Dimanche, le championnat de Formule 1 redémarre en Australie sur le circuit de Melbourne. Les écuries peaufinent les derniers réglages avant ce championnat 2008 qui s’annonce passionnant. Un point sur les forces en présence, les français et les transferts de l’inter-saison.
Durant la période de suprématie de Michael Schumacher, le championnat de F1 était devenu sans surprise et donc sans saveur. Heureusement, l’arrivée de la nouvelle génération a remit le suspense au goût du jour depuis maintenant deux ans. En 2007, la lutte pour le titre s’est jouée jusqu’au dernier Grand Prix entre Kimi Raïkkönen (110 pts.), Lewis Hamilton (109) et Fernando Alonso (109). Le Finlandais l’a donc emporté sur le fil mais il s’en est fallu de peu pour qu’Hamilton, longtemps devant au classement et débutant en F1 il faut le rappeler, ne rafle le titre. Quelques petites erreurs en fin de parcours, jeunesse oblige, ainsi qu’une ambiance électrique au sein de l’équipe McLaren (dans laquelle il avait pour coéquipier Alonso) ont eu raison de lui. Alonso qui justement a préféré rentrer « à la maison » au sein du team Renault. Avec ces trois champions dans trois écuries différentes, la saison 2008 risque bien d’être endiablée.
Raïkkönen pour le doublé
« The Iceman », celui qui ne laisse jamais transparaître ses émotions, va-t-il gagner le championnat une seconde année d’affilé ? « Cela dépend si Kimi a la même motivation ou pas après son titre en 2007», laisse entendre Alain Prost. Pourtant, avec une équipe Ferrari en pleine forme et qui a dominé les McLaren durant les essais hivernaux, le Finlandais semble être favori. Quant à sa motivation, sa réponse aux détracteurs est sans appel : « Ceux qui pensent que je suis heureux et satisfait avec ce premier titre se trompent. Avant je me battais pour les 5e ou la 6e places, mais c’était tout sauf plaisant. Maintenant je cours pour gagner et rien d’autre ! »
La lutte s’annonce féroce
Il devrait néanmoins compter sur la concurrence d’Hamilton. Après une première saison époustouflante pour un débutant, il a désormais engendré de l’expérience. « Ma motivation est encore plus forte que l’an passé, mais d’une façon différente, explique-t-il. L’année dernière je ne savais pas à quoi m’attendre donc tout était excitant pour moi.
Maintenant je sais ce qui m’attend et donc je me concentre plus sur ma préparation et je garde de l’énergie ». Prost -comparant les débuts du prodige avec les siens- en fait d’ailleurs son favori pour le titre suprême. «Je pense que Lewis sera au top. S’il a une bonne voiture, je ne pense pas que ce soit un problème. Il est plus expérimenté maintenant. On verra comment il va gérer cette pression supplémentaire. J’ai perdu le championnat de quelques points en 1981, 1982, 1983 et 1984. Je commençais à me dire que je ne pouvais pas gagner. Et je l’ai remporté quatre fois par la suite (ndlr: 1985, 1986, 1989 et 1993).» Le jeune homme de 23 ans qui est désormais la seule « star » au sein de l’équipe McLaren aura donc toutes ses chances.
Alonso, retour aux sources
En effet, Fernando Alonso, le vilain petit canard de l’écurie britannique, longtemps annoncé chez Ferrari est finalement retourné chez Renault. Celle-là même qui l’a fait devenir le plus jeune double champion du monde de l’histoire en 2005 et 2006. Fort de son statut et d’un caractère bien trempé, l’Espagnol pensait bien se poser en première place au sein de McLaren. C’était sans compter sur l’éclosion du jeune Hamilton. En disgrâce l’an dernier avec le patron Ron Dennis, qui ne souhaitait pas établir de hiérarchie entre ses pilotes, le champion du monde a préféré changer d’air. Chez Renault, il sera comme l’an dernier associé a un débutant en Formule 1 : Nelson Piquet Jr, fils du triple champion F1 dans les années 80. Si le Brésilien marche sur les traces de papa Piquet, Alonso aura une nouvelle fois du souci à se faire pour la place de numéro un. Concernant le championnat, ce ne sera pas non plus évident car, au vu des essais, la monoplace française n’est arrivée qu’en quatrième position, derrière Ferrari, McLaren et BMW. L’écurie se veut pourtant optimiste et remotivée par le retour du fils prodigue. « Aujourd’hui il est plus mature, il a piloté un an avec McLaren, une écurie très compétitive, et il a donc encore plus d’expérience que quand il nous avait quittés », explique Flavio Briatore, directeur général de l’équipe.
Sébastien Bourdais, retour d’un français sur la grille
Depuis Olivier Panis en 2004, aucun français n’avait plus était titulaire en F1. Et seul Frank Montagny avait disputé sept Grand Prix en 2006 en tant que remplaçant pour l’écurie Super Aguri. Sébastien Bourdais fait donc ses grands débuts dans la discipline reine du sport automobile. On serait tenté de dire « enfin » car après avoir gagné tous les championnats auxquels il a participé, ce n’est qu’à 29 ans qu’il comptera son premier Grand Prix F1. Il sort de cinq saisons en ChampCar (championnat monoplace nord-américain) où après avoir été désigné meilleur débutant en 2003, il a remporté les quatre championnats suivants ! Excusé du peu, le français devient le premier pilote à remporter ce championnat quatre fois consécutivement. Pour le Manceau, « C’est l’aboutissement de beaucoup d’années d’efforts. J’ai commencé à y penser en 2000 quand j’ai débuté en Formule 3000. J’ai toujours eu la Formule 1 en tête mais ça m’a pris du temps pour y arriver. On peut aussi y voir une certaine logique: mes résultats m’ont un peu propulsé en F1 ». Bourdais a donc enfin sa chance en Formule 1 mais au volant d’une voiture Toro Rosso qui ne fait pas partie des voiture les plus compétitives. Dans une discipline où les performances des voitures sont pour beaucoup dans les résultats des pilotes, l’objectif du frenchie sera de grappiller quelques points afin d’attirer l’attention des grosses écuries. La tache s’annonce ardue pour devenir le 13ème français à gagner un Grand Prix F1. Le dernier était Panis à Monaco en… 1996! 13 ans de disette, cela commence faire long.
A noter également la présence du franco-suisse Romain Grosjean, 21 ans, pilote d’essais chez Renault. En tant que quatrième pilote, il dispute la catégorie GP2, où il a déjà gagné deux courses cette saison.
Départ de la saison de F1 dimanche 16 mars à 5h30 en direct de Melbourne en Australie. Faites chauffer les moteurs, c’est parti pour 18 courses de folie !