Raiponce vs Megamind : la tête blonde défie le crâne bleu

En cette période de Noël où le rêve est de mise, la bataille fait rage pour conquérir le cœur les enfants. Disney-Pixar et DreamWorks lancent leurs petits derniers sur le ring cinématographique de fin d’année. Raiponce contre Megamind, un conte de fée contre une histoire de superhéros, une jolie princesse blonde contre un méchant pas si méchant. Quelques pistes pour vous aider à choisir votre camp.

Scott Pilgrim : « L’enfer, c’est les autres ! »

«Mes amis, mes amours, mes emmerdes», chante Aznavour. Cette rengaine aurait pu raisonner dans le dernier film d’Edgar Wright, l’adaptation du comic book de Bryan Lee O’Malley. Une combinaison improbable entre Dragon Ball et Guitar Hero, en salle depuis le 1er décembre.

Dans la peau d’un “pottermaniaque”

Pour assister à une séance d’Harry Potter 7 le jour de sa sortie, rien ne doit être laissé au hasard. Les mordus du petit sorcier à lunettes se sont donné rendez-vous au Gaumont Comédie, le 24 novembre. Retour sur un véritable parcours du combattant.

Le Pass’culture de Montpellier : sept ans de démocratisation culturelle

Mis en place en 2004, le Pass’culture continue encore de se développer. Proposant aux étudiants montpelliérains une offre culturelle à des coûts privilégiés, il a su satisfaire les jeunes acteurs de la vie culturelle. Retour sur un projet qui marche.

Kill Me Please : le suicide vous va si bien

Dans les salles depuis mercredi, Kill Me Please est une comédie noire à petit budget dans la droite lignée de « C’est arrivé près de chez vous ». Réunissant la crème de l’humour belge, Bouli Lanners et Benoit Poelvoorde en tête, sa grande réussite est de rendre hilarant un thème pour le moins tabou : le suicide.

Dans sa luxueuse clinique perdue au beau milieu de la campagne, le docteur Krueger a un projet : il veut « donner un peu de décence au suicide ». Chez lui se pressent alors toutes sortes de personnages bizarres et dépressifs, du comédien désabusé au jeune homme qui a « envie de mourir depuis tout petit ». Le bon docteur, humaniste supposé, leur propose un « suicide médical assisté ». Pour couronner le tout, les futurs euthanasiés pourront voir se réaliser une dernière volonté, afin de les accompagner dans ce grand voyage qu’est la mort.
Ainsi le vieux monsieur Nora veut mettre fin à ses jours en culbutant une jeune étudiante, tandis que Mme Rachel, vieille chanteuse lyrique aux cordes vocales détraquées, désire mourir en chantant la Marseillaise. Seulement voilà, une suite d’évènements macabres viendra rappeler à nos prétendants au suicide que la mort est bien souvent brutale. On ne dirait pas comme ça, mais c’est très drôle.

Du sourire coincé au rire sardonique

Dans un noir et blanc au grain très esthétique, le film est ouvert par un Benoît Poelvoorde troublant dans son rôle de célébrité au fond du trou. Mais voilà, le docteur Krueger ne voit aucune raison de lui administrer son suicide. Son présupposé cancer n’existe pas, il est riche et semble populaire. Alors le comédien lui rétorque qu’il n’a « pas les couilles de suicider quelqu’un de connu ». Et l’on commence à se crisper. Un sourire gêné, puis un rire libérateur, presque sardonique. Et l’on ne s’arrête plus.
bouli.jpg
Les situations surréalistes, les personnages tous plus dérangés les uns que les autres, une histoire qui vire à l’accès de folie générale jusqu’au massacre burlesque orchestré par les chasseurs du patelin d’à côté, tout concourt à faire du film une véritable comédie morbide.

Si le suicide n’a rien d’amusant en soi, le réalisateur Olias Barco a su l’aborder de façon loufoque, réussissant à donner à ses personnages un aspect furieusement comique. À l’aide de dialogues ciselés, la clinique devient le théâtre d’absurdités sans nom. Pour notre plus grand plaisir évidemment.

L’héritage de l’humoir noir made in Belgium

Difficile alors de ne pas faire le rapprochement avec C’est arrivé près de chez vous, film culte montrant le quotidien banal d’un serial killer, zigouilleur incontrôlable au cynisme débordant, campé par Benoit Poelvoorde. Long métrage dans lequel figurait Vincent Tavier, aujourd’hui producteur de… Kill Me Please. Spécialiste des grands films à petit budget (Calvaire, Altraa), ce dernier a créé La Parti Production, société qui œuvre pour un autre cinéma, hors des sentiers battus du divertissement grand public.
krueger.jpg
Si le rire provoqué par Kill Me Please peut être gênant, tant la réalisation se rapproche du documentaire, le film est bien une farce jubilatoire où l’on se fout de la gueule de la mort. Et puis comme on ne le cite jamais assez, clamons avec Pierre Desproges : « Au reste, est-ce qu’elle se gêne, elle, la mort, pour se rire de nous ? Est-ce qu’elle ne pratique pas l’humour noir, elle, la mort ? »

Nuit de l’enfer: Argento n’a pas eu leur peau

A la veille de la clôture du 32e Cinemed, festival du cinéma Méditerranéen qui a débuté le 22 octobre, un hommage a été rendu au réalisateur italien présent pour l’occasion.

Vendredi 29 octobre, à quelques jours d’Halloween, les montpelliérains se sont faits des frayeurs. Le centre Rabelais a accueilli le maître de l’horreur, Dario Argento pour l’annuelle « Nuit de l’Enfer » du Cinemed. Au total, près de 400 spectateurs se sont réunis de 21h00 à 6h00 du matin pour regarder cinq de ses derniers films.

Le premier d’entre eux, Mother of tears (La Mère des Larmes) clôture une trilogie entamée en 1977 avec Suspiria (La Mère des Soupirs) dont les cinéphiles ont pu admirer une copie restaurée plus tôt dans la semaine. Argento avait de suite proposé le deuxième volet des « Mères » en 1979 avec Inferno, où la Mère des Ténèbres était détruite. Il lui aura fallu trente ans et la participation de sa fille Asia pour anéantir la Mère des Larmes.

jenifer-affiche-2.jpg
Parmi les autres films projetés, deux épisodes de la série américaine « Masters of Horror » : Pelts (J’aurais leur peau, 2006) et Jenifer (2005), ainsi que Non ho sonno (Le sang des innocents, 2001) et Il cartaio (Card player,2004). En tout, neuf heures de frissons pendant lesquelles la salle est restée comble. Et si quelques ronflements se faisaient entendre, ils étaient vite dissipés par les applaudissements et les cris les plus fans.

Lucie Le Houëzec avec Laura Mollon

Le festival Cinemed inaugure sa 32e édition avec enthousiasme

Pour sa nouvelle édition, Cinemed, le festival du film méditerranéen a su se doter de personnalités de charme. Autour d’Audrey Tautou, Nathalie Baye et Carmen Maura la 1ere soirée du festival a donné le ton d’une semaine riche de diversité culturelle.

« Declaro la 32 ediciòn del festival Cinemed abierta ». C’est avec ces mots prononcés en espagnol puis en français que Carmen Maura, actrice fétiche de Pedro Almodovar et pour l’occasion présidente du festival, donnait le top départ ce vendredi 22 octobre de Cinemed. Un festival de cinéma méditerranéen qui s’installe dans les salles de Montpellier jusqu’au 30 octobre 2010.

Après l’arrivée d’Audrey Tautou et de Nathalie Baye, saluées chaleureusement par une salle du Corum remplie, le directeur du festival, Jean François Bourget a lancé « Chienne d’histoire », le premier film de la soirée. « Peinture d’animation » de 15 minutes et Palme d’or à Cannes, ce court métrage réalisé par Serge Avedikian nous plonge dans le Constantinople des années 1910 et revient sur la déportation de 30 000 chiens errants.

Une comédie simple et savoureuse

Une mise en bouche réussie, avant la projection en avant première du film de Pierre Salvadori, « De vrais mensonges », comédie légère et pétillante tournée à Sète avec Sami Bouajila, Audrey Tautou et Nathalie Baye.

Un film dans lequel les acteurs semblent s’être amusés tout autant que le public. « Le tournage était un plaisir intense […] ce n’est pas si fréquent » a souligné Nathalie Baye. Audrey Tautou a pour sa part parlé d’un tournage « extra, l’un des plus plaisants » tout en saluant la commune de Sète : « cette ville nous a porté par sa chaleur, son soleil.»

La chaleur transparaissait également durant la projection, où éclats de rire et applaudissements n’étaient pas rares. « C’était génial, excellent, Audrey Tautou y est tellement naturelle » a indiqué Claire, spectatrice convaincue et admiratrice de la comédienne. Alain a fait preuve de moins d’enthousiasme « il manque d’accent du sud dans ce long métrage » mais avouait cependant avoir bien aimé ce film, lui qui ne se dit pas un inconditionnel des comédies.

Bilan positif donc pour cette soirée d’ouverture. Espérons que les 236 films projetés dans les salles montpelliéraines seront appréciés par le public avec autant de plaisir que celui de vendredi soir.

Cinéma : Des petits mouchoirs émouvants

Le troisième long métrage de Guillaume Canet est sorti dans les salles obscures le mercredi 20 octobre. Le réalisateur français nous livre un film qu’il qualifie de personnel.

Divers a priori sur ces « Petits mouchoirs » : deux heures trente dans une salle de cinéma c’est parfois long. D’autant que depuis quelques semaines, le réalisateur et sa bande d’acteurs squattent les plateaux télévisés. A tel point que l’on peut légitimement se demander si l’on ne connaît pas tout du film avant de l’avoir vu. Pas manqué, la plupart des bonnes répliques figurent dans la bande annonce, mais Guillaume Canet parvient tout de même à nous surprendre.

Après « Mon idole » (2002) et « Ne le dis à personne » (2006) qui a remporté un franc succès et quatre césars, le réalisateur français était attendu au tournant. Une nouvelle fois, le résultat est convaincant. Après nous avoir tenu en haleine dans le thriller adapté du roman d’Harlan Coben, il réussit cette fois à nous émouvoir avec une comédie dramatique. Une bande d’amis se retrouve comme chaque été en vacances au Cap Ferret. Il ne manque qu’une personne, leur copain Ludo victime d’un accident de la route.

Un film personnel

Chaque personnage nous touche. Ils nous font rire, pleurer et passer un bon moment de cinéma. Mention spéciale pour Benoit Magimel et François Cluzet, qui avait reçu le césar du meilleur acteur pour son rôle dans « Ne le dis à personne ». Un film émouvant, dans lequel le réalisateur dit avoir mis beaucoup de lui-même. Comme à son habitude, Guillaume Canet a fait appel à des proches et des amis pour tenir certains rôles de ce film choral. On retrouve Marion Cotillard, sa compagne, Gilles Lelouche déjà présent dans « Ne le dis à personne » et le chanteur Matthieu Chédid qui fait une apparition.

Les deux heures trente passent finalement très vite. D’autant que c’est aussi un plaisir pour les oreilles grâce à une bande originale encore très réussie. Pour « Ne le dis à personne », Matthieu Chédid avait reçu le César de la meilleure musique et une Victoire de la musique. Guillaume Canet a cette fois composé une sélection hétéroclite de David Bowie à Ben Harper. Il a aussi fait appel à Maxim Nucci, leader du groupe Yodelice, qui a composé un titre qu’il interprète à l’écran puisqu’il tient un rôle dans le long-métrage.