Régionales 2015:
Carole Delga:  » Nous connaissons le mieux la région. « 

Carole Delga est la tête de liste du PS-PRG-MRC pour les élections régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Nous l’avons rencontré dans les locaux du Parti Socialiste à Toulouse, le 10 novembre 2015. Dans l’interview, elle représente la ligne du gouvernement pour les élections régionales des 6 et 13 décembre prochains.

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Régionales 2015:
Dominique Reynié: « Je suis porteur du plus beau projet »

Dominique Reynié est le chef de file des Républicains et de l’UDI pour les élections régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Le 12 novembre 2015, il nous accueillait dans ses locaux de campagne à Toulouse. Une interview où il se confie sur son passage laborieux de politologue à homme politique pour les élections des 6 et 13 décembre prochains.

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Régionales 2015 :
Philippe Saurel: « Chaque homme a le droit à sa part de souveraineté »

Philippe Saurel est la tête de liste des Citoyens du Midi pour les élections régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Également maire de Montpellier et Président de sa nouvelle métropole, nous l’avons rencontré le 13 novembre 2015. Dans l’interview, il montre comment il s’est lancé tête baissée dans les élections régionales des 6 et 13 décembre prochains.

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Régionales 2015 :
Gérard Onesta : »On a donné le signal qui manquait pour que l’espoir revienne »

Gérard Onesta est la tête de liste du « Nouveau Monde » (FG, EELV, PO, NGS), pour les élections régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Nous l’avons rencontré à Toulouse, entre deux rendez-vous, le 10 novembre 2015. Dans l’interview, il présente sa vision de la politique citoyenne et participative, pour ces élections régionales des 6 et 13 décembre prochains.

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Régionales 2015 :
Louis Aliot : « Je pense que notre programme est supérieur aux autres »

Louis Aliot est la tête de liste Front National pour les élections régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Il était à Montpellier le 19 novembre 2015, dans le cadre de sa campagne. Dans cette interview, il explique pouvoir l’emporter les 6 et 13 décembre prochains.

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Carole Delga : Garantie « Sud de France », labellisée Hollande

La toulousaine a l’accent qui chante et se dit fière de ses origines de Haute-Garonne. Mais l’éphémère secrétaire d’Etat de Manuel Valls est d’abord une élève modèle du PS chouchoutée par de bonnes et puissantes fées. La magie va-t-elle opérer ?

Cette semaine, nous vous proposons une série d’articles consacrés aux élections régionales. Retrouvez nos portraits et nos vidéos dans notre dossier.

« Mille cœurs debout ! », ou peut-être un peu moins lors de l’arrivée triomphante de Carole Delga à son meeting. Ce soir de novembre, elle est à Frontignan, la chanson de Cali résonne, les poings se lèvent, les militants frappent des mains pour accueillir l’ancienne ministre-candidate. Elle porte certes les couleurs du gouvernement, mais ses habits sont d’un rouge bien plus vif que la politique de Manuel Valls. Et ce sourire aux lèvres presque forcé qui veut nous faire croire qu’au Parti Socialiste tout va bien…

Agrippée au pupitre, elle a déjà gagné : « Lorsque je serai la présidente de cette région… », engrène-t-elle comme si la bataille était déjà pliée. Sa langue de bois laisse parfois bouche bée mais chez les militants socialistes, on apprécie cette jeune femme dynamique et accessible. « Elle est gentille, souriante, ouverte. Il y a toujours plein de monde qui veut lui parler, elle est très entourée », assure Pénélope Guilbaud-Greffié, 19 ans, la plus jeune de ses colistières.

Donnée favorite au second tour par les sondages, avec 39% des voix selon BVA, cette toulousaine âgée de 44 ans semble très sûre d’elle. Pourtant, son horizon politique n’est pas si rose : une gauche dispersée, le Front National très nettement devant elle au premier tour selon toutes les enquêtes, et même son challenger des Républicains qui la devance. D’autres chancèleraient pour bien moins.

De la mairie de Martres-Tolosane à Bercy

Malgré son jeune âge, Carole Delga c’est d’abord un CV quasi irréprochable et une trajectoire à rendre jaloux un apparatchik de Solferino. Martin Malvy, actuel président de Midi-Pyrénées souligne sa « particularité de connaitre le fonctionnement de la mairie à l’Etat. » Fier de sa protégée (« On ne peut pas rêver mieux »), il cache à peine en avoir fait sa créature pour lui succéder. Elle le rencontre voilà une dizaine d’années alors qu’elle est chef de service au conseil régional à l’aménagement du territoire. « Lors des réunions de travail, elle était pertinente, avec des idées, de bonnes idées, à la fois lucide et volontaire. Et surtout de l’imagination. Au bout de quelques années, je me suis dit qu’elle pourrait devenir élue régionale ». Certes, Carole Delga dit s’inscrire dans la « conception politique de Martin Malvy ». Elle nuance cependant: « je suis inspirée mais pas tutorée ».

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Diplômée d’un Master II en Droit des collectivités locales, elle entre en politique en 2008, élue maire de son village Martres-Tolosane. Elle le restera six ans et devient en 2010 vice-présidente de la région Midi-Pyrénées. En 2012, à sa grande surprise, elle est élue députée de la huitième circonscription de Haute-Garonne avec 51,6 % des voix. C’est à ce moment qu’elle découvre la politique nationale et devient une parlementaire dans le « courant hollandais », dirigé par Stéphane Le Foll, qu’elle côtoyait déjà avant son élection. En quasi deux ans, elle se fait remarquer comme députée, notamment auprès de Manuel Valls qui la repère et la soutient. D’après Clément Prunières, coordinateur adjoint de sa campagne, « elle a émergé aux yeux de certains nationaux ». Elle devient un « soutien inconditionnel de Hollande », alors que d’autres frondaient elle lui est restée fidèle. « C’est quelqu’un de loyal envers le président, ça a forcément joué ».

Son ascension est fulgurante puisque François Hollande – dont elle est proche – la propulse au gouvernement en juin 2014, comme secrétaire d’Etat déléguée au Commerce, à l’Artisanat, à la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire – rien que ça ! Un an plus tard, et après s’être fait un petit nom à Paris, elle le quitte. Non pas sur un désaccord avec la politique menée par François Hollande, comme son collègue Benoît Hamon avec qui elle a fait la loi sur le « fait maison », mais pour se consacrer à sa campagne régionale.

« Je suis 100% made in Languedoc »

« Je suis une femme libre au service du collectif », scande désormais celle qui joue de son pedigree très terroir, jusqu’à revendiquer le label régional « Sud de France ». Dans cette campagne, elle a fait de son accent qui attendrissait ses collègues du gouvernement, une force, presqu’un atout majeur. « Mon identité, mes racines, mon accent je dois en être fière ». Née à Toulouse un jour d’été 1971, elle vit toujours dans sa maison de famille de Martres-Tolosane (Haute-Garonne) où elle a grandi, élevée par sa grand-mère et sa mère, secrétaire puis femme de ménage. Elle le répète : « Je suis 100% made in Languedoc ». Surnommée « l’accent du gouvernement » par François Hollande, elle répand la politique de l’Elysée à l’autre bout du pays.

Dans une (future grande) région où la gauche est ultra majoritaire, Carole Delga assume son rôle de bonne élève du Parti socialiste. Chose inouïe en ces temps d’impopularité gouvernementale, elle défend même le président de la République qui ne lui a jamais ménagé son soutien. En visite à Carcassonne, le chef de l’Etat en avait profité pour vanter le rôle de Delga en matière d’économie solidaire. « Continue le terrain », lui a glissé celui-ci d’après Libération, lorsqu’elle a quitté Bercy pour la campagne. Cela tombe bien, aujourd’hui Carole Delga ne rêve plus ni d’Assemblée nationale ni de maroquin ministériel. « Je resterai au service du local, je ne remonterai pas à Paris, ma décision je l’ai prise ». Dimanche, les électeurs du cru diront s’ils accordent, eux aussi, les félicitations à la bonne élève du PS.

Gérard Onesta, trait d’union de la gauche

Écologiste, fédéraliste et régionaliste : la liste Onesta réunit six partis de la gauche non gouvernementale. Un laboratoire pour la présidentielle de 2017 ou une énième tentative sans lendemain pour l’autre gauche de se fédérer ?

Cette semaine, nous vous proposons une série d’articles consacrés aux élections régionales. Retrouvez nos portraits et nos vidéos dans notre dossier.

À 55 ans, Gérard Onesta n’a jamais cessé de croire à l’Europe, à la gauche et à leurs potentiels d’unification. Travailleur assidu et reconnu par ses pairs, cet ancien vice-président du parlement européen pendant dix ans (1999-2009) est un homme de conviction.

Dans ce scrutin régional, il incarne ce trait d’union fédérateur entre la gauche radicale et les écologistes. Ce rôle d’unificateur, Gérard Onesta le revendique : « Nous avons mis les citoyens dans le moteur, à travers un processus long mais extrêmement fécond où leurs nombreuses contributions ont permis de construire un programme et une charte éthique qui rassemble de manière inédite toutes les composantes du Front de gauche, les régionalistes occitan et catalan, la Nouvelle gauche socialiste, les écologistes et pleins de citoyens non-encartés ». Seule la région PACA a réussi ce pari d’unité de la gauche non gouvernementale avec la liste conduite par l’écologiste Sophie Camard.

Sa liste intitulée « Nouveau Monde » ambitionne donc de conquérir la nouvelle région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées mais aussi d’expérimenter « la régénération politique à l’échelle du pays ».

Un programme citoyen et participatif

Son programme a été bâti sous forme de « projet en commun » citoyen et participatif. Il prétend être une réponse politique nouvelle. Féru des espagnols de Podemos, Onesta se démarque de la politique gouvernementale « qui a montré son incapacité à sortir du modèle libéral et productiviste, et dont le bilan est extrêmement décevant ».

Le cousin du sélectionneur français en handball (Claude Onesta) propose une politique régionale axée sur trois thématiques : l’emploi, le territoire et la démocratie citoyenne et éthique. Ce qui se traduit notamment par la volonté affirmée de sécuriser l’emploi régional, mettre en avant la jeunesse, prioriser l’agriculture paysanne écologique, refuser la compétition entre territoires ou favoriser le développement des trains… Au coeur de sa campagne, on retrouve également des priorités telles que la transparence, la démocratisation de l’Assemblée régionale et le renforcement du pouvoir citoyen et bien sûr l’interdiction du cumul des mandats.

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Un rendez-vous montpellierain salvateur

« J’en ai rêvé de ces drapeaux, de les voir ensemble, réunis. Vous l’avez fait ! ». Lors du meeting au Parc des expositions de Montpellier, mi-novembre, Gérard Onesta s’était fait lyrique. Deux à trois milles personnes étaient rassemblées ce jour-là autour des leaders de la gauche non-socialiste comme Cécile Duflot (EELV), Clémentine Autain (Ensemble) ou Pierre Laurent (PCF). Seul grand absent, Jean-Luc Mélenchon (PG), grippé, avait tenu à afficher son soutien sur son site internet. Même s’il ne le clame pas, Onesta rêve de prolonger cette union d’un soir jusqu’à la présidentielle de 2017, ou du moins qu’elle puisse servir de tremplin aux « camarades » de l’autre gauche.

Ce message d’unité et de rassemblement ravit pour l’heure les militants : « Il faut dépasser le tête-à-tête Parti de Gauche-Europe Ecologie Les Verts. Quand on parle des citoyens et aux citoyens, il faut oublier les partis politiques. C’est bien de montrer une unité dans un meeting mais moi, ce qui m’intéresse, ce sont les valeurs », confiait ce soir-là Michèle, militante d’Ensemble. « C’est un exemple pour la France, de part la largeur du rassemblement et de son ouverture aux autres. Nous devons montrer qu’il y a une autre voie possible et crédible pour gouverner le pays, et la région » rajoutait Valentin, étudiant à Montpellier.

Onesta a l’attaque de ses opposants

Architecte de formation, Onesta n’hésite pas à saper les fondations de ses adversaires politiques. Dominique Reynié, candidat contesté des Républicains ? Le leader de « Nouveau Monde » fustige sa politique du « tout route ». Le Front National ? Un « clan familial qui ne prendra pas cette région. » Quant à Carole Delga, tête de liste PS-PRG, elle reçoit la plupart de ses foudres : « Cette gauche à dérive sociale-libérale n’est pas compatible avec notre gauche sociale, écologiste, citoyenne et éthique », a-t-il notamment déclaré à Midi Libre. Un pur propos de campagne puisqu’une alliance avec elle est envisagée dés le soir du premier tour pour ne pas laisser la future région à la droite et à l’extrême droite.

Une union précaire ?

Au-delà de ces élections régionales, l’expérience alternative Onesta sera scrutée au plan national. Surtout si elle récolte dans les urnes un score suffisamment élevé pour menacer la présence au second tour de la présidentielle du candidat PS. Les désaccords constants et assumés de la gauche de la gauche avec la politique gouvernementale pose la question d’une potentielle union des verts et du Front de gauche autour des chefs de file Cécile Duflot et Jean-Luc Mélenchon.

Problème, même les militants sont sceptiques : « Je l’espère, mais j’imagine que la bataille des égos et des chapelles reprendra vite le dessus. Déjà, Cécile Duflot et Jean-Luc Mélenchon veulent être candidats en 2017. Je trouve ça dommage au vu de ce qui se passe ici. Qu’on ne s’étonne pas que les gens n’y comprennent plus rien : un jour on est uni, l’autre jour on est adversaire » confie Michèle. Même constat chez Valentin : « La rupture avec le PS semble actée mais à court terme un tel rassemblement de la gauche au plan national semble difficile à construire. Mais j’espère que cette liste sera un moteur pour 2017. » La députée écologiste Cécile Duflot botte en touche lorsqu’il s’agit d’invoquer une alliance pour 2017 : « Ce n’est pas le moment d’en parler, il faut rester concentré sur les régionales. »

Ça tombe bien, c’est la priorité de Gérard Onesta ! Il sera toujours temps pour lui de négocier dans l’entre-deux tours les conditions d’une autre union. Avec cette fois, la socialiste Carole Delga.

Fusion Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées : La peur de Montpellier face au géant Toulousain

En Languedoc-Roussillon, les élections du 6 et 13 décembre vont consacrer un big bang régional. Les craintes de voir Montpellier la « Surdouée » être avalée par Toulouse, a dans un premier temps inquiété les élus. Mais c’est pourtant un nouveau discours qui s’est imposé au fil de la campagne.

Cette semaine, nous vous proposons une série d’articles consacrés aux élections régionales. Retrouvez nos portraits et nos vidéos dans notre dossier.

« À Toulouse, ils parlent d’absorption et d’annexion. Je ne peux pas accepter cette façon de nous considérer ». Cette phrase choc a abondamment été reprise par les médias lors du décès de Christian Bourquin, ancien président socialiste du Languedoc-Roussillon. Mort en août 2014, cet héritier de Georges Frêche s’était distingué par un dernier combat : pas de mariage entre le Languedoc-Roussillon et le Midi-Pyrénées. Un an plus tard, Midi-Pyrénées passera pourtant bien la bague au doigt du Languedoc-Roussillon le 1er janvier 2016. Et sans que cela ne choque plus guère aucun élu.

Damien Alary (PS), successeur de Christian Bourquin, se présentait il y a un an comme le défenseur de sa région. Il semble avoir changé d’avis, alors que son opposition continue de dénoncer un chantage gouvernemental. « Les socialistes ont vendu la région, tout simplement », s’insurge Stéphan Rossignol, tête de liste Les Républicains pour l’Hérault.


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Une fusion régionale pour punir les « mauvais élèves » du Languedoc-Roussillon

« Avant la mort de Christian Bourquin, l’unité du Languedoc-Roussillon dépassait nos différences politiques », affirme Stéphan Rossignol. « Bourquin était venu à la tribune du Sénat pour témoigner contre la nouvelle carte. Les échanges étaient violents. »

Mais la mort de l’ancien président de région a en réalité marqué ce changement de cap décisif chez les socialistes locaux. « Alary a été choisi par le PS pour lui succéder car il est plus docile », analyse Stéphan Rossignol. Et selon lui, « il en a profité pour s’offrir un strapontin en ayant bien soutenu la réforme gouvernementale ». Ce strapontin, c’est un poste de président de région délégué dans le futur grand ensemble Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Une nouveauté créé sur mesure.
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La mutualisation des services, la recherche d’économies : tels étaient les arguments phares de la loi nOTRE, à l’origine de la fusion. Ils ont été vécus comme une punition, côté Montpellier. « La ville est maltraitée dans cette fusion. Les politiques montpelliérains sont les mauvais élèves : ils sont à la marge de leur formation politique, et n’ont pas de ministres gouvernementaux  », explique Emmanuel Négrier, politologue à l’Université de Montpellier, spécialiste de la vie politique régionale. À l’inverse, Toulouse représente le modèle. « Les politiques de Midi-Pyrénées s’inscrivent parfaitement dans la ligne du gouvernement. C’est une punition exemplaire, d’où cette fusion totalement déséquilibrée  ».

La faiblesse économique du Languedoc-Roussillon VS le superchampion Midi-Pyrénées

Mais pourquoi craindre autant Toulouse ? « Montpellier va perdre son statut de capitale régionale et Toulouse va hériter de l’essentiel des compétences, appuie Emmanuel Négrier.  C’est logique, puisque Toulouse est plus forte économiquement. »

Midi-Pyrénées, c’est Airbus, le tourisme et surtout 10,3 % de chômage en 2014, selon l’Insee. De quoi faire pâlir le Languedoc-Roussillon, fier de sa recherche universitaire et médicale mais qui plafonne à un taux de chômage de 14,1 % en 2014, le plus haut de France.

L’économie du Languedoc-Roussillon repose essentiellement sur les services. « Les atouts de ce territoire jouent aussi contre lui économiquement », explique Jean-Marc Guillelmet, directeur régional des études économiques de la Chambre du Commerce et de l’Industrie régionale. La principale force de Montpellier réside dans un afflux démographique des plus forts de France, toujours croissant. « C’est une région agréable à vivre, avec la mer et le soleil, moins chère qu’en PACA. Mais le marché du travail n’arrive pas à absorber toutes ces personnes. 95 % des entreprises locales ont moins de dix salariés », souligne l’économiste.

Montpellier annexée ?

L’inquiétude de Christian Bourquin se fondait concrètement sur ces chiffres, au risque de ne pas percevoir les intérêts potentiels de la fusion. « Le Languedoc-Roussillon a des avantages à tirer de cette fusion. En particulier sa métropole montpelliéraine  », relativise Jean-Marc Guillelmet. La nouvelle région aurait deux métropoles développées. « L’enjeu est de trouver un style de politique qui reconnaisse une place à chacune sans craindre l’autre », conclut Emmanuel Negrier. Si une politique de coopération se met en place, Montpellier devrait garder une place importante. Au moins symboliquement…


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D’autant plus que Midi-Pyrénnées est loin d’avoir le profil parfait. L’aéronautique constitue le poumon de la métropole toulousaine. « Elle n’est pas diversifiée, ça peut être un problème. Toulouse a tout aspiré autour d’elle », souligne Jean-Marc Guillelmet. « La différence est énorme entre Toulouse et la deuxième ville de la région. Montauban, avec ses 56 000 habitants est la démonstration de l’hégémonie toulousaine  », martèle Stéphan Rossignol. À l’Est, il y a davantage d’équilibre entre les 268 000 Montpelliérains et les 146 000 habitants de Nîmes.


Pour rassurer l’électorat languedocien, les candidats assurent que la métropole montpelliéraine conservera son rang. Qu’importe la couleur politique, les discours sont similaires. Christian Assaf, député et quatrième sur la liste PS de l’Hérault, avait voté contre la fusion. Aujourd’hui, il semble s’être rangé aux arguments du gouvernement. « C’est un mal pour un bien. Toulouse a l’industrie, le tourisme riche et vert. Montpellier a des ports, le tourisme de masse et une viticulture qui s’exporte. Il faut se compléter sans se faire la guerre ». Même s’il admet que « la politique est un rapport de force », il assure que la liste conduite par Carole Delga, « garantit un développement équilibré des territoires ».


Même constat selon lui pour l’ancienne capitale régionale : « Montpellier restera une place forte de l’intelligence et de la recherche », assure le député PS Christian Assaf. Elle « dispose quand même de la fac de médecine la plus vieille du monde  » se rassure le maire Les Républicains Stéphan Rossignol. Même l’apparente liste dite citoyenne et hors des partis du maire montpelliérain Philippe Saurel s’aligne désormais sur ces discours. Pour garder la face, les représentants du PS et des Républicains ont préparé leurs punchlines. « Si les socialistes gardent la région, Montpellier deviendra la nouvelle Nîmes de Toulouse : dépendante et sans poids », exprime Stéphan Rossignol. Jeu de mîmes inversés avec Christian Assaf. « Nous sommes les seuls qui garantissons une place de choix à Montpellier  ». Qu’importe le gagnant des élections, Montpellier est sauvée.

Voter : « il y a une application pour ça »

A quelques jours du vote pour les élections régionales, les tests de positionnement politique fonctionnent à plein régime sur Internet. Ces tests qui ont fait leur apparition lors des dernières élections présidentielles de 2007, proposent soit de vous situer par rapport à un parti politique, soit par rapport au programme d’un candidat.

Une nouvelle application pour iPhone fait son apparition. L’application Politest permet de déterminer de quel parti, ou tendance politique, l’utilisateur est le plus proche. Moins d’une semaine avant le vote aux élections régionales, la nouvelle fait grand bruit.

Cette application est issue du site internet du même nom, créé en 2005 par des anciens étudiants de Science Po, qui voulaient ainsi participer à la lutte contre l’abstention. Politest prétend ainsi inciter les électeurs à accomplir leur devoir civique. «Beaucoup de personnes ne se rendent pas aux urnes, parce qu’ils ne savent pas pour qui aller voter, alors qu’un parti politique correspond souvent à leurs opinions», expliquait le créateur de Politest, Laurent Cald à l’AFP.

Douze grandes questions de société (impôts, immigration, homosexualité, …) permettent de se positionner autour de 26 partis ou tendances politiques que sont : Alternative Libérale, Chasse Pêche Nature et Traditions, Debout la République, le Front National, La Gauche Moderne, Lutte ouvrière, le MoDem, le Mouvement pour la France, le Mouvement Républicain et Citoyen, le Nouveau Centre, le Nouveau Parti Anticapitaliste, le Parti Chrétien-Démocrate, le Parti Communiste, le Parti de Gauche, le Parti Radical de Gauche, le Parti Socialiste, l’aile gauche du PS, l’aile droite du PS, l’UMP, les tendances centriste, gaulliste, libérale, souverainiste de l’UMP, et les Verts (à travers 3 tendances).

Ce test a déjà fait parler de lui en 2007 lors du vote pour l’élection présidentielle, et a été rejoint par d’autres. Un exemple parmi tant d’autres, celui de LeMonde.fr, qui proposait un quizz permettant de se situer en fonction des programmes politiques défendus par les candidats à la présidentielle.

Bien que Politest ne questionne pas directement sur les enjeux régionaux, il peut aider à se positionner sur l’échiquier politique. Cependant, on ne sait pas si ce test attire plus les indécis que les curieux, ni s’il incite l’électeur à se rendre dans l’isoloir. Quoi qu’il en soit, il va sans doute continuer à fonctionner à plein régime jusqu’au premier tour des régionales, ce dimanche.

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Malgré la polémique, Frêche reste un poids lourd en Languedoc-Roussillon

Après la création d’une liste PS concurrente à Frêche et les différentes polémiques, il semblerait qu’aux yeux des électeurs le président sortant reste le numéro 1 de la Région.

Les militants avaient exprimé leur soutien à Frêche en décembre.

Exclu du parti en 2007 à cause de ses dérapages, Georges Frêche reste pourtant très influent. Le secrétariat général du Parti a été confronté au bon score de Frêche à la suite du vote des militants du PS. La liste que Georges Frêche conduisait dans l’Hérault, Divers Gauche, avait été plébiscité avec 87% des votes. Avec une participation de 52-53% sur 65 départements, entre 95 et 97 000 adhérents avaient voté. Si pour Frêche ce chiffre relevait d’un soutien manifeste par les adhérents du parti, d’autres personnages politiques en ont fait une toute autre analyse.

Pour Paul Alliès, secrétaire national adjoint à la Rénovation du PS et actuel conseiller régional, il s’agit juste d’un « non événement » puisque les militants qui ne soutenaient pas Georges Frêche ne seraient pas allés voter. Jean-Louis Roumégas, candidat tête de liste Europe Écologie, avait également déclaré «Ce vote ne signifie rien. Tout d’abord parce que les militants n’ont pas eu le choix : il n’y avait qu’une seule liste à adouber ».
Après les derniers propos polémiques de Frêche, qu’en est-il de son influence sur les électeurs en général ?

Frêche gagnant dans tous les cas de figure

En décembre, après les premiers résultats de sondage, Georges frêche fanfaronnait «Tant qu’il y a 50 % des personnes plus une qui m’aiment, la vie est belle !». Les intentions de vote pour Georges Frêche au premier tour seraient montées de 29 % à 31% depuis décembre dernier dans le Languedoc-Roussillon.

Le président de Région sortant est le grand gagnant des régionales selon le dernier sondage paru mardi 9 février et commandité par Midi Libre, L’Indépendant, et France Bleu. Selon ces résultats, la parution d’une liste au nom d’Hélène Mandroux, tout comme la médiatisation de son dernier dérapage verbal, n’auront pas détrôné Frêche.

Le principal opposant à la gauche, Raymond Couderc, tête de liste UMP, est quant à lui crédité de 20 à 21% selon les cas de figure. Il reste cependant un adversaire de taille pour le PS et Europe Ecologie, puisque son score lui permettrait de se présenter au deuxième tour. Il serait même en deuxième position des intentions de votes, sauf dans le cas d’une alliance avec Mandroux comme tête de liste, ce qui aujourd’hui n’est plus d’actualité (ndlr. le PS et Europe Écologie n’ayant pu trouver de réponse au problème de leadership).

Pour le second tour, deux hypothèses ont été prises en compte par le sondage. Le sondage parle d’une alliance PS-Europe-Ecologie pour laquelle la question de la tête de liste est toujours en suspens. Une première triangulaire pose en adversaires Georges Frêche (40%), Raymond Couderc (30%), et Hélène Mandroux (30%). La seconde triangulaire présente Frêche (40%) et Couderc (31%) avec Jean-Louis Roumégas (29%). La tête de la liste d’union reste là encore favorable à la maire de Montpellier, mais celle-ci ne ferait toujours pas le poids face à Frêche qui sortirait dans tous les cas gagnant de ces élections.

Mais en matière d’élection il y a toujours une zone d’incertitude. Personne ne peut prédire ce qui peut se passer d’ici les élections : un nouveau dérapage, de nouvelles alliances. Le comportement d’un électeur dans son isoloir est toujours difficilement prévisible.

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