Mal-inscription sur listes électorales, procurations : le bug démocratique

Au premier tour de ces élections régionales, environ 50% des Français se sont abstenus. Des citoyens qui pour certains, auraient voté si la procédure n’était pas si lourde et complexe. Retour sur un parcours semé d’embûches jusqu’aux urnes.

Inscriptions sur listes électorales, procurations. Des termes administratifs repoussoirs qui feraient fuir Thomas Thévenoud, laissant présager une masse de paperasse et des heures d’attente. Mais essentiels pour qui veut voter.

En France, 44,6 millions de personnes sont amenées à voter pour ces élections régionales. 3 millions ne sont pas inscrites sur les listes électorales, l’équivalent des populations de Paris, Lyon et Marseille réunies. Sans compter les 6,5 millions de mal-inscrits – ceux qui sont inscrits au mauvais endroit – surtout des jeunes et personnes peu diplômées. Les mêmes qui font gonfler les chiffres de l’abstention, dont je fais partie. Pourtant, pouvoir voter au premier tour de ces élections régionales était pour moi une évidence.

Le parcours du combattant jusqu’aux urnes

Tout a commencé le 30 septembre dernier, quand au dernier moment je réalise qu’il ne me reste que quelques heures pour m’inscrire sur les listes électorales à Montpellier – étant inscrite dans ma Normandie natale. Pas de panique me dis-je, j’ai entendu qu’on pouvait s’inscrire sur internet. Montpelliéraine depuis un an, je baigne dans la « french tech » de la nouvelle métropole prônant l’innovation numérique. Quelle a donc été ma surprise quand je me suis aperçue qu’il était impossible de s’inscrire en ligne à Montpellier, alors que ce service existe dans la plupart des mairies. Lyon, Rouen, Bordeaux et même Le Triadou, 400 habitants à une demi-heure de « Montpellier la french tech ».
Prête à me déplacer je cherche un bureau de proximité près de chez moi. Sur le site internet de la mairie on apprend que « les mairies annexes et de proximité ne pourront pas effectuer les inscriptions électorales pour des raisons techniques ». Je me rends donc dans notre mairie – accessoirement située à dix kilomètres du quartier de la Mosson – qui a par ailleurs comptabilisé 70% d’abstention au premier tour. Après une petite heure d’attente, observant patiemment ceux qui viennent et repartent, manque de temps ou de patience, je me présente fièrement munie de toute la paperasse nécessaire. Mais mes justificatifs de domiciles sont jugés insuffisants par la personne en charge de mon dossier. Je repars bredouille et déçue comme d’autres étudiants ce jour-là.

Mercredi 2 décembre, commissariat de la Place de la comédie, 14h. Déterminée à voter je viens faire procuration à quatre jours du scrutin. J’atterris dans une file d’attente qui n’avance pas remplie de Français fraichement Montpelliérains ou indisponible dimanche. Beaucoup d’étudiants, de commerçants et personnels médicaux qui travailleront dimanche. Après deux heures d’attente, un policier lance « on ne pourra pas prendre tout le monde pour la procuration ».
Chanceuse, je rentre dans le commissariat juste avant qu’on ne ferme la porte aux trente autres personnes derrière moi. Après avoir recopié trois fois le petit formulaire (suite à une petite rature) en compagnie de mes concitoyens, tous fiers d’être venus à bout de ce pèlerinage administratif. Un policier recopie à la main sur un cahier les informations du dit formulaire. Il le glisse ensuite dans une enveloppe qui partira porter mon vote vers les contrées normandes.

Dimanche. 16H. Ma mère, détentrice du savoir secret de mon vote, m’appelle embarrassée. Ma procuration n’est pas arrivée à la mairie. Je me retrouve donc à devenir une de ces abstentionnistes qu’on dira peu intéressée par la politique, désengagée ou encore contestataire. Je fais partie de ces 6,5 millions de français mal-inscrits, qui ne votent pas par contrainte et lourdeur administrative.

L’omerta de la mairie

Durant ce long parcours semé d’embûches administratives j’ai posé la question à cinq représentants de la mairie, tous embarrassés par la question. La responsable des inscriptions sur les listes électorales de la mairie n’était « pas disposée » à me répondre. Le policier à l’entrée du commissariat qui a renvoyé trente personnes m’a répondu que de toute façon « c’est pas ici qu’on vote ». La chargée du service communication de la mairie m’a renvoyé vers la directrice du service élections qui ne pouvait me répondre sans « l’accord » du service communication qui lui-même m’a pas pu me répondre. Je me suis donc directement adressée à l’adjointe de M. Saurel déléguée à la communication, qui elle aussi, ne m’a pas répondu.

Dernière semaine pour JonOne au Carré Saint-Anne

Il ne reste qu’une semaine pour découvrir ou redécouvrir l’exposition de JonOne « Above and Bellow » au Carré Saint-Anne de Montpellier.

De l’art urbain dans une église !

Un contraste surprenant qui pique la curiosité de nombreux visiteurs : JoneOne, icône actuelle des artistes urbains est exposé depuis le 24 juin. Quand les graffitis aux couleurs vives se mêlent au décor froid et gothique de la cathédrale, cela donne une exposition unique alliant histoire et modernité…


JonOne à Montpellier : du graffiti dans une église par haut-courant

Un franc succès auprès des jeunes, mais pas que … !

L’exposition a attiré en masse les jeunes, des maternelles jusqu’aux étudiants en art sans oublier les nombreux amateurs de street art. Mais si JonOne fait venir les plus jeunes dans l’église désacralisée, c’est bien elle, l’Eglise Saint-Anne qui amène de nombreux amateurs d’art contemporain ou de flâneurs passant par-là, faisant de cette exposition une destination multigénérationnelle.


JonOne au Carré St Anne attire toutes les… par haut-courant

Jusqu’au 1er novembre au Carré Saint-Anne de Montpellier, 2, rue Philippy
Entrée libre et gratuite, du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14h à 18h

À Montpellier, « la galère des centres d’hébergement » pousse les SDF au squatting.

Étrange, et néanmoins récurrent, phénomène sociétal : le SDF devient invisible en décembre. Oui la misère a une saison de prédilection : période de fêtes et surconsommation de masse oblige, du Polygone aux chalets des Hivernales, le chaland a bien d’autres chats à fouetter. Et à nouveau, quand vient le soir, la lueur des beaux appartements chauffés contraste avec le malheur du sans-abri fauché, lequel, bien souvent, dort dehors. Pourtant, des solutions d’hébergement d’urgence existent. Mais elles demeurent trop peu nombreuses, et inadaptées pour certains. Si bien que beaucoup s’en détournent, préférant « la débrouille, le squat ». Comble de l’ironie, toxicomanes, mineurs, sans-papiers… ce sont les plus vulnérables qui restent sur le carreau.

Du Triangle à l’Esplanade Charles de Gaulle, de la rue de la Loge au CORUS de Gambetta, de la gare aux Arceaux, en décembre comme en juillet les sans-abris s’endorment sur les pavés. Les associations et les centres d’hébergement ont beau se démener, la situation persiste. Les progrès sont ténus. Alors la presse se rassure. Elle soigne les consciences en survolant rapidement le sujet; histoire de ne pas digérer la dinde l’estomac noué. Un marronnier médiatique à l’audience toujours forte que l’on voit refleurir chaque 23-24 décembre en Une, quand d’autres « réveillonnent » dans le froid. Haut-courant devait se mettre à la page, à sa manière… sur le terrain.

Beaucoup d’efforts…

Pendant ce temps, dans la rue, plus qu’un réveillon cossu, plus qu’un rôti dodu, on espère un couchage, abrité. Banco ! À Montpellier, les associations d’aide aux plus démunis et de lutte contre l’exclusion sont nombreuses, et relativement bien dotées par la ville. Banques alimentaires, repas de Noël, distribution de couvertures, de kits d’hygiène, « Opération Sakado »… les campagnes se succèdent.

Local de la Croix-Rouge, boulevard Henri IV. Un bâtiment plutôt récent, à deux pas du merveilleux jardin des plantes. Ici tout est blanc, couloirs, bureaux, réfectoire. Le président de l’antenne Montpellier-Hérault, Pierre Ferrand, nous reçoit et entame sans préambule la poignante partition de la solitude, de la misère, de ces vrais voyages au bout de la nuit. La triste ritournelle close, il explique comment lui et bien d’autres tentent de l’enrayer. Comment la Croix-Rouge peut, à Montpellier, accueillir 35 personnes par nuit mais comment il arrive que la structure en reçoive beaucoup plus – jusqu’à 51 personnes il y a deux ans. Et dans quelle simplicité. «Ils arrivent ici, on ne leur demande rien. Tu as faim, tu manges. Tu as sommeil, tu dors. Une seule règle, pas d’armes, pas de violences. Sinon, on ne refuse personne». Outre le café servi dès 18h30, «on offre de la soupe et du pain à ceux qui vont rester dormir», explique-t-il. Levé sept heures, avant que n’arrivent les bénévoles de jour pour les petits déjeuners, les douches etc. Un balai qui se répète du 17 novembre au 31 mars, période du Dispositif Hivernal d’Urgence (DHU).

L’Avitarelle, Adages, Gammes : toutes ces associations proposent aussi des solutions d’hébergement d’urgence. Certaines parviennent même à offrir des nuitées d’hôtel aux plus nécessiteux. Mais «c’est rare et ça coûte cher… Or les associations n’ont pas des moyens énormes…». Les organes municipaux et départementaux de cohésion sociale – CCAS, DDCS, DDHAS, SIAO… – ne parviennent pas à éradiquer les situations de grande détresse et d’isolement. Les structures existent mais l’argent public manque. « Ils font avec ce qu’on leur donne, mais dans le domaine du social et de l’exclusion, il y a de moins en moins moyens. »

…Trop peu de places

En dépit des efforts consentis, le bilan demeure donc insuffisant : un peu plus de 500 places au total selon les chiffres de Midi-Libre en 2012. Trop peu au regard des besoins : entre 500 et 1500 personnes selon les périodes et les estimations – forcément très aléatoires. Au 115, le numéro d’appel d’urgence du SAMU Social, «quand vous avez quelqu’un au bout du fil, il ne sait pas où vous faire dormir… On vous renvoie vers la Croix-Rouge», se désole un SDF rencontré devant le portail du bâtiment et bien au fait de la situation. «La Croix rouge, elle est au bout du bout du bout, ils ont des bénévoles formidables, ils récupèrent toute la misère que le 115 n’a pas pu gérer» poursuit-il. Cependant il ne s’agit en vérité pas d’un centre d’hébergement de nuit mais d’un «café de nuit». Les solutions d’hébergement manquent, les effectifs aussi. Le SAMU Social ne parvient pas à satisfaire toutes les demandes. 58% des appels n’ont pas reçu de réponse favorable l’hiver dernier selon la Fédération Nationale des Associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale (FNARS).

Une situation bien singulière. À en croire certains sans-abris, Montpellier serait une exception : «Ici, il n’y a pas de places. Ailleurs c’est pas pareil.», avance Alexandre, croisé au Square Planchon, face à la gare. «Par exemple à Paris, il y a des centres partout, enchaîne-t-il. Tu trouves des places facilement. Dans le nord, il y a beaucoup plus de centres. Peut-être parce qu’il fait plus froid». Il faut dire que le « Plan grand froid », qui permet d’accroître le nombre de places disponibles, n’est mis en place qu’à une température de -5°C ressentis… Pas si fréquent à Montpellier. «Moi j’étais à Mulhouse, renchérit Joseph, il y a avait toujours de la place, surtout l’hiver. Tu vas voir les associations et on te trouve une place».

«Donnez-moi une couverture mais je ne veux pas rester là»

Les places ne sont pas pléthoriques et c’est regrettable. Mais surtout, l’accueil semble inadapté. Où faire dormir les animaux ? Comment séparer les hommes des femmes, les malades des bien-portants? Comment garantir la sécurité des personnes ? Un véritable casse-tête logistique que bien des associations ne peuvent solutionner par manque de moyens. Alors on essaye, on bricole. A la Société Saint-Vincent-de-Paul, centre ouvert le week-end seulement, les bénévoles avaient expérimenté la mise à disposition d’un chenil dans le bâtiment attenant. «On s’est dit : c’est pas compliqué, les hommes on les met là et les chiens on les met au chenil. Mais les chiens hurlaient toute la nuit. Tellement que les voisins d’en face se plaignaient.». Désormais les animaux ne sont plus tolérés à Saint-Vincent-de-Paul. L’alcool non plus, depuis toujours, et «si on veut fumer c’est à l’extérieur» de la structure, dans la rue. La Croix-Rouge, elle, autorise les animaux, «enfin pas les meutes hein !», précise son président. Cela pose aussi des problèmes de surveillance, notamment, de sécurité et d’hygiène aussi. «Les animaux restent avec leur maître et ne bougent pas. C’est une condition. Ils ne déambulent pas», indique Pierre Ferrand.

Parmi les autres conditions : être majeur. Et c’est là une des difficultés des bénévoles. En effet un signalement à la Police est obligatoire pour toute personne mineure se présentant dans un centre. S’ensuit une procédure de replacement en foyer. De quoi décourager les plus jeunes, qui préfèrent éviter ce système. Ils restent dehors.
«C’est malheureux mais il y a plusieurs populations… il y a une hiérarchie», raconte François. Et dans cette hiérarchie de la rue, outre les mineurs, «Les sans-papiers sont les plus en insécurité». N’ayant pas accès aux mêmes aides, devant parfois masquer leur identité ou leur origine, ils sont les laissés-pour-compte du bitume… En marge de la marginalité. «Obtenir un hébergement d’urgence pour un sans-papiers, c’est un enfer».
Dans la rue il y a aussi les addictions. L’alcool bien sûr, mais aussi d’autres substances, aux ravages plus soudains. Ceux qui les traînent n’ont pas leur place dans les centres. «La population des toxicos, des vendeurs de Subutex, ils ne viennent pas là. Ils ont leurs squats. Mais leurs squats, ce sont des squats collectifs», avec leur lot d’insécurité, d’insalubrité et de drames. Ce sont donc les plus vulnérables, les plus «abîmés» qui restent dehors, du fait de l’inadaptation des centres.

A la Croix-Rouge comme ailleurs, on le concède volontiers. «Il y a des gens qui viennent ici et qui ne veulent pas donner leur nom, qui ne veulent pas passer par le SIAO, qui ne veulent pas passer par CORUS… C’est comme ça. Il y en a qui demandent :  » Donnez-moi une couverture mais je ne veux pas rester là »». Même si les lieux sont «sécurisés», les sans-abris l’assurent «là-bas ce n’est pas sûr». «Quand tu y vas, tu mets les chaussures sous le matelas, tu te mets dessus et tu bouges pas».

L’alternative : «La débrouille, le squat !»


Pour ces «populations» de la rue, les centres d’ hébergement n’apportent rien. Sinon un renforcement de leur sentiment d’exclusion. Mais on comprend aisément l’impuissance des travailleurs sociaux et des bénévoles. Comment accueillir un héroïnomane ou un sans-papiers, avec ce que cela implique de risques sanitaires parmi des mères de famille et leurs enfants ou des travailleurs n’ayant pas les moyens de se loger ? Les besoins sont si variés, si nombreux. Les structures en place ne peuvent y répondre pleinement. Et leurs moyens dérisoires ne leur permettent pas de s’adapter à l’hétérogénéité de cette « demande ». Alors bien souvent, c’est le choix de la débrouille qui s’impose : le «squatting».

Une alternative illégale certes, mais ô combien légitime face à la foultitude de logements vacants en ville. «Oh oui ! À Montpellier, des squats il y en a pleins. Bon je vais pas donner les adresses, mais beaucoup de gens vivent dans des squats. C’est pas génial niveau sécurité, il y a des vols, des bagarres… Il faut faire gaffe. Puis il y a les expulsions aussi. Mais tu peux être bien… c’est de la débrouille quoi.» Cette autre voie, beaucoup semblent l’avoir empruntée à entendre les confidences des sans-abris sur le sujet. Surtout du côté des Facultés et de Castelnau-le-Lez, «de plus en plus». Les «Moi-même je vis dans un squat» se comptent par légions, empressement suivis d’une kyrielle de prudents : «Mais je dois rester discret». Souvent, on se dit «hébergé» pour ne pas révéler l’emplacement de ces abris de fortune, et pour ne pas se les faire piquer.

Lieux de plaisir à Montpellier

À tous la même question a été posée : dans quel lieu aimez-vous vous rendre à Montpellier pour vous faire plaisir ? Des espaces verts aux terrasses de café en passant par une balade dans les ruelles, ce sondage d’opinion éclaire sur les sensibilités des habitants.

Les Montpelliérains se mettent au vert !

Parcs et jardins figurent dans le top 3 de cette enquête. Le Peyrou et la place St Anne occupent la troisième position derrière l’esplanade Charles De Gaulle, second lieu plaisant des interrogés. En haut du podium, le Jardin des plantes remporte le plus de suffrages : il est l’endroit privilégié où se faire plaisir à Montpellier. La majorité des participants apprécie donc les lieux extérieurs puisque moins d’une personne sur deux affectionne les espaces verts et un tiers prend plaisir à se rendre dans les places et rues de la ville.

Charme et détente au rendez-vous

A travers les réponses des sondés, il apparaît que l’historicité de l’écusson lui confère tout son attrait. « L’esplanade Charles de Gaulle voit s’entremêler passé et présent. C’est un lieu où se côtoient une promenade chargée d’Histoire et l’architecture moderne du Corum  » s’enthousiasme Henri, 67 ans. De ces lieux publics émanent plaisir et détente. Des amis s’y regroupent, à l’instar de Camille et sa bande du lycée qui développent : « St Anne permet de se retrouver entre copains pour chiller après les cours ». Cet esprit de convivialité prime aussi pour les 17% de personnes qui vont dans les bars ou les restaurants à la recherche d’une ambiance chaleureuse et festive.

Il est toutefois étonnant de constater que les lieux culturels soient si peu cités … Plus rats des champs que de bibliothèque nos Montpelliérains ?

Région : les vœux de Christian Bourquin placés sous le signe de la jeunesse

Christian Bourquin, président de la Région Languedoc-Roussilon (PS) présentait ses vœux mercredi soir lors d’une cérémonie accueillant plus de 5 000 personnes. L’occasion bien sûr d’écouter le discours du président, mais aussi de profiter des petits fours et boissons à volonté confectionnés et servis par les apprentis et lycéens des vingt CFA et établissements professionnels des cinq départements de la région.

« Offrons à notre jeunesse la vision d’un avenir meilleur », le slogan trône sur l’immense banderole qui accueille, depuis l’extérieur, les convives. La vaste salle du parc des expositions de Montpellier, toute de rouge vêtue, est bordée de buffets où l’on se bat pour un petit four après avoir prêté oreille attentive aux propos du Président de la région, Christian Bourquin. Ses vœux mettent la jeunesse et l’optimisme à l’honneur. Le Président promet entre autre 1 600 millions d’euros pour de meilleures conditions d’accès à l’éducation et déclare que les bonnes résolutions doivent être prises pour les jeunes « à qui nous consacrons cette année encore plus de 50 % de notre budget régional. »

Géré par des lycéens, apprentis et leurs professeurs, tout est fait pour satisfaire les invités : salé et sucré se succèdent au fil des tables, créant parfois un véritable engouement. Afin d’accompagner le Pélardon, la fédération de la boulangerie de Montpellier propose : « Qui veut du pain ? Il est aux figues celui là ! » « Ah moi moi moi ! », ça se bouscule, ça joue des coudes. Au point d’en consterner certains ! « C’est typiquement dans la mentalité française. On vient, on mange jusqu’à plus faim et plus encore… On ne verrait pas ça à l’étranger. »

Pour les établissements professionnels qui participent à l’événement, c’est une réussite.
Frédéric Rame, professeur du tout nouveau lycée Georges Frêche de Montpellier explique : « le buffet que nous proposons est élaboré par les élèves apprentis cuisinier. Quant au service, ce sont les élèves de terminale qui suivent des études d’hôtellerie qui s’en occupe. Ils font déjà du service dans nos restaurants écoles, mais c’est une nouvelle expérience pour eux ». Les lycéens gèrent le buffet et le service, mais pas seulement. La sécurité, la décoration florale, la maintenance des locaux, tout est pris en charge par les établissements, qui sont défrayés par la Région de sorte à ce qu’ils n’aient rien à débourser. « Cela nous permet de découvrir de nouvelles choses puis ça nous responsabilise. On se rend compte qu’ici on n’a pas le temps de s’amuser et qu’il faut beaucoup travailler » précise Bret, en formation de maintenance et d’hygiène des locaux à l’E.R.E.A [[Etablissement Régional d’Enseignement Adapté]] de Perpignan. Pour ce lycée qui participe à la cérémonie pour la quatrième année consécutive, la cérémonie des vœux est désormais intégrée au cursus. « Les élèves sont évalués sur leur savoir être, leur travail. Nous préparons l’événement un à deux mois à l’avance puis nous en tirerons le bilan. C’est formidable que le travail des élèves soit valorisé de cette manière », souligne Madame Meneyrol du Lac, professeur d’art plastique de ce lycée et en charge des décorations florales.

L’initiative de la Région est donc un tremplin pour ces jeunes. Béatrice Négrier, vice président de la formatrice professionnelle et de l’apprentissage au conseil régional, a accueilli les élèves en personne plus tôt dans l’après midi. « C’est aussi l’occasion de faire la lumière sur les filières techniques et professionnelles, c’est une très belle initiative de la Région » selon M. Peytavi, professeur de maintenance et hygiène des locaux.

Une belle initiative qui, de surcroît, ne coûte pas grand-chose à la région. « C’est sûr que ça a un coût de défrayer les lycées pour les matières premières et les transports, mais ça coûterait encore plus à la région de faire appel à un traiteur, des serveurs ou un service de sécurité ! » rappelle M. Peytavi.

La Région, véritable soutien au projet d’Initiative d’Excellence

La Région, acteur financier du Plan Campus, réaffirme son engagement pour ce projet. Selon elle, ce n’est que grâce au développement de la recherche que le Languedoc-Roussillon arrivera à dynamiser son économie et à atteindre l’excellence au rang mondial.

« La grande faiblesse de l’économie française est d’avoir trop peu de grands groupes industriels, en particulier en ce qui concerne le Languedoc-Roussillon. Pour développer l’économie de la Région, il faut donc se centrer sur son seul secteur fort : la recherche », affirme Arnauld-Yves Goucham, chef de service Recherche et Partenariats à la Région.

Pour les collectivités territoriales, l’enseignement supérieur n’est pas un domaine de compétence obligatoire mais par le biais de la recherche et de la « matière grise », il est possible de dynamiser l’activité territoriale. Cela permet la valorisation d’une région et la création d’entreprises. C’est comme cela qu’elle compte maximiser son potentiel.

Pour M. Goucham, ce sont les compétences scientifiques du campus qui lui donneront une visibilité et une attractivité territoriale et donc le valoriseront à l’international. Véritable levier économique, cette valorisation de la recherche va permettre le développement de partenariats avec l’international et l’implantation d’entreprises partenaires dans la région créant ainsi de nouveaux postes.

« Aujourd’hui, les pôles de compétences n’ont aucun intérêt, ils doivent devenir compétitifs à l’international », souligne Arnauld-Yves Goucham.
Le Plan Campus, qui fait partie des appels à projets nationaux, représente une bonne occasion pour la Région. Une manière pour l’État de concentrer ses financements dans un secteur donné. Et dans ce cas précis, de regrouper les universités françaises sous une dizaine de grands pôles d’excellence afin qu’elles soient reconnues et financées.

Les intérêts sous-jacents de la Région

Inscrit dans la même volonté que son prédécesseur Georges Frêche, le président de Région Christian Bourquin reste très attaché à ce projet qu’il a poussé jusqu’au bout. Le récent abandon de la fusion des universités l’a déçu.

Bien que la Région perçoive la stratégie gouvernementale comme un peu « brutale », elle compte bien profiter de l’énergie qui s’en dégage. « En suivant l’État, on peut choisir de financer les projets qui nous intéressent le plus. » C’est grâce à une partie de l’argent des contribuables que ce financement est possible. Les actions de financement qui répartiront ces fonds ne sont pas encore fixées mais sont pensées de manière qu’aucune université ne soit favorisée plus qu’une autre.
Malgré cela, la Région ne compte supporter que les projets d’intérêt général et qui aboutissent à un résultat d’excellence.

Néanmoins, cette façon de faire pose la question du développement territorial et de l’égalité des chances entre les différentes villes de la région. La concentration d’un trop grand nombre d’étudiants posera le problème de sélection.

Quel héritier à Georges Frêche ?

La succession de Georges Frêche dans le monde politique socialiste pose un certain nombre de questions. L’une d’elles concerne son héritage direct. Aujourd’hui, plusieurs de ses proches tentent de se positionner comme successeur de « l’Empereur de Septimanie ». Présentation de quatre d’entre eux.

Robert Navarro : « L’après-Frêche a surpris tout le monde »

Premier secrétaire de la fédération socialiste de l’Hérault de 1990 à 2010, Robert Navarro fait partie des 58 exclus du Parti Socialiste. Il a su profiter de la redistribution des cartes de la « Frêchie » en devenant premier vice-président du conseil régional du Languedoc-Roussillon. Directement concerné par la succession de Georges Frêche, il a accordé un entretien à Hautcourant dans lequel il évoque l’héritage du « Président », la fédération de l’Hérault ainsi que son avenir politique.

La question de la succession directe de Georges Frêche semble problématique. Existe-t-il un héritier naturel ? Robert Navarro donne son avis :

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La fédération socialiste de l’Hérault a été mise sous tutelle en septembre 2010. La gestion de l’ancien premier secrétaire est vivement critiquée par ses détracteurs. Robert Navarro est notamment soupçonné d’avoir falsifié le fichier des adhésions et d’avoir créé la XIe section, bras armé au service des Frêchistes. Il répond à ces accusations :

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Georges Frêche se plaçait au-dessus des partis politiques. En plus des votes de gauche, il avait réussi à capter un électorat traditionnellement de droite. Avec sa disparition, la gauche languedocienne est-elle en danger ? Robert Navarro répond et aborde la question de son avenir politique personnel :

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Robert Navarro tacle les hommes du « Président »

Dans un entretien accordé à HautCourant le lundi 7 février, Robert Navarro, sénateur et premier vice-président de la Région Languedoc-Roussillon, s’est lâché sur Frédéric Bort.