A Gauche Maintenant: Une unité anticapitaliste dans un contexte antisocial

Jeudi 18 février, au dessus du Mac Donald’s de la place de la Comédie à Montpellier, trotskystes et staliniens sont réunis pour présenter un programme commun. La liste « A gauche maintenant » organise une conférence de presse pour faire un bilan de son début de campagne pour les élections régionales. Cette liste regroupe des courants écologistes, communistes, anticapitalistes dont le NPA, le PCF et le Parti de gauche [[Parti de Gauche, Gauche Unitaire, PCF, NPA, Les Alternatifs, La Fédération (FASE), Les Objecteurs de croissance, MPEP]].

Toutes les vieilles barbes de Mai 68 se remémorent leur engagement révolutionnaire. Aujourd’hui, tous sont convaincus par la nécessité de s’unir pour les élections. Pour eux, le changement social et écologiste passe désormais par les urnes.

Pour accompagner René Revol, tête de liste et trotskyste grenoblois pendant les années 1968, Alain Krivine et Roland Leroy affichent leur réconciliation [Avant l’éclosion du mouvement de mai 68, Roland Leroy, membre du Comité central (1956-1994), du Bureau politique (1964-1994) et du Secrétariat (1960-1979) du parti communiste et fervent stalinien, exclut Alain Krivine de l’Union des [Etudiants Communistes. Alain Krivine revendiquait des idées trotskystes et s’opposait à la direction du PCF.]]. Aujourd’hui les divergences sont ensevelies sous les décombres de l’URSS. Surtout, la perspective de faire un score important dans la région Languedoc Roussillon fédère les courants rivaux.

Alain Krivine assène : «Il faut remercier Sarkozy, c’est grâce à lui qu’on est là. Dans un climat antisocial et raciste, il faut répondre avec une politique anticapitaliste.» L’unité prévaut face à Sarkozy ou Georges Frêche, «celui qui se dit de gauche, mais sert la droite et l’extrême droite.» René Revol souligne qu’il ne s’agit pas d’«une simple alliance électorale.» L’expérience de rassemblement local doit se traduire au niveau national.

Martine Granier représente également le NPA avec un programme «qui rentre en écho avec les préoccupations quotidienne de la population.» Ensuite, Martine Gayraud membre de l’exécutif du PCF insiste sur la rencontre avec les salariés et utilise également la rhétorique de la proximité. Les candidats attribuent leur succès dans les sondages à une campagne de terrain. Janie Arneguy, des Alternatifs, évoque «les réunions publiques qui permettent de débattre avec les citoyens. Notre liste permet une réappropriation de la politique au niveau local.»

Le programme de la liste veut répondre à «l’urgence sociale et écologique» selon l’expression de Martine Granier. Les propositions phares : «aller vers la gratuité des transports pour les déplacements professionnels, scolaires et les bas revenus.» Dans la même veine, rénover les lignes ferroviaires et en créer d’autre. Ces deux mesures se veulent écologiques car elles incitent les citoyens à délaisser la voiture au profit des transports en commun. Et se veulent également sociales car les dépenses en moins améliorent le pouvoir d’achat.

Pour René Revol ces propositions sont plus pertinentes que la taxe carbone «qui n’as pas de sens dans la mesure où les gens sont obligés de prendre la voiture pour aller travailler et donc contraints de payer.» La liste «A gauche maintenant» souhaite également que la gestion de l’eau bascule à nouveau en régie publique. «L’eau doit être un bien commun et public dans l’intérêt des consommateurs» harangue René Revol. Enfin dans leur ligne antilibérale la liste propose «l’arrêt des subventions aux entreprises capitalistes et la récupération des aides fournies aux entreprises qui font des profits et suppriment des emplois.»

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Daniel Cohn-Bendit : « Je suis un utopiste réaliste »

Europe Écologie avait rendez-vous avec ses militants, ce mercredi 17 février 2010. C’est après trois heures de meeting et un discours plein de ferveur que Daniel Cohn-Bendit répond aux questions d’Haut Courant… avec le sourire et en toute simplicité.

Comment faites-vous pour conserver cette ferveur après 30 années de politique ?

Mon secret : j’aime la politique. J’aime penser le changement, faire bouger les lignes. Je suis là pour jouer mon rôle d’utopiste lucide et réaliste. Ce que j’aime en politique, c’est de prendre des risques. Nous savons tous qu’il y a des dangers, mais l’essentiel est de gouverner autrement. La politique se fait ensemble, ou ne se fait pas. Ensemble, pensons radicalement et transformons quotidiennement.

En tant que député européen, pensez-vous que des ponts peuvent-être établis entre l’Europe et les régions ?

Oui. Je crois qu’il y a des tas de projets régionaux qui peuvent être financés par des fonds européens. A l’heure actuelle, ce n’est pas le cas et c’est dommage. Il faut que les élus régionaux se rapprochent des élus européens et trouvent un projet et des moyens ensemble : formuler un projet régional au niveau européen. Par exemple, dans certaines régions, 14% des projets ferroviaires sont financés par l’Europe. C’est trop peu. Pour que cela fonctionne, il faut qu’il y ait une coopération des régions et un projet collectif. Pour le moment, il n’y a pas de cohérence entre l’ensemble des régions. Nous devons casser cet égoïsme régional.

Quelle place donnez-vous au citoyen dans le projet de transformation prôné par Europe Écologie ?

Une transformation, c’est prendre le temps d’ouvrir des discussions pour que le jugement du citoyen s’intègre dans le projet d’avenir. Concrètement, c’est multiplier les débats publics. Il est nécessaire que le citoyen s’approprie le projet et s’autogère. Dans la société de demain, l’autogestion est quelque chose que l’on peut réaliser, sans attendre une révolution qui n’arrivera pas. C’est possible par un système de coopératives pour vivre mieux ensemble. Nous proposons un pacte de comportement, c’est-à-dire mettre en place les instruments de la transformation écologique, pour des territoires responsables au service des citoyens. Les citoyens en ont marre qu’on les prenne pour des cons.

Dans votre discours, vous avez fait référence à Georges Frêche, quel bilan tirez-vous de son mandat ?

Par exemple, un mauvais bilan économique avec des projets pharaoniques qui ne vont pas dans le sens de l’intérêt commun. Comme la construction d’une Grande Salle qui a coûté à la Région 54 millions d’euros. Avec cette somme, on aurait pu construire 150 salles culturelles dans toute la région.

Est-ce que l’ouverture d’Europe Écologie à d’autres partis comme Cap21 ou le MoDem, peut-être une limite à sa progression ?

Non, je ne crois pas. Il faut inventer quelque chose de nouveau en politique. Certains partis sont arrivés au bout du rouleau. Nous voulons une culture de partenariat, dans le respect d’un projet commun. Il faut reconnaître les autres, ne pas les considérer comme des adversaires. Si le PS ne comprend pas cela, il ne comprendra jamais pourquoi les électeurs en ont marre des divisions. Et, à la fin, c’est toujours la droite qui va gagner.

Quel écologiste êtes-vous au quotidien ?

Chez nous, nous utilisons l’énergie solaire. Du coup, notre maison consomme un tiers de moins que ce que l’on consommait avant. Pour me déplacer, je prend le moins possible la voiture. Je privilégie le vélo, le métro… C’est beaucoup plus développé en Allemagne où je vis. En France, les gens sont d’ailleurs surpris de me voir prendre le métro parisien. Il faut mettre sa pratique au niveau de son discours. Finalement, être écologiste, c’est avoir une citoyenneté ordinaire.

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La Région, un cimetière pour les élites

Existe-t-il aujourd’hui des élites politiques en dehors du sérail de l’Etat ? En France, les voies de la professionnalisation politique ont-elles un point de salut ailleurs qu’au sein du coeur du système politico-administratif ?

On aurait pu penser qu’en raison de changements structurels profonds comme la mondialisation, la construction européenne, la décentralisation, la région, nouvel échelon de la vie politique, aurait changé la donne. Ce en dépit de la faiblesse d’une institution encastrée entre les multiples niveaux de gouvernement (i.e. Etat, départements, communautés d’agglomérations) et dépourvue de toute compétence en matière législative contrairement à leurs homologues allemands (landërs) allemands, espagnols (communautés autonomes) ou encore les Régions italiennes. Les régions ont en effet, la possibilité de développer des dispositifs d’action publique clefs sur la vie économique et sociale (e.g., agriculture, tourisme, universités, transports).

Émancipées par le suffrage universel en 1986, abondées par les aides européennes (fonds structurels) entraînant la création de réseaux transfrontaliers, bénéficiant de nombreux dispositifs d’action publique, les régions auraient dû s’imposer comme le nouveau creuset de la vie politique française, or il n’en est rien. La raison de cet échec réside dans l’impossible émergence d’une élite politique susceptible d’incarner la réalité sociétale et politique régionale venant ainsi malheureusement, peupler le cimetière que la région est toujours pour les élites (V. Pareto).

Une sociologie des élites revisitée qui privilégie comme critère d’authentification ce qu’elles font (actions et représentations) à ce qu’elles sont (positions) tend à confirmer cette assertion. La comparaison entre les conseillers régionaux du Languedoc-Roussillon et les députés du parlement de Catalogne à de ce point de vue effet Canada dry !

Des élites plutôt compétentes

Un premier regard sur le profil et les carrières politiques types fait apparaître une forte similitude en matière de cursus honorum (diplômes universitaires) et de CSP (Juristes, médecins, chef d’entreprises, universitaires et enseignants) permettant d’établir qu’il s’agit d’un personnel politique « qualifié ». Néanmoins, l’analyse plus fine de leur vision de l’action publique régionale montre des conceptions profondément différentes. Contrairement à leurs homologues catalans, les élus régionaux se montrent incapables de développer un discours sur l’efficience des politiques régionales privilégiant leur position à l’action.

Les raisons de cette différence française dans la constitution d’une élite politique régionale consciente et cohérente sont certainement multiples. Une fois de plus, on pourrait évoquer les chausses trappes classiques que sont le cumul des mandats (notons qu’il est impossible entre niveau régional et niveau central dans certains pays), les mécanismes de sélection des candidats par les partis politiques, le mode de scrutin, la circonscription électorale, la nationalisation des enjeux de l’élection etc. Cette liste mérite d’être complétée par trois autres facteurs : le « syndrome du chef », le défaut de professionnalisation politique et l’impossible corrélation entre les programmes d’action publique développée et l’élite politique régionale qui les porte.

Syndrôme du chef

Le syndrome du chef est particulièrement fort au niveau régional en raison du déséquilibre des pouvoirs en faveurs de l’exécutif. Dans chaque région le Président règne sur son territoire et n’a de compte à rendre qu’à d’autres chefs (de région) et aux électeurs tous les six ans. Cette omnipotence du Président favorise la formation d’un système de cour où le but du jeu, unique et inique, est d’être perçu comme un serviteur loyal. Dès lors la servilité et la domesticité, valeurs comportementales pré-démocratiques, deviennent les seules « capacités » permettant d’accéder aux faveurs distribuées par le pouvoir régional. On comprend dès lors que les dérapages verbaux répétés de Georges Frêche n’aient pas de conséquence sur l’allégeance de ses soutiens politiques locaux.

S’agissant du défaut de professionnalisation politique, il faudrait se départir d’une « schizophrénie française », celle du cumul des positions électives et professionnelles. Non seulement l’appétence notabiliaire des élus locaux qui ne voient dans le mandat électif régional qu’une ressource élective supplémentaire assurant un revenu complémentaire substantiel est patent ; mais il y a également une forme de cumul plus sournois et très inégalitaire en ce qui concerne les activités professionnelles. Précisons ici que le traitement reçu pour les élus régionaux est trop faible « pour en vivre » et trop fort pour des « amateurs » de la politique. De plus, les inégalités d’avantages entre ceux exerçant dans le public et ce qui exerçant dans le privé jouent pleinement à l’avantage des premiers. Le cas hybride des « élus régionaux-universitaires » est édifiant tant ces derniers sacrifient leur temps de recherche académique sans en retour développer une forte expertise en matière d’action publique régionale. Ce défaut dans le processus de professionnalisation des élites politiques régionales est d’autant plus dommageable qu’ils ont en face à eux des administrations relativement faibles.

Manque de visibilité

Enfin, ces facteurs réduisent inexorablement les chances d’affirmation d’une élite politique régionale consciente et cohérente susceptible de promouvoir des politiques publiques fortes et identifiées comme telles. Le problème réside dans le faible rôle de la prise en compte de leur compétence dans le processus de sélection d’une grande partie de ce type d’élus. Il faudrait alors privilégier les acteurs politiques (pas seulement les élus locaux) qui en région ont, non seulement marqué, mais également transformé des essais, au détriment de ceux qui se contentent d’accumuler des positions dans l’espace social régional. En effet, les politiques publiques en région souffrent d’un déficit de visibilité voire de légitimité dans la mesure où les électeurs ont du mal à identifier les politiques publiques que mettent en oeuvre leurs élites régionales. Cela tend à faire croire que les intérêts corporatistes, et eux seuls sont pris en comptes, dans une logique d’échange politique souvent perçu comme clientélaire.

* Directeur de recherche CNRS. Enseignant au Département Science Politique Université Montpellier 1. Spécialiste de la question élitaire qu’il a abordé en Espagne, puis en France. Il travaille actuellement sur les transformations de l’élite du pouvoir aux Etats-Unis. A publié récemment, L’élite des politiques de l’Etat (Presses de Science po, 2008) et The New Custodians of the States (Transaction Publishers NJ, 2010)

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Mandroux, « maire courage » selon Montebourg

Mardi soir, soutenue par plus de 300 personnes, et portée par trois solides alliés, Hélène Mandroux déclare vouloir «mettre fin à tous les systèmes clientélistes» et appelle à «une gouvernance où le sens du juste l’emporte sur la concentration autocratique.» Arnaud Montebourg, Paul Alliès, André Vézinhet ainsi que ses colistiers viennent l’appuyer dans sa démarche.

«C’est un nouveau jour pour l’histoire de la région»

Mandroux, Vézinhet et Alliès : ce soir, les trois mousquetaires locaux sont bien quatre… Arnaud Montebourg faisant office d’invité surprise (mais annoncé). Tous rentrent en scène, suivis par quelques colistiers, sous les applaudissements.

Paul AllièsC’est Paul Alliès qui a l’entame : le Conseiller régional sortant et secrétaire national adjoint à la rénovation du Parti Socialiste commence fort en déclarant que «c’est un nouveau jour pour l’histoire de la région». Pour Madame le maire, «il est temps en Languedoc-Roussillon, de tourner la page.» Dans le conflit qui les oppose au président de Région sortant, Paul Alliès insiste sur l’importance de ce «combat, moral et identitaire : car l’identité socialiste commence là, avec les valeurs.»

Comme s’il répondait au sondage publié dans le Midi Libre[[Réaction de Paul Alliès au sondage du 16 février, le 18 février dans le Midi Libre]], Paul Alliès cite François Mitterrand : «Les campagnes électorales les plus courtes sont les meilleures», et de rajouter que «ce sont celles que l’on gagne.» Selon Mme Mandroux, ce qui compte, c’est que «jamais, réunion de toutes les forces de gauche n’a été aussi clairement annoncée. La victoire est possible pour la Gauche rassemblée.»

«Se battre pour de vraies valeurs et de justes causes»

André Vézinhet, « jeune » député et président du Conseil Général de l’Hérault depuis 1998 poursuit et préconise d’«unir les socialistes pour faire des choses qui honorent la politique : se battre pour de vraies valeurs et de justes causes.» Il rentre ensuite dans une critique des politiques locales et se déclare favorable à «une région forte».

André  VézinhetIl rappelle alors que les collectivités locales sont les premiers investisseurs de France, devant l’Etat, et que la région peut donc jouer sur des secteurs comme l’emploi. Hélène Mandroux veut d’ailleurs faire de la lutte contre le chômage une priorité : elle rappelle que dans la région, «un actif sur huit est privé d’emploi [[«et un sur cinq en dessous du seuil de pauvreté»]]». Elle propose pour y remédier, d’«instituer une conférence régionale sur l’emploi» dans le but de «mettre en place un service régional de création des métiers».

«J’ai senti comme un vent révolutionnaire, propre à déboulonner quelques statues !»

Vient le tour d’Arnaud Montebourg, jeune Conseiller général, député de Saône-et-Loire depuis 1997 et secrétaire national à la rénovation du PS. Avant de flatter Hélène Mandroux, en l’appelant «maire courage», il tient à se poser en témoin «de la direction nationale rassemblée». Et face à ceux qui opposent Paris à la province, il déclare : «la direction nationale, ce n’est pas Paris. C’est la France.»

Arnaud MontebourgMais au-delà, il présente ce qui se passe ici comme le symbole et le commencement d’un changement plus profond du Parti Socialiste. Il donne d’ailleurs rendez-vous le 3 juillet prochain pour la convention sur la rénovation du parti. D’ici là, il pense que «la victoire [est] dans un mois et qu’en tout cas, s’il faut revenir, [ils] reviendront (ndlr. lui, ou un membre de la direction du PS)». Et avoue avoir «senti depuis [sa] sortie de l’avion, comme un vent révolutionnaire, propre à déboulonner quelques statues !» Ô symbole, quand tu nous tiens…

A la fin de son discours, Equidad, une militante PS intervient dans la salle pour dire qu’«[elle] vient de Toulouse exprès pour soutenir Mme Mandroux.». «Je m’engage derrière vous pour combattre le machisme et la mauvaise éducation. Ne vous laissez jamais faire !» Suite à quoi, elle ravit la salle avec un chant catalan. Voilà de quoi faire chaud au cœur du maire.

«Je veux mettre fin à tous les systèmes clientélistes»

DSC_00203.jpgAprès de tels encouragements, Hélène Mandroux joue sur du velours. Et pourtant, elle ne mâche pas ses mots, loin s’en faut : elle dénonce successivement «un système occulte qui étouffe toute montée d’une nouvelle génération», «des systèmes clientélistes», «une concentration autocratique»…

Elle ne manque pas non plus de constater que la «présence des trois hommes] à ses cotés inflige un cinglant démenti à ceux qui disaient que le PS était incapable de se relever [[[Jean-Luc Mélenchon notamment]].» Pour elle, le président sortant du Conseil Régional n’est plus au Parti Socialiste, c’est un fait, mais n’est même plus à gauche : «Garder la région à gauche aujourd’hui, ça veut dire changer de majorité.»

La candidate propose aussi quelques mesures, «à destination de ceux qui disent que je n’ai pas de liste et pas de programme [Essentiellement des internautes]]». En vrac, travailler avec le sud de la Méditerranée, investir dans les quartiers les plus pauvres (ndlr. Elle a cité une dizaine de zones sensibles urbaines de la région sur [les 28 recensées par la SDTEFP [[Services du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, en Languedoc-Roussillon]]), mieux répartir les logements sociaux, établir un système de taxi entre les ports, proposer des billets de train gratuits pour les jeunes de 16 à 25 ans le week-end, ou se fixer l’objectif -ambitieux- de créer un ticket unique à un euro pour les Bus, Tram, Train.

A la fin de ce meeting PS, Hélène Mandroux n’oublie pas de remercier ses soutiens, et lance même un «merci» appuyé à Paul Alliès, à qui elle reconnait un combat de longue date. Elle conclut par une main tendue aux militants PS soutenant Georges Frêche : «ressaisissez-vous» leur dit-elle.

Franck Michau

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Crédits photo : Xavier Malafosse ; montpellierplus.midiblogs.com ; image.mabulle.com ; Franck Michau

Mis à jour le 19 février à 9h30

Patrice Drevet : « j’espère bien dépasser les 10% au premier tour »

Patrice Drevet a déposé ses listes pour les élections régionales en Languedoc-Roussillon samedi 13 février à la préfecture. Le candidat est fier de présenter une liste écologiste centriste, comptant de nombreux militants MoDem dans ses rangs, mais indépendante du parti de François Bayrou.
Marc Dufour, officiellement investi par les militants MoDem lors des primaires des 7 et 8 janvier, vient de renoncer aux élections, visiblement découragé par l’ancien présentateur météo. Rencontré devant la préfecture, cet amateur de bon mots semble déterminé à trouver sa place dans la région.

Qui seront les têtes de liste dans les cinq départements ?

Samuel Serre pour le Gard, Maryse Lapargues pour les Pyrénées-Orientales, Philippe Colombes dans l’Aude, Christophe Calage en Lozère et moi-même pour l’Hérault.

Pourriez-vous nous expliquer ce qu’il s’est passé ces deux dernières semaines entre vous, M. Dufour et M. Bayrou ?

C’est une affaire entre le MoDem et le MoDem. Mais je vais quand même vous expliquer. Cela s’est passé en trois étapes. Au début, alors que je travaillais avec Mme Labrousse (Ndlr, conseillère municipale MoDem à Montpellier) pour préparer les régionales, un premier sondage, publié par Midi-Libre me crédita de 7% d’intentions de votes contre seulement 3% pour Marc Dufour. La direction du Modem a commencé à se demander si je n’étais pas mieux placé pour rassembler des voix. Mais François Bayrou hésitait encore. Un deuxième sondage a été réalisé et là, les choses se sont aggravées pour M. Dufour. Malgré le fait que M. Dufour ait été investit aux primaires, j’ai pu monter une liste en ayant le soutien d’une partie du Modem. Mais les affaires internes du Modem ne m’intéressent pas.

Mais vu de l’extérieur vous apparaissez un peu comme une épine dans le pied pour le MoDem local, vous ne pouvez donc pas ignorer votre rôle dans cette affaire.

Pas du tout ! C’est le MoDem qui a fait appel à moi. Je n’ai rien demandé. Et je ne connais même pas Marc Dufour, je ne l’ai rencontré qu’une fois. Si le Modem est dans une mauvaise passe, il s’y est mis tout seul.

Et pourtant vous avez des colistiers qui viennent du MoDem et vous vous revendiquez du centre ?

En effet, il y a beaucoup d’anciens du MoDem, mais les salades internes n’intéressent pas les gens. Aujourd’hui je veux proposer une alternative entre les frêchistes et les anti-frêchistes

Justement, si vous passez la barre des 5%, avec qui ferez-vous alliance ?

Avec celui qui sera le plus crédible sur le plan de l’écologie. Si c’est Frêche ça sera Frêche, si c’est Couderc ça sera Couderc. Moi je veux faire de l’écologie de proximité. Si Frêche lance des grands projets qui s’étalent sur 15 ou 20 ans, je veux être là pour penser aux détails qui compteront dans la vie quotidienne des gens et pouvoir valoriser l’écologie à l’échelle des citoyens. J’espère d’ailleurs dépasser les 10%. Il faut être optimiste.

Puisqu’apparemment vous ne voulez pas vous mêler de politique politicienne que proposez-vous comme mesures concrètes ?

Classer la Camargue comme parc naturel régional, développer la géothermie dans l’Hérault ou gérer au mieux le retraitement des déchets. Cela fait partie des idées que nous voulons faire passer dans la région. Vous savez, je suis tatillon et têtu, alors je ne compte pas m’arrêter maintenant!

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Le MoDem jette l’éponge

Le MoDem ne présentera aucune liste aux élections régionales en Languedoc-Roussillon. Contacté par Haut Courant ce midi, Marc Dufour a confirmé l’information rendue publique hier par Midi Libre. «Je ne déposerai aucune liste à la préfecture», explique le président héraultais du MoDem, qui avait été initialement désigné tête de file du MoDem dans la région par les militants centristes, lors d’une primaire interne l’opposant au ticket Catherine Labrousse-Patrice Drevet. Visiblement pressé, le patron du MoDem 34 n’a pas souhaité faire de commentaire supplémentaire pour l’instant.

L’interminable jeu de billard à bandes multiples qui retardait l’entrée du MoDem en campagne depuis un mois débouche donc sur une issue improbable: après avoir eu Marc Dufour comme candidat avec ses colistiers, puis Patrice Drevet dans l’optique d’une alliance MoDem/Alliance Écologique Indépendante, puis de nouveau Marc Dufour sans listes clairement établies, le MoDem n’a finalement plus de candidat du tout. Il n’y aura pas de nouveau renversement de situation, la préfecture acceptant les candidatures jusqu’à aujourd’hui dernier délai.

Depuis quelques jours, Bayrou est impuissant face à l’implosion de son parti dans plusieurs régions.

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Mis à jour le 15 février à 19h30

Romain Ferrara: « Pour moi, Raymond Couderc est le meilleur candidat »

Rencontre avec Romain Ferrara, étudiant en Master 1 droit des affaires à Montpellier, et responsable des jeunes[[entre 16 et 30 ans]] UMP du département héraultais.

« J’ai incité mes parents à prendre leur carte UMP »

Haut courant : D’où vient votre engagement au mouvement des jeunes populaires ?

R.F. : Je me suis engagé à l’UMP en 2005, après les manifestations anti CPE. J’étais en Terminale et mon lycée (Paul Valéry à Sète) était bloqué. J’avais pris la parole dans des Assemblées Générales et exprimé mes opinions. J’ai senti qu’il se passait quelque chose. En mobilisant un peu de monde, on avait réussi à débloquer le lycée. Puis, j’ai rencontré des sympathisants et des militants de l’UMP.

Haut courant : Dans votre famille, est-ce qu’il y avait un engagement politique?

R.F. : Non pas du tout. Mes parents sont plutôt à droite mais j’étais encarté avant eux et je les ai incités à adhérer au parti. Ce ne sont pas eux qui m’ont inculqué une quelconque doctrine.

HC : Faites-vous partie d’autres organisations?

R.F. : J’ai été membre du mouvement étudiant UNI, la droite universitaire. Il a été récemment remplacé par le Mét (Mouvement des étudiants). Je suis le président fondateur du Saint Vincent Club, un club épicurien. Nos membres ont entre 18 et 25 ans. Des jeunes qui s’intéressent au vin et aux produits du terroir. Nous faisons des rencontres dans des domaines viticoles de la région, des dégustations.

« Georges Frêche a fait de bonnes choses mais il est fini »

HC : Comment militez-vous pour les régionales 2010?

R.F. : On accompagne Raymond Couderc (maire de Béziers et candidat UMP aux élections régionales) dans les forums thématiques qu’il mène dans toute la région. On distribue des tracts sur les marchés, on discute avec les proches et les amis. La politique est une interaction, pour échanger des idées et convaincre les gens. On porte aussi le projet de Raymond Couderc via Internet. Tous les moyens sont utilisés. Contrairement à Georges Frêche qui fait un meeting par département et reste centré sur Montpellier, notre candidat va vraiment dans chaque département, notamment ceux qui sont mis à l’écart et oubliés par le Président du Conseil Régional. Chaque section jeune, par département, a travaillé sur un thème différent. Pour l’Hérault, c’était l’éducation et le logement. On s’est donc réunis pour remettre à Raymond Couderc notre livre blanc lors d’une Convention régionale. Il s’en est servi pour élaborer son programme. La politique chez les Jeunes UMP, ce n’est pas uniquement faire la clape dans des meetings.

HC : Quelles en sont les grandes lignes?

R.F. : Une des lignes principales de la campagne est la tournée des oubliés. Georges Frêche, ancien maire et député de Montpellier, a beaucoup fait pour la capitale de la région Languedoc-Roussillon et ses alentours, mais il a complètement délaissé les Pyrénées-Orientales et la Lozère par exemple. Dans notre région, tout le monde contribue à l’énorme effort fiscal. Mais pour la redistribution, tout est centré sur Montpellier. La ville est pour lui une vitrine sur laquelle il s’appuie. C’est pour cela que les montpelliérains le porte dans leur coeur. Il a encore une notoriété extraordinaire. Mais, allez en parler à des catalans ou des lozériens…

HC : Mais le programme en lui-même?

R.F. : C’est donc rééquilibrer le budget du conseil régional. La communication a un budget qui a explosé. Elle est passée de 12 millions d’euros à 95 millions d’euros en cinq ans. Quant au budget du tourisme, il est ridiculement bas. Pour ce qui est des Maisons du Languedoc notamment à Shanghai et à New-York, elles coûtent 25 OOO euros par jour mais ne rapportent rien ! Il faudrait soit les supprimer soit les repenser, comme un lieu interactif et non comme une grande affiche publicitaire. Un lieu où les producteurs puissent vendre leurs produits. Des acheteurs locaux pourraient passer des commandes pour des vins languedociens.

HC : Et le Label Sud De France, qu’en pensez-vous?

R.F. : C’est bien d’avoir une marque régionale pour développer ses produits mais ça a été très mal utilisé. Aujourd’hui, on a du jambon Serrano sous la marque Sud de France alors que ce n’est pas produit en Languedoc, cela n’a pas de sens. Si une intoxication alimentaire survient, toute la marque en pâtira, alors que nos producteurs n’y sont pour rien. Elle perd de son authenticité en se banalisant ainsi. Je suis en désaccord avec l’Express notamment, qui a décrit cette marque comme un des points forts du bilan de Georges Frêche.

HC : Pensez-vous que Raymond Couderc soit le meilleur candidat pour les régionales?

R.F. : Pour moi c’est le meilleur, et il a une expérience concluante à Béziers. Comme Frêche à Montpellier certes, mais le Président de région a un mauvais bilan. Je respecte l’homme. Je ne suis pas le Jeune UMP qui va casser du sucre sur son dos. Ce qui est choquant, c’est ce qu’il est en train de devenir et les bourdes qu’il fait à répétition. Il a peut être fait de bonnes choses mais il est fini. Il doit passer la main.

HC : Finalement, la campagne des régionales tourne autour de Frêche ?

R.F. : Non du tout. Je n’aime pas ces campagnes qui se fixent sur un adversaire. C’est stérile. Raymond Couderc a un programme construit. Il pointe les points noirs du bilan de Georges Frêche mais c’est de bonne guerre et il faut informer l’électorat. Je pense que Frêche se saborde tout seul. Même son parti le critique, on ne va donc pas en rajouter.

HC : Raymond Couderc avait soutenu en 1998 la liste de Jacques Blanc qui s’était associé au FN, cela ne vous dérange pas?

R.F. : Non. Je n’étais pas là, et je ne sais pas comment ça s’est passé. Ils se sont certes réunis pour une élection, mais ce n’est pas parce qu’il y a un ou deux conseillers régionaux du FN, que le programme du parti sera appliqué au sein de notre région ! Je comprends toutefois que cela ait pu faire polémique. Je vois mal Raymond Couderc s’allier avec la fille d’Alain Jamet (ndlr. Président du Front National de la Région Languedoc-Roussillon).

HC : Que pensez-vous de la position de Christian Jeanjean (Maire UMP de Palavas), candidat divers droite qui se présente face à Couderc?

R.F. : C’est vraiment dommage qu’il y ait cette scission mais elle ne représente vraiment pas grand-chose. Elle est de l’ordre de 3 ou 4%, il ne passera pas le premier tour. Ce n’est pas un adversaire dont on doit se méfier.

HC : Dans la mesure où la majorité des régions est à gauche, est-ce que vous élaborez une stratégie entre jeunes de différentes régions?

R.F. : Tous les mois environ, on se retrouve à Paris avec chaque responsable départemental. On rencontre des ministres et des cadres du parti. On échange sur la façon de mener campagne et l’on se donne des conseils mutuels.

HC : En tant que jeune, êtes-vous bien placé dans le parti? Et y-a-il une oligarchie?

R.F. : Ils nous laissent notre chance. Pour les régionales, on a pas mal de jeunes qui sont sur les listes. Bien plus que chez les socialistes. J’ai deux amis qui sont 17 et 20ème sur la liste dans l’Hérault, et ils ont 23 et 24 ans.

« J’ai des jeunes qui trouvent que l’on n’est pas assez à droite »

HC : Que pensez-vous de la politique nationale de l’UMP?

R.F. :Je suis resté fidèle à notre Président. Contrairement à certains déçus, je me reconnais tout à fait dans le Nicolas Sarkozy qui a été élu en 2007. Il y a bien sûr des choses qui peuvent choquer sur la forme, des façons de faire, des affaires et des scandales, mais c’est sa politique qu’il faut regarder. Dans le fond, les réformes sont fidèles au programme présidentiel.

HC : Vous appuyez-vous sur son bilan pour faire campagne?

R.F. : Pour les régionales, non. C’est une collectivité locale et les grandes orientations du national ne pèsent pas vraiment sur la façon dont on gère une collectivité.

HC : Qu’est-ce que vous pensez de la « Fnisation » de l’UMP?

R.F. : Je n’en pense pas grand-chose parce que je ne la vois pas. Vous parlez du national ? Moi, j’entends plutôt l’inverse. J’ai des jeunes qui trouvent que l’on n’est pas assez à droite parce que l’on se tourne aussi vers la Gauche Moderne. Pour les questions d’immigration, ils estiment le ministère de l’Immigration pas assez radical.

HC : Quel regard portez-vous sur l’alliance de l’UMP avec le Mouvement Pour la France de Philippe de Villiers?

R.F. : Le MPF, j’en suis un peu loin. Ils ont rejoint la majorité pour cette élection mais ce n’est pas l’UMP pour autant. Il faut se battre ensemble quand on voit qu’il n’y a que deux régions qui sont à droite.

Retour au dossier spécial Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

L’économie sociale et solidaire « Replic » en Languedoc-Roussillon

La société Replic de Montpellier est une entreprise d’économie sociale et solidaire. Sa mission, insérer des personnes en difficulté tout en respectant l’environnement dans l’économie locale. Le but est de servir l’intérêt général de la collectivité.

Emmanuel Kasperski, 40 ans, est le fondateur de Replic. L’économie sociale et solidaire, il y participe depuis sa sortie de l’ESC Lille. Diplôme en poche, il est embauché par l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (ADIE) qui finance des créateurs d’entreprise n’ayant pas accès au crédit bancaire. C’est en 2005 qu’il fonde Replic, groupe coopératif des entreprises solidaires sous la forme d’une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC).

D’après Emmanuel Kasperski, « C’est très difficile pour une personne seule de monter une société d’économie sociale d’une certaine taille. Replic permet d’allier les forces : une telle démarche collective est essentielle pour réussir à répliquer des initiatives intéressantes ».

Les missions de cette société d’économie sociale et solidaire sont claires :

  Repérer des projets utiles aux territoires

  Évaluer leur faisabilité

  Créer l’entreprise sur le territoire

  Sélectionner son futur dirigeant

  Souscrire 50% du capital de l’entreprise

  Appuyer son développement

Parmi les sociétés d’économie sociale et solidaire que REPLIC a créées, La Table de Cana est un concept imaginé il y a 20 ans à Paris et reproduit en 2006 à Montpellier. Ce restaurant traiteur vient d’ailleurs d’être décliné sur Perpignan. Autres réalisations, La feuille d’érable de l’Hérault est une coopérative de recyclage ; ou encore Label Route propose à Montpellier et Nîmes depuis peu des prestations de transport et de logistique urbaine avec des véhicules électriques ou au gaz. La dernière-née en 2009, Mobileco, vend, loue et entretient des véhicules électriques à Montpellier.

Un pari qui a porté ses fruits

En ce début 2010, les coopératives Replic emploient une cinquantaine de personne et espèrent atteindre les 80 – 90 salariés d’ici la fin de l’année. Selon les estimations, ils devraient être environ 150 fin 2011 à travailler pour ce groupe d’entreprises de l’économie sociale et solidaire du Languedoc-Roussillon. De nouveaux projets sont encore au stade de l’étude mais ont de grandes chances d’aboutir, comme une cuisine centrale bio et une ressourcerie-recyclerie.
D’après les chiffres de l’Insee publiés en 2007, il y avait 10 613 établissements employeurs de l’économie sociale et solidaire (coopératives, mutuelles, associations et fondations confondues) en Languedoc-Roussillon contre 87 921 hors économie sociale. En terme d’effectif salarié cela représentait 95 863 employés contre 662 628 hors économie sociale.

Si l’entreprise d’économie sociale et solidaire se nomme Replic, c’est pour deux raisons comme nous l’explique Emmanuel Kasperski :

 «Pour répondre à une problématique de territoire, nous cherchons prioritairement à reproduire une entreprise existante qui a réussi plutôt qu’imaginer un nouveau modèle économique et commercial. L’une des forces de l’économie sociale c’est sa capacité à reproduire un modèle qui fonctionne. Reproduire une entreprise de l’économie sociale sur un autre territoire, c’est réaliser et poursuivre le projet social de l’entreprise modèle. »

 « Replic, c’est aussi le moyen de dire, répliquons ensemble contre ces deux fléaux que sont le chômage et la dégradation de l’environnement.
»

L’expérience réussie de Guillaume

Le travail d’insertion de Replic se joue à deux niveaux : une personne sur deux embauchée en contrat d’insertion par l’une des coopératives Replic était allocataire du RMI. Le contrat proposé est d’une durée de deux années. Après ce laps de temps, la personne est formée à un métier et la coopérative l’accompagne pour lui trouver un travail correspondant à la formation dont elle a bénéficiée.

Pour Guillaume, ce processus a parfaitement fonctionné. Après deux années en contrat d’insertion en tant que serveur à la Table de Cana, il a été embauché en CDI.

« J’étais étudiant puis j’ai arrêté pour travailler. Ensuite je me suis retrouvé au chômage. Après mes deux années de formation et d’insertion, j’ai cherché du travail. J’ai eu de la chance puisqu’un poste en CDI s’est justement libéré à La Table de Cana. J’ai donc signé en tant que responsable logistique » pour la branche traiteur. « Je sais désormais organiser un banquet et le fais tous les jours dans mon travail ».

Ailleurs sur le web :
Le mois de l’économie sociale et solidaire
Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire du Languedoc-Roussillon

François Liberti: « Pour l’émer­gence d’une gauche de transformation sociale »

Depuis le 5 Janvier 2010, la gauche radicale[[Alternatifs, FASE, Front de Gauche (GU, PCF, PG) NPA, M’PEP, Objecteurs de Croissance]] présente une liste unitaire au premier tour des élections régionales en Languedoc Roussillon. Notons le caractère inédit de cet équipage : pareil consensus n’a été réalisé que dans le Limousin et en Pays de la Loire. Rencontre avec François Liberti (PCF), porte parole de la liste « A Gauche Maintenant ! ».

Avec son franc parler, l’ancien député-maire de Sète, vice président du Conseil général de l’Hérault, défend non pas une liste anti-Frêche, mais « fidèle aux valeurs de la Gauche ».
Objectif: « faire de la région un pôle de résistance aux politiques libérales »

Haut Courant : Comment parvient on à réaliser l’union de la gauche radicale ?

François Liberti : Concilier les différentes sensibilités, ça a mis du temps car nous n’avions pas l’habitude de travailler ensemble. Cela oblige à revoir les idées préconçues et à vérifier la pertinence des contenus. Encouragés par les résultats des élections européennes, on a voulu continuer sur la lancée de cette gauche de transformation au moment des régionales. Évidemment, il y a eu des périodes de confrontations passionnées durant la mise en œuvre de cette démarche partagée. Il faut noter que celle-ci s’est faite dans des circonstances particulières puisque, en Languedoc Roussillon, les militants du NPA ont refusé de suivre la position nationale suicidaire de leur parti.


Haut Courant : Pourquoi affirmez-vous qu’en Languedoc Roussillon, la Gauche a été trahie par le président de région sortant ?

François Liberti : Il y a plusieurs éléments distincts. Tout d’abord, c’est cette succession de petites phrases, qui sont tout sauf des dérapages : tout cela est calculé et structuré. Georges Frêche instrumentalise et affaiblit le débat d’idées et, le plus insupportable, joue avec un racisme populaire. Ce ne sont pas des valeurs de Gauche. Nous menons un combat basé sur les solidarités, les électeurs ne sont pas des cons! Quand on perd le sens des valeurs, on perd le sens même de la politique. Il faut en finir avec la mégalomanie et le pouvoir personnel en Languedoc Roussillon. Quand Frêche dit que Sarkozy lui ressemble comme une goutte d’eau, c’est tout à fait vrai, il se comporte comme une courroie de transmission de la politique sarkozienne dans la région.

Haut Courant : C’est-à-dire ?

François Liberti : On est dans une situation «laboratoire» en Languedoc Roussillon. Par exemple, quand la région se positionne pour financer la ligne de train à grande vitesse, c’est au détriment du réseau secondaire. Ce que l’on souhaite, c’est augmenter le réseau des TER, aller vers la gratuité des transports publics, ce qui est en soi un élément de justice sociale et à la fois un défi écologique.
D’autre part, le soutien de la région à une réforme territoriale visant à liquider les communes au profit des grandes métropoles qui captent l’essentiel des financements, ce n’est pas ce que nous voulons.
Et puis, nous trouvons anormal que la région participe au financement des lycées privés, au-delà de ce que la loi impose. Cet argent là devrait être redistribué pour aller vers la gratuité des transports dont j’ai parlé.

Haut Courant : Quelles sont donc les priorités de votre liste ?

 Photo : Rédouane Anfoussi

François Liberti : Il y a tout d’abord une urgence sociale due notamment à la précarité. Plus de 100 000 personnes sont mal logées dans la région. La lutte contre la spéculation immobilière est l’une de nos priorités, Frêche n’a pas freiné ce phénomène malgré la création de l’office foncier régional. On ne peut plus se contenter de quelques commissions-alibis bidons.
Il faut drainer les circuits vers ceux qui en ont vraiment besoin. Aujourd’hui la région débloque des aides aux entreprises, sans contrôle. Par exemple, l’argent public accordé à Areva et Sanofi n’a bénéficié qu’à la création d’emplois très qualifiés, d’autant plus qu’aujourd’hui ces entreprises licencient. L’engagement des fonds publics doit se faire sur une économie de proximité.

Haut Courant : Vous devez donc apprécier la création de la marque Sud de France ?

François Liberti : Cette fameuse marque ombrelle sert à la promotion de quelques grosses entreprises de la région qui importent des produits d’ailleurs, (comme des moules pêchées en Espagne) : le label sert ensuite de tête de pont pour la commercialisation à l’étranger. Je veux bien promotionner les vins du Languedoc à Shangaï ou New York, mais il faut aussi penser à redévelopper la production locale. Il faut aller vers un développement intelligent du territoire en favorisant un maillage de petites et moyennes productions.

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Mis à jour le 12 février à 4h00

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