Quand la défense de l’environnement devient un marché juteux

Au moment où se tient jusqu’au 29 mars une conférence sur l’environnement à Bogota, JAVIER SILVA HERRERA, journaliste au quotidien colombien El Tiempo, s’attarde sur les bénéfices élevés que peut rapporter la biodiversité en Colombie. Traduction d’un article du 25 mars 2008.

« L’éthanol est produit en Colombie avec du sucre de canne, mais il existe des projets pour le faire avec de la banane et de yuca (arbuste des zones sèches d’Amérique du Sud).

Dans les quatre prochaines années, de nombreuses entreprises pourraient recevoir quelques 500 millions de dollars pour produire des biocombustibles, diminuer la pollution et cultiver la biodiversité
Ces chiffres placent cette partie de l’économie en première position des revenus avec l’exportation de fleurs et la commercialisation de produits non-traditionnels.

De fait, la Colombie se trouve être l’un des pays les plus avancés sur ce thème, étant l’un des territoires avec le plus de ressources naturelles de la planète.

En général, ce sont des investissements qui oscillent entre 5 et 30 millions de dollars, mais qui peuvent être récupérés en presque deux ans si les prix internationaux se maintiennent. « De plus, c’est une opportunité pour arrêter de contempler nos ressources et en profiter pour que ces ressources soient durables » explique Jairo Guerra, expert de ce thème.

L’analyse de cette nouvelle niche du marché sera une des thématiques centrales de la Première Foire International de l’Environnement (FIMA : Feria Internacional de Medio Ambiente) qui a commencé le 25 mars à Corferias, à Bogota et qui se prolonge jusqu’au samedi 29.
eltiempo.bmp
Atteindre des gains multimillionnaires en baissant les émissions de gaz
Une cinquantaine d’entreprises nationales espère gagner 115 millions de dollars dans les quatre prochaines années en baissant les émissions de gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone ou le méthane.
Les entreprises entrent dans ce « commerce » en planifiant des stratégies technologiques afin de réduire la pollution qui entraîne l’utilisation de combustibles fossiles.

La biodiversité, une mine d’or

La biodiversité n’est plus une ressource à méditer mais une énorme opportunité de commerce.
Dans le monde, le « biocommerce » évolue, selon des chiffres de l’Institut Humboldt, de plus de 750 millions de dollars par an. En Colombie, les chiffres sont plus faibles mais croissent avec force. Il existe déjà plus de 1250 entreprises dédiées à cette activité, le double de ce qu’il y avait en 2000. Ces entreprises ont enregistré pour 130 millions de dollars de mouvement en 2007. […]

L’année dernière, l’exportation de poissons apporta 6 millions de dollars de revenus. Et 17 millions par la vente de plantes médicinales. Font également partie du « biocommerce » l’écotourisme et les cosmétiques organiques.

La majorité de ces projets se concentrent à Antioche, Valle et Quindio et recoivent des finances de la part du Fond du Biocommerce, qui a déboursé plus de 2000 millions de crédits.

José Antonio Gomez, directeur du programme sur le Biocommerce pour Humboldt, explique que les fleurs, les fruits et les miels, qui se développent à Bolivar, Huila et Cauca, sont les commerces avec le plus d’opportunités. « C’est un champ qui, en plus d’être bénéfique pour le commerce, permet de protéger les ressources naturelles » développe Jairo Guerra.

Du sucre aux biocombustibles

Désormais on ne produit plus seulement du sucre pour obtenir des profits mais pour le commerce de biocombustibles.
Ces campagnes produisent quotidiennement plus d’un million de litres d’éthanol à partir de la canne à sucre, qui permet des bénéfices de 218 millions de dollars environ chaque année. La demande locale s’élève à un million et demi de litres par jour.

Le commerce est rentable parce que l’installation de la technologie nécessaire pour développer le combustible demande un capital de 30 millions de dollars, récupérés en moins d’un an avec un prix de base de 1,141 peso au litre. De surcroit, le gouvernement donne des aides, avec l’extension de la TVA, l’impot sur la rente pour 10 ans …

Concernant le biodiesel, qui se produit à partir de l’huile de palmier, les chiffres sont plus faibles mais pas négligeables.

La firme privée Oleoflores a misé sur une plante qui peut produire 170 000 litres par jour, qui représente des profits de 73 millions de dollars.

L’année prochaine, la production pourra augmenter à 900 000 litres quotidiens avec le fonctionnement nouveau de trois plantes. Cette initiative a lieu au milieu d’une polémique mondiale sur les biocombustibles. Selon une étude de l’organisation Nature Conservancy, les biocombustibles entrainent une augmentation des produits de consommation.

De plus, les émissions de carbone nécessaire à mettre ces technologies en marche, en détruisant de grandes portions de terrains, ne compensent pas le bénéfice environnemental supposé. »

Quand la défense de l’environnement devient un marché juteux

Au moment où se tient jusqu’au 29 mars une conférence sur l’environnement à Bogota, JAVIER SILVA HERRERA, journaliste au quotidien colombien El Tiempo, s’attarde sur les bénéfices élevés que peut rapporter la biodiversité en Colombie. Traduction d’un article du 25 mars 2008.

« L’éthanol est produit en Colombie avec du sucre de canne, mais il existe des projets pour le faire avec de la banane et de yuca (arbuste des zones sèches d’Amérique du Sud).

Dans les quatre prochaines années, de nombreuses entreprises pourraient recevoir quelques 500 millions de dollars pour produire des biocombustibles, diminuer la pollution et cultiver la biodiversité
Ces chiffres placent cette partie de l’économie en première position des revenus avec l’exportation de fleurs et la commercialisation de produits non-traditionnels.

De fait, la Colombie se trouve être l’un des pays les plus avancés sur ce thème, étant l’un des territoires avec le plus de ressources naturelles de la planète.

En général, ce sont des investissements qui oscillent entre 5 et 30 millions de dollars, mais qui peuvent être récupérés en presque deux ans si les prix internationaux se maintiennent. « De plus, c’est une opportunité pour arrêter de contempler nos ressources et en profiter pour que ces ressources soient durables » explique Jairo Guerra, expert de ce thème.

L’analyse de cette nouvelle niche du marché sera une des thématiques centrales de la Première Foire International de l’Environnement (FIMA : Feria Internacional de Medio Ambiente) qui a commencé le 25 mars à Corferias, à Bogota et qui se prolonge jusqu’au samedi 29.
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Atteindre des gains multimillionnaires en baissant les émissions de gaz
Une cinquantaine d’entreprises nationales espère gagner 115 millions de dollars dans les quatre prochaines années en baissant les émissions de gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone ou le méthane.
Les entreprises entrent dans ce « commerce » en planifiant des stratégies technologiques afin de réduire la pollution qui entraîne l’utilisation de combustibles fossiles.

La biodiversité, une mine d’or

La biodiversité n’est plus une ressource à méditer mais une énorme opportunité de commerce.
Dans le monde, le « biocommerce » évolue, selon des chiffres de l’Institut Humboldt, de plus de 750 millions de dollars par an. En Colombie, les chiffres sont plus faibles mais croissent avec force. Il existe déjà plus de 1250 entreprises dédiées à cette activité, le double de ce qu’il y avait en 2000. Ces entreprises ont enregistré pour 130 millions de dollars de mouvement en 2007. […]

L’année dernière, l’exportation de poissons apporta 6 millions de dollars de revenus. Et 17 millions par la vente de plantes médicinales. Font également partie du « biocommerce » l’écotourisme et les cosmétiques organiques.

La majorité de ces projets se concentrent à Antioche, Valle et Quindio et recoivent des finances de la part du Fond du Biocommerce, qui a déboursé plus de 2000 millions de crédits.

José Antonio Gomez, directeur du programme sur le Biocommerce pour Humboldt, explique que les fleurs, les fruits et les miels, qui se développent à Bolivar, Huila et Cauca, sont les commerces avec le plus d’opportunités. « C’est un champ qui, en plus d’être bénéfique pour le commerce, permet de protéger les ressources naturelles » développe Jairo Guerra.

Du sucre aux biocombustibles

Désormais on ne produit plus seulement du sucre pour obtenir des profits mais pour le commerce de biocombustibles.
Ces campagnes produisent quotidiennement plus d’un million de litres d’éthanol à partir de la canne à sucre, qui permet des bénéfices de 218 millions de dollars environ chaque année. La demande locale s’élève à un million et demi de litres par jour.

Le commerce est rentable parce que l’installation de la technologie nécessaire pour développer le combustible demande un capital de 30 millions de dollars, récupérés en moins d’un an avec un prix de base de 1,141 peso au litre. De surcroit, le gouvernement donne des aides, avec l’extension de la TVA, l’impot sur la rente pour 10 ans …

Concernant le biodiesel, qui se produit à partir de l’huile de palmier, les chiffres sont plus faibles mais pas négligeables.

La firme privée Oleoflores a misé sur une plante qui peut produire 170 000 litres par jour, qui représente des profits de 73 millions de dollars.

L’année prochaine, la production pourra augmenter à 900 000 litres quotidiens avec le fonctionnement nouveau de trois plantes. Cette initiative a lieu au milieu d’une polémique mondiale sur les biocombustibles. Selon une étude de l’organisation Nature Conservancy, les biocombustibles entrainent une augmentation des produits de consommation.

De plus, les émissions de carbone nécessaire à mettre ces technologies en marche, en détruisant de grandes portions de terrains, ne compensent pas le bénéfice environnemental supposé. »

Quand la défense de l’environnement devient un marché juteux

Au moment où se tient jusqu’au 29 mars une conférence sur l’environnement à Bogota, JAVIER SILVA HERRERA, journaliste au quotidien colombien El Tiempo, s’attarde sur les bénéfices élevés que peut rapporter la biodiversité en Colombie. Traduction d’un article du 25 mars 2008.

« L’éthanol est produit en Colombie avec du sucre de canne, mais il existe des projets pour le faire avec de la banane et de yuca (arbuste des zones sèches d’Amérique du Sud).

Dans les quatre prochaines années, de nombreuses entreprises pourraient recevoir quelques 500 millions de dollars pour produire des biocombustibles, diminuer la pollution et cultiver la biodiversité
Ces chiffres placent cette partie de l’économie en première position des revenus avec l’exportation de fleurs et la commercialisation de produits non-traditionnels.

De fait, la Colombie se trouve être l’un des pays les plus avancés sur ce thème, étant l’un des territoires avec le plus de ressources naturelles de la planète.

En général, ce sont des investissements qui oscillent entre 5 et 30 millions de dollars, mais qui peuvent être récupérés en presque deux ans si les prix internationaux se maintiennent. « De plus, c’est une opportunité pour arrêter de contempler nos ressources et en profiter pour que ces ressources soient durables » explique Jairo Guerra, expert de ce thème.

L’analyse de cette nouvelle niche du marché sera une des thématiques centrales de la Première Foire International de l’Environnement (FIMA : Feria Internacional de Medio Ambiente) qui a commencé le 25 mars à Corferias, à Bogota et qui se prolonge jusqu’au samedi 29.
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Atteindre des gains multimillionnaires en baissant les émissions de gaz
Une cinquantaine d’entreprises nationales espère gagner 115 millions de dollars dans les quatre prochaines années en baissant les émissions de gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone ou le méthane.
Les entreprises entrent dans ce « commerce » en planifiant des stratégies technologiques afin de réduire la pollution qui entraîne l’utilisation de combustibles fossiles.

La biodiversité, une mine d’or

La biodiversité n’est plus une ressource à méditer mais une énorme opportunité de commerce.
Dans le monde, le « biocommerce » évolue, selon des chiffres de l’Institut Humboldt, de plus de 750 millions de dollars par an. En Colombie, les chiffres sont plus faibles mais croissent avec force. Il existe déjà plus de 1250 entreprises dédiées à cette activité, le double de ce qu’il y avait en 2000. Ces entreprises ont enregistré pour 130 millions de dollars de mouvement en 2007. […]

L’année dernière, l’exportation de poissons apporta 6 millions de dollars de revenus. Et 17 millions par la vente de plantes médicinales. Font également partie du « biocommerce » l’écotourisme et les cosmétiques organiques.

La majorité de ces projets se concentrent à Antioche, Valle et Quindio et recoivent des finances de la part du Fond du Biocommerce, qui a déboursé plus de 2000 millions de crédits.

José Antonio Gomez, directeur du programme sur le Biocommerce pour Humboldt, explique que les fleurs, les fruits et les miels, qui se développent à Bolivar, Huila et Cauca, sont les commerces avec le plus d’opportunités. « C’est un champ qui, en plus d’être bénéfique pour le commerce, permet de protéger les ressources naturelles » développe Jairo Guerra.

Du sucre aux biocombustibles

Désormais on ne produit plus seulement du sucre pour obtenir des profits mais pour le commerce de biocombustibles.
Ces campagnes produisent quotidiennement plus d’un million de litres d’éthanol à partir de la canne à sucre, qui permet des bénéfices de 218 millions de dollars environ chaque année. La demande locale s’élève à un million et demi de litres par jour.

Le commerce est rentable parce que l’installation de la technologie nécessaire pour développer le combustible demande un capital de 30 millions de dollars, récupérés en moins d’un an avec un prix de base de 1,141 peso au litre. De surcroit, le gouvernement donne des aides, avec l’extension de la TVA, l’impot sur la rente pour 10 ans …

Concernant le biodiesel, qui se produit à partir de l’huile de palmier, les chiffres sont plus faibles mais pas négligeables.

La firme privée Oleoflores a misé sur une plante qui peut produire 170 000 litres par jour, qui représente des profits de 73 millions de dollars.

L’année prochaine, la production pourra augmenter à 900 000 litres quotidiens avec le fonctionnement nouveau de trois plantes. Cette initiative a lieu au milieu d’une polémique mondiale sur les biocombustibles. Selon une étude de l’organisation Nature Conservancy, les biocombustibles entrainent une augmentation des produits de consommation.

De plus, les émissions de carbone nécessaire à mettre ces technologies en marche, en détruisant de grandes portions de terrains, ne compensent pas le bénéfice environnemental supposé. »

Quand l’exclusion forme un peuple : les tziganes.

Cinq futurs journalistes de l’équipe de Hautcourant.com se sont intéressés aux tziganes et plus particulièrement aux Roms. Ce travail a donné naissance au dossier qui suit.
De l’histoire de ce peuple méconnu, aux difficultés qu’il rencontre en Europe et dans les villes Française, ces articles dressent le panorama d’une population qui parfois, fait l’objet de discriminations et de rejet ethnique de la part de gouvernements occidentaux.

Nomades, voyageurs, gens du voyage, sont des termes qui évoquent l’itinérance et renvoient aux tziganes. Le voyage n’est cependant pas la seule spécificité de leur identité.
Parler de tziganes sédentaires semble contradictoire dans la mesure où toute leur histoire est celle d’une transhumance sans fin apparente. Pourtant la moitié de la population, évaluée à quelque 300 000 personnes en France, est sédentaire.
De même, le référent ethnique n’est pas non plus suffisant à l’étude des « gens du Voyage », puisque des non-Tziganes sont aussi des voyageurs. C’est dire la complexité du monde des tziganes qui se prête mal à une classification et interdit toute tentative de généralisation.

Et sans surprise, durant la première étape de ce travail qui consistait à raconter l’origine des tziganes, nous avons très vite été confrontés au flou qui accompagne l’histoire de ce peuple. La diversité des récits et des parcours géographiques et culturels nourrit l’impossibilité de définir précisément une histoire commune. Toutefois, ce flou est à lui seul un élément qui fait partie du tout qui compose l’identité tzigane.

Après avoir défini les éléments relatifs à l’histoire et à l’organisation sociale des tziganes, il nous a semblés intéressant de concentrer notre travail sur les problématiques qui touchent les Roms à différentes échelles géographiques.

Quentin Clairembourg a travaillé sur les minorités présentes au Kosovo. « A l’heure où la communauté internationale débat de l’indépendance du Kosovo, les organisations non-gouvernementales spécialisées dans les droits de l’homme alertent l’opinion sur la situation des minorités ethniques présentes dans le pays des Balkans. L’indépendance du Kosovo ne fait pas que des heureux. La communauté Rom fait partie des trois minorités ethniques menacées, selon Human Rights Watch. »

Avec le même intérêt pour les questions européennes, Julien Ginoux a focalisé son enquête sur les conditions d’accueil des nouveaux ressortissants européens. « Depuis le 1er janvier 2007, les Roms de Roumanie et de Bulgarie, sont citoyens européens. Avec une simple carte d’identité, ces nouveaux ressortissants européens bénéficient, au même titre que les autres citoyens de l’Union européenne, de la liberté de circulation sur l’ensemble du territoire des Etats membres. Or, un mois avant leur adhésion, en décembre 2006, deux circulaires sont venues préciser les conditions d’accueil de ces nouveaux ressortissants. »

Au cœur de cette nouvelle législation, les programmes d’aide au retour volontaire ou humanitaire. Sophie Morin-Feyssac a étudié ces dispositifs et propose un éclairage sur les désaccords qui opposent l’Agence Nationale de l’Accueil des Etrangers et des Migrations (ANAEM) et les collectifs de Roms. « Depuis quelques mois, déjà la grogne se ressent au sein de la population des Roms installés en France. En effet la politique d’aide au retour pratiquée par l’ANAEM est l’objet de toutes les controverses. Différents arguments sont avancés de toute part, de sorte qu’il est difficile de comprendre réellement la situation actuelle. L’ANAEM et les collectifs de Roms sont en total désaccord sur les objectifs poursuivis. »

Des situations locales illustrent également les difficultés que rencontrent les Roms. Jean-Philippe Juan a rencontré Jean-Philippe Turpin, directeur de la Cimade de Béziers et Raymond Couderc, maire de cette même ville. Ces deux acteurs connaissent mieux que quiconque la situation des Roms et les difficultés que ces derniers provoquent ou sont supposés provoquer dans le Biterrois. Pourtant le discours et les perceptions ne sont pas identiques notamment sur les questions relatives à l’éducation.
De même, au coin d’une rue, adossé au mur d’une banque ou appuyé à un feu rouge, apparaît parfois un Rom avec son identité et son histoire. Comme Julietta, une femme de trente-six ans qu’ Anne-Lise Dupays a rencontrée. « Cela fait maintenant quatre ans qu’elle a fuit la Roumanie avec son mari et ses trois enfants, leurs conditions de vie étant devenues trop pénibles en raison de la discrimination et des persécutions dont sont victimes les Roms. ». Des discriminations et des rejets systématiques de la part des gouvernements occidentaux qui ont inspiré Jean-Marc Turine dans son ouvrage Le crime d’être roms.

Quand l’exclusion forme un peuple : les tziganes.

Cinq futurs journalistes de l’équipe de Hautcourant.com se sont intéressés aux tziganes et plus particulièrement aux Roms. Ce travail a donné naissance au dossier qui suit.
De l’histoire de ce peuple méconnu, aux difficultés qu’il rencontre en Europe et dans les villes Française, ces articles dressent le panorama d’une population qui parfois, fait l’objet de discriminations et de rejet ethnique de la part de gouvernements occidentaux.

Nomades, voyageurs, gens du voyage, sont des termes qui évoquent l’itinérance et renvoient aux tziganes. Le voyage n’est cependant pas la seule spécificité de leur identité.
Parler de tziganes sédentaires semble contradictoire dans la mesure où toute leur histoire est celle d’une transhumance sans fin apparente. Pourtant la moitié de la population, évaluée à quelque 300 000 personnes en France, est sédentaire.
De même, le référent ethnique n’est pas non plus suffisant à l’étude des « gens du Voyage », puisque des non-Tziganes sont aussi des voyageurs. C’est dire la complexité du monde des tziganes qui se prête mal à une classification et interdit toute tentative de généralisation.

Et sans surprise, durant la première étape de ce travail qui consistait à raconter l’origine des tziganes, nous avons très vite été confrontés au flou qui accompagne l’histoire de ce peuple. La diversité des récits et des parcours géographiques et culturels nourrit l’impossibilité de définir précisément une histoire commune. Toutefois, ce flou est à lui seul un élément qui fait partie du tout qui compose l’identité tzigane.

Après avoir défini les éléments relatifs à l’histoire et à l’organisation sociale des tziganes, il nous a semblés intéressant de concentrer notre travail sur les problématiques qui touchent les Roms à différentes échelles géographiques.

Quentin Clairembourg a travaillé sur les minorités présentes au Kosovo. « A l’heure où la communauté internationale débat de l’indépendance du Kosovo, les organisations non-gouvernementales spécialisées dans les droits de l’homme alertent l’opinion sur la situation des minorités ethniques présentes dans le pays des Balkans. L’indépendance du Kosovo ne fait pas que des heureux. La communauté Rom fait partie des trois minorités ethniques menacées, selon Human Rights Watch. »

Avec le même intérêt pour les questions européennes, Julien Ginoux a focalisé son enquête sur les conditions d’accueil des nouveaux ressortissants européens. « Depuis le 1er janvier 2007, les Roms de Roumanie et de Bulgarie, sont citoyens européens. Avec une simple carte d’identité, ces nouveaux ressortissants européens bénéficient, au même titre que les autres citoyens de l’Union européenne, de la liberté de circulation sur l’ensemble du territoire des Etats membres. Or, un mois avant leur adhésion, en décembre 2006, deux circulaires sont venues préciser les conditions d’accueil de ces nouveaux ressortissants. »

Au cœur de cette nouvelle législation, les programmes d’aide au retour volontaire ou humanitaire. Sophie Morin-Feyssac a étudié ces dispositifs et propose un éclairage sur les désaccords qui opposent l’Agence Nationale de l’Accueil des Etrangers et des Migrations (ANAEM) et les collectifs de Roms. « Depuis quelques mois, déjà la grogne se ressent au sein de la population des Roms installés en France. En effet la politique d’aide au retour pratiquée par l’ANAEM est l’objet de toutes les controverses. Différents arguments sont avancés de toute part, de sorte qu’il est difficile de comprendre réellement la situation actuelle. L’ANAEM et les collectifs de Roms sont en total désaccord sur les objectifs poursuivis. »

Des situations locales illustrent également les difficultés que rencontrent les Roms. Jean-Philippe Juan a rencontré Jean-Philippe Turpin, directeur de la Cimade de Béziers et Raymond Couderc, maire de cette même ville. Ces deux acteurs connaissent mieux que quiconque la situation des Roms et les difficultés que ces derniers provoquent ou sont supposés provoquer dans le Biterrois. Pourtant le discours et les perceptions ne sont pas identiques notamment sur les questions relatives à l’éducation.
De même, au coin d’une rue, adossé au mur d’une banque ou appuyé à un feu rouge, apparaît parfois un Rom avec son identité et son histoire. Comme Julietta, une femme de trente-six ans qu’ Anne-Lise Dupays a rencontrée. « Cela fait maintenant quatre ans qu’elle a fuit la Roumanie avec son mari et ses trois enfants, leurs conditions de vie étant devenues trop pénibles en raison de la discrimination et des persécutions dont sont victimes les Roms. ». Des discriminations et des rejets systématiques de la part des gouvernements occidentaux qui ont inspiré Jean-Marc Turine dans son ouvrage Le crime d’être roms.

Débat alternatif : peut-on refuser de serrer la main du Président de la République

« Casse-toi alors pauvre con ». Quand le Président de la République dérape, Internet saisit le buzz au bond et éclabousse l’opinion publique. La vidéo circule à vitesse grand V alors l’Elysée envoie son équipe ministérielle au créneau pour laver l’affront. L’opposition charge de son côté et s’offusque de l’altercation. L’affaire aurait pu se tasser mais quelques jours plus tard, une jeune esthéticienne esquive la main tendue du chef de l’Etat à un moment où Nicolas Sarkozy est au plus bas dans les sondages.
Haut Courant lance son débat alternatif : peut-on refuser de serrer la main du Président de la République? Est-ce l’homme ou la fonction qui était visée?

Mediapart explore les terres vierges de l’Internet

Médiapart, le journal en ligne d’information généraliste est lancé depuis ce dimanche 16 mars 13h. Mediapart, un projet et des ambitions éditoriales qui viennent bousculer le paysage médiatique.

Mediapart.fr a connu son lancement officiel ce dimanche 16 mars depuis le Salon du Livre. Accessible gratuitement pendant trois jours, ce journal en ligne deviendra payant dès mercredi. L’adhésion coutera de 5 euros (pour les étudiants, chômeurs…) à 9 euros (tarif normal), ou 15 euros pour un abonnement de soutien. A l’origine de ce projet, Edwy Plenel, ancien directeur de la rédaction du Monde, et trois journalistes – François Bonnet, ancien chef du service international au Monde, Gérard Desportes, ancien de Libération et de La Vie, et Laurent Mauduit, ancien rédacteur en chef au Monde.

Mediapart, comme  » média participatif  » et  » média à part « , rompt avec la logique de la gratuité de l’information sur Internet à l’instar du modèle développé par les sites rue89.com ou bakchich.info.  » On essaye de créer contre les logiques de zapping, d’audience, de masse ou de foule, un média qui appelle la fidélité.  » expliquait Edwy Plenel dans une interview accordée à Yves Calvi sur France-Inter (Nonobstant le 10 mars). Le journaliste en profitait pour livrer sa vision d’Internet.  » J’ai l’impression parfois que l’on est comme après la découverte de l’Amérique avec Internet, on sait qu’il y a un continent, mais il y a toutes sortes de terres vierges à explorer « .

« Remettre à l’honneur un genre trop délaissé et injustement décrié : l’enquête. »

Depuis décembre un pré-site expose les ambitions éditoriales de l’équipe qui compte 26 journalistes professionnels. La question du modèle économique et des enjeux de l’indépendance y était abordée puis discutée avec les adhérents. Mediapart entend renouer avec l’enquête de terrain et l’investigation. Dès les premières lignes de son projet éditorial, Mediapart annonce  » remettre à l’honneur un genre trop délaissé et injustement décrié : l’enquête, avec ses découvertes, ses surprises, ses révélations inédites. « 

Ce projet vient bousculer l’offre d’information actuelle et Mediapart entend trouver sa place dans ce paysage médiatique.  » Il s’agit d’un journal en ligne d’information généraliste, s’adressant à une clientèle que ni l’offre papier existante ni l’offre en ligne ne satisfont aujourd’hui. Ce projet est né d’un double constat partagé par une équipe de journalistes expérimentés : la crise de la presse papier qui est une crise de l’offre éditoriale ; la crise de croissance du web, dont les potentialités au service des citoyens éclairés ne sont pas exploitées au mieux et qui appelle l’invention d’un nouveau modèle d’information de presse « .

 » Nous avons d’ores et déjà 3.300 abonnés, l’objectif des 5.000 abonnements d’ici fin mars est tout à fait à portée de main » car vont venir s’ajouter des abonnements groupés (collectivités, entreprises, médias), a déclaré vendredi à l’AFP Edwy Plenel. Le pari de l’équipe est de regrouper 25.000 adhérents pour mars 2009 sur ces nouvelles terres vierges de l’internet que Mediapart explore.

«Nous ne sommes pas une petite partie jetable de la gauche»

Les Verts de Jean-Louis Roumégas, et la liste d’Hélène Mandroux n’ont pas réussi à s’entendre pour le second tour des élections municipales. Avec 11,12% des suffrages, ils se présentent alliés à la liste Montpellier écologique, sociale, vraiment à gauche conduite par Francis Viguié (5,46%). Explications d’Emmanuel Reynaud, secrétaire régional des verts.

Contre toutes attentes, Les Verts présentent au second tour une liste commune avec Montpellier écologique, sociale, vraiment à gauche.

Oui, la liste de Francis Viguié qui regroupe la LCR, les Collectifs Unitaires Anti-Libéraux (CUAL) et Montpellier Tous Ensemble (MTE). C’est une liste de gauche alternative très diverse, comme ils aiment à le montrer. On a pu se contacter rapidement, car on partage beaucoup de combats. Nos militants se connaissent. Pour le coup, il y avait urgence. Eux comme nous avons du y réfléchir très vite du fait des contraintes légales (dépôt des listes en préfecture mardi à 18H) et logistique (impression des professions de foi et du matériel de vote).

Vous n’aviez jamais envisagé de ne pas fusionner avec la liste d’Hélène Mandoux?

Non, jamais! Si on l’avez envisagé, nous n’aurions pas agit comme ça vis à vis du parti socialiste. Nous avons cru un accord possible, cela aurait été si nous avions eu face à nous des partenaires loyaux. Georges Frêche avait déclaré «vouloir nous faire descendre en dessous des 10%», mais c’était avant le premier tour. Nous avons prouvé que nous étions une force électorale, et les politiques ont le devoir de respecter les gens.

Pendant la campagne, le message que nous passions était qu’il fallait que l’on fasse plus de 10% pour peser, mais qu’ensuite on conclurait une alliance avec Hélène Mandroux pour le second tour. Elle, de son coté, acquiesçait. Au second tour, on va demander aux électeurs s’ils pensent qu’Hélène Mandroux a bien fait d’éjecter les Verts, et donc de dire aux 9000 personnes qui ont voté pour la liste de Jean-Louis Roumégas : «Vous ne m’intéressez pas». Elle les place sur le même plan que les électeurs de Jacques Domergue. Ni eux, ni nos électeurs n’auront droit à la parole. C’est plutôt grave.

Emmanuel Reynaud (à gauche) et les photographes de presse le 9 mars au soir

Quelles sont les conséquences pour vous, d’une entrée dans l’opposition?

Nous avons toujours été pragmatique. Il n’y a pas d’opposition de principe à avoir. En revanche, en cas de désaccord avec la majorité, nous n’aurons pas de compromis à faire. Nos électeurs nous soutiennent. Il n’y aura pas de «vote utile», Hélène Mandroux a déjà gagné. Quand on est dans sa position, agir comme elle l’a fait avec nous est synonyme d’arrogance. En ce qui me concerne, je n’aimerai pas être dans la liste Mandroux à l’heure actuelle, avec ceux qui ont participé à l’éviction de l’écologie de la ville de Montpellier. Qui va nous protéger demain des promoteurs immobiliers? Je ne vois pas ce que le MoDem de Dufour et le PCF peuvent apporter à cette ville.

Les Verts, ne sont pas là pour protéger des pâquerettes! Nous avons un message fort qui concerne la planète, l’environnement, et donc les gens. Je ne comprends pas qu’elle abandonne l’écologie au profit d’une absence de projet pour la ville. Si on en croit la profession de foi de Mandroux, elle est pour l’emploi, pour le logement, pour l’environnement. C’est bien. Comme tout le monde en fait. Le seul message politique que délivre cette liste c’est: «Nous sommes les plus forts, donc on fait ce que l’on veut!».

«Nous avons un problème avec Georges Frêche»

Hélène Mandroux vous a proposé 4 sièges au conseil municipal, au final vous en visez 6 dont 2 accordé à la liste de Francis Viguié. Qu’est-ce que ça change?

La politique ce n’est pas de la comptabilité! Il est question de rester debout, on ne peut pas accepter n’importe quoi. Quand on est élu on représente des gens, en l’occurrence, les 9000 qui ont voté pour nous. Ils l’ont fait pour un projet et c’est pour celui-ci que l’on se bat. Si on ne pèse pas au sein d’une majorité, à quoi ça sert? En étant dans l’opposition, on crée des lignes pour l’avenir. On sera là pour rappeler le message que les électeurs écologistes ont voulu faire passer.

On sera également là pour faire passer un message: «Nous avons un problème avec Georges Frêche». Nous l’avons toujours dit. Ce message sera plus clair si on est dans l’opposition. Honnêtement, le traitement «Frêchiste» réservé à l’opposition, nous ne le souhaitons à personne. Ses méthodes sont presque dignes de la Stasi [[Police Politique de la RDA]] ! Le principe c’est l’intimidation et la menace. Il n’y a aucune humanité dans sa façon de traiter les gens. Il faut admettre que les choses ne sont plus comme ça depuis Mandroux. Contrairement à Frêche, elle est humaine. Profondément.

Pourtant vous ne cessez de pointer sa «déloyauté»

Elle est mal entourée. On se demande qui tire les ficelles dans cette liste, elle s’est tellement contredite! Elle n’a pas cessé de dire qu’elle voulait des verts. Je renvoie au PS les mots de Robert Navarro [[1er secrétaire de la fédération socialiste de l’Hérault]] : «Quand on veut vraiment un accord, on le trouve».

Georges Frêche dit vouloir faire à Montpellier avec cette alliance qui va du PCF au MoDem un «Laboratoire d’un futur parti de gouvernement». Pourquoi le fait-il sans les Verts? C’est ne pas tenir compte des résultats! Nous ne sommes pas une petite partie jetable de la gauche! Nous notre propos n’est pas de faire que Montpellier soit aussi gros que Shangaï. Sans prétention, les verts veulent pouvoir peser sur l’avenir de la planète.

Formule 1 2008, le feu passe au vert

Dimanche, le championnat de Formule 1 redémarre en Australie sur le circuit de Melbourne. Les écuries peaufinent les derniers réglages avant ce championnat 2008 qui s’annonce passionnant. Un point sur les forces en présence, les français et les transferts de l’inter-saison.

Durant la période de suprématie de Michael Schumacher, le championnat de F1 était devenu sans surprise et donc sans saveur. Heureusement, l’arrivée de la nouvelle génération a remit le suspense au goût du jour depuis maintenant deux ans. En 2007, la lutte pour le titre s’est jouée jusqu’au dernier Grand Prix entre Kimi Raïkkönen (110 pts.), Lewis Hamilton (109) et Fernando Alonso (109). Le Finlandais l’a donc emporté sur le fil mais il s’en est fallu de peu pour qu’Hamilton, longtemps devant au classement et débutant en F1 il faut le rappeler, ne rafle le titre. Quelques petites erreurs en fin de parcours, jeunesse oblige, ainsi qu’une ambiance électrique au sein de l’équipe McLaren (dans laquelle il avait pour coéquipier Alonso) ont eu raison de lui. Alonso qui justement a préféré rentrer « à la maison » au sein du team Renault. Avec ces trois champions dans trois écuries différentes, la saison 2008 risque bien d’être endiablée.Le combat entre Ferreri et McLaren promet d'être très chaud!

Raïkkönen pour le doublé

« The Iceman », celui qui ne laisse jamais transparaître ses émotions, va-t-il gagner le championnat une seconde année d’affilé ? « Cela dépend si Kimi a la même motivation ou pas après son titre en 2007», laisse entendre Alain Prost. Pourtant, avec une équipe Ferrari en pleine forme et qui a dominé les McLaren durant les essais hivernaux, le Finlandais semble être favori. Quant à sa motivation, sa réponse aux détracteurs est sans appel : « Ceux qui pensent que je suis heureux et satisfait avec ce premier titre se trompent. Avant je me battais pour les 5e ou la 6e places, mais c’était tout sauf plaisant. Maintenant je cours pour gagner et rien d’autre ! »

La lutte s’annonce féroce

Il devrait néanmoins compter sur la concurrence d’Hamilton. Après une première saison époustouflante pour un débutant, il a désormais engendré de l’expérience. « Ma motivation est encore plus forte que l’an passé, mais d’une façon différente, explique-t-il. L’année dernière je ne savais pas à quoi m’attendre donc tout était excitant pour moi. Hamilton, nouveau
Maintenant je sais ce qui m’attend et donc je me concentre plus sur ma préparation et je garde de l’énergie ». Prost -comparant les débuts du prodige avec les siens- en fait d’ailleurs son favori pour le titre suprême. «Je pense que Lewis sera au top. S’il a une bonne voiture, je ne pense pas que ce soit un problème. Il est plus expérimenté maintenant. On verra comment il va gérer cette pression supplémentaire. J’ai perdu le championnat de quelques points en 1981, 1982, 1983 et 1984. Je commençais à me dire que je ne pouvais pas gagner. Et je l’ai remporté quatre fois par la suite (ndlr: 1985, 1986, 1989 et 1993).» Le jeune homme de 23 ans qui est désormais la seule « star » au sein de l’équipe McLaren aura donc toutes ses chances.

Alonso, retour aux sources

En effet, Fernando Alonso, le vilain petit canard de l’écurie britannique, longtemps annoncé chez Ferrari est finalement retourné chez Renault. Celle-là même qui l’a fait devenir le plus jeune double champion du monde de l’histoire en 2005 et 2006. Fort de son statut et d’un caractère bien trempé, l’Espagnol pensait bien se poser en première place au sein de McLaren. C’était sans compter sur l’éclosion du jeune Hamilton. En disgrâce l’an dernier avec le patron Ron Dennis, qui ne souhaitait pas établir de hiérarchie entre ses pilotes, le champion du monde a préféré changer d’air. Chez Renault, il sera comme l’an dernier associé a un Alonso fait son retour chez Renaultdébutant en Formule 1 : Nelson Piquet Jr, fils du triple champion F1 dans les années 80. Si le Brésilien marche sur les traces de papa Piquet, Alonso aura une nouvelle fois du souci à se faire pour la place de numéro un. Concernant le championnat, ce ne sera pas non plus évident car, au vu des essais, la monoplace française n’est arrivée qu’en quatrième position, derrière Ferrari, McLaren et BMW. L’écurie se veut pourtant optimiste et remotivée par le retour du fils prodigue. « Aujourd’hui il est plus mature, il a piloté un an avec McLaren, une écurie très compétitive, et il a donc encore plus d’expérience que quand il nous avait quittés », explique Flavio Briatore, directeur général de l’équipe.

Sébastien Bourdais, retour d’un français sur la grille

Depuis Olivier Panis en 2004, aucun français n’avait plus était titulaire en F1. Et seul Frank Montagny avait disputé sept Grand Prix en 2006 en tant que remplaçant pour l’écurie Super Aguri. Sébastien Bourdais fait donc ses grands débuts dans la discipline reine du sport automobile. On serait tenté de dire « enfin » car après avoir gagné tous les championnats auxquels il a participé, ce n’est qu’à 29 ans qu’il comptera son premier Grand Prix F1. Il sort de cinq saisons en ChampCar (championnat monoplace nord-américain) où après avoir été désigné meilleur débutant en 2003, il a remporté les quatre championnats suivants ! Excusé du peu, le français devient le premier pilote à remporter ce championnat quatre fois consécutivement. Pour le Manceau, « C’est l’aboutissement de beaucoup d’années d’efforts. J’ai commencé à y penser en 2000 quand j’ai débuté en Formule 3000. J’ai toujours eu la Formule 1 en tête mais ça m’a pris du temps pour y arriver. On peut aussi y voir une certaine logique: mes résultats m’ont un peu propulsé en F1 ». Bourdais a donc enfin sa chance en Formule 1 mais au volant d’une voiture Toro Rosso qui ne fait pas partie des voiture les plus compétitives. Dans une discipline où les performances des voitures sont pour beaucoup dans les résultats des pilotes, l’objectif du frenchie sera de grappiller quelques points afin d’attirer l’attention des grosses écuries. La tache s’annonce ardue pour devenir le 13ème français à gagner un Grand Prix F1. Le dernier était Panis à Monaco en… 1996! 13 ans de disette, cela commence faire long.Sébastien Bourdais fait ses débuts en F1 cette saison

A noter également la présence du franco-suisse Romain Grosjean, 21 ans, pilote d’essais chez Renault. En tant que quatrième pilote, il dispute la catégorie GP2, où il a déjà gagné deux courses cette saison.

Départ de la saison de F1 dimanche 16 mars à 5h30 en direct de Melbourne en Australie. Faites chauffer les moteurs, c’est parti pour 18 courses de folie !

Les municipales doivent-elles être un enjeu national?

Chaque semaine, la rédaction d’Hautcourant ouvre et prolonge un débat sur un sujet qui fait l’actualité. Grâce à vos commentaires, vous pouvez aussi participer. Ce premier débat concerne la problématique des municipales : enjeu local ou national?

Comme lors des régionales 2004 remportées par la gauche, la question de la politisation nationale d’un scrutin local se pose. Deconfite après les échéances nationales de 2007, la gauche appelle de nouveau au vote sanction à l’encontre du président Sarkozy. La droite de son coté, troublée par la baisse dans les sondages du chef de l’Etat, veut relativiser et faire de ce scrutin, un vote uniquement local. Sa position était différente lorsque l’exécutif connaissait une cote de popularité plus élevée et que Nicolas Sarkozy lançait lui-même la campagne.

Un vote local avant tout, par Nicolas Chapelle

« Le vote municipal doit être local. Considérer qu’il s’agît d’un vote national équivaut à ramener la politique locale au rang de la gestion. C’est absurde, que l’on vive dans une grande ville, ou dans un village reculé. C’est nier l’existence de particularités locales. Évidemment, la construction stato-nationale française s’est faite sur le schéma d’un centre annexant une périphérie, et la république s’est construite avec pour seul mot d’ordre l’universalisme. Mais qui est dupe aujourd’hui?

Faire de ce vote une sanction nationale, c’est se dispenser du débat sur les enjeux locaux. Or, C’est en premier lieu au niveau local que se posent les questions du logement, de l’emploi, de la formation, de l’environnement, des transports, et au-delà : du cadre de vie.

Si l’enjeu de ce vote est national, alors, on considère que les instances locales sont strictement techniciennes. C’est à la fois irréaliste et dangereux. Irréaliste parce que c’est omettre les marges de manoeuvre des humains et groupe d’humains. Dangereux parce que les seuls états qui nient ces marges de manoeuvres sont les états totalitaires.

Nous avons dans un passé proche, constaté un vote local sanction de la politique nationale. En 2004, toutes les régions à l’exception de l’Alsace étaient passées à gauche. Que s’était-il passé ensuite? Une démission du premier ministre? Non. Une dissolution de l’Assemblée Nationale? Non plus. Un simple remaniement ministériel. Penser que l’on peut infléchir une politique nationale par un vote local c’est se perdre dans les méandres du système politico-administratif français. Le gouvernement n’est responsable ni devant les maires, ni devant les présidents de régions. Il l’est devant le parlement. Jusqu’à nouvel ordre, les deux se situent actuellement plutôt dans le même camp.

Enfin, jouer la carte du vote nationale dimanche, c’est nier la dynamique européenne. Les partenariats entre l’Europe, les régions, et les villes (ou intercommunalités) se multiplient, et se passent le plus souvent de l’échelon national. C’est d’ailleurs le poids de l’Etat en France qui freine ces partenariats par rapport à ce qui peut se passer en Espagne ou en Allemagne. »

Un enjeu national, par Julien Ginoux

 » Je m’engagerai parce que le concept même d’élections dépolitisées est absurde  » affirmait Nicolas Sarkozy lors de sa conférence de presse, le mardi 8 janvier. Deux semaines plus tard, le 22 janvier en déplacement à Pau, face à la mauvaise tournure prise par les sondages et l’effritement de sa cote de popularité, le président déclarait  » je ne veux pas me mêler du détail des municipales « . Ce recul tactique a été approuvé par des maires UMP sortants, inquiets de voir que l’impopularité naissante du président allait polluer leur propre campagne.

Un an après la victoire de Nicolas Sarkozy et de la droite aux élections présidentielles et législatives, et comme il en a toujours été dans le passé, ces élections seront le premier grand test électoral. Souvenons-nous des trophées de la gauche aux municipales de 1977 préfigurant la victoire de François Mitterrand en 1981 ou de la déconvenue de cette même gauche en 1983.
Stratége politique oblige, on perçoit, depuis plusieurs semaines, la volonté du gouvernement et du président de ne pas donner une dimension nationale à ce scrutin local avant d’avoir connaissance des résultats. Elles seront politisées si la droite obtient une large majorité des maries. En revanche, en cas de revers, elles seront purement locales.

Le président de la République souhaite bénéficier sur le plan local de la même domination que sur la scène nationale. Ainsi, considérer les élections municipales comme un enjeu national, c’est aussi considérer l’importance des exécutifs locaux et de leur fonction de contre-pouvoir.

Certes, les élections de dimanche célèbrent les particularismes locaux et honorent les 36 782 communes de France. Elles permettent notamment dans les villages, l’instauration de débats contradictoires sur des thèmes qui font le quotidien des habitants. Mais les élections municipales ne peuvent être déconnectées des enjeux nationaux. Il est difficile de concevoir qu’une commune puisse être en mesure d’établir des politiques relatives au logement ou à l’emploi indépendamment des instances politiques nationales.

Et la constitution rappelle ce fait. La majorité des grands électeurs qui élisent les sénateurs sont des élus municipaux, ainsi le mode de scrutin de cette assemblée parlementaire donne une dimension nationale au scrutin municipal.