Ray Everitt a bien failli être célèbre

A Gabian, petit village héraultais, tout le monde connait Ray, un anglais de 71 ans, artiste touche à tout, à la fois cascadeur, rugbyman, chanteur de jazz et cavalier.

C’est au milieu de la garrigue, au bout d’un chemin de terre, que se trouve la maison de Ray. Sa petite bicoque, il l’a construit de ses mains. Sa chambre est une caravane, le reste : des cloisons faites avec du bois de récupération. Le tout est chauffé avec un petit poêle à bois d’un autre âge. Son mode de vie est plutôt rustique pour un homme de 71 ans. Ray Everitt a une longue barbe blanche, façon ZZ Top. Bien portant et avec un fort accent anglais, il semble tout droit sortir d’un roman britannique. Il est arrivé en France en 1973. Comme beaucoup de ses potes londoniens, il a choisi de s’installer à Gabian à la fin des années 60 – début 70. « On était une bande de poètes. Les premiers sont partis à 14 en 1968, ils ont fait Jersey – Gabian en Vélo ! » raconte Ray. C’est un ami à lui, journaliste à la BBC, qui lui a donné envie de s’installer dans le coin. En aventurier touche à tout, Ray Everitt fonce au sud.

Fils de prolo londonien, il vivait dans l’ouest de Londres. Dès 14 ans, il chante dans un groupe de jazz et se passionne pour la musique, véritable fil rouge de sa vie. A l’âge de 16 ans, Ray écume les pubs de Londres, « je me battais quand on me cherchait » explique-t-il en montrant les poings. Une fois, il se bagarre avec deux flics «qui l’emmerdaient » c’est ce qui l’envoie en taule. Il fait 2 ans. C’est là qu’il apprend à jouer au rugby. Il est plutôt bon. Tant et si bien qu’il se retrouve à jouer à Twickenham et frôle la sélection en équipe nationale. Il arrête le rugby et continue d’avancer.

On est dans les années 50 – 60 Ray Everitt est jeune, fort et a une belle gueule. Avec les filles, ça marche. Il rencontre une « nana » de chez Putch Up, une boite de production de film. Il devient cascadeur. Dans ces années-là pas d’effets spéciaux. Dans le film le « Saint » avec Roger Moore il se défenestre du 4ème étage. Au sol, quelques matelas et cagettes d’oranges vides. Ray est un casse-cou mais ne sera jamais acteur, contrairement à son frère.

A Gabian, si tout le monde connait Ray c’est pour la musique. Peu après son arrivée en France, il se marie avec la fille de Boby Lapointe originaire de Pézenas un village juste à côté. Dans sa piaule, on peut apercevoir le portrait du chansonnier un peu partout. Même sur une bouteille de vin. Avec Roland Godard, le pianiste de Boby, il entame un duo. Ça marche. Il joue à travers toute la France et même en Suisse, où il a une petite de notoriété : « à Berne tout le monde me connaissait, je chantais, je faisais le con, on m’aimait bien » dit-il sans prétention. Pour lui c’est presque un jeu.

En 2002, Ray Everitt accomplit l’un de ses rêves. A l’âge de 60 ans, il part seul avec son cheval et sa guitare dans un périple de 1000 kilomètres jusqu’à Berne. Un voyage qu’il fait au profit d’enfants autistes, l’idée lui ait venue au détour d’une rencontre avec le psychologue, écrivain et clown Howard Buten. Quand on lui demande quel est son prochain projet, il lève ses yeux bleus vers le ciel avant de dire d’un air pensif « je ne sais pas, refaire mon périple à cheval mais avec une femme » en lâchant un sourire, sorte de clin d’œil à sa solitude.

Dernièrement, un reportage sur Eel Pie Island, a fait témoigner Ray, car il était là lorsque ce petit bout de terre au milieu de la Tamise est devenu un lieu incontournable de la scène blues-rock anglaise. Dans les années 50-60, Ray y a rencontré les plus grands : Mick Jagger, David Bowie, Charly Watson, Cyril Davis, Alexis Corner et bien d’autres. Etonnant que Ray Everitt ne fasse pas partie du lot. Mais il l’assure « je n’ai jamais voulu être célèbre. Ça ne m’intéresse pas. J’ai un fond de mégalomanie parce que j’aime monter sur scène. Car quand tu montes sur les planches tu te prends pour quelqu’un que le public ne pense pas pouvoir être. » Avant de quitter sa piaule un dernier coup d’œil sur les murs ornés de photos, articles et autres dédicaces parlant de lui ou de ses amis artistes, comme une sorte de chronologie anarchique de sa vie, posée là sur des murs qu’il a construit. Un ultime tour du propriétaire, et puis un au revoir sur le pas de sa porte.

Chandeleur 2014 : le Top 5 des crêperies de Montpellier

En ce dimanche 2 février les crêpes vont sauter. Si vous êtes à court d’œufs et de farine pour fêter la chandeleur à la maison, sortez découvrir l’une des cinq crêperies que nous vous proposons.

N°1 – Les casseroles en folie :
Au cœur du quartier Saint-Roch, à deux pas de la Comédie, Mourad et Olivier vous accueillent dans une ambiance décontractée. Ici pas de formalité, la convivialité est de rigueur et les deux hommes aiment partager leurs histoires devant une salle comble et souriante. Vous pouvez y déguster, assurément, les meilleures galettes bretonnes de blé noir de la ville, accompagnées d’un bon cidre ou de bières artisanales. Élaborées par le chef crêpier Arnaud Manolina les galettes, généreuses et joliment présentées, sont garnies avec des produits frais et de saison. Le must : un délicieux caramel beurre salé qui fera frémir les bretons de passage.

Prix : Menu déjeuner : 9,50€ / Menu (Entrée + plat + dessert) : 13,50€ / Formule : 9,50€ à 15€
Adresse : 4 rue Saint Côme (quartier Saint Roch) – Arrêt de tramway Comédie

N°2 – La grange aux crêpes :
Sur la jolie place du Nombre d’Or, à 100m de l’arrêt de tramway Antigone, La grange aux crêpes sera ouverte exceptionnellement pour la Chandeleur ce dimanche. L’originalité est de mise, et le restaurant transforme les crêpes en véritable repas : galettes gratinées au four, gâteau de crêpes ou galettes flambées, accompagnées de la traditionnelle bolée de cidre et d’une salade copieuse. Dans un cadre agréable et pour des prix très alléchants. Probablement le meilleur rapport qualité-prix pour des crêpes à Montpellier.

Prix : A la carte : (Entrée + plat + dessert) de 12€ à 15€ / Menu : de 7€ à 11,50€
Adresse : 2 place du Nombre d’Or (quartier Antigone) – Arrêt de tramway Antigone

N°3 – Le phare Saint-Roch :
Située en face du célèbre Bouchon Saint Roch, coincé entre de nombreux restaurants, cette petite crêperie peu connue des montpelliérains offre pourtant de délicieuses galettes et crêpes sucrées. A l’occasion de la Chandeleur, Le Phare Saint Roch propose chaque année des réductions particulières (une crêpe achetée – une crêpe offerte, ou des offres sur le cidre). Les amateurs de bonnes bières seront ravis par la cave au choix varié. Un service chaleureux avec une carte changeante selon les saisons, qui propose un choix varié et original. Petit coup de cœur pour la crêpe norvégienne (saumon, crème fraîche, aneth et citron) et la crêpe tartiflette (pomme de terre, reblochon, lardons et oignons). Le plus : Happy Hour le jeudi et le vendredi soir, entre 19h et 20h la carte est à moitié prix. Une adresse à découvrir rapidement.

Prix : Formule : de 7,90€ à 13€90
Adresse : 1 rue Gondeau (quartier Saint-Roch) – Arrêt de tramway Comédie

N°4 – Le Patacrêpe :
Le Patacrêpe est une chaîne, mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, la qualité est au rendez-vous. Le premier restaurant ouvre à Marseille en 1999, aujourd’hui il y en a 16 dans toute la France dont deux à Montpellier. Les crêpes sont originales et les produits sont préparés sur place. De la galette classique jambon emmental à la plus sophistiquée Saint Jacques fondue de poireaux il y en a pour tous les goûts. L’enseigne cultive l’authenticité dans un accueil toujours chaleureux, ainsi en ce jour de Chandeleur, un menu spécial vous sera proposé.

Prix : Menu de 8,90€ à 21€
Adresse : 78 rue de Galata, Bassin Jacques Cœur (quartier Port Marianne) – Arrêt de tramway Port-Marianne

N°5 – Crêperie Kreisker :
Depuis 1989, la crêperie Kreisker, située au cœur de la ville de Montpellier, à 100m de la place de la Comédie, cultive sa réputation de crêperie traditionnelle. Des galettes 100% blé noir, du cidre importé directement de Bretagne, et des œufs élevés en plein air. L’accueil est chaleureux et la terrasse chauffée en hiver saura en conquérir plus d’un en ces jours froids de février. La maison soigne ses spécialités : la galette Saint Jacques crème fraîche et beurre d’escargot, et la crêpe sucrée aux pommes caramélisées feront fondre vos papilles.

Prix : À la carte : de 7€ à 15€
Adresse : 3 passage Bruyas (quartier Comédie) – Arrêt de tramway Comédie

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« A Terre de Liens, la façon de travailler remet en cause des siècles de propriété privée »

Être locataire de la terre que l’on cultive, plutôt que propriétaire ? Fondée en 1998, l’association Terre de Liens (TDL) accompagne les citoyens désireux de mener des projets agricoles alternatifs : TDL leur loue les parcelles qu’ils exploitent dans le respect de l’environnement. Haut Courant a rencontré Marie-Laëtitia Melliand, coordinatrice de la Fondation Terre de Liens.

Haut Courant : Quel est votre rôle au sein de Terre de Liens?

Marie-Laëtitia Melliand: Je suis Coordinatrice de la Fondation Terre de Liens. Issue du Fonds de dotation Terre de Liens, créé en 2009, la Fondation, reconnue d’utilité publique depuis mai 2013, permet à Terre de Liens de recevoir des dons, ainsi que des donations ou legs de capitaux ou de terres.
Actuellement, nous sommes deux salariés au sein de la Fondation, le directeur, Jérôme Deconinck, et moi.
Nos missions sont principalement de faire connaître la Fondation à l’extérieur, de développer la collecte de dons, l’instruction de dossiers de legs ou de donation, la gestion des fermes détenues par la Fondation (rédaction des baux ruraux, la relation avec les fermiers, les travaux sur les fermes…) et plus largement la participation à la construction du mouvement Terre de Liens.

H.C : Les agriculteurs subissent une longue et violente crise économique. Terre de Liens propose-t-elle un modèle pouvant inverser la tendance?

M-L M : Terre de Liens propose à des porteurs de projet de leur mettre à disposition (bail rural) un outil de travail sous forme de terres agricoles et parfois de bâtiments et d’habitation, pour leur permettre une installation agricole sans avoir à s’endetter lourdement, sur une unité de production que nous jugeons économiquement viable.

tdl_bouteilles_c_boudes-gemonet_-2.jpg En très grande majorité, les fermiers de Terre de Liens font le choix de la commercialisation de leurs produits en vente directe ou de circuits courts. Tous sont en agriculture biologique, ce qui permet aussi une meilleure valorisation de leurs produits.
Enfin, un fermier Terre de Liens n’achète pas les terres et les bâtiments qu’il utilise mais restera locataire durant toute sa carrière. Leur endettement est donc moindre, et ils n’ont pas à mobiliser leurs capitaux dans du foncier. C’est d’ailleurs un des freins majeurs à l’installation agricole : trouver du foncier, puis être en mesure de l’acheter. Beaucoup de banquiers ne suivent pas, et s’ils le font, le taux d’endettement du fermier est souvent élevé. En effet, les prix du foncier ne cessent d’augmenter, liés à l’agrandissement, l’urbanisation, la spéculation.

La crise que connaît actuellement le monde agricole est pour nous largement intrinsèque au fonctionnement du modèle agricole moderne, qui pousse à la concentration et à l’agrandissement des exploitations, à l’industrialisation des méthodes de production, au développement des intermédiaires et des circuits de ventes longs, etc.

Pour autant, être fermier Terre de Liens ne prémunit évidemment pas des difficultés économiques.

H.C : En quoi le projet de TDL est-il une remise en cause de la tradition paysanne de rapport à la terre?

M-L M : Le « modèle traditionnel » repose sur la propriété privée. Classiquement, un paysan est souvent propriétaire d’au moins une partie de ses terres, et très souvent de sa maison d’habitation. Une fois sa carrière terminée, il reste bien souvent sur place, continue d’habiter la ferme tout en gardant parfois une parcelle de subsistance pour lui. Cela pose parfois des problèmes de transmission du lieu tant que la maison n’est pas libre ou que le fermier n’arrive pas à franchir le cap psychologique de la transmission. Cela les incite à louer à des agriculteurs déjà en place, donc alimente le cercle vicieux de l’agrandissement.

A Terre de Liens, nos fermiers sont locataires de l’ensemble de l’outil de travail, ferme, terre et bâtiments compris. Ils bénéficient d’un bail à carrière, qui leur garantit de pouvoir rester sur place jusqu’à la retraite.

Là où réside l’originalité du « modèle Terre de Liens », c’est que les fermiers doivent partir lors de leur retraite, et laisser la place au paysan suivant. L’ancien locataire doit donc avoir prévu un « après », mis de l’argent de côté pour sa retraite et ne peut pas compter sur la revente de ses biens ou de ses terres. Il est parfois difficile pour un paysan de partir de l’endroit où il a vécu et travaillé toute sa vie, mais cela fait partie du contrat. Nous essayons de faire de la pédagogie, mais notre façon de travailler remet tout de même en cause des siècles de fonctionnement basé sur la propriété privée.

H.C : L’association est propriétaire de nombreuses terres. Comment gérez-vous cela? Comment assurez-vous qu’il n’y ait pas appropriation par vous ou un agriculteur donné?

M-L M : La gestion quotidienne des terres est effectuée par les fermiers, nous n’avons pas notre mot à dire sur leur gestion et leurs choix économiques. Les seules contraintes sont d’ordre environnementales, car TDL ne signe que des Baux ruraux environnementaux (BRE) –un type de bail particulier avec clauses environnementales, notamment la certification en bio, biodynamie ou Nature et Progrès.
Bien qu’au fil du temps un paysan se sente de plus en plus « chez lui », il est locataire. TDL est avant tout un mouvement citoyen, qui regroupe plus de 10 000 personnes aujourd’hui, et beaucoup plus demain, nous l’espérons, donc nos terres sont une propriété collective ! Cela se traduit par des contacts entre les fermiers et les actionnaires et donateurs qui ont permis l’acquisition de leur ferme. Ainsi ils n’oublient pas que c’est bien grâce à la mobilisation citoyenne qu’ils ont pu s’installer.

H.C : Comment tout un chacun peut-il participer à votre action et plus généralement au sauvetage de l’agriculture?

M-L M : Il y a plusieurs moyens de passer à l’action :

tdl_pain_c_boudes-gemonet_-2.jpg – Par l’épargne solidaire : il est possible de souscrire des actions de notre société, la Foncière Terre de Liens – notre outil d’acquisition du foncier – pour 103 euros par action. Cet argent, qui pourra être récupéré par l’actionnaire selon des modalités définies à l’avance, sera mobilisé pour l’achat de domaines agricoles (terres, bâti) considérés comme viables, sur lesquels un porteur de projet a émis le souhait de s’installer et de devenir fermier de Terre de Liens. L’instruction des dossiers, qui est un processus long, est suivie par chaque association Terre de Liens dans les régions.

 Par le don, le legs, la donation : grâce au nouvel outil qu’est la fondation, il est possible de faire un don, un legs ou une donation et de bénéficier d’avantages fiscaux. Les dons d’argent servent au fonctionnement de la fondation et du mouvement, voire parfois à acheter des fermes. Les donations et legs de domaines agricoles sont évidemment les bienvenus !

 en participant à la vie de son association locale – Terre de Liens est présent dans toutes les régions – par l’adhésion, l’implication bénévole ou la participation au « groupe local Terre de Liens ».

Il y a des moyens d’implication pour chacun!

Handball – Euro 2014 : la France au sommet

Loin d’être la favorite au début de la compétition, l’équipe de France est sacrée championne d’Europe de handball. Après une prestation incroyable contre le Danemark en finale (41-32), les Bleus remportent le 3e titre européen de leur Histoire. Récit.

« Les Experts » sont devenus « les Indestructibles » ! Dimanche soir à Erning (Danemark), devant un public danois totalement médusé, l’équipe de France exulte. Après une prestation époustouflante, elle vient de battre le Danemark sur un score fleuve, 41-32. Une véritable leçon de handball. Du début à la fin du match, les hommes de Claude Onesta n’ont même pas eu le temps de douter une seule seconde face à une équipe danoise qu’ils ont surclassée dès le coup d’envoi.

Pourtant, nul n’osait imaginer un tel scénario. On parlait d’« un choc de titans », d’une « finale rêvée » entre les deux meilleures équipes du monde. La France de Nikola Karabatic contre le Danemark de Mikkel Hansen. Mais l’opposition n’a pas eu lieu. Dès le début de la rencontre, Thierry Omeyer dégoûte l’équipe danoise par des arrêts de grande classe. Niklas Landin Jakobsen, son homologue danois, ne connaît pas la même réussite. Le festival offensif des Bleus commence très vite avec un Michaël Guigou en grande forme. Rapidement, l’équipe de France prend le large. 10-4 à la 13e minute, un scénario inimaginable avant le début de la rencontre. Dominatrice dans tous les compartiments du jeu, la France étouffe son adversaire. Nikola Karabatic, chef d’orchestre de cette magnifique composition est intraitable. Autour de Cédric Sorhaindo et Luka Karabatic, la défense des Bleus multiplie les contres alors qu’offensivement, Daniel Narcisse et Valentin Porte jouissent d’une facilité déconcertante. Sur les côtés, les deux feux follets Michaël Guigou et Luc Abalo, insaisissables, noient totalement la défense danoise. La machine est en route et les Nordiques ne trouvent aucune solution pour stopper l’infernale progression des Bleus. Les Scandinaves vivent le « remake » de leur finale de Championnat du Monde loupée contre l’Espagne en 2013 (19-35).

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La situation ne s’arrangera pas pour les Nordiques. Les Français ont pris le match en main et ne le lâcheront plus. Une démonstration. 41 buts marqués en finale pour une seule équipe. C’est la première fois que ça arrive dans l’Histoire des Championnats d’Europe. Une performance incroyable qui vient clore le parcours étonnant de l’équipe de France dans cette compétition. Le mélange a fonctionné, l’alchimie a eu lieu. Les jeunes – à l’image d’un Valentin Porte insolent de réussite – se sont fondus dans le collectif mis en place par Claude Onesta. La France est championne d’Europe de handall. Cette équipe est immortelle.

Turcs, Kurdes : même combat

Mardi 21 janvier, la Maison des Relations Internationales de Montpellier ouvrait ses portes pour le vernissage d’une exposition de photos sur les résistances turques et kurdes. L’occasion de rappeler que le gouvernement turc ne fait pas de distinction dans la répression de ses concitoyens.

manifestations_turques_et_kurdes.png Ils étaient une petite trentaine, réunis dans la grande salle de la Maison des Relations Internationales de Montpellier ce mardi 21 janvier pour assister au vernissage d’une exposition de photos intitulée « Gezi Park et les résistances turques et kurdes ».
Accrochés aux murs en grand format, des dizaines de clichés donnés gratuitement par le collectif turc NarPhotos. Un collectif de photographes engagés dont la volonté est de sensibiliser les gens aux enjeux démocratiques en Turquie.
Sur les photos, des processions de femmes, les portraits d’hommes disparus à la main, des photos d’une foule massée à Diyarbakır pour le nouvel an kurde (Newroz) ou encore des gaz lacrymogènes lancés contre les manifestants.

Une répression qui s’exerce depuis des années au Kurdistan

protestation_femmes_kurdes_istanbul.png La force de ces photos ? Mettre en évidence la violence de la répression des autorités turques, que ce soit contre les Kurdes ou les Turcs.
En juin dernier à Istanbul pendant Gezi Park, les Stanbouliotes et les Occidentaux ont été témoins de la violence que l’Etat turc exerce depuis des années à l’encontre du peuple kurde.
Dans la salle déambulent les visiteurs. Certains sont venus par curiosité, après avoir lu l’info dans la presse locale, d’autres déjà sensibles à la question kurde ont fait le déplacement exprès. A l’instar de Guy Guyot, cofondateur de la Maison des Tiers-Mondes et de la Solidarité Internationale. « J’ai découvert le problème kurde à titre personnel. En 1962 avec des copains, on voulait partir en voyage, on a lancé une pièce, c’est tombé sur le Kurdistan, voilà comment j’ai connu cette région. Depuis je continue à m’intéresser au problème. En 2004 par exemple, avec José Bové, on avait diffusé un documentaire sur le sujet à Montpellier. »
Silence dans la salle, Sophie Mazas (Présidente de la Ligue des Droits de l’Homme de Montpellier et membre de l’Institut des Droits de l’Homme du barreau de Montpellier et du Syndicat des Avocats de France) prend le micro pour un petit discours. C’est grâce à sa collaboration avec le collectif NarPhotos que l’exposition a vu le jour. Engagée depuis des années dans la défense des Droits de l’Homme, Sophie a été particulièrement touchée par la question kurde. « J’ai découvert ma vocation en 1999. C’est la date à laquelle Abdullah Öcalan leader de la résistance kurde a été condamné à mort*. J’étais en droit et je ne comprenais pas cette décision qui me semblait tellement injuste. Je me suis donc intéressée à la question kurde et je suis partie pour le Kurdistan en 2000 et en 2002. »

Accusé d’appartenir à Amnesty International, il est arrêté

occupy_gezi_18.06.2013.pngCette exposition s’inscrit dans le cadre de conférences qui auront lieu vendredi 24 janvier autour de la question des avocats menacés dans l’exercice de leur fonction. Pour prolonger leur visite, les curieux pourront ainsi assister à des débats sur les mécanismes juridiques de répression de la défense en Turquie. Au programme, de grands avocats turcs tels que Ercan Kanar ou encore Osman Baydemir, maire de Diyarbakır, mais aussi Ragip Zarakolu, journaliste victime de son engagement à plusieurs reprises. Accusé d’appartenir à Amnesty International, organisation qualifiée de « subversive » par les autorités turques, il est condamné à cinq mois de prison en 1972. Plus récemment en 2011, il retourne en prison, cette fois en raison de son engagement pour la reconnaissance du génocide arménien.
Malgré la répression, Turcs et Kurdes continuent de remettre en question la violence d’un Etat autoritaire qui perd chaque jour sa légitimité. Avec une démocratie de façade affichée, on est loin du principe de liberté d’expression et d’opinion. Ces conférences sont l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ce voisin pas si lointain.

* Abdullah Öcalan n’a finalement pas été condamné à mort. En 2004, la peine de mort est abolie en Turquie dans la perspective d’intégrer l’Union européenne. Abdullah Öcalan échappe ainsi à la peine capitale. Il demeure tout de même condamné à perpétuité sur l’île d’Imrali en mer de Marmara.

A savoir :

 l’exposition de photos a lieu du 21 au 27 janvier 2014 à la Maison des Relations Internationales de Montpellier. L’entrée est libre et gratuite (voir les horaires d’ouverture de la Maison des RI) ;

 jeudi 23 janvier à 19h40, diffusion en avant-première au Diagonal du film « My sweet pepper land » suivi d’un débat ;

 vendredi 24 janvier, conférence-débat «[ Les mécanismes juridiques de répression de la défense en Turquie ->http://www.lexposia-advertising.com/newsl/barreau-de-montpellier/2013/journee-de-l-avocat-menace-montpellier-janvier-2014.htm
]» dans la Salle Rabelais – Esplanade Charles de Gaulle, Montpellier (9h-12h et 14h-18h30), entrée libre.

 » Home Street Home  » : l’expo pour tous

Initiés ou profanes, tous les Montpelliérains se donnent rendez-vous du 17 au 26 janvier à l’expo « Home Street Home ». L’occasion pour un public de tous les âges de fricoter avec la culture urbaine.

« Je graffe depuis que j’ai quatre piges !  ». Non, ce ne sont pas les paroles d’Al Sticking, un des artistes exposés, mais bien celles de Martin, 11 ans. Il faisait partie du millier de personnes à s’être déplacé, vendredi 17 janvier au 765 de la rue Centrayrargues. C’est ici que se déroule jusqu’au dimanche 26, l’exposition « Home Street Home ». sam_2040.jpg

L’initiative vient de Tom et Coralie, qui, pour ce projet, ont troqué leurs robes d’avocat pour le monde du street art.
Un seul credo : l’éphémère. C’est d’ailleurs le fil conducteur de l’association, baptisée le Projet FMR. Cette fois, ils ont investi une maison vouée à la destruction pour la transformer en véritable œuvre d’art.
Les 200 m² offrent la possibilité à 17 street artistes de donner vie à ce lieu atypique. Pas de thème imposé, chacun laisse libre cours à sa créativité. A chaque pièce son artiste et son univers. Al Sticking, roi du collage montpelliérain, a pris possession d’une pièce secrète : le placard, renommé pour l’occasion « Home Swing home ». Dans un jeu de lumière et de musique charleston, des danseurs évoluent dans les airs.

Une expo intergénérationnelle

Un esprit « jeune et branché » contrastant avec l’aspect classique de la maison. Une idée que résume bien Martin : « je trouve ça super ! À la base c’est une maison ancienne qui a été refaite avec des arts nouveaux  ». Ce dernier ajoute, « j’aime bien ce genre d’expos, en plus il y a des gens âgés qui viennent. Ils connaissent l’art de leur époque et là, ils voient des choses nouvelles ».
Martin n’est pas le seul à s’extasier. Axel et Léna regrettent à peine les deux heures de queue : « ça valait le coup. Se dire que c’est éphémère, ça motive encore plus et ça force à patienter. C’est l’occasion de voir tous les artistes dans un seul et même endroit  ». Ces étudiants en première année de théâtre sont à la recherche d’événements artistiques, peut-être encore trop rares à Montpellier.
Si la plupart a eu vent de l’expo via le bouche à oreille, René, 74 ans, est ici en V.I.P. A tous les gens qui passent, il lance fièrement : « ce tableau, c’est mon petit-fils qui l’a fait. Ça vaut tout l’or du monde  ». Son petit-fils, c’est Depose, un graffeur sétois qui a décidé de mettre le bleu à l’honneur dans l’ancien salon. sam_2006.jpg

Entre gratuité et business

En somme, des différences d’âges pour un public qui est majoritairement initié. « On a commencé sur des feuilles de papier, puis on a acheté nos premiers Posca (stylo feutre utilisé par certains graffeurs)» affirme Pablo, 11 ans, qui pourtant ne se voit pas en vivre : « c’est plus une activité qu’un métier  ». Mais, pour les artistes présents, c’est un boulot à plein temps et le côté marchand n’est pas à négliger. Toutes les œuvres sont aussi là pour être vendues, quitte à démonter les placards de la cuisine.

Les puritains y verront une atteinte aux valeurs du street art, camouflée derrière une opération de communication. Il est vrai que le business est présent : l’agence immobilière Pégase, mécène de l’événement, a profité de l’occasion pour entreprendre une vaste opération marketing.dsc_0040.jpg Pour preuve, la vingtaine de flash codes suspendue au palmier du jardin, qui mène directement à leur site web. Pourtant, le duo du Projet FMR tient à la gratuité de l’entrée, un clin d’œil à l’âme du street art.
Les profanes, quant à eux, seront ravis de la visite. A l’instar de Jules, 8 ans : « C’est aussi beau que de l’art ! ».

Handball – Euro 2014 : La France qualifiée en demi-finale

Après une victoire contre la Biélorussie 39/30 hier soir, l’équipe de France de handball est qualifiée pour les demi-finales de l’Euro 2014. Avant même de jouer la dernière rencontre contre la Suède, les bleus sont sûrs de terminer en tête de leur poule. L’heure de dresser un premier bilan.

5 matchs, 5 victoires. Un parcours sans faute ! Dans ces phases de poule de l’Euro 2014 se déroulant au Danemark, l’équipe de France est irrésistible. Après avoir battu la Russie, la Pologne, la Serbie et la Croatie, les français ont assuré l’essentiel, hier soir, en dominant largement une équipe biélorusse déjà mathématiquement éliminée de la compétition. Cette qualification pour le dernier carré du tournoi n’est pas une surprise, pourtant, avant le début de l’Euro, de nombreuses interrogations existaient concernant les possibilités de cette équipe.

Des bleus rassurants

« On s’attendait à une phase de poule plus compliquée » explique Julien, grand supporter des bleus. « L’équipe de France est en reconstruction, beaucoup de joueurs sont absents et des nouveaux font leur apparition, continue-t-il, je suis surpris de les voir à ce niveau ! ». Les nouveaux joueurs de l’équipe de France vont-ils réussir à trouver leur place ? C’était une des questions majeures que se posaient les spécialistes en vue de cet Euro. Et depuis le début de la compétition, match après match, la réponse semble se dessiner. De Valentin Porte, 23 ans, nouvel atout majeur, à Nikola Karabatic, revenu à son meilleur niveau, chacun a son rôle a jouer. Mathieu Grébille, l’arrière gauche de Montpellier, fait partie de cette nouvelle génération. Avant l’Euro, il avait seulement 12 sélections avec l’équipe nationale. Lucide, il analyse ce début de tournoi : « lors des matchs de préparation, l’équipe a semblé en difficulté. Depuis, on a bien travaillé et aujourd’hui on arrive à prouver que malgré le départ de pas mal de joueurs, on reste une très bonne équipe. ». Lors de la phase de poule, contre la Croatie, son éternelle rivale, la France a franchi une première étape psychologique en remportant, avec la manière, une rencontre d’un très bon niveau. Michaël Guigou, Nikola Karabatic, Thierry Omeyer ou Cédric Sorhaindo, les cadres de la formation française, sont en pleine forme. De plus, l’équipe possède une profondeur de banc très intéressante, ce qui lui permet de faire tourner l’effectif sans risquer de gros déséquilibres.

Outsiders ?

Plus qu’une addition de bons joueurs sur un terrain, c’est une véritable « équipe » qu’a réussi a créer le staff français. Une équipe homogène, à la fois jeune et expérimentée, sage et impétueuse. Éliminée en quarts de finale lors du Mondial 2013 en Croatie et dès les phases de poule lors de l’Euro 2012 en Serbie, la France recommence à faire peur. Cette image d’outsider, qu’elle accepte volontiers, permet à l’équipe d’aborder les matchs avec moins de pression et plus de sérénité. Mathieu Grébille, auteur d’une superbe entrée hier contre la Biélorussie aborde la suite du tournoi avec philosophie : « Je pense que dans le sport tout est possible, maintenant qu’on est arrivé jusque-là on va tout faire pour aller au bout en prenant les matchs les uns après les autres, on verra bien ce que l’avenir nous réserve. » À quelques minutes d’un match contre la Suède qui n’aura aucune incidence sur la suite, la France pense plus que jamais aux demi-finales. Danemark, Espagne, une chose est sûre, les français devront affronter un ogre du handball européen…

Apache au bord du Lez

Au détour d’un chemin, sous un grand pont franchissant le Lez à Montpellier, Apache a établi son campement entre ville et nature.
Un choix de vie assumé. Récit.

bmartin-apache2-2.jpgUn rayon de soleil rasant éclaire la table en plastique blanche couverte d’objets hétéroclites. La lumière d’un matin de décembre illumine la cathédrale de béton clair que forme la voute du pont reliant Castelnau à Montpellier. A la perpendiculaire du pont qui les abrite, deux tentes colorées, deux lits défaits s’étalent en contre-bas du chemin qu’empruntent de rares joggeurs. Adossés au mur d’une propriété privée, quelques chaises, des livres, une radio allumée et des casseroles indiquent le coin salon. Plus loin, un homme fait du feu par terre et salue amicalement les sportifs. Si ce n’était le froid et le bruit assourdissant des trams et des voitures qui circulent inlassablement au-dessus du campement, cela ressemblerait à un camping au bord du Lez. Des vacances ? Plutôt un choix de vie pour Apache qui s’est installé ici depuis un an et demi, sous le pont Castelnau, qu’il a rebaptisé « pont de l’arbre mort. »
La fumée s’élève de l’âtre improvisé. Un jeune chien au poil ras, noir et blanc, se réchauffe sous les couvertures tout en gardant un œil sur son maître qui s’affaire calmement.
Apache s’appelle Yan sur sa carte d’identité. Il a eu 55 ans en septembre. Le visage long et buriné où percent des yeux d’un bleu délavé, rappelle celui des aventuriers du grand nord. Haute stature couverte de plusieurs blousons d’aviateurs, casquette fourrée de trappeur canadien, bijoux mexicains, chaussures de randonneur pour arpenter la ville, Apache accueille tous ceux qui veulent le rencontrer avec une gentillesse confondante.

« Ce n’est pas inquiétant de vivre dehors mais je ne dors que d’un œil et Cochise fait le guet. »

bmartin-apache6web.jpgL’homme des bois a la voix douce : « Ce matin, quand j’ai ouvert les yeux j’ai vu le lever du soleil, on aurait dit que c’était le feu. Le soleil était énorme et rouge, tu es sous la couette et tu vois ça, c’est géant. Je suis bien dehors, je suis en pleine nature. Je vois des cormorans, des hérons, des colverts avec leurs petits au printemps, des belettes. En été les rossignols chantent la nuit et les grenouilles aussi…Les rats sont un peu embêtants, ils sortent la nuit et mangent tout ce qu’ils trouvent. Je les chasse avec un bambou quand ils montent sur mon sac de couchage. Ce n’est pas inquiétant de vivre dehors mais je ne dors que d’un œil et Cochise fait le guet.»

«Il a vraiment choisi de vivre ici parce qu’il se sent mieux ainsi, dehors.»

bmartin-apache3web-2.jpgPour la protéger des rongeurs, la nourriture est stockée dans une tente donnée par une habitante du quartier. La deuxième sert à stocker les vêtements. Apache évoque souvent ceux qui spontanément lui amènent fournitures et provisions. « Des gens arrivent avec des habits, des torches, des boites de conserve…il y a un couple d’architectes à la retraite qui viennent me voir et m’amènent le Nouvel Obs, ils sont très sympas, on discute de plein de choses ». Comme cette belle femme blonde, Claudie, qui travaille dans la police, habite à côté du pont et s’est prise d’amitié pour lui. Elle vient souvent lui amener du café le samedi matin : «Apache n’est pas un SDF comme les autres. Il a vraiment choisi de vivre ici parce qu’il se sent mieux ainsi, dehors. Il ne gêne personne, il a fait plein de choses dans sa vie et il ne se drogue pas».
La vie d’avant, d’homme «comme tout le monde», Apache l’évoque volontiers. Né à Paris, il voyage beaucoup en suivant son père qui est ingénieur chez Esso. Amiens, Valenciennes, Lyon puis les Pyrénées : il se rapproche du sud de la France au gré de l’histoire familiale. Un bac G, puis des études de droit pour devenir clerc de notaire qui n’aboutissent pas, la séparation de ses parents, un passage par la drogue dont il se sort grâce à un beau-père qui l’initie au moto cross et à la nature…et puis une vie de labeur dans le bâtiment. D’abord ouvrier coffreur, il gravit tous les échelons et finit chef de projet sur les chantiers montpelliérains. Il les connaît bien les immeubles du quartier d’Antigone.

«Je me suis couché sur une couverture, la tête face au sol et j’ai laissé le bison me traverser.»

bmartin-apache5web-2.jpgQuand il parle avec son chien Cochise, Apache n’utilise que la langue de son peuple fétiche: l’athabasque. Si on lui demande comment il l’a appris, il sourit et répond par un récit initiatique du Watatanka: «Un jour je me suis couché sur une couverture, la tête face au sol et j’ai laissé le bison me traverser. Si tu laisses le bison te traverser, alors tu parles la langue des apaches, c’est tout. Il y a des choses qui ne s’expliquent pas». Ses yeux balaient le paysage familier de la rivière verte qui coule doucement entre les piliers de béton. Un tram orange passe de l’autre côté de la rive. C’est là qu’il va chercher du bois pour alimenter le feu avec une charrette à bras.

«Ma fille, si je lui demandais de venir me voir ici avec mon petit-fils, elle viendrait, j’en suis sûr!»

bmartin-apache4web.jpg«J’aime les indiens depuis mon enfance. Je dis souvent à mon fils : est-ce que tu sais construire une cabane dans les arbres ? Moi j’en faisais tout le temps quand j’étais petit.»
Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas le retour à la nature qui motive Apache à vivre ici. Apache ne pêche pas les poissons car «le Lez est pollué et en amont des tuyaux déversent les eaux usées», ne chasse jamais, et préfère faire ses courses aux supermarchés des alentours. Parfois il va plus loin, à St Vincent de Paul, dans le quartier des Beaux-Arts, manger un repas chaud pour un euro cinquante, et prendre une douche.

Apache parle de tout, des femmes qu’il a aimées, de ses enfants…Deux filles d’un premier mariage puis un fils. Son fils ne vient jamais ici, mais ils se voient souvent. Parfois ils boivent une bière dans le beau parc Méric. Sa fille ainée, Rita, a mieux accepté le choix de vie de son père : «ma fille, si je lui demandais de venir me voir ici avec mon petit-fils, elle viendrait, j’en suis sûr!». Mais pas sa fille cadette : elle est morte, à 15 ans, tuée par un jaloux dans une cité. De cela il parle aussi, longuement, sans haine. Mais la blessure est là. Apache, pudique, garde sa part d’ombre. Philosophe, il conclut : «je suis mon instinct, si ça ne marche pas, je me dis que ça ne devait pas marcher…je n’ai pas de pensées négatives».

Le soleil est haut dans le ciel. Il est temps de retrouver ses amis derrière l’église de Castelnau et de boire quelques verres de l’amitié. L’année dernière, ils avaient fêté Noël ensemble, autour du feu, avaient ouvert des boites de foie gras et bu du rosé, sous les étoiles et les néons de la ville.

MHR : Jonathan Pélissié, la révélation du début de saison

Parmi la pléiade de recrues arrivées au MHR, une en particulier a crevé l’écran : le demi de mêlée Jonathan Pélissié. Auteur d’un début de saison tonitruant, l’ancien joueur de Grenoble est devenu l’une des plus grosses sensations de cette année de Top 14.

Le MHR avait affiché ses ambitions pour cette saison 2013/2014 dès le mois d’août. Le club de rugby veut aller loin en Top 14 et pour cela, le président Altrad a décidé de mettre la main à la poche. C’est donc à coup de chéquier qu’il a réussi à faire venir de nombreux joueurs expérimentés comme Nicolas Mas (USAP), Robins Tchalé-Watchou (USAP), Anthony Floch (Clermont), Wynand Olivier (Blue Bulls) et surtout la star All Blacks René Rangers (Auckland Blues). Jonathan Pélissié fait également partie de ces nouvelles recrues. Le demi de mêlée de 25 ans, originaire de Souillac dans le Lot et formé au CA Brive, est arrivé sur la pointe des pieds dans l’Hérault pour remplacer Julien Tomas, l’enfant du pays parti à Castres.

Un demi de mêlée à la française

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Transféré de Grenoble en même temps que l’ailier Lucas Dupont, « Peloche » (comme le surnomme ses coéquipiers) a été immédiatement bombardé par le trio d’entraîneurs montpelliérains demi de mêlée titulaire de la formation héraultaise. Petit, malin, rapide, technique et doté d’un très bon jeu au pied, Pélissié représente le numéro 9 à la française. Egalement capable de jouer à l’ouverture et à l’arrière, il est devenu en quelques semaines incontournable dans sa nouvelle équipe. Car si le MHR a réalisé un excellent début de saison, c’est en partie grâce à lui. Ses performances contre Clermont (victoire 43-3) et le Stade Toulousain (victoire 25-0) au stade Yves du Manoir, où Montpellier a décroché le bonus offensif par deux fois contre des cadors du championnat de France, le font éclore aux yeux du grand public. Avec deux essais plein de malice contre l’ASM et une valise exceptionnelle contre Toulouse, les amateurs de rugby de l’Hexagone découvrent un nouveau talent, une petite pépite. Une notoriété naissante qui lui ouvre les portes du XV du Coq. Philippe Saint-André, le coach des Bleus, lui offre sa première sélection au Havre contre les Tonga à l’occasion des test matchs de novembre. Pélissié est passé en quelques mois de remplaçant de luxe au FCG à potentiel demi de mêlée de l’équipe de France.

A Montpellier pour se propulser en haut de l’affiche

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Le talent de Jonathan Pélissié ne date pas d’hier. Déjà à Grenoble (2009-2013), en Pro D2 puis en Top 14, le numéro 9 réalisait des performances de très haut niveau. Auteur de 25 et 36 points pour ses deuxièmes et troisièmes saisons dans l’Isère, « Peloche » a remporté un titre de champion de France de Pro D2 et a grandement participé à la remontée du FC Grenoble Rugby dans l’élite. Pour sa première année en première division française, Jonathan Pélissié a marqué 97 points dont 5 essais. Pour son dernier match sous les couleurs grenobloises, il a même inscrit au Stade des Alpes l’essai de la victoire contre le RC Toulon, qui deviendra quelques semaines plus tard champion d’Europe. Ses statistiques et sa polyvalence intéressent le staff de Montpellier qui lui fait signer un contrat de trois ans. Car Fabien Galthié, l’un des plus grands (par la taille et le talent) demi de mêlée du XV de France, a compris à qui il avait à faire. Dans les colonnes du Midi Libre, l’ancien entraîneur du Stade Français dresse un portait très juste de son nouveau joueur : « Il est adroit, va vite, enregistre bien : il est capable de faire de belles choses, de très belles choses pour le moment. Le plus dur est à venir, mais il a la tête sur les épaules et s’appuie déjà sur un vécu ».

Mais le début de saison est passé et le MHR est à la peine en ce début 2014. Éliminé en H-Cup après un bilan catastrophique de quatre défaites pour une seule victoire et stagnant actuellement à la 7e place en Top 14, Montpellier a connu des mois de novembre et décembre 2013 très difficiles. Pélissié, quant à lui, à du faire face à de nombreux pépins physiques qui ont quelque peu altéré ses performances. Mais une chose est sûre, un bon Jonathan Pélissié est indispensable si les Héraultais veulent faire un bon parcours en championnat. Méconnu il y a plusieurs mois, l’ancien briviste a su à la fois se révéler au monde de l’Ovalie et devenir incontournable au MHR. Reste à confirmer ses bons débuts. To be continued …

« C’est même pas le marché de Noël, c’est les hivernales »

Le marché des « hivernales » de la ville Montpellier affiche une laïcité exemplaire, n’en déplaise à certains

Le chalet des pâtisseries orientales loin de celui de la charcuterie Corse, le choix des chalets par la Ville n’est pas anodin, leurs dispositions non plus. A l’entrée du marché, une crèche de santons provençaux sous un dôme de plastique est illuminée, la vie du village est représentée, les figures bibliques beaucoup moins. À l’accueil, Nicole Barrandon à la direction de l’espace public à la mairie s’en explique : « Depuis Frêche, la ville de Montpellier est une ville ouverte, cosmopolite, quand les commerçants envoient leurs dossiers pour avoir un chalet, la mairie a une volonté d’équilibrer les cultures». Dans les choix affichés, valoriser l’artisanat est l’un des objectifs, néanmoins, la question de la religion est un vrai enjeu, notamment pour la Mairie. Hélène, santonnière à St Guilhem le Désert affiche une pensée plus radicale, elle s’insurge : « Je suis catholique pratiquante et je trouve que les musulmans imposent trop de choses en France. Nous ne sommes pas représentés sur le marché de Noël. D’ailleurs, c’est même pas le marché de Noël c’est les Hivernales. Nous sommes colonisés. Pour la crèche que mon mari a installé à l’entrée du marché de Noël, le 25, le petit Jésus sera dans la crèche et il n’y a pas eu de débat avec la Mairie à ce sujet. » Pourtant, les visiteurs du marché de Noël ne semblent pas y porter attention, comme Jacques, gendarme, qui ne voit pas vraiment où est le problème : « Le chalet des pâtisseries orientales c’est pas un problème, tout le monde à le droit de travailler, n’empêche que c’est plus la tradition du pain d’épice que des cornes de gazelle. ». Sa femme, Claude, retraitée, Montpelliéraine de souche, ajoute : « si ils veulent fêter Noël avec nous c’est pas grave. J’en ai assez du débat sur la laïcité, plus d’arbre de Noël dans les écoles, c’est quand même une fête catholique et la naissance du petit Jésus » . Néanmoins, la présence des pâtisseries orientales au marché de Noël ne la dérange pas. « Ça apporte de la diversité sur le marché de noël, les loukoum c’est mon péché mignon. Ils ont autant le droit d’être là que d’autres ».

« Je vends des chapelets parce que c’est la mode, les jeunes aiment ça »

Le débat sur la laïcité divise les français, y compris au sein du marché de noël de Montpellier. En effet, ce sujet cristallise certaines inquiétudes, concernant la transition de notre société d’une influence judéo-chrétienne vers une société multi-culturaliste. Ce changement est vécu par une tranche de la population comme une perte des traditions, voire des valeurs républicaines, quand elle est accueillie par toute une autre comme un symbole d’ouverture et d’évolution des mœurs. Mais, peut être que le Marché de Noël relève plus d’une question de vente que de croyances ou de tradition . Gérard lui, vend des chapelets parmi des portes-clés de la Camargue et des bracelets tressés fluo : « moi je vends des chapelets parce que c’est la mode, les jeunes aiment ça. C’est tendance, ça coûte pas cher, je vends ça comme des petits pains ».