Du rap pour tous les goûts – Top 5 des albums de 2016

Haut Courant passe la seconde vers 2017, mais regarde dans le rétroviseur de l’année musicale. Montez à bord, on sort l’autoradio de la boîte à gants et on se repasse les 5 meilleurs albums de l’année avec la rédaction. Aujourd’hui, Théo zigzague entre gospel-rap, funk et quelques balles perdues.

Westside Gunn – Flygod

Des boucles de piano angoissantes, des bruits de balles toutes les deux mesures, et une voix étonnamment aiguë qui conte des récits de dealer et de flingue dans la bouche. Voici Westside Gunn. Buffalo est une des villes au taux de criminalité les plus hauts des États-Unis, et Flygod en est sa B.O de 2016. Après trois mixtapes à parler textile de dictateur dans Hitler Wears Hermes 1, 2 et 3, Westside Gunn a sorti cette année son premier album. Sur Flygod les rythmes sont lents et l’ambiance pesante comme dans les secondes qui précèdent une embuscade de gang. « Everyday make money and pray ». Le plan de vie est simple, celle-ci sera de toute façon écourtée. Les samples de soul viennent parfois réchauffer l’atmosphère mais sont rapidement interrompus par des comptines macabres. En 1996 Mobb Deep sortait son album classique Hell on Earth et contait l’enfer des rues malfamées du Queen’s. Vingt ans plus tard l’enfer a migré de quelques kilomètres au nord-ouest direction Buffalo. Westside Gunn nous sert Flygod et, pour une fois, le 2 n’est pas l’original en moins bien.

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Kaytranada – 99.9%

D’abord repéré sur Soundcloud, voilà quelques années que Kaytranada fait grandement parler de lui dans le R&B et le rap américain. Des collaborations avec The Internet, Kali Uchis ou Freddie Gibbs ; des remixes réussis de Janet Jackson, Disclosure ou Missy Elliott : de quoi nous faire saliver pour le premier album du jeune montréalais. Toutes ces influences se retrouvent dans 99,9%. Cet album est une carte de visite. Rap, r&b, house, voire rythmes brésiliens : le mec est à l’aise partout. Pourquoi choisir quand on sait tout faire ? Les styles sont différents, les invités s’enchaînent mais le tout reste cohérent. Craig David ressuscite sur « Got it Good », la chanteuse Syd tha kid magnifie le morceau « You’re the one » et, conformément au cahier des charges d’un bon album en 2016, Anderson .Paak est invité à exceller sur le single « Glowed Up ». Incontestablement Kaytranada a une touche personnelle. Une musique protéiforme qui s’adapte à toutes les oreilles. Les frontières qui séparent le rap, le r&b et la musique électronique n’ont jamais été aussi fines. Celles qui le séparent d’un album 100% parfait non plus.

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Childish Gambino – Awaken, My Love !

Une pochette à la Funkadelic et un album approuvé par George Clinton : avec Awaken, My Love ! Childish Gambino opère un virage funk. Sorti en 2013, son dernier album Because the Internet oscillait entre rap et R&B et était déjà largement salué par la critique. Depuis, celui qui a démarré comme humoriste, a sorti quelques EP et créé l’une des séries les plus drôles de 2016 : Atlanta. Jamais rassasié, il livre début décembre un nouvel album résolument funk. L’essai est réussi. La voix de Childish Gambino y est méconnaissable. Nouvellement papa, Awaken, My Love ! est aussi un disque sur la paternité. Childish s’adresse à son fils et lui prodigue les conseils que ses parents lui donnaient plus jeune. L’album livre même quelques moments de grâce comme sur « Redbone » où Prince semble ressusciter le temps d’un morceau. Une chose est sûre : lorsqu’étaient distribuées les graines de talent parmi les hommes, le tout-puissant eut la main particulièrement lourde une fois venu le tour de Donald Glover.

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Chance the Rapper – Coloring Book

Avant la sortie de son album The Life of Pablo, Kanye West promettait le plus grand album de l’histoire de la musique. Un album de gospel rap. A l’heure des bilans de fin d’année lorsqu’il s’agit de retenir un album mélangeant ces deux genres, on est plutôt tenté de parler de la dernière mixtape du rappeur présent sur l’intro du disque : Chance the Rapper. Multi-nominés aux Grammy Awards, le mec à salopette pourrait bien tout rafler cette année. Fini le rap sous-drogue de son précédent projet Acid Rap, Coloring Book est plus mature, plus profond, plus spirituel. La liste des invités est longue comme un repas de noël chez mamie et variée comme la carrière de Childish Gambino. Pourtant l’album reste cohérent. Lil Wayne et 2 Chainz s’invitent sur « No Problem » pour le morceau le plus festif de l’album, Future pose sa voix sur le beat aérien de « Smoke Break », et les rimes de Chance et Jay Electronica répondent à 3 minutes de choeurs de gospel sur « How Great ». Finalement Coloring Book c’est bon comme une boîte de chocolats de noël. Sans celui à la liqueur et sans risque de crise de foie.

A Tribe Called Quest – We got it from here… Thank you 4 your service

18 ans après leur dernier album, 8 mois après le décès de Phife Dawg, l’un des membres fondateurs, le légendaire groupe new-yorkais A Tribe Called Quest revient pour un nouvel et ultime album. Un groupe qui symbolise à lui tout seul la mouvance jazz-rap des années 90 et dont les conflits d’ego avaient eu raison de sa carrière. Réunis en studio juste avant la mort de Phife Dawg, ils livrent un album d’anciens qui ne tombe pas dans les pièges de ces projets de vieux groupe sur le retour. Le groove de Q-Tip est intact et se marie parfaitement avec le flow saccadé de Phife Dawg. La liste des invités est impressionnante, la qualité de l’album l’est tout autant. La recette du groupe est retravaillée à la sauce 2016 au sein d’un album profondément politique. Le rap c’était pas mieux avant. Surtout quand Tribe sort un album.

À lire aussi, la chronique complète de l’album .

Métallique, psychédélique, éthylique – Top 5 des albums de 2016

Haut Courant passe la seconde vers 2017, mais regarde dans le rétroviseur de l’année musicale. Montez à bord, on sort l’autoradio de la boîte à gants et on se repasse les 5 meilleurs albums de l’année avec la rédaction. Aujourd’hui, Léo zigzague entre guitares viking, blast beat et rock psychédélique à bord de sa 106 trois portes.

Amon Amarth – Jomsviking

Jomsviking est sans doute l’album le plus accompli d’Amon Amarth. Avec ce dixième opus studio, les Suédois connus pour leur Viking metal technique et rapide évoluent naturellement vers un style plus mélodique. Jomsviking, leur premier concept album, raconte l’épopée d’un jeune Viking à qui son amour est refusé et qui a juré de se venger. Le premier titre, « First Kill », raconte l’évènement déclencheur de cette saga inspirée par les Jomsvikings, ordre de guerriers païens quasi-mythique. Les ponts et les montées dans « On a Sea of Blood » ont des relents de heavy metal traditionnel, mais n’enlèvent rien à la puissance du disque, confirmée par le mur de guitares qui s’abat dès le titre suivant, « One Against All ». Au final, Jomsviking est un album surprenant dans le bon sens du terme, à l’image du titre « A Dream That Cannot Be » où Jonah Hegg partage le micro avec Doro, première voix féminine invitée par Amon Amarth.

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Blues Pills – Lady in Gold

Au croisement du blues, de la soul, du rock’n’roll et du groove, Blues Pills nous ramène à la grande époque du rock psychédélique. Plus soul et moins rock’n’roll que leur premier opus éponyme, Lady in Gold prouve que la vague du « revival 70’s » est sur la bonne voie pour durer. Envoûtant, cet album est à la fois énergique et aérien, à l’image du titre d’ouverture éponyme. L’orgue dans la ballade « I Felt a Change », les chœurs dans « You Gotta Try », le refrain très soul dans « Rejection » : Blues Pills utilise tous les instruments à sa disposition sans sonner faux ou artificiel. Alliance de la chanteuse suédoise Elin Larsson, de la section rythmique des américains blues-rock psyché Radio Moscow et du jeune guitariste français Dorian Sorriaux, Blues Pills a même séduit le public métalleux du Hellfest. Une passion et une énergie communicatives, incarnées par le titre « Bad Talkers ».

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Anaal Nathrakh – The Whole Of The Law

Attention, oreilles sensibles s’abstenir. Dans The Whole Of The Law, ça braille, ça brutalise et ça fracasse. Avec ce neuvième album studio, Anaal Nathrakh persiste dans la veine de la violence musicale absolue. Une musique qui attrape l’auditeur par les tripes et lui maintient le crâne sous un déluge de blast beats, de guitares ultra-saturées et de vocalises aigües. Malgré quelques répits lyriques dans « In Flagrante Delicto » et « Extravaganza! », cet album est une mitrailleuse de brutalité à apprécier au second degré (ils ne publient pas leurs paroles), à l’image du morceau « On Being a Slave ». Qu’il s’agisse des riffs délicieusement malsains de « We Will Fucking Kill You » et « And You Will Beg for Our Secrets » qui nous renvoient aux églises norvégiennes en flammes des années 90 ou des beats hardcore de « Hold Your Children Close and Pray for Oblivion », inutile d’intellectualiser The Whole of The Law. Le duo de Birmingham ne laisse pas de temps de cerveau disponible à l’auditeur. Si l’apocalypse avait une bande-son, ce serait Anaal Nathrakh.

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Blood Ceremony – Lord of Misrule

Direction les années 70. Le rock psychédélique descend du mouvement hippie comme un guitariste sous hallucinogènes. Lord of Misrule est une machine à voyager dans le temps pilotée par les Canadiens de Blood Ceremony. Le voyage est sombre, la machine emplie de fumée. Il y règne une ambiance quelque part entre le rituel païen, le carnaval et la messe noire. Vos compagnons de route : le Londres victorien et l’atmosphère des films d’horreur des années 70. Lord of Misrule est un album difficile à saisir mais accrocheur, aux riffs efficaces entraînés par la voix habitée d’Alia O’Brien. Au croisement du heavy metal et du rock psychédélique, Blood Ceremony fait du neuf avec du vieux, des touches d’orgue sur « Loreley » au hippie « Flower Phantoms ». Si vous deviez ramener un unique souvenir de ce trip, ce sera sans doute la flûte qui vous accompagne tout au long de « Half Moon Street », ou ce solo possédé à la fin de « The Rogue’s Lot ». L’album est à l’image de la chanson éponyme, accrocheur, enivrant et empreint de mysticisme.

Airbourne – Breakin’ Outta Hell

Après 4 albums studio en 9 ans, Airbourne garde le cap avec Breakin’ Outta Hell : plein gaz vers le hard rock ! Véritable successeur d’AC/DC, le quatuor australien prouve qu’il est capable d’être aussi constant sur scène qu’en studio. Les riffs, la bonne humeur et l’alcool sont toujours au rendez-vous. Breakin’ Outta Hell n’est guère différent de ses prédécesseurs, mais demeure un très bon album de hard rock comme on n’en fait plus. Le titre éponyme sert une bonne entrée en matière, suivi du surprenant « Rivalry » au rythme plus lent. Un morceau qui aurait peut-être été plus à sa place en fin d’album, mais qui accroche et fait remuer des cheveux avec ses chœurs puissants. Autre surprise de cet album, l’endiablé « Thin the Blood », plus proche du rockabilly que du hard rock. De quoi s’amuser pour une soirée rock’n’roll, avec « When I Drink I Go Crazy » et la juste conclusion de cet album, la bien nommée « It’s All for Rock’n’Roll ». Bref, un disque à écouter sans trop réfléchir, pour le plaisir du bon hard rock !

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Du rock sous le sapin – Top 5 des albums de 2016

Haut Courant passe la seconde vers 2017, mais regarde dans le rétroviseur de l’année musicale. Montez à bord, on sort l’autoradio de la boîte à gants et on se repasse les 5 meilleurs albums de l’année avec la rédaction. Aujourd’hui, Simon zigzague entre rap, rock psychédélique et hommage à David Bowie.

La Femme – Mystère

La Femme est un groupe qui ne fait pas l’unanimité. Critiqué par certains pour leur manque de professionnalisme ainsi que pour leurs productions quelque peu étranges, adulé par d’autres pour les mêmes raisons, toujours est-il qu’il ne laisse pas indifférent. Leur dernier album, intitulé Mystère , est sorti en septembre dernier. Aussi barré que leur premier album Psycho Tropical Berlin, les six membres du groupe renouent aujourd’hui avec ce qui a fait leur succès, à savoir ce drôle de mélange des genres. Entre rock psychédélique, balade pop, voire un sursaut de punk par endroit («Tatiana»), La Femme est à visage multiple, un phénomène unique dans la scène française, qui cultive activement sa bizarrerie. Mystère est un ascenseur émotionnel qui commence comme une séance d’hypnose, vous emporte dans le spleen le plus total, vous perd dans le quartier de S.S.D (Strasbourg Saint-Denis), et vous ramène à bon port Vagues après vagues. Cet album est une véritable réussite, bien qu’il puisse rebuter de prime abord. Il faudra plusieurs écoutes à qui n’est pas familier à ce groupe au style atypique, mais reste à coup sur l’un des meilleurs albums sorti en cette année 2016.

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Jazzy Bazz – P-Town

Sorti en début d’année P-Town est le premier album de Jazzy Bazz, rappeur parisien de 27 ans originaire du « nord de la ville » comme il se plait à le dire. Plus auteur que rappeur, il possède une maîtrise de la langue et du verbe qui lui vaut d’être dans ce top 5. S’il se fait aujourd’hui un nom, c’est grâce à ses textes élaborés, où le verbe prime sur la punchline. S’apparentant plus à une sorte de poète moderne qu’à ses homologues rappeurs, Jazzy Bazz table sur un savant mélange entre une instrumentalisation qui colle parfaitement aux canons du rap actuel, tout en travaillant ses rimes de manière fine et ciselée. Plus proche de Mc Solaar ou d’Oxmo Puccino que de PNL ou Jul, il est un ovni dans le rap game d’aujourd’hui. En toile de fond la ville de Paris, monstrueuse cité, à la fois belle et triste, revient dans chaque chanson ou presque comme une obsession de l’artiste. Oscillant entre morosité avec « Fluctuat Nec Mergitur » et férocité sur le morceau « Le roseau », Jazzy Bazz a sorti cette année un album de haute voltige. Comme quoi, le rap c’était pas mieux avant.

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Fat White Family – Songs for our mothers

Autant prévenir tout de suite, Fat White Family n’est pas un groupe optimiste. Originaires d’Angleterre, les six mecs qui composent cette formation rock arpentent en titubant les scènes anglaises depuis 2011. Songs for our mothers est leur second album, et disons que celui-ci n’est pas agréable à écouter pour qui aime la musique joyeuse. Étranges et noirs, les dix morceaux qui composent cet album sont autant de vagues dissonantes et lourdes qui finissent par donner le tournis. Est-ce dû à leur fâcheuse tendance pour la consommation de produits en tout genre ? Ou bien le fait qu’aucun de ces six personnages ne semble avoir foi dans l’avenir qui se présente à eux ? Le fait est que tout cela se ressent dans leurs productions, et qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour survivre à tant de tristesse. Certains morceaux comme « We Must Learn to Rise » ou « Love Is The Crack » sont lourds et hypnotiques, d’autres au contraire sont plus aérés et semblent même provenir d’un autre album, à l’image de « Whitest Boy on the Beach », étrange morceau aux sonorités new waves lointaines. Sorte d’hybride dégénéré des grandes heures du punk rock et de la cold wave anglaise, cet album n’est pas à mettre entre toutes les mains donc, mais ravira les amoureux du nihilisme et de l’ironie anglaise, comme un bon shot de whisky au réveil après un lendemain de soirée.

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Iggy Pop – Post Pop Depression

Il est de retour, après presque 50 ans de carrière Iggy « l’iguane » Pop fait encore parler de lui et a sorti en mars dernier Post Pop Depression, son dix-septième album studio. Alors certes, le mythique chanteur n’est plus le punk incontrôlable et autodestructeur qu’il a été dans sa jeunesse (pas si lointaine), mais son dernier album respire encore les effluves lourdes et acres du plus grand des chiens du rock. Dans le lot pas que des grands morceaux, il faut bien le dire. Le titre « Sunday », par exemple, me laisse de marbre. Mais, outre ces considérations personnelles, cet album est étonnamment frais et s’éloigne largement de ce que l’on aurait pu attendre d’un papy du rock. Au contraire, Iggy propose ici un album vif, où rien ne laisse paraître de l’usure du bonhomme qui tient encore cette voix qui a fait ses grandes heures de gloire. Pur album de rock, moins agressif que dans les jeunes années du chanteur, Post Pop Depression mérite le détour. A écouter absolument pour se convaincre de la chose, les morceaux « Gardenia », « Break Into Your Heart » et «Paraguay», qui sont les pièces maîtresses de cet album pas si dépressif que ça.

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David Bowie – Black Star

Cela n’a échappé à personne, en janvier dernier mourrait David Bowie, icône de la scène anglaise, et sans conteste l’un des musiciens les plus reconnus de ces dernières décennies. Difficile de décrire en seulement quelques mots ce que l’artiste a su insuffler à la musique, arpentant d’une rive à l’autre le rock, le glam, la pop, le funk. Il était un transformiste insatiable qui a su au fil du temps nous revenir à chaque fois sous une forme différente. Sorti le 8 janvier, deux jours avant sa mort, « Black Star » est son dernier album. Il marque d’une croix blanche la longue carrière de l’artiste. Réalisé dans les derniers mois de vie du chanteur, l’album est une véritable œuvre testamentaire, et montre un Bowie plus sombre que d’habitude. D’une allure mystique, l’album flotte dans une profonde noirceur, agrémentée par moment de grands instants de clairvoyance et de bien être. Comme un chant du cygne à la fin de l’album, les morceaux « Dollar Days » et « I Can’t Give Anything » émergent de la morosité ambiante qui règne et tendent la main à l’auditeur qui jusqu’ici nageait dans une grande affliction. Sans conteste, la mort était présente dans l’esprit de Bowie quand cet album a vu le jour, et son décès ne fait qu’augmenter ce ressenti. Mais il convient d’admettre au final que ce « Black Star » est aussi un des albums marquants de la carrière du chanteur aux milles visages, qui aura réussi jusqu’au bout à garder cette part de mystère qui le caractérisait.

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En direct de Electric Electric au Rockstore

Mercredi soir le Rockstore accueillait le groupe noise rock Electric Electric. L’occasion pour les trois strasbourgeois de présenter leur nouvel album III et d’électriser le public montpelliérain.

Quatre ans se sont écoulés depuis Discipline Discipline, la claque noise rock infligée par le groupe strasbourgeois Electric Electric. Sorti le 23 septembre, leur dernier projet III poursuit la démarche initiée par Vincent Redel, Eric Bentz et Vincent Robert dans une certaine idée du rock expérimental. Une cuisine savamment préparée : des influences punk imbibées de touches électroniques, le tout assaisonné d’une bonne poignée de percussions rappelant des rythmes ancestraux et rituels. Depuis septembre le groupe traverse la France pour présenter son nouveau projet à son public. Alors lorsqu’ils passent par Montpellier, bêtement, on tend l’autre joue.

20h. On se rend dans l’un des lieux privilégiés des mélomanes montpelliérains : le Rockstore et sa Cadillac rouge surplombant l’entrée. La salle est loin d’être comble quand on y pénètre. Quelques tables et chaises sont disposées sur les côtés. Après tout c’est « l’heure de l’apéro » comme le dit l’un des membres du duo Connasse qui assure la première partie. Face à face, capuches vissés sur la tête, et mains naviguant entre machines, synthés, pads et batteries, les locaux de l’étape distillent leur bass music devant un auditoire de plus en plus important. Devant, un type à lunettes et aux cheveux frisés improvise des pas de danse lancinants se rapprochant d’une séance de yoga. On tient notre baromètre de la soirée. Outre les sons rappelant nos vieilles gameboy et la voix modifiée à la Bowser; les basses ronflantes, les percussions puissantes et la voix traînante font de Connasse un pendant electro hip-hop complémentaire au groupe qu’ils introduisent.

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La scène s’embrase

21h15 Electric Electric entre en scène. Quelques puissants coups de baguettes pour rappeler la foule partie fumer une clope ou jeter un œil au onze de départ de Lyon face à Séville, tout le monde reprend place. La centaine de personnes présente pour l’occasion se tient prête. Comme sur l’album, le show commence par le morceau Obs 7 et la salle s’imprègne de l’ambiance électrique au rythme des riffs énervés, d’une batterie quasi militaire et d’une nappe de sons électroniques. Au premier rang, le prof de yoga passe à la capoeira et à des mouvements de bras désarticulés. Coté scène les strasbourgeois varient entre anciens et nouveaux morceaux. Sous une lumière rouge et dans une épaisse fumée, le batteur s’énerve sur ses cymbales ou sa grosse caisse et Éric Bentz y ajoute quelques notes de guitare saturée. Soudain des sirènes aiguës retentissent. Le groupe sort de scène et laisse le public dans le brasier qu’il vient de créer. Un temps mort de courte durée puisque dans la minute qui suit le spectacle recommence avec Pointe Noire et ses bruits de cloche qui introduisent le morceau. Le guitariste, yeux au ciel, bouche ouverte, semble habité tandis que Vincent Robert pianote sur son clavier. Il est des albums qui se vivent en live plus qu’ils ne s’écoutent confortablement assis sur son canapé. Assurément, celui-ci en fait partie.

22h10 dernier morceau. « Il n’y aura pas de rappel » prévient le groupe. On pense à une blague, mais non. Un peu court mais passons. Le concert se termine par le morceau The River et son chant qui flotte sur les percussions et les bruits métalliques. Devant, consciemment ou non, notre baromètre est dans le thème en agitant les bras comme pour un 50 mètres nage libre. Derniers coups de baguettes, dernières notes de clavier, derniers riffs, silence. Le public applaudit, espère le rappel puis reste immobile le temps de se remettre du moment qu’il vient de vivre. Les lumières s’allument et le brasier s’éteint. On regagne la rue les oreilles encore sifflantes, l’esprit occupé et le ventre vide. Pour nous l’apéro c’est maintenant, mais dans nos têtes, la cacophonie électrique résonnera toute la soirée.

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CULTURE – Des strasbourgeois pour électrifier Montpellier

Demain soir, le Rockstore accueille le temps d’un concert le groupe strasbourgeois Electric Electric qui présente son nouvel album.

DR - Electric Electric - III
Quatre ans après le vibrant Discipline Discipline, les strasbourgeois Vincent Robert, Eric Bentz et Vincent Redel qui forment Electric Electric reviennent avec un troisième album, le bien nommé III. Savant mélange des influences punk et électroniques que le groupe revendique, III nous plonge dans une ambiance lourde et hypnotique. Des sons métalliques, presque industriels, dont s’échappent parfois un jeu percussif rappelant les musiques ancestrales et rituelles.

Une ambiance que le groupe reproduira sur la scène du Rockstore demain soir à 19h30, précédé par le groupe montpelliérain Connasse dans le cadre de la soirée « Rock it to the moon ».

Crédit photo : DR – Electric Electric

« Pas Les Mêmes Projets », le label indépendant qui redonne des couleurs à la scène musicale montpelliéraine

Début novembre, le label montpelliérain PLMP pour « Pas Les Mêmes Projets » a officialisé sa création. Proposant un répertoire musical éclectique, PLMP garantit une liberté de création et d’expression totale à ses artistes. Coup de projecteur sur le label montpelliérain !

« Asseoir PLMP dans le paysage musical français… jusqu’à l’infini ». Les membres fondateurs du label ne manquent pas d’ambition et d’audace concernant « Pas Les Mêmes Projets ». Même si le label n’en est qu’à son stade embryonnaire, Alexandre, Sufyan et les rappeurs Paolo, Hedi Yusef et Ideal Jim sont, malgré tout, déterminés à apporter leur vision artistique. Pour eux, un seul crédo : ne pas limiter les élans créatifs des artistes signés tout en restant sincères et garder des valeurs qui leurs sont propres.

Logo du label Pas Les Mêmes Projets

Une affaire de famille

L’histoire de PLMP commence au début des années 2010 lorsque, amis de lycée à Poitiers, Paolo et Hedi Yusef commencent à faire leurs classes dans le rap au sein du groupe L’Arkanson. Vite rejoint par Alexandre Marchand afin de les manager, le groupe écume les petites scènes et obtient rapidement un succès d’estime dans le milieu du rap underground grâce à leurs clips et leurs multiples collaborations. Par ce biais, Ideal Jim, rappeur originaire de Rennes, rencontre les membres du groupe et se lie d’amitié avec eux. Si tous vaquent à leurs différents projets musicaux et études pendant toutes ces années, « le projet est toujours resté dans les têtes et dans les cœurs », déclare Paolo. Au début de l’année 2016, le projet de création de label est remis à l’ordre du jour lorsque chacun décide de se rejoindre à Montpellier afin de retrouver Alexandre, jeune diplômé d’un master en management de l’entreprise et Hedi Yusef, rappeur au sein du label, qui viennent d’y ouvrir un studio de conception sonore. Vécu comme « une aventure entre potes » selon Ideal Jim, le label s’officialise début novembre avec une vidéo de présentation des différents artistes signés (voir ci-dessous). Alliant leurs savoir-faire personnels et leurs envies, les 5 fondateurs fondent une « vrai équipe polyvalente » d’après Hedi Yusef. Naturellement et logiquement, les membres du label mettent à profit leurs expériences et leurs réseaux communs dans le domaine musical afin de signer pas moins de 9 artistes ou groupes au sein de l’écurie PLMP. Ambitieux pour un label qui se lance lorsque habituellement ceux-ci préfèrent commencer avec un effectif réduit.

Catalogue 2016 du label de musique « Pas Les Mêmes Projets » à découvrir en musique. La vidéo est réalisé par Sufyan Hallami.

Indépendance et diversité

À l’écart de contraintes commerciales imposées par les maisons de disques traditionnelles comme Sony ou Warner qui limitent la liberté créatrice de leurs artistes, PLMP a la volonté de rester libre dans ses créations tout en s’affranchissant des codes musicaux existants. Au carrefour des genres, son catalogue regroupe des artistes d’horizons et d’univers différents. Il mêle deepwave rap, hip-hop live band, musique électronique en tout genre et d’autres sonorités plus pop. Pour les fondateurs, « le but est de refuser de brimer d’une quelconque manière les élans créatifs des artistes signés. » Le label, jouissant d’une réelle souplesse musicale, pousse ces artistes aux recherches et expérimentations les plus fécondes. Influencé par des labels indépendants californiens comme Brainfeeder, Top Dawg Entertainment ou encore Stone Throw où était signé Jay Dilla – compositeur et producteur légendaire de la scène hip-hop américaine –, qui possède une allée à son nom à Montpellier, PLMP est animé par un réel effort d’éthique et d’esthétique dans ses productions musicales et visuelles. Fondé sur la « solidarité, le positivisme et la quête de performance » selon Alexandre, les membres du label autogèrent l’intégralité de la production et accompagnent chaque artiste dans toutes les phases de développement, de communication et de promotion. Plus qu’un simple lieu de production, le studio d’enregistrement où se retrouvent les artistes du label est un lieu de rendez-vous, de rencontres, de propositions et de croisements d’idées.

Dernier clip d’Idéal Jim, membre fondateur et artiste du label.

Si PLMP est pour le moment un label indépendant, il n’est pas voué à rester uniquement dans le domaine musical. Les fondateurs souhaitent développer, dans un futur proche, un vrai lifestyle en commercialisant des vêtements, des objets d’arts, etc… Malgré de faibles moyens économiques et des budgets réduits, le label montpelliérain conserve un fort appétit pour se faire reconnaitre. Ambitieux, les fondateurs de l’écurie PLMP travaillent d’arrache-pied en ayant tous en tête l’intime conviction qu’ils sont capables de devenir un label de référence. Avec les sorties de nombreux projets courant 2017, dont ceux de Junior Sauvage et d’Ideal Jim dès le début de l’année puis celui de Late Notice au mois d’avril, le label compte bien convaincre le public grâce à la qualité et à l’esthétique visuelle de ses productions. En tout cas, les yeux d’une bonne partie de l’industrie musicale devraient se tourner vers PLMP très prochainement.

« We got it from here… thank you 4 your service » : la tribu termine sa quête

18 ans après leur dernier album, 8 mois après le décès de Phife Dawg, l’un des membres fondateurs, le légendaire groupe new-yorkais A Tribe Called Quest revient pour un nouvel album qui conclut une riche carrière.

Vendredi 11 novembre : la France honore ses morts et la fin des combats de la première guerre tandis que A Tribe Called Quest sort son dernier disque en guise d’hommage à l’un de ses membres décédé. Phife Dawg, rappeur fondateur du groupe, s’est éteint le 18 mars dernier, mettant fin au combat de sa vie contre le diabète. Trente ans en arrière, il forme avec ses amis d’enfance Q-Tip, Jarobi White et le DJ/producteur Ali Shaheed Muhammad le groupe Quest. Une attitude cool, des chemises bariolées, des références aux cultures africaines et un héritage assumé du jazz et de la soul, des caractéristiques qui tranchent avec le rap de l’époque qui amorce alors un virage plus dur, plus cru, plus gangster. Invité sur des titres du groupe Jungle Brothers, Q-Tip est présenté comme venant d’une tribu appelé « Quest ». Le nom restera. A Tribe Called Quest sort en 1990 son premier album, People’s Instinctive Travels and the Paths of Rhythm et est associé avec cette constellation d’artistes qu’on désigne sous le nom de Native Tongues, à un rap cool et festif, à des hippies du rap.

Quatre chefs d’œuvre et une séparation

Quatre albums suivront, dans lesquels ils poursuivent ces expérimentations musicales et qui s’imposent comme des marqueurs de cette mouvance jazz-rap du début des années 90. Low End Theory est souvent cité parmi les meilleurs albums de hip-hop et classé 153e par le magazine Rolling Stone dans son top des meilleurs albums tous styles confondus. Midnight Marauders est aussi acclamé par la critique et Beats Rhymes and Life, au départ un peu délaissé, est aujourd’hui reconsidéré et reste comme l’album qui a fait découvrir au monde le producteur de génie qu’était J-Dilla. Quant à The Love Movement, le groupe lui-même concède que ce projet n’aurait jamais dû voir le jour. L’album est loin d’être mauvais mais la magie n’est plus là. L’inspiration artistique s’use, l’amitié aussi. Celle qui lie depuis l’enfance Q-Tip et Phife Dawg n’est plus. Les deux hommes se déchirent et Ali Shaheed Muhammad n’est que le témoin de cette mort annoncée du groupe.

Dix-huit ans ont passé et pour emprunter une expression au rappeur Fuzati, le groupe n’est plus qu’un « souvenir gravé dans des morceaux de cire » chez les amateurs de hip-hop. Q-Tip multiplie les collaborations et développe sa carrière solo, Phife Dawg sort un album en 2000 puis se consacre essentiellement à sa vie de famille. Ali Shaheed Muhammad poursuit lui sa carrière de DJ pour lui-même ou pour d’autres groupes. Il y a bien eu cette réunion éphémère en 2010, cette tournée, ces quelques concerts, mais il n’a jamais été question de réentendre des nouveaux morceaux de A Tribe Called Quest. Alors quand on apprend la mort de Phife Dawg en mars dernier, on se résigne et on réécoute ses vieux disques comme on regarde des vieux albums photos : avec nostalgie et tendresse.

Album d’outre-tombe

Août 2016. La fin d’une trop longue trêve. Les fans et les médias s’agitent lorsque Epic Records annonce que A Tribe Called Quest sortira prochainement un nouvel et ultime album. Si le projet n’était pas terminé à la mort de Phife Dawg, le groupe avait déjà bien en tête le plan et la couleur musicale de l’album. La liste des featurings est à la hauteur de l’événement : Busta Rhymes le compère de toujours, Kendrick Lamar l’un des actuels « garde-barrière » du flow pour Q-Tip sur le titre Dis Generation, Anderson .Paak le nouvel homme à refrains du rap, Jack White le guitariste des White Stripes, Elton John, Kanye West ou encore Andre 3000 de Outkast.

Dès les premières notes pas de doute : on est bien sur un album de Tribe. Une boucle de clavier, une ligne de basse enveloppée par les caisses claires, la voix suave de Q-Tip et un propos annonçant la couleur profondément politique de l’album. « There ain’t a space program for niggas. » Hasard du calendrier, l’album sort trois jours à peine après l’élection de Donald Trump et le second morceau « We The People » lui semble dédié. Q-Tip invite les noirs, les mexicains, les pauvres, les musulmans et les homosexuels à lutter contre les violences policières, les discriminations religieuses et les inégalités de genre. L’indifférence de la société américaine pour les noirs américains est un thème central de l’album. Elle est symbolisée pour eux par les meurtres toujours non élucidés de deux des grandes figures noires contemporaines que sont Tupac et Notorious Big. Paradoxe troublant : les huit ans d’Obama à la Maison Blanche n’auront pas franchement atténué ce sentiment de délaissement. Le retour de ces thématiques dans les albums de rap et de R&B ces derniers temps en témoigne.

Ni jubilé, ni vieux cons, ni all-star game

On aurait pu craindre un album jubilé. Un album qui, comme ces matchs de football d’anciennes gloires où l’on voit Ronaldo ou Maradona traîner péniblement leurs kilos en trop, nous aurait violemment rappelé que leur splendeur est maintenant bien loin. Il n’en est rien. Le groove et la sensibilité de la voix de Q-Tip se marie toujours parfaitement avec le flow saccadé de Phife Dawg, comme une passe de Zidane épouse un appel de Raùl. On aurait pu redouter un album de vieux cons. Un album qui, comme ces vieux groupes qui capitalisent sur leur gloire passée, reproduisent les mêmes sons 25 ans plus tard. Un album anachronique comme une candidature de Juppé. Il n’en est rien. La patte du groupe est là mais leur son est cuisiné à la sauce 2016. Les roulements de batterie sur Lost Somebody pourraient sortir d’un morceau de trap, et les présences de Anderson .Paak, Kendrick Lamar ou Syd Tha Kid soufflent un vent de jeunesse sur cet album d’anciens.

Au vu de la liste des featurings, on aurait pu avoir un album « all star game ». Un album qui, comme ces matchs d’exhibition en basket, ne fait qu’aligner des noms ronflants sans se soucier de leur complémentarité. Il n’en est rien. Chaque invité semble être un cinquième membre éphémère du groupe. Sur Dis Generation , les rimes de Busta Rhymes répondent à celles de Phife et Tip comme à l’époque de « Scenario  ». Sur Kids, Andre 3000 partage le micro avec Q-Tip sur une production qui pourrait être issu de l’album Stankonia d’Outkast. Le solo de guitare de Jack White ponctue magnifiquement les saillies de Q-Tip sur Ego. Et même le grandiloquent, le dieu autoproclamé Kanye West, s’efface à bon escient et ne chante que quelques mots ajoutant à l’émotion qui transpire du morceau sur le pont de The Killing Season.

L’album s’achève sur un dernier morceau hommage à Phife Dawg. We Got it From Here… Thank you 4 your service (« On gère la suite… On te remercie pour ton service »). Le dernier chapitre d’une quête musicale. Un chapitre au titre choisi par le défunt rappeur. Que signifie-t-il? Les autres membres du groupe l’ignorent mais l’ont gardé en hommage à leur ami disparu. « Les mystères sont des objets de contemplation, non des énigmes à élucider » disait le philosophe et journaliste André Frossard. Que Phife parte en paix avec son secret.

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