La liberté de la presse mise à mal en Europe

Parmi les 47 chefs d’Etat et de gouvernement qui ont participé à la marche républicaine pour la liberté d’expression à Paris le 11 janvier dernier, quelques-uns ne sont pas exempts de reproches en matière de liberté de la presse. À l’image du Président hongrois, Viktor Orban, ou du Premier ministre turc, Ahmet Davutoğlu, leur comportement à l’égard des médias laisse apparaître des manquements importants à l’Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Il stipule que la liberté d’expression et d’information sont des principes intangibles. L’Union européenne est depuis longtemps considérée comme la région du monde la plus avancée dans ce domaine. Cependant, les ONG et les organisations estiment que la liberté de la presse en Europe est menacée dans quelques pays. Certains gouvernements engagent même des actions en justice par simple motivation politique et vont jusqu’à censurer certains médias.
Zoom sur les bons et les mauvais élèves européens en matière de liberté de la presse.

La France maltraite la liberté de la presse

Publié par RSF le 20 octobre, le classement annuel mondial de la liberté de la presse fait figurer la France à une misérable 44e place. Basée sur une période allant de septembre 2009 à septembre 2010, l’enquête met en lumière une situation alarmante pour la patrie des Droits de l’Homme. Précisions et explications.

Commençons par une devinette : Je fais partie des cinq premiers exportateurs d’armes de la planète, je suis considéré comme une grande puissance mondiale, et je suis 44ème au classement 2010 de la liberté de la presse, qui suis-je ? Non, il ne s’agit pas de la Russie, ni de la Chine, mais bien de la France !
Alors qu’elle se plaçait au onzième rang en 2002, la voilà rétrogradée bien loin des pays scandinaves, de la Suisse et des Pays-bas qui arrivent à égalité en tête. Ce qui fait dire à J-F. Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières, que « dans beaucoup de pays, le gouvernement français n’est plus considéré comme respectueux de la liberté d’information. »

Un florilège d’entraves

Différentes affaires ont ainsi pénalisé la France :

 La réforme de l’audiovisuel public, avec la nomination en juillet de Rémy Pflimlin à la tête de la chaîne publique France Télévisions, par le Président de la République, Nicolas Sarkozy.

 La violation du secret des sources, protégé par la loi du 4 juillet 2010. Affaire dans laquelle les services de police (sur ordre de l’Elysée?) ont procédé à l’identification d’une source du journal Le Monde, lequel a porté plainte contre X.

 La mise en examen d’un journaliste de rue89, accusé de recel pour avoir diffusé sur Internet une vidéo off de Nicolas Sarkozy.

 Les intimidations politiques récurrentes, notamment concernant l’affaire Bettencourt. Le porte parole de l’UMP, Dominique Paillé, a ainsi déclaré à propos du journaliste Edwy Plenel qu’il « a sur les mains quelque chose qui n’est pas du sang mais s’y apparente »

 L’adoption de la la loi Hadopi, dont le dispositif visant à couper l’accès internet en cas de téléchargement illégal rappelle à RSF des « méthodes de censure antérieures à la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse » et semble compromettre le droit à l’information.

J-F. Julliard résume ainsi la situation française :« L’année 2010 a été marquée par plusieurs agressions contre des journalistes, des mises en examen, des violations ou tentatives de violations du secret des sources et surtout un climat lourd de défiance envers la presse. La majorité présidentielle a eu des mots très menaçants, parfois insultants, envers certains médias. »

Une enquête sérieuse qui enfonce la France

Selon la note méthodologique de l’enquête, le classement « reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les net-citoyens de chaque pays et les moyens mis en œuvre par les Etats pour respecter et faire respecter cette liberté. » Un questionnaire recensant 43 critères différents regroupés en thèmes (violences physiques, assassinats, menaces, contrôle des médias, censure, Internet, etc.) a donc été envoyé à des associations, des journalistes, des chercheurs, des militants des droits de l’Homme ou encore des juristes. On peut donc estimer ce rapport légitime.

L’heure semble grave. Bien sûr, la situation est pire ailleurs, bien sûr les journalistes français ne sont pas assassinés ou emprisonnés arbitrairement. D’ailleurs, beaucoup accuseront sans doute ceux qui se soucient de la liberté de la presse de pousser des cris d’orfraie, car la France, ce n’est pas Cuba ni la Corée du Nord. Certes, mais la France est censée être une démocratie.

Le Club de la Presse de Montpellier se mobilise

Alors que deux journalistes de France 3 sont détenus depuis 80 jours en Afghanistan, le Club de la Presse de Montpellier organise un rassemblement de soutien le vendredi 19 mars à Montpellier, en présence de Florence Aubenas, dans le cadre d’une mobilisation nationale des Clubs de la Presse.

Depuis le 29 décembre 2009, Stéphane et Hervé, deux journalistes de France 3 sont retenus en otage en Afghanistan. Journalistes spécialistes des missions en zones de conflit, ils effectuaient un reportage dans le pays.

« Malgré certaines déclarations révoltantes de la part des autorités, les Clubs de la Presse tiennent à rappeler que ces journalistes ont été kidnappés alors qu’ils exerçaient leur mission d’information du grand public », précisent les Clubs de la Presse dans leur appel à la mobilisation. En effet, Nicolas Sarkozy a jugé que leur travail était d’une « imprudence vraiment coupable », et Claude Guéant, secrétaire général de l’Élysée, de surenchérir, le 17 janvier, sur Europe 1 que « le scoop ne doit pas être recherché à tout prix » et que les deux journalistes ont fait « courir des risques aussi à beaucoup de nos forces armées qui, du reste, sont détournées de leurs missions principales ».

Ces propos avaient soulevé la colère des gens du métier, du Syndicat National des Journalistes et de Reporters sans Frontières. « A la question de savoir s’ils ont pris des risques, la réponse est oui, bien évidemment. Tous les journalistes qui posent le pied en Afghanistan prennent un risque. Tous les jours, des centaines de journalistes prennent des risques. Les deux reporters de France 3 menaient un travail d’intérêt général. Exactement comme ceux qui sont au milieu des gravats de Port-au-Prince » rappelle Reporters sans Frontières dans un communiqué.

Chose qu’Alain Genestar a fait également valoir dans le Monde du 27 février : « l’époque – celle des jours actuels – est désormais à la comptabilité de la générosité, à la réprimande, à la discorde, à la désignation des présumés coupables. On dénonce leur comportement en public, au mépris de la discrétion qu’imposent ces circonstances. On les montre du doigt. On les expose à la vindicte populaire, les accusant de gaspiller l’argent des contribuables et de jouer avec la vie de nos fiers soldats. Jamais les journalistes et les photographes n’ont demandé à être traités avec une considération particulière. Ils n’exigent aucun régime de faveur – surtout pas -, mais seulement le respect dû à leur métier qui, dans certaines circonstances exceptionnelles – et la guerre, bien sûr, en est une -, s’exerce dangereusement, exige un courage et une audace qui échappent aux règles normales de la vie ordinaire ». Et de conclure : « sans l’audace et le courage de Robert Capa, sans l’audace et le courage des reporters, les lecteurs, les auditeurs, les téléspectateurs, le public, les citoyens ne seraient pas informés de la réalité de la guerre. De la « vraie » réalité, celle qui ne s’écrit pas ni ne se photographie, à l’abri du danger. Alors, « imprudents coupables », Capa et les autres ? Oui, nous sommes tous, par profession, journalistes et photographes, des « imprudents coupables ». »

Ainsi, engagés au quotidien pour la liberté d’exercer des journalistes, les Clubs de la Presse ont décidé de se mobiliser. Un rassemblement public est organisé le vendredi 19 mars, à partir de 10h, sur le parvis de l’Opéra-Comédie, à Montpellier, à l’occasion des 80 jours de détention des deux journalistes.

La journaliste Florence Aubenas, ancienne otage en Irak, prendra la parole pour apporter son soutien aux deux journalistes en captivité. Elle sera accompagnée de Claude Sérillon, qui a exercé pendant de longues années sur les antennes de France Télévision. De même, des représentants du Club de la Presse, de Reporters Sans Frontières et de plusieurs médias régionaux, seront également présents pour témoigner de leur solidarité envers leurs confrères.

Il est à savoir également que Reporters Sans Frontières a lancé un « Appel de soutien à nos confrères de France 3 enlevés en Afghanistan ». Il est consultable ici.

Alors, toutes les personnes sensibles à la question sont invitées, par le Club de la Presse de Montpellier, à rejoindre la place de la Comédie, « pour que
Stéphane et Hervé ne tombent pas dans l’oubli
».

 Pour plus d’informations n’hésitez pas contacter le Club de la Presse de Montpellier au : 06 07 64 86 03.

Julie DERACHE & Ibra Khady NDIAYE

Affaire De Filippis, retour sur une polémique

Vittorio De Filippis, ancien directeur de publication de Libération, est interpellé chez lui le 28 novembre 2008. Plus que l’affaire de diffamation poussant les autorités à agir, ce sont les conditions d’interpellation d’un journaliste qui font réagir. A l’heure où la liberté de la presse et les relations entre médias et pouvoir sont mises en question sur la place publique, l’affaire De Filippis relance le débat.

Une interpellation musclée

Vendredi 28 novembre 2008, Vittorio de Filippis, actuellement directeur du développement du journal, est interpellé à son domicile par quatre policiers vers 6h40. Il est menotté (mais pas devant ses enfants) et amené au commissariat de Raincy (Seine Saint Denis).

S’ensuivent plusieurs heures pénibles dont deux fouilles au corps « particulièrement humiliantes » ou encore une remarque d’un policier quant à la personne de l’ancien directeur de la publication de Libération: « Vous, vous êtes pire que la racaille » selon les dires de l’intéressé.

Le motif de cet épisode : la non-présentation de Filippis à une convocation après trois relances de la juge d’instruction, Muriel Josié, en charge du dossier de diffamation à son encontre. L’argument étonne du côté du journal et de ses avocats, Me Lévy remarquant qu’il n’y a aucune trace de ces trois convocations dans le dossier d’instruction. Vittorio De Filippis est néanmoins mis en examen pour diffamation publique.

Cinq heures après son interpellation, Vittorio de Filippis est libéré.

Les réactions s’enchaînent

Dès le lendemain, Libération consacre une page à l’affaire qui est vite relayée par les autres médias.

La polémique prenant de l’ampleur, les Ministres de l’Intérieur et de la Justice montent au créneau et font bloc derrière les policiers et la juge d’instruction incriminée. Rachida Dati déclare que la procédure est « tout à fait régulière » bien que contredite par certains magistrats.
Elles sont toutes deux désavouées tant par le Premier Ministre, François Fillon se déclarant choqué la semaine suivante que par le Président de la République. Dès le 1er décembre 2008, Nicolas Sarkozy fait savoir qu’il « comprend l’émotion suscitée ».

Politiques, professionnels, citoyens, beaucoup s’insurgent contre la disproportion des moyens utilisés pour une simple affaire de diffamation. Frédéric Lefebvre, porte parole de l’UMP va jusqu’à qualifier de « surréaliste » le traitement infligé à De Filippi. Martine Aubry parle quant à elle de « méthodes judiciaires inadmissibles ».

Les syndicats de journalistes ne sont pas en reste. Dans un texte commun diffusé sur Libération.fr le 3 décembre 2008 intitulé « Arrestation à Libération : la liberté de la presse menottée ! », ils dénoncent cette « intimidation » et cette « nouvelle atteinte à la liberté de la presse ». Reporter Sans Frontières (RSF) souligne par la même occasion « le triste record européen [détenu par la France] du nombre de convocations judiciaires, mises en examen et placements en garde à vue de journalistes».
En outre,un rassemblement de défense de la liberté de la presse et de soutien à De Filippis est organisé devant le palais de justice de Paris le vendredi 5 décembre 2008. Il réunit les principaux syndicats de journalistes, RSF, des personnalités politiques et certaines plumes comme Edwy Plenel, fondateur de Medipart ou Laurent Joffrin patron de Libé.

Néanmoins beaucoup de bloggeurs ou commentateurs Internet notent que l’ampleur de cette mobilisation est due à la qualité de journaliste de De Filippis, faisant même planer le soupçon de corporatisme. En aurait-il été de même pour un simple citoyen ? Question que beaucoup se posent.

L’affaire dans l’affaire, la plainte en diffamation de Xavier Niel

Xavier Niel a déposé une plainte début 2007 pour diffamation quant à un commentaire posté sur le site Libération.fr en 2006. La plainte vise Vittorio de Filippis, directeur de publication du journal à cette période, donc responsable du contenu publié du journal.

Le commentaire faisait suite à un article de Renaud Lecadre relatant les démêlés judiciaires du fondateur de Free. Ce dernier a été condamné à 2 ans avec sursis pour recel d’abus de biens sociaux lié à une affaire de proxénétisme.

Il s’agit là d’une procédure en diffamation habituelle. Mais dans le cas d’un site d’information Internet, le flou le plus total règne sur deux points. Tout d’abord, Libération.fr ou tout autre titre de presse numérique est considéré comme un site Internet comme un autre. De ce fait, le responsable du contenu, c’est l’éditeur du site. Or la loi ne fait pas explicitement du directeur de publication l’éditeur du site, explique Me Barbry interrogé par le Monde.fr. De même, « On peut aussi considérer que l’internaute qui a écrit le commentaire est éditeur, ce qui ferait de Libération dans ce cas précis un hébergeur. Un hébergeur n’est responsable des contenus hébergés que s’il refuse des les enlever ». Au président du Tribunal donc de trancher de la responsabilité ou non de Vittorio de Filippis.

L’effet boules de neige, de nouvelles réformes engagées

Nicolas Sarkozy souhaite une dépénalisation de la diffamation. La procédure de la diffamation serait dès lors instruite et jugée au civil, sauf si elle présente un caractère raciste ou sexiste restant du domaine pénal. Il reprend ainsi une des propositions du rapport Guinchard rendu en juin dernier. Le Syndicat National des Journalistes met d’ores et déjà en garde contre cette mesure, soulignant le risque d’augmentation des condamnations des journalistes dans le manifeste « la dépénalisation de la diffamation : attention danger ! ».

La réforme des conditions d’interpellation est aussi en gestation. L’Elysée ayant déjà appelé de ses vœux une « procédure pénale plus respectueuse des droits et de la dignité des personnes » le 1er décembre 2008, Jean-François Copé voudrait y rajouter une réflexion sur les conditions de mise en garde à vue.

Ainsi l’affaire de Filippis a relancé un débat civique non seulement sur la liberté de la presse en France mais aussi sur les droits des individus face à un Etat dont on commence à dénoncer les déviances liberticides. Fichier EDVIGE, fouille au corps d’élèves de collège par des gendarmes, comparution d’un lycéen devant le tribunal pour un crachat dans la rue … L’émotion particulière suscitée par cette interpellation peut être le signe une prise de conscience: la défense des droits individuels, tradition si peu développée en France.

Algérie : la blogosphère s’anime !

La blogosphère algérienne est animée depuis quelques semaines suite à deux affaires qui ont fait polémique sur l’espace public et dont « la star « est la ministre de la culture. Il s’agit du limogeage de Amine Zaoui, directeur de la bibliothèque nationale et de la censure du nouvel ouvrage du journaliste Mohamed Benchicou «Journal d’un homme libre». Les raisons invoquées par la ministre : « incompétence» pour le premier et « diffamation » pour le second.

De nombreux blogs et sites ont connu une grande effervescence suite au buzz médiatique, en enregistrant une augmentation de visiteurs et de commentaires. Même la communauté Facebook s’en est mêlée puisque des groupes ont été crées et certains internautes sont tellement déterminés qu’ils appellent à un débat «facebookien» pour le sauvetage de la démocratie en Algérie. «La blogosphère est avant tout un espace de liberté devant le black-out des médias publics et la frilosité des titres privés, c’est aussi le seul espace où le citoyen algérien lambda peut s’exprimer librement» nous déclare un journaliste algérien.

Intellectuels, poètes, et journalistes sont les premiers à dénoncer ces deux affaires et ils fustigent une volonté du pouvoir d’asphyxier la liberté d’expression en général. Sur le site d’informations généralistes de Mohamed Benchicou [[www.lematindz.net]], on trouve des témoignages de sympathie – NDLR-après deux ans de prison, le journaliste est considéré désormais comme un symbole de résistance et de rébellion – ou on peut lire des message de soutien ou de condamnation de cette censure. Et l’affaire du limogeage du directeur de la bibliothèque nationale a aussi suscité un débat sur le net. D’ailleurs de nombreux écrivains, poètes algériens, tunisiens et marocains ont signé des pétitions en ligne.

Ces deux affaires ne sont nullement inédites dans un pays où l’autoritarisme est l’espace le mieux assumé. D’ailleurs, la ministre de la culture a affirmé sa position: « j’assume » pour la censure du livre, invoquant que « la constitution qui garantit l’honneur des citoyens et le code pénal condamnent les atteintes à la révolution, à l’honneur du chef de l’Etat et celui des fonctionnaires des corps constitués». Dans le cas du directeur de la bibliothèque nationale, la ministre a parlé, du moins à travers un communiqué du ministère, « d’incompétence ».

Suite à ces deux décisions, il y a eu une extraordinaire levée de boucliers. Dans son blog, Benchicou contre-attaque et tente de répondre à la ministre en publiant des extraits de son ouvrage mettant en doute les affirmations de la ministre qui est arrivée à dire qu’elle avait évité la prison à son auteur. D’autres blogs considèrent que ces deux affaires peuvent cacher l’actualité réelle d’aujourd’hui, marquée par la propension à l’hyperprésidentialisme d’une nouvelle constitution faite sur mesure pour le Président. Le débat est chaud. Les uns considèrent, à force d’arguments, que c’est le retour de la censure et de l’unilatéralisme, les autres avancent l’idée que le pays n’a pas changé fonctionnant toujours comme une simple dictature.

Pendant ce temps là, Internet reste la vedette du top 10 des loisirs de la population algérienne, jeune pour la quasi majorité. Ce média social est de plus en plus vulgarisé en Algérie, avec la multiplication des cybers-espaces et les offres pour les particuliers. «Le net est le seul espace où on peut dire ce qu’on pense en toute liberté afin de faire bouger les choses ! » nous confie un jeune étudiant algérien de 22 ans. L’Algérie est-elle en train de vivre sa période de cyber-militantisme? Affaire à suivre…

Le combat des journalistes algériens

Le temps s’y prête. Pendant qu’en France se déroule l’incroyable farce des États généraux de la presse, c’est l’occasion d’ouvrir une réflexion sur le métier de journaliste. Petit tour de l’autre côté de la méditerranée.

L’histoire du journalisme indépendant en Algérie est relativement jeune et toujours en construction. 121ème sur les 173 pays répertoriés par le classement mondial de Reporters Sans Frontières, l’Algérie n’a pas dit son dernier mot. Aujourd’hui, les journaux qui revendiquent leur indépendance se battent au quotidien pour une presse libre à l’image d’un régime démocratique tant attendu.
Ahmed Ancer et Ali Bahmane, journalistes et fondateurs du quotidien indépendant francophone à Alger El Watan, étaient en visite à Montpellier le 7 octobre 2008 dans le cadre d’une conférence sur la liberté de la presse en Algérie. Témoins d’une réalité vécue où la torture comme méthode dissuasive n’est pas si loin, ils racontent l’Algérie d’aujourd’hui. Plus subtile, « la terreur de l’État se manifeste désormais d’une autre manière » explique Ali Bahmane. « Ils se sont rendu compte que les journalistes en prison, ce n’est pas un bon coup, donc ils multiplient les contrôles fiscaux, les amendes, les pressions avec les procès et la gestion de la publicité ». C’est sûr, avec un président qui a clairement dit dès son arrivée qu’il n’aimait pas la presse et qui refuse depuis 1999, de la recevoir…

Faveurs et restrictions: L’habile dosage de l’Etat

Selon un rapport du ministère de la communication algérien du 22 avril 2008, il y aurait 291 titres de presse écrite en Algérie. 65 quotidiens, 89 hebdomadaires et 137 périodiques. Il y a cinq journaux gouvernementaux c’est à dire qui appartiennent à L’Etat: El Moudjahid, Horizons, An Nasr, Al Djemhouria, Echaab. Tous les autres titres sont privés et se sont développés depuis la fin des années 1990 sur initiative du chef du gouvernement Mouloud Hamrouche qui comptait sur ce nouveau paysage médiatique privé pour le soutien de son action. C’est un grand moment de liberté pour la presse qui n’est plus alors le monopole exclusif de l’Etat. On assiste à l’émergence de journaux dit indépendants, c’est a dire plus d’initiatives étatiques qui vont vite devenir des organes d’opinions politiques. Aujourd’hui, être un journal privé en Algérie ne veut pas dire pour autant être un journal indépendant du pouvoir politique c’est à dire insensible aux pressions venues du gouvernement. Longtemps pris entre deux feux : l’État et l’intégrisme, le gouvernement reste le principal opposant à la liberté de la presse. Pour Ahmed Ancer, » depuis 1998, le gouvernement a favorisé la création de titres qui servent uniquement à concurrencer et faire écran aux journaux indépendants en plus de relayer les discours officiels. » Le fait qu’il y ait de plus en plus de titres en Algérie, 291 en 2008 pour 50 à la fin des années 1980, n’est pas forcément signe de bonne santé démocratique.
Si depuis 1997, les comités de censure ont disparu, l’état fait pression grâce à l’imprimerie, la publicité et le monopole du papier.

L’imprimerie

Cinq imprimeries de presse appartiennent à l’Etat : l’imprimerie du quotidien gouvernemental El Moudjahid (SIMPRAL), l’Entreprise algérienne de presse (ENAP), la Société d’impression d’Alger (SIA), la Société d’impression de l’Est (SIE), la Société d’impression de l’Ouest (SIO). Elles disposent d’un quasi-monopole sur l’impression des journaux. Aujourd’hui, il est possible pour les journaux d’avoir leur propre imprimerie mais la plupart n’en ont pas les moyens. Seuls El Watan et El Khabar ont leur imprimerie. Lorsque les tarifs augmentent et que certains journaux ne peuvent pas payer, si des arrangements financiers ne sont pas trouvés, le titre n’est plus imprimé. Or les imprimeries étant des entreprises d’Etat, celui ci se cache souvent derrière ces arrangements. Et la décision est souvent politique. Ainsi, les dettes sont aussi utilisées pour empêcher la parution de titres jugés  » dérangeants « . En décembre 1996, l’hebdomadaire La Nation, dirigé par Salima Ghezali, rare journal a dénoncer les violations des droits de l’homme a dû cesser de paraître, faute de pouvoir régler ses arriérés auprès de la SIA. Pour Salima Ghezali, il ne fait aucun doute qu’il s’agissait  » d’une interdiction politique  » L’imprimerie d’État a définitivement refusé de l’imprimer, sous prétexte d’une dette que l’hebdomadaire pouvait et voulait pourtant rembourser…
L’état procède parallèlement à des assainissements financiers pour certains de ces journaux endettés. L’aide indirecte à la presse ayant été supprimée en 1993, les petits journaux qui revendiquent un ton indépendant doivent donc avoir les moyens de leur existence.

La publicité

La publicité, autre source de financement, est elle aussi un moyen de pression. La répartition des budgets publicitaires de l’État et de ses entreprises a été déléguée à l’Agence nationale de l’édition et de la publicité (l’Anep). Or celle-ci tend à distribuer des fonds plus importants à la presse proche du gouvernement faisant ainsi couler les petits journaux. Si l’ANEP gère moins de 30% du marché global (annonceurs privés et publics), le poids du secteur public (Etat, collectivités locales, entreprises nationales, etc.) reste déterminant dans les recettes de nombreux titres. De nombreux journalistes affirment que la publicité publique est répartie en dehors de toute logique économique : des journaux à faible tirage bénéficient de rentrées publicitaires presque équivalentes à celles de titres aux tirages nettement plus importants. D’autres vont même plus loin, expliquant que les pouvoirs publics, via l’ANEP, n’ont pas hésité à  » étrangler  » financièrement certains titres « mal pensants ». L’administration est aussi là pour décourager les plus farouches, Ali Bahmane l’explique avec un humour teinté de lassitude : « Pour un reportage dans un lycée, il faut l’autorisation du ministre de l’éducation. Pour aller rendre visite à des aveugles, il faut demander la permission au ministre de l’aveuglement ! »
Brahim Brahimi, enseignant chercheur, spécialiste de la presse écrite et auteur de plusieurs ouvrages sur la presse, explique dans l’article de Madjid Makedhi dans l’édition du journal El Watan du 19 juillet 2008 a propos de l’assainissement des dettes de certains éditeurs privé annoncée en juillet 2008 « les pouvoirs publics veulent maintenir les journaux sous leur joug. Mis à part 5 à 6 journaux qui échappent à toute influence, tous les autres titres sont sous influence des forces occultes et font l’objet de chantages en tout genre. Il y a au moins 40 titres qui tirent à moins de 10 000 exemplaires, dont on ne connaît pas les propriétaires. »

Le papier

L’importation du papier est contrôlée par l’Algérienne de papier (ALPAP), une autre entreprise d’Etat qui, en cas de crise sur le marché mondial du papier influe sur la parution des journaux. Ainsi, fin mai 1995, les
kiosques d’Alger étaient vides, faute de papier. Cette pénurie a été utilisée par le pouvoir pour contraindre les journaux à réduire leur tirage, en fonction de critères politiques : le quotidien El Khabar a vu son tirage passer de 100 000 à 75 000 exemplaires, l’hebdomadaire La Nation a du cesser sa parution car on lui proposait de baisser son tirage de 70 000 à… 15 000 exemplaires.

Justice et prison : Des armes redoutables

Les journalistes algériens ont un statut fragile. Les autorités continuent de faire la sourde oreille aux demandes répétées de réforme du code de l’information qui permet d’emprisonner des journalistes pour des « délits de presse ». « Le directeur du journal passe plus de temps dans les tribunaux que dans son bureau » s’attriste Ali Bahmane. Le code pénal a ainsi été remanié, pour y introduire deux dispositions instituant des peines de prisons et de lourdes amendes en cas d’insulte, d’outrage et de diffamation envers le Président de la république. Il arrive aussi que, faute de mieux, de nouveaux délits soient inventés. Ainsi racontent les deux journalistes, le délit « d’information prématurée » a servi contre le journal El Watan afin de sanctionner un article. Le motif invoqué ? Le journal aurait dû attendre par respect pour la famille afin que celle-ci n’apprenne pas la nouvelle aussi brutalement.
La prison reste aussi une réalité. Même si elle reste exceptionnelle selon les deux journalistes. « Il y a beaucoup de peines de prison ferme non exécutées, de sursis ou de suspensions des titres pendant quelques jours… La prison est surtout un moyen de pression pour pousser le journaliste à l’autocensure. » Mais finalement, face à un audiovisuel réduit à une vaste machine de propagande avec seulement une chaîne de télévision, deux stations de radio et un Internet libre mais très peu accessible, la presse fait figure de précurseur. Elle peut aussi compter sur une véritable société civile algérienne. Avec une population composée à majorité de jeunes de moins de 30 ans, les choses bougent et les voix se font de plus en plus entendre rappellent les journalistes.

Le paradoxe de la censure

Dans les pays où la presse est libre, les pressions politiques et économiques pourtant moins visibles et moins directes poussent certains journalistes à l’autocensure. On nuance ou passe sous silence pour ne pas déplaire aux annonceurs ou pour être sûr d’être invité aux conférences de presse…Finalement la liberté de la presse en droit n’est pas une réalité de fait. Le journaliste pantouflard et rond de jambes est aussi là où il est libre. Celui qui se sait emprisonné n’a de cesse que de se battre pour une liberté qu’il n’a pas l’intention de saborder lui même. L’exemple de ces journalistes algériens qui ont fait le choix difficile de l’indépendance montre que le rôle du journaliste est avant tout d’aller chercher l’information peu importe le coût. Le journalisme indépendant ne se fait pas assis et avec des gants. Il serait dommage d’attendre la censure pour arrêter de s’autocensurer. Dommage d’attendre une initiative présidentielle pour commencer une réelle réflexion sur l’avenir de la presse et l’éthique du journaliste.

[Pour en savoir plus: [Dossier numéro 7 réalisé par Sahra Kettab et François Gèze en Juin 2004 pour le comité justice pour l’Algérie:
http://www.algerie-tpp.org/tpp/pdf/dossier_7_presse.pdf]]

Thréard – Plenel : Menaces sur la presse à l’heure du sarkozysme

Jeudi 17 janvier. Faculté de Montpellier, l’amphithéâtre est plein. A la tribune : Yves Thréard, directeur adjoint du Figaro, Edwy Plenel, de MediaPart et Paul-Henri Antonmattei, doyen de l’Université de Droit, modérateur du débat. Face à eux : près de cinq cents spectateurs, des étudiants, des professeurs, des gens intéressés par l’avenir des medias et plusieurs responsables de la presse locale (Midi Libre, Montpellier Plus, La Gazette de Montpellier, l’Agglorieuse) venus parler de « la liberté de l’information en France ». Le débat est ouvert. Les deux figures de la presse évoquent les problématiques qui pèsent sur la presse française au titre desquelles l’enjeu de l’indépendance, politique et économique, et la concentration des titres. Toutes les menaces qui pèsent sur la liberté de la presse, introduites par le doyen dans son cadre juridique, sont égrenées.

La presse et les « capitaines d’industries » : « Une presse de gouvernement »

« Par la logique de capitalisme oligarchique, débute Edwy Plenel, l’ensemble du poumon médiatique en France est dirigé par des personnes qui ont d’autres intérêts que les médias et des liens personnels avec l’homme le plus puissant de France. Aux journalistes de se battre, même si les contenus finissent toujours par être atteints ». Et d’expliquer à ses auditeurs qu’il considère que les journalistes sont dépositaires d’une responsabilité « qui vous concerne ». Même si la personnalisation de la politique entraîne le nivellement par le bas du débat démocratique. « La France est, du point de vue de la liberté démocratique et de la libre communication des idées, une démocratie de basse intensité ».

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L’information est ainsi biaisée par la proximité affichée des patrons de presse avec le pouvoir : Arnaud Lagardère, Serge Dassault, Bernard Arnault, Vincent Bolloré, etc. Selon le fondateur de Mediapart, Bolloré notamment, qui réoriente son groupe vers les medias (Direct 8, Direct soir, Matinplus) utiliserait ses journaux pour tenter de servir ses intérêts. Le co-propriétaire, avec le groupe Le Monde, du quotidien gratuit « Matin Plus » aurait, selon Edwy Plenel, dans un objectif commercial (fabrique du caoutchouc), influencé ses quotidiens pour promouvoir une visite anecdotique du président Camerounais Paul Biya en France. L’ancien directeur du Monde parle ainsi « de presse vénale, de gouvernement » : « ces mêmes intérêts profitent de la presse pour avoir un retour sur investissement. » Le principal problème est donc pour lui l’absence de pluralisme au sein d’une presse devenue dépendante d’une seule majorité politique.

Yves Thréard, même s’il ne nie pas le risque de collusion d’intérêts, défend quant à lui l’idée qu’à l’origine du problème, il y a le fait que la presse française soit sous-capitalisée et justifie les récents investissements des « capitaines d’industrie » sans lesquels la presse papier serait déjà morte. Parmi ces « tycoons », « Il existe trois types de patrons de presse : le type Robert Hersant (feu le patron du Figaro et France-Soir), « papivore » ; les médias maîtres comme Arnaud Lagardère ou François Pinault (propriétaire du Point) pour qui le lecteur est un consommateur et le patron de type politique, à l’ancienne comme Serge Dassault. »

De ce fait, le directeur adjoint de la rédaction du Figaro conteste l’idée de l’utilisation à des fins commerciales du quotidien par son propriétaire Serge Dassault, par ailleurs sénateur UMP de l’Essonne. Selon lui, , « il a un journal pour faire oeuvre de militantisme.» Mais le journaliste, qui rappelle la tradition bien française de presse d’opinion plutôt que d’information, dit se sentir libre à son poste, considérant que le problème de censure, qu’il ne connaît pas, tourne plutôt autour d’ « une affaire de sentiment d’absence de liberté ».

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Il n’empêche, Yves Thréard reconnaît sans peine que dans le contexte de l’effritement actuel du lectorat, les recettes de son journal, comme de beaucoup d’autres, restent garanties par la publicité. Et que la demande du lecteur elle, tend à être celle d’un consommateur d’infos people. Les rédactions, fragilisées, deviennent de plus en plus « pieds et poings liés » face aux annonceurs. Sans pub, pas d’argent. Et sans argent, pas de reportages au long cours, pas d’enquêtes fleuve.
Le responsable du Figaro se veut néanmoins optimiste: la situation ne serait pas si mauvaise pour la presse établie. Et il ne faudrait pas succomber aux sirènes du défaitisme, quelles que soient la crise et la défiance qui agitent aujourd’hui la presse. Et puis si la presse quotidienne nationale souffre, « la presse quotidienne régionale résiste mieux, tandis que la presse magazine, les « news », se portent bien ».

Thréard : « Sarkozy déteste les journalistes »

Dès la première question venant du public, un nom surgit. Un nom en sept lettres, toujours les mêmes: Sarkozy. Quelle influence? Quelles connivences? Quels liens avec les grands titres de la presse parisienne? Son rôle dans le big bang audiovisuel annoncé?
Edwy Plenel dénonce alors l’autocensure dont ont fait preuve les journalistes lors de la conférence de presse « spectacle » du Président de la République le 8 janvier dernier : « Il a parlé pendant une heure. La conférence a duré deux heures et sur 600 journalistes présents, seulement 13 questions ont été posées dont la moitié ne concernait pas la vie quotidienne des français mais la vie privée du président. »

Le directeur adjoint du Figaro semble tempérer : « Je ne pense pas que Nicolas Sarkozy soit plus censeur que ses prédécesseurs, qui l’étaient tout autant que lui », dit-il, pour mieux attaquer : « Je crois simplement que Nicolas Sarkozy, peut-être un peu plus que les autres, n’aime pas les journalistes. Et qu’on a du mal à l’accepter. » Silence dans l’amphithéâtre, Yves Thréard reprend: « Il déteste les journalistes », », lâche-t-il, avant d’ajouter: «Nous sommes des empêcheurs de tourner en rond, enfin j’espère».

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Le vecteur Internet, « ce qui sauve »

Le débat ouvert, les journalistes se font interpeller : des étudiants contestent. La virulence des propos vis à vis de la liberté de la presse, inexistante selon eux, bouscule les polémistes et Yves Thréard, révolté, s’emporte, récusant l’idée que les journalistes soient « tous des pourris ». « C’est grave pour nous parce que ça veut dire qu’on fait très mal notre métier ». Il enjoint par ailleurs le lecteur à faire la part des choses et ne pas se laisser dominer par l’information.

Pour sa part, Edwy Plenel, évoque Edgar Morin, sociologue et philosophe français : « là où croît le péril croît aussi ce qui sauve ».

Presse gratuite, information périssable, puissance de la télévision, auto-critique journalistique inexistante ou insuffisante, tout y passe. Et on en vient inévitablement à Internet, où les projets éditoriaux (backchichinfo, Rue89, Mediapart) se multiplient. «Souffle nouveau de la presse», pour Yves Thréard, «outil qui devrait permettre la complexité de l’information» pour Edwy Plenel. Qui conclut: «Sur Internet, il n’y a pas de contrainte de place. Mais un enjeu: celui de la hiérarchie.» Et une quête : retrouver l’indépendance.

David Abiker

David Abiker, chroniqueur sur France Info et le site Arrêt sur Images, était vendredi 7 décembre invité à Montpellier dans le cadre d’une conférence au bénéfice des étudiants du Master Journalisme de la faculté de Droit. Il s’est exprimé sur son métier de chroniqueur et sur les mutations que subit l’information avec le support que représente Internet. Il a ensuite répondu aux questions d’un étudiant.

Dans un premier temps, il a décrit son parcours professionnel et ce qui l’a amené aux métiers de l’écrit. Suite à une première carrière dans la communication il s’est s’intéressé à l’écriture de chroniques. Après une remise en question, David Abiker a abandonné le salariat pour se consacrer à la chronique. Son attrait pour l’écriture et l’aspect sociologique du net l’ont poussé vers les blogs. De là, il s’est familiarisé avec le quotidien des internautes (blogs, etc.)
Il présente par ailleurs les sites sur lesquels il aime aller chercher de l’information.

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Plus spécifiquement sur les enjeux d’Internet pour l’information, David Abiker revient sur l’impact de la publicité sur la toile et s’attarde sur le positionnement des journaux, qu’ils soient en papier ou virtuels. Il dénonce à ce titre l’autocensure dont peuvent user les rédactions, ainsi que la dépendance qui peut exister à l’égard de l’actionnaire majoritaire.
Presses papier et web se complètent sur les contenus, et forment un ensemble dont le journaliste est l’éclaireur auprès des citoyens.

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Les projets de sites d’informations fleurissent à l’heure actuelle, entre Arrêt sur images, MediaPart, et les projets gratuits comme Rue89 ou Marianne2. Chacun envisage un modèle économique et un public, profitant des transformations des habitudes des citoyens en matière de multimédia. Le chroniqueur détaille et donne son point de vue sur la question et approfondit l’épineux problème de l’impact du payant pour l’information elle-même.

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Féru de blogs, il revient sur l’importance des commentaires, et du « tout participatif » que promet Internet. Si l’intérêt s’avère souvent limité, le commentaire permet toutefois de quantifier l’intérêt du lecteur, chose impossible à réaliser dans le journal papier.

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Pour finir, l’invité du master revient sur les sites en ligne des quotidiens de référence, et l’idée qu’il se fait de l’avenir de la presse, dont il voit la complémentarité entre le net et le papier.

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Après la conférence et l’entretien, instructifs et chaleureux, David Abiker s’est rendu au Club de la Presse de Montpellier.