Un goût d’inachevé pour le dernier Sofia Coppola

Plus de quatre années se sont écoulées depuis son dernier long-métrage. En 2011, l’enfant du cinéma américain revient dans les salles obscures avec une nouvelle réalisation : Somewhere. Le Lion d’Or du 67e festival cinématographique de Venise valait-il l’attente ?

Raiponce vs Megamind : la tête blonde défie le crâne bleu

En cette période de Noël où le rêve est de mise, la bataille fait rage pour conquérir le cœur les enfants. Disney-Pixar et DreamWorks lancent leurs petits derniers sur le ring cinématographique de fin d’année. Raiponce contre Megamind, un conte de fée contre une histoire de superhéros, une jolie princesse blonde contre un méchant pas si méchant. Quelques pistes pour vous aider à choisir votre camp.

Scott Pilgrim : « L’enfer, c’est les autres ! »

«Mes amis, mes amours, mes emmerdes», chante Aznavour. Cette rengaine aurait pu raisonner dans le dernier film d’Edgar Wright, l’adaptation du comic book de Bryan Lee O’Malley. Une combinaison improbable entre Dragon Ball et Guitar Hero, en salle depuis le 1er décembre.

Dans la peau d’un “pottermaniaque”

Pour assister à une séance d’Harry Potter 7 le jour de sa sortie, rien ne doit être laissé au hasard. Les mordus du petit sorcier à lunettes se sont donné rendez-vous au Gaumont Comédie, le 24 novembre. Retour sur un véritable parcours du combattant.

Le Pass’culture de Montpellier : sept ans de démocratisation culturelle

Mis en place en 2004, le Pass’culture continue encore de se développer. Proposant aux étudiants montpelliérains une offre culturelle à des coûts privilégiés, il a su satisfaire les jeunes acteurs de la vie culturelle. Retour sur un projet qui marche.

Kill Me Please : le suicide vous va si bien

Dans les salles depuis mercredi, Kill Me Please est une comédie noire à petit budget dans la droite lignée de « C’est arrivé près de chez vous ». Réunissant la crème de l’humour belge, Bouli Lanners et Benoit Poelvoorde en tête, sa grande réussite est de rendre hilarant un thème pour le moins tabou : le suicide.

Dans sa luxueuse clinique perdue au beau milieu de la campagne, le docteur Krueger a un projet : il veut « donner un peu de décence au suicide ». Chez lui se pressent alors toutes sortes de personnages bizarres et dépressifs, du comédien désabusé au jeune homme qui a « envie de mourir depuis tout petit ». Le bon docteur, humaniste supposé, leur propose un « suicide médical assisté ». Pour couronner le tout, les futurs euthanasiés pourront voir se réaliser une dernière volonté, afin de les accompagner dans ce grand voyage qu’est la mort.
Ainsi le vieux monsieur Nora veut mettre fin à ses jours en culbutant une jeune étudiante, tandis que Mme Rachel, vieille chanteuse lyrique aux cordes vocales détraquées, désire mourir en chantant la Marseillaise. Seulement voilà, une suite d’évènements macabres viendra rappeler à nos prétendants au suicide que la mort est bien souvent brutale. On ne dirait pas comme ça, mais c’est très drôle.

Du sourire coincé au rire sardonique

Dans un noir et blanc au grain très esthétique, le film est ouvert par un Benoît Poelvoorde troublant dans son rôle de célébrité au fond du trou. Mais voilà, le docteur Krueger ne voit aucune raison de lui administrer son suicide. Son présupposé cancer n’existe pas, il est riche et semble populaire. Alors le comédien lui rétorque qu’il n’a « pas les couilles de suicider quelqu’un de connu ». Et l’on commence à se crisper. Un sourire gêné, puis un rire libérateur, presque sardonique. Et l’on ne s’arrête plus.
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Les situations surréalistes, les personnages tous plus dérangés les uns que les autres, une histoire qui vire à l’accès de folie générale jusqu’au massacre burlesque orchestré par les chasseurs du patelin d’à côté, tout concourt à faire du film une véritable comédie morbide.

Si le suicide n’a rien d’amusant en soi, le réalisateur Olias Barco a su l’aborder de façon loufoque, réussissant à donner à ses personnages un aspect furieusement comique. À l’aide de dialogues ciselés, la clinique devient le théâtre d’absurdités sans nom. Pour notre plus grand plaisir évidemment.

L’héritage de l’humoir noir made in Belgium

Difficile alors de ne pas faire le rapprochement avec C’est arrivé près de chez vous, film culte montrant le quotidien banal d’un serial killer, zigouilleur incontrôlable au cynisme débordant, campé par Benoit Poelvoorde. Long métrage dans lequel figurait Vincent Tavier, aujourd’hui producteur de… Kill Me Please. Spécialiste des grands films à petit budget (Calvaire, Altraa), ce dernier a créé La Parti Production, société qui œuvre pour un autre cinéma, hors des sentiers battus du divertissement grand public.
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Si le rire provoqué par Kill Me Please peut être gênant, tant la réalisation se rapproche du documentaire, le film est bien une farce jubilatoire où l’on se fout de la gueule de la mort. Et puis comme on ne le cite jamais assez, clamons avec Pierre Desproges : « Au reste, est-ce qu’elle se gêne, elle, la mort, pour se rire de nous ? Est-ce qu’elle ne pratique pas l’humour noir, elle, la mort ? »

Nuit de l’enfer: Argento n’a pas eu leur peau

A la veille de la clôture du 32e Cinemed, festival du cinéma Méditerranéen qui a débuté le 22 octobre, un hommage a été rendu au réalisateur italien présent pour l’occasion.

Vendredi 29 octobre, à quelques jours d’Halloween, les montpelliérains se sont faits des frayeurs. Le centre Rabelais a accueilli le maître de l’horreur, Dario Argento pour l’annuelle « Nuit de l’Enfer » du Cinemed. Au total, près de 400 spectateurs se sont réunis de 21h00 à 6h00 du matin pour regarder cinq de ses derniers films.

Le premier d’entre eux, Mother of tears (La Mère des Larmes) clôture une trilogie entamée en 1977 avec Suspiria (La Mère des Soupirs) dont les cinéphiles ont pu admirer une copie restaurée plus tôt dans la semaine. Argento avait de suite proposé le deuxième volet des « Mères » en 1979 avec Inferno, où la Mère des Ténèbres était détruite. Il lui aura fallu trente ans et la participation de sa fille Asia pour anéantir la Mère des Larmes.

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Parmi les autres films projetés, deux épisodes de la série américaine « Masters of Horror » : Pelts (J’aurais leur peau, 2006) et Jenifer (2005), ainsi que Non ho sonno (Le sang des innocents, 2001) et Il cartaio (Card player,2004). En tout, neuf heures de frissons pendant lesquelles la salle est restée comble. Et si quelques ronflements se faisaient entendre, ils étaient vite dissipés par les applaudissements et les cris les plus fans.

Lucie Le Houëzec avec Laura Mollon