Quand on fait une grève à la SNCF, on s’en apercoit (encore)…

Au départ, l’agression d’un employé de la SNCF mardi 13 janvier 2009. Au milieu, une auto-flagellation en public du PDG de la SNCF. À la fin, un resserrement probable de la loi du 2 août 2007 sur le service minimum prévu pour le mois prochain. Mais que s’est-il donc passé à la gare Saint Lazare pour aboutir à une telle réaction en chaine? Retour sur une grève qui passe mal dans le gosier présidentiel.

Courbettes et prouesses acrobatiques : ramper en public est un exercice difficile. Guillaume Pépy, PDG de la SNCF, n’y est pas allé de main morte pour présenter ses plus plates excuses lors du JT de France 2 en date du mercredi 14 janvier.
A Arrêt sur Image, on s’amuse du bon cœur que Pépy met à l’ouvrage. « Comment la SNCF communique : notre premier jeu ! ». Apprenez ainsi que « un tel exercice de contrition sur le plateau du 20 Heures obéit à des codes immuables. Fausse note interdite ! Dans les mots, mais aussi dans les gestes ». Sur le site d’ASI, le lecteur est ainsi convié à relier expressions toutes faites et gestuelles qui vont avec.

Mais au fait, pourquoi tout ce battage ? Un scandale financier à la SNCF ? 3000 licenciements prévus pour février ? Ou mieux, ont-ils enfin constaté que le rapport qualité/prix concernant les sandwichs vendus à la buvette était franchement douteux ? Non. La cause du mea culpa de Guillaume Pépy est des plus banales puisqu’il s’agit d’une grève déclenchée le 13 janvier par des conducteurs solidaires de leur collègue agressé la veille. « Cette dernière a été présentée en début de matinée par la SNCF comme une «grève sauvage», touchant «30 à 40% des conducteurs», explique le gratuit 20 Minutes. «Mais une heure plus tard, on apprenait que le trafic était totalement interrompu et que la gare Saint-Lazare était évacuée et fermée pour raisons de sécurité ». Une grève, on ne peut pas dire que l’incident est des plus surprenants.

Ce qui l’est en revanche, c’est les proportions qu’a pris l’événement. Ainsi, le Nouvel Obs nous apprend que « Nicolas Sarkozy a demandé mercredi en conseil des ministres à la SNCF de « s’excuser auprès de ses abonnés » et « d’indemniser les voyageurs » ». La voici, la source du petit numéro de Guillaume Pépy. Sitôt demandé, sitôt exécuté : A nous de vous faire préférer le train.

Un train de réformes peut en cacher un autre

Sur tous les tableaux, le chef de l’État n’en était pas pour autant attendu sur celui-ci. Le problème, c’est que l’affaire de la gare Saint Lazare révèle la légèreté du système construit par Nicolas Sarkozy. Tout d’abord, et malgré ce qu’il avait annoncé, les voyageurs franciliens ont pu constater que, en France, quand on fait une grève, on s’en aperçoit encore. Rageant…

Mais c’est surtout les limites du service minimum, pointées par le Monde, qui ont dû initier les foudres présidentielles. « Les syndicalistes radicaux savent se servir des failles de la législation pour la contourner et la neutraliser. Le recours aux fameuses mini-grèves tournantes de cinquante-neuf minutes en est une bonne illustration. Tout comme le recours abusif au droit de retrait qui évite les préavis ». En première ligne, le syndicat Sud Rail semble être devenu expert es provoc. « Les syndicats de Sud sont des irresponsables, accuse Nicolas Sarkozy dans les colonnes du Canard Enchainé. On ne peut pas accepter que la France soit prise en otage sans préavis ». Des propos qui n’ont bien sur pas calmé les salariés de la SNCF.

Pour serrer la vis, la réponse de la présidence ne devrait pas se faire attendre. On murmure déjà autour d’une refonte de la loi du 2 août 2007 sur le service minimum. Libération indique que « le nouveau ministre du Travail, Brice Hortefeux, remettra sa copie sur le service minimum dans les transports dans un délai d’un mois ». Une copie que les grévistes affubleraient volontiers d’un zéro pointé. Selon le Canard Enchainé, « La nouvelle loi devra faciliter les réquisitions lors des grèves spontanées, interdire le droit de retrait qui autorise le personnel de la SNCF et des transports publics à faire grève sans préavis en cas d’agression. Enfin, cette loi devra permettre de frapper sévèrement au portefeuille les grévistes afin de les dissuader de recourir à des arrêts de travail de 59 minutes ».

Si les cheminots espèrent en leur for intérieur un soutien populaire, il serait tant de déchanter : démocratie et droit de grève contre trains à l’heure, faut pas déconner.

Obama, 44ème président des États Unis

18:05 heure française, midi passé de cinq minutes à Washington, Barack Obama est officiellement président des États Unis. Le 44ème de l’histoire, le premier à la peau noire. Offensif, fier et réaliste, prononcé devant plus de deux millions d’Américains, son discours d’intronisation est un mélange inattendu de prodigalité personnelle et de vulnérabilité américaine. Les États Unis et Obama, une superpuissance et son homme fort attendus au tournant.

Ça y est, Barack Obama est l’homme le plus puissant du monde. Nicolas Sarkozy peut aller se rhabiller. Une page s’est officiellement tournée à Washington hier. À 47 ans, concrétisant par son arrivée le rêve de millions d’afro-américains, ce sénateur de l’Illinois de père Kényan et de mère blanche prend les commandes de la première puissance mondiale. Et ce, avec une certaine classe. Là où Martin Luther King avait confié « I have a dream » 46 ans plus tôt, Barack Obama a déclamé comme jamais. Surplombant deux millions de spectateurs du haut du Lincoln Memorial, le nouveau président des États Unis a produit un discours surprenant de concision et de réalisme. À ceux qui attendaient de grandes phrases, des promesses d’un soir, il s’est montré humble. Aux autres qui espéraient une réaction à la crise, il a donné des garanties.

Un peu plus tôt, Barack Obama faisait une entrée remarquée au Capitole. Dans la limousine officielle, deux hommes : le passé et le futur, George W. Bush et Barack Obama. Après une entrevue d’une heure à la Maison Blanche, les deux hommes d’État ont rejoint leurs prédécesseurs dans l’antichambre du parlement américain. De Jimmy Carter, président de 1977 à 1981, au petit dernier, tous ont répondu à l’invitation. À l’exception de Ronald Reagan, décédé en 2004. De retour côté foule, Barack Obama doit comme le veut la tradition prêter serment. Sous sa main, la Bible, celle qui avait servi à Abraham Lincoln il y a près de 150 ans. Dans l’angle droit de la caméra, sa femme, Michelle, submergée par l’émotion. Le regard est contemplatif. L’image, forte. Fait étrange, le futur président peine à trouver ses mots. Ces quelques lignes qui feront de lui le dirigeant des États Unis, Barack Obama a besoin que le président de la Cour Suprême les lui souffle. En quelques syllabes écorchées, « Dieu aidez moi », le voilà président.

« L’espoir plutôt que la peur »

Costume impeccable, acheté pour l’occasion, gants cuir, le show américain peut commencer. Derrière son pupitre de vitres pare-balles, Barack Obama embrasse les masses. -7° Celsius au compteur, et pourtant l’homme se tient droit, fier, naturel. Alors que l’Amérique fait face à une crise sans précédent, au chaos au Moyen-Orient, son nouveau président prend la peine de remercier l’ex locataire de la Maison Blanche. Quelques échos de mains frappées se font entendre puis repartent comme ils sont apparus, dans l’indifférence générale. Puis vient le constat : « Nous sommes en pleine crise. Il est vrai que ces conséquences sont la faute de certains (…) : nos écoles vont mal, nos entreprises vont mal, et chaque jour nous rappelle à quel point notre style de vie menace la planète ». Mais, dit-il, « si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est que nous avons choisi l’espoir plutôt que la peur. »

Sur une métaphore du voyage, de l’indépendance des colonies britanniques à aujourd’hui, Barack Obama choisit ses mots avec prudence. Économiquement d’abord, le président des États Unis montre du doigt l’instabilité d’un marché trop peu surveillé. Réponse au scandale Madoff, sa tirade « la nation ne peut prospérer longtemps quand elle ne profite qu’aux riches » arrache au Capitole quelques salves d’applaudissements. Une économie, « performante et inégalée » certes, mais à revoir. La santé ? « Trop coûteux. A améliorer. » Tabou entre tous les sujets, s’il y a bien une chose qui ne bougera pas trop sous l’ère Obama, c’est bien le style de vie à l’américaine. Basé sur la liberté de consommer, du carburant aux armes, comme tous ceux qui l’ont précédé le président Obama ne compte pas s’en excuser ou en changer. Les critiques des signataires du protocole de Kyoto n’y changeront rien. Qu’importe, les applaudissements sont là.

« Une Amérique prête à diriger »

Sur les questions internationales, le ton, grave, monte d’un iota. Barack Obama l’avait promis, et il récidive. L’Armée « quittera l’Irak de manière responsable », sans oublier « d’établir une paix chèrement acquise en Afghanistan ». Indéniablement le 11 Septembre et le bourbier irakien ont eu un impact considérable sur la politique internationale des États Unis « sa puissance ne lui permettant plus de se protéger de tout ou d’agir à sa guise. » Au monde arabe, il tend une main timide, pour des relations nouvelles « dans l’intérêt commun et le respect mutuel. » Puis, sans citer Hugo Chavez, qui compte parmi les plus virulents détracteurs de l’hégémonie étasunienne, il dénonce tous les dirigeants ayant blâmé le capitalisme qui a fait la grandeur de l’Amérique. A leur tour, dit-il, « ils seront jugés. Non pas sur leur médisance, mais sur leurs résultats. »

Plus que d’habitude, Barack Obama fait dans la simplicité. Sans arracher les larmes aux foules, sans créer l’émoi outre mesure, il met les points sur les « i » dans son style caractéristique : « À nouveau, l’Amérique est prête à prendre les rênes du monde. » De la puissance chancelante que l’on connaît aujourd’hui à l’État gendarme d’antan, il n’y a qu’un pas. Qu’en sera-t-il ? Partisan d’une nation « en amitié avec tout pays, homme, femme ou enfant à la recherche d’un futur fait de paix et de dignité », Barack Obama bote en touche. En conclusion, dans un élan digne de ses discours de campagne, le président appelle ses concitoyens à participer, « dès aujourd’hui » à l’effort national, et à commencer avec son équipe le travail de reconstruction des États Unis. Pour lui le plus dur reste à faire. Mais en ce premier jour de l’ère Obama, le monde devrait se satisfaire d’un petit « Congratulations Mister President ».

À voir aussi :

Grands chantiers pour Barack Obama et son équipe

Michelle Obama tient la Barack

Le Livre Vert : un espoir pour la presse écrite ?

Après plus de deux mois de réflexion autour de la presse écrite dans le cadre des États Généraux, 90 recommandations ont été rendues publiques. Le 8 janvier 2009, le Livre Vert de la presse écrite a été remis entre les mains de Christine Albanel, ministre de la culture. Une œuvre collective qui présente, au sein de ses quatre pôles de discussions les mesures les plus adaptées, quelles soient urgentes ou à méditer. En attendant que Nicolas Sarkozy donne la couleur définitive à toutes ces propositions le 23 janvier prochain, l’heure est au bilan.

Former des journalistes plus informés

Les propositions du pôle de réflexion sur les métiers du journalisme s’articulent autour de deux points essentiels: la formation et les droits et devoirs des journalistes.
Concernant les formations au métier de journaliste, l’accent est comme prévu mis sur la formation continue. En effet, assurer une formation à ceux qui n’auraient pas bénéficié d’une formation initiale par un organisme reconnu paraît essentiel. Ainsi, chaque journaliste doit être en mesure dans les trois premières années d’exercice d’accéder à une formation qualifiante. Un aspect déterminant pour la qualité de l’information et le respect des règles du métier de journaliste.

Du côté des filières de journalisme reconnues, un appel à des règles plus strictes est clairement formulé afin d’en limiter le nombre et d’en garantir la qualité. Les organismes reconnus qui sont au nombre de 12 actuellement ne devraient donc pas augmenter mais se diversifier. En effet, devant l’insuffisance de diversité au sein des écoles et organismes concernés, deux mesures visent à changer la donne. D’une part, la mise en place de bourses établies sur critères sociaux est proposée ainsi que la suppression des lourdeurs administratives.

Afin de pallier le manque de chiffres et de réflexion en matière de presse écrite, le groupe propose aussi de développer la recherche, élément indispensable à la compréhension du métier et de son évolution. L’observatoire des métiers de la presse pourrait ainsi la prendre en charge. Une salle de « rédaction du futur » commune à tous les organismes reconnues est également soumise.

Le deuxième thème évoque les droits et devoirs du journaliste. Plus que de proposer l’élaboration d’un code déontologique qui serait confié à un groupe de « sages », son inscription dans la convention collective est fortement incitée. Dans le souci de clarifier les règles et valeurs du métier, le groupe propose également d’intégrer des chartes éditoriales au contrat de travail. Celles-ci rendues publiques susciteraient ainsi une plus grande communication entre les organes de presse et le lectorat.
Devant la multiplication des supports, le problème des droits d’auteur est toujours plus actuel mais reste complexe. La cession des droits pour la publication peut se réaliser sur différents supports sous conditions. Ce point est précisé au sein des propositions du groupe 3.

Enfin, souhaitant perpétuer les discussions engagées lors de États généraux de la presse, le groupe de réflexion propose de créer un comité national du journalisme. Une initiative qui donnerait la possibilité de poursuivre les débats autour du métiers et de garantir un échange entre tous les acteurs du métier.

Refonder le modèle économique.

299467612_aae90bd604.jpg

Les conclusions du pôle 2, autour du processus industriel de la presse écrite, apparaissent beaucoup plus tranchantes. Afin de limiter les coûts d’impression, véritable plaie pour la presse papier, le groupe présidé par Arnaud de Puyfontaine souhaite repenser le modèle économique. Ainsi, dans le but d’améliorer les rendements, le groupe prévoit toute une partie de mesures techniques comme par exemple l’utilisation plus efficace des rotatives.

Pour répondre à la crise des ventes de journaux, on appelle ensuite à une plus grande liberté en matière de distribution. Plus qu’encourager le développement du nombre de points de vente, c’est une plus grande liberté de choix qui est avancée. En effet, la possibilité pour les acteurs concernés de choisir les titres et le nombre est proposé. Dans le même sens, une plus grande légèreté en matière de règles d’autorisation favoriserait la réouverture de kiosques à journaux.

Autant de mesures qui avec le portage, garantiraient une plus grande visibilité des journaux papiers. La baisse des coûts d’abonnements permettraient, elle aussi, d’encourager les ventes. Pour rendre effective ces changements, le groupe insiste sur le fait qu’un échange avec les organismes postaux est indispensable.
Enfin, une des mesures phares concerne l’État et son implication envers les Médias. Une participation étatique couplée à toutes ces propositions semble essentielle pour juguler la crise auquel la presse écrite est confrontée. Conformément à cette idée, le groupe indique par exemple la possibilité de transférer les bénéfices de la publicité de l’État vers les Médias.

Soutenir la presse numérique

290462810_ec75c3e26c.jpg

Le groupe « Presse et Internet » présidé par Bruno Patino, entendait proposer des modèles pour préserver la presse écrite du « choc internet ». Les recommandations de ce pôle visent pourtant avant tout le développement du journalisme « on line ». On veut « adapter » le fameux régime des Droits d’auteur, qui donnait droit à une rémunération du journaliste pour chaque support sur lequel son article était publié : afin de faciliter la circulation de l’information au sein des différents médias d’un même groupe, on recommande donc « la cession automatique à l’intérieur d’un groupe et la neutralité du support ». Les membres de la commission considèrent qu’une loi devrait entériner ce système, pour que le passage du papier au numérique soit facilité. Le pôle 3 évoque ensuite un plan de formation « journaliste-plurimédia » visant à garantir leur « polyvalence et leur employabilité », nécessaire sur un support aussi riche que le net.

Enfin, deux préconisations cherchent des solutions pour abreuver financièrement les médias numériques. Il est d’abord proposé d’intégrer les investissements numériques dans le fonds de modernisation de la presse, un outil créé en 1998 qui accorde des subventions aux entreprises de presse pour la réalisation de projets de modernisation. On veut ensuite « réformer le dispositif du crédit- impôt recherche en l’étendant aux investissements numériques des médias ». Cette mesure fiscale permet de soutenir les entreprises dans leur développement. Ouvrir son accès au net encouragerait le secteur de la presse à faire des efforts pour tendre vers une numérisation progressive.

Garantir le pluralisme et la qualité de l’information

3102476604_7c1b5e6679.jpg

Le pôle « presse et société », touche probablement le domaine le plus sensible de ces États Généraux de la presse écrite. Comment défendre le pluralisme, améliorer le contenu des publications et rétablir un climat de confiance entre lecteurs et journalistes, tout en développant des entreprises de presse plus fortes ? Une équation d’autant plus délicate, qu’elle doit être accompagnée d’un rajeunissement du lectorat.
Point le plus controversé des discussions : la question de la concentration et de la création de grands groupes multimédias français. Un dossier clairement défendu par Nicolas Sarkozy le 2 octobre dernier lors de l’inauguration des États Généraux, auquel l’équipe dirigée par François Dufour a répondu par la négative. Elle recommande d’encourager « la création d’entreprise plutôt que la concentration pour créer de nouveaux titres ». Un camouflet pour le Président, une victoire pour le pluralisme en France.

Ce même groupe provoque également la polémique en préconisant de réduire les bénéficiaires de la TVA spéciale de 2,1% à la seule presse d’information politique et générale (IPG). Une décision acceptée une courte majorité provocant la colère de la presse de loisir qui verrait sa propre TVA augmenter à 5,5%. Dans un contexte de crise généralisée, ce choix inquiète particulièrement la presse magazine qui redoute de voir ses frais de diffusion augmenter. Le groupe de travail justifie pourtant cette initiative par les 100 millions d’euros annuel dégagé grâce à une telle réforme. Des fonds destinés à financer les recommandations du livre vert, par exemple, les exonérations fiscales prévues pour favoriser la création de nouvelles entreprises de presse.

Moins polémiques, plusieurs autres mesures-phares ont par ailleurs été dégagées au terme des débats. Afin de rétablir la confiance des lecteurs, le pôle 4 propose lui aussi d’établir des règles éthiques claires en annexant une charte déontologique à la convention collective des journalistes. Il se montre également en faveur de la création d’un Observatoire des pratiques de la presse (OPP) chargé de publier un rapport annuel sur l’état de la presse en France. En ce qui concerne l’âge du lectorat, outre favoriser la lecture de la presse dès l’école élémentaire, il est proposé de créé un « journaliste ambassadeur de moins de 25 ans ». Présent dans toutes les rédactions IPG, cet ambassadeur est chargé de proposer « des contenus intéressant pour les jeunes et d’orienter le traitement des sujets avec un angle « jeune » ». Une spécialisation «journalisme jeunesse» est par ailleurs envisagée dans les écoles. Enfin pour améliorer les contenus, les hommes de François Dufour proposent de favoriser « le journalisme debout » en réduisant les charges patronales pour les journalistes de terrain. Une recommandation vouée à promouvoir les enquêtes approfondies et les reportages. Est également évoquée, la possibilité de créer un prix Pulitzer à la française avec des catégories alignées sur le modèle américain. Objectif : motiver les professionnels à produire un journalisme de qualité.

Tchao Berri

L’artiste nous a quitté hier, lundi 12 janvier 2009, en milieu de journée, après avoir été hospitalisé dans la nuit de samedi à dimanche à l’hôpital de la Salpétrière à Paris, suite à un accident vasculaire cérébral. Le septième art français est aujourd’hui en deuil d’une de ses figures majeures : acteur, scénariste, réalisateur, producteur, Claude Berri était son « parrain ».

Le public, conquis par Tchao Pantin en 1983, lui doit sans toujours le savoir de nombreux moments de cinéma : Manon des Sources ou Germinal, mais aussi Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ, L’Ours, L’Amant, Amen, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ou Bienvenue chez les Ch’tis…

Claude Berri, né Langmann le 1er juillet 1934 à Paris, était âgé de 74 ans.
À sa naissance dans une famille de confession juive, son destin est de devenir fourreur, comme son père. Il en fera tout autre chose, nous léguant aujourd’hui un héritage cinématographique impressionnant dans son ampleur et sa diversité.

Des planches aux plateaux.
Sous son nom d’emprunt déjà, il fera ses premiers pas sur scène sous la direction de Jacques Pierre et Jacques Ruisseau dans les Mardi du Théâtre Caumartin, avant d’interpréter « le fils » dans le Tchin-Tchin de François Billedoux au Théâtre de Poche de Paris.

Sa passion pour la comédie devra tout naturellement le conduire au cinéma: il apparaîtra pour la première fois à l’écran en tant que figurant dans les films de Claude Autant-Lara, (Le Bon Dieu sans confession, 1953, et Le Blé en herbe, 1954) ou de Jean Renoir (French Cancan, 1955). Si Le Bon Dieu sans confession aura également été l’occasion d’un premier véritable rôle, c’est l’année 1958 qui verra son talent d’acteur reconnu, engagé qu’il sera par Pierre Chenal pour Les Jeux dangereux et Claude Loursais pour Les Cinq dernières minutes.
Suivront Michel Gast (J’irai cracher sur vos tombes, 1959), Claude Chabrol (Les Bonnes Femmes, 1960) et Henri-Georges Clouzot, qui lui offrira de jouer aux côtés de Brigitte Bardot et Jean Gabin (La Vérité, 1960), ainsi que Jean Aurel (La Bride sur le cou, 1961) ou Fred Zinnemann (Et vint le jour de la vengeance, 1964)…
C’est à cette époque-là qu’il passe derrière la caméra, l’un de ses premiers courts-métrages, Le Poulet, lui valant son premier Oscar en 1965. L’intime, voire l’autobiographique, est alors au coeur d’un cinéma qu’il écrit, réalise, interprète et produit le plus souvent, du Vieil homme et l’enfant (1966), avec Michel Simon, au Cinéma de Papa (1970), en passant par Mazel Tov (1968) et Le pistonné (1969).

De la réalisation à la production.
Le succès public viendra avec Tchao Pantin, en 1983, un film dans lequel il offre à Coluche un rôle à la mesure de sa dimension dramatique. Il ne le quittera plus. Vient alors le temps des adaptations : Marcel Pagnol, avec Jean de Florette et Manon des Sources (1986), Marcel Aymé, avec Uranus (1990), ou Emile Zola, avec Germinal (1993), qui réunit une pléiade de célébrités Gérard Depardieu, Laurent Terzieff, Jean Carmet, Miou-Miou, Anny Duperey… Son dernier film est sorti en 2007 : Ensemble, c’est tout, une histoire d’amour inattendue entre une artiste paumée et un cuisinier bourru, tiré du roman éponyme d’Anna Gavalda.

Outre ses propres œuvres, Claude Berri produira celles de beaucoup
d’autres: Philippe Garrel, Maurice Pialat, Serge Gainsbourg, Roman Polanski, Philippe de Broca, Bertrand Blier, Claude Sautet, Claude Miller…
Ainsi, le box-office français lui devra également de nombreux « blockbusters » : L’Ours et L’Amant, de Jean-Jacques Annaud, Gazon maudit, de Josiane Balasko, Didier et Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre, d’Alain Chabat, Astérix et Obélix contre César, de Claude Zidi, La Graine et le Mulet, d’Abdellatif Kechiche, ou encore Bienvenue chez les Ch’tis, de Dany Boon.
Son statut de figure incontournable du cinéma français lui aura valu la présidence de la Cinémathèque française, un poste qu’il occupera de septembre 2003 à juin 2007.
Enfin, si le cinéma était toute sa vie, Claude Berri entretenait aussi une passion avec l’art contemporain, le design et la photographie. Il venait d’ouvrir, en mars 2008, un espace au cœur du Marais, à Paris, pour y exposer sa collection personnelle commencée dans les années 1970.

Claude Berri a rejoint son fils, l’acteur Julien Rassam, dont il ne s’était pas remis du suicide, en 2002, ainsi que Guillaume Depardieu, l’ami à l’occasion de l’enterrement duquel il aura fait sa dernière apparition publique. Il lègue à son second fils, l’acteur et producteur Thomas Langmann, un patrimoine qui restera, du moins en partie, consacré au cinéma. Il laisse au public français à découvrir un dernier film, Trésor, une comédie avec Mathilde Seigner et Alain Chabat qu’il était en train de réaliser avec François Dupeyron.

« Nous sommes tous des palestiniens ! »

Hier, samedi 10 janvier, ils étaient près de 5000 à Montpellier, 10 000 à Lyon, ou encore 30 000 à Paris, à manifester leur soutien au peuple palestinien. Depuis trois semaines, Gaza est à nouveau la cible des bombardements de l’armée israélienne. Le carnage devient insoutenable. A Montpellier, une vingtaine d’associations dont France Palestine Solidarité ou le collectif des musulmans de France, se sont liguées pour exiger l’arrêt du massacre, la levée du blocus, la suspension de tout accord d’association entre l’Europe et Israël, des sanctions contre l’État hébreu, et l’application des résolutions de l’ONU. Un peu partout en France, en guise de solidarité, on entendait chanter ces quelques mots : « Nous sommes tous des palestiniens ! ».

La mobilisation est exceptionnelle. La foule a regroupé des citoyens de toutes confessions au rythme de « Israël assassin, Sarkozy complice« . Des fumigènes sont lancés. Pour Batoule, étudiante à la fac de droit, « La France a voulu rester neutre, mais finalement, son travail trahit une prise de position... ». Micro en main, elle est restée debout sur le camion de l’organisation durant toute la manifestation. Elle n’est pourtant rattachée à aucune association, mais se dit être une simple citoyenne, choquée par cette crise humanitaire sans précédent. « Ce n’est pas une guerre. Une guerre doit opposer deux armées. Là je n’en vois qu’une« .

Une vague humaine envahit le boulevard du jeu de Paume

L’ambiance est électrique. Les pancartes levées au ciel représentent des enfants tués lors des bombardements. A présent, les manifestants scandent un nouveau refrain, toujours plus lugubre : « Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine« …

prefecture.jpg

Plongés dans la masse, des mini manifestants s’égosillent aussi, sur les épaules de leur père, ou dans les bras de leur mère, le keffieh bien accroché autour du cou. Certains portent même des pancartes et se laissent happer par les mouvements de la foule.

Gamin au keffieh rouge, en tête du cortège

18h : retour sur la Comédie. Aucun incident n’est à déplorer. Les organisateurs appellent à respecter une minute de silence au nom des 800 personnes tuées en trois semaines. Puis ils remercient la foule. José Luis Moraguès, porte-parole héraultais de la Campagne Civile Internationale pour la Protection du peuple Palestinien est ravi de cet après midi d’hiver. « C’est une manifestation remarquable et exceptionnelle ! Nous sommes deux fois plus nombreux que la dernière fois. Près de 8000 je pense« . Soudain, une prière retentit en arabe, encore en soutien à ce peuple musulman. « Ça, ce n’était pas prévu… » ajoute José. Des regards se croisent, quelque peu inquiets, craignant une interprétation religieuse du conflit… et du mouvement. Il n’y a pourtant aucune ambiguïté ; en ce 10 janvier 2009, sous le soleil de Méditerranée, c’est une bataille politique et solidaire qui se menait de front, près de 3000 km à l’ouest de Gaza.

Jeune homme au drapeau palestinien

Ligue 1 : le point avant la reprise

La première partie de la saison 2008-2009 nous a réservé quelques surprises et certaines déceptions : un Lyon fébrile, des Girondins solides, un Paris qui retrouve les sommets, des Marseillais incertains, un surprenant Stade Rennais et des Stéphanois dépassés. Revue et analyse avant le début des matches retours.

La chasse au Lyon est ouverte

2122950257_7be4776751.jpg

Avec 38 points au compteur, Lyon a été sacré champion d’automne à Caen pour la cinquième année consécutive. 38 points, mais aussi 17 blessés, dont 8 graves et 4 encore indisponibles (Réveillère, Clerc, Bodmer et Pjanic). Si par les autres années, l’OL pouvait compter sur son banc, sur ses jeunes, le Lyon version 2008-2009 s’est montré souvent fébrile, exceptionnellement talentueux. Des défaites à Paris, Rennes et Nantes, des 0-0 insipides à Gerland contre Marseille et Valenciennes, une attaque en panne hormis Benzema (avec 23 buts, seulement la huitième attaque de L1), le temps doré des Essien-Diarra-Tiago-Abidal-Malouda paraît révolu. Même si la longue liste des blessés peut s’avérer une excuse légitime à ce début de saison mi-figue mi-raisin, notamment en défense (graves blessures de François Clerc et d’Anthony Réveillère), il n’empêche que le jeu déployé n’encourage pas aux tempéraments les plus optimistes. Hormis quelques coups d’éclats à Florence, contre Bordeaux, et la deuxième mi-temps de Munich, l’OL de Puel a maîtrisé des victoires, courtes, assurées, ternes. Sans panache.

Mais dans ce ciel brûmeux, un coin d’éclaircie semble soulever une part de pessimisme. Des promesses, quelques lueurs, un je-ne-sais-quoi rhonalpin, une folie de Benzema, un coup de patte de Juninho, un Toulalan infatigable. Une étincelle. Lyon reste la seule équipe du championnat français à jouer mal, à virer en tête avant les fêtes, et à se qualifier pour les huitièmes finales de la Ligue des Champions. L’OL possède cette capacité à s’extirper des moments de doute sans encombres. Jean-Michel Aulas, pour la première fois depuis sept ans, a promis de privilégier les résultats sportifs aux résultats financiers, lesquels sont largement positifs. En clair, il a promis de l’audace. Et de l’espoir. L’espoir que le plus grand club français actuel n’ait pas peur de tirer le Fc Barcelone en Coupe d’Europe, l’espoir qu’après sept ans de règne sans partage, le roi Lyon soit prêt à prendre des risques, quitte à laisser sa couronne pour de glorieuses campagnes européennes.

Bordeaux veut y croire

3141449638_3d356fcc62.jpg

L’équipe dirigée par Laurent Blanc finit la mi-saison à la deuxième place du championnat avec 35 points, à trois longueurs du leader Lyonnais. Bordeaux joue bien, l’équipe est en place, grâce à un Yohann Gourcuff en état de grâce. Le joueur prêté par le Milan A.C. est « la » révélation de ce début de championnat. Le milieu de terrain auteur de 5 buts en club depuis le début de saison toute compétition confondue, a ébloui de sa technique balle au pied une Ligue 1 souvent bien fade. Gourcuff semble indispensable et c’est bien ici le problème. Quand le breton ne dirige pas le jeu bordelais, l’équipe marche moins bien. On le sait à Bordeaux et du coup il est le deuxième joueur le plus utilisé dans l’effectif avec Souleymane Diawara, jouant 18 des 19 matchs disputés par les Girondins de Bordeaux depuis le début de la saison (0-0 à Sochaux). A la vue des prestations de l’ancien Rennais, Bordeaux ne semble pas en mesure de lever en fin de saison l’option d’achat de 15 millions d’euros qui plane au dessus du jeune joueur. Les dirigeants du Milan A.C. par l’intermédiaire de l’entraîneur Galliani, ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils souhaitaient récupérer Gourcuff dès la saison prochaine.
L’autre pilier de l’effectif bordelais est sans aucun doute l’argentin Fernando Cavenaghi. Deuxième meilleur buteur de Ligue 1 avec 11 réalisations, El Torito est parvenu à débloquer des situations compliquées, notamment en inscrivant le but de l’espoir en ligue des champions face à Chelsea et le but victorieux face à Monaco.

Deuxième meilleure attaque avec 31 buts inscrits, Bordeaux semble pêcher par excès de confiance en défense, 7ème avec 19 buts encaissés et quatre défaites à l’extérieur. Une défense un peu faible pour pouvoir titiller Lyon mais également pour contrer les formations qui aspirent au titre et au podium. Eliminé de la Ligue des champions et de la Coupe de France, Bordeaux sent pourtant que l’année 2009 est peut être celle de la passation de pouvoir et la fin du monopole lyonnais. Qualifié pour les 16ème de finale de la Coupe de l’UEFA, l’objectif de la saison semble pourtant ailleurs. Dauphin de Lyon depuis la saison dernière, l’entame du championnat a lancé quelques signes encourageants. Victorieux du trophée des Champions aux tirs au but, les Bordelais ont eu à deux reprises l’occasion de passer leader et l’ont même été virtuellement après la démonstration 4-0 face au Havre. Puis il y a le dernier match avant la trêve, sûrement celui de référence. Menée 3-0 face à Monaco à Louis II, l’équipe de Laurent Blanc, au terme d’un match somptueux, est parvenu à renverser la tendance en s’imposant 3-4. En plus de bons joueurs, cette équipe a du caractère, du coffre et un moral. Reste à le démontrer dès dimanche à Chaban Delmas pour la réception d’un Paris Saint Germain, qui semble avoir retrouvé de sa superbe.

Surprenants Rennais


RENNES_PAGIS_190608.jpg

La vraie surprise de ce début de championnat reste incontestablement le Stade Rennais. Surprenant 3ème à mi parcours, les bretons devancent notamment Paris et Marseille, deux des plus sérieux prétendants au titre de champion de France. La force des joueurs de Guy Lacombe : La régularité. Après 19 matches, Rennes ne compte qu’une seule défaite à son compteur, concédée en août sur la pelouse du stade des Alpes à Grenoble. Depuis, les Rennais ont su se maintenir au contact des leaders en multipliant les coups d’éclats contre les grosses écuries. Déjà lors de la 1ère journée, Rennes met en échec la fringante équipe de l’OM dans un match fou clôturé sur le score fleuve de 4 – 4. Grâce à l’œuvre de Mickaël Pagis qui s’est offert un hat-trick, les bretons ont ensuite infligé leur plus sévère défaite de la saison aux leaders lyonnais (3 – 0)[[Il faut remonter à octobre 2007 et la défaite de l’OL face aux Glasgow rangers en tour préliminaire de la ligue des Champions pour retrouver un tel écart de buts]]. Pour finir, les hommes de Guy Lacombe se sont défaits d’un PSG en bonne forme (1 – 0) et ils sont allés chercher le nul (1 – 1) sur la pelouse des girondins de Bordeaux. Bilan à mi-saison : le Stade Rennais cumule 34 points, à quatre longueurs de l’OL et il se hisse à la deuxième place du classement des meilleures défenses avec seulement 13 buts encaissés.

Toutefois une question reste en suspens : les Rennais pourront t-ils tenir le rythme jusqu’à la fin ? S’ils n’ont encore rien accompli les hommes de Guy Lacombe ont tout de même de très sérieux atouts. Ils maintiennent une défense solide notamment grâce au travail de Peter Hansson et Rod Fanni et à la puissance du sénégalais Kader Mangane. Devant, les bretons s’assurent l’expérience et l’habileté de deux tauliers du championnat, Jérôme Leroy et Mickaël Pagis accompagnés par la fraicheur de la nouvelle génération incarnée par Jimmy Briand. Ce dernier qui, à l’instar de son coéquipier Rod Fanni, a obtenu les faveurs de Raymond Domenech en étant sélectionné en équipe de France. Autre preuve s’il en ai, de la vitalité du club d’Ille-et-Vilaine. Avec une équipe qui allie puissance et technique, Rennes se montre donc comme un dangereux outsider capable d’inquiéter sérieusement ses concurrents dans la course au titre. Les grands clubs sont prévenus, il faudra compter avec les Rennais.

Paris enfin !

2978482838_a2f52e0a73.jpg

Cette saison a été longtemps attendue par les supporters du club de la capitale. Début janvier, le club est encore en course sur quatre tableaux. En championnat, il est quatrième à 5 points de Lyon, en Coupes (de France, de la Ligue et de l’Uefa ), il est qualifié pour les 16ème de finale.

Paul Le Guen, qui avait demandé quelques saisons avant de ramener le club à son réel niveau, est donc en passe de réussir son pari. Avec lui, Charles Villeneuve, quelque peu décrié à son arrivée, se délecte des fruits de ses choix judicieux en matière de transfert. Claude Makelele s’est imposé comme le taulier de la défense, Stephane Sessegnon comme meneur de jeu en réussite (il est troisième ex-aequo au classement des passeurs décisifs) et Giuly assume pleinement son rôle de feu follet de l’attaque et développe un belle entente avec Hoarau. Seul Kezman est encore en déça de son rendement espéré, mais sa petite forme a permis à Peggy Luyindula de retrouver un excellent niveau.
Depuis le début de la saison, le PSG régale (enfin) les amateurs de football. Son jeu collectif est rodé et son attaque, grand problème des dernières saisons, s’est réveillée. Paris n’est plus l’équipe qui végétait en fin de classement depuis deux saisons, luttant contre la relégation. Elle développe aujourd’hui un jeu attractif et bien équilibré et s’appuie sur une équipe-type en Ligue Un (Landreau, Ceara, Camara, Traoré, Armand en défense, Makelele, Sessegnon, Rothen et Clément au milieu et Hoarau et Giuly en attaque ) mais aussi sur un banc de qualité ( Luyindula, Kezman ou encore Sakho pour ne citer qu’eux). Le coach parisien a innové, en faisant jouer Giuly en pointe et en faisant confiance à Traoré, qui se transcende en défense ces derniers temps. En Coupes, les remaniements plus ou moins audacieux et surtout maintes fois décriés ont finalement participé au bon rendement global des parisiens.

La mayonnaise prend, et Paris se pose en sérieux prétendant au podium, voir au titre.
Preuve de cette dynamique retrouvée, le mercato s’annonce tranquille pour le club, qui a vu la piste Ronaldo tomber à l’eau fin décembre 2008. Le seul souci du coach à l’heure actuelle est de conserver son groupe et de l’emmener le plus loin possible sur tous les tableaux.

L’OM compte ses troupes


235038852_8c1c7abffa.jpg

Après un recrutement cohérent et un bon début de saison, l’Olympique de Marseille, 5ème avec 32 points, a montré de sérieuses limites dans les semaines précédant la trêve. Conséquences : le bilan à mi-championnat est très mitigé et l’avenir incertain.

Si Eric Gerets avait joué au magicien la saison dernière, les premiers responsables des résultats restent les joueurs. Or, de ce côté-là, les satisfactions se font rares. Ben Harfa a déçu, voire excédé, sur le terrain comme en dehors, et donné raison à ceux qui lui préféraient Gourcuff pendant le marché estival. Hilton n’est que l’ombre du chef de défense qu’il était à Lens tandis que Zubar, après un léger mieux depuis le match retour face à Liverpool, a rappelé à tout le monde dimanche dernier face à Besançon qu’il était toujours capable du pire. Bonnart, Cheyrou, Cana ou encore Valbuena n’ont plus le précieux rendement qui était le leur lors de la deuxième partie du précédent exercice. Devant, Koné est déconcertant d’inefficacité alors que Samassa n’a pas le niveau requis pour jouer dans un club comme l’OM. Seuls Taïwo, qui a pris une nouvelle dimension dans son couloir gauche, Niang, qui, son absence en témoigne, est absolument indispensable aux avants postes, et à un degré moindre Mandanda, ont réellement convaincu après 19 journées de championnat.

Mais Marseille a des solutions pour rectifier le tir. D’abord au sein même de son effectif. Gaël Givet, qui ne pourrait qu’améliorer une charnière centrale aux abois, peut constituer une solution si toutefois Eric Gerets cesse de l’ignorer obstinément. Le retour de son ancien co-équipier à Monaco, Julien Rodriguez, dimanche dernier en coupe, est également un motif d’espoir dans la perspective de retrouver une assise défensive qui sera indispensable à l’OM pour jouer les premiers rôles à la fin du championnat. D’autre part, un voire deux renforts offensifs viendront compléter l’effectif et soulager un Mamadou Niang trop esseulé en attaque. La piste Larsson finalement abandonnée, il faut espérer que les dirigeants sauront faire le bon choix. De celui-ci dépendra, en partie, le comportement de l’OM en coupe de l’UEFA et son classement au soir de la 38ème journée.

Décevants Stéphanois

SAINTETIENNE_GOMIS_170508.jpg

Après avoir fini le championnat 2007-2008 à la cinquième place du classement, l’AS Saint Etienne espérait rester dans le top 5 cette saison. Mais après cette première moitié de saison, les Verts occupent seulement la dix-septième place, à quatre points d’avance sur le premier relégable, Valenciennes. Pire, les Stéphanois ont même été lanterne rouge du championnat à l’occasion de la 15e journée. Grosse déception aussi à cause de Pascal Feindouno qui a rejoint le Qatar au mois de septembre, attiré par les pétrodollars. Le départ du maître de jeu des Verts a laissé un trou dans l’attaque stéphanoise qui a inscrit seulement 15 buts pour le moment.

Les supporters attendaient aussi beaucoup de l’entraîneur Laurent Roussey qui a réussi à ramener le club en Coupe d’Europe l’an dernier, surtout que l’ASSE conserve cette saison la totalité des joueurs cadres. Mais le coach n’a jamais réussi a créer une bonne entente dans le groupe, surtout au moment où les blessures des titulaires se sont multipliées.
Ces blessures qui ont criblé l’effectif stéphanois auront au moins eu pour avantage d’ouvrir le terrain à une nouvelle génération de joueur issu du centre de formation de la ville comme Yoann Andreu, 19 ans, qui a brillé contre le FC Valence. Le remplacement de Roussey le 11 novembre par Alain Perrin ne sera donc une surprise pour personne. Après l’arrivée de l’ancien coach lyonnais, l’équipe a sorti la tête de l’eau au mois de décembre en gagnant trois matches sur 4 en championnat.

Dans le brouillard de cette première partie de saison, les Verts sont tout de même de retour dans les compétitions internationales après 26 longues années. Toujours invaincus en 6 rencontres contre Tel Aviv à deux reprises puis contre Copenhague, Rosenborg, Bruges et Valence. L’aventure européenne se poursuit en février contre l’Olympiakos pour les 16e de finales.

Tous concernés : décryptage et réactions

Les « États Généraux de la presse écrite » ont été ouverts lundi 2 octobre par le Président de la République Nicolas Sarkozy, afin de «favoriser l’adaptation de la presse à son nouvel environnement dans un contexte incertain, qui évolue à toute allure, pour que notre presse reste vivante, pluraliste, indépendante».

Cela fait quelques semaines que les quatre commissions se réunissent régulièrement en vue de formuler des réponses à chacune des interrogations suivantes : Quel avenir pour les métiers du journalisme ? Comment régénérer le processus industriel de la presse écrite ? Quels modèles pour la presse écrite après le choc d’Internet ? Comment répondre aux attentes des lecteurs et des citoyens ?
Un site Internet directement rattaché à celui de l’Élysée reflète l’opacité du débat tandis que la presse, pourtant directement concernée, ne lui accorde qu’une très modeste couverture. Résultat : ceux à qui elle se destine, et qui seront donc les premiers touchés par les réformes entreprises, c’est-à-dire les lecteurs, ignorent la tenue de ce « grenelle », ou si par miracle ils en ont vaguement entendu parler, ils n’en connaissent ni les tenants ni les aboutissants.

On observe un manque d’intérêt et de pugnacité d’une profession au sujet de laquelle tout le monde s’accorde pourtant à dire qu’elle est gage de démocratie.
L’enjeu ne serait-il pas si fondamental ?
Il ne faut pas ignorer que les rapports Montaigne et Giazzi, dont s’inspire largement l’Élysée, prônent la mise en place d’un véritable Plan Marshall visant à distiller une aide temporaire massive de l’État dans la presse. Mais à terme, il s’agit de laisser la Presse obéir aux seules lois du Marché. Pour assurer sa survie dans la jungle de la concurrence mondiale, on va donc chercher à créer ou renforcer de grands groupes plurimédias. Et pour faciliter la création ou la restructuration de ces « superstructures », on invoque la nécessité d’abolir la clause de conscience, disposition législative protégeant le journaliste lorsque celui-ci voit son journal racheté par un actionnaire qui voudrait en modifier la ligne éditoriale. Enfin, pour permettre une meilleure circulation de l’information au sein de ces groupes, on envisage d’abolir les droits d’auteur, et de compenser la perte de ce revenu supplémentaire par une augmentation de salaire dans le contrat de travail du journaliste salarié.

Foncièrement, la presse a besoin de fortifier ses fondations. L’incapacité de ses différents acteurs à se réunir pour prendre le problème à bras le corps a conduit le Président de la République à prendre les devants. Ayant vu les répercussions de ses déclarations chocs au sujet de la réforme de l’audiovisuel public, Nicolas Sarkozy a retenu les leçons d’une communication trop franche et directe et préfère œuvrer discrètement pour accroître une influence déjà forte dans le domaine de la presse écrite. Tellement discrètement que personne ne semble s’offusquer que des rapports citant en exemple Berlusconi puissent ouvertement affirmer que «la concentration est un gage de pluralisme». On entend notamment réformer l’ordonnance de 1944 qui instaure un dispositif anti-concentration qui interdit à une même personne, physique ou morale, de détenir plus de deux médias sur trois (presse écrite, TV, radio) à compter d’une certaine audience. Il faut avoir en tête que de nombreux titres de presse en France sont déjà détenus par des grands patrons comme Bernard Arnault ou encore Serge Dassault. Qu’en sera t-il une fois que les dernières barrières législatives seront levées ?

C’est au vu du flou ambiant et de l’absence de communication et d’information sur l’avancée des débats et leurs conséquences futures que l’équipe de Haut Courant s’est lancée dans l’élaboration de ce dossier, sans néanmoins prétendre à une exhaustivité impossible.

Vous y trouverez un éclairage sur différents domaines touchés par les États Généraux de la presse :

Un état des lieux dans la rubrique Décryptage

 Pourquoi est-ce que l’organisation de ces États Généraux peut porter à polémique ?

 Quel est le rôle d’internet dans le paysage audiovisuel actuel ?

 Que se passe-t-il dans la Blogosphère ?

 Quelle est la place du lecteur dans ces États Généraux ?

  Où se situent les éditeurs de presse dans ces discussions ?

Les réponses de différents acteurs dans la rubrique Réactions

 Journalistes comme François Sergent, Claude Droussent ou Claude Soula

 Blogueurs comme Guy Birenbaum

 Universitaires comme Françis Balle ou Jean-Marie Charon

  Journalistes en devenir

 Directeurs des écoles de journalisme comme Christophe Deloire du Centre de Formation des Journalistes de Paris et Daniel Deloit de l’école Supérieur de Journalisme de Lille

  Lecteurs

 Compte-rendu des contre États Généraux organisés par Mediapart et Reporters Sans Frontières, accompagné d’interviews de [ François Bonnet

 >http://www.hautcourant.com/Un-enorme-simulacre-de-l-Elysee,564?var_mode=calcul], directeur éditorial de Mediapart, et de Jean-François Julliard, secrétaire général de RSF.

Mais aussi une analyse de l’état de la presse à l’étranger (en Allemagne, aux États Unis), une analyse de l’état de la presse sportive

Les conclusions des discussions dans le Livre Vert publié le 8 janvier 2009.

Les conclusions de Nicolas Sarkozy, le 23 janvier 2009.

Le Déni de Grossesse, un phénomène tabou

Le déni de grossesse, phénomène encore mal connu est pourtant une pathologie qui touche environ 2 femmes sur 1000 chaque année. Félix Navarro, médecin inspecteur de santé publique a fondé il y a 5 ans à Toulouse l’Association pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse. Il témoigne.

Félix Navarro, pouvez vous expliquer quelles sont les principales caractéristiques d’un déni de grossesse?

La définition même d’un déni de grossesse est simple. Il s’agit d’une femme enceinte qui n’a pas conscience de l’être. Notre association reconnaît réellement un déni de grossesse à partir de la 20ème semaine d’aménhorrée. Il n’y a pas à proprement parler de déni de grossesse avant le 3ème mois. Pour le reste, le déni de grossesse montre que la plupart des femmes ne présentent pas de signes apparents de grossesse: elles ne prennent pas de poids, n’ont pas d’arrêts dans leurs menstruations. Leurs conjoints quant à eux, ne voient rien.

Quelles sont les femmes touchées par le déni de grossesse? A combien sont-elles estimées chaque année?

Nous pouvons estimer grâce à l’étude réalisée par James Wessel, un obstétricien de Berlin que 2 grossesses sur 1000 faisaient l’objet d’un déni. Il s’agit là d’un déni partiel. Concernant le déni total, celui qui concene les femmes qui se rendent compte qu’elles sont enceintes le jour de leur accouchement, cela chute considérablement. Elles sont estimées à 1 sur 2500 environ.
D’une manière générale, le déni de grossesse est stéréotypé. Il ne touche pas seulement les femmes issues de milieux sociaux défavorisés. Il touche un éventail de femmes de tous âges en mesure de procréer et de tous niveaux sociaux-culturels. Il touche aussi bien les femmes qui n’ont pas eu d’enfants que celles qui en ont déjà.

Pourquoi avoir crée une association sur un phénomène qui laisse encore le corps médical perplexe?

Au cours de ma carrière médicale, j’ai recueilli de nombreux témoignages de femmes ayant vécu un déni de grossesse. A travers cette association, j’ai souhaité mettre en lumière ce phénomène qui rentre dans le cadre des grandes pathologies obstétricales. Aujourd’hui, l’association permet aux femmes de libérer leurs paroles, de mettre un nom sur un sujet resté tabou. Quant au corps médical qui se heurte encore à ce phénomène, il confond encore déni de grossesse et grossesse cachée. Cette dernière étant plus liée à des raisons culturelles.

Par extension, est ce un phénomène que nous pouvons qualifier de physique ou de mental?

Mental bien sûr. Mais il ne faut pas tout confondre. Nous nous battons pour que les femmes concernées ne soient pas considérées comme des folles ou des menteuses. Le déni de grossesse peut très bien être lié à une souffrance vécue comme la croyance de l’infertilité.
D’autre part, je tiens à souligner qu’il ne faut pas mélanger déni de grossesse et infanticide. Bien au contraire, bien que relayé par la Presse en général, l’infanticide reste marginal dans le cas d’un déni de grossesse qu’il soit partiel ou total.

RD Congo : le conflit sans fin du Nord-Kivu

Après un accord de paix signé en janvier 2008, la région du Nord-Kivu, à l’est du Congo et frontalière du Rwanda, est de nouveau à feu et à sang depuis la fin du mois d’août 2008.

Depuis son indépendance en 1960, le Congo-Kinshasa est passé de conflits en conflits, de massacres en massacres. Après deux guerres (1996-1997 et 1998-2002) et les fortes répercussions du génocide du Rwanda voisin [[1994: Au lendemain du génocide rwandais, plus d’un million de Hutus se réfugie dans l’est de la République Démocratique du Congo, ex-Zaïre, fuyant l’avancée du Front patriotique rwandais (à majorité Tutsi) qui prend le pouvoir à Kigali. L’opération Turquoise, menée par la France et censée sauver les Tutsis du génocide, a surtout permis à l’armée, au gouvernement intérimaire et aux génocidaires de fuir au Zaïre. Leur installation au Kivu fera peser une menace continuelle sur le nouveau régime rwandais]], les tensions réanimées par la rébellion de l’ex-général de l’armée congolaise Laurent Nkunda paraissent insolvables.

Trois acteurs s’opposent…

 Les rebelles Tutsis congolais du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) menés par le général déchu Laurent Nkunda. Il estime que la population Tutsie est menacée par la présence sur le territoire de Hutus Rwandais et accuse le gouvernement de protéger ses ennemis.

 L’armée régulière congolaise appelée Forces Armées de République Démocratique du Congo (FARDC). Le gouvernement accuse le Rwanda de soutenir la rébellion de Nkunda, craignant que les Hutus Rwandais ne tentent de reconquérir le pouvoir de Kigali. L’armée est soutenue par l’ONU à travers la mission de la paix MONUC (Mission de l’ONU en RD Congo) [[17000 casques bleus actuellement. 3000 soldats supplémentaires ont été demandés par Ban Ki-moon]]

 Les rebelles Hutus rwandais composent l’essentiel des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR). Dans leurs rangs se trouvent des génocidaires de 1994. Les FDLR réclament la possibilité de rentrer au Rwanda et l’intégration de certains d’entre eux dans l’administration.

… dans un combat à entrées multiples

Déplacements de milliers de personnes, violences sexuelles institutionnalisées, pillages, la situation humanitaire et sécuritaire est plus qu’instable. Des cessez-le-feu sont régulièrement décrétés, peu souvent respectés. Les causes du conflit sont multiples. Conflit ethnique bien sûr, il est aussi économique. La région possède de nombreuses richesses minières au centre des préoccupations de tous. Selon l’ONG « Global Witness », le CNDP de Nkunda se bat pour conserver sa mainmise sur la mine de coltan qui serait la principale source de financement de ce mouvement.

Les gentils contre les méchants ?

Il faut souligner l’attitude discutable qu’ont eu tous les acteurs des tensions. Si Rama Yade, secrétaire d’État auprès du Ministre des Affaires Étrangères, en déplacement en RDC le 30 novembre, a réaffirmé le soutien de la France au Président congolais Joseph Kabila, reste que le personnage est discutable. Le président Kabila est, en effet, accusé par l’association Human Right Watch d’avoir fait exécuter plus de 500 opposants en deux ans. Les casques bleus de la mission MONUC, loin d’une image héroïque, ont été accusés de trafics d’or et d’armes avec les rebelles. Pour finir, l’armée régulière s’est révélée être à l’origine de « pillages et d’exactions » contre la population civile dans le Nord Kivu…

Le rôle de l’Europe ?

Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU a lui-même demandé à l’Union Européenne de dépêcher sur place une force intérimaire en attendant l’arrivée de 3000 casques bleus supplémentaires. La Belgique, à travers son ministre des affaires Étrangères Karel De Gucht, s’est dite prête à envoyer des forces au Congo. Toutefois, ne s’estimant pas assez « forte », elle a rejeté la possibilité de conduire une opération sur place. Les autres pays européens sont pour le moins réservés sur cette éventualité. Javier Solana, haut représentant de l’Union Européenne pour la Politique Étrangère et de Sécurité Commune (PESC) a annoncé le 3 décembre que l’envoi d’une force européenne en RDC n’était pas à l’ordre du jour.

Nkunda veut des pourparlers…

L’ancien président nigérian et émissaire de l’ONU Olusegun Obasanjo a rencontré le président Kabila et Laurent Nkunda les 14 et 16 novembre. Depuis, les combats ont majoritairement cessé et les rebelles de Nkunda se sont retirés de certaines villes, arguant vouloir favoriser un climat de négociations. Des casques bleus ont confirmé que les rebelles s’étaient retirés d’Ishasha dont ils avaient pris le contrôle le 27 novembre.
L’actuelle position de médiateur d’Obasanjo pourrait aider à établir de véritables négociations. A suivre…

Audiovisuel public

Un véritable bras de fer a commencé depuis mardi dernier concernant le projet de loi sur la réforme de l’audiovisuel public. Actuellement, 800 amendements sont en cours de discussion à l’Assemblée Nationale. Une chance légendaire selon la droite et une offrande faite aux chaines privées invoque la gauche…

Décryptage

Le personnel de France Télévision est monté au créneau mardi 26 novembre, le jour de l’examen des textes par les députés. Cette grève a causé l’annulation du JT de 13h de France 2 ainsi qu’une manifestation qui rassemblait environ 4.000 personnes selon les organisateurs et 2.000 selon la préfecture de police. Les manifestants sont partis de la Tour Eiffel jusqu’au palais Bourbon, le siège de l‘assemblée nationale, avec pour emblème une poupée vaudou.

La droite veut-elle du mal à l’audiovisuel public ? Pas du tout ! Répondent les députés de la majorité. Selon son géniteur Nicolas Sarkozy, ce projet assurerait la qualité du service public qui « ne peut pas fonctionner selon des critères purement mercantiles« . « C’est une mesure de bon sens et j’y suis très favorable » a affirmé la ministre de la culture Christine Albanel devant les députés en juin dernier.

La réforme de l’audiovisuel public fait l’objet d’un seul projet de loi, qui aborde à la fois la suppression de la publicité, les sources de financements de compensation, le contenu des programmes de la nouvelle télévision publique et la gouvernance de France Télévisions. Mais, on l’aura compris, l’amendement phare de cette loi, est la disparition progressive de la publicité sur l’audiovisuel public français d’ici 2012.

Cependant, pour compenser le manque à gagner des chaines publiques estimé à 450 millions d’euros, le gouvernement a prévu une taxe de 3% sur la publicité diffusée par les chaînes de télévision privées ayant des recettes publicitaires supérieures à 11 millions d’euros. Soit TF1, Canal Plus et M6. Notons que le PDG d’M6 a déclaré sur la 5 que ce chiffre était erroné et que le manque à gagner n’était pas si conséquent que cela.

Suite de la saga, le 19 novembre dernier donc, les députés UMP, réunis en commission, décident de baisser de moitié cette taxe jusqu’à 2012. La raison officielle est la crise économique actuelle. Ces derniers jugent anormal « de demander aux chaines privées de financer le public ». Pendant ce temps là, les députés de la gauche et le personnel de l’audiovisuel public ainsi que certains représentants de l’UMP comme Hervé Mariton (député de la Drôme) continuent à être défavorable à cette réforme en confiant « La pub, c’est rigolo, c’est bon pour le moral et c’est bon pour la consommation ».

Noël Mamère député (vert) de colère a dénoncé le jour de la manifestation, le 26 novembre, « le hold-up de l’Etat contre le service public au profit des copains du Président » en rajoutant « Ce dont Bouygues a rêvé, Sarkozy l’a fait et il va même plus loin ». L’opposition en général crie au scandale et aux machinations et critique un père noël qui serait très généreux avec TF1 notamment. Quant aux figures emblématiques des chaines publiques, elles se font très rares et ne font pas de déclarations publiques concernant ce sujet, sauf Audrey Pulvar, présentatrice du journal national de France 3, qui fait exception et ne cache pas son engagement contre cette loi. La journaliste devrait s’inquiéter davantage puisque des députés UMP ont proposé la semaine dernière, la suppression de son JT qui « ferait doublon avec celui de France 2 ». Coïncidence ?