Open Sud de France : jeu, set et match à Montpellier

C’est parti pour les premiers coups de raquette ! L’Open Sud de France de tennis a démarré ce lundi 25 octobre et va animer l’Arena de Montpellier jusqu’au dimanche 31 ! Un premier tournoi dans la cité héraultaise où tous les cadors français ont répondu présent à un peu plus d’un mois de la grande finale de Coupe Davis face à la Serbie.

Montpellier, ville de sport, n’avait pour l’heure pas de tournoi de tennis à la hauteur de son standing. Anomalie réparée grâce à la grande salle de l’Arena (7.500 places en configuration « tennis ») qui permet d’accueillir une compétition d’envergure mondiale. En remplacement du tournoi de Lyon, la cité languedocienne accueille donc cette année (et ce pour 5 ans minimum), pour la première fois, un ATP « 250 », soit la quatrième catégorie après les Grands Chelems (Roland Garros, Wimbledon…), les Masters 1000, ex Master Series (Paris-Bercy par exemple), et les tournois 500.

Dans un contexte compliqué, avec la concurrence cette semaine des tournois de Vienne et St-Pétersbourg, ainsi que la fatigue accumulée par les joueurs, difficile pour l’Open d’accueillir les grandes vedettes. Comme souvent lors des compétitions dans l’Hexagone, les Français n’ont néanmoins pas boudé leur plaisir de jouer à domicile.
Ainsi, le tableau de 28 joueurs compte près de 50% de joueurs tricolores (12 sur 28), dont trois têtes de série.

Objectif Coupe Davis dans le viseur

Au niveau des Frenchies le gratin est donc présent. L’objectif, se jauger et se montrer à un mois à peine de la finale de la Coupe Davis face à la Serbie à Belgrade (3 au 5 décembre 2010). Ainsi, Jo-Wilfried Tsonga et Gael Monfils sont les joueurs à suivre de près (respectivement têtes de série 2 et 3).

Derrière, une meute de prétendants est à leurs basques, avec en première ligne le régional de l’étape, le biterrois Richard Gasquet (N°7) qui aura à coeur de réussir devant ses supporters. Autres Tricolores engagés, Gilles Simon, Michael Llodra ou encore Florent Serra qui devront démontrer un bon état de forme pour prétendre être dans le groupe face aux Serbes.
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Un tournoi trop franco-français ? La réponse est oui, même si les organisateurs ont réussi à dégoter quelques « noms » internationaux comme le Russe Nikolai Davydenko (tête de série N°1), l’Argentin David Nalbandian ou encore le géant Américain John Isner (N°5).

La victoire finale semble donc promise à un Français pour ne pas gâcher la fête, reste à savoir qui va brandir le trophée dimanche après-midi !

Les premiers résultats : Gasquet OK, Clément KO

Ce lundi voyait la fin des qualifications mais aussi trois matchs du premier tour avec autant de Français engagés. Dans un match à sa portée, Roger-Vasselin s’est incliné contre Federico Gil. De son côté, Arnaud Clément n’a rien pu faire face au 26ème mondial, Albert Montanes. L’héraultais Richard Gasquet sauve l’honneur avec une victoire poussive contre le modeste allemand Reister.
LES RÉSULTATS :

* GIL (POR) bat ROGER-VASSELIN (FRA) 6-4 ; 2-6 ; 7-5

* MONTANES (N°6, ESP) bat CLÉMENT (FRA) 6-4 ; 6-4

* GASQUET (N°7, FRA) bat REISTER (ALL) 6-7 ; 6-3 ; 6-3

La journée de mardi verra notamment l’entrée en lice de Michael Llodra face au belge Olivier Rochus.

Pour tous les amateurs de tennis, restez branchés sur Hautcourant qui suivra les demi-finales du tournoi samedi 30 octobre en direct depuis l’Arena !

SPORTS – L1 et rugby étaient en première ligne ce week-end

Pour les absents, les retardataires ou les novices en matière de sports, Haut Courant dresse un récapitulatif de l’actualité du week-end marqué entre autre par le retour de la Ligue 1 après deux semaines de trêve internationale et la 2ème journée de la coupe d’Europe de rugby. Tour d’horizon sur la planète sport.

Du côté du ballon rond, la Ligue 1 a repris ses droits suite aux deux matchs victorieux de l’Équipe de France lors des éliminatoires de l’Euro 2012. Attendu au tournant, le prétendu « Big Four » du championnat s’est bien ressaisi après un début de saison mitigé. Honneur tout d’abord au Champion de France, l’OM, qui a remporté une victoire étriquée mais très importante sur sa pelouse face à Sochaux grâce à un but de Loïc Rémy (1-0). Un succès qui permet aux Olympiens d’envisager sereinement l’affrontement capital de demain en Ligue des Champions face aux modestes slovaques de Zilina… Rappelons que Marseille, avec 0 point au compteur en Champion’s League, doit absolument remporter sa double confrontation face au MSK sous peine de voir s’envoler les 1/8e de finale… Un stade de la compétition que Lyon peut quant à lui envisager avec plus de sérénité. Après un début de championnat plus que moyen en Ligue I, les hommes de Claude Puel ont « sorti les crocs » comme l’indique la Une de L’Équipe, avec une belle victoire sur Lille 3-1. A noter le premier but de Yoann Gourcuff sous ses nouvelles couleurs. De son côté, l’ancien club du n° 29 de Lyon remonte lui aussi la pente. Les Girondins de Bordeaux ont en effet gagné à l’extérieur (1-0 à Auxerre), tout comme le PSG qui a battu Toulouse 2 à 0 pour s’installer à la troisième place du classement. A retenir également le bon résultat du MHSC à la Mosson (voir article sur Hautcourant, « Montpellier respire, Rennes toujours leader ») qui lui permet de se replacer à un point du podium, et le premier point obtenu par Arles-Avignon, qui ne finira donc pas « fanny » dans ce championnat de France.

La planète rugby de son côté se concentrait sur la scène européenne avec la 2ème journée de H-Cup et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Français ont été brillants (voir article sur Hautcourant, « Grand soleil sur le rugby français »). Castres avait ouvert le bal dès vendredi avec une belle victoire sur Cardiff (27-20) qui a donné le « la » du week-end.

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Une autre équipe galloise, celle de Newport, a aussi fait les frais de la bonne dynamique du rugby hexagonal et n’a pas fait le poids face aux champions d’Europe toulousains (19-40). De leur côté, les Biarrots ont pris la tête de leur poule après une belle victoire sur l’Ulster (35-15) et peuvent envisager sereinement la suite de la phase de poule. Dans cette spirale de victoire, les Perpignanais n’ont pas fait exception malgré un retard à l’allumage contre les Italiens de Trévise, tout comme le Racing-Métro qui remporte sa première victoire en Coupe d’Europe dans un affrontement franco-français face à Clermont. Le bilan aurait pu être parfait pour les clubs français en H-Cup mais la marche était vraiment trop haute pour les joueurs de Toulon qui ont été croqués par la province irlandaise du Munster (45-18).

Ballon rond et ballon ovale ont dominé l’actu ce week-end mais la petite balle jaune n’était pas en reste. Dans le Masters 1000 de Shanghai, le britannique Andy Murray a été tout simplement impérial en finale face à Roger Federer (victoire 6-3 ; 6-2). Après une tournée en Asie, le tennis revient en Europe pour la fin de saison avec notamment l’Open Sud de France qui va se dérouler du 25 au 31 octobre à L’Arena ! Une première pour Montpellier qui va voir défiler les meilleurs joueurs français (Richard Gasquet, Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils, Gilles Simon…) ainsi que quelques bons joueurs internationaux dont le « Top 10 » Nikolaï Davydenko ou encore l’Espagnol Albert Montanes (23e mondial) et l’Argentin David Nalbandian. Un tournoi qui sera bien sûr au cœur de l’actu sportive d’Hautcourant la semaine prochaine !

Enfin, en handball, Montpellier s’est rassuré en battant Presov (31-33), conservant ainsi ses chances de qualification pour la suite de la Ligue des Champions tout comme l’autre club français engagé, Chambéry, qui a réussi l’exploit de battre Barcelone.

Le sport ne s’arrête jamais et dès demain, la 3e journée de la Ligue des Champions de football va se disputer avec : OM-Zilina, Ajax Amsterdam–Auxerre et Lyon–Benfica Lisbonne mercredi !

Open d’Australie : D’Artagnan échoue, les Trois Mousquetaires au rendez-vous

Dans la chaleur australienne, Gaël Monfils, Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga se sont qualifiés cette nuit avec la manière pour les huitièmes finales de l’Open d’Australie. Richard Gasquet, au terme d’un match épique en plus de 4h de jeu, s’est incliné face au chilien Fernando Gonzalez (3-6, 3-6, 7-6, 6-2, 12-10).

Gasquet, on ne parie pas ?

La semaine dernière, « L’Equipe Magazine » faisait sa une avec Richard Gasquet, tentant le pari, et formulant dans une subjectivité un peu osée que le biterrois serait le premier français depuis Yannick Noah à remporter un tournoi du Grand Chelem. Le D’Artagnan du tennis français, celui qui fait dire à Roger Federer qu’il possède « le meilleur revers du circuit« , vient de démontrer encore une fois son problème majeur en s’inclinant au troisième tour de l’Open d’Australie : le mental.
gasquet.jpg Si les carences et les irrégularités de son jeu ont été moins présentes qu’à l’accoutumée, il n’empêche que Gonzalez a remporté ce match à l’expérience, en vieux renard des courts, en vieux briscard pourtant spécialiste de terre battue, mais terre d’endurance, terre de patience. Gasquet peut s’en vouloir, notamment lorsqu’il eut l’occasion de conclure sur sa balle de match en fin de troisième manche. Mais ne jetons pas toutes les pierres : le natif de Béziers progresse, se montre plus combatif, et reste capable de tenir un choc en cinq sets dans un Grand Chelem. Des motifs d’espoirs pour les prochaines batailles à venir.

Tsonga, Simon et Monfils faciles

Il rappelle un certain Yannick Noah. Par son charisme, son naturel. En venant à bout de Nicolas Almagro en trois sets (6-4, 6-3, 7-5), Monfils a décroché en roue libre son billet pour les huitièmes de finale. Un très gros morceau l’attend en deuxième semaine. Il se nomme Gilles Simon, son compatriote, son ami, qui est venu à bout du croate Mario Ancic avec la même facilité, mais par sa personnalité, sa tranquilité.tsonga.jpg Tsonga, vainqueur de l’israélien Sela (6-4, 6-2, 1-6, 6-1), et qui rencontrera Blake en huitièmes, sourit à l’avance de ce choc franco-français : « Richard et moi, on est pressés de voir ça. Ce sont deux joueurs qui aiment bien jouer dans la même filière, du fond du court. A chaque fois qu’ils jouent l’un contre l’autre, ils se font de bons marathons. » Car Simon le paisible et Monfils le bouillant ne se sont jamais rencontrés sur le circuit officiel. Le vainqueur de de duel hexagonal rencontrera selon toutes vraisemblances Rafael Nadal en quarts.
Pour nos trois mousquetaires, l’été australien n’a donc pas encore apporté toute sa chaleur.

2008, l’odyssée de l’Espagne

Tennis, football, cyclisme… Cette année, l’Espagne a conquis des titres sur tous les tableaux. Retour sur cette année festive, où sous un soleil de plomb, règnait un doux air de corrida.

Football. Quarante-quatre ans que la Selecciòn n’avait pas tutoyé les étoiles. En remportant son deuxième titre majeur, après l’Euro 1964, l’équipe de Luis Aragonés est indéniablement rentrée dans la légende, celle des très grands d’Europe. espagne.jpg Durant cet été 2008, invincible, l’armada espagnole démontrait un jeu séduisant et vif, s’appuyant sur une génération dorée : celle des Fernando Torrès, des Cesc Fabregas et des Iker Casillas. Ridiculisant par deux fois la Russie d’Arshavine par un écart de trois buts (4-1, 3-0), pourtant belle de jeu et de talents, l’Espagne a survolé l’Euro 2008 de sa grâce et de son beau football. Xavi, désigné meilleur joueur et Villa sacré meilleur buteur, c’est toute une nation qui exulte sous les couleurs d’un soleil rougeoyeant.

Tennis. L’année espagnole, petite balle jaune parlant, ne se résume pas à un joueur. Hier, à Mar Del Plata, avec un Nadal blessé, les guerilleros Espagnols, Fernando Verdasco en tête, sont venus à bout de la grande Argentine de David Nalbandian et de Juan Martin Del Potro. Un véritable exploit, quant on sait l’influence de Rafa au sein de l’équipe espagnole, que d’aller chercher ce troisième saladier d’argent sur les terres argentines. Nadal.jpg
Et que dire de l’année Nadal ? Vainqueur pour la quatrième année consécutive à Roland Garros, Rafael Nadal a surtout marqué les esprits en venant à bout de Roger Federer sur le gazon de Wimbledon, pourtant le terrain de prédilection du suisse. Deux titres en tournoi du Grand Chelem donc, mais aussi le titre olympique, qui lui consacrera en plus d’une aura nationale déjà très forte, une place de numéro un mondial. La légende Nadal est née.

Cyclisme. On a coutume de dire que trois courses cyclistes sont au-dessus du lot : la Grande boucle (France), le Giro (Italie) et la Vuelta (Espagne). sastre.jpg Trois Tours pour deux vainqueurs espagnols en 2008 : Carlos Sastre sur le Tour de France et Alberto Contador sur les Tours d’Italie et d’Espagne. A ceux-ci s’ajoute Samuel Sanchez qui remporte le titre olympique dans la course sur route à Pékin. L’Espagne est en roue libre.

Et ailleurs. Jeux Olympiques, toujours. Basket-Ball. Dans une finale épique, les Espagnols de Pau Gasol s’inclinent de peu face aux stars de la NBA (118-107). Le meilleur gagne mais l’Espagne brille.
En Formule 1, Fernando Alonso déçoit et termine l’année à la sixième place. Curieusement, sur la fin de la saison, alors que ses compatriotes brillaient dans d’autres sports, lors d’un été ibérique flamboyant, le pilote de Renault revenait dans la course et gagnait des Grand Prix (Singapour et Japon). En 2008, l’Espagne ne pouvait décidément pas perdre du terrain.

Le Roi est mort, vive le Roi!

Les spectateurs du Centre Court de Wimbledon ont sans doute assisté dimanche à l’une des meilleures finales de l’histoire du tennis sur gazon. Un match en guise de passation de pouvoir entre le n°1 et le n°2 mondial. Rafael Nadal est venu à bout de Roger Federer en cinq sets (6-4, 6-4, 6-7 (5), 6-7 (8), 9-7). Un match épique d’une durée record de 4h48 interrompu trois fois par la pluie.

On aurait pu croire au remake de la finale de Roland-Garros quelques semaines plus tôt lorsqu’après 1h30 de jeu, Nadal menait déjà deux sets à rien. C’était sans compter sur la ténacité de Federer qui gagnait les troisième et quatrième sets au terme de deux tie- break d’anthologie, avant de plier dans le cinquième, tandis que la nuit s’invitait sur le court.
« Hier, il était le champion de Wimbledon, demain il sera moralement le numéro un » titrait lundi le quotidien sportif espagnol AS. Dimanche soir, le « roi de la terre battue » s’est tranformé en « maître de l’herbe ». Le duel Federer-Nadal a peut-être définitivement basculé en défaveur du Suisse qui, décidément, éprouve toutes les difficultés du monde à jouer contre l’Espagnol.

« Là je suis cassé, ce match me fait très mal »

« La plus dure défaite » de sa carrière. Quelques minutes après la rencontre, le Suisse laissait percevoir une profonde détresse : « Là, je suis cassé. La déception est incomparable avec ma lourde défaite à Roland-Garros. Ici, c’est le désastre. Ce match me fait très mal. » En effet, Roger Federer vit une saison cauchemardesque. Malade (mononucléose) et battu en demi-finale de l’Open d’Australie par Novak Djokovic, humilié par Rafael Nadal à Roland-Garros et dépossédé de son bien dimanche à Wimbledon, le Suisse n’a plus que l’US Open pour éviter une saison blanche en Grand Chelem. Même un cinquième titre à Federer, battu dans son
Flushing Meadows, synonyme de treizième sacre lors d’un tournoi majeur et qui le rapprocherait un peu plus du record de Sampras 14, risque d’être insuffisant pour conserver une place de n°1. Un trône qu’il occupe depuis le 4 février 2004.

Royal Nadal

Proclamé hier « meilleur joueur du monde » par les médias espagnols, « Rafa » a mis fin à cinq ans d’invincilibité du Suisse à Wimbledon. Le Majorquin est devenu le premier Espagnol à remporter le tournoi depuis Manolo Santana en 1966 et le premier à réaliser le doublé Roland-Garros Wimbledon depuis Borg en 1980. En battant Federer dans son « jardin », Nadal, 22 ans, frappe un grand coup sur la hiérarchie du tennis mondial et son sacre de dimanche prouve qu’il n’est pas uniquement le « roi de la terre battue »

Des gouttes et des bâches

Roland-Garros arrive. Les beaux jours pense-t’on aussi. Que nenni. Quand la pluie s’abat sur la porte d’Auteuil, les couleurs changent. L’ocre de la terre laisse sa place aux couleurs des bâches et des parapluies.

La fin du mois de mai à Paris. Roland-Garros commence et l’on sent germer les prémisses de l’été. L’imaginaire fait rêver… Une belle journée à arpenter les allées de la porte d’Auteuil, on pense voir huit heures de tennis, prendre des coups de soleil et manger des glaces. Mais quand le tournoi parisien copie les traditions météorologiques de son voisin d’outre-manche Wimbledon, l’ambiance y est beaucoup plus maussade. Le mauvais temps n’a pas attendu l’ouverture des portes pour pointer le bout de son nez. Et pas que le bout en ce mardi 27 mai, jour de premier tour.

Sudoku, l’Equipe et salsa pour patienter

Tout d’abord, on prend son mal en patience. Maître mot d’une journée qui s’annonce humide. Une heure après le coup d’envoi, aucune partie n’a pu commencer. Alors, dans les couloirs abrités du court central Philippe Chatrier, fleurissent sudokus, journaux, livres. Les spectateurs venus d’Amérique du Sud ne se laissent pas abattre et offrent aux locaux, mouillés par la pluie, une salsa endiablée sous le son imparfait et atténué d’un téléphone portable.
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«Nous ne vendons ni plus ni moins, mais surtout différemment. Plus de magazines,» confie la tenancière de l’unique kiosque du complexe. «Certains demandent même si nous vendons des livres de poche ou des jeux de cartes. Surtout des jeux de cartes d’ailleurs.» Malgré les ondes qui ne veulent s’atténuer, les divers stands font recette. Les cache-vents siglés Roland-Garros partent comme des petits fours. Le chiffre d’affaire des marques de vêtements marque des points. On cherche à tuer le temps. Pour le moment.

Le Village Roland-Garros, jet-set et businessmen

Dans les couloirs et arcanes plus discrètes de Roland-Garros, le calme règne. Loin du large déploiement de parapluies, les joueurs tentent de rester concentrés. Les jeunes ramasseurs de balle s’agitent près de l’entrée sur le court, aux aguets de la moindre pause dans le déluge. De leur côté, les journalistes présents en nombre, remplissent le restaurant qui leur est dévolu. Au sec.

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Du sec et du luxe. le Village de Roland-Garros, sorte de loges-restaurants chics et branchés. Défilés d’hôtesses, de personnalités de la télé, de la jet-set entourés de grands patrons. Déjeuners d’affaires, opérations marketing, les photographes s’affolent au passage souriant de Sophie Davant. Le tennis et la météo semblent loin des préoccupations.

Les gens ne sont pas du tout patients

Dame Nature ne semblant pas d’âme tennistique, les spectateurs commencent à ronger leur frein. «Avec ce temps, on a beaucoup plus de boulot», explique Lucas Nourry, employé à l’un des Point Info du tournoi. «Les gens ne sont pas du tout patients. Ils se plaignent du manque d’info, du manque d’annonces micro et de points météo. Ils veulent surtout savoir comment se faire rembourser.» En effet, les indications quant au remboursement sont rares … et abusives. Aucun remboursement si le temps de jeu dépasse les deux heures et remboursement intégral uniquement s’il reste inférieur à une heure.
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Du public se distinguent deux écoles quant aux réactions à ces intempéries. Plus on vient de loin, plus on est philosophe. Les latinos dansent. Les Tchèques préfèrent sourire. «Nous sommes à Paris pour cinq jours et déjà deux de pluie. Après un long trajet, c’est embêtant pour nous», concède Alex Reitinger, un Pragois fondu de tennis. «Il n’y a rien à faire, nous allons être patients.»

Une journée plus verte et grise qu’ocre sur les terrains de la porte d’Auteuil. Un avant goût de Wimbledon sur les bords de Seine. Les plus tenaces resteront jusqu’à la tombée de la nuit, croyant en l’éclaircie comme on croit au Père Noël. Naïvement pour les plus jeunes, avec un espoir caché pour les plus vieux.

Coup de jeune

Rêve et surprise sont les deux mots les plus entendus pour définir la qualification du Français Jo-Wilfried Tsonga en finale des internationaux d’Australie. Dimanche matin, face au Serbe Novak Djokovic, le Manceau est retombé de son petit nuage. Maintenant, il ne lui reste plus qu’à confirmer son excellant parcours et mener la délégation française vers des sommets que l’on espère brillants.

Depuis l’avènement de l’ère open, en 1968, Yannick Noah est le seul Français a avoir remporté un tournoi du grand chelem. C’était il y a vingt-cinq ans. Henri Leconte, Cédric Pioline par deux fois et Arnaud Clément ont joué le dernier match sans jamais toucher le graal. Après la finale, Jo-Wilfried Tsonga relativise son exploit : « maintenant, d’accord, j’ai réussi à faire ça, mais je n’ai toujours pas gagné de titre sur le circuit ATP, alors des objectifs, j’en ai encore plein ». Espérons que la performance du jeune champion en appelle d’autres, contrairement par exemple au Néerlandais Martin Verkerk, finaliste inconnu à Roland-Garros en 2003, pour une prouesse jamais renouvelée.

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Avant chaque début de tournoi du grand chelem, le public français s’adonne à ses traditionnels favoris et espère que ses champions aillent le plus loin possible. Jo-Wilfried Tsonga n’y croit pas, il avoue même après la demi-finale s’être « fait rêver ». Car cette année, pas grand monde n’aurait parié un kopek sur une finale du Manceau, malgré un premier tour tonitruant où il se paye le luxe de sortir une tête de série, Andy Murray. L’an dernier, à pareil époque, il végète au-delà du 200ème rang mondial après avoir lutté contre de nombreuses blessures au dos et à l’épaule. Sa saison ATP ne débute vraiment qu’au Queen’s, tournoi sur gazon préparatif à Wimbledon, où il sort Lleyton Hewitt. Son huitième de finale à Londres puis un troisième tour à l’US Open le propulse au 60ème rang mondial. Sa constante progression, jusqu’à la finale de Melbourne, permet à Tsonga d’être dans le top 20 international et numéro 2 français derrière son ami Richard Gasquet. Dans quelques jours, ils seront chef de file de la délégation française en coupe Davis. Guy Forget, le sélectionneur national, a voulu « rendre hommage à ceux qui ont le mieux réussit dans ce tournoi ». Il compte d’ailleurs sur les finalistes du double, Arnaud Clément et Michaël Llodra, défaits en finale face à la paire Israélienne Jonathan Erlich/Andy Ram. La saison de Coupe Davis se manifeste palpitante mais la concurrence s’annonce rude, en particulier de l’Espagne avec deux représentants dans le top 5, Rafael Nadal et David Ferrer. Sans compter la Suisse emmenée par le toujours n°1 mondial, Roger Federer, ou alors la Serbie qui compte dans ses rangs Novak Djokovic, en progrès évidents depuis deux ans, et certainement futur numéro 1 mondial.

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Comme Tsonga, Amélie Mauresmo a perdu une finale en Australie dans sa jeunesse, en 1999 face à Martina Hingis. Elle a dû attendre 2006 pour enfin soulever le trophée. Même si chez les dames, le tennis français va mieux, cet hiver, à Melbourne, le tableau a été marqué par la nouvelle réussite des joueuses de l’Est. La Russe contre la… Serbe ! La blonde Maria Sharapova gagne son troisième grand chelem contre la brune Ana Ivanovic dans la « finale la plus glamour » depuis des années, comme l’annonce le site internet de l’open. Les françaises n’ont pas brillé en Australie, trois d’entre elles ont perdu en seizième de finale, aucun n’a franchit ce cap. Amélie Mauresmo -toujours pas revenue à son meilleur niveau après une saison de blessure- et Aravane Rezaï ont sombré contre des joueuses moins bien classées et Virginie Razzano n’a rien pu faire face à la future demi-finaliste Serbe (encore) Elena Jankovic. La meilleure française au classement mondial, Marion Bartoli, n’a même pas passé le premier tour et a cédé contre une Suédoise inconnue. Comme Mauresmo, elle a choisit de ne pas participer au prochain tour de Fed Cup dans un match piège en Chine. Le capitaine de l’équipe, Georges Goven, a choisit les expérimentées Virginie Razzano et Nathalie Dechy avec deux novices, Alizé Cornet et Pauline Parmentier, toutes deux sorties au deuxième tour à Melbourne. Pauline Parmentier a d’ailleurs subit la loi d’Agnieszka Radwanska, première Polonaise qualifiée pour un quart de finale de grand chelem. Une preuve de plus de la puissance des filles de l’Est !

Enorme Tsonga

Le numéro 2 mondial, le Mallorcain Raphaël Nadal a plié sous les coups de boutoir du Français Jo-Wilfried Tsonga. Le jeune Manceau de 22 ans s’est imposé en trois sets secs (6/2, 6/3, 6/2) en moins de 2 heures de jeu. Longtemps handicapé par les blessures, Tsonga démontre aujourd’hui tout son talent en devenant le premier tricolore à atteindre une finale de Grand Chelem depuis Arnaud Clément en 2001, déjà en Australie. En finale, dimanche matin, il affrontera Novak Djokovic, tombeur du numéro 1 mondial Roger Federer. tsonga-350.jpg

Réaction à chaud du Français :
« Aujourd’hui, tout est rentré. Je voulais lui faire mal, c’état mon objectif et j’ai réussi. J’ai pas de mots, j’ai vraiment fait un gros match dans tous les domaines. J’avais la réussite avec moi et je pense que personne ne pouvait m’arrêter. À la fin, je me suis dit que c’était pas possible. Je ne réalisais pas, je voulais me pincer pour vérifier que ce n’était pas un rêve. Je suis tellement dans mon tournoi. Dans le vestiaire, je le voyais sauter partout. Moi, j’étais décontracté en train d’écouter de la musique et je me suis dit : « mon coco ne te fatigue pas trop car aujourd’hui je suis là. »

Propos recueillis sur Eurosport à l’issue du match.

Federer remet les pendules à l’heure

Roger Federer a terminé cette saison 2007, comme il l’avait commencée à Melbourne. Par une victoire. À Shangai, le Suisse a remporté le quatrième Masters de sa carrière. La défaite en début de tournoi contre le Chilien Gonzalez semble définitivement oubliée. En dominant l’étonnant Espagnol David Ferrer en finale (6/2, 6/3, 6/2), Roger Federer a prouvé qu’il était bien l’homme de cette saison 2007. Car, si ce dernier a paru moins dominateur cette année, il n’en demeure pas moins que l’helvète a glané la bagatelle de 8 titres cette année et connu la défaite uniquement à 9 reprises. Ces impressionnantes statistiques lui ont ainsi permis de terminer une quatrième année consécutive au premier rang mondial. « C’est une belle victoire. Ça prouve à moi-même et au monde que je peux le faire, encore et encore. » À seulement 26 ans, Federer s’est déjà construit un palmarès à hauteur de celui des plus grands (53 titres dont 12 en Grands Chelems).

Gagner encore et toujours

De son côté, le finaliste malheureux David Ferrer ne pouvait que témoigner de la supériorité de son bourreau : « Roger a joué mieux que moi. Il est le numéro 1. Il n’a pas de point faible. Il est le meilleur de tous les temps, c’est sûr. » L’hommage est de taille mais ne fait qu’illustrer l’immense respect dont jouit Federer sur le circuit ATP.
Loin d’avoir rassasié le Suisse, ce succès n’a fait que raviver sa boulimie de victoire : « Pour 2008, il y a plein de choses qui me motivent. Gagner les JO, gagner Rolland-Garros, battre le record de victoire en Grand Chelem de Sampras. Tout ça est très excitant. » Ses adversaires devront donc se faire une raison, la domination hégémonique de Roger Federer n’est pas prête de toucher à sa fin avant quelques années. Les Nadal, Gasquet, Djokovic et consorts n’auront pas d’autres choix que de s’armer de patience pour détrôner le Tsar.