Langue d’oc : mon panneau, ma bataille

Coup de projecteur sur Villeneuve-lès-Maguelone ! Depuis le 12 octobre 2010, des panneaux bilingues sont au centre d’une controverse. S’appuyant sur la décision du tribunal administratif de Montpellier, le Mouvement Républicain de Salut Public exige le retrait de la signalisation en langue d’oc. Il n’en fallait pas moins pour indigner toute la communauté occitane.

Les errements de David Pujadas

En 2010, David Pujadas, présentateur du journal de 20 heures sur France 2, a été la cible de nombreuses critiques. Qu’elles soient internes ou bien externes, le journaliste n’a pas été épargné. Petit florilège de fin d’année.

Patrick Timsit : « Sarkozy est un collaborateur »

Le roi du politiquement incorrect, Patrick Timsit, est de retour avec son « One Man Stand-Up Show». Jeudi 15 avril, l’humoriste sera sur la scène du Palais des Congrès du Cap d’Agde pour le 7eme Festival d’humour. Revenant sur l’actualité, il fait la part belle aux polémiques et autre débat sur l’identité nationale.

Etes-vous heureux de venir présenter votre spectacle au Cap d’Agde ?

Oui, ce spectacle est toujours un plaisir à jouer. Je devais le présenter deux soirs à l’Olympia. Résultat : cela dure depuis deux ans et demi. Là, c’est la dernière tournée.

Vous le réadaptez au gré de l’actualité ?

Oui. Aujourd’hui, il n’a plus rien à voir avec celui joué à l’Olympia. En réalité, il n’a même plus de nom. A présent, je l’appelerai Décomplexé. A chaque retour de tournée, je ramène des pans entiers de spectacle. Avec Bruno Gaccio et Jean-François Halin, nous avons vraiment été inspiré.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Le spectacle contient tout ce dont j’ai envie de parler : mes colères, mes doutes, ma vie… C’est un échantillon de mon quotidien : le couple, le non-couple, la famille, la mort, la vie, la religion, le racisme, les voyages… le Cap d’Agde !

Un sujet comme le débat sur l’identité nationale, ça vous inspire ?

Je l’évoque dans un sketch sur le match France-Irlande. De nos jours, on est décomplexé : on n’hésite pas à parler des étrangers, des Auvergnats et d’identité nationale. Alors, pourquoi se prendre la tête ? On marque un but de la main, pas de quoi avoir honte : on a gagné ! Vive la France !

Selon Stéphane Guillon, Sarkozy est le meilleur client qui soit. C’est vrai ?

Absolument. Il dit une chose le matin, on peut la mettre à coup sûr dans le spectacle le soir, telle quelle. C’est carrément un collaborateur, un auteur qui ne nous prend aucun droit d’auteur.

Un mot sur la polémique Eric Zemmour ?

Lorsqu’il dit que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, ce n’est pas exact. Si les chiffres lui donnent raison, la réalité non. En vérité, s’ils sont plus souvent arrêtés, c’est qu’au faciès, ce sont eux qui sont les plus contrôlés. Cette polémique est un faux débat.

Et concernant la polémique Guillon/Besson ?

Eric Besson a le droit de ne pas trouver drôle la caricature de Guillon et de lui répondre. Par contre, que Jean-Luc Hees, président de Radio France présente des excuses, c’est pas possible. Cela veut dire qu’il a le cul entre deux chaises et qu’il est tenu par le pouvoir.

Les comiques n’ont jamais autant eu la parole que de nos jours. Pourtant, il n’y a jamais eu autant de procédures contre eux. Il y a une vraie volonté de nous contrôler. C’est ça qui fait peur

Recueilli par Julie DERACHE

Vincent Peillon découvre les vertus de la politique-spectacle

Après sa décision de ne pas participer à un débat sur l’identité nationale sur France 2, Vincent Peillon, député européen, est sous le feu des critiques. Hommes politiques et journalistes lui reprochent d’avoir fait un « coup médiatique ». Retour sur la polémique de ce week-end.

Le coup médiatique de Vincent Peillon n’en finit pas de faire des remous au sein des sphères politique et médiatique. En faisant le choix de ne pas participer à l’émission « A vous de juger » sur France 2, jeudi 14 janvier, consacrée au débat sur l’identité nationale, le député européen aura réussi à créer la polémique.

« Un coup d’éclat tout à fait regrettable »

Tout au long du week-end, nombre de personnalités politiques ainsi que des journalistes sont revenus sur cette défection du membre du Parti socialiste. A commencer, par la principale intéressée, Arlette Chabot, présentatrice de l’émission « A vous de juger ». En direct, sur le plateau, la journaliste a regretté la décision de Vincent Peillon, fustigeant un « coup d’éclat tout à fait regrettable ». Le lendemain, sur Europe 1, la même Arlette Chabot ne jugeait « pas acceptable » ce refus du député européen de participer au débat. Dans l’émission « Pop Com’ » dimanche sur Canal +, la directrice générale adjointe de la chaîne publique a réitéré sa vindicte contre le socialiste qui a, à ses yeux, « privé les spectateurs du débat ». C’est « scandaleux et pas bien » poursuit Arlette Chabot. (Voir la vidéo)

Face à l’ampleur de la polémique, Patrick de Carolis, le PDG de France Télévisions a été contraint de réagir. Il a fait parvenir une lettre à Martine Aubry, première secrétaire du PS, dans laquelle il s’en prend à un « boycott volontaire des antennes de France Télévisions » qui « menace le fonctionnement même du débat démocratique dans les médias audiovisuels ».

A droite, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre a fustigé « la fuite de M. Peillon ». Dans un communiqué repris par Le Figaro, il profite de la défection de Vincent Peillon pour se livrer à une attaque en règle contre le PS qui, selon lui, « est devenu un parti extrémiste qui pour exister n’hésite pas à utiliser les plus basses méthodes et désigne un ennemi, le président de la République« . Et de s’en prendre à un « parti aux abois, sans idées et sans projet, […] qui fuit le débat d’idées et la confrontation de projets« .

L’embarras du PS

Au Parti socialiste justement, la défection de Vincent Peillon ne fait pas l’unanimité. Elle l’embarrasse. La première secrétaire, Martine Aubry, soutient mollement le député européen. Si elle affirmait, lors de ses vœux à la presse vendredi qu’elle le soutenait « pleinement », elle s’est ensuite quelque peu rétractée. Ainsi affirmait-elle, dimanche lors du grand jury RTL-Le Figaro-LCI, que « si effectivement Vincent Peillon savait depuis quelques jours que l’organisation [du débat] était celle qui avait lieu […] et si, il a organisé cela, à l’évidence, c’est non seulement incorrect mais ce n’est pas bien ». Et la première secrétaire de se désolidariser de la demande de démission d’Arlette Chabot formulée par M. Peillon.

Manuel Valls, député-maire (PS) d’Evry s’est voulu quant à lui plus sévère. Interrogé sur France inter samedi, l’élu de l’Essonne a estimé « qu’on a toujours intérêt à débattre, à présenter ses idées ». Manuel Valls a surtout dénoncé « la méthode » : « Dire qu’on y va pour ne pas y aller après, ça pose forcément toujours un problème de crédibilité ». Le socialiste Pierre Moscovici n’est pas plus tendre à l’égard de son camarade. Dans un entretien au Parisien, le député du Doubs regrette cette « politique de la chaise vide », indiquant que pour sa part, il n’était « pas un amateur de coup d’éclat ».

Mais M. Peillon compte aussi plusieurs soutiens, tels Claude Bartolone, David Assouline, Patrick Mennucci ou encore … Georges Frêche. Sur Europe 1 samedi, le Président de l’agglomération de Montpellier admet que Vincent peillon a « fait un coup médiatique ». « Je n’aime pas trop la forme …] mais il a raison […] c’est finalement pas mal joué. La seule chose qui me gêne c’est qu’il demande la démission d’Arlette Chabot » a-t-il ajouté ([écouter l’interview).

De son côté, la presse, ce week-end n’a pas été en reste. Le Figaro éditorialisait ainsi samedi sur « La dérive de M. Peillon ». Le député européen y est présenté comme un « Saint-Just aux petits pieds …] qui a empêché le débat ». Tout aussi sévère, le quotidien régional [Ouest-France qui dénonce une désertion qui donne « de lui-même [Vincent Peillon] et du PS une image poltronne et, à ses détracteurs, une merveilleuse occasion de l’affaiblir ». Et l’éditorial d’ajouter « En faisant un coup, il réitère ce qu’il reproche à Ségolène Royal dont il fut l’allié ».

Dans les pas de Ségolène Royal

Il est sûr que le refus calculé de Vincent Peillon de participer au débat n’est pas sans rappeler les « coups médiatiques » de Ségolène Royal, dont il fut le lieutenant pendant deux ans. Car en se décommandant ainsi auprès de la chaîne publique, le député européen fait preuve de son appétence pour le « blitzkrieg » médiatique, cher à son ex-associée. Une « méthode » contestable mais efficace. Il s’agit pour ces anciens alliés de faire le plus de bruit possible (quitte à être critiqué) afin d’acquérir une plus grande visibilité médiatique.

En quête de reconnaissance, le député européen n’a donc pas agit autrement que Ségolène Royal qui, au mois de novembre, s’était « invitée » au rassemblement «social, écologique et démocrate», organisé par … Vincent Peillon. A la seule différence peut être que, comme le notent plusieurs responsables socialistes, « Ségolène Royal va là où elle n’est pas invitée alors que Vincent Peillon, au contraire, ne va pas là où il est invité ».

Dans les pas de Ségolène Royale, le député européen aura découvert ce jeudi 14 janvier les vertus de la « politique spectacle ».

Pour François Morel aussi, Stéphane Guillon a la grosse tête

En spectacle à Montpellier fin novembre, le journaliste et humoriste Didier Porte avait confié à la caméra de Hautcourant son agacement de voir Stéphane Guillon se prendre la « grosse tête ». Et recadré son petit camarade. Interview qui a crée un gros buzz dans le microcosme médiatique. Vendredi 4 décembre, c’est François Morel qui est revenu dans sa chronique de la matinale sur cette polémique, recadrant Guillon

Plus de 100 000 connexions directes et indirectes dix jours après la mise en ligne de la vidéo ! L’interview de Didier Porte réalisée par hautcourant (A LIRE : http://www.hautcourant.com/Quand-Didier-Porte-s-en-prend-a-l,902) a semé la panique dans le petit monde feutré des chroniqueurs et humoristes politiques, et a alimenté le mundillo médiatico-médiatique pendant plusieurs jours, de nombreux site reprenant l’information dont Rue89 (A LIRE : http://www.rue89.com/2009/11/27/france-inter-assaut-damabilites-entre-humoristes-du-matin-127738)
Lassé que le talentueux Stéphane Guillon, hypermédiatisé depuis une chronique sur les affres de la vie privée de Dominique Strauss-Kahn, soit considéré comme le dernier impertinent face au rouleau-compresseur médiatique sarkozyste, l’ancien journaliste de Culture Pub, chroniqueur à France Inter depuis plus de dix ans au Fou du Roi et le jeudi matin dans la matinale de Nicolas Demorand, a brisé le tabou en appelant son confrère à un peu plus de confraternité. Certes, Guillon est (très) bon, mais il n’est pas le premier à utiliser l’humour comme arme politique. D’autant qu’avant sa mise en avant dans la matinale grâce à l’ancien directeur de France Inter Frederic Schlesinger, Stéphane Guillon maniait peu la satire politique et était même d’une relative ignorance en ce domaine. Ce qu’ont rappelé les observateurs qui ont relayé l’affaire sortie par les étudiants du Master de journalisme de Montpellier 1 (A LIRE : http://www.lepost.fr/article/2009/11/27/1812143_didier-porte-l-anti-sarkozysme-de-guillon-est-de-pure-circonstance.html#xtor=RSS-37)
L’histoire aurait pu en rester là. La direction de France Inter se gardant bien de s’en mêler et Stéphane Guillon n’allant pas, au grand dam du Nouvel Obs (http://teleobs.nouvelobs.com/rubriques/vite-vu/articles/didier-porte-recadre-stephane-guillon) jusqu’à répondre sur les ondres de France Inter à Didier Porte.
Alors qu’on pensait l’affaire close, c’est François Morel qui a remis une couche vendredi 4 décembre 2009, dans sa chronique hebdomadaire de 7h55 (VOIR LA VIDEO : http://www.dailymotion.com/video/k5S9ur4xL7qoXn1i9SV). Faisant référence à une déclaration boursouflée de Guillon qui avait affirmé sur Canal + que les politiques n’osaient plus venir à France Inter le jour où lui y était de peur d’être éreintés, le « gentil » Morel a attaqué sa chronique par un « Vous avez remarqué le soulagement des gens du pouvoir ? (..) Ca fait deux jours que Stéphane Guillon, celui dont la verve risque de déstabiliser la République, n’est pas à l’antenne ! ». Pour enchainer que le jeudi et vendredi ce sont « les couilles molles » Porte et lui-même qui sont à l’antenne, pâles épouvantails selon les propos de Guillon. En trois minutes, François Morel a remis les choses en place, raillant la suffisance de celui qui a pris la grosse tête et appelant à d’autres polémiques. Car qui sont les vrais pourfendeurs du pouvoir, des pouvoirs ? Les Demorand, Legrand, Guetta comme le pensent Morel et Porte ? Ou les Guillon comme le sous-entend Guillon ? Peut-être les deux. Le mot de la fin revient cependant à François Morel dans la conclusion de sa chronique : « Un rigolo qui se prend pour sa statue c’est aussi drôle qu’André Santini qui se prend pour le nouveau Coluche ».