La terrible situation des Aborigènes d’Australie

Un taux de suicide démentiel frappe la population aborigène d’Australie, victime de la discrimination, de la drogue et de l’alcool. Avec un risque, selon Les Malezer, représentant aborigène, de voir ce peuple disparaître purement et simplement.

«Il y a un vrai risque que mon peuple disparaisse». Cri d’alarme lancé dans l’enceinte du World Intellectual Propety Organization (WIPO) à Genève par Les Malezer, Aborigène australien et président du Forum des peuples autochtones.
Révélateur d’un immense mal-être, le taux de suicide au sein de la population aborigène inquiète par son ampleur. Il est quatre fois plus élevé que dans le reste de la population australienne. La majorité des suicides est enregistrée chez les moins de 30 ans, selon la BBC. Ce phénomène s’explique par le fait que les Aborigènes «ne sont pas acceptés, ils sont discriminés et surtout séparés de leur terre et de leur mode de vie, ce qui leur fait perdre tous leurs repères et peut les conduire au suicide», analyse Pierrette Birraux Ziegler, du Centre de documentation, de recherche et d’information des peuples autochtones (DOCIP).

Une véritable crise identitaire

«Dans le domaine de la santé, de l’emploi, de l’éducation, les Aborigènes sont très marginalisés par rapport au reste de la population, alors que seulement un tiers d’entre eux vit dans une partie reculée du territoire. Leur niveau de vie est plus faible que celui des pays du Tiers-Monde alors que l’Australie fait partie des pays riches», déplore Les Malezer.
Et le gouvernement australien, que fait-il ? «Il prend un certain nombre de mesures pour améliorer leur situation mais c’est toujours imposé par le haut. Le gouvernement passe toujours par des intermédiaires» ajoute t-il. La solution, selon lui, consiste à «donner l’autorité aux communautés elles-mêmes pour qu’il y ait une auto-gestion plus efficace. L’Etat devrait seulement intervenir ponctuellement et dans des domaines bien particuliers». Pour Pierrette Birraux Ziegler, «il y a une déclaration des droits des peuples autochtones qui a été élaboré avec ces peuples et qui a été adoptée par l’ONU en 2007 après des années de discussion, il faut simplement la faire respecter» souhaite t-elle. L’Australie avait voté contre dans un premier temps avant de la signer deux ans plus tard.

Un risque de génocide culturel

Toutefois, le problème semble bien plus profond puisque «le gouvernement australien voit les Aborigènes comme des soûlards, des fainéants. Il souhaite les assimiler de force sans considération pour leur identité culturelle, sans parler du racisme dont les Aborigènes sont l’objet» s’insurge Les Malezer. Il souhaite que la culture aborigène soit reconnue, respectée, afin de mettre fin à une assimilation forcée qui finit par détruire son peuple. Car pour survivre, les Aborigènes ont besoin de voir leur mode de vie respectée, avec leur attachement à leur terre et à leurs traditions. D’où sa volonté de faire adopter un traité reconnaissant le droit de propriété intellectuel des peuples autochtones, afin que les dessins, les peintures, et les sculptures ainsi que les dessins et modèles architecturaux aborigènes soient reconnus comme le fruit d’une culture à part entière. Si l’attitude des autorités australiennes ne changent pas, Les Malezer craint un génocide culturel voire une disparition de son peuple à court terme, tant le malaise identitaire est profond. Il poursuit donc son combat pour éviter une telle situation.

Le soleil a rendez-vous avec la lune

Le 22 juillet 2009, à 5h28 heure locale (23h58 GMT), la côte ouest de l’Inde était plongée dans le noir pour le début de la plus longue éclipse solaire du XXIe siècle.

Le soleil avait rendez-vous avec la lune… et la lune était bien là où le soleil l’attendait, pour la plus longue éclipse solaire du XXIe siècle. Leurs ébats célestes, ont plongé dans l’obscurité une grande partie de l’Asie, de l’Inde au Japon en passant par la Chine et la Birmanie, pour contenter la curiosité de près de 2 milliards d’êtres humains.

Dans un petit coin perdu au milieu du pacifique la rencontre a duré 6 minutes 39, juste le temps d’écouter Let the music play de Barry White avant de repartir. Plus timides devant un public, ils ne sont restés ensemble que cinq minutes dans le ciel chinois et moins de quatre au dessus de l’Inde. Un spectacle dissimulé parfois derrière une épaisse couche de nuages, la météo capricieuse ayant préservé l’intimité de l’entrevue astrale au détriment de milliers de déçus.

En ces temps de crise, la rencontre entre nos deux astres favoris est venue à point nommé pour les professionnels du tourisme. Les étrangers sont venus en nombre, les hôtels et leurs « petits-déjeuners spécial éclipse » ont fait le plein et c’est sans compter les lunettes et autres filtres à infra-rouge, vendus par millions pour permettre à ce public immense d’admirer cette unique représentation. L’éclipse, c’est aussi un business.

Et il n’y aura point eu plus de violences ou d’émeutes au Xinjiang comme le prédisaient certains astrologues chinois. Car dans l’Empire du milieu, quand « le chien du ciel mange le soleil », c’est le présage d’une catastrophe. Le très populaire site chinois Baïdu.com avait même annoncé quelques jours avant l’évènement que « la probabilité qu’il y ait des violences ou une guerre lors d’une éclipse totale est de 95% ». Manqué.

Les indiens, eux, ont célébré cette nuit soudaine avec des « bains purificateurs ». Au total, près de cinq millions d’hindous ont rendu hommage au dieux en se baignant dans les eaux sacrées pendant l’éclipse. Un moment censé porter bonheur. Au Bangladesh, un témoin raconte que des milliers de personnes réunies dans un stade « se sont mises à pleurer et à trembler de peur quand le soleil a disparu et ont applaudi quand il est réapparu ». Oh Miracle !

Les deux amoureux ne se retrouveront pas avant le 11 juillet 2010 au dessus de l’ile de Pâques, mais ce sera sans doute plus furtif. Pour retrouver un moment d’intimité aussi long ils devront attendre jusqu’en 2132. Une éternité, même pour un astre…

Ces menaces qui pèsent sur les traditions du Languedoc

Une communion entre l’homme et l’animal. C’est, en substance, la vision qu’ont les Languedociens de leurs traditions taurines. Des événements qui font la réputation de la région, avec en vedette, le taureau. Malheureusement, plusieurs accidents mortels ont endeuillé certaines fêtes. En mai, un enfant de 3 ans est mort à Saint- Martin-de-Londres. Du coup, la réglementation se fait plus stricte, remettant en question l’existence même de ces traditions. Mais pour élus, professionnels et aficionados, un seul mot d’ordre : préserver ce patrimoine. Une mission qui exige à la fois d’assurer la sécurité du public, mais également de le responsabiliser. De nombreuses communes s’attellent à la tâche.

toro1.jpg Abrivados, bandidos, encierros… Autant de mots qui évoquent le chant des cigales, la chaleur de l’été et le plaisir des vacances. Des manifestations qui rythment la vie des villes et villages de notre région. Une tradition au centre des débats depuis quelques semaines.

En effet, outre la dangerosité naturelle de ces événements où se côtoient taureaux sauvages, villageois et touristes, plusieurs obstacles menacent leur pérennité.

Ce sont d’abord les représentants de l’Etat qui ont décidé d’intervenir. Dans une circulaire datée du 20 mai 2009, Claude Baland, préfet de l’Hérault, a imposé une réglementation plus stricte en matière de sécurité.
Ainsi, banderoles, pétards et autres véhicules à moteurs sont désormais interdits sur le parcours des manifestations taurines. A cela vient s’ajouter l’obligation de mettre en place un système de barrière de type « beaucairoise » pour tout spectacle taurin. Des règles concernant avant tout les autorités locales et les professionnels.

Bon nombre d’entre eux, conscients du danger, ont depuis longtemps appliqué des mesures de sécurité similaires.Toro2.jpg « Les professionnels sont prudents, ils savent ce qu’ils risquent. C’est surtout le public qui doit faire preuve d’une vigilance accrue », affirme Laurent Martinez, président du club taurin de Saint- Jean-de-Védas, près de Montpellier. En effet, le risque vient non seulement de la manifestation, mais aussi des participants. Principal élément perturbateur : l’alcoolisation. Un phénomène est particulièrement visé : l’attitude des jeunes face à la boisson. Une réalité concernant aussi bien les manifestations taurines que les fêtes de villages qui les accompagnent.

La préfecture entend mener une politique stricte vis-à-vis de la vente d’alcool aux mineurs en renforçant les contrôles. Un espace de désalcoolisation doit également être mis en place.

La préfecture considère par ailleurs la multiplication des festivités locales comme « un facteur aggravant de la délinquance et de dégradation de la sécurité routière ». Ivresse au volant, drogue, bagarres, et même coups de couteau aux taureaux durant les lâchers, sont autant de débordements qui ternissent l’image de ces événements populaires. Solution proposée : concentrer la fête dans un seul espace éclairé et facile à surveiller. Les communes font parfois appel à des sociétés privés pour renforcer la sécurité.

Elus et professionnels insistent aussi sur la responsabilisation du public. Afin d’éviter les drames et protéger ces instants festifs, aussi importants culturellement, qu’économiquement.

Les bons élèves camarguais

Au pays du taureau, la fête est reine. Et pas question d’entendre parler de fin des traditions. « On est des pur-sang camarguais et les fêtes taurines font partie de notre culture », défend Sabine Gondran, responsable des animations de Saint-Gilles (Gard). « Nous connaissons bien le taureau et ses dangers, explique-t-elle. Nous avons imposé des règles pour encadrer le parcours des manifestations taurines depuis plusieurs années déjà ». Pour elle, c’est le comportement des touristes qui pose problème. « Ils ne connaissent pas les taureaux et ne savent pas comment réagir, ce qui cause parfois des accidents graves ».

Néanmoins, certaines communes camarguaises ont renforcé les mesures de sécurité, à l’instar du Grau-du-Roi. « Il y a eu plusieurs accidents ces dernières années, et ça engendre des restrictions. Nous avons mis en place la même réglementation que dans l’Hérault afin de limiter les risques », précise Frédéric Alcacer, en charge des fêtes taurines graulennes.

A Beaucaire, « la sécurité est un problème pris au sérieux depuis longtemps », insiste Françoise Vidal, adjointe à la culture taurine.
Mise en place de « beaucairoises », conventions imposées aux manades pour assurer la sécurité des participants, campagnes d’information pour sensibiliser le public. La ville n’a pas attendu une circulaire préfectorale pour sécuriser ses fêtes taurines. Une sécurité nécessaire pour préserver le patrimoine culturel de la région, même si elle fait débat. « Ce n’est pas la mort de la tradition comme beaucoup le disent, affirme Frédéric Alcacer. Mais la sécurité sera de plus en plus mise en avant ». C’est la rançon du succès.

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La « Beaucairoise » au coeur des débats


Imposer des barrières dites « beaucairoises », qui protègent le public (voir photo), est-il le meilleur moyen pour assurer la sécurité du public pendant les spectacles taurins ? En tout cas, cette décision préfectorale fait débat.

A Sérignan (Hérault), cette exigence remet en question la présence du taureau au cours de la feria d’été qui se déroule le dernier week-end de juillet. « Nos barrières ne sont pas homologuées, répond Jacques Dupin, le premier adjoint. Notre responsabilité est en jeu. Si nous ne trouvons pas les moyens pour financer le changement de barrières, pas de taureaux ! », continue-t-il.

Yvon Pellet, maire de Saint-Génies-des-Mourgues (Hérault) et fervent défenseur des traditions votives est plus catégorique. « On nous demande l’irréalisable, affirme-t-il. Chez nous, le parcours des fêtes votives fait cinq kilomètres. C’est simplement impossible pour nous de mettre des « beaucairoises » partout, d’autant plus que nous n’avons que trois employés municipaux ».

En connaisseur, Yvon Pellet propose d’autres solutions qui, selon lui, sont plus adaptées aux traditions locales. « Pour plus de sécurité, il faut d’abord limiter le nombre de passage à un. Plus il y a de passages plus les risques se multiplient, défend-t-il. Il faut aussi interdire les attrapaïres ou au moins les contenir pour ne pas qu’ils essayent de faire échapper le taureau ».

Il conclut : « Les règles mises en place par la préfecture sont promulguées par des technocrates. Ils ne sont pas en phase avec nos traditions et c’est ça qui menace notre patrimoine ».

Des Grandes vacances sur fond de crise

Camping en famille, ou parasol sur les plages des Baléares. A quelques jours du coup d’envoi des grandes vacances, le mot d’ordre pour les Languedociens c’est cheap (bon marché). Dans la plupart des agences de voyage de la région la tendance est claire: destinations, budget moyen, nombre de réservations, tout indique que la crise est bien là.

Destinations : la part belle à la Méditerranée


Les Languedociens ont fait leurs choix : cette année pas de folies pour l’été. Les vacances en famille sont privilégiées.
La France devient une destination à la mode et les campings font le plein. Les trajets en avion enregistrent quant à eux de fortes baisses. Les vols long-courriers sont délaissés au profit des moyens voire des court-courriers.
Pour ceux qui choisissent de partir, ce sera le bassin méditerranéen. La Grèce, l’Espagne, la Tunisie et la Turquie se démarquent des autres destinations. Quelques valeurs montantes se précisent à l’image de la Corse, du Portugal ou encore de l’Irlande. Des séjours moins loin et donc moins chers.
En ce qui concerne les escapades plus lointaines seuls les voyages vers la République Dominicaine et les États-Unis gardent la côte.

Budget : une légère tendance à la baisse


Si les habitants de la région partent moins loin, ils partent moins longtemps et dépensent moins aussi. La crise est passée par là. Les familles qui restent en France investissent entre 200 et 400 euros par personne pour leurs locations de vacances.
Pour les chanceux qui s’envolent vers d’autres horizons, les budgets sont variables, mais ils sont en baisse par rapport aux dernières années. Les séjours les plus populaires coûtent entre 500 et 800 euros par personne. Les formules low-cost restent en tête des ventes.

Réservations : mot d’ordre « dernière minute »


Selon les professionnels, le phénomène est spécifique à cette année. Les clients réservent moins et se décident au dernier moment. L’influence d’internet a particulièrement changer le comportement des vacanciers. Ils guettent les promotions avant tout, et ne prévoient leurs départs que dix à quinze jours à l’avance.
Pour de nombreux voyagistes l’important aujourd’hui n’est pas tant la destination que le prix. Internet propose régulièrement des séjours en solde et pousse les clients à attendre pour se décider pour telle ou telle formule.
Cette attitude a demandé une adaptation de la part des agences, ce qui explique entre autres la multiplication des offres promotionnelles.

Bilan : la crise joue les trouble-fêtes


Le constat est plutôt mitigé pour les voyagistes. Après avoir enregistré de bons chiffres au premier trimestre 2009, l’été s’annonce plus difficile. Les réservations sont en baisse, le chiffre d’affaire également surtout pour les petites enseignes.
Les effets de la crise se font ressentir dans de nombreuses agences, même si l’été reste une période creuse. Elles attendent l’automne et espèrent de meilleurs chiffres.
Toutefois, tout n’est pas si mauvais. Les « beaux dossiers », réservés aux plus aisés, se portent bien. C’est le cas des séjours sur mesure qui connaissent un bel essor. Il faudra aussi guetter les bonnes affaires qui risquent de fleurir dès septembre.

Sofia Essaïdi:  » Je ne suis pas reine dans la vie »

La comédie musicale  » Cléôpatre » à fait salle comble ce week-end au Zénith de Montpellier.
A l’occasion de la tournée en province qui a démarré le 8 mai, rencontre avec Sofia Essaïdi qui incarne la célèbre reine d’Égypte.

Les comédies musicales sont en vogue, en quoi Cléopâtre est-elle différente des autres?

Les décors et la mise en scène sont nouveaux. Il y a beaucoup de tableaux en vol, l’apport de Circassiens. Mais surtout, on est deux des 6 chanteurs à danser. Pour la première fois, le personnage principal danse et fait des acrobaties en plus de chanter.
Cléopâtre est présentée comme une « femme d’aujourd’hui », qu’y a-t-il
de moderne chez ce personnage historique?
Il y a presque 3000 ans, cette femme avait déjà réussi à allier une vie privée faite d’amants, d’enfants et une vie professionnelle faite de pouvoir. Elle était très moderne.

Femme forte et indépendante, qui fait le lien entre l’Orient et l’Occident, Cléopâtre, c’est aussi un peu votre histoire?

Oui, c’est vrai. Comme elle, je suis la réunion de l’Orient et l’Occident, c’est pour cela que ce rôle m’évoque quelque chose, quelque part c’est aussi un peu moi.

Justement, vous dites dans un entretien, « je mange Cléopâtre, je dors Cléopâtre», l’identification est elle aussi forte?

Non, je ne suis pas du tout reine dans la vie! J’ai un caractère bien trempé mais je suis plutôt douce. J’ai tellement travaillé ce rôle que durant une période, il n’y avait plus qu’elle dans ma vie. Maintenant que la tournée a débuté, je commence à me sortir un peu du personnage et j’arrive à repenser à Sofia.

Comment avez-vous préparé ce rôle?

J’ai passé un casting très intense d’un an et demi pour avoir le rôle. Je me suis documentée et je suis arrivée aux répétitions avec un premier jet, une idée de Cléopâtre. Au fil du temps, mon personnage s’est affiné. J’invente, je découvre des subtilités… Je voulais qu’elle naisse d’elle-même.

Le metteur en scène Kamel Ouali dit avoir écrit la pièce pour vous, pourquoi ce casting?

Il me l’a révélé seulement lors de la première du spectacle! J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Il ne voulait pas me le dire avant pour que je puisse travailler. J’ai douté, pleuré, attendu, je me suis battue et j’ai finalement eu ce rôle car je le méritais.

Vous avez joué le rôle de Aïcha dans le téléfilm de Yamina Benguigui de France 2, encore une femme qui rêve d’indépendance…

J’ai toujours été indépendante. J’ai grandi dans une famille mixte, avec une mère française et un père marocain. Famille très ouverte, qui m’a laissé beaucoup de liberté. Je n’ai pas de combat particulier car je n’ai jamais eu besoin de rêver d’indépendance. Mais, si je peux, à travers le film de Yamina, véhiculer un message pour les femmes qui n’ont pas cette chance, je suis ravie.

C’est aussi un petit pas vers les lucarnes, petites et grandes?

J’ai des envies très fortes de cinéma. J’ai reçu des propositions mais j’attends la fin de la tournée, pour pouvoir m’y mettre sérieusement.

Vous vous êtes fait connaître par la Star’Ac 3, après « Mon cabaret »un nouveau disque à l’horizon?

Je prépare mon prochain album prévu pour le printemps. L’influence musicale sera la même, mélange de pop-folk et de jazz car c’est ce qui me ressemble. Mais j’ai 25 ans aujourd’hui, j’en avais 20 pour « Mon cabaret », l’album aura une autre maturité, il sera plus personnel.

Chant, danse, comédie, s’il fallait choisir?

Impossible! Mon équilibre vient du mélange des trois mondes, c’est seulement là que je suis épanouie.

Article paru dans Midi Libre du 04/06/09

General Motors : le géant de l’automobile dépose son bilan

«La plus grande entreprise du monde» est en faillite. Après 77 ans de leadership dans le secteur des constructeurs automobiles, General Motors (GM) a officiellement déposé le bilan lundi 2 juin 2009 à New York. Une décision inévitable pour entreprendre «une restructuration draconienne sous perfusion financière de l’État», annonçait dimanche le gouvernement américain.

Cet épilogue était attendu après la tentative désespérée de GM pour redresser ses finances. Fin mars, le groupe avait obtenu un sursis de deux mois pour prouver qu’il était viable, mais les effets de la crise ont imposé le redressement judiciaire comme seule issue possible.

Néanmoins, pour l’administration Obama c’est «un jour historique: la fin de l’ancien General Motors et le début d’un nouveau». Objectif: faire sortir GM du redressement judiciaire dans un délai de 60 à 90 jours. Pour ce faire, le constructeur sera divisé en deux entités: un «nouveau GM», destiné à sortir de la procédure de dépôt de bilan et à repartir à l’assaut des marchés, et un «ancien GM», qui regroupera les actifs destinés à la liquidation. L’État fédéral apportera pour cela une aide publique de 30 milliards de dollars, portant l’apport total de l’administration Obama à près de 50 milliards.

Surnommée ironiquement «Government Motors», l’entité qui sortira du dépôt de bilan de GM appartiendra presque aux trois quarts aux pouvoirs publics. «Le contrôle par l’État n’était pas ce que nous recherchions. C’est une issue obligée au processus de restructuration» a déclaré un haut responsable gouvernemental. «Nous espérons voir un GM avec un bilan où l’endettement pèsera beaucoup moins lourd, et capable d’être compétitif» a-t-il ajouté.

Barack Obama lui-même a précisé hier que cette nationalisation est nécessaire pour éviter les «dégâts énormes» que causerait l’effondrement du géant. «En résumé, notre objectif, c’est de remettre GM sur pied, de nous tenir à l’écart et de nous désengager rapidement», a-t-il dit. GM a confirmé la fermeture de onze sites aux États-Unis. Le groupe veut ainsi passer de 62 000 ouvriers en 2008 à 38 000 en 2011.

Mario Balotelli: footballeur, noir et Italien

«Un Italien noir, ça n’existe pas!», «Noir de merde, tu n’es qu’un noir de merde!», «A mort Balotelli!». Ces cris et chants racistes, entendus le 18 avril dernier à l’occasion du match entre la Juventus de Turin et l’Inter de Milan, s’invitent régulièrement dans les stades italiens. Mais cette fois, ils ont suscité une indignation particulière. D’abord parce qu’ ils n’étaient pas le fait d’un petit groupe de supporteurs fascistes à la réputation sulfureuse – argument souvent bien pratique pour détramatiser ce genre d’incidents – mais de presque tout le Stadio Olimpico de Turin. Ensuite parce ce qu’ils s’adressaient à un grand espoir du football italien.

Privilège. Mario Balotelli a 18 ans, mesure 1,88 mètre, est international chez les moins de 21 ans et attaquant de l’Inter de Milan. Ses parents ont quitté le Ghana pour la Sicile en 1988, peu de temps avant la naissance de Mario, qui présente très vite d’importants problèmes de santé. Opéré à trois reprises pour une malformation de l’intestin, il passe la première année de sa vie à l’hôpital. Sa famille émigre ensuite dans un village de la région de Brescia, en Lombardie, où elle vit dans une extrême précarité. Les services sociaux italiens confient alors Mario, âgé de 2 ans, à une famille adoptive: les Balotelli. Adolescent, il intègre le club de troisième division de l’ AC Lumezzane avec lequel il débutera chez les pros à l’âge de 15 ans à peine, au bénéfice d’une dérogation fédérale. En 2006, l’Inter le repère et décide de le recruter moyennant une indemnité de 350 000 euros. Profitant notamment de la blessure d’Ibrahimovic et de la petite forme de Hernan Crespo, les attaquants vedettes du club, « Turbo Mario » se fait remarquer l’année suivante en claquant 6 buts lors de ses 9 premiers matches. A sa majorité, le 12 Août 2008, le maire du village de ses parents adoptifs lui donne la nationalité italienne. Un privilège rare au regard du droit italien, basé sur le droit du sang. C’est que le gosse pourrait bientôt être utile à la squadra azzura, l’équipe nationale italienne.

Vice. D’où les réactions en cascade qui ont suivi les incidents du 18 avril dernier. Le président de la Juventus Giovanni Gigli a présenté ses excuses au nom du club alors que son homologue de l’Inter Milan, Massimo Morati, est monté au créneau dans la Gazzeta Dello Sport: « Si j’avais été au stade, j’aurais quitté la tribune et demandé à ce que l’équipe arrête de jouer. Certains commentaires faits à la télévision ont également été odieux. J’ai peur que l’Italie se soit habituée au racisme« . L’arbitre de la rencontre a été par ailleurs vivement critiqué pour ne pas avoir réagi. Il a pourtant respecté le règlement: en Italie, seules les banderoles à caractère raciste obligent à arrêter un match. Pas les cris. Depuis, le président de l’UEFA Michel Platini a annoncé que « quand ce genre de situation se produira, la rencontre sera suspendue pendant dix minutes et des annonces seront faites à l’intérieur du stade« , ajoutant que le match serait définitivement arrêté si la situation perdurait. Giancarlo Abete, président de la fédération italienne de football, a appuyé la proposition de Platini. La ligue, de son côté, a condamné la Juventus à jouer un match a huis clos, le 3 Mai prochain face à Lecce. La sanction peut paraître dérisoire. L’entraîneur de la Juve Claudio Ranieri, lui, l’a jugé « injuste« ; avant de promettre qu’il ordonnerait à ses joueurs de quitter le terrain si l’évènement venait à se reproduire. Le technicien a son explication sur les injures dont a été victime le joueur de l’Inter: le racisme est « un vice typiquement italien« . Bof. José Mourinho, l’entraîneur de Balotelli, propose une autre interprétation des faits, entre mauvaise foi et foutage de gueule. Pour lui, les cris des supporteurs de la Juventus n’étaient « pas du racisme, mais seulement une façon ignorante de montrer sa désapprobation à un adversaire antipathique parce qu’il a marqué un but« . Ouf, nous voilà rassuré…

Gameboy, 20 ans piles

La console portable de Nintendo soufflait hier ses vingt bougies. Lancé en 1989, le premier modèle de la Gameboy sera produit jusqu’en 1998. Souvenirs, souvenirs.

Aujourd’hui c’est à peine si elle pourrait se faufiler dans une poche de pantalon slim. Formes massives, couleurs délavées, le pavé grisâtre qu’on matraquait jadis dans les cours de récré a fait son temps. Console obsolète devenue objet de collection, relique des premiers âges du jeu vidéo en extérieur, la portable de Nintendo fête aujourd’hui ses vingt ans. L’occasion de revenir sur un parcours redoutable d’intelligence et sur celle qui sauva plus d’une fois la mise à son constructeur.

Vingt ans jour pour jour. Le 21 Avril 1989, la Gameboy, ses quatre boutons (A,B, Select et Pause), son processeur 8-Bit et son écran LCD noir et blanc débarquaient sur les côtes nippones. Pour 12~500 yen (73 euros), les consommateurs japonais pouvaient mettre la main sur la console la plus vendue de tous les temps (118, 69 millions de la première Gameboy à la Gameboy Advance ; un score que la DS ne devrait pas tarder à égaler puis dépasser puisque aujourd’hui proche des 100 millions d’exemplaires vendus). Le «line-up» se limite à l’époque à quatre jeux. L’incontournable plombier moustachu Super Mario Land est parmi eux, suivi de très près par la sortie de Tétris, le premier succès sur Gameboy (avant Pokémon en 1996). Trois mois plus tard, c’est aux Etats Unis d’essuyer à leur tour la tempête Gameboy. Le succès ne se dément pas. Éternelle cinquième roue du carrosse, le vieux Continent et la France attendent Novembre 1990 pour connaître les joies de la cartouche en plein air. En chaise longue, dans le bus ou dans le métro, voire devant la télé, c’est selon.

Wii et Gameboy, malgré presque deux décennies d’écart, l’idée de base est la même : une console «low cost» techniquement inférieure à la concurrence (l’Atari Lynx, la TurboExpress et la Gamegear de Sega) mise au service d’un concept. Un choix payant. Pour la Wii ce sera le «Casual Gaming» et le détecteur de mouvement (qui n’est en fait qu’un accéléromètre). La Gameboy joue, elle, la carte de l’économie, technique et électrique. En 1989, le concepteur Gunpei Yokoi et Nintendo Research and Development 1, la plus ancienne équipe de geeks de Nintendo, n’en sont pas à leur coup d’essai. On leur doit une pléthore de jeux électroniques de poches appelés plus communément Game&Watch et des cartouches Nes aussi connues que Metroid ou Kid Icarus.

Les créateurs de la Gameboy développent une console hybride, qui reprend l’autonomie des Game&Watch et la ludothèque Nintendo. De son côté, Sega prépare le terrain pour sa console portable aux mensurations King Size, la Gamegear. Lancé dès 1991 dans une campagne publicitaire de dénigrement, la firme au hérisson bleu mise sur l’écran couleur et les capacités techniques de sa console pour faire la différence, et oublie le plus important. Malgré ses 6 piles R6, le temps de jeu sur Gamegear ne dépasse pas trois heures quand, avec deux alcalines de moins derrière son clapet, la Gameboy fait beaucoup mieux. Moins chère à l’achat et à l’utilisation, la firme de Kyoto tient la recette du succès Gameboy.

Le Gameboy, c’est aussi une ludothèque de poids : 646 jeux. Les franchises les plus connues de Nintendo et de sa console de salon éponyme ont toutes un jour ou l’autre connu les joies de l’adaptation ou du portage. Mario à la sortie de la console, Metroid 2 : Return of Samus en 1991, et les quatre millions d’exemplaires vendus de Link’s Awakening deux ans plus tard sont les exemples les plus connus de licence à succès. Des mascottes made in Nintendo qui font encore la renommée de la marque aujourd’hui. Et son infortune, dans le cas de la Nintendo 64 et de la Gamecube, qui n’ont pas reçu le soutien des éditeurs tiers en leur temps. L’échec de la N64 aurait pu être fatal à la firme du plombier, s’il n’avait été un certain Pokémon. Depuis 1996, et la sortie du premier Pocket Monsters (abrégé Pokémon) écoulé à quelques dix millions d’exemplaires au japon, ce sont plus de 186 millions de jeux de dressage qui sont vendus, tous supports confondus.

Multi-transformiste, la console portable de Nintendo s’adapte au marché, le plus souvent avec avec succès. A l’exception de la Gameboy Micro qui ne trouvera que 2 millions de preneurs, les versions Pocket, Light, Color, Advance, et SP de la Gameboy lui permettent de traverser le temps et les modes sans sourciller. Et l’on ne compte pas les variantes de couleurs, les éditions transparentes ou colorées de la console de poche. A chaque changement esthétique ou technique, même mineur, le consommateur («le mouton» ou «fanboy Nintendo» diront certains) est au rendez-vous. Les ventes aussi.

Enfin, la Gameboy est une source d’inspiration considérable. Recyclée en électrocardiographe en platine, ou en écran à l’utilité encore à prouver pour Wii, la console inspire des générations de joueurs et «d’artistes».

Mais tout ça, c’était avant la DS. La console aux deux écrans tourne la page et relègue l’ancêtre 8-bits aux oubliettes. Avec sa dernière édition, la Dsi, Nintendo met ainsi fin à la rétrocompatibilité avec les jeux Gameboy. A 20 ans, la console a bien vécu. Nintendo a estimé qu’il était temps qu’elle tire sa révérence. La Gameboy est morte, vive la Gameboy.

Quelques vidéos pour terminer :

Gameboy Gamegirl, un groupe dont la boîte à rythme et la morphologie épicurienne du chanteur peuvent rappeler celles des français TTC :

Correctement programmée et détournée, la Gameboy devient un instrument de musique à part entière :

La Gameboy en objet d’art graphique :

A la recherche de la nouvelle star

« Nous sommes à la recherche de nouveaux talents » explique Michel Marfaing, responsable sportif de la formation du Stade Toulousain. «130 jeunes entre 14 et 20 ans ont été sélectionnés dans la région et dans toute la France. On a même un candidat qui nous vient de Bruxelles. À la fin de la journée, on en gardera entre 30 et 40 qui alimenteront les équipes de jeunes du Stade».

En cette fin de matinée, les ateliers techniques s’achèvent sous la pluie. L’après-midi, réservée aux matchs, à la confrontation, au terrain, au jeu, sera plus clémente. Quelques coins d’éclaircie illumineront les percées des ailiers. La pelouse humide et la terre boueuse accueilleront avec délectation les plaquages des avants.

« Une chance de pouvoir évoluer au haut niveau »

Il y a les héros locaux, ceux qui viennent tenter leur chance d’approcher leurs idoles. Comme Benjamin, 16 ans, licencié à Villefranche-de-Lauragais: «Je n’ai pas trouvé les ateliers très durs». Et répond modestement: «J’évolue déjà en sélection Midi-Pyrénées. Je suis venu là car le Stade Toulousain m’a appelé». Pour Brigitte, la maman, «cette journée leur donne surtout la chance de pouvoir évoluer à un autre niveau».
Puis, il y a ceux qui viennent de loin, par passion. Comme Romain, 15 ans, qui a fait le déplacement depuis Paris. Licencié au PUC, le mythique club du stade Charléty, également en lice pour le titre de champion de France dans sa catégorie, ce deuxième ligne a trouvé «plutôt facile les épreuves techniques. C’est ce que j’ai l’habitude de faire en club. Même si la pluie a rendu difficile certains entraînements». Muriel, sa maman, l’a accompagné: «Le rugby est sa passion. Son objectif est d’atteindre un pôle espoir. À Toulouse, c’est la chance de se faire remarquer par l’un des tout meilleurs clubs français».

En cette fin de matinée pluvieuse, les jeunes se testent à la musculation. Des barres de traction ont été installées sous les travées du stade Ernest Wallon. Une dizaine de marches les séparent de la pelouse du Stade Toulousain. Quelques aficionados tentent une montée vers les gradins. Avec succès. Car au centre du terrain, un certain Fred Michalak s’essaye aux chandelles. Une ouverture qui leur permettra peut-être, demain, de côtoyer les étoiles du rugby français.

Eléctions Présidentielles en Algérie : C’est reparti pour 5 ans!

L’Algérie s’est réveillée ce matin avec une drôle de tête, et pourtant rien n’a changé…Sauf, la réélection du Président Abdelaziz Bouteflika pour la troisième fois consécutive avec plus de 90% des voix, et un taux de participation officiel qui atteint 74%. L’opposition crie au scandale…

Sur fond de polémique; entre boycott, suspicion de fraude et désintéressement de la population. Le Président Bouteflika a été reconduit sans grande surprise, pour un troisième quinquennat avec 92% des voix. Derrière lui, arrive Louiza Hanoune, présidente du parti des travailleurs (PT) avec 4,22%. Un triomphe qui ne surprend guère la population se préoccupant davantage de ses conditions de vie, de plus en plus difficiles, entre pouvoir d’achat, chômage et insécurité.

Chronique d’une victoire annoncée

Tout a commencé, en novembre 2008 quand le parlement algérien a amendé la constitution pour supprimer la limitation à deux du nombre possible de mandats présidentiels, ouvrant ainsi la voie à un troisième quinquennat d’Abdelaziz Bouteflika. La réforme constitutionnelle a été adoptée à une écrasante majorité lors d’une session conjointe de l’Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation. Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), parti d’opposition avait dénoncé à l’époque « un coup d’état déguisé ».

«Boycotter devient un acte révolutionnaire»

Le début de la campagne électorale, le 19 mars dernier a été marqué par un événement surprenant : l’appel au boycott par le vieux parti d’opposition, le Front des Forces sociales (FFS) qui a dénoncé le favoritisme de l’administration pour le Président sortant, et notamment la télévision publique (l’Algérie ne possède pas de chaines de télévisons privées). Lors d’un point de presse, donné au siège du parti à Alger, le secrétaire général du FFS, Karim Tabou a regretté la manière avec laquelle s’était déroulée la campagne électorale qu’il a jugée « favorable à un seul candidat, ainsi que le parti pris de l’administration au profit de ce candidat ». Il a également dénoncé «  l’état de siège  » imposé par la police au local du FFS à Alger, depuis le début de la campagne électorale, empêchant le parti de mener campagne en faveur du boycott.
Le RCD quant à lui a remplacé la bannière nationale par un drapeau noir, symbole « de deuil contre l’absence de la démocratie » .Un geste fort symbolique qui a créé la polémique sur la scène politique algérienne.
Cependant, favori dès le début de la campagne électorale, Abdelaziz Bouteflika, élu en 1999 et réélu en 2004 avec 84,99 espérait une large participation des 20 millions d’algériens inscrits afin d’asseoir sa légitimité. D’ailleurs, lors de ses différents meetings, le Président sortant a appelé les algériens « à voter même contre lui, mais ne pas négliger l’acte de voter » . Dans les rues, les algériens n’étaient guère motivés car ils disaient connaitre le résultat, même six mois à l’avance : « le seul suspense dans ces élections est le taux de participation, c’est incroyable mais c’est une formule typiquement algérienne » lâche Sofiane étudiant en documentation à l’université d’Alger. D’autres, avouaient qu’ils allaient voter par peur de perdre certains droits – une rumeur qui courrait un peu partout en Algérie- « J’ai peur d’avoir plus tard, des obstacles pour certains papiers administratifs ou qu’on exige ma carte de vote si je me présente à un entretien de travail ». Mais certains électeurs avouent avoir voté à contre cœur pour avoir le sentiment d’agir, comme Nadia, manager, vivant à Paris : « j’irai voter pour le moins pire, après tout, Boutef est le seul à avoir de l’expérience parmi les six candidats ».

Jeudi 9 avril : 20 millions d’algériens ont été invités aux urnes, pas d’engouement particulier dans les grandes villes et notamment, Alger, le ciel est gris, les rues semblent désertes, on attend le score et on pense au prix de la pomme de terre qui atteint 120 DA( environ un euro)…

Vendredi 10 avril, à 12h00 heure française, l’annonce officielle du secret de Polichinelle. 92% de voix et 74.11 %, tel est le taux de participation définitif à l’élection présidentielle de ce jeudi 9 avril 2009. Ce taux annoncé par le ministre de l’intérieur dépasse largement toutes les prévisions. Depuis 1995, à l’occasion de l’élection de Liamine Zeroual, les taux de participation aux élections ont rarement dépassé la barre des 60 %.
A 72 ans, Abdelaziz Bouteflika est réélu pour la troisième fois. C’est reparti pour 5 ans ! Dès la veille, on pouvait voir sur les trois chaines de télévisions publiques, des images et des scènes de joie de la population, où on décrit « une fête de la démocratie ». L’opposition est loin d’être d’accord et veut se faire entendre….

L’opposition crie au scandale !

L’opposition représentée par les deux partis, le Front des Forces Socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) parlent de « fraudes et mascarades électorales » .Le RCD a annoncé dans un communiqué qu’il avait mis en place un procédé d’évaluation ciblant des wilayas du grand Sud, des hauts plateaux et du Nord. Prenant un échantillon de 58 centres de vote urbains, périurbains et ruraux, les estimations recueillies à 16h donnent un taux de participation nationale de 16.73%. A titre d’exemple, le taux de participation à Tlemcen ville à 15h était de 13.28%. A la même heure, la ville de Sidi Bellabes (ouest) enregistrait un taux de 17.33%. « Les irrégularités sont massives, multiples et se retrouvent du nord au sud et de l’est à l’ouest, illustrant une stratégie centralisée de la fraude » ». De son côté le ministère de l’intérieur se félicite du bon déroulement des élections en affirmant que « le système électoral garantissant la transparence et le respect des résultats du vote était assuré « . Il a souligné la présence en Algérie d’observateurs de l’Union africaine, de l’Organisation de la conférence islamique, de la Ligue arabe. L’ONU a pour sa part envoyé une « mission de suivi », chargée de faire un rapport au secrétaire général, Ban Ki-moon.

le paradoxe algérien

Le paradoxe algérien

L’Algérie est 100 ème (sur 179) dans le classement de l’ONU du développement humain (éducation, santé, niveau de vie…).- 92ème sur 180 au classement de la corruption établi par Transparency Internationl, en septembre 2008. La population algérienne est composée de plus de 70 % de jeunes de moins de trente ans, ces jeunes souffrent de chômage, et la majorité d’entre eux veut quitter le pays d’une manière régulière ou… sur des embarcations de fortune. Ces mêmes jeunes qui ont refusé d’aller voter jeudi en signe de mécontentement ou de ras-le-bol. Ces jeunes qui avec ou sans diplômes se retrouvent souvent avec des contrats précaires s’ils ont la chance de trouver un emploi « mon pays ne m’a rien offert de positif jusqu’à maintenant et n’a fait aucun effort pour moi… », lâche Yazid, un jeune homme « sans papiers » vivant à Paris. Imane, biologiste de formation (avec un bac +5) travaille sans être déclarée comme assistante commerciale dans une petite entreprise de produits para-pharmaceutiques à Oran, où elle touche à peine le SMIC. En Algérie, nombreux sont comme Imane à accepter des emplois précaires pour survivre. Et cela est un énième fléau qui devrait préoccuper le président fraichement réélu.

Par ailleurs, Abdelaziz Boueflkia a certes effacé la dette extérieure du pays, et a mis en place une politique de réconciliation nationale pour lutter contre l’insécurité. Mais le chemin du développement reste long à parcourir. Pour les cinq années à venir, le président devrait être sur tous les fronts en même temps car le quotidien des algériens demeure très difficile, au point que le peuple n’ose plus espérer…