts de cette association, qui comporte une trentaine d’adhérents, précisent qu’elle « a pour but de venir en aide aux personnes, ou familles, relevant du droit d’asile et résidant sur le territoire du Canton de Firminy, pour permettre leur intégration sociale et la scolarisation de leurs enfants. »

Disponible même le jour de Noël

Diverses initiatives ont déjà permis de récolter de l’argent pour ces deux familles. Et le comité de soutien a quant à lui permis qu’elles aient un toit. « Nous avions décidé de tout faire pour trouver un logement à la famille kosovare qui était logée à six dans une chambre d’hôtel de 9 m² et qui coûte à l’État 60€ par nuit, soit 1 800€ par mois. Une piste a été proposée par la paroisse locale. Les démarches ont pris du temps : la signature du bail, l’attente de Gaz de France pour remettre le gaz… L’appartement a finalement été prêt le 24 décembre» raconte Jean-François.

«J’étais l’un des seuls disponibles le jour de Noël, je suis allé volontiers les aider à déménager, dans la neige» poursuit-il. «Mais il manquait encore un matelas dans la chambre des parents. Je me suis donc déplacé à Emmaüs l’après-midi pour en récupérer un.» La seconde famille a obtenu le maintien dans son logement du CADA jusqu’au 15 janvier.

Marie-Claire et Yannick Noah s’engagent pour les enfants

Samedi dernier, Yannick Noah donnait un concert privé au Mas St Gabriel au profit de l’association de sa maman, Les Enfants de la Terre. Ce concert caritatif était organisé par Clémence, Anthony, Justine et Camille, étudiants à l’EIM Groupe Sup de Co. Ce fut l’occasion pour HautCourant de rencontrer Marie-Claire et Yannick Noah et de découvrir cette association qui vient en aide aux enfants blessés par la vie.

Le président Abdoulaye Wade plaide pour le retour des Haïtiens en Afrique en les accueillant au Sénégal.

Décidément le Président Abdoulaye ne finit pas de surprendre. Face à la mobilisation générale suite au tremblement de terre en Haïti, le voilà qui propose une idée pour le moins surprenante: le retour des Haïtiens en Afrique.

Après le séisme qui a frappé Haïti, la solidarité internationale s’organise partout à travers le monde. Les gouvernements, les associations, les citoyens du monde, chacun y participent à sa manière.
Le président du Sénégal Abdoulaye Wade vient de s’illustrer encore une fois en proposant d’accueillir les Haïtiens au Sénégal. Il a certes, apporté un soutien financier mais c’est surtout son idée que l’on retient. Il l’a résumé ainsi:
«La récurrence des calamités qui tombent sur Haïti m’amène à proposer une solution radicale: créer en Afrique, quelque part, avec des Africains bien entendu, avec l’Union africaine, un espace, à déterminer avec des Haïtiens, pour y créer les conditions de retour des Haïtiens,».
Le secrétaire général du parti socialiste sénégalais Ousmane Tanor Dieng parle d’une proposition qui fait «honte au Sénégal» avant de rajouter «C’est une proposition incongrue et cela montre les limites de M. Wade»

Devant le drame haïtien il pourrait sembler déplacé de penser à soi même. Mais
la banlieue sénégalaise connait depuis des années des inondations à chaque saison des pluies. A cela s’ajoute le chômage de ses habitants et la fuite des jeunes vers d’autres horizons. Et ces problèmes ne sont toujours pas résolus jusqu’à présent.

Certes l’Afrique et le Sénégal disposent de terres pouvant accueillir leur frères haïtiens et l’idée est salutaire mais les haïtiens voudront -ils quitter leur pays malgré tout?

http://s.tf1.fr/mmdia/i/34/7/corps